jeudi 23 décembre 2010

Top 50 de 2010: Partie 2


Des 280 films vus en salles entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2010, qu'est-ce qui a attiré notre attention? Qu'est-ce qui mérite de figurer dans notre palmarès? Place à la deuxième partie de notre top 50 de l'année.

50 à 31

30. Winter’s Bone de Debra Granik
Pour l'atmosphère si particulière, les sujets traités et le jeu inoubliable de l'héroïne.

29. La nana de Sebastian Silva
Ambiance tonique, comique et dramatique, avec en prime une réflexion sur les classes sociales.

28. Brendan et le secret des Kells de Tomm Moore
Une animation différente et intelligente, qui pousse la réflexion dans sa façon d'explorer de vieilles légendes irlandaises.

27. Scott Pilgrim vs. The World d’Edgar Wright
Gros délire de geek qui aiment les mangas, les jeux vidéo, la bonne musique indie et les histoires d'amour qui sortent de l'ordinaire.

26. L’enfer d’Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg
Un documentaire unique et mystérieux qui interroge avec brio l'homme, l'époque et le septième art.

25. Ajami de Scandar Copti et Yaron Shani
Un film choral en zone trouble où les rares oasis laissent croire que tout peut se terminer sur une note positive... alors que la douloureuse réalité rappelle le contraire.

24. 10 et demi de Podz
Un titre coup de poing qui débute directement dans le feu de l'action, et qui offre à Claude Legault le meilleur rôle de sa carrière.

23. Please Give de Nicole Holofcener
Une comédie jouissive et libératrice à rendre jaloux Woody Allen.

22. Villa Amalia de Benoît Jacquot
Le mystère plane sur cette très belle oeuvre intrigante à souhait, qui exploite à nouveau le grand talent d'Isabelle Huppert

21. Incendies de Denis Villeneuve
L'essai québécois le plus discuté de l'année ne laisse pas indifférent avec sa prémisse nécessaire, ses personnages forts et ses surprises omniprésentes.

20. The Social Network de David Fincher
Le grand favori des Oscars: verbeux, dense, méthodique et tout le temps divertissant. Avec en prime des compositions grandioses de Trent Reznor.

19. Mammuth de Benoît Delépine et Gustave Kerven
La comédie de l'année, décalée et jamais sainte d'esprit. Avec une nouvelle composition exemplaire de Gérard Depardieu.

18. Lebanon de Samuel Moez
Le Das Boot du nouveau millénaire, qui questionne avec intensité une journée comme les autres dans la vie d'un simple soldat. Difficile à oublier.

17. Toy Story 3 de Lee Unkrich
Le très grand bonheur de renouer avec la meilleur des familles, qui propose une nouvelle aventure fertile en rires et en larmes.

16. À l’origine de Xavier Giannolli
Une vision hallucinante de l'homme divisé entre sa part d'ombres et de lumières. D'une belle complexité.

15. Breathless de Yang Ik-joon
Un très grand premier film qui remet les engueulades et l'amitié dans le nerfs de l'action. Comme quoi il faut toujours lutter pour survivre et oublier.

14. Dans ses yeux de Juan José Campanella
Un Oscar du meilleur film étranger si contesté mais néanmoins touchant et mélancolique, dont le superbe faux plan séquence deviendra un grand plaisir de cinéphilie.

13. Les signes vitaux de Sophie Deraspe
Québec sous la neige en compagnie d'une thématique bien de son temps et des interprètes d'une authenticité rare. La grand opus d'ici que personne n'a vu.

12. Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé
Une histoire d'amour simple mais ô combien bouleversante entre un ancien couple à la ville qui le redevient à l'écran.

11. Fish Tank d’Andrea Arnold
Après son incroyable Red Road, Andrea Arnold confirme son grand talent dans sa façon de pondre des sujets dérangeants, où les acteurs s'investissent corps et âme pour frôler le bonheur.

mercredi 22 décembre 2010

Rabbit Hole, True Grit, Pierre Falardeau, Barney's Version, Little Fockers, Gulliver's Travels


Les comédies légères et les ultimes poids lourds à Oscars de l'année cherchent à faire bon ménage dans cette dernière semaine de sorties de films à l'image de 2010, où il faut constamment séparer le bon grain de l'ivraie.

Rabbit Hole: Retour à l'écran de l'excellent réalisateur John Cameron Mitchell à travers une oeuvre un peu moins éclatée. En traitant de cet éternel couple éploré qui doit vivre avec la mort d'un enfant, le long métrage ne révolutionne pas le sujet. Mais il apporte assez de lumière et de sensibilité pour éviter le lourd mélo démonstrateur. Dans les rôles principaux, Nicole Kidman et Aaron Eckhart montrent beaucoup de conviction.

True Grit: Même en mode mineur, un essai des frères Coen mérite le détour. C'est le cas de cette nouvelle version d'un populaire roman qui a déjà donné un film du même nom qui mettait en vedette John Wayne. L'histoire, anecdotique (une fillette veut venger la mort de son père), n'est qu'un prétexte pour accumuler une horde de personnages décalés et des répliques mordantes. Surtout que Jeff Bridges ressort son numéro de son célèbre Dude. Savoureux mais un peu inutile.
Critique

Pierre Falardeau: Documentaire classique mais néanmoins pertinent sur le célèbre cinéaste de la Belle Province, ce long métrage de Germàn Guitierrez et de Carmen Garcia retrace les étapes marquantes de celui qui avait l'indépendance du Québec tatouée sur le coeur. Même si le cinéphile le moindrement averti apprendra peu de l'exercice, il retrouvera avec bonheur le sourire du créateur du grandiose Octobre.

Barney's Version de Richard Lewis: Cette adaptation longuette et poussiéreuse du roman de Mordechai Richler ne mérite pas le détour pour sa mise en scène digne d'un téléfilm, mais bien pour la prestation suave de Paul Giamatti qui ressort sur numéro de Sideways. À ses côtés s'affichent de très bons comédiens, dont Rosamund Pike et Dustin Hoffman.

Little Fockers: En parlant de Dusty, il est également en vedette dans cette deuxième suite totalement inutile du réjouissant Meet the Parents. Encore là il faut se demander pourquoi de grands acteurs comme Robert De Niro, Hoffman et Harvey Keitel (et dans une moindre mesure Ben Stiller, Owen Wilson, Barbra Streisand et Jessica Alba) ont décidé de perdre temps et talent dans cette comédie inégale qui fait à peine rire?
Critique

Gulliver's Travels: Cela aurait pu être pire, ils auraient pu se retrouver au sein de cette relecture d'un classique littéraire qui n'amuse ni les enfants ni leurs parents. En fait, même Jack Black semble s'ennuyer en monarque absolu d'une île peuplée de Lilliputiens. Lorsque l'humour se veut inapte et douteux, le désir de passer Noël ailleurs se fait rapidement ressentir.
Critique

Il sera possible de lire des critiques plus complètes de ces films en cliquant sur le lien suivant.

mardi 21 décembre 2010

DVD: Legend of the Guardians, Io Don Giovanni, Easy A, Wall Street 2, L'arnacoeur, The Town, Devil, Salt, Step-Up 3D


Même si Noël n'est que dans quelques jours, les sorties DVD et Blu-ray se succèdent pour profiter de tous ces gens (enfants, adolescents et parfois leurs parents) qui sont déjà en vacances. Alors qu'est-ce qu'on loue et qu'est-ce qu'on évite?

Toute la famille voudra voir la très belle animation Legend of the Guardians de Zack Snyder qui se résume à Star Wars chez les chouettes. Le scénario y est intelligent, les thèmes assez sombres et les images extraordinaires.

Les amateurs d'histoire et d'opéra opteront plutôt pour Io Don Giovanni de Carlos Saura qui retrace la transposition de la pièce sur la musique de Mozart. Mis en scène avec style, l'ensemble égaye malgré sa grande légèreté.

Sur un mode plus comique apparaît Easy A de Will Gluck qui rappelle que le long métrage pour adolescents peut être à la fois drôle et subtil. Sans doute pas le (500) Days of Summer de l'année, mais une belle petite surprise.

Altérant la recette qui avait fait de l'original un succès critique et commercial, Wall Street 2 d'Oliver Stone sent les bons sentiments, n'exploitant pas suffisant le contexte économique de son époque. Reste un divertissement rondement mené et interprété.

On se surprend à rire en de nombreuses occasions devant L'arnacoeur de Pascal Chaumeil. Seulement pour le couple formée de Vanessa Paradis et de Romain Duris qui va tellement bien. Dommage que le tout s'oublie à la vitesse de l'éclair.

Après son remarquable Gone Baby Gone, Ben Affleck le réalisateur revient avec un nouveau film beaucoup plus classique. Sans être mauvais, The Town sent la routine dans sa façon de montrer la quête de rédemption de son héros. Au moins les comédiens jouent dans la note.

Modeste production de série B qui aurait pu être horrifiante et déstabilisante dans sa façon de jouer avec un espace clôt tel un ascenseur, Devil de John Erick Dowdle comporte bien peu de moments vraiment efficaces pour mériter le détour.

Gros film d'action complètement invraisemblable (ce qui n'est pas grave) et rarement divertissant (ça c'est un problème), Salt de Phillip Noyce ne peut compter sur ses scènes d'action ou la présence quelconque d'Angelina Jolie pour sauver la mise.

Énième suite qui ne fait que remâcher les éléments de la première version, Step Up 3-D de Jon Chu sent la formule. Le tout serait plus digeste si les chorégraphies et les chansons méritaient le détour, ce qui n'est malheureusement pas le cas.

Des critiques complètes de tous ces films - et bien plus encore - se trouvent sur le lien suivant.

lundi 20 décembre 2010

Top 50 de 2010: Partie 1


280. C'est le nombre de films vus en salles régulières cette année. On rajoute à ça toutes les projections spéciales dans le cadre de Fantasia, du FNC, FFM, Cinémania, etc., et cela fait pas mal de pellicules au bout de l'année.

Puisque 2010 tire à sa fin, place au traditionnel palmarès. Qui prendra la forme d'un Top 50 en trois parties des meilleurs films qui ont pris l'affiche en salles entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2010. On se garde donc une petite gêne pour les grands titres comme Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois et Potiche de François Ozon en leur réservant une place dans le palmarès de l'année prochaine.

D'ici là on a presque tout vu, tout digéré. Et voici une liste de cinéastes qui ne font malheureusement pas notre palmarès: Polanski, Scorsese, Eastwood, Chéreau, Hooper, Noé, Frears, Boyle, Saura, Dolan, Akin, Morin, les frères Coen, Solondz, Allen, Greegrass, Gatlif, Mihaileanu, Tavernier, Jeunet, Stone, Jackson, von Donnersmarck, Burton, Affleck, Haggis, Scott, Shyamalan, LaBute, Yimou, O’Russell, etc.

Mais alors, qu'est-ce qu'on a retenu?

50. Rabbit Hole de John Cameron Mitchell
Pour la sensibilité du regard, le jeu précis des interprètes, la façon de traiter sans mélo d'une thématique grave.

49. Tron : Legacy de Joseph Kosinski
Un choix complètement subjectif, pour la musique qui hante les oreilles et le soin esthétique.

48. À l’origine d’un cri de Robin Aubert
Pour la force d'une démarche unique, sa première scène et le déchirement de ses excellents comédiens.

47. Harry Potter and the Deathly Hallows : Part 1 de David Yates
Pour sa façon de renouveler une série moribonde, d'insérer des silences dans l'action, de prendre des risques.

46. Carlos – Le film d’Olivier Assayas
Pour son regard presque documentaire sur un mythe, et le grand désir de découvrir la version lors de sa sortie en DVD.

45. Collapse de Chris Smith
Un documentaire puissant et dérangeant, en phase avec ceux d'Errol Morris.

44. My Dear Enemy de Lee Yoon-ki
Un film tout simple qui en dit long sur l'amour, l'amitié, l'attachement et le désir d'impressionner l'autre.

43. Tête de Turc de Pascal Elbé
Une première oeuvre imparfaite mais sincère, sur une thématique brûlante d'actualité.

42. Buried de Rodrigo Cortes
Ce cauchemar pour les claustrophobes est un insoutenable exercice de style à la fois politique et humain.

41. Route 132 de Louis Bélanger
Rires et larmes font bon ménage pour le meilleur film du réalisateur depuis Gaz Bar Blues.

40. Legend of the Guardians: The Owls of Ga'Hoole de Zack Snyder
Enfin une intelligente animation pour petits et grands qui sait en mettre plein la vue avec ses magnifiques images et sa technologie en trois dimensions.

39. Délivrez-nous du mal d’Ole Bornedal
Un grand délire sur les affres de la nature humaine... et celles de la survie à tout prix.

38. Les sept jours du Talion de Podz
Une impitoyable entrée en matière d'un cinéaste québécois qu'il faudra absolument suivre le travail.

37. Le dernier pour la route de Philippe Godeau
L'exploit d'apporter de la nouveauté à un thème aussi universel que l'alcoolisme. Avec un François Cluzet qui a indéniablement la tête de l'emploi.

36. Jaffa de Keren Yedaya
Guerre et amour au coeur de toutes les possibilités... et de tous les malheurs.

35. Curling de Denis Côté
Un opus iconoclaste, drôle et inquiétant, porté par le jeu - et la moustache - d'Emmanuel Bilodeau.

34. La merditude des choses de Félix van Groeningen
Beauté et laideur chez ces Lavigueurs européens où l'espoir est sans cesse privilégié au détriment des jours sombres et obscurs.

33. Le crabe sur le dos d’Oscar Ruiz Navia
L'art de prendre son temps et de toucher à l'essentiel et à l'éphémère en scrutant les fondements de l'être humain.

32. Contes de l’âge d’or de cinq cinéastes roumains
Des fantaisies irrésistibles et mordantes sur le climat de pensée - et de censure - sous Ceauşescu.

31. Les herbes folles d’Alain Resnais
Une autre luxueuse folie du grand-papa du cinéma français. À consommer sans modération.

dimanche 19 décembre 2010

Entrevue Barney's Version


Le roman de Mordecai Richler Barney's Version prend la direction des salles de cinéma ce 24 décembre. Dans ce film très attendu, Paul Giamatti incarne le fameux Barney qui rencontrera trois femmes qui marqueront son existence.

Il y a quelques semaines je me suis entretenu avec les comédiens Scott Speedman, Anna Hopkins et Macha Grenon qui gravitent dans l'univers de Barney, en tant que meilleur ami, fille et muse.

L'entrevue se trouve juste ici.

samedi 18 décembre 2010

Entrevue documentaire Pierre Falardeau


C'est le 22 décembre prochain que sortira le très attendu documentaire qui porte sur Pierre Falardeau. L'essai est apparu rapidement, moins de deux années après son décès, par l'entremise des cinéastes engagés Germán Gutierrez et Carmen Garcia, qui avaient lancé L'affaire Coca-Cola en février dernier.

Pour l'occasion je me suis entretenu avec Carmen Garcia afin de discuter de ce sujet unique et de ce qu'il représentait au Québec.

Entrevue complète

vendredi 17 décembre 2010

Tron Legacy, The Fighter, How Do You Know, Les petits ruisseaux, Yogi Bear, La rafle, L'appât


Une semaine de cinéma variée avec des drames, des comédies et de la science-fiction. Il faudra toutefois être prudent, car les bons et les mauvais films se succèdent au tournant.

Attendu comme le Avatar de 2010, Tron: Legacy ne décevra personne. En plus d'être une fidèle suite à l'excellente version de 1982, le récit de Joseph Kosinski est nettement meilleur que celui de James Cameron. Bien que le scénario ne brille pas par son originalité (un fils part à la recherche de son père coincé dans un jeu vidéo), le grand soin esthétique et sonore - superbe musique de Daft Punk - en fait LE divertissement à voir par excellence pendant les fêtes.
Critique

Cinéaste talentueux qui n'a jamais connu de véritables succès populaires (ce qui explique pourquoi les distributeurs tardent à l'encourager), la carrière de David O. Russell devrait changer avec The Figther, une oeuvre terriblement classique, parfaite pour la saison des Oscars. Cette inspirante histoire vraie d'un boxeur qui se fait entraîner par son frère drogué comporte ses moments forts et les comédiens (Mark Walhberg, Melissa Leo, Amy Adams) sont généralement excellents. Il reste que la production s'étire longuement et que Christian Bale en fait beaucoup trop. Un potentiel certain... mais rien pour faire oublier les supérieurs The Wrester et Ali.

Depuis le sympathique As Good as it Gets, le cinéaste James L. Brooks n'avait rien offert de très percutant. Le revoilà revenir au cinéma avec le mignon How Do You Know sur les déboires amoureux et professionnels de jeunes gens malchanceux. Drôle et bien interprété par Paul Rudd, Reese Witherspoon, Owen Wilson et Jack Nicholson, l'ensemble aurait pu être relevé par une meilleure mise en scène.
Critique

Ode à la renaissance d'un homme, Les petits ruisseaux de Pascal Rabaté est le genre d'essai agréable qui tarde à développer son potentiel. Il faudra donc passer par-dessus la première heure pour rire et être charmé.
Critique

Qui n'aime pas Yogi Bear et son compagnon Boo-Boo, les ours les plus sympathiques des États-Unis? Ce n'est cependant pas une raison de les ramener au cinéma. Sans être catastrophique, cet effort de Eric Brevig ne peut qu'ennuyer au bout d'un quart d'heure.
Critique

De tous les sujets, celui de la Seconde Guerre mondiale semble être le plus populaire. Avec raison: il y a tant de choses à évoquer sur cette période tragique de l'Histoire. Malgré ses bonnes intentions, La rafle de Roselyne Bosch se veut un lourd et interminable mélo manichéen ponctué d'une trame sonore insistante. De quoi vouloir s'en tenir le plus loin possible.
Critique

Dernier long métrage québécois de l'année 2010, L'appât d'Yves Simoneau est un des plus mauvais. C'est la faute de ce scénario qui ne fait jamais rire, reprenant mécaniquement les codes du buddy movie. Même s'ils sont humoristes, Guy A. Lepage et Rachid Badouri paraissent bien ternes. Lorsque qu'un supposé drame comme Lance et compte fait davantage sourire qu'une comédie conçue à cet effet, il y a un problème.
Critique

jeudi 16 décembre 2010

Entrevues L'appât


Le dernier film québécois à sortir sur les écrans en 2010 débarque ce vendredi. Il s'agit d'une comédie policière qui oblige deux flics aux méthodes opposées à faire équipe.

Premier film d'Yves Simoneau dans la Belle Province depuis 20 ans, L'appât met en vedette les humoristes Guy A. Lepage et Rachid Badouri.

Je me suis entretenu avec le cinéaste et les deux comédiens il y a de cela quelques semaines. Le compte-rendu des entretiens se trouve ci-dessous.

Entrevue

mercredi 15 décembre 2010

Top 60 cinéma maison


La fin d'année approche à grand pas. Qui dit fin d'année dit bien entendu palmarès. En attendant les listes habituelles de ce qui s'est fait de mieux - et de pire - au cinéma, place à tous ces films qui sortent directement en format DVD.

Généralement il s'agit de titres de qualité inférieure. Mais pas toujours. Et encore moins en 2010. Est-ce normal que des efforts de Chabrol, Herzog, Loach, Corneau, Costa-Gavras, Amenabar, Romero, Tarr, Winterbottom, Guédiguian, Eyre, Jordan, Argento, etc. ne prennent même plus l'affiche dans les salles de cinéma?

Des quelques 60 longs métrages vus qui appartenaient à cette catégorie, on se dit «mais pourquoi ne pas les répertorier en ordre de préférence, ce qui pourrait donner des suggestions d'essais à voir?». L'entière sélection est devenue disponible au courant de 2010, même le numéro 1, l'éblouissant Katyn d’Andrzej Wajda qui a vraiment tardé avant d'être disponible ici. Dans le lot il y a des opus dérangeants, des tours de forces cinématographiques tels Serbis (notre photo) de Brillante Mendoza, La zona de Rodrigo Pla et Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn qui s'apparente à un croisement entre une lubie d'Herzog et de Kubrick.

Il y a également des récits plus «normaux», ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi, que l'on pense au bouleversant The Greatest de Shana Feste, à l'hilarant La fille coupée en deux de Claude Chabrol, et au captivant documentaire 24 City de Jia Zhang-ke.

À la fin du top 30 et au début du top 40 apparaissent les productions un peu plus quelconques, qui sont seulement là à titre indicatif. Même si on est cinéphile, il ne faut peut-être pas tout voir, mais concentrer son temps et son énergie aux endroits qui le méritent vraiment.

Bien entendu les absents sont nombreux et il doit y en avoir plusieurs d'excellents. Que l'on reparlera un jour ici. En attendant, place à ce petit Top 60 sans prétention qui rappelle que parfois, les meilleurs ouvrages ne font pas nécessairement un détour vers les salles de cinéma.

1. Katyn d’Andrzej Wajda
2. You Don’t Know Jack de Barry Levinson
3. L’homme de Londres de Bela Tarr
4. The City of Your Final Destination de James Ivory
5. Serbis de Brillante Mendoza
6. The Greatest de Shana Feste
7. La zona de Rodrigo Pla
8. 24 City de Jia Zhang-ke
9. Gasland de Josh Fox
10. Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn
11. My Son, My Son, What Have Ye Done de Werner Herzog
12. La fille coupée en deux de Claude Chabrol
13. The Countess de Julie Delpy
14. Agora d’Alejandro Amenabar
15. The Magic Flute de Kenneth Branagh
16. Ne te retourne pas de Marina De Van
17. The Square de Nash Edgerton
18. Defendor de Peter Stebbings
19. Unfinished Sky de Peter Duncan
20. Quelque chose à te dire de Cécile Telerman
21. La vague de Dennis Gansel
22. Triage de Danis Tanovic
23. The Vicious Kind de Lee Toland Krieger
24. Mermaid d’Anna Melikyan
25. The Killer Inside Me de Michael Winterbottom
26. Éden à l’Ouest de Costa-Gavras
27. Ondine de Neil Jordan
28. Lady Jane de Robert Guédiguian
29. The Burning Plain de Guillermo Arriaga
30. Centurion de Neil Marshall
31. Looking for Eric de Ken Loach
32. Vertige d’Abel Ferry
33. Sans rancune d’Yves Hanchar
34. In a Day de Evan Richards
35. The Warlords de Peter Ho-Sun Chan
36. La sicilienne de Marco Amenta
37. The Special Relationship de Richard Loncraine
38. Sangueppazo de Marco Tullio Giordana
39. La très, très, très grande entreprise de Pierre Jolivet
40. Adam Ressurected de Paul Scharader
41. Perrier’s Bounty de Ian Fitzgibbon
42. Crazy de Rick Bieber
43. Four Season Lodge d’Andrew Jacobs
44. Le deuxième souffle d’Alain Corneau
45. Don McKay de Jake Goldberger
46. Henry IV de Jo Baier
47. Go Fast d’Olivier Van Hoofstadt
48. The Assassin Next Door (Kirot) de Danny Lerner
49. The Horseman de Steven Kastrissios
50. Cold Souls de Sophie Barthes
51. Blanc comme neige de Christophe Blanc
52. Hachi : A Dog’s Tale de Lasse Hallström
53. $5 a Day de Nigel Cole
54. The Other Man de Richard Eyre
55. Julia d’Érick Zonca
56. À l’aventure de Jean-Claude Brisseau
57. Dante 01 de Marc Caro
58. Survival of the Dead George A. Romero
59. Giallo de Dario Argento
60. Le siffleur de Philippe Lefebvre

mardi 14 décembre 2010

Papa à la chasse aux lagopèdes, Gasland, Cyrus, Despicable Me, The Other Guys, L'instinct de mort, Nanny McPhee 2, Y'en aura pas de facile, The A-Team


Très grosse semaine de sorties de films en DVD et en Blu-ray avec plusieurs propositions de cadeaux qui arrivent juste avant le temps des fêtes.

Après être sorti sur les écrans il y a de cela déjà quelques années, l'excellent Papa à la chasse aux lagopèdes arrivent finalement en dvd. S'il continue de mélanger constamment la fiction et la réalité avec son antihéros ambigu, ce récit sur un homme qui cherche à se racheter auprès de ses enfants est un des meilleurs ouvrages de Robert Morin depuis belle lurette. À voir, seulement pour la performance éblouissante de François Papineau.

Magnifique documentaire qui n'a jamais pris l'affiche en salles, Gasland de Josh Fox suit le combat d'un homme contre des compagnies de gaz naturel. Très bien documenté, divertissant et enlevant comme un suspense, voilà une oeuvre engagée comme il s'en fait peu.

Charmante petite comédie de Jay Duplass et Mark Duplass sur les déboires d'un homme face au fils de sa nouvelle copine, Cyrus rappelle les grands talents humoristes de John C. Reilly. Un exercice bidonnant que vient un peu désamorcer une conclusion plus prévisible.

Sans être du même calibre que Toy Story 3, Despicable Me de Pierre Coffin et Chris Renaud demeure une des animations les plus sympathiques de l'année. Beaucoup de bonheur ressort de cette histoire somme toute classique d'un méchant qui devient gentil au contact de jeunes enfants.

Échec critique et commercial, The Other Guys de Adam McKay s'avère un plaisir coupable sur toute la ligne alors que deux flics aux méthodes très différentes tentent d'élucider un crime. Délirant de à A à Z, cette grande séance d'improvisation n'a aucun mal à soutirer quelques sourires.

Premier volet du diptyque sur Mesrine, L'instinct de mort de Jean-François Richet décrit avec vigueur la montée du célèbre bandit et son passage au Québec. Une belle mise en scène, de très bons interprètes et beaucoup d'action ne font pas oublier qu'on apprend finalement presque rien de ce portrait superficiel.

Les gens qui ont aimé le premier raffoleront de Nanny McPhee Returns qui s'occupe cette fois de nouveaux enfants. Le concept est le même, tout comme l'humour et la propension à faire la morale. Les autres voudront sans doute quelque chose de plus substantiel à se mettre sous la dent.

Au rayon de la comédie québécoise ratée, Y'en aura pas de facile de Marc-André Lavoie fait bonne figure. Malgré sa distribution 5 étoiles, l'ouvrage peine à trouver son rythme et à intéresser. Au moins le tout n'a pas été subventionné à coup de millions comme d'autres productions encore plus abrutissantes dont on taira le nom.

Le navet de la semaine porte cependant le nom de The A-Team de Joe Carnahan qui massacre une vieille série des années 1980. Ni drôle ni enlevante, cette prémisse où des gros hommes musclés cherchent à se racheter ressemble à une visite impromptue chez le dentiste. Terriblement long et infernal.

lundi 13 décembre 2010

Suggestions de cadeaux pour Noël


Noël cogne à la porte. J'ai concocté un petit guide pour les cinéphiles qui cherchent des cadeaux parfaits pour soi ou pour les autres.

En 10 étapes, vous allez avoir accès à de nombreuses propositions de films, de moyens pour économiser ou de trames sonores pour passer un excellent moment sous la pluie... ou la neige.

Le tout est accessible en suivant ce lien vers MSN.

dimanche 12 décembre 2010

The Social Network bien placé pour les Oscars


The Social Network de David Fincher se rapproche lentement mais sûrement des Oscars. Il vient d'être désigné meilleur film de l'année par le Los Angeles Film Critics Association et le New York Film Critics Online. Voici les principaux lauréats de 2010.

Selon le Los Angeles Film Critics Association

Meilleur film
The Social Network
(Suivi de: Carlos)

Meilleur acteur
Colin Firth, The Kings Speech
(Suivi de: Edgar Ramirez, Carlos)

Meilleur actrice
Kim Hye-Ja, Mother
(Suivi de: Jennifer Lawrence, Winter’s Bone)

Meilleur acteur de soutien
Niels Arestrup, A Prophet
(Suivi de: Geoffrey Rush, The King’s Speech)

Meilleur actrice de soutien
Jacki Weaver, Animal Kingdom
(Suivi de: Olivia Williams, The Ghost Writer)

Meilleur réalisateur
Olivier Assayas, Carlos and David Fincher, The Social Network (égalité)

Meilleur scénario
The Social Network
(Suivi: The King’s Speech)

Meilleure image, cinématographie
Black Swan
(Suivi de: True Grit)

Meilleur documentaire
Last Train Home
(Suivi de: Exit Through The Gift Shop)

Meilleur film en langue étrangère
Carlos
(Suivi de: Mother)

Meilleur film d'animation
Toy Story 3
(Suivi de: The Illusionist)

Meilleure musique
The Ghost Writer and The Social Network (égalité)

New York Film Critics Online

Film
“The Social Network”

Acteur
James Franco, “127 Hours”

Actrice
Natalie Portman, “Black Swan”

Réalisateur
David Fincher, “The Social Network”

Acteur de soutienChristian Bale, “The Fighter”

Actrice de soutien
Melissa Leo, “The Fighter”

Performance extraordinaire, surprenante
Noomi Repace, “The Girl With The Dragon Tattoo”

Meilleur nouveau réalisateur
John Wells, “The Company Men”

Meilleure distribution
“The Kids Are All Right”

Scénario
Aaron Sorkin, “The Social Network”

Documentaire
“Exit Through The Gift Shop”

Meilleur film étranger
“I Am Love”

Meilleure animation
“Toy Story 3”

Meilleure image, cinématographie
“Black Swan”

Meilleure musique
“Black Swan”

Et alors?
On sent de plus en plus que The Social Network et Toy Story 3 seront les préférés de l'Académie. Belle surprise d'y retrouver le Carlos d'Olivier Assayas (en version longue ou courte?) et qu'on s'attarde à louanger les très grandes qualités de Mother et I am Love.

À ce niveau, les choix de Los Angeles sont nettement plus audacieux que ceux de New York. Surtout au niveau de la meilleure actrice, du meilleur acteur et actrice de soutien qui changent radicalement avec les noms qui se font toujours entendre.

Pour le reste on se demande pourquoi des longs métrages aussi conventionnels que The King's Speach et The Fighter attirent autant l'attention. Bien qu'il s'agit de titres intéressants, on sent parfois un peu trop que les deux productions ont justement été concocté pour ces cérémonies de prix.

Mais où se trouve Inception qui a fait coulé tellement d'encre? Et même Black Swan qui a été relégué à des catégories secondaires? Devant les poids lourds de Nolan et d'Aronofski, Fincher a opté pour quelque chose de plus clinquant et divertissant, tout aussi intelligent, mais peut-être moins marquant. On aura le temps d'en reparler.

vendredi 10 décembre 2010

Black Swan, Les Fros, The King's Speach, The Tourist, The Chronicles of Narnia - The Voyage of the Dawn Treader


Une semaine de films très américains - et même québécois - avec la sortie d'un des meilleurs longs métrages hollywoodiens de l'année.

En compagnie d'Inception, Black Swan de Darren Aronofsky fait partie de la crème du cinéma de nos voisins du sud. Il faut avouer que ce récit intriguant et fascinant sur une danseuse de ballet risque de faire sensation à la prochaine cérémonie des Oscars, seulement pour la prestation incroyable de Natalie Portman. Si les médias s'emportent dans tous les sens (dans un autre article de mauvaise fois, le 24 Images le décrit comme un des pires navets misogynes de l'année, alors que Médiafilm lui accorde un rare -2- pour remarquable), il s'agit d'une oeuvre à voir absolument, seulement pour noter comme le réel peut justement devenir irréel et cauchemardesque à force de bonnes intentions.
Critique

Intéressant documentaire sur la mémoire, l'identité collective et les racines du Nord québécois, Les fros de Stéphanie Lanthier aurait mérité une réalisation plus soignée et unique. En attendant que cela arrive sur les prochains efforts, pourquoi ne pas prendre plaisir de ce document sympathique et instructif sur ces gens d'ici et d'ailleurs qui décident d'aller travailler dans les forêts de la Belle Province?

Un vent de rumeurs déferle sur The King's Speach, le nouveau projet de Tom Hooper. Classique et académique de la première à la dernière image, cette histoire d'amitié entre un roi qui bégaye et l'homme qui va l'aider à s'améliorer vaut surtout pour le jeu de ses interprètes, Colin Firth, Geoffrey Rush et Helena Bonham Carter. Mieux vaut alors demeurer au premier degré, car en creusant un peu, il n'y a rien de particulièrement inédit ou même de très profond qui ressort de l'essai.

Pour les gens qui veulent un simple et agréable divertissement sans se prendre la tête inutilement voudront jeter un coup d'oeil à The Tourist, l'adaptation américaine d'Anthony Zimmer par Florian Henckel von Donnersmarck (La vie des autres). Bien que la mince prémisse d'un pauvre touriste qui se fait embarquer dans une histoire tordue par une mystérieuse inconnue soit bourrée d'invraisemblances, il est possible d'en soutirer un certain plaisir, notamment par le jeu désinvolte de Johnny Depp, la présence impériale d'Angelina Jolie et les jolies cartes postales de l'Italie
Critique

À chaque nouvel épisode, la série des Narnia perd singulièrement de l'intérêt et de son charme. C'est le cas de ce troisième tome The Voyage of the Dawn Treader qui ramène nos héros enfants dans ce fabuleux royaume où les animaux peuvent parler. Même s'il y a de jolies batailles et d'agréables effets en trois dimensions, le scénario et les dialogues tournent rapidement à vide malgré le changement de réalisateur (le pourtant talentueux Michael Apted).
Critique

jeudi 9 décembre 2010

Trame sonore de Tron


La folie de Tron ne s'emparera pas des écrans québécois avant la semaine prochaine, mais sa musique est déjà disponible. Comme c'est souvent le cas pour des gros films qui enflammeront sans doute le box office, les producteurs ont fait appel à un artiste populaire afin de stimuler les ventes et l'intérêt. Non seulement le concept Tron (technologie, rapidité, effets spéciaux étonnants, kitch) est totalement en phase avec les mélodies de Daft Punk, il faut avouer que le résultat dépasse toutes les attentes.

Au lieu d'être un simple best of du groupe français, le cinéphile se retrouve avec plus de 50 minutes de nouvelle musique, principalement orchestrale malgré quelques passages plus dansants. Pour une fois, la mythique formation ne se parodie pas en faisant du Daft Punk robotique, mais en élaborant de superbes lignes mélodiques qui s'écoutent sans nécessairement avoir les images en tête.

Bien entendu, en écoutant plusieurs fois ces 21 pièces, le jeu des comparaisons ne tardent pas à apparaître. On sent l'influence majeure d'un Hans Zimmer. Quelques compositions qui sont ravagées d'intensité pourraient même figurer sur Inception. Des passages qui font vibrer par leurs cordes qui n'épargnent rien ni personne.

Cela n'enlève pourtant rien à la trame sonore, une des meilleures de l'année. Peu importe si le long métrage est satisfaisant ou pas, sa musique l'est, et c'est tout ce qui est important pour l'instant.

mercredi 8 décembre 2010

Entrevue avec Stéphanie Lanthier pour Les Fros


Ce vendredi prends l'affiche le séduisant documentaire Les Fros qui traite de ces personnes d'ici et d'ailleurs qui décident d'aller travailler dans le bois.

Afin de parler du Québec, de sa fascination pour les grands espaces et le Nord, et de thèmes fédérateurs tels la mémoire collective, les racines du passé et la commission Taylor-Bouchard, je me suis entretenu avec sa réalisatrice Stéphanie Lanthier. Il est possible de lire mon article sur les pages du Journal Métro ou en suivant le lien ci-dessous.

Entrevue complète

lundi 6 décembre 2010

DVD: Inception, Trois jours après la mort d'Anna, Soul Kitchen, Shrek 4, Hugh Hefner, Twilight-Eclipse


Noël approche à grand pas et cela se fait sentir dans les sorties DVD.

Plusieurs personnes voudront offrir le grandiose Inception de Christopher Nolan, un des meilleurs films américains de 2010. Seulement pour le revoir encore et encore afin de mieux le saisir, ou se procurer l'édition Blu-ray qui possède une piste de commentaires du compositeur Hans Zimmer. Un délire fascinant au royaume des rêves, où action et réflexion font bon ménage.

Même s'il est sorti la semaine dernière, il est difficile de passer à côté du touchant et vibrant Trois temps après la mort d'Anna de Catherine Martin, un des plus beaux trésors québécois de l'année. Voilà une méditation nécessaire sur la mort et la vie, qui met en vedette l'excellente Guylaine Tremblay.

Bien que mineur dans sa filmographie, Soul Kitchen de Fatih Akin traite de ses thèmes fétiches: mondialisation, importance des traditions et la difficulté de communiquer. Le tout à travers une histoire simple, sympathique et il faut l'avouer un peu longuette sur les déboires d'un propriétaire de restaurant. Dans le vent.

Meilleure que le 3e mais inférieur aux deux premiers, Shrek 4 de Mike Mitchell est une autre production qui est là pour faire de l'argent sur le dos d'une populaire franchise. Malgré son charme, ses délicieux clins d'oeil et ses personnages pittoresques, l'exercice tourne rapidement à vide.

Documentaire prévisible mais tout de même intéressant, Hugh Hefner: Playboy, Activist and Rebel de Brigitte Berman ressasse 40 ans d'histoire de la société américaine à travers le célèbre chaud lapin polémique. Raccourcir le tout aurait toutefois été une bonne idée.

Peu importe le réalisateur (cette fois c'est David Slade aux commandes), la franchise Twilight souffre des mêmes problèmes de rythme, de crédibilité, de dialogues mous et d'interprétations quelconques. Eclipse ne fait pas exception et ce, même s'il s'avère beaucoup plus satisfaisant que New Moon.

D'ici les prochaines semaines, je me promets de faire une entrée pour Henri IV qui était également disponible ce mardi.

dimanche 5 décembre 2010

Pourquoi The Ghost Writer?


On en reparlera certainement lors de la prochaine cérémonie des Oscars. En attendant, le dernier essai de Roman Polanski The Ghost Writer a remporté le prix du meilleur film au European Film Academy devant des concurents de luxe tels Des hommes et des dieux, Dans ses yeux et Lebanon.

Sans rien enlever à cet agréable divertissement qui raconte les déboires d'un écrivain fantôme qui cherche à écrire les mémoires d'un ancien politicien, récompenser une telle production est toujours un peu étrange.

Sans doute qu'un vent positif souffle en faveur de Roman Polanski dont les déboires avec la Suisse ont défrayé la manchette tout au long de l'année. Sans doute que les liens entre le réel et la fiction pèsent beaucoup dans cette adaptation d'un livre qui ressemble étrangement à un fait réel véridique. Mais à part de ça, qu'est-ce qu'il y a de si majeur?

L'histoire ressemble beaucoup à celle de Chinatown, avec ce héros qui pénètre dans un monde interlope et qui perdra peu à peu son innocence. Encore là, la version avec Jack Nicholson est nettement plus fascinante et satisfaisante, alors qu'ici le résultat est beaucoup plus limpide et linéaire, une sorte de The Firm avec une fin qui se devine longtemps d'avance.

Oui, la mise en scène est assurée, il y a de savoureuses touches d'humour, la musique d'Alexandre Desplat donne le goût de s'acheter la trame sonore et Pierce Brosnan surprend dans la peau d'un personnage secondaire (beaucoup plus qu'Ewan McGregor qui ne fait pas toujours le poids dans le rôle titre).

Sauf qu'il lui manque ce surplus d'âme qui en fait un grand film. Cette touche d'authenticité pour l'extirper de la catégorie «intéressant thriller qui s'oublie au bout de quelques heures». Car c'est malheureusement le cas ici avec une sous intrigue amoureuse peu crédible et une trop longue durée malgré son rythme soigné.

Mais bon, c'est Polanski, alors cela doit être bon (et ça l'est, mais pas au point de rafler autant de récompenses). Tout comme Hereafter de Clint Eastwood qui risque de se retrouver sur de nombreuses listes de distinctions malgré ses défauts. Ou encore le Shutter Island de Martin Scorsese. La France a ses intouchables (Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Daniel Auteuil), et le 7e art mondial aussi.

vendredi 3 décembre 2010

Down Terrace, L'Italien


C'est incompréhensible. Alors que les films vont se multiplier à l'approche de Noël, il y a seulement quatre long métrages qui prennent l'affiche cette semaine, et rien de majeur par-dessus le marché. Ce n'est pourtant pas le moment idéal de sortir un gros titre qui allait demeurer sur les affiches pendant tout le mois? Il semble que non.

Dans le lot, j'ai délibérément passé par-dessus Looking for Anne de Takako Miyahira qui semblait terriblement ordinaire. Et je me promets de revenir sur London River de Rachid Bouchareb lors de sa sortie en DVD. Alors, qu'est-ce qui reste au menu?

Down Terrace: Cette première réalisation de Ben Wheatley sur des tueurs minables qui se suspectent et un fils qui apprendra à vivre avec son père aurait pu être intéressante. Sauf qu'entre un scénario qui propose peu de surprises, des personnages superficiels et des empreints flagrants au cinéma des frères Coen et de Mike Leigh, il n'y a rien de totalement engageant. Reste un mélange de drames et de rires qui comportent quelques scènes bien troussées.

L'Italien: Drame social et comédie presque burlesque ne font pas bon ménage dans cette histoire mince comme un fil où un Algérien ment à tout le monde en disant être Italien afin de pouvoir exercer un emploi de son goût. Lourdement écrit avec un rythme qui tombe rapidement au neutre, l'essai d'Olivier Baroux déçoit rapidement et ce, malgré le jeu soutenu de Kad Merad. Critique

mardi 30 novembre 2010

En attendant les Spirit Awards


La cérémonie des Indie Spirit Awards qui célèbre le cinéma indépendant américain se déroulera seulement le 26 février prochain. Mais comme nous sommes d'avance, allons-y avec nos choix... près de trois mois avant tout le monde!

Meilleur film
127 Hours
Black Swan
Greenberg
The Kids Are All Right
Winter’s Bone

Black Swan de Darren Aronofsky pour son traitement, son efficacité et sa façon d'en mettre plein la vue. Mais bon, comme le film et le réalisateur seront sans doute aux Oscars, on voudra souligner le brio de Winter's Bone.

Meilleur réalisateur
Darren Aronofsky, Black Swan
Danny Boyle, 127 Hours
Lisa Cholodenko, The Kids Are All Right
Debra Granik, Winter’s Bone
John Cameron Mitchell, Rabbit Hole

Darren Aronofsky qui dépasse d'une bonne tête Danny Boyle. C'est à se demander ce que vient faire The Kids Are All Right dans toute cette histoire...

Meilleur scénario
The Kids Are All Right
Winter’s Bone
Please Give
Rabbit Hole
Life During Wartime

Comme Rabbit Hole n'a pas encore pris l'affiche au Québec, il est plutôt difficile d'être certain à 100%. Mais optons pour Winter's Bone tout juste devant Life During Wartime.

Meilleure actrice
Annette Bening, The Kids Are All Right
Greta Gerwig, Greenberg
Nicole Kidman, Rabbit Hole
Jennifer Lawrence, Winter’s Bone
Natalie Portman, Black Swan
Michelle Williams, Blue Valentine

Ce sera le combat sans fin entre Natalie Portman et Jennifer Lawrence. Bien que la première soit sans doute supérieure, sa renommée risque de jouer contre elle. Mais bon, comme elle n'a jamais rien gagné (ou presque), allons-y tout de même avec elle...

Meilleur acteur
Ronald Bronstein, Daddy Longlegs
Aaron Eckhart, Rabbit Hole
James Franco, 127 Hours
John C. Reilly, Cyrus
Ben Stiller, Greenberg

Comme Daddy Longlegs et Rabbit Hole n'ont pas encore été diffusé au Québec, il faut se rallier à James Franco qui devance ses plus proches poursuivants.

lundi 29 novembre 2010

DVD: The Special Relationship, Shaolin Mantis, Knight and Day, The Sorcerer's Apprentice, Going the Distance


Peu de films sortiront en DVD et en Blu-ray ce mardi. Manque de bol, je n'ai pas encore vu Valhalla Rising qui semble assez singulier. Alors qu'est-ce qu'on loue, qu'est-ce qu'on évite?

Sympathique téléfilm de Richard Loncraine, The Special Relationship ressasse l'amitié entre Tony Blair et Bill Clinton. Bien écrit et finement interprété par Michael Sheen, Dennis Quaid et Hope Davis, l'ensemble sait divertir malgré son manque de consistance et, ultimement, son traitement anecdotique.

Respectable film de kung-fu qui ne bénéficie peut-être pas des meilleures chorégraphies mais d'une histoire supérieure à la moyenne (malgré sa finale un peu consternante), Shaolin Mantis de Liu Chia-Liang mélange action, suspense, romance et vengeance avec efficacité.

Gros film d'action drôle et stupide qui met en valeur Tom Cruise et Cameron Diaz, Knight and Day de James Mangold part d'une intrigue sans intérêt (monsieur cherche à protéger madame) pour offrir beaucoup de rires et d'explosions. Divertissant... mais beaucoup trop long et inutile.

C'est également le cas de The Sorcerer's Apprentice de Jon Turteltaub où Nicolas Cage doit faire équipe avec Jay Baruchel pour contrer un terrible ennemi qui menace de détruire New York. Rigolo et enfantin, l'ensemble souffre d'une prémisse confuse et d'un flagrant manque d'originalité.

Toutes ces sélections sont toutefois mieux que le ridicule Going the Distance de Nanette Burstein, une comédie romantique vulgaire, creuse et interminable sur l'amour à distance. Drew Barrymore et Justin Long forment peut-être un couple mignon, le long métrage s'avère d'une bêtise incommensurable.

samedi 27 novembre 2010

Retour sur The Nutcracker in 3D


Parmi les quelques 10 films qui ont pris l'affiche plus tôt cette semaine, The Nutcracker in 3D a volontairement échappé à la plupart des radars. Normal: aucune projection de presse n'a été programmée. Dans la majorité des cas cela sent l'échec et c'est le cas de cette production anglaise. Cela ne mérite pas pour autant d'être classé comme un des pires films de l'année, comme le sous-entend La Presse avec sa pitoyable note de 1,5 sur 5 (la même qui a été décernée au grandiose et mésestimé The Fountain de Darren Aronosky).

La comparaison n'est pas un hasard. Il s'agit de deux grandes oeuvres malades qui demandent aux spectateurs d'oublier leurs repères pour se laisser porter par une proposition qui tranche avec tout ce qui a été présentée avant. Il ne s'agit plus ici du simple Casse-noisette normal pour toute la famille. Exit le ballet russe et bonjour une prémisse beaucoup plus sombre et cruelle qui s'inspire davantage du texte original allemand.

Au sein de ce faux Star Wars (gros clin d'oeil de la pochette) il y a un fou furieux (John Turturro en mode caricatural) qui puise sa méchanceté chez les Nazis, ce qui n'est rien pour arranger le sentiment de sympathie envers l'ouvrage. Rajoutez à cela des effets spéciaux douteux, des effets en trois dimensions assez rudimentaires (hormis peut-être lors de cette scène sous la neige dans le sapin...) et un ancien réalisateur russe extrêmement talentueux qui ne semble pas très à l'aise dans la grosse production fauchée (Andrei Konchalovsky, frère de Nikita Mikhalkov, et scénariste du grandiose classique Andrei Rublev de Tarkovsky) et vous n'obtenez rien de très prometteur.

Cependant rares sont les ouvrages qui prennent des risques à ce point, qui sont prêt à se planter (et c'est ce qui arrive) dans le but de ne pas toujours offrir la même formule interchangeable. Sur papier le concept est intéressant, l'interprétation ne manque pas de mordant (Elle Fanning y est mignonne comme tout) et la mise en scène demeure compétente. Cela ne fera certainement pas de The Nutcracker in 3D un long métrage de qualité, bien au contraire. Mais pas un horrible navet non plus, surtout lorsqu'on le compare à un certain Lance et compte...

vendredi 26 novembre 2010

Oncle Boonmee, Enter the Void, 127 Hours, Lance et compte


Trois voyages singuliers et une comédie involontaire arrivent sur les écrans québécois. Avec ce mélange de pluie et de neige, pourquoi ne pas passer toute la fin de semaine dans une salle obscure à voir des films qui méritent le détour?

C'est le cas du grandiose Oncle Boonmee (critique) d'Apichatpong Weerasethakul. Cette Palme d'Or amplement méritée ne ressemble à rien d'autre, emportant le spectateur dans des odyssées mystiques qui se concentrent constamment sur les désirs inavoués et le soin apporté à la famille. Lent et grandiose, intelligent et toujours engagé, voilà du cinéma difficile mais essentiel qui hantera pour toujours le spectateur.

Plus inquiétant et malsain est Enter the Void de Gaspard Noé. À la croisée entre 2001 et Trainspotting émane ce trip à Tokyo en compagnie d'un junkie qui est capable de sortir de son corps pour suivre les gens qu'il aime. Original mais beaucoup trop long, ce délire de psychotropes mérite l'attention malgré sa propension à saouler le cinéphile. Seulement pour le générique d'introduction, un des meilleurs conçus pour le septième art.

Un peu plus posé est le 127 Hours (critique) de Danny Boyle qui suit la lutte de survie d'un jeune homme. Comme d'habitude chez le réalisateur de Slumdog Millionaire, la mise en scène colorée et vitaminée prend le dessus sur l'histoire, simpliste et superficielle. Néanmoins la prestation de James Franco est vigoureuse, et il est plutôt difficile de s'y ennuyer.

Drame qui se veut sérieux sur une équipe de hockey qui doit se «reconstruire» après un terrible accident, Lance et compte de Frédérik D'Amours pourrait très bien être la comédie involontaire la plus drôle de l'année. Le long métrage est tellement raté et pompeux qu'il en devient hilarant. Impossible de ne pas rire du début à la fin devant ces comédiens mal dirigés, cette réalisation approximative, ce scénario racoleur (qui débute bien entendu avec une scène pseudo sexuelle digne de feu TQS), cette musique poussive et ces dialogues d'un ridicule rare. Non, le peuple québécois méritait beaucoup mieux.

jeudi 25 novembre 2010

De Jacques Audiard à Harry Potter


Il est omniprésent sur les écrans, apparaissant à chaque année dans environ cinq films et pas les moindres. Rémy Girard? André Dussolier? Stanley Tucci? Claude Legault? Plutôt Alexandre Desplat.

À ses débuts, le Français s'est spécialisé dans les trames sonores... de longs métrages de l'Hexagone, devenant rapidement le compositeur fétiche de Jacques Audiard. Depuis Girl With a Pearl Earring en 2001, tout a changé. Il est remarqué par Hollywood, travaillant autant pour des petits films singuliers (Syriana, The Painted Veil) que des gros projets d'envergure (Mr. Magorium's Wonder Emporium, The New Moon).

Nominé aux Oscars pour The Queen et Fantastic Mr. Fox, voilà qu'il se retrouve partout en 2010. Autant dans les clubs vidéo (The Special Relationship en dvd mardi prochain) qu'au cinéma (le dernier épisode d'Harry Potter, Tamara Drewe et bientôt The King's Speech).

Son style, généralement reconnaissable, laisse beaucoup de latitude aux cordes, développant des atmosphères riches et confortables, tout en forçant le rythme aux moments opportuns (comme il le faisait si bien dans Largo Winch).

Voici 5 trames sonores à découvrir pour saisir l'ampleur de son apport au cinéma:

1. The Curious Case of Benjamin Button
2. Un prophète
3. Lust, Caution
4. The Ghost Writer
5. The Golden Compass

mercredi 24 novembre 2010

Faster, Tangled, Love and Other Drugs, Burlesque


C'est mercredi et il y a des films qui prennent l'affiche en salles? Eh oui, c'est la fin novembre et les États-Unis ne font rien comme les autres, devançant de deux jours les sorties habituelles.

Au rayon surprise, difficile de faire mieux que le Faster (critique) de George Tillmann Jr. La bande-annonce annonçait quelque chose de tellement mauvais et formaté... alors que le résultat n'est finalement pas si pire. Sans révolutionner le genre, cette histoire simple et efficace avec vengeance à la clé propose un honnête divertissement, des sensations fortes et des interprètes qui jouent plus que correctement, dont le trop rare Billy Bob Thornton.

Disney retombe en enfance en transformant un vieux conte des Frères Grimm en une animation gentille comme tout qui passe son temps à chanter. Si l'on peut survivre la première demi-heure qui traîne en longueur, Tangled (critique) de Byron Howard et de Nathan Greno met de bonne humeur, notamment grâce à son charme singulier et à la nature de ses personnages. À condition bien entendu d'aimer les histoires de princesse et de leur prince charmant.

Une clientèle adulte se dirigera plutôt vers Love and Other Drugs (critique) d'Edward Zwick, principalement pour le joli couple formé par Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway. C'est effectivement ce qu'il y a de plus recommandable, car la prémisse (deux belles personnes s'aiment sans se le dire, et lorsqu'ils avouent leurs sentiments la maladie vient brouiller les cartes) mélange un peu lourdement humour de pacotille et mélodrame de service.

La déception est aussi présente dans le Burlesque (critique) de Steve Antin. Ce musical comporte de solides chorégraphies, sauf que dès que les comédiens arrêtent de chanter et de danser, la prémisse bête à pleurer se met en branle sur les déboires d'un club en manque d'argent. Dans les rôles principaux, Cher et Christina Aguilera n'arrangent rien, prisonnières de leurs personnages unidimensionnels.

mardi 23 novembre 2010

DVD: Ne te retourne pas, Alice Creed, Liberté, Flipped, Eat Pray Love, Intérieurs du delta, I'm Still Here, The Expendables, Filière 13


Drôle de mardi. Alors que les sorties dvd et blu-ray se bousculent, il n'y a rien de magistral, de productions à voir absolument. Quelques films méritent cependant le coup d'oeil.

Même s'il n'est jamais sorti en salles au Québec, Ne te retourne pas de Marina de Van mérite le détour. Sans être aussi fort que son précédent Dans ma peau, ce suspense prenant sur l'identité, la mémoire et la transformation tient aisément en haleine, tout en bénéficiant de la belle présence naturelle de Sophie Marceau et de Monica Bellucci.

Alors que Gemma Arterton triomphe actuellement dans Tamara Drewe, elle fait également belle figure dans The Disappearance of Alice Creed de J. Blakeson sur un kidnapping qui tourne mal. Sans artifice et bénéficiant d'un budget serré, le thriller tient la route grâce à l'apport de ses interprètes.

Le cinéaste Tony Gatlif rapplique avec Liberté, un film qui porte aisément sa marque de commerce: il y a un combat entre David et Goliath, de la belle musique tzigane et il prend soin d'aborder à nouveau le sort des Roms, mais cette fois pendant la Seconde Guerre mondiale. Pas toujours subtil, sauf que la démonstration est suffisamment huilée pour intéresser.

Meilleur film de Rob Reiner depuis des lustres, Flipped joue la carte de la nostalgie et de la répétition, remontrant de nombreuses fois une amourette d'enfants qui tourne mal ou bien tout dépendant des perspectives. Mignon comme tout, mais un peu lassant.

Adaptation d'un populaire roman, Eat Prey Love de Ryan Murphy souffre de nombreuses imperfections: un propos bourgeois sur le sens de l'existence, une réalisation soporifique et une trop longue durée. Reste cependant Julia Robert qui est capable d'ensoleiller ce qui aurait pu être si morne et terne.

Documentaire bien attentionné sur les fondements, les racines et l'identité d'un peuple africain, Intérieurs du delta de Sylvain L'Espérance souffre d'un rythme relâché, qui débute par une abondance d'informations, pour se conclure sans avoir exploré en profondeur ses thèmes fondamentaux.

Le I'm Still Here de Casey Affleck sur la retraite de Joaquin Phoenix aurait dû être un documentaire phrare sur la manipulation des médias et une critique de la société du spectacle. Au lieu de ça il s'agit d'un essai mou et filiforme qui n'a rien de bien nouveau à dire sur le sujet.

Réunion au sommet ratée entre des vieilles gloires des années 1980, The Expendables de Sylvester Stallone fait sourire pendant ses 15 premières minutes avant de lasser jusqu'à la fin. À quoi bon réunir autant de muscles et de testostérone si ce n'est pas pour les exploiter à leur juste mesure?

Un des pires longs métrages québécois de l'année, Filière 13 de Patrick Huard est une comédie ni drôle ni sensible sur la détresse de trois policiers. Cabotinage, gags stupides et dialogues navrants sont au menu de ce plat qui mérite seulement d'aller... dans la filière 13.

lundi 22 novembre 2010

Golden Scars en quête d'un public


Dans le fabuleux monde du cinéma, les écrans se font rares, même pour les grosses pointures d'ici et d'ailleurs. Alors imaginez pour des gens qui débutent. Dans leur quête de trouver un distributeur, un producteur et des écrans montréalais (et autres), l'équipe de Golden Scars vend leur film en ligne, et avec de la chance, leur oeuvre pourra un jour être programmée au Cinéma Parallèle ou à la Cinémathèque québécoise. Amateurs de musique cubaine, de voyages ou tout simplement de documentaires, bonjour!

Pour plus d'informations sur Golden Scars, visitez le lien suivant.

dimanche 21 novembre 2010

Entrevue avec Jean van de Velde pour L'armée silencieuse


Bien que L'Armée silencieuse, ce film sur les enfants soldats, ne soit pas totalement au point, j'ai eu le plaisir de parler avec son réalisateur Jean van de Velde, un homme tout simplement jovial et charmant, lors de son passage à Montréal pendant le Festival black.

Mon entrevue avec le cinéaste se trouve ici.

samedi 20 novembre 2010

Entrevues avec Isabelle Huppert


La sympathique comédie sociale de Marc Fitoussi Copacabana prenait l'affiche cette semaine.

Sans doute qu'il y aura des jaloux, mais je me suis entretenu avec la grande Isabelle Huppert. Tout d'abord ici où cette actrice d'exception et le metteur en scène discutent du film.

Puis ici où la muse de Chabrol et de Jacquot parlent de sa carrière, revenant sur ses projets futurs et passés.

vendredi 19 novembre 2010

Harry Potter 7.1, Tamara Drewe, Copacabana, The Next Three Days, L'armée silencieuse


Semaine de superproductions, de comédies légères et de drames avec un petit sorcier à lunettes qui s'emparera sans trop de mal de la plus haute marche du box office.

Pour une fois ça sera mérité. Sans être le meilleur épisode du lot, Harry Potter and the Deathly Hallows : Part I (critique) de Gary Yates en est un des meilleurs, proposant un récit haletant et captivant malgré les longueurs habituelles, sombre à souhait, où action et réflexion font ménage. Le combat entre Harry et Voldemort a débuté et il n'épargnera personne.

Stephen Frears fait une pause ludique en proposant Tamara Drewe (critique), un conte irrésistible sur la littérature et le désir d'être jeune à jamais. Peuplé de personnages et de situations savoureuses, ces joutes entre la passion et la raison rendront sans doute jaloux Woody Allen.

Le rire est également de mise dans le second long métrage de Marc Fitoussi Copacabana (critique) où il confronte Isabelle Huppert à sa propre fille. À la fois comédie familiale et critique sociale, le récit se suit avec bonheur, jusqu'à cette conclusion qui verse dans la facilité.

Déjà que Pour elle n'était pas un grand film avec sa facture typiquement hollywoodienne, son remake de Paul Haggis intitulé The Next Three Days réussi l'exploit d'être encore plus quelconque. Non seulement cette histoire d'un homme qui fait tout pour libérer son épouse dure environ 45 minutes de plus que l'original, mais la fin se veut inutilement explicative. Reste une psychologie des personnages un tantinet plus fouillé, notamment grâce à Russel Crowe qui apporte vigueur et charisme à l'ensemble.

Fort d'un sujet intouchable (montrer l'exploitation d'enfants soldats en Afrique), L'armée silencieuse de Jean van de Velde souffre d'une démonstration un peu trop expéditive et presque colonialisme dans sa façon de traiter une thématique troublante. En fait, les cadavres s'accumulent alors qu'un père tente de sauver une seule vie... Très ordinaire.

jeudi 18 novembre 2010

L'imposture aux RIDM


Les Rencontres Internationales du documentaire de Montréal se terminent le 21 novembre prochain. D'ici là il y a encore de très bons essais qui seront présentés.

Dans le lot, il ne faudrait pas manquer ce soir et samedi prochain L'imposture d'Ève Lamont qui traite de prostitution en donnant la parole aux personnes concernées. Sobre dans son approche, ce long métrage vigoureux force la réflexion, s'avérant un judicieux complément à l'excellent Hommes à louer de Rodrigue Jean.

Pour plus d'informations sur l'horaire, les lieux de projections et les documentaires proposés pendant le RIDM, suivez le lien suivant.

mercredi 17 novembre 2010

You Don't Know Jack, Brendan et les Kells, My Son My Son What Have Ye Done, Coco & Igor, The Killer Inside Me, La femme inconnue, Centurion, Giallo


Puisque les sorties de la semaine n'étaient pas très excitantes, voici d'autres propositions de titres à voir... ou à éviter.

You Don't Know Jack: Dans ce superbe téléfilm de Barry Levinson sur l'euthanasie, Al Pacino trouve son meilleur rôle en carrière depuis l'illustre Angels in America. Tour à tour drôle, profond et charismatique, voilà un grand personnage pour une oeuvre qui l'est tout autant.

Brendan et le secret des Kells: Cette riche animation de Tomm Moore et Nora Twomey plonge le spectateur dans les légendes ancestrales de l'Irlande, offrant au passage un dessin somptueux, de belles épreuves morales et des dialogues soignés. Une découverte à faire absolument.

My Son, My Son What Have Ye Done?: David Lynch qui produit un film réalisé par Werner Herzog? Cela ne peut que donner quelque chose de spécial, et c'est le cas de ce récit énigmatique sur un crime commis à l'épée. Lent, mystérieux, décalé: il faudra surtout prendre le tout avec un grain de sel pour ne pas se faire larguer avant la fin.

Coco Chanel & Igor Stravinsky: Plus soigné que le long métrage d'Anne Fontaine, celui de Jan Kounen privilégie les atmosphères, la musique et la passion, offrant du coup un résultat vieillot mais efficace, qui interroge l'art et la création dans la douleur.

The Killer Inside Me: Michael Winterbottom surprend le spectateur avec cette offrande d'une rare violence, un film noir extrêmement soigné qui bénéficie de l'interprétation glaçante de Casey Affleck. Peu importe les longueurs et les répétitions, avec un tel méchant en représentant des forces de l'ordre, il n'y a plus rien qui compte.

La femme inconnue: Ce thriller à la Hitchock de Giuseppe Tornatore attire l'attention par son sujet(une vengeance sous fond de violence faite aux femmes... et c'est bien meilleur que les Millénium), ses comédiens vigoureux et les mélodies d'Ennio Morricone. Dommage que le montage saccadé et sa trop longue durée finissent par jouer contre lui.

Centurion: Sans doute moins pertinent que ses précédents The Descent et Doomsday, le dernier effort de Neil Marshall qui raconte la lutte de survie de Romains devant de méchants Pictes tient la route grâce à ses nombreuses scènes d'action et ses honorables acteurs. Il faut seulement fermer les yeux sur les nombreuses erreurs historiques.

Giallo: L'association entre Dario Argento et Adrien Brody en faisait saliver plus d'un. Le résultat, quelconque et sans véritable attrait, paye des hommages aux vieux opus du maître de l'horreur italien, mais sans rien apporter en retour. Une banale intrigue policière sous fond de kidnapping avec détails gores en gros plans.

mardi 16 novembre 2010

DVD: Le Doulos, The Kids Are All Right, A Christmas Carol, Cats & Dogs 2, The Last Airbender, Cabotins


Lorsqu'il y a plus de mauvais longs métrages qui sortent en DVD que de bons films, il y a un problème. C'est malheureusement ce qui arrive ce mardi, qui peut néanmoins compter sur la réédition de l'excellent Le Doulos de Jean-Pierre Melville. Pas le meilleur crû du cinéaste, mais un suspense captivant et intelligent sous dont d'intrigues policières, qui possède une distribution éclatante (Jean-Paul Belmondo, Serge Reggiani, Jean Desailly).

Dans un autre ordre d'idée, la réalisatrice Lisa Cholodenko convie de très bons acteurs (Bening, Julianne Moore, Mark Ruffalo) pour The Kids Are All Right, une chronique douce amère sur des adolescents qui cherchent à retracer leur père biologique. Porté par de belles travailles scénaristiques, des dialogues pétillants et une interprétation sincère, l'ouvrage séduit malgré ses détours un peu superficiels.

Tant mieux, car la relève n'est pas toujours au rendez-vous. Cela a pris une année avant que le Christmas Carrol de Robert Zemeckis soit disponible à la vente et à la location. L'attente n'en valait toutefois pas la peine. Tous les efforts ont été mis dans les fabuleuses images, alors que le scénario classique de ce vieux grincheux (Jim Carrey) qui s'ouvre aux autres est montré de manière conventionnelle. De quoi renouer avec les précédentes versions, beaucoup plus honnêtes et recommandables.

Les enfants de 3 à 6 ans ne voudront pas manquer Cats & Dogs: The Revenge of Kitty Galore de Brad Peyton qui est encore plus mignon et puéril que le précédent épisode alors que chats et chiens s'unissent à nouveau pour combattre un ennemi encore plus grand. Leurs parents essayeront plutôt de leur proposer un récit mieux fignolé et moins répétitif.

Rompant avec ses propres univers, M. Night Shyamalan signe son pire essai à ce jour avec The Last Airbender, l'adaptation cinématographique d'un populaire dessin animé sur les tourments de jeunes gens qui sont appelés à sauver la planète. Hormis la scène d'action finale et l'enlevante musique de James Newton Howard, il n'y a rien de très intéressant dans toute cette galère. Pas certain que les suites attendues voient le jour.

Il y a eu de très bons films québécois en 2010. Difficile de placer Cabotins d'Alain DesRochers dans cette catégorie. S'attaquer à l'humour des théâtres des variétés était une excellente idée, de surcroît avec de bons comédiens (Rémy Girard, Pierre-François Legendre, Marie-Ève Milot, Gilles Renaud, Yves Jacques, Dorothée Berryman). Mais pourquoi les gags sont si insipides et les répliques si mauvaises? C'est à n'y rien comprendre.

lundi 15 novembre 2010

Entrevues Denis Côté et Emmanuel Bilodeau pour Curling


Avec son 5e long métrage Curling, le cinéaste québécois Denis Côté continue à développer un univers qui lui est propre, mélangeant humour, drame et suspense avec beaucoup d'efficacité et de poésie.

Le film, sorti en salles depuis vendredi dernier, bénéficie largement de bonnes critiques. Qui sait, sans doute que le public se laissera séduire par cette oeuvre qui sort largement de l'ordinaire.

Pour l'occasion, je me suis entretenu avec son réalisateur et son interprète principal Emmanuel Bilodeau.

Ma première entrevue passe en détail leurs visions du récit et elle se trouve ici.

Mon second entretien s'intéresse principalement au héros qui a remporté un prix d'interprétation au dernier Festival de Locarno. Mon texte se trouve ici.

dimanche 14 novembre 2010

Cinémania: Potiche de François Ozon



C’est le jubilatoire nouveau long métrage de François Ozon, Potiche, qui a l’honneur de clôturer la 16e édition du Festival Cinémania. Difficile de trouver un meilleur film pour représenter cet événement où l’on célèbre en grand l’amour porté envers le cinéma français.

Après une série d’oeuvres dramatiques (qui ne sont pas toutes arrivées au Québec), François Ozon revient à la comédie en pondant son récit le plus ludique, charmant et divertissant à ce jour. Encore plus éclaté que 8 femmes, Potiche suit les déboires d’une famille bourgeoise lorsque madame (Catherine Deneuve) décide qu’elle en a marre d’être la potiche de service. À la fois hilarant et mélancolique, truffé de clins d’oeil jouissifs et de références sociales, ce récit irrésistible porté par une distribution impeccable (outre Deneuve il y a Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Karin Viard, Jérémie Renier et Judith Godrèche) s’avère un pétillant grand crû. De quoi être sur un nuage le restant de la journée.

Voici notre top 5 des meilleurs titres vus cette année à Cinémania :

Ex æquo : Potiche de François Ozon et Qu’un seul tienne et les autres suivront de Léa Fehner
3- L’autre Dumas de Safy Nebbou
4- Copacabana de Marc Fitoussi
5- La sainte victoire de François Favrat

Potiche est présenté le 14 novembre 2010 à 20h00 au Cinéma Impérial. Infos

samedi 13 novembre 2010

Curling, 8 fois debout, Unstoppable, Monsters, Skyline


Cette semaine (comme pas mal toutes les autres), de grosses productions barbares côtoient de petits films intelligents.

Dans la seconde catégorie se trouve Curling (critique), le nouveau long métrage de Denis Côté. Comme toujours chez l'auteur de Elle veut le chaos, l'histoire demeure poétique et énigmatique, s'attardant cette fois aux lubies d'un père de famille qui refuse d'envoyer son enfant à l'école. Porté par la brillante performance d'Emmanuel Bilodeau, ce mélange de drame et de comédie ressemble à un ovni, qui est tout de même le plus accessible de la filmographie du cinéaste.

Les effets sont moins prononcés dans 8 fois debout de Xabi Molia qui alterne également entre le rire et un climat plus lourd d'humiliation. Les recherches d'emploi d'une fille décalée (Julie Gayet) prennent une trajectoire presque inquiétante lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous. À la fois social et humain, divertissant et touchant, voilà un premier essai prometteur qui laisse prévoir le meilleur pour le réalisateur.

Gros, lourd, tape à l'oeil, jamais subtil: Unstoppable (critique) est concocté par Tony Scott et cela paraît dans chacun de ses plans. Bien que cette prémisse se fonde sur la réalité (deux hommes cherchent à arrêter un train), l'intérêt tarde à survenir malgré la performance louable de Denzel Washington. Peut-être est-ce la faute de la mise en scène qui donne mal à tête, de l'introduction qui ne lève guère, ou de la conclusion mélodramatique.

Les amateurs de science-fiction auront deux projets - deux qualités inégales - à se mettre sous la dent. Le premier est Monsters de Gareth Edwards qui, malgré son manque évident de budget, son interprétation inégale et sa finale ratée, propose de belles surprises, arrivant presque à renouveler le genre. Et y a le navet Skyline des frères Strause qui ferait passer Independence Day pour un chef d'oeuvre. Tout dans ce ratage est une catastrophe (histoire, personnages, comédiens, effets spéciaux) qu'il faudrait mieux éviter absolument.

vendredi 12 novembre 2010

Entrevues avec Julie Gayet et Xabi Molia pour 8 fois debout


À lire ce vendredi dans les pages du Métro (ou juste ici): mes entrevues avec le réalisateur Xabi Molia et l'actrice Julie Gayet qui discutent de 8 fois debout, un délicieux petit film français sur le travail et la marginalité.

jeudi 11 novembre 2010

Cinémania: Une affaire d'état


Il y a toujours des risques à utiliser la satire. Si le genre est bien fignolé, cela donne généralement un récit sardonique et critique du sujet. Sinon cela peut se transformer en farce grotesque. C'est dans la seconde catégorie que se trouve Une affaire d'état d'Éric Valette.

Vouloir dénoncer le pouvoir en place, sa corruption et son instabilité politique est toujours intéressant, sauf qu'il faut avoir le moyen de ses ambitions. Ce n'est pas le cas de cette adaptation d'un livre de Dominique Manotti où le dialogue qui tue se fait rare, remplacé par des invraisemblances à la tonne et une tension qui tarde à se matérialiser. Sans doute que l'humour désespéré finit par faire mouche et que la performance des comédiens (André Dussollier, Rachida Brakni) est louable. Cela n'empêche pas l'ensemble de finir par s'écraser, comme une partie de Jenga qui a duré trop longtemps.

Dans un genre similaire mais de manière beaucoup plus satisfaisante apparaissait Gardiens de l'ombre de Nicolas Boukhrief. Malheureusement ses deux représentations à Cinémania sont terminées, alors il faudra revoir le long métrage d'une autre façon.

Une affaire d'état est présenté le 11 novembre 2010. Infos

mercredi 10 novembre 2010

De la musique dans les oreilles


Détente, travail, repas ou dodo, la trame sonore de film fonctionne dans toutes les occasions, principalement celle qui est instrumentale. Voici 5 suggestions de musique à écouter (essayons d'éviter les clichés et de ne pas parler de Morricone ou du travail de Jonny Greenwood sur There Will Be Blood), seulement pour se sentir intouchable, lové confortablement dans un cocon.

Old Boy: Le film est magnifique, et ses mélodies le sont tout autant, avec son violon qui hante, dérange et fascine tout à la fois. Rien pour tanner les oreilles, bien au contraire.

A Tale of Two Sisters: Quelques touches d'horreur, de tension, et surtout des cordes extrêmement mélodiques, qui rendent instantanément mélancolique, donnant simplement le goût de revoir le tout le plus tôt possible.

Gattaca: Le travail de Michael Nyman est d'une élégance rare et il se surpasse avec son magnifique piano, rendant les yeux tristes, berçant l'ouïe jusqu'au nirvana.

Cassandra's Dream: Cela aurait pu être n'importe quel effort de Philip Glass tant ses nappes déroutent et fascinent, créant des labyrinthes de bruits où s'échappent de nouveaux vortex de sons.

Requiem for a Dream: Dès la première note, le long métrage apparaît parfaitement dans toute sa puissance. La fureur et le bonheur, le violon qui déchire et qui laisse béat, seul sur le quai de Coney Island, à écouter des mouettes. Une expérience totale...

... jusqu'à la prochaine entrée qui proposera de nouvelles trames sonores de films à écouter. D'ici là, peut-être que je vais avoir trouvé le moyen d'insérer des extraits sonores!

mardi 9 novembre 2010

DVD: Antichrist, Scott Pilgrim, Le père de mes enfants, Ramona and Beezus, Piché, Charlie St. Cloud, Grown Ups


Beaucoup de nuages et quelques éclaircies ponctuent les sorties DVD et Blu-ray de la semaine. Comme il faut demeurer positif, débutons avec ce qui mérite le détour.

Ce n'est peut-être pas tout le monde qui va apprécier Antichrist de Lars von Trier (des mauvaises langues le qualifieront de sexiste et de simple exercice de style), mais le cinéphile ne sortira pas indemne de ce magnifique voyage dérangeant et malsain où Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe se donnent littéralement corps et âme. Un grand cauchemar qui est impossible à oublier, seulement pour sa vision grotesque et unique.

Sur un plan plus sucré, il se fait difficilement quelque chose de plus divertissant que Scott Pilgrim Vs. The World d'Edgar Wright qui raconte les déboires de Michael Cera qui doit affronter les ex de sa nouvelle copine. Un gros jeu vidéo sympathique et attendrissant pour les amateurs de romance, de bonne musique et de mangas.

En racontant cette histoire vraie d'un producteur de films qui tente de se maintenir à flot sans que cela n'a d'impact sur sa famille, Le père de mes enfants de Mia Hansen-Love y insuffle beaucoup de sensibilité et de chaleur humaine, mélangeant rires et drames. Une belle découverte sur la nécessité de laisser quelque chose lors de son passage sur Terre.

Les jeunes frimousses de 4 à 8 ans seront captivées par Ramona and Beezus d'Elizabeth Allen qui est basé sur les célèbres livres pour enfants. Leurs parents se diront qu'il s'est fait bien pire que cette histoire familiale qui est traitée avec doigtée et retenue.

Le plus gros succès commercial québécois de 2010, Piché: Entre Ciel et terre est un biopic sur la vie du célèbre pilote d'avion. Inégal dans sa mise en scène de Sylvain Archambault et dans son interprétation (Michel Côté semble toujours jouer le même rôle), le long métrage comporte quelques passages efficaces malgré des dialogues un peu appuyés.

Sommet kitch et sirupeux sur la vie et la mort, Charlie St. Cloud de Burr Steers rappelle que Zac Efron n'est pas un très bon acteur, et qu'il devrait peut-être suivre des cours avant d'incarner des personnages plus complexes qui méritent un investissement total.

La déception de la semaine - et une de l'année - est Grown Ups de Dennis Dugan qui a le mérite d'assembler une superbe distribution (Adam Sandler, Chris Rock, Kevin James, David Spade, Rob Schneider, Salma Hayek, Maria Bello) sans procurer le moindre rire en plus de 100 minutes. Un exploit au niveau de la comédie ratée et pathétique.

lundi 8 novembre 2010

Entrevues Reste avec moi


Le film choral québécois Reste avec moi de Robert Ménard (Cruising Bar 1 et 2, L'enfant d'eau, Le bonheur de Pierre) prenait l'affiche vendredi dernier sur les écrans de la Belle Province.

Afin de parler de ce long métrage, voici deux entrevues avec son cinéaste, ainsi qu'avec les comédiens Maxim Roy, Louis Morissette et Danielle Proulx. La première (lien) traite des thèmes et du rapport du metteur en scène avec la critique. La seconde (lien) explore davantage les différents personnages en place.

dimanche 7 novembre 2010

Cinémania – La rafle


Après sa gentille entrée en matière avec son film d’ouverture Copacabana, Cinémania passe aux choses sérieuses grâce à la La rafle, un gros mélodrame qui manque singulièrement de subtilité.

La Deuxième Guerre mondiale revient au grand écran par l’entremise de La rafle de Rose Bosch. Dans ce long métrage, Mélanie Laurent, Jean Reno et Gad Elmaleh incarnent des gens qui résistent à l’envahisseur allemand, cherchant à sauver des enfants juifs des camps. Malgré ses bonnes intentions, la production croule sous l’abondance de violons et de discours moralisateurs, qui font complètement décrocher au bout d’une demi-heure. Dans un genre similaire, L’armée du crime de Robert Guédiguian était nettement plus supportable.

La rafle est présenté les 7 et 9 novembre. Informations