mardi 28 février 2017

Nouveautés Blu-ray/DVD: Moonlight, Creepy, We are the flesh, Doctor Strange, London Road, Rules Don't Apply, 1: 54

Les films de grande qualité se succèdent cette semaine au niveau des sorties DVD et Blu-ray.

Moonlight: Fabuleux portrait en trois étapes d'une existence difficile, cet opus de Barry Jenkins enchante autant par sa réalisation chevronnée que son interprétation hors du commun. En voilà un qui n'a pas volé ses Oscars, surtout celui du meilleur film. ****

Creepy: Kiyoshi Kurosawa retourne à l'horreur par l'entremise de ce suspense glaçant, techniquement parfait et moralement angoissant. À ne pas manquer. ****

We are the Flesh: Il n'y a rien qui ressemble à cette vision hallucinée d'Emiliano Rocha Minter qui déstabilise dans chaque plan. Ceux qui oseront n'en reviendront tout simplement pas. ****

Doctor Strange: Un Marvel psychédélique qui emprunte autant à Inception que The Matrix. Un divertissement respectable, doté de suppléments en or et d'un grand soin technique en Blu-ray. ***

London Road: Un musical un peu inégal mais tout de même respectable, inspiré d'un fait divers qui charme autant qu'il donne des frissons dans le dos. ***

Rules Don't Apply: Même s'il est en petite forme, cet effort superficiel et trop long de Warren Beatty amuse et détend dans sa façon de recréer une époque révolue. ***
Ma critique

1:54: Ce succès au box-office québécois déçoit dans sa façon de s'adresser un peu n'importe comment au public adolescent et de tout régler de la pire des façons possibles. Un récit sur l'intimidation lourd et appuyé, qui devient risible au lieu d'émouvoir. **

Film du jour: Au pays de Zom

Ultime film de Gilles Groulx, Au pays de Zom s'apparente à un opéra satirique sur les puissants de ce monde. Unique dans notre cinématographie, le long métrage ne manque pas d'étonner et s'il peut user la patience sur la durée, son mordant et son originalité s'avèrent sans faille. ***

lundi 27 février 2017

Entrevue avec Stéphane Brizé pour Une vie

Doté d'une feuille de route presque impeccable, le cinéaste Stéphane Brizé est de retour avec Une vie, une adaptation enlevante d'un classique de Maupassant. Je l'ai rencontré lors de son passage à Montréal et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Twister

L'acteur Bill Paxton est décédé en fin de semaine à l'âge de 61 ans. Parmi tous les longs métrages qu'il a pris part, son plus emblématique est certainement Twister de Jan de Bont qui a marqué la renaissance du film catastrophe en 1996. Il s'agit d'un divertissement de classe, drôle et enlevant, où l'acteur hyper charismatique tient la vedette aux côtés de Helen Hunt, Cary Elwes et du regretté Philip Seymour Hoffman. Du cinéma pop-corn stupide et efficace dans la plus noble tradition du terme. ***1/2

dimanche 26 février 2017

Mes prédictions et choix personnels pour les Oscars

La 89e cérémonie des Oscars se déroule ce soir. Comme c'est la tradition depuis plusieurs années, voici mes prédictions et mes choix personnels.

Meilleur film
Prédiction: La La Land
Choix: Moonlight

Meilleure actrice
Prédiction: Emma Stone, La La Land
Choix: Isabelle Huppert, Elle

Meilleur acteur
Prédiction: Casey Affleck, Manchester by the Sea
Choix: Casey Affleck, Manchester by the Sea

Meilleure actrice de soutien
Prédiction: Viola Davis, Fences
Choix: Naomi Harris, Moonlight

Meilleur acteur de soutien
Prédiction: Mahershala Ali, Moonlight
Choix: Mahershala Ali, Moonlight

Meilleur réalisateur
Prédiction: Damien Chazelle, La La Land
Choix: Damien Chazelle, La La Land

Meilleur scénario adapté
Prédiction: Moonlight
Choix: Moonlight

Meilleur scénario original
Prédiction: Manchester by the Sea
Choix: Manchester by the Sea

Meilleur film d'animation
Prédiction: Zootopia
Choix: La tortue rouge

Meilleur documentaire
Prédiction: O.J. Made in America
Choix: Fire at Sea

Meilleur film en langue étrangère
Prédiction: Le client
Choix: Toni Erdmann

Meilleure trame sonore
Prédiction: La La Land
Choix: La La Land

Meilleure chanson originale
Prédiction: «City of Stars», La La Land
Choix: «City of Stars», La La Land

Meilleure direction photo
Prédiction: La La Land
Choix: Silence

Meilleur montage
Prédiction: La La Land
Choix: Moonlight

Meilleure direction artistique
Prédiction: La La Land
Choix: La La Land

Meilleurs maquillages et coiffures
Prédiction: A Man Called Ove
Choix: Aucun!

Meilleurs costumes
Prédiction: La La Land
Choix: Jackie

Meilleurs effets spéciaux
Prédiction: The Jungle Book
Choix: The Jungle Book

Meilleur montage sonore
Prédiction: Hacksaw Ridge
Choix: Sully

Meilleur mix sonore
Prédiction: Arrival
Choix: La La Land

Court métrage
Prédiction: Sing
Choix: Ennemis intérieurs

Court métrage documentaire
Prédiction: Joe's Violin
Choix: Watani: My Homeland

Court métrage animé
Prédiction: Piper
Choix: Blind Vaysha

Film du jour: REW-FFWD

En attendant de découvrir ce soir si Arrival va repartir avec des Oscars, on voudra revoir REW-FFWD, le surprenant moyen métrage que Denis Villeneuve a réalisé en 1994. Voilà une oeuvre visuellement accomplie, sorte de Memento avant son temps, qui montre la Jamaïque sous un jour différent. Le scénario a beau piétiner ici et là, son travail d'immersion est immense. ***1/2

samedi 25 février 2017

Les films préférés de... Olivier Asselin

Au Québec, personne ne fait du cinéma comme Olivier Asselin. En l'espace de quelques films seulement (La liberté d'une statue, Le siège de l'âme, Un capitalisme sentimental), il développe un style bien à lui, revenant aux sources du septième art. Je l'ai rencontré pour son récent et excellent Le cyclotron (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« J'aime toutes sortes de films. J'aime beaucoup le cinéma contemporain, le vieux cinéma. Plus il est vieux, plus il me semble intéressant. Au début du cinéma, tout était possible. Quand tu regardes aujourd'hui, tu peux penser que tout est encore possible, mais le cinéma est assez sage. On essaye de le vendre comme un produit, donc on prend moins de risques. Si une formule fonctionne, on tente de la répéter.

Et ça, ça se passe non seulement au niveau de la forme, mais au niveau du scénario aussi. Ça se passe en France et partout. C'est tellement des scénarios à l'américaine. Ça ne paraît pas, mais c'est ça. Mais j'aime le cinéma surréaliste, Bunuel. Et aussi des films plus contemporains où il y a des audaces de scénario. Il y a des bons films. Mais ce n'est pas nécessairement les films qui vont aux Oscars! Pensons seulement au film allemand Victoria. C'est très bon! Et ce n'est pas seulement parce qu'il y a un seul plan séquence. »

Film du jour: The Forest For the Trees

Avant de se faire connaître sur la scène mondiale avec Toni Erdmann, la cinéaste allemande Maren Ade a réalisé The Forest For the Trees qui a fait sensation à Sundance en 2005. Il s'agit d'un petit film rudimentaire mais bien écrit, où une jeune femme naïve en quête d'amis se fait vilipender par tout le monde. La pauvre héroïne fait tellement d'efforts pour se faire accepter de son entourage que cela finit par se retourner par elle. Voilà un premier long métrage grinçant comme tout, bien interprété quoique un peu prévisible. À découvrir au Cinéma du Parc ce soir et demain grâce au Goethe Institut. ***

vendredi 24 février 2017

Sorties au cinéma: Une vie, I Am Not Your Negro, Les oubliés, A United Kingdom, Ça sent la coupe

Histoire et mélancolie composent la majorité des sorties en salles cette semaine dans les cinémas québécois.

C'est le cas notamment d'Une vie, alors que Stéphane Brizé adapte magistralement le classique de Maupassant, emprisonnant sa magnifique héroïne dans un cadre si particulier. D'un lyrisme à fleur de peau. ***1/2

Sélectionné aux Oscars dans la section documentaire, I Am Not Your Negro de Raoul Peck superpose trois récits de résistance afro-américaine. Un brûlot incendiaire et bien de son temps, qui souffre toutefois d'une forme un peu trop classique et d'un éparpillement de son matériel source. *** 

Un commentaire qui est valable pour Les oubliés de Martin Zandvliet, qui a été retenu dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Alors qu'on présente une page d'histoire inconnue du Danemark, le long métrage est souvent plus intéressant à regarder pour sa technique si particulière que son scénario à formule. ***

C'est tout de même plus pertinent que A United Kingdom d'Amma Asante, un drame historique/biographique extrêmement classique et consensuel sur un amour interdit. Ce qu'on peut s'ennuyer devant ce téléfilm de luxe, une sorte de Loving en moins maîtrisé. **

Futur succès québécois, Ça sent la coupe de Patrice Sauvé est une production extrêmement quétaine, où le cinéma est aussi inexistant que la prise de risques. Tout y est conforme à cette recette de la comédie légère parsemée de pseudo drames, avec une distribution soignée dont l'assemblage lorgne en beaucoup moins bon vers l'émission culte La vie, la vie du même réalisateur. Sauf que cette fois la prémisse est molle et répétitive, propre à un consensus qui tombe un peu à plat. *1/2

Film du jour: Je ne suis pas là pour être aimé

En attendant de découvrir son nouveau film Une vie qui sort aujourd'hui dans les cinémas du Québec, on se replonge toujours avec le même plaisir dans Je ne suis pas là pour être aimé de Stéphane Brizé. Voilà une romance intelligente, douce et sensible, qui fait un bien fou en prenant son temps de bien définir ses personnages. Un petit film sincère, pas nécessairement révolutionnaire mais qui n'annonçait que de belles choses pour le reste à suivre. ***1/2

jeudi 23 février 2017

Film du jour: Dark Skull

C'est un premier film fort intriguant que propose Kiro Russo avec Dark Skull (Viejo Calavera). Après une introduction endiablée, le long métrage se transforme en suspense et presque en documentaire sur le monde minier. Les ellipses sont nombreuses, obligeant le spectateur à se faire le fil des événements dans sa tête, alors que plusieurs scènes hypnotisantes d'une beauté fulgrante fascinent allègrement. Voilà toute une expérience même si elle n'est pas totalement concluante. Au Centre Phi jusqu'au 25 février. ***1/2

mercredi 22 février 2017

Film du jour: Mildred Pierce

Bien avant l'excellente mini-série de Todd Haynes, Michael Curtiz avait adapté Mildred Pierce pour le cinéma. Cela a donné un film noir de bonne qualité, pas mémorable mais porté par la performance impériale de Joan Crawford qui s'est méritée un Oscar pour sa prestation. Un drame familial intense, qui rappelle que d'élever des enfants n'est pas toujours évident. En édition Criterion depuis hier. ***1/2

mardi 21 février 2017

Nouveautés Blu-ray/DVD: Manchester by the Sea, Nocturnal Animals, Hacksaw Ridge, Desierto, Bad Santa 2

Deux des meilleurs films américains de 2016 pointent leur nez en Blu-ray et en DVD la même journée!

Manchester by the Sea: Kenneth Longergan a pondu un autre script essentiel dans ce drame ponctué de rires, qui permet à Casey Affleck de trouver le plus grands rôles de sa carrière. Très puissant. ****
Nocturnal Animals: D'un romanesque torturé, cette création esthétiquement parfaite de Tom Ford hypnotise avec ses jeux de miroirs et ce, même si le scénario n'est pas toujours à la hauteur. ***1/2

Hacksaw Ridge: Mi-romance kitsch, mi-foutoir guerrier, ce délire violent de Mel Gibson parvient à divertir. On s'ennuie toutefois de son bien plus imposant Braveheart. ***

Desierto: Parfaite pour les années Trump, cette série B de Jonas Cuaron passe le temps à défaut d'être subtile ou d'exploiter convenablement sa riche matière première. **1/2

Bad Santa 2: Suite indigeste d'un film culte, ce navet signé Mark Waters est une véritable honte à la comédie. Pauvre Billy Bob Thornton qu'on aime tant. *

Film du jour: Léolo

Pour plusieurs cinéphiles, Léolo de Jean-Claude Lauzon est un des plus grands films québécois. Une histoire unique, drôle, dramatique et féerique, qui présente une relation mère-fils qui sort largement des sentiers battus. On pourra s'en convaincre en découvrant une version restaurée à la Cinémathèque québécoise, en présence de l'actrice et chanteuse Ginette Reno. Émotions garanties. ****

lundi 20 février 2017

Film du jour: Tout ça... pour ça!

Tout ça pour... pour ça! est caractéristique de ce que fait Claude Lelouch depuis plusieurs décennies. Il s'agit d'un récit masculin et romanesque sur l'amour qui est peuplé de dialogues truculents, de situations tordues et d'interprétation sincère. En même temps tout est amené un peu lourdement, avec des éléments kitsch et une mise en scène inutilement labyrinthique. On s'amuse malgré tout sans jamais se laisser totalement aller. ***

dimanche 19 février 2017

Les films préférés de... Mathieu Denis et Simon Lavoie

Chacun de leur côté, Mathieu Denis (Corbo) et Simon Lavoie (Le déserteur, Le torrent) réalisent des films centrés sur l'individus et le territoire. Mais c'est ensemble qu'ils osent totalement, autant au niveau de la forme que du fond, que l'on pense à Laurentie et Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau. Je les ai rencontré pour cet opus phare et je leur ai demandé quels étaient leurs films préférés. Voici leurs réponses...

Simon Lavoie: « Pour moi, c'est toujours Andreï Roublev qui trône au sommet. On dirait que toutes les réponses se trouvent dans ce film-là. Par rapport à la noblesse avec laquelle il faut aborder cet art qu'est le cinéma, l'engagement de cet auteur-là au niveau intellectuel, artistique. Je revois ce film-là sans cesse et ça me montre un peu la voie à suivre, comme une étoile dans ma vie. C'est un idéal pour moi. »

Mathieu Denis: « Un film qui a traversé les époques de ma cinéphilie, qui a directement influencé mon travail et que je revois une fois par année à peu près est Millenium Bambo de Hou Hsiao-hsien. C'est un film que je trouve extrêmement touchant, extrêmement humain, formellement audacieux, qui refuse les codes classiques, qui renouvelle quand même le langage et qui a toujours cette grande portée humaine et cette grande sensibilité. C'est un film qui me touche énormément et qui est sûrement une de mes plus grandes influences. »

Film du jour: 9

À sa sortie en 2009, 9 de Shane Acker n'a pas suscité l'unanimité. Il faut avouer que cette animation est parfois plus belle que captivante. Si l'on aurait aimé davantage de Tim Burton et moins de Timur Bekmambetov dans le ton, tout n'est pas à jeter. L'action y est omniprésente, baignant dans une ambiance lugubre et une atmosphère sinistre. À revoir à la Cinémathèque québécoise. ***

samedi 18 février 2017

Film du jour: I Live in Year

Les répercussions de la Seconde Guerre mondiale au Japon s'expriment clairement dans I Live in Fear d'Akira Kurosawa, alors qu'un patriarche espère quitter le pays pour le Brésil afin de se mettre en sécurité en cas de récidive. Verbeux, le récit demeure intéressant malgré son côté statique. On sent toutefois un désir dans la réalisation et dans l'interprétation de bouger les choses. Les dernières scènes vont tout droit au coeur. ***1/2

vendredi 17 février 2017

Sorties au cinéma: Toni Erdmann, Mr. Ove, Fist Fight

Trois comédies bien différentes sont à l'honneur cette semaine au sein des sorties au cinéma (eh oui, j'ai manqué The Great Wall et A Cure for Wellness, que je vais rattraper en DVD).

Sublime est le meilleur mot pour définir Toni Erdmann de Maren Ade, qui fait rire pendant 2h40 sans réelle baisse de régime. L'interprétation est de premier ordre et le scénario toujours riche. Un des meilleurs opus des dernières années. ****

On se demande encore comment Mr. Ove d'Hannes Holm a pu se retrouver aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Il s'agit d'un récit ludique, certes énergique mais mélodramatique et convenu sur un pépé enragé. Un croisement mièvre entre Gran Torino et St. Vincent avec une finale assez pitoyable. **1/2

Il n'y a rien à soutirer de Fist Fight de Richie Keen: tout est plat, de la mise en scène aux comédiens, en passant par la prémisse de confronter deux profs bien différents. Si au moins c'était drôle. Encore là, le récit ne se laisse jamais aller, se vautrant dans des gags extrêmement répétitifs. *1/2

Film du jour: Entre tu et vous

Charge féroce contre la société de consommation, Entre tu et vous de Gilles Groulx est un opus brillant, dérangeant et irritant tout à la fois, qui cumule les idées géniales et les autres plus sommaires et primaires. S'il y a beaucoup de Godard là-dedans, le discours intellectuel demeure toujours d'actualité. Les amateurs d'histoires classiques trouveront peut-être le temps long, mais malgré tous ses défauts, voilà enfin un film québécois qui s'affranchit de presque tout. ***

jeudi 16 février 2017

Film du jour: Hamoun

Baroque à souhait, Hamoun de Dariush Mehrjui (La vache) est un peu le 8 1/2 iranien. Sans être du même calibre que le chef-d'oeuvre de Fellini, ce long métrage qui n'a sûrement pas fait l'unanimité dans son pays d'origine foisonne de thèmes. À tel point que cette plongée dans le quotidien d'un intellectuel déstabilise, enchante et irrite tout à la fois. On retient le pouvoir d'évocation des images, la musique teintée de synthétiseurs et un récit impossible à deviner. ***1/2

mercredi 15 février 2017

Entrevue Le cyclotron

Mélangeant suspense d'espionnage, film noir, romance et surréalisme allemand avec une pincée de science-fiction, Le cyclotron est un ambitieux long métrage québécois à l'esthétisme soigné qui sort largement des sentiers battus. J'ai rencontré son réalisateur Olivier Asselin et son acteur Paul Ahmarani et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: The Inheritance

L'argent corrompt tout le monde et on le saisit parfaitement dans The Inheritance de Masaki Kobayashi, alors qu'un riche homme condamné par la maladie recherche ses enfants illicites pour savoir s'il devrait leur léguer une partie de sa fortune. Noir et complexe, le long métrage à la photographie impeccable est teinté d'une partition de jazz qui sublime l'esprit de débauche des âmes en place. C'est élégant, un brin trop littéraire et sans cesse satisfaisant. ***1/2

mardi 14 février 2017

Sorties Blu-ray/DVD: Christine, Arrival, The Edge of Seventeen, Chocolat, Somewhere in the Middle, Billy Lynn's Long Halftime Walk, Priceless, Shaun the Sheep: Seasons 3 & 4

Il y a plusieurs films qui sortent en DVD et Blu-ray cette semaine, mais rien qui entre dans les traditionnels calibres pour la Saint-Valentin.

Christine: Rebecca Hall est géniale dans cette histoire vraie un peu trop sage d'Antonio Campos, qui rappelle que tout ne va pas nécessairement bien dans le monde journalistique. On embarque juste pour elle. ***

Arrival: La réalisation impeccable de Denis Villeneuve et la prestation forte d'Amy Adams ne compensent pas toujours un scénario mécanique et une quête préfabriquée de l'émotions. Mais bon, c'est québécois, alors faisons comme les autres en étant chauvin... ***

The Edge of Seventeen: Voilà un beau récit pour adolescents dont l'héroïne semble avoir les préoccupations d'une adulte. Rien pour réinventer le genre, si ce n'est le jeu haut en couleur de Hailee Steinfeld et celui hilarant de Woody Harrelson. ***

Chocolat: Tout est mis en ordre dans ce long métrage de Roschdy Zem pour raconter le destin oublié d'un clown de couleur. Devant le faste de la recréation, rien ne respire, et on se surprend ce qu'aurait donné une oeuvre moins anonyme et conventionnelle. **1/2

Somewhere in the Middle: Les tourments de la tentation dans le couple est exprimé dans ses clichés au sein de cet effort de Lanre Olabisi, qui a au moins le mérite de jouer avec la chronologie et d'y insuffler de l'improvisation. **1/2

Billy Lynn's Long Halftime: Pauvre Ang Lee! Le voilà se casser les dents sur un livre brillant sur l'Amérique en livrant une adaptation sans âme. C'est l'anti The Ice Storm qui s'avère terriblement ennuyant. **

Priceless: C'est une histoire religieuse lourde et prévisible que propose Ben Smallbone au travers de cette modeste production. De quoi vouloir passer son chemin... à moins qu'on soit un ardent adepte du genre! **

Shaun the Sheep: Seasons 3 & 4: Toute la famille regorgera de ces deux saisons de cette excellente animation. Du plaisir à la tonne pour petits et grands qui va encore plus loin que le film qui a vu le jour il y a quelques années.

Film du jour: Guys and Dolls

Sans être un classique de la comédie musicale (du moins au cinéma), la version qu'en a tiré Joseph L. Mankiewicz de Guys and Dolls demeure un film très distrayant et divertissant. Les numéros chantés et dansés enchantent allègrement et même si l'intrigue piétine en quelques occasions, l'ensemble ne manque pas de charme. Marlon Brando est tout simplement suave et Frank Sinatra lui rend bien. ***1/2

lundi 13 février 2017

Film du jour: Buffalo Bill and the Indians

C'est un spectacle acidulé de l'Amérique que propose Robert Altman dans Buffalo Bill and the Indians. Néo western qui confronte sans cesse la réalité à une vision fantasmée des faits, cette création très verbeuse au rythme instable fascine dans sa façon de mâcher des mythes et d'oublier ainsi une importante partie de sa population. Le rire y est constant et Paul Newman est hallucinant dans le rôle titre. ****

dimanche 12 février 2017

Les films préférés de... Michael Dudok de Wit (La tortue rouge)

Créateur de fabuleux courts métrages dont l'oscarisé Père et fils, le cinéaste néerlandais Michael Dudok de Wit est l'homme derrière le joyau animé La tortue rouge. J'ai pu lui parler pour cette merveille cinématographique (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films favoris. Voici sa réponse...

« Il y en a tellement! Je suis devenu cinéphile assez tard, après 25 ans. Avant, je voyais des films comme les autres étudiants des beaux-arts et j'ai découvert Antonioni, Kurosawa et d'autres grands. Depuis, il y a quand même beaucoup de films qui m'ont profondément inspiré. Il y a un film de Kaneto Shindo qui s'appelle L'île nue qui resté avec moi.

Il y a Les 7 samouraïs de Kurosawa qui m'a beaucoup marqué. C'était le premier film japonais que je voyais de ma vie. Je me suis tellement sentie identifié avec l'histoire, les personnages que ça m'a surpris. C'était une culture exotique dans une période exotique et en même temps, j'étais complètement dedans et je regardais ces personnages que je trouvais absolument fascinants.

Il y a un film qui m'a beaucoup inspiré. Ça s'appelle Ashes and Snow de Gregory Colbert. Ce n'est pas un film qui est paru au cinéma: c'est une sorte de film d'exposition que l'on montre dans un musée, avec des grandes photos. Je ne suis pas allé à l'exposition, j'ai juste acheté le dvd. C'est un Canadien qui a filmé des animaux en slow motion, en couleurs sépia. Déjà c'est une formule qui marche toujours! Il n'a pas juste utilisé une formule. Il a choisit des animaux extraordinaires dans des circonstances extraordinaires. Il nage sous l'eau avec des éléphants, des baleines. C'est une sorte de performance de danse. C'est très simple, ce ne sont pas des danses trop compliquées. Juste sa relation avec les animaux est incroyable. J'ai regardé ce film plusieurs fois pour son élégance et sa beauté. Ça m'a beaucoup inspiré. »

Sorties au cinéma: Le cyclotron, John Wick 2, Angry Inuk, Polina danser sa vie, L'érotisme et le viel âge

Il y a une belle variété de longs métrages qui prennent l'affiche cette semaine dans les cinémas québécois.

Faisant beaucoup avec peu, Le cyclotron d'Olivier Asselin mélange les genres avec ambition et un savoir-faire évident. Une autre création d'ici à ne pas manquer. ***1/2

Aussi divertissant que son prédécesseur, John Wick 2 de Chad Stahelski pousse l'absurdité et la violence à un autre niveau. De quoi plaire aux amateurs de Keanu Reeves. ***

Vibrant plaidoyer en faveur de la chasse aux phoques pour revigorer une économie moribonde, Angry Inuk d'Alethea Arnaquq-Baril vulgarise adroitement des idées complexes. On aurait toutefois aimé encore plus de folie au niveau de la réalisation. ***

Adaptation d'une bande dessinée culte, Polina, danser sa vie d'Angelin Preljocaj et Valérie Müller offre de superbes numéros dansés... et c'est à peu près tout. Sinon le film est généralement tiède et ennuyeux. **1/2

L'érotisme et le vieil âge de Fernand Dansereau parle d'un sujet nécessaire en recourant à d'intéressants intervenants. Mais pourquoi la mise en scène de format télévisuelle est si banale et même agressante? **

Film du jour: 24 heures ou plus

Tout est là. C'est le sentiment qui ressort de 24 heures ou plus de Gilles Groulx. Bien qu'il ait été tourné au début des années 70 (et censuré à l'époque), ce documentaire est toujours cruellement d'actualité dans sa façon de parler du travailleur et de son engagement au sein d'une société où les hautes instances contrôlent tout. Le travail d'entrevues et d'archives est senti malgré quelques longueurs et on ne peut que se rappeler que le cinéaste était en pleine possession de ses moyens lorsque vient le temps de son montage, magistral. ****

samedi 11 février 2017

Entrevue Angry Inuk

Important documentaire sur la chasse aux phoques, Angry Inuk d'Alethea Arnaquq-Baril lève le voile sur une réalité trop souvent balayée sous le tapis. Je me suis entretenu avec sa réalisatrice et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Scarlet Street

Adaptation du livre de George de la Fouchardière, Scarlet Street de Fritz Lang souffre des comparaisons avec La chienne de Jean Renoir, réalisé 14 ans plus tôt et supérieur à tous les niveaux. Reste qu'au lieu d'une finition naturaliste, le film emprunte les codes du film noir, créant une tension qui est totale dans les dernières 15 minutes. La distribution est impeccable et la réalisation appliquée à défaut d'être transcendante. À la Cinémathèque québécoise. ***1/2

vendredi 10 février 2017

Entrevue L'érotisme et le vieil âge

Dans son nouveau documentaire L'érotisme et le vieil âge, Fernand Dansereau donne la parole à des gens qui parlent d'amour, de sexe, de désir et de tendresse avec le passage des années. Un de ces couples est l'actrice Louise Portal et son conjoint. Je les ai rencontré et le fruit de mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Scandale

Charge contre la presse qui publie tout et n'importe quoi sans se soucier de la véracité des faits, Akira Kurosawa se permet de changer de sujet en cours de route de son fort intéressant Scandale pour se porter sur la moralité d'un avocat déchu en quête de rédemption. Malgré ses quelques répétitions et une mise en scène plus timide que d'habitude, le scénario développe de beaux personnages complexes. L'interprétation est évidemment de première ordre. ***1/2

jeudi 9 février 2017

Film du jour: Où êtes-vous donc?

Pour mieux comprendre le Québec et le monde d'aujourd'hui, on voudra se replonger dans Où êtes-vous donc? de Gilles Groulx. Voilà une fiction qui ne répond à aucun code. En mettant la liberté et le désordre à l'avant-plan, le pamphlet s'attaque à la société de consommation en utilisant tous les outils - le son, l'image - à sa disposition. Cela donne une déflagration brillante qui, si elle peut lasser avant la fin, amène le cinéma d'ici à des endroits insoupçonnés qu'il a peu explorés depuis 1969. ****

mercredi 8 février 2017

Les films préférés de... François Avard

Avec sa plume trempée dans le vitriol, François Avard a pondu des livres et des scripts décapants pour la télévision. Au cinéma, il se retrouve derrière les scénarios des comédies Ego Trip, Le mirage et Votez Bougon. Je l'ai rencontré pour ce succès populaire et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« J'ai beaucoup aimé ce film mais je ne me rappelle pas de son titre... Il était à Cannes. C'est un type qui se retrouve célibataire et il doit retomber en amour s'il veut réintégrer le système. C'est un nom d'animal... Le mollusque! Non... Le homard!! Mais mes films préférés, ce sont souvent des films qui ne sont pas des comédies. C'est vrai, on dirait que ça vit plus longtemps en dedans. »

Film du jour: Shallow Grave

Avant de devenir un cinéaste culte avec Trainspotting et ensuite réaliser n'importe quoi, Danny Boyle avait d'abord mis en scène Shallow Grave, une succulente comédie noire qui rappelle que l'argent corrompt même les meilleurs amis. On ne se lasse pas à se perdre dans ce tour de force narratif qui a lancé la carrière d'Ewan McGregor et qui est toujours aussi jouissif plus de deux décennies après sa sortie. À voir et à revoir dans certains Cineplex aujourd'hui et demain. ****

mardi 7 février 2017

Sorties Blu-ray/DVD: Juste la fin du monde, Loving, Blush, Two Lovers and a Bear, Le pacte des anges, Frank & Lola, Almost Christmas, En mai fait ce qu'il te plaît

Les films québécois sont nombreux cette semaine en format DVD et Blu-ray.

Juste la fin du monde: Le cinéma de Xavier Dolan s'affirme de film et film et il propose ici un drame familial d'une rare intensité, peuplé d'excès et d'émotions à fleur de peau. ***1/2

Loving: Cette oeuvre la plus normale de son cinéaste Jeff Nichols (Take Shelter) propose une émouvante histoire à l'ancienne où la noblesse des sentiments l'emporte sur le reste. ***1/2
Ma critique sera bientôt disponible

Blush: Ce récit initiatique sous fond d'amour interdit ne paye pas de mine, mais il a le mérite de dévoiler un contexte israélien qui est rarement montré au cinéma. ***

Two Lovers and a Bear: Le dernier effort de Kim Nguyen est peut-être techniquement soigné, cela n'élève pas pour sa part sa quête dramaturgique ténue. **1/2

Le pacte des anges: Les clichés sont également nombreux dans ce premier long métrage de Richard Angers, qui peut néanmoins compter sur un Marc Messier en grande forme. **1/2 (finalement ce film sort le 14 février)

Frank and Lola: Malgré la forte présence de Michael Shannon et d'Imogen Poots, ce film noir de Matthew Ross ne lève qu'à moitié et ça c'est regrettable. **1/2

Almost Christmas: Les stéréotypes sont partout au sein de cette comédie familiale très inégale de David E. Talbert, qui regorge de sucre et de sirop. **

En mai fait ce qu'il te plait: Cet imbuvable drame de guerre de Christian Carion détruit systématiquement ses atouts (interprètes, musique) par sa naïveté et son traitement. *1/2

Film du jour: Liliom

Entre ses classiques muets du surréalisme allemand et ses grands films noirs américains, Fritz Lang a réalisé en France Liliom. Si ce film moins connu est loin d'être une référence dans la riche filmographie de son cinéaste, il se laisse découvrir pour la performance survoltée  de Charles Boyer qui multiplie les mauvaises décisions au lieu de trouver le bonheur là où il est. La photographie est remarquable et la dernière demi-heure drôle et imaginative compense quelques largesses scénaristiques. À la Cinémathèque québécoise. ***1/2

lundi 6 février 2017

Film du jour: Ghost in the Shell 2: Innocence

Ayant pris l'affiche neuf années après le classique original, Ghost in the Shell 2 de Mamoru Oshii en a laissé plusieurs de glace. Il s'agit pourtant d'une odyssée riche et fascinante dans les confins de la nature humaine. Conte philosophique et humaniste, ce délire volontairement rigide est bien fournie côté scénario et ses héros synthétiques finissent par émouvoir énormément. Lui donner une seconde chance s'avère une nécessité. ****

dimanche 5 février 2017

Les films préférés de... Mylène Mackay

Dans la dernière année seulement, on a pu voir Mylène Mackay au sein d'Endorphine, Embrasse-moi comme tu m'aimes et Nelly. Je l'ai rencontré pour ce long métrage et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Je trippe vraiment sur Noah Baumbach, qui a fait Frances Ha. Je l'adore! Son niveau de comédie est vraiment délicieux. J'ai beaucoup écouté des films français. Le premier film qui m'a vraiment amené dans l'univers du cinéma français, la Nouvelle Vague, c'est À bout de souffle. Sinon des films qui m'ont vraiment marqués dans ma vie, c'est À nos amours de Pialat et j'ai beaucoup aimé Dancer in the Dark avec Björk. Mais aussi In the Mood for Love de Wong Kar-wai qui est vraiment un film que j'adore. J'ai de la misère à choisir. En ce moment, Noah Baumbach, je trippe fort. J'aimerais vraiment travailler avec lui un jour. »

Film du jour: Little Big Man

Immense film sur l'Amérique, Little Big Man d'Arthur Penn est un western violent croisé avec une comédie noire. Une sorte de Forrest Gump avant son temps terriblement plus efficace et révélateur sur les obsessions de l'Oncle Sam, avec un Dustin Hoffman tout simplement médusant. On vit 1001 aventures au sein de cette création parfois trop longue mais toujours divertissante et terriblement brillante. ****

samedi 4 février 2017

Entrevue Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau

Véritable film coup de poing, Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau risque de faire jaser dans les chaumières en abordant des sujets importants d'une façon singulière. Je me suis entretenu avec ses cinéastes Mathieu Denis et Simon Lavoie et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Le chat dans le sac

Parmi les plus importants films québécois se trouve Le chat dans le sac, le chef-d'oeuvre de Gilles Groulx qui interroge la jeunesse et la création d'un pays en devenir à l'aide d'un montage sidérant qui convie cinéma direct, improvisations, tournage en continuité et décors naturels. Notre Nouvelle Vague est née là au détour d'idées et de concepts révolutionnaires qui demeurent brûlant d'actualité. ****1/2

vendredi 3 février 2017

Sorties au cinéma: Le client, Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau, Louise en hiver, Rings, The Comedian, Shepherds and Butchers

Trois films attirent notre attention cette semaine parmi toutes les nouveautés au cinéma.

Après ses excellents Une séparation et Le passé, Asgar Farhadi continue dans Le client à développer des intrigues labyrinthiques sur des individus qui multiplient les mauvaises décision. Malgré une finale qui laisse à désirer, l'ensemble est rondement mené et l'interprétation s'avère de premier ordre. ***1/2

Il en faudrait plus des films québécois comme Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau de Mathieu Denis et Simon Lavoie. Des oeuvres imparfaites et peu subtiles qui sont néanmoins ambitieuses et foisonnantes, autant au niveau des thèmes abordés que du traitement cinématographique. ***1/2

Très jolie animation de Jean-François Laguionie (Le tableau), Louise en hiver suit le destin d'une vieille femme oubliée dans une station balnéaire. Un dessin animé de grande beauté, subtilement poétique et d'une élégante lenteur, où l'âge et la maladie deviennent des métaphores puissantes. ***1/2

Revisitant une franchise qui est morte et enterrée depuis plus d'une décennie, Rings du talentueux J. Javier Gutiérrez n'amène aucun eau nouvelle au moulin. On retient l'agréable introduction, la conclusion malsaine et le grand soin sonore. C'est finalement peu. **

Longtemps en production, The Comedian de Taylor Hackfort sort dans l'indifférence généralisée. Ce n'est guère surprenant tant cette comédie vulgaire sur un humoriste vieillissant est de qualité très variable. Robert De Niro a beau s'amuser, il s'active souvent pour rien. Surtout que la mise en scène est tout simplement horrible. *1/2

Disponible en vidéo sur demande, Shepherds and Butchers d'Oliver Schmitz retrace un procès scandaleux pendant l'Apartheid. Un sujet fort pour un traitement qui ne vole guère plus haut qu'un banal téléfilm. Reste la surprise de voir Steve Coogan dans un rôle sérieux et il ne s'en sort pas si mal! **1/2

Film du jour: La vache

Le cinéma iranien ne serait probablement pas là où il est actuellement sans La vache, ce film mythique de 1969 de Dariush Mehrjui. Quelque part entre la Nouvelle Vague, le néoréalisme italien et les classiques de Pasolini se dresse cet objet d'art hors norme sur un homme qui devient peu à peu sa vache décédée. Un certain mysticisme plane à l'horizon et on ne peut que se perdre avec un bonheur incommensurable dans ces images de toute beauté. Un avant-goût essentiel au Client d'Asgar Farhadi. ****1/2

jeudi 2 février 2017

Film du jour: The Sword of Doom

Film de samouraïs violent et stylisé qui a influencé beaucoup de gens - le western spaghetti, Peckinpah, Tarantino -, The Sword of Doom de Kihachi Okamoto est un magnifique objet graphique dont les chorégraphies ensanglantées forcent l'admiration. Le scénario plus primaire ne manque pas de profondeur même s'il demeure plus conventionnel et l'ensemble est porté par la performance endiablée de Tatsuya Nakadai qui campe un méchant complexe à souhait qui donne froid dans le dos. ***1/2

mercredi 1 février 2017

Les films préférés de... Éric Tessier

Présent à la fois à la télévision et au cinéma, Éric Tessier a réalisé plusieurs longs métrages assez différents pour le grand écran, que ça soit Sur le seuil, Vendus, 5150 rue des OrmesLes Pee-Wee 3D. Je l'ai rencontré pour 9-Le film et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« C'est un espèce de melting-pot, toutes sortes de choses. Il y a beaucoup de cinéma à la télévision ces temps-ci, plein de vieilles affaires que j’ai revues. J’ai revu des vieux films de Rohmer qui me font capoter. Je n’en reviens pas qu’il fasse ça. J’ai revu L’amour l’après-midi. Attends-là. Pour moi ça marche et j’ai les deux bras qui me tombent. J’aime ça! Mais je ne ferais jamais une affaire de même. Il y a quelque chose de magique qui se passe. Ce n’est pas plate: c’est le fun, c’est sexy.

En même temps, là vite, aujourd’hui, tu me poses la question... j’aime beaucoup les films d’Haneke comme Funny Games. Je ne pense pas que je vais le revoir, mais je n’en reviens pas de ce film-là. J’aime beaucoup Amour de Haneke. J’aime les propositions qui sont très daring et moi je me trouve très petit à côté de ça. Je pense que je n’ai pas encore eu ma crise d’adolescence. Un moment donné, je vais faire quelque chose de débile. Je vais me donner la permission de le faire. 

J’ai vu Kubo récemment, le film de stop-motion et je suis tombé par terre. Ils sont malades mentaux à faire ça. C’est fou raide. »

Film du jour: La question humaine

Présenté ce soir à la Cinémathèque québécoise dans le cadre de la rétrospective accordée au cinéaste Nicolas Klotz, La question humaine est certainement le film le plus essentiel de son cinéaste. Une plongée hallucinante au sein du capitalisme sauvage et des golden boys, qui offre un détour surprenant envers la plus grande tragédie du 20e siècle. Une oeuvre forte, sans doute inégale mais incarnée royalement par Mathieu Amalric qui s'offre une inoubliable scène de danse. ***1/2