mardi 30 novembre 2010

En attendant les Spirit Awards


La cérémonie des Indie Spirit Awards qui célèbre le cinéma indépendant américain se déroulera seulement le 26 février prochain. Mais comme nous sommes d'avance, allons-y avec nos choix... près de trois mois avant tout le monde!

Meilleur film
127 Hours
Black Swan
Greenberg
The Kids Are All Right
Winter’s Bone

Black Swan de Darren Aronofsky pour son traitement, son efficacité et sa façon d'en mettre plein la vue. Mais bon, comme le film et le réalisateur seront sans doute aux Oscars, on voudra souligner le brio de Winter's Bone.

Meilleur réalisateur
Darren Aronofsky, Black Swan
Danny Boyle, 127 Hours
Lisa Cholodenko, The Kids Are All Right
Debra Granik, Winter’s Bone
John Cameron Mitchell, Rabbit Hole

Darren Aronofsky qui dépasse d'une bonne tête Danny Boyle. C'est à se demander ce que vient faire The Kids Are All Right dans toute cette histoire...

Meilleur scénario
The Kids Are All Right
Winter’s Bone
Please Give
Rabbit Hole
Life During Wartime

Comme Rabbit Hole n'a pas encore pris l'affiche au Québec, il est plutôt difficile d'être certain à 100%. Mais optons pour Winter's Bone tout juste devant Life During Wartime.

Meilleure actrice
Annette Bening, The Kids Are All Right
Greta Gerwig, Greenberg
Nicole Kidman, Rabbit Hole
Jennifer Lawrence, Winter’s Bone
Natalie Portman, Black Swan
Michelle Williams, Blue Valentine

Ce sera le combat sans fin entre Natalie Portman et Jennifer Lawrence. Bien que la première soit sans doute supérieure, sa renommée risque de jouer contre elle. Mais bon, comme elle n'a jamais rien gagné (ou presque), allons-y tout de même avec elle...

Meilleur acteur
Ronald Bronstein, Daddy Longlegs
Aaron Eckhart, Rabbit Hole
James Franco, 127 Hours
John C. Reilly, Cyrus
Ben Stiller, Greenberg

Comme Daddy Longlegs et Rabbit Hole n'ont pas encore été diffusé au Québec, il faut se rallier à James Franco qui devance ses plus proches poursuivants.

lundi 29 novembre 2010

DVD: The Special Relationship, Shaolin Mantis, Knight and Day, The Sorcerer's Apprentice, Going the Distance


Peu de films sortiront en DVD et en Blu-ray ce mardi. Manque de bol, je n'ai pas encore vu Valhalla Rising qui semble assez singulier. Alors qu'est-ce qu'on loue, qu'est-ce qu'on évite?

Sympathique téléfilm de Richard Loncraine, The Special Relationship ressasse l'amitié entre Tony Blair et Bill Clinton. Bien écrit et finement interprété par Michael Sheen, Dennis Quaid et Hope Davis, l'ensemble sait divertir malgré son manque de consistance et, ultimement, son traitement anecdotique.

Respectable film de kung-fu qui ne bénéficie peut-être pas des meilleures chorégraphies mais d'une histoire supérieure à la moyenne (malgré sa finale un peu consternante), Shaolin Mantis de Liu Chia-Liang mélange action, suspense, romance et vengeance avec efficacité.

Gros film d'action drôle et stupide qui met en valeur Tom Cruise et Cameron Diaz, Knight and Day de James Mangold part d'une intrigue sans intérêt (monsieur cherche à protéger madame) pour offrir beaucoup de rires et d'explosions. Divertissant... mais beaucoup trop long et inutile.

C'est également le cas de The Sorcerer's Apprentice de Jon Turteltaub où Nicolas Cage doit faire équipe avec Jay Baruchel pour contrer un terrible ennemi qui menace de détruire New York. Rigolo et enfantin, l'ensemble souffre d'une prémisse confuse et d'un flagrant manque d'originalité.

Toutes ces sélections sont toutefois mieux que le ridicule Going the Distance de Nanette Burstein, une comédie romantique vulgaire, creuse et interminable sur l'amour à distance. Drew Barrymore et Justin Long forment peut-être un couple mignon, le long métrage s'avère d'une bêtise incommensurable.

samedi 27 novembre 2010

Retour sur The Nutcracker in 3D


Parmi les quelques 10 films qui ont pris l'affiche plus tôt cette semaine, The Nutcracker in 3D a volontairement échappé à la plupart des radars. Normal: aucune projection de presse n'a été programmée. Dans la majorité des cas cela sent l'échec et c'est le cas de cette production anglaise. Cela ne mérite pas pour autant d'être classé comme un des pires films de l'année, comme le sous-entend La Presse avec sa pitoyable note de 1,5 sur 5 (la même qui a été décernée au grandiose et mésestimé The Fountain de Darren Aronosky).

La comparaison n'est pas un hasard. Il s'agit de deux grandes oeuvres malades qui demandent aux spectateurs d'oublier leurs repères pour se laisser porter par une proposition qui tranche avec tout ce qui a été présentée avant. Il ne s'agit plus ici du simple Casse-noisette normal pour toute la famille. Exit le ballet russe et bonjour une prémisse beaucoup plus sombre et cruelle qui s'inspire davantage du texte original allemand.

Au sein de ce faux Star Wars (gros clin d'oeil de la pochette) il y a un fou furieux (John Turturro en mode caricatural) qui puise sa méchanceté chez les Nazis, ce qui n'est rien pour arranger le sentiment de sympathie envers l'ouvrage. Rajoutez à cela des effets spéciaux douteux, des effets en trois dimensions assez rudimentaires (hormis peut-être lors de cette scène sous la neige dans le sapin...) et un ancien réalisateur russe extrêmement talentueux qui ne semble pas très à l'aise dans la grosse production fauchée (Andrei Konchalovsky, frère de Nikita Mikhalkov, et scénariste du grandiose classique Andrei Rublev de Tarkovsky) et vous n'obtenez rien de très prometteur.

Cependant rares sont les ouvrages qui prennent des risques à ce point, qui sont prêt à se planter (et c'est ce qui arrive) dans le but de ne pas toujours offrir la même formule interchangeable. Sur papier le concept est intéressant, l'interprétation ne manque pas de mordant (Elle Fanning y est mignonne comme tout) et la mise en scène demeure compétente. Cela ne fera certainement pas de The Nutcracker in 3D un long métrage de qualité, bien au contraire. Mais pas un horrible navet non plus, surtout lorsqu'on le compare à un certain Lance et compte...

vendredi 26 novembre 2010

Oncle Boonmee, Enter the Void, 127 Hours, Lance et compte


Trois voyages singuliers et une comédie involontaire arrivent sur les écrans québécois. Avec ce mélange de pluie et de neige, pourquoi ne pas passer toute la fin de semaine dans une salle obscure à voir des films qui méritent le détour?

C'est le cas du grandiose Oncle Boonmee (critique) d'Apichatpong Weerasethakul. Cette Palme d'Or amplement méritée ne ressemble à rien d'autre, emportant le spectateur dans des odyssées mystiques qui se concentrent constamment sur les désirs inavoués et le soin apporté à la famille. Lent et grandiose, intelligent et toujours engagé, voilà du cinéma difficile mais essentiel qui hantera pour toujours le spectateur.

Plus inquiétant et malsain est Enter the Void de Gaspard Noé. À la croisée entre 2001 et Trainspotting émane ce trip à Tokyo en compagnie d'un junkie qui est capable de sortir de son corps pour suivre les gens qu'il aime. Original mais beaucoup trop long, ce délire de psychotropes mérite l'attention malgré sa propension à saouler le cinéphile. Seulement pour le générique d'introduction, un des meilleurs conçus pour le septième art.

Un peu plus posé est le 127 Hours (critique) de Danny Boyle qui suit la lutte de survie d'un jeune homme. Comme d'habitude chez le réalisateur de Slumdog Millionaire, la mise en scène colorée et vitaminée prend le dessus sur l'histoire, simpliste et superficielle. Néanmoins la prestation de James Franco est vigoureuse, et il est plutôt difficile de s'y ennuyer.

Drame qui se veut sérieux sur une équipe de hockey qui doit se «reconstruire» après un terrible accident, Lance et compte de Frédérik D'Amours pourrait très bien être la comédie involontaire la plus drôle de l'année. Le long métrage est tellement raté et pompeux qu'il en devient hilarant. Impossible de ne pas rire du début à la fin devant ces comédiens mal dirigés, cette réalisation approximative, ce scénario racoleur (qui débute bien entendu avec une scène pseudo sexuelle digne de feu TQS), cette musique poussive et ces dialogues d'un ridicule rare. Non, le peuple québécois méritait beaucoup mieux.

jeudi 25 novembre 2010

De Jacques Audiard à Harry Potter


Il est omniprésent sur les écrans, apparaissant à chaque année dans environ cinq films et pas les moindres. Rémy Girard? André Dussolier? Stanley Tucci? Claude Legault? Plutôt Alexandre Desplat.

À ses débuts, le Français s'est spécialisé dans les trames sonores... de longs métrages de l'Hexagone, devenant rapidement le compositeur fétiche de Jacques Audiard. Depuis Girl With a Pearl Earring en 2001, tout a changé. Il est remarqué par Hollywood, travaillant autant pour des petits films singuliers (Syriana, The Painted Veil) que des gros projets d'envergure (Mr. Magorium's Wonder Emporium, The New Moon).

Nominé aux Oscars pour The Queen et Fantastic Mr. Fox, voilà qu'il se retrouve partout en 2010. Autant dans les clubs vidéo (The Special Relationship en dvd mardi prochain) qu'au cinéma (le dernier épisode d'Harry Potter, Tamara Drewe et bientôt The King's Speech).

Son style, généralement reconnaissable, laisse beaucoup de latitude aux cordes, développant des atmosphères riches et confortables, tout en forçant le rythme aux moments opportuns (comme il le faisait si bien dans Largo Winch).

Voici 5 trames sonores à découvrir pour saisir l'ampleur de son apport au cinéma:

1. The Curious Case of Benjamin Button
2. Un prophète
3. Lust, Caution
4. The Ghost Writer
5. The Golden Compass

mercredi 24 novembre 2010

Faster, Tangled, Love and Other Drugs, Burlesque


C'est mercredi et il y a des films qui prennent l'affiche en salles? Eh oui, c'est la fin novembre et les États-Unis ne font rien comme les autres, devançant de deux jours les sorties habituelles.

Au rayon surprise, difficile de faire mieux que le Faster (critique) de George Tillmann Jr. La bande-annonce annonçait quelque chose de tellement mauvais et formaté... alors que le résultat n'est finalement pas si pire. Sans révolutionner le genre, cette histoire simple et efficace avec vengeance à la clé propose un honnête divertissement, des sensations fortes et des interprètes qui jouent plus que correctement, dont le trop rare Billy Bob Thornton.

Disney retombe en enfance en transformant un vieux conte des Frères Grimm en une animation gentille comme tout qui passe son temps à chanter. Si l'on peut survivre la première demi-heure qui traîne en longueur, Tangled (critique) de Byron Howard et de Nathan Greno met de bonne humeur, notamment grâce à son charme singulier et à la nature de ses personnages. À condition bien entendu d'aimer les histoires de princesse et de leur prince charmant.

Une clientèle adulte se dirigera plutôt vers Love and Other Drugs (critique) d'Edward Zwick, principalement pour le joli couple formé par Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway. C'est effectivement ce qu'il y a de plus recommandable, car la prémisse (deux belles personnes s'aiment sans se le dire, et lorsqu'ils avouent leurs sentiments la maladie vient brouiller les cartes) mélange un peu lourdement humour de pacotille et mélodrame de service.

La déception est aussi présente dans le Burlesque (critique) de Steve Antin. Ce musical comporte de solides chorégraphies, sauf que dès que les comédiens arrêtent de chanter et de danser, la prémisse bête à pleurer se met en branle sur les déboires d'un club en manque d'argent. Dans les rôles principaux, Cher et Christina Aguilera n'arrangent rien, prisonnières de leurs personnages unidimensionnels.

mardi 23 novembre 2010

DVD: Ne te retourne pas, Alice Creed, Liberté, Flipped, Eat Pray Love, Intérieurs du delta, I'm Still Here, The Expendables, Filière 13


Drôle de mardi. Alors que les sorties dvd et blu-ray se bousculent, il n'y a rien de magistral, de productions à voir absolument. Quelques films méritent cependant le coup d'oeil.

Même s'il n'est jamais sorti en salles au Québec, Ne te retourne pas de Marina de Van mérite le détour. Sans être aussi fort que son précédent Dans ma peau, ce suspense prenant sur l'identité, la mémoire et la transformation tient aisément en haleine, tout en bénéficiant de la belle présence naturelle de Sophie Marceau et de Monica Bellucci.

Alors que Gemma Arterton triomphe actuellement dans Tamara Drewe, elle fait également belle figure dans The Disappearance of Alice Creed de J. Blakeson sur un kidnapping qui tourne mal. Sans artifice et bénéficiant d'un budget serré, le thriller tient la route grâce à l'apport de ses interprètes.

Le cinéaste Tony Gatlif rapplique avec Liberté, un film qui porte aisément sa marque de commerce: il y a un combat entre David et Goliath, de la belle musique tzigane et il prend soin d'aborder à nouveau le sort des Roms, mais cette fois pendant la Seconde Guerre mondiale. Pas toujours subtil, sauf que la démonstration est suffisamment huilée pour intéresser.

Meilleur film de Rob Reiner depuis des lustres, Flipped joue la carte de la nostalgie et de la répétition, remontrant de nombreuses fois une amourette d'enfants qui tourne mal ou bien tout dépendant des perspectives. Mignon comme tout, mais un peu lassant.

Adaptation d'un populaire roman, Eat Prey Love de Ryan Murphy souffre de nombreuses imperfections: un propos bourgeois sur le sens de l'existence, une réalisation soporifique et une trop longue durée. Reste cependant Julia Robert qui est capable d'ensoleiller ce qui aurait pu être si morne et terne.

Documentaire bien attentionné sur les fondements, les racines et l'identité d'un peuple africain, Intérieurs du delta de Sylvain L'Espérance souffre d'un rythme relâché, qui débute par une abondance d'informations, pour se conclure sans avoir exploré en profondeur ses thèmes fondamentaux.

Le I'm Still Here de Casey Affleck sur la retraite de Joaquin Phoenix aurait dû être un documentaire phrare sur la manipulation des médias et une critique de la société du spectacle. Au lieu de ça il s'agit d'un essai mou et filiforme qui n'a rien de bien nouveau à dire sur le sujet.

Réunion au sommet ratée entre des vieilles gloires des années 1980, The Expendables de Sylvester Stallone fait sourire pendant ses 15 premières minutes avant de lasser jusqu'à la fin. À quoi bon réunir autant de muscles et de testostérone si ce n'est pas pour les exploiter à leur juste mesure?

Un des pires longs métrages québécois de l'année, Filière 13 de Patrick Huard est une comédie ni drôle ni sensible sur la détresse de trois policiers. Cabotinage, gags stupides et dialogues navrants sont au menu de ce plat qui mérite seulement d'aller... dans la filière 13.

lundi 22 novembre 2010

Golden Scars en quête d'un public


Dans le fabuleux monde du cinéma, les écrans se font rares, même pour les grosses pointures d'ici et d'ailleurs. Alors imaginez pour des gens qui débutent. Dans leur quête de trouver un distributeur, un producteur et des écrans montréalais (et autres), l'équipe de Golden Scars vend leur film en ligne, et avec de la chance, leur oeuvre pourra un jour être programmée au Cinéma Parallèle ou à la Cinémathèque québécoise. Amateurs de musique cubaine, de voyages ou tout simplement de documentaires, bonjour!

Pour plus d'informations sur Golden Scars, visitez le lien suivant.

dimanche 21 novembre 2010

Entrevue avec Jean van de Velde pour L'armée silencieuse


Bien que L'Armée silencieuse, ce film sur les enfants soldats, ne soit pas totalement au point, j'ai eu le plaisir de parler avec son réalisateur Jean van de Velde, un homme tout simplement jovial et charmant, lors de son passage à Montréal pendant le Festival black.

Mon entrevue avec le cinéaste se trouve ici.

samedi 20 novembre 2010

Entrevues avec Isabelle Huppert


La sympathique comédie sociale de Marc Fitoussi Copacabana prenait l'affiche cette semaine.

Sans doute qu'il y aura des jaloux, mais je me suis entretenu avec la grande Isabelle Huppert. Tout d'abord ici où cette actrice d'exception et le metteur en scène discutent du film.

Puis ici où la muse de Chabrol et de Jacquot parlent de sa carrière, revenant sur ses projets futurs et passés.

vendredi 19 novembre 2010

Harry Potter 7.1, Tamara Drewe, Copacabana, The Next Three Days, L'armée silencieuse


Semaine de superproductions, de comédies légères et de drames avec un petit sorcier à lunettes qui s'emparera sans trop de mal de la plus haute marche du box office.

Pour une fois ça sera mérité. Sans être le meilleur épisode du lot, Harry Potter and the Deathly Hallows : Part I (critique) de Gary Yates en est un des meilleurs, proposant un récit haletant et captivant malgré les longueurs habituelles, sombre à souhait, où action et réflexion font ménage. Le combat entre Harry et Voldemort a débuté et il n'épargnera personne.

Stephen Frears fait une pause ludique en proposant Tamara Drewe (critique), un conte irrésistible sur la littérature et le désir d'être jeune à jamais. Peuplé de personnages et de situations savoureuses, ces joutes entre la passion et la raison rendront sans doute jaloux Woody Allen.

Le rire est également de mise dans le second long métrage de Marc Fitoussi Copacabana (critique) où il confronte Isabelle Huppert à sa propre fille. À la fois comédie familiale et critique sociale, le récit se suit avec bonheur, jusqu'à cette conclusion qui verse dans la facilité.

Déjà que Pour elle n'était pas un grand film avec sa facture typiquement hollywoodienne, son remake de Paul Haggis intitulé The Next Three Days réussi l'exploit d'être encore plus quelconque. Non seulement cette histoire d'un homme qui fait tout pour libérer son épouse dure environ 45 minutes de plus que l'original, mais la fin se veut inutilement explicative. Reste une psychologie des personnages un tantinet plus fouillé, notamment grâce à Russel Crowe qui apporte vigueur et charisme à l'ensemble.

Fort d'un sujet intouchable (montrer l'exploitation d'enfants soldats en Afrique), L'armée silencieuse de Jean van de Velde souffre d'une démonstration un peu trop expéditive et presque colonialisme dans sa façon de traiter une thématique troublante. En fait, les cadavres s'accumulent alors qu'un père tente de sauver une seule vie... Très ordinaire.

jeudi 18 novembre 2010

L'imposture aux RIDM


Les Rencontres Internationales du documentaire de Montréal se terminent le 21 novembre prochain. D'ici là il y a encore de très bons essais qui seront présentés.

Dans le lot, il ne faudrait pas manquer ce soir et samedi prochain L'imposture d'Ève Lamont qui traite de prostitution en donnant la parole aux personnes concernées. Sobre dans son approche, ce long métrage vigoureux force la réflexion, s'avérant un judicieux complément à l'excellent Hommes à louer de Rodrigue Jean.

Pour plus d'informations sur l'horaire, les lieux de projections et les documentaires proposés pendant le RIDM, suivez le lien suivant.

mercredi 17 novembre 2010

You Don't Know Jack, Brendan et les Kells, My Son My Son What Have Ye Done, Coco & Igor, The Killer Inside Me, La femme inconnue, Centurion, Giallo


Puisque les sorties de la semaine n'étaient pas très excitantes, voici d'autres propositions de titres à voir... ou à éviter.

You Don't Know Jack: Dans ce superbe téléfilm de Barry Levinson sur l'euthanasie, Al Pacino trouve son meilleur rôle en carrière depuis l'illustre Angels in America. Tour à tour drôle, profond et charismatique, voilà un grand personnage pour une oeuvre qui l'est tout autant.

Brendan et le secret des Kells: Cette riche animation de Tomm Moore et Nora Twomey plonge le spectateur dans les légendes ancestrales de l'Irlande, offrant au passage un dessin somptueux, de belles épreuves morales et des dialogues soignés. Une découverte à faire absolument.

My Son, My Son What Have Ye Done?: David Lynch qui produit un film réalisé par Werner Herzog? Cela ne peut que donner quelque chose de spécial, et c'est le cas de ce récit énigmatique sur un crime commis à l'épée. Lent, mystérieux, décalé: il faudra surtout prendre le tout avec un grain de sel pour ne pas se faire larguer avant la fin.

Coco Chanel & Igor Stravinsky: Plus soigné que le long métrage d'Anne Fontaine, celui de Jan Kounen privilégie les atmosphères, la musique et la passion, offrant du coup un résultat vieillot mais efficace, qui interroge l'art et la création dans la douleur.

The Killer Inside Me: Michael Winterbottom surprend le spectateur avec cette offrande d'une rare violence, un film noir extrêmement soigné qui bénéficie de l'interprétation glaçante de Casey Affleck. Peu importe les longueurs et les répétitions, avec un tel méchant en représentant des forces de l'ordre, il n'y a plus rien qui compte.

La femme inconnue: Ce thriller à la Hitchock de Giuseppe Tornatore attire l'attention par son sujet(une vengeance sous fond de violence faite aux femmes... et c'est bien meilleur que les Millénium), ses comédiens vigoureux et les mélodies d'Ennio Morricone. Dommage que le montage saccadé et sa trop longue durée finissent par jouer contre lui.

Centurion: Sans doute moins pertinent que ses précédents The Descent et Doomsday, le dernier effort de Neil Marshall qui raconte la lutte de survie de Romains devant de méchants Pictes tient la route grâce à ses nombreuses scènes d'action et ses honorables acteurs. Il faut seulement fermer les yeux sur les nombreuses erreurs historiques.

Giallo: L'association entre Dario Argento et Adrien Brody en faisait saliver plus d'un. Le résultat, quelconque et sans véritable attrait, paye des hommages aux vieux opus du maître de l'horreur italien, mais sans rien apporter en retour. Une banale intrigue policière sous fond de kidnapping avec détails gores en gros plans.

mardi 16 novembre 2010

DVD: Le Doulos, The Kids Are All Right, A Christmas Carol, Cats & Dogs 2, The Last Airbender, Cabotins


Lorsqu'il y a plus de mauvais longs métrages qui sortent en DVD que de bons films, il y a un problème. C'est malheureusement ce qui arrive ce mardi, qui peut néanmoins compter sur la réédition de l'excellent Le Doulos de Jean-Pierre Melville. Pas le meilleur crû du cinéaste, mais un suspense captivant et intelligent sous dont d'intrigues policières, qui possède une distribution éclatante (Jean-Paul Belmondo, Serge Reggiani, Jean Desailly).

Dans un autre ordre d'idée, la réalisatrice Lisa Cholodenko convie de très bons acteurs (Bening, Julianne Moore, Mark Ruffalo) pour The Kids Are All Right, une chronique douce amère sur des adolescents qui cherchent à retracer leur père biologique. Porté par de belles travailles scénaristiques, des dialogues pétillants et une interprétation sincère, l'ouvrage séduit malgré ses détours un peu superficiels.

Tant mieux, car la relève n'est pas toujours au rendez-vous. Cela a pris une année avant que le Christmas Carrol de Robert Zemeckis soit disponible à la vente et à la location. L'attente n'en valait toutefois pas la peine. Tous les efforts ont été mis dans les fabuleuses images, alors que le scénario classique de ce vieux grincheux (Jim Carrey) qui s'ouvre aux autres est montré de manière conventionnelle. De quoi renouer avec les précédentes versions, beaucoup plus honnêtes et recommandables.

Les enfants de 3 à 6 ans ne voudront pas manquer Cats & Dogs: The Revenge of Kitty Galore de Brad Peyton qui est encore plus mignon et puéril que le précédent épisode alors que chats et chiens s'unissent à nouveau pour combattre un ennemi encore plus grand. Leurs parents essayeront plutôt de leur proposer un récit mieux fignolé et moins répétitif.

Rompant avec ses propres univers, M. Night Shyamalan signe son pire essai à ce jour avec The Last Airbender, l'adaptation cinématographique d'un populaire dessin animé sur les tourments de jeunes gens qui sont appelés à sauver la planète. Hormis la scène d'action finale et l'enlevante musique de James Newton Howard, il n'y a rien de très intéressant dans toute cette galère. Pas certain que les suites attendues voient le jour.

Il y a eu de très bons films québécois en 2010. Difficile de placer Cabotins d'Alain DesRochers dans cette catégorie. S'attaquer à l'humour des théâtres des variétés était une excellente idée, de surcroît avec de bons comédiens (Rémy Girard, Pierre-François Legendre, Marie-Ève Milot, Gilles Renaud, Yves Jacques, Dorothée Berryman). Mais pourquoi les gags sont si insipides et les répliques si mauvaises? C'est à n'y rien comprendre.

lundi 15 novembre 2010

Entrevues Denis Côté et Emmanuel Bilodeau pour Curling


Avec son 5e long métrage Curling, le cinéaste québécois Denis Côté continue à développer un univers qui lui est propre, mélangeant humour, drame et suspense avec beaucoup d'efficacité et de poésie.

Le film, sorti en salles depuis vendredi dernier, bénéficie largement de bonnes critiques. Qui sait, sans doute que le public se laissera séduire par cette oeuvre qui sort largement de l'ordinaire.

Pour l'occasion, je me suis entretenu avec son réalisateur et son interprète principal Emmanuel Bilodeau.

Ma première entrevue passe en détail leurs visions du récit et elle se trouve ici.

Mon second entretien s'intéresse principalement au héros qui a remporté un prix d'interprétation au dernier Festival de Locarno. Mon texte se trouve ici.

dimanche 14 novembre 2010

Cinémania: Potiche de François Ozon



C’est le jubilatoire nouveau long métrage de François Ozon, Potiche, qui a l’honneur de clôturer la 16e édition du Festival Cinémania. Difficile de trouver un meilleur film pour représenter cet événement où l’on célèbre en grand l’amour porté envers le cinéma français.

Après une série d’oeuvres dramatiques (qui ne sont pas toutes arrivées au Québec), François Ozon revient à la comédie en pondant son récit le plus ludique, charmant et divertissant à ce jour. Encore plus éclaté que 8 femmes, Potiche suit les déboires d’une famille bourgeoise lorsque madame (Catherine Deneuve) décide qu’elle en a marre d’être la potiche de service. À la fois hilarant et mélancolique, truffé de clins d’oeil jouissifs et de références sociales, ce récit irrésistible porté par une distribution impeccable (outre Deneuve il y a Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Karin Viard, Jérémie Renier et Judith Godrèche) s’avère un pétillant grand crû. De quoi être sur un nuage le restant de la journée.

Voici notre top 5 des meilleurs titres vus cette année à Cinémania :

Ex æquo : Potiche de François Ozon et Qu’un seul tienne et les autres suivront de Léa Fehner
3- L’autre Dumas de Safy Nebbou
4- Copacabana de Marc Fitoussi
5- La sainte victoire de François Favrat

Potiche est présenté le 14 novembre 2010 à 20h00 au Cinéma Impérial. Infos

samedi 13 novembre 2010

Curling, 8 fois debout, Unstoppable, Monsters, Skyline


Cette semaine (comme pas mal toutes les autres), de grosses productions barbares côtoient de petits films intelligents.

Dans la seconde catégorie se trouve Curling (critique), le nouveau long métrage de Denis Côté. Comme toujours chez l'auteur de Elle veut le chaos, l'histoire demeure poétique et énigmatique, s'attardant cette fois aux lubies d'un père de famille qui refuse d'envoyer son enfant à l'école. Porté par la brillante performance d'Emmanuel Bilodeau, ce mélange de drame et de comédie ressemble à un ovni, qui est tout de même le plus accessible de la filmographie du cinéaste.

Les effets sont moins prononcés dans 8 fois debout de Xabi Molia qui alterne également entre le rire et un climat plus lourd d'humiliation. Les recherches d'emploi d'une fille décalée (Julie Gayet) prennent une trajectoire presque inquiétante lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous. À la fois social et humain, divertissant et touchant, voilà un premier essai prometteur qui laisse prévoir le meilleur pour le réalisateur.

Gros, lourd, tape à l'oeil, jamais subtil: Unstoppable (critique) est concocté par Tony Scott et cela paraît dans chacun de ses plans. Bien que cette prémisse se fonde sur la réalité (deux hommes cherchent à arrêter un train), l'intérêt tarde à survenir malgré la performance louable de Denzel Washington. Peut-être est-ce la faute de la mise en scène qui donne mal à tête, de l'introduction qui ne lève guère, ou de la conclusion mélodramatique.

Les amateurs de science-fiction auront deux projets - deux qualités inégales - à se mettre sous la dent. Le premier est Monsters de Gareth Edwards qui, malgré son manque évident de budget, son interprétation inégale et sa finale ratée, propose de belles surprises, arrivant presque à renouveler le genre. Et y a le navet Skyline des frères Strause qui ferait passer Independence Day pour un chef d'oeuvre. Tout dans ce ratage est une catastrophe (histoire, personnages, comédiens, effets spéciaux) qu'il faudrait mieux éviter absolument.

vendredi 12 novembre 2010

Entrevues avec Julie Gayet et Xabi Molia pour 8 fois debout


À lire ce vendredi dans les pages du Métro (ou juste ici): mes entrevues avec le réalisateur Xabi Molia et l'actrice Julie Gayet qui discutent de 8 fois debout, un délicieux petit film français sur le travail et la marginalité.

jeudi 11 novembre 2010

Cinémania: Une affaire d'état


Il y a toujours des risques à utiliser la satire. Si le genre est bien fignolé, cela donne généralement un récit sardonique et critique du sujet. Sinon cela peut se transformer en farce grotesque. C'est dans la seconde catégorie que se trouve Une affaire d'état d'Éric Valette.

Vouloir dénoncer le pouvoir en place, sa corruption et son instabilité politique est toujours intéressant, sauf qu'il faut avoir le moyen de ses ambitions. Ce n'est pas le cas de cette adaptation d'un livre de Dominique Manotti où le dialogue qui tue se fait rare, remplacé par des invraisemblances à la tonne et une tension qui tarde à se matérialiser. Sans doute que l'humour désespéré finit par faire mouche et que la performance des comédiens (André Dussollier, Rachida Brakni) est louable. Cela n'empêche pas l'ensemble de finir par s'écraser, comme une partie de Jenga qui a duré trop longtemps.

Dans un genre similaire mais de manière beaucoup plus satisfaisante apparaissait Gardiens de l'ombre de Nicolas Boukhrief. Malheureusement ses deux représentations à Cinémania sont terminées, alors il faudra revoir le long métrage d'une autre façon.

Une affaire d'état est présenté le 11 novembre 2010. Infos

mercredi 10 novembre 2010

De la musique dans les oreilles


Détente, travail, repas ou dodo, la trame sonore de film fonctionne dans toutes les occasions, principalement celle qui est instrumentale. Voici 5 suggestions de musique à écouter (essayons d'éviter les clichés et de ne pas parler de Morricone ou du travail de Jonny Greenwood sur There Will Be Blood), seulement pour se sentir intouchable, lové confortablement dans un cocon.

Old Boy: Le film est magnifique, et ses mélodies le sont tout autant, avec son violon qui hante, dérange et fascine tout à la fois. Rien pour tanner les oreilles, bien au contraire.

A Tale of Two Sisters: Quelques touches d'horreur, de tension, et surtout des cordes extrêmement mélodiques, qui rendent instantanément mélancolique, donnant simplement le goût de revoir le tout le plus tôt possible.

Gattaca: Le travail de Michael Nyman est d'une élégance rare et il se surpasse avec son magnifique piano, rendant les yeux tristes, berçant l'ouïe jusqu'au nirvana.

Cassandra's Dream: Cela aurait pu être n'importe quel effort de Philip Glass tant ses nappes déroutent et fascinent, créant des labyrinthes de bruits où s'échappent de nouveaux vortex de sons.

Requiem for a Dream: Dès la première note, le long métrage apparaît parfaitement dans toute sa puissance. La fureur et le bonheur, le violon qui déchire et qui laisse béat, seul sur le quai de Coney Island, à écouter des mouettes. Une expérience totale...

... jusqu'à la prochaine entrée qui proposera de nouvelles trames sonores de films à écouter. D'ici là, peut-être que je vais avoir trouvé le moyen d'insérer des extraits sonores!

mardi 9 novembre 2010

DVD: Antichrist, Scott Pilgrim, Le père de mes enfants, Ramona and Beezus, Piché, Charlie St. Cloud, Grown Ups


Beaucoup de nuages et quelques éclaircies ponctuent les sorties DVD et Blu-ray de la semaine. Comme il faut demeurer positif, débutons avec ce qui mérite le détour.

Ce n'est peut-être pas tout le monde qui va apprécier Antichrist de Lars von Trier (des mauvaises langues le qualifieront de sexiste et de simple exercice de style), mais le cinéphile ne sortira pas indemne de ce magnifique voyage dérangeant et malsain où Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe se donnent littéralement corps et âme. Un grand cauchemar qui est impossible à oublier, seulement pour sa vision grotesque et unique.

Sur un plan plus sucré, il se fait difficilement quelque chose de plus divertissant que Scott Pilgrim Vs. The World d'Edgar Wright qui raconte les déboires de Michael Cera qui doit affronter les ex de sa nouvelle copine. Un gros jeu vidéo sympathique et attendrissant pour les amateurs de romance, de bonne musique et de mangas.

En racontant cette histoire vraie d'un producteur de films qui tente de se maintenir à flot sans que cela n'a d'impact sur sa famille, Le père de mes enfants de Mia Hansen-Love y insuffle beaucoup de sensibilité et de chaleur humaine, mélangeant rires et drames. Une belle découverte sur la nécessité de laisser quelque chose lors de son passage sur Terre.

Les jeunes frimousses de 4 à 8 ans seront captivées par Ramona and Beezus d'Elizabeth Allen qui est basé sur les célèbres livres pour enfants. Leurs parents se diront qu'il s'est fait bien pire que cette histoire familiale qui est traitée avec doigtée et retenue.

Le plus gros succès commercial québécois de 2010, Piché: Entre Ciel et terre est un biopic sur la vie du célèbre pilote d'avion. Inégal dans sa mise en scène de Sylvain Archambault et dans son interprétation (Michel Côté semble toujours jouer le même rôle), le long métrage comporte quelques passages efficaces malgré des dialogues un peu appuyés.

Sommet kitch et sirupeux sur la vie et la mort, Charlie St. Cloud de Burr Steers rappelle que Zac Efron n'est pas un très bon acteur, et qu'il devrait peut-être suivre des cours avant d'incarner des personnages plus complexes qui méritent un investissement total.

La déception de la semaine - et une de l'année - est Grown Ups de Dennis Dugan qui a le mérite d'assembler une superbe distribution (Adam Sandler, Chris Rock, Kevin James, David Spade, Rob Schneider, Salma Hayek, Maria Bello) sans procurer le moindre rire en plus de 100 minutes. Un exploit au niveau de la comédie ratée et pathétique.

lundi 8 novembre 2010

Entrevues Reste avec moi


Le film choral québécois Reste avec moi de Robert Ménard (Cruising Bar 1 et 2, L'enfant d'eau, Le bonheur de Pierre) prenait l'affiche vendredi dernier sur les écrans de la Belle Province.

Afin de parler de ce long métrage, voici deux entrevues avec son cinéaste, ainsi qu'avec les comédiens Maxim Roy, Louis Morissette et Danielle Proulx. La première (lien) traite des thèmes et du rapport du metteur en scène avec la critique. La seconde (lien) explore davantage les différents personnages en place.

dimanche 7 novembre 2010

Cinémania – La rafle


Après sa gentille entrée en matière avec son film d’ouverture Copacabana, Cinémania passe aux choses sérieuses grâce à la La rafle, un gros mélodrame qui manque singulièrement de subtilité.

La Deuxième Guerre mondiale revient au grand écran par l’entremise de La rafle de Rose Bosch. Dans ce long métrage, Mélanie Laurent, Jean Reno et Gad Elmaleh incarnent des gens qui résistent à l’envahisseur allemand, cherchant à sauver des enfants juifs des camps. Malgré ses bonnes intentions, la production croule sous l’abondance de violons et de discours moralisateurs, qui font complètement décrocher au bout d’une demi-heure. Dans un genre similaire, L’armée du crime de Robert Guédiguian était nettement plus supportable.

La rafle est présenté les 7 et 9 novembre. Informations

samedi 6 novembre 2010

Entrevue avec Hans van Nuffel pour Oxygène


Lors de sa présentation dans le cadre du Festival des Films du Monde, le film Oxygène a remporté les plus grands honneurs.

Prévoyant que le long métrage allait faire sensation, je me suis entretenu avec le réalisateur Hans van Nuffel qui parle de son côté biographique et des influences rencontrées.

Mon entrevue complète se trouve sur le site électronique du Métro en cliquant sur ce lien.

vendredi 5 novembre 2010

Fair Game, Tournée, Due Date, Oxygène, Megamind, Reste avec moi


Il y a des semaines comme ça: aucun film ne se démarque véritablement, si ce n'est que vers le bas, dans la longue chute vers la médiocrité. Avant d'en arriver là, voyons ce qui prend l'affiche en salles au Québec.

Fair Game de Doug Liman: Le seul titre américain présenté en compétition officielle à Cannes en mai dernier est une relecture du cas Valerie Plame, cette agente de la CIA dont l'identité a été dévoilée au grand jour. Porté par un scénario intelligent et des comédiens épatants (la chimie entre Naomi Watts et Sean Penn est éclatante), le récit captive à défaut de rester longuement en tête.
Critique

Tournée de Mathieu Amalric: Parlant de Cannes, la dernière réalisation de Mathieu Amalric y a remporté le prix de la mise en scène, ce qui est pas mal pour un style qui emprunte beaucoup à Cassavetes et même à Fellini. Reste que cette histoire de tournée de femmes en France, même si elle ne manque pas de fantaisie et de burlesque, tourne parfois à vide par son scénario un peu inconsistant et son interprétation inégale. Au moins l'ensemble fait sortir le spectateur de sa zone de confort, ce qui est toujours une excellente chose.

Due Date de Todd Phillips: Une partie de l'équipe de The Hangover fait équipe avec Robert Downey Jr. pour offrir une des comédies américaines les plus drôles de l'année. Sans renouveler le genre, ce road movie en compagnie de deux gars qui se détestent est parsemé de moments drôles et irrésistibles, qui compensent pour cette deuxième partie un peu plus relâchée.
Critique

Oxygène d'Hans Van Nuffel: Ce touchant premier long métrage d'un jeune réalisateur belge a remporté les grands honneurs au dernier Festival des Films du Monde. Sans doute que c'était normal avec un sujet aussi sensible (les aléas de deux malades) et ses interprètes vibrants. Espérons toutefois que son prochain effort n'abuse pas autant des métaphores et des symboles, tout en faisant confiance davantage à sa mise en scène.

Megamind de Tom McGrath: Ersatz du très mignon Despicable Me, Megamind mise tout sur son concept «in» (satire de l'univers des superhéros) et sur les voix réunies (Will Ferrell, Brad Pitt) en oubliant complètement de prendre soin de sa prémisse. Pas surprenant que la production manque d'âme, avec sa banale animation et ses effets en 3D plutôt rudimentaires.
Critique

Reste avec moi de Robert Ménard: Heureuse idée de voir le créateur des horribles Cruising Bar 2 et Le bonheur de Pierre revenir au drame. Dommage que ce titre choral soit aussi aberrant, explorant beaucoup trop superficiellement les destins de plusieurs individus. Un téléfilm moralisateur avec de bons comédiens mal dirigés et une trame sonore horripilante. À éviter.
Critique

jeudi 4 novembre 2010

Des festivals sans fin


Le FNC est à peine terminé que la valse des festivals continue.

Cinémania débute ce soir et il se déroulera jusqu'au 14 novembre prochain. Les amateurs de films français sont conviés à l'Impérial pour attraper une sélection éclectique d'essais, sans doute avec André Dussolier - le Rémy Girard/Claude Legault de l'Hexagone - qui doit apparaître dans au moins 7 ou 8 productions.

Gentil petit film d'ouverture, Copacabana de Marc Fitoussi traite des relations difficiles entre une mère (Isabelle Huppert) et sa progéniture (interprétée par Lolita Chammah, la propre fille d'Huppert). Drôle et social, le récit met de bonne humeur et ce, même si la fin n'est pas à la hauteur.

La programmation de Cinémania se trouve ici.

Il ne faudrait pas oublier non plus le Festival Image+Nation qui se termine le 7 novembre. Il y a encore de très bons titres en perspective, dont Le refuge, un essai de François Ozon avec Isabelle Carré et Melvil Poupaud. Mieux vaut en profiter, car rien ne dit que l'ouvrage sortira en salles ou en DVD sur le territoire québécois.

La programmation d'Image+Nation se trouve ici.

mercredi 3 novembre 2010

Entrevue Neil Marshall pour Centurion


Même s'il n'a pas passé par les salles de cinéma de la Belle Province, le long métrage Centurion a été présenté à Fantasia, avant de sortir directement en DVD cette semaine.

Voici mes entrevues réalisées avec son cinéaste Neil Marshall, mieux connu pour avoir mis en scène The Descent et Doosmday.

Mon premier texte se trouve ici et il s'intéresse à ce genre si particulier et à l'épreuve de The Descent 2.

Mon second article (ici) fait davantage un tour d'horizon des enjeux et du tournage, laissant de la latitude à son épouse et actrice Axelle Carolyn qui défend également un rôle dans ce projet.

mardi 2 novembre 2010

Grande vente de Criterion


Les cinéphiles savent que les meilleurs films sont distribués par la compagnie Criterion, souvent à des prix exorbitants.

Noël arrive avant son temps grâce à la librairie Barnes & Nobles. Pour un temps limité, leur site électronique coupe dans le gras, proposant la majorité des titres de Criterion à 50% de rabais! Pourquoi ne pas faire de cadeaux et élargir sa curiosité sur le septième art? Sans doute qu'il y a trop de choses à acheter dans le lot, mais c'est toujours bien de se faire plaisir.

Tous les détails se trouvent ici.

DVD: Toy Story 3, Les herbes folles, Le baiser du barbu, Blanc comme neige


Les mardis viennent irrémédiablement comme la neige après l'Halloween, apportant avec eux de nouvelles sorties DVD et Blu-ray.

C'est donc avec bonheur de retrouver Toy Story 3 un peu partout aujourd'hui. Même si le 3e épisode n'est pas aussi génial que les deux précédents, il demeure tout de même la meilleure animation de l'année, combinant humour, émotion et personnages attrayants avec une rare maestria. Oscar en perspective.

Alain Resnais n'a toujours pas perdu la forme et il le prouve avec Les herbes folles, un récit énigmatique et foisonnant mettant en vedette sa famille habituelle (Sabine Azéma, André Dussollier). Plus près de ses essais des années 1980 que de ses récents opus plus légers (Pas sur la bouche, Coeurs), le charme opère toujours avec autant de bonheur.

C'est généralement le cas de Le baiser du barbu de Yves Pelletier. Non, le long métrage n'est pas aussi mignon et attachant que son précédent Les aimants, sauf que cette histoire complètement absurde sur l'apport d'un homme à ses poils est ponctué de moments très comiques.

La déception hebdomadaire se prénomme cette fois Blanc comme neige de Christophe Blanc. Malgré sa distribution imposante (François Cluzet, Olivier Gourmet, Louise Bourgoin, Jonathan Zaccaï, Bouli Lanners), il ne s'agit que d'un récit banal et sans grand attrait sur les conflis entre la mafia russe et un vendeur de voitures. Compétent mais anonyme.

lundi 1 novembre 2010

Un Western (ou plus) lorsqu'il fait froid


L'Halloween est chose du passé, la température chute et le froid se met de la partie? C'est le moment de louer quelques westerns afin de se réchauffer et de voir comment le genre, si fascinant à une autre époque, est aujourd'hui rendu moribond.

2000-2009: De mémoire, on cherche quelques longs métrages intéressants, et on en trouve difficilement. Mis à part le mésestimé The Assassination of Jesse James de Andrew Dominik et son illustre photographie (et trame sonore), rien ne saute aux yeux.

1990-1999: C'est également le cas de cette décennie. Il y a bien eu le vigoureux Unforgiven de Clint Eastwood qui méritait le détour. Pour le reste, il faut retourner à encore plus loin pour obtenir un titre de très grande qualité.

1981-1989: Trichons un peu et allons-y avec le très divertissant The Untouchables de Brian De Palma. Ce n'est pas proprement dit un western, mais son rythme, ses personnages typés, sa morale et ses affrontements respectent pourtant énormément cette tradition. J'aurais également pu mentionner le Lonesome Dove avec Robert Duvall et Tommy Lee Jones, mais là encore, il s'agit d'une série.

1970-1979: Continuons à tricher avec l'illustre The Wild Bunch de Sam Peckinpah qui a pris l'affiche en... 1969. Le genre - devenu crépusculaire - n'allait plus être le même, reléguant pratiquement aux calendes grecques les efforts sans violence.

1960-1969: Alors là, soyons cliché et allons-y avec les opus significatifs de Sergio Leone qui, par son style incontournable, a tout bouleversé, généralement pour le meilleur et ce, même si les imitations de bas étage sont rapidement apparus.

La logique serait d'énumérer quelques titres de John Wayne qui demeure la référence. Mais pas n'importe quoi. Comme n'importe qui, il y a eu du très bon et du très mauvais. Alors si c'est possible de se limiter à The Searches, Rio Bravo, Stagecoach, Red River et The Man Who Shot Liberty Valance, ce serait parfait.

Il ne faudrait toutefois pas s'arrêter là avec ce beau programme d'oeuvres musclées, violentes, drôles et stylisées. Il faut interroger l'âme humaine et ne pas oublier quelques titres de grande importance, notamment le mythique Shane de George Stevens et The Ox-Box Incident de William Wellmer.

Ce qui me ramène à mon western préféré d'entre tous: le High Noon de Fred Zinnemann. Une merveille implacable et impressionnante, un drame aussi excitant qu'enlevant, qui s'échappe des stéréotypes associés au genre (il est presque en temps réel par exemple) pour les amener enfin ailleurs.

De quoi passer de belles journées au soleil tranquillement à la maison!