mercredi 28 février 2018

Les meilleurs films de février 2018

Afin de bien terminer le mois, voici les meilleurs films qui ont pris l'affiche au cinéma au Québec en février 2018...

- Faute d'amour / Loveless
- Les gardiennes
- Une femme fantastique
- Annihilation
- La part du diable
- Manic
- Certains de mes amis

Pour obtenir les notes sur tous les longs métrages vus, c'est ici sur le site de Cinéfilic.

Film du jour: A (RVQC)

Bienvenue dans l'univers d'un jeune musicien alcoolique, dont le quotidien hypnotique mélange la temporalité et qu'un impressionnant jeu sonore permet d'encore mieux saisir cette implosion qui se déroule sous nos yeux Sans remplir toutes ses promesses, A de Mitchell Stafiej est loin d'être une expérience banale, versant graduellement dans l'abstraction et l'expérimental. On y entre à ses risques et périls. ***

mardi 27 février 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: Three Billboards Outisde Ebbing Missouri, Coco, Darkest Hour, Murder on the Orient Express, Junior Majeur, Hagman

Ça sent les Oscars au rayon des nouveautés Blu-ray et dvd de la semaine.

Three Billboards Outside Ebbing, Missouri: Frances McDormand domine une distribution éclatante au sein de cette tragédie souvent hilarante de la part de Martin McDonagh, qui part du social pour mieux exposer les maux de l'Amérique. On en ressort remué. Beaucoup d'Oscars à prévoir. ***1/2

Coco: Ce nouveau joyau animé signé Pixar reprend le schéma du chef-d'oeuvre Le voyage de Chihiro pour payer un hommage sincère à la culture mexicaine. Comme toujours, le grand soin apporté aux images et aux mélodies force l'admiration. Et quelle jolie édition blu-ray, avec plusieurs suppléments intéressants! ***1/2

Darkest Hour: Malgré une prestation impressionnante de Gary Oldman et des choix de mise en scène fantasques de la part de Joe Wright, ce biopic ne convainc pas totalement. Si seulement le scénario était à la hauteur et qu'on ne passait pas son temps à sourire involontairement... **1/2

Murder on the Orient Express: C'est étrange qu'avec son casting étoilé, son budget faste et son talent usuel, Kenneth Branagh n'a pas offert une adaptation plus mémorable du classique d'Agatha Christie. Mieux vaut revoir la version de 1974.

Junior Majeur: Cette suite de Pee-Wee qui est toujours réalisée par Éric Tessier souffre de faibles enjeux dramatiques et de clichés à la tonne. C'est d'autant plus dommage parce que l'interprétation est dans l'ensemble assez appréciable. **

Hangman: Ce 18 357e clone de Seven n'apporte absolument rien au genre, si ce n'est que Al Pacino devrait prendre sa retraite une bonne fois pour toute. La réalisation routinière de Johnny Martin et le script extrêmement prévisible qu'il finit par faire rire font en sorte que les bâillements ne tardent pas à arriver. *1/2

Film du jour: Ce silence qui tue (RVQC)

Il y a de l'émotion à revendre dans Ce silence qui tue, le documentaire de Kim O'Bomsawin sur toutes ces femmes autochtones du Canada qui sont disparues ou assassinées. Malgré une démarche pas toujours cinématographique et quelques égarements, le long métrage est éclairant, donnant la parole à des gens qui en ont grandement besoin. De quoi en ressortir ému, empathique et révolté. ***

lundi 26 février 2018

Entrevue Angourie Rice (Every Day)

Romance adolescente qui sort enfin de l'ordinaire, Every Day permet à la talentueuse Angourie Rice de rappeler qu'elle est une des jeunes actrices les plus prometteuses de sa génération. J'ai pu m'entretenir avec la comédienne australienne et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Mia (RVQC)

Rare film francophone provenant de Winnipeg, Mia est un polar terriblement classique de la part de Jeremy Guenette, qui nage dans les clichés les plus éculés. Entre humour et violence, il s'agit d'un premier long métrage sincère mais parfois gauche, dont la qualité de l'écriture et de l'interprétation laissent parfois à désirer. Au moins, cela nous permet de nous familiariser davantage avec l'acteur Benoît Rivest, très à l'aise dans le rôle principal. **

dimanche 25 février 2018

Les films préférés de... Catherine Martin

Depuis son premier long métrage de fiction Mariages en 2001, Catherine Martin s'est forgée une carrière plus qu'enviable au sein du sein du cinéma d'auteur québécois, peignant des oeuvres de fiction (Dans les villes, Trois temps après la mort d'Anna, Une jeune fille) et de documentaire (L'esprit des lieux) essentielles. Je l'ai rencontré pour la sortie de Certains de mes amis (entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« C'est dur de répondre à ça. Il y a des films qui ont été des tournants, où tout à coup j'ai compris. Vers 14-15 ans, j'allais au cinéma et il y avait beaucoup de cinéma de répertoire. Il y avait aussi à Radio Canada un ciné club. Ça, c'était incroyable. J'avais vu à la télévision La passion de Jeanne d'Arc de Dreyer et j'étais restée figée là. Je sais qu'à l'âge de 15 ans, j'étais allée voir le film À travers le miroir d'Ingmar Bergman. J'étais sorti de la salle, je n'avais rien compris, mais je me disais qu'il s'était passé quelque chose de très, très fort. Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. C'était autre chose. Je suis restée jusqu'à la fin parce que j'étais fascinée.

Ce sont des films qui m'ont appris que le cinéma était un art et que ça pouvait nous amener ailleurs, nous sortir de nous, nous amener à réfléchir, à voir le monde différemment. Je n'ai jamais cessé de voir des films. J'allais beaucoup au cinéma. J'ai vu Kamouraska lorsque c'est sorti. Je n'allais pas voir de blockbusters, j'ai toujours détesté ça. (rires)

Après j'ai découvert d'autres cinéastes. Dreyer a été très important, Bergman bien sûr, Tarkovski un peu plus tard. Quand j'ai fait mes études en cinéma, j'ai découvert Bresson et ça, ça été fort. La première fois que j'ai vu Mouchette, je trouvais qu'on touchait là à quelque chose de grand, de sublime. Quand on a 20 ans, c'est super important. C'est merveilleux. Comme je suivais des cours, en même temps on pouvait parler de ça. Quand j'étais étudiante, on voyait 15 films par semaine, en plus de mes études. J'en voyais, j'en voyais. J'ai vu beaucoup de films japonais. J'adore Ozu, Kurosawa, Mizoguchi. Ce sont des maîtres incroyables. C'est là que j'ai compris que le cinéma est un art.

Et quand tu apprends à voir, c'est là que tu découvres que chaque plan peut avoir un sens par rapport à l'ensemble. Je crois beaucoup à ça. Il faut donner un sens à ce qu'on fait. Il y en a encore quelques-uns qui travaillent comme ça. Apichatpong Weerasethakul par exemple, je trouve ça extraordinaire. C'est comme une redéfinition de ce qu'est le cinéma, tout en étant profondément cinématographique. Et profondément ancré dans une certaine forme de classicisme. Mais il est dans un univers vraiment étonnant. Sinon, dans les contemporains, je diras également Chantal Akerman, Lav Diaz, Tsai Ming-liang et Béla Tarr. »

Film du jour: Tom Jones

Disponible à partir de mardi dans la prestigieuse édition Criterion, Tom Jones de Tony Richardson demeure un des longs métrages britanniques les plus populaires des années 60. Récompensé de quatre Oscars (dont celui du meilleur film), ce divertissement de grande classe est drôle, sexy et mouvementé, pimenté de trouvailles visuelles et d'un montage tonitruant. S'il y a un rôle pour lequel on se souviendra éternellement d'Albert Finney, c'est bien celui-ci. ****

samedi 24 février 2018

Sorties au cinéma: Faute d'amour, Annihilation, Les gardiennes, Pour vivre ici, Mom & Dad, Every Day, Nelly & Simon: Mission Yéti

Les auteurs s'animent cette semaine dans un cinéma près de chez vous...

Faute d'amour/Loveless: Le maître russe Andreï Zviaguintsev est de retour avec une nouvelle et féroce parabole politique, dans la lignée de son grandiose Léviathan. Chaque petit détail est analysé au peigne fin et si la démarche pourra paraître maniérée, l'impact s'avère implacable, s’abattant à la fois sur la famille moderne que sur la Russie à la croisée des chemins. ****

Les gardiennes: Fait à l'ancienne avec ses images soignées, ses mélodies inspirantes de Michel Legrand et son doux rythme des saisons qui permettent de mieux saisir l'Histoire et l'essence des personnages, ce très beau film au féminin signé Xavier Beauvois permet de découvrir l'immense talent d'Iris Bry. Il y a quelques scènes (les mains sur la roche, la finale) qui ne finiront pas d'émouvoir. ***1/2

Annihilation: Après son surprenant Ex Machina, Alex Garland demeure dans la science-fiction avec cette oeuvre hypnotisante qui emprunte aux maîtres du genre (Tarkovski, Kubrick) tout en gardant sa propre personnalité. On en ressort fasciné par tant de métaphores. ***1/2

Pour vivre ici: Sans renouer avec ses meilleurs efforts, Bernard Émond parvient à faire oublier son pénible Le journal d'un vieil homme avec cette variation sur Voyage à Tokyo d'Ozu. C'est parfois trop lourd et littéraire, mais les propos sont nécessaires, la réalisation parsemée de lumière et encore une fois, Élise Guilbault se dépasse dans le rôle principal. ***

Mom & Dad: Cette série B d'exploitation sur des parents qui tentent d'éliminer leurs propres enfants fait sourire mais elle tient difficilement la route sur un film entier. Reste un Nicolas Cage en belle forme, dont la folie cadre enfin au récit. **1/2

Every Day: Même si elle est moins stupide que la moyenne du genre, cette romance pour adolescents signée Michael Sucsy croupit sous ses clichés et ses faibles risques. On en retient la performance délectable d'Angourie Riche et la jolie trame sonore. **1/2

Nelly & Simon: Mission Yéti: Ce rare long métrage animé québécois vise les enfants et les jeunes adolescents avec ses leçons de courage. C'est sans temps mort, amusant et plutôt divertissant mais au final bien mince et peu mémorable. **1/2

Film du jour: Une femme fantastique

Sélectionné aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, Une femme fantastique de Sebastian Lelio est un joli portrait de femme, dans la lignée de son précédent Gloria. Une oeuvre simple mais sensible sur la perte, l'identité et la discrimination, portée par une interprète d'exception. Au sein d'une structure classique mais efficace, quelques moments musicaux et oniriques font un bien fou, créant une tumulte d'émotions. ***1/2

vendredi 23 février 2018

Entrevue Nelly et Simon: Mission Yéti

Pour souligner la sortie de l'animation québécoise Nelly et Simon: Mission Yéti, je me suis entretenu avec ses deux réalisateurs (Pierre Greco, Nancy Florence Savard) et deux doubleurs (Sylvie Moreau et Guillaume Lemay-Thivierge). Mes entrevues se trouvent dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Burn Out ou la servitude volontaire (RVQC)

Que l'on aime ou pas Michel Jetté (Hochelaga, Histoire de Pen, BumRush), son cinéma s'avère généralement divertissant, et gratifiant en plusieurs occasions. C'était avant Burn Out ou la servitude volontaire, une satire ridicule de notre société de performance, qui irrite profondément par son scénario risible, ses dialogues consternants et ses interprètes peu convaincants. Ses prétentions sont tellement immenses qu'on finit par hurler de rire... mais jamais pour les bonnes raisons! Voilà un film qu'on risque de se rappeler très longtemps... *

jeudi 22 février 2018

Quelques films à voir aux RVQC

Les Rendez-vous Québec Cinéma ont débuté hier et se tiennent jusqu'au 3 mars. Pour l'occasion, voici quelques suggestions de films à voir au quotidien. Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Abacus: Small Enough to Jail

Nommé aux Oscars, Abacus: Small Enough to Jail de Steve James est un documentaire prenant sur une banque du Chinatown à New York, qui a été salie par des accusations dans la mouvance de la crise économique de 2008. Plus encore qu'un suspense foudroyant, il s'agit d'un effort sensible et universel sur la communauté et ses membres. L'essai ne brise aucune convention technique, mais sa façon de saisir l'essence des êtres et des gens force l'admiration. Au Cinéma du Parc dans le cadre des RIDM+. ***1/2

mercredi 21 février 2018

Entrevues Pour vivre ici

Film d'ouverture des Rendez-vous Québec Cinéma, Pour vivre ici permet à Bernard Émond d'explorer davantage son oeuvre utile. J'ai rencontré le cinéaste québécois et les actrices Élise Guilbault et Sophie Desmarais et mes entrevues se trouvent dans le journal Métro.

Film du jour: The Great Buddha +

Cela fait des lustres qu'un film taïwanais n'avait pas autant fait réagir que ce premier long métrage de Huang Hsin-yao. Dans The Great Buddha +, le rire se mêle à la mélancolie, le drame social au suspense, la couleur au noir et blanc et l'aventure fantastique commence au sein d'une oeuvre inclassable, teintée de voyeurisme et d'une riche construction temporelle. On s'amuse follement et on est certain que les quelques écarts de goût seront comblés dans les productions à venir. ***1/2

mardi 20 février 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: The Florida Project, La jeune fille sans mains, Steve McQueen: American Icon

Deux films d'exception sont disponibles aujourd'hui en format dvd et blu-ray...

The Florida Project: Dans un monde idéal, ce puissant long métrage de Sean Baker raflerait plein de prix dans les cérémonies d'importance. Rarement une oeuvre sent autant la liberté, la beauté de filmer le réel et de le transformer en quelque chose d'absolument fascinant, sans pour autant sacrifier ses magnifiques interprètes qui arrivent à transcender leur condition. Puis il y a la finale, tout simplement inoubliable. ****

La jeune fille sans mains: Le dessin animé peut coûter presque rien et être révolutionnaire. Parlez-en à Sébastien Laudenbach qui a fait de véritables miracles, liant constamment la forme (une animation qui se construit à l'écran) au destin de sa valeureuse héroïne. Et peu importe ses quelques moments moins convaincants, ce conte demeure poétique et d'une grande force d'évocation. ***1/2

Steve McQueen: American Icon: Plutôt que d'être un documentaire sur l'immense acteur américain, cet essai de Jon Erwin et Ben Smallbone s'intéresse plutôt à sa tardive quête de foi. Un choix qui limite trop l'effort, ce dernier s'avérant rapidement lourd et réducteur. Mais bon, il y a Mel Gibson qui y intervient et une narration de Gary Sinise... **

Film du jour: Les tortues volent aussi

Le cinéaste iranien Bahman Ghobadi n'a jamais dépassé son admirable Les tortues volent aussi, ce formidable long métrage qui a été tourné dans un camp de réfugiés. La fiction naît du documentaire, l'humanité s'échappe du drame, amenant son lot de pleurs et de frissons. Un exercice de haute voltige qui ne déçoit guère et qu'on pourra revoir aujourd'hui à la Cinémathèque québécoise. ****

lundi 19 février 2018

Film du jour: Green for Danger

Se situant quelque part entre Agatha Christie et Alfred Hitchcock, Green for Danger de Sidney Gilliat est un suspense policier qui navigue dans l'humour noir, le drame politique et même l'horreur. Une quête divertissante à souhait, peuplée de dialogues savoureux, de prestations délectables et d'image soignées, où l'expressionnisme allemand vient bouleverser les fondements du film de «qualité britannique». Un exploit beaucoup plus profond et complet qu'il n'y paraît. ****

dimanche 18 février 2018

Les films préférés de... Kalina Bertin

Pour la sortie de son documentaire Manic (qui est toujours à l'affiche), je me suis entretenu avec la réalisatrice Karlina Bertin (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« J'ai tellement aimé Tarnation! C'est un film qui a vraiment changé ma vie... Il y a évidemment Michael Haneke. J'ai vraiment hâte de voir son nouveau film (Happy End). Le ruban blanc est un film qui m'a hanté, pendant des années. Caché aussi. Sinon il y a Herzog que je trouve fascinant, surtout ses documentaires.

Il y a le film Cameraperson. C'est un film qui hante aussi. Et il y a tellement de place pour le spectateur. J'adore ce genre de film où il y a de la place pour le spectateur. Il y a de la place à l'interprétation, il y a des moments de poésie, des archives et de la musique un peu étrange....

Je suis retournée voir le Sacrifice de Tarkovski. C'est un film qui m'a tellement marqué. Sinon Stalker est un des films de ma vie. Un autre film qui m'a vraiment donné le goût de faire du documentaire est Baraka. Le montage parallèle entre le poussin et les hommes à Tokyo... wow!

Sinon, j'ai bien aimé Rachel Getting Married de Jonathan Demme. C'est tourné comme un docu. J'aime aussi les caracther studies, comme The Squid and the Whale. Des films qui ont ce caractère-là, personnels, qui sont tournés avec une base documentaire, m'interpellent beaucoup.

Kieslowski aussi. Bleu, Blanc, Rouge... La double vie de Véronique aussi. Tu es tellement proche d'un personnage, tu as presque l'impression que c'est un docu. J'avais vu le Décalogue et j'avais vraiment aimé ça. J'adore ses univers colorés, avec ses plans toujours serrés sur les visages. »

Film du jour: À l'ouest de Pluton

Avec le retour prochain des Rendez-vous, l'envie est grande de se replonger dans les films québécois. Pourquoi ne pas commencer avec le très bon À l'ouest de Pluton de Myriam Verreault et Henry Bernardet, qui fête cette année déjà son 10e anniversaire? Voilà un rare long métrage pour adolescent qui est à la fois drôle et réaliste. Un souffle d'oxygène dans un genre malmené et qui rappelle que l'authenticité est parfois le meilleur moyen de créer quelque chose de vraiment marquant. ***1/2

samedi 17 février 2018

Sorties au cinéma: La part du diable, Black Panther, All You Can Eat Buddha, Black Panther, Les faux tatouages, Early Man, Poop Talk

Le cinéma québécois est à l'honneur cette semaine au sein des sorties au cinéma...

La part du diable: Cette suite spirituelle de La mémoire des anges du même Luc Bourdon utilise cette fois une quantité phénoménale d'archives de l'ONF des années 70 afin de créer un documentaire étonnant, sans voix off contraignante. C'est à la fois un tour de force cinématographique et un mémento précieux sur l'histoire et le Québec à la croisée des chemins. ***1/2

All You Can Eat Bouddha: Voilà un premier long métrage bizarroïde de Ian Lagarde, qui puise aux eaux de Lynch et de Bunuel dans sa façon de traiter avec satire du capitalisme. Le propos peut paraître mince, mais il est compensé par une forte démarche artistique, notamment sur le son. ***

Black Panther: Impossible de ne pas être fébrile devant cette rare superproduction de super-héros qui célèbre le talent noir devant et derrière la caméra. Si le récit ne casse absolument rien (tous les clichés de Marvel y sont), on ne peut qu'admirer son efficacité et sa façon de créer des liens entre la fiction et le réel. ***

Les faux tatouages: Cette oeuvre mélancolique sur la fin de la jeunesse permet au réalisateur Pascal Plante d’affûter son style (longs plans, goût pour les dialogues et la musique). S'il y a encore des maladresses, il faut avouer que la romance fonctionne plutôt bien et que les interprètes livrent de touchantes prestations. ***
Ma critique

Early Man: Sans égaler ses classiques Wallace & Gromit et Chicken Run, Nick Park offre une nouvelle animation charmante et divertissante, qui plaira à toute la famille à défaut de laisser des souvenirs impérissables. ***
Ma critique

Poop Talk: Un documentaire sur les excréments? Pourquoi pas. À condition évidemment qu'il soit intéressant et/ou drôle. Ce n'est pas le cas de cet effort d'Aaron N. Feldman qui multiplie les vains propos d'humoristes américains (comme Kumail Nanjiani). *1/2

Film du jour: Black Hollow Cage

Il y a quelque chose de vraiment fascinant dans le Black Hollow Cage de Sadrac Gonzalez, qui n'hésite pas à emprunter à Kubrick et à Cronenberg dans sa façon de décrire les malaises d'une famille recluse. Oui, il s'agit d'un exercice de style qui tourne parfois en rond, mais quelle mise en scène maîtrisée... et quel sens du détail! ***

vendredi 16 février 2018

Film du jour: Vendredi soir

Rarement un film aura été aussi érotique que Vendredi soir de Claire Denis. Pendant la moitié du long métrage, la plasticienne du cinéma français filme Paris, des embouteillages, des corps et une montée du plaisir, pratiquement sans parole. Pour laisser enfin libérer la tension par la suite lors de moments délicats, pudiques et sensuels qui évoquent le In the Mood for Love de Wong Kar-wai. Cela donne une oeuvre en apesanteur, belle et troublante à la fois, qui obsède allègrement. ****

jeudi 15 février 2018

Entrevue All You Can Eat Bouddha

L'énigmatique film québécois All You Can Eat Bouddha prend l'affiche demain. Pour l'occasion, voici mon entrevue réalisée avec son cinéaste Ian Lagarde dans le cadre de sa présentation au Festival du nouveau cinéma. Mon texte se trouve dans le journal Metro.

Film du jour: A Crude Awakening: The Oil Crash

Très intéressant documentaire sur l'or noir, A Crude Awakening: The Oil Crash s'apparente à un véritable film d'horreur avec ses propos terrifiants et son montage apocalyptique. Si l'on n'apprend rien de nouveau sur le sujet, la mécanique est suffisamment bien huilée pour conscientiser un peu n'importe qui. ***1/2

mercredi 14 février 2018

Film du jour: Man of Aran

Accusé d'avoir «fraudé» le réel avec ses escapades vers la fiction, Man of Aran n'en demeure pas moins une oeuvre virtuose de Robert Flaherty, qui confronte l'être humain à la nature. Le vrai est romancé pour donner un document éclatant de beauté et de rage, où un montage exceptionnel sublime ce qui arrive. Comme sortie de la St-Valentin, il n'y a pas mieux que de retomber en amour avec les grandes fresques importantes du septième art. À la Cinémathèque québécoise. ****1/2

mardi 13 février 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: Wonder, Paradise, Blade of the Immortal, All I See is You

De bons petits films sont disponibles cette semaine en format dvd et blu-ray...

Les affamés: En temps normal, la meilleure sortie du jour serait cette création de zombies de Robin Aubert. Une oeuvre brillante et hilarante, parmi les meilleures de 2017. Mais comme Netflix a décidé de prendre le monopole sur sa distribution vidéo, on ne pourra pas y avoir accès sans s'abonner. De quoi priver des milliers et des millions de gens (ceux-là même dont les impôts ont été déterminants dans sa concoction) qui ne veulent rien savoir de cette forme de capitalisme sauvage, qui préfèrent encore leur film dans un format physique, avec la réelle qualité d'image et de son, et des suppléments. Cela veut aussi dire qu'une fois qu'il ne sera plus dans leur catalogue, le long métrage ne pourra plus être vu... ***1/2 (pour le film)

Wonder: On rit et on pleure devant cette production rassembleuse de la part de Stephen Chbosky, qui rappelle les vertus de la famille et de la différence. C'est parfaitement prévisible, sirupeux à ses heures... mais drôlement efficace. ***

Paradise: Le vénérable cinéaste russe Andreï Kontchalovski s'attaque à la Seconde Guerre mondiale avec cet opus techniquement éblouissant, mais dont les ramifications ne manquent pas de susciter des réflexions sur la façon de reproduire cette horreur à l'écran. ***

Blade of the Immortal: Enfin un Takashi Miike recommandable! Si l'histoire y est simpliste et répétitive, son immense soin apporté à la photographie force l'admiration. Puis il y a sa traditionnelle violence, qui en met encore une fois plein la vue. ***

All I See is You: Débutant sur des chapeaux de roues, ce suspense romanesque de la part de Marc Forster ne tarde pas à cumuler les fautes de goût et de se retrouver dans le décors. Il y avait pourtant le potentiel à mieux. **

Film du jour: Farrebique ou les quatre saisons

Réalisé en 1946, Farrebique ou les quatre saisons est un impressionnant essai de la part de Georges Roquier. Pendant une année complète, le réalisateur a suivi une famille de paysans et le résultat est à couper le souffle. Documentaire qui épouse la forme de la fiction (avec un travail similaire sur le montage et la musique), l'effort captive allègrement, se voulant à la fois un important témoignage ethnographique et un poème d'une beauté sidérale. Rarement la nature aura été captée d'une façon aussi merveilleuse.  À la Cinémathèque québécoise. ****1/2

lundi 12 février 2018

Film du jour: (500) Days of Summer

La Saint-Valentin arrive à grand pas. Pour l'occasion, pourquoi ne pas revoir l'excellent (500) Days of Summer de Marc Webb? Il s'agit de la romance idéale, drôle, mélancolique et enchantée, où les performances délectables rivalisent avec les parfaits choix musicaux. Il est impossible d'y résister, et le long métrage possède cette sincérité rare qui lui permet de devancer la plupart de ses rivaux. ****

dimanche 11 février 2018

Les films préférés de... Guillaume Lambert

Très actif à la télévision, Guillaume Lambert a également fait sa marque dans le court métrage, avant de réaliser, scénariser et tenir la vedette de son premier film Les scènes fortuites. Je l'ai rencontré pour l'occasion (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Je m'intéresse beaucoup à l'âge d'or de la télévision qui s'opère en ce moment aux États-Unis. Je trouve qu'il y a un paquet de séries qui réinvente la façon d'écrire la comédie, le format. Ça m'intéresse. Quand je suis allé à Sundance avec Toutes des connes, j'ai découvert plein de films qui m'ont ouvert les yeux sur la façon de faire le cinéma. Des façons très simples, de juste filmer un protagoniste. Le portrait m'intéresse beaucoup. 

Sinon, il y a les premiers films de Noah Baumbach, Lady Bird de Greta Gerwig, Magnolia de Paul Thomas Anderson, Happiness de Todd Solondz. Je ne suis fidèle à aucun cinéaste. Je papillonne. Des fois, je ne me rappelle pas qui a fait quoi... Là j'ai du rattrapage à faire. J'aime beaucoup les comédies un peu bizarres comme Toni Erdmann et The Square. Ce ton-là entre le drame et la comédie me parle beaucoup. »

Film du jour: Arthur et les Minimoys

Présenté aujourd'hui à la Cinémathèque québécoise, Arthur et les Minimoys est un dessin animé divertissant mais très conventionnel de la part de Luc Besson, qui est décuplé en trois films inspirés de de populaires livres. Le premier volet, le plus supportable, ne manque pas d'humour et d'aventure pour plaire à toute la famille. Il y manque cependant la profondeur, l'émotion et les surprises qui font souvent toute la différence. **1/2

samedi 10 février 2018

Sorties au cinéma: Certains de mes amis, La confession, Lola Pater, Prendre le large, Ouvrir la voix, Film Stars Don't Die in Liverpool, The 15: 10 to Paris, Fake Blood

Dans l'ombre de Fifty Shades Freed (que l'on va rattraper en blu-ray) se dressent plusieurs petits films qui méritent le détour.

Certains de mes amis: Catherine Martin revient au documentaire avec cet essai fécond et chaleureux sur l'art, qui se veut un véritable autoportrait de sa propre démarche créatrice. On ne voudra pas manquer ça sur grand écran. ***1/2

La confession: Cette adaptation du roman qui a donné l'excellent film Léon Morin, prêtre confronte à nouveau religion et érotisme. S'il n'y a rien pour écrire à sa mère, la construction de Nicolas Boukhrief est sobre et l'interprétation appropriée. ***

Lola Pater: Fanny Ardant crève l'écran dans ce nouveau long métrage de Nadir Moknèche (Délice Paloma), éclipsant même le script un peu brouillon qui aurait mérité d'être plus affûté. ***

Prendre le large: Ce drame social sur la mondialisation et les nouveaux départs permet à la lumineuse Sandre Bonnaire de briller. Dommage que la démarche de Gaël Morel manque un peu de finition (ce n'est pas les Dardenne) et que sa finale soit ratée. ***

Ouvrir la voix: Enfin un documentaire qui donne toute la place aux femmes noires afin de mieux connaître leur réalité! Malgré ses bonnes intentions, l'effort d'Amandine Gay s'avère verbeux, répétitif et beaucoup trop long. **1/2

Film Stars Don't Die: Un film sur l'actrice Gloria Grahame se devait d'être fait. Mais pas nécessairement celui de Paul McGuigan qui se perd dans l'anecdote. Au moins, il y a Annette Bening, plutôt convaincante dans le rôle principal. **1/2

The 15: 10 to Paris: En invitant le réel dans le cinéma, Clint Eastwood en oublie son sujet passionnant (un attentat avorté dans un train) pour se concentrer sur ses thèmes fétiches que sont l'héroïsme, le patriotisme et l'amitié. Il signe du coup sa pire création depuis belle lurette. **

Fake Blood: Cette démonstration de Rob Grant qui brouille la frontière entre documentaire et fiction suit un réalisateur de longs métrages horrifiques qui constate que la violence au cinéma affecte sérieusement des gens. Un constat appréciable au sein d'une production bien quelconque. **

Film du jour: 5150, rue des Ormes

Sans être aussi saisissante que les 7 jours du talion de Podz, 5150, rue des Ormes d'Éric Tessier demeure une satisfaisante adaptation du roman de Patrick Senécal. Plus que pour l'intrigue prévisible, ce sont les moments de tension et d'humour que l'on retient, et l'interprétation d'ensemble de tous les personnages, principalement celle de l'inquiétant Normand D'Amour. ***

vendredi 9 février 2018

Entrevue Certains de mes amis

Avec le très beau Certains de mes amis, la cinéaste Catherine Martin retourne au documentaire en gardant son style bien à elle. Je l'ai rencontrée dans les derniers jours et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Young Törless

Oubliez 1:54 et compagnie. L'ultime film sur l'intimidation est certainement Young Törless de Volker Schlondorff, qui traite à la fois des troubles de la jeunesse et, symboliquement, de l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. L'approche froide et cérébrale mérite qu'on s'y investisse, surtout que la mise en scène et l'interprétation est véritablement de haut calibre. ****

jeudi 8 février 2018

Film du jour: Monty Python and the Holy Grail

On arrête tout pour aller s'enfermer dans une salle de cinéma afin de voir sur grand écran le classique Monty Python and the Holy Grail, qui est présenté aujourd'hui dans quelques Cineplex du Québec. Rarement aura-t-on autant rit devant un film. En plus de délirer pendant 90 minutes, le groupe culte présente une horde de situations désopilantes, des dialogues brillants et le lapin le plus hallucinant de l'histoire du cinéma. C'est forcément un peu inégal, mais ce sera un plaisir impossible à oublier. ****

mercredi 7 février 2018

Film du jour: Shaun of the Dead

Ce sera le délire dans les quelques salles de Cineplex où sera projeté aujourd'hui Shaun of the Dead. Avec ce film culte, Edgar Wright a donné un nouveau souffle au long métrage de zombies, le rendant à la fois hilarant et terriblement efficace. 14 années se sont peut-être écoulées depuis sa sortie, mais l'effet est toujours aussi divertissant et diablement intelligent. ***1/2

mardi 6 février 2018

Nouveautés Blu-ray/DVD Pieds nus dans l'aube, Last Flag Flying, Suburbicon, Innocent, Woody Woodpecker

Le cinéma québécois prend ses aises cette semaine au niveau des sorties à la maison.

Pieds nus dans l'aube: Francis Leclerc adapte avec soin le mythique roman de son père Félix. Lisse, le résultat n'en demeure pas moins sincère et bien interprété. ***
Last Flag Flying: Richard Linklater convie ses excellents comédiens dans un drame doux-amer un peu mou et patriotique par moments. ***

Suburbicon: George Clooney peine à insuffler de la vie à un vieux script des frères Coen. L'ensemble tombe rapidement à plat, ce qui est surprenant devant la qualité du sujet et de la distribution. **

Innocent: Cette comédie de Marc-André Lavoie qui est disponible en vidéo sur demande permet à Emmanuel Bilodeau de s'éclater. Tant mieux pour lui, car l'ensemble est loin d'être reluisant. **

Woody Woodpecker: Qui a vraiment le goût de voir un des plus grands héros d'enfance dans un film formaté au possible, qui mélange animation et prise de vues réelle? Personne. Et c'est normal avec quelque chose d'aussi ennuyant. *1/2

Film du jour: 95 Miles to Go

Mis à part Spinal Tap, n'y a pratiquement rien de moins intéressant que des pseudo documentaires qui suivent des artistes en spectacles. C'est le cas de 95 Miles to Go de Tom Caltabiano qui filme inlassablement l'humoriste Ray Romano. Ce dernier, hilarant, ne s'en laisse pas imposer. Mais l'ensemble est tellement bancal et mal foutu qu'on n'en retire absolument rien d'inédit... ou d'intéressant. **

lundi 5 février 2018

Film du jour: Moulin Rouge

Toute la semaine, Cineplex a l'excellente idée de présenter dans certaines de ses salles de «vieux films». Le plus nécessaire à voir sur grand écran est certainement Moulin Rouge, ce triomphe incontestable de Baz Luhrmann qui en met plein la vue et les oreilles. Sa virtuosité technique est telle qu'on pardonne plus facilement sa romance extrêmement kitsch. Le revoir 17 ans après sa sortie, c'est regretter comment ce si talentueux cinéaste n'a pratiquement plus rien fait de bon après. On y retourne avec le même plaisir, ce même frisson qui colle à la peau. ****

dimanche 4 février 2018

Les films préférés de... Alex Roe

Aperçu dans The Calling, Sniper: Legacy et The 5th Wave, l'acteur britannique Alex Roe a tenu des rôles principaux dans Rings et Forever My Girl. C'est d'ailleurs pour ce dernier film que j'ai pu m'entretenir avec lui (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses longs métrages préférés. Voici sa réponse...

« C'est une question difficile à répondre. J'aime les films où il y a de grandes performances d'acteurs, comme Mean Streets et Butch Cassidy and the Sundance Kid. Dans les films plus récents, il y a Michael Fassbender qui m'a jeté par terre dans Hunger. En tant qu'amateur de films romantiques, je dirais le diptyque Before Sunrise et Before Sunset. Et mon film de Noël préféré est Elf. » 

Film du jour: WarGames

WarGames de John Badham fête cette année son 35e aniversaire. Sans être un classique en tant que tel, le film a marqué les années 80 par sa façon de s'amuser avec le climat politique et de jouer avec les nouvelles technologies. Fidèle à ses habitudes (à cette époque-là), Matthew Broderick crève l'écran et on s'amuse beaucoup en sa compagnie. À revoir aujourd'hui sur grands écrans, gracieuseté de Cineplex. ***1/2

samedi 3 février 2018

Sorties au cinéma: Manic, Alias Maria, 24 Davids, Winchester, L'insulte, In the Fade

Des oeuvres de plusieurs endroits sur la planète prennent l'affiche cette semaine dans les salles québécoises.

Manic: C'est un fascinant documentaire familial que propose la talentueuse Kalina Bertin, dont la quête d'un père absent l'éclaira sur la condition de son frère et de sa soeur. Plein de thèmes importants - maladie mentale, identité, etc. - y sont abordés au détour d'une création bouleversante, dont la mise en scène alterne habilement entre le passé et le présent. Le tout s'articule autour de vidéos maisons, dans la tradition de l'inoubliable Tarnation. Voilà un voyage à vivre. ***1/2

Alias Maria: Enfin, on peut voir ce drame de José Luis Rugeles qui a été présenté à Cannes en 2015! L'attente en a valu la peine, car son histoire enlevante - l'impossibilité de combattants colombiens à garder leurs enfants - est en osmose avec une mise en scène frontale. Oui, il y a de l'errance à mi-chemin. Mais on ne pourra toutefois jamais accuser les acteurs de ne pas se livrer corps et âme. Jusqu'à cette conclusion implacable, qui ne s'oubliera pas de sitôt. ***

24 Davids: Titre d'ouverture des derniers RIDM, ce documentaire global sur la pensée permet à la réalisatrice Céline Baril de s'entretenir avec une vingtaine de personnes de différents continents. Malgré son éparpillement et sa trop longue durée, l'ensemble captive avec ses sujets qui sont loin d'être banaux. ***

Winchester: Les frères Spiering font oublier Jigsaw avec un nouveau suspense horrifique qui est à la fois stupide/efficace avec tous ses clichés et songé/métaphorique dans sa façon de critiquer les armes à feu. De quoi se rallier les différents amateurs du genre... ou se mettre tout le monde à dos! ***

L'insulte: Retenu aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, ce nouveau long métrage de Ziad Doueiri (L'attaque) offre un retentissant procès pour montrer au grand jour le malaise qui peut exister entre la population catholique et palestinienne en sol libanais. Le sujet extrêmement important et le jeu vigoureux des interprètes ne font pas oublier le traitement simpliste et didactique. Même la mise en scène de type hollywoodienne abuse d'effets douteux et d'une trame sonore sans attrait. **1/2

In the Fade: On n'a plus eu de nouvelles de Fatih Akin depuis dix ans (ses films ne sortaient pas ici). Le voici de retour avec cette oeuvre récompensée d'un Golden Globe, qui a également permis à Diane Kruger de mettre la main sur le prix d'interprétation à Cannes. Cela dit, on a beau louanger sa présence et se dire que l'effort ne manque pas de thèmes fédérateurs, le résultat n'est pas toujours convaincant. On manipule tellement le spectateur dans ses plus bas instincts que cela révèle de la mauvaise foi. **1/2

Film du jour: Hot Fuzz

Présenté aujourd'hui dans quelques salles Cineplex, Hot Fuzz est un des délires les plus jouissifs d'Edgar Wright. Une comédie d'action qui se moque de tous les films policiers avec une efficacité incroyable. Deux heures de rires et d'explosions qui ne laissent peut-être pas de souvenirs incroyables mais dont il est impossible de s'ennuyer une seule seconde. ***1/2

vendredi 2 février 2018

Entrevue Manic

À travers son passionnant documentaire Manic, la jeune réalisatrice Kalina Bertin parle de secrets de famille et de maladie mentale. Je me suis entretenu avec la talentueuse cinéaste et mon entrevue se trouve dans les pages du jour du journal Métro.

Film du jour: 35 rhums

Pour son magnifique 35 rhums, Claire Denis s'inspire du cinéma d'Ozu, traitant avec doigté des liens familiaux et de la solitude. Comme toujours dans son art, l'humanité est au centre de ses préoccupations, nécessitant une direction d'acteurs impeccable. C'est évidement le cas, alors que les personnages évoluent dans des zones délimitées par de riches métaphores (le train). ****

jeudi 1 février 2018

Film du jour: Julie en juillet

C'est un ensoleillant road-movie que propose Fatih Akin avec Julie en juillet, qui se déroule entre l'Allemagne et la Turquie. Construit comme une bande dessinée, le récit éclaté suit les escapades de deux jeunes gens en quête d'amour. L'aventure folle, folle, folle qu'ils vivront ne marquera peut-être pas longtemps nos esprits, mais elle s'avère charmante tout plein. ***