mercredi 30 novembre 2011

Plateau de tournage: L'affaire Dumont


La semaine dernière je me suis rendu sur le plateau de tournage de L'affaire Dumont, le nouveau de Podz qui raconte l'histoire vraie de Michel Dumont (qui sera interprété par Marc-André Grondin), un homme accusé à tort d'agression sexuelle.

Mes entrevues avec le réalisateur, la productrice, les principaux comédiens et les personnes qui ont véritablement vécu ce drame se trouvent ICI.

Film du jour: Elle s'appelait Sarah


Nouveau film abordant les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, Elle s'appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenner est nettement plus potable que le récent et indigeste La rafle. Le récit n'est pas que manipulateur, mais tendre et émouvant, avec une magnifique Kristin Scott Thomas à sa tête et une très belle trame sonore de Max Richter. Reste qu'en rappelant toujours la même Histoire, il est normal d'avoir déjà tout vu des centaines de fois. Mais bon, peut-être que tout cela n'est qu'une question de renforcement. ***

mardi 29 novembre 2011

DVD : Future, Animation Express 2, Art of Getting By, Our Idiot Brother, One Day, Balcon sur la mer, Another Earth, 30 Minutes or Less, Sur le rythme


Mardi est déjà de retour et avec lui, son lot de nouveautés en format DVD et Blu-ray.

Parmi tous les nouveaux produits, le titre le plus intéressant du lot est certainement The Future de Miranda July, une fabuleuse comédie dramatique décalée et parfois absurde sur deux jeunes adultes qui décident, d'ici les 30 prochains jours, de vivre pleinement et autrement leur existence. Un de ces petits bijoux du cinéma américain indépendant.

Après un très bon premier volet, l'ONF récidive avec Animation Express 2, une compilation de courts et de moyens métrages animés. Le cadeau de Noël idéal pour quiconque s'intéresse de près ou de loin aux nouvelles technologies ou seulement aux belles petites histoires.

L'amour a le dernier mot dans The Art of Getting By de Gavin Wiesen, le récit drôle et attendrissant d'un adolescent qui se laisse amadouer par une fille. Le film parfait à sortir pendant le secondaire, et non tous les Twilight de ce monde.

Comédie simple mais efficace comportant une distribution en or, Our Idiot Brother de Jesse Peretz fait amplement sourire. Comment peut-il en être autrement lorsqu'il est question d'un frère qui détruit malencontreusement l'existence de ses soeurs?

One Day de Lone Scherfig est une romance sucrée et appuyée sur deux jeunes gens qui se retrouvent le même jour pendant plusieurs années. Une prémisse usée qui finit toutefois par fonctionner! La bonne humeur y est presque continuelle et le couple en place (Anna Hathaway et Jim Sturgess) séduit allègrement.

Effort brouillon et inutilement complexe sur la guerre d'Algérie et les souvenirs brouillés, Un balcon sur la mer de Nicole Garcia n'intéresse qu'à moitié malgré des performances justes de Jean Dujardin et de Marie-Josée Croze.

Essai prétentieux qui porte principalement sur le sentiment de culpabilité d'une fille envers un homme réservé, Another Earth de Mike Cahill aimerait tellement être la dernière saveur du moment qu'il rate l'occasion de séduire. Un peu plus de vie n'aurait sûrement pas fait de tort.

Grosse farce stupide et vulgaire sur un homme qui est contraint de cambrioler une banque, 30 Minutes or Less de Ruben Fleischer fait difficilement rire. Les gags tombent trop souvent à l'eau et les comédiens nagent dans les stéréotypes les plus élémentaires.

Reprenant l'éternel cliché de la danseuse qui cherche à s'affranchir de ses parents en flirtant avec un «mauvais garçon» qui ne l'est pas tant que ça, Sur le rythme de Charles-Olivier Michaud comporte une belle réalisation et de talentueux acteurs, mais surtout un synopsis bête à pleurer et des dialogues profondément idiots et moralisateurs.

Film du jour: Tous les soleils


L'avantage du cinéma maison, c'est de pouvoir rattraper tout ce qui a été manqué en salle. Comme Tous les soleils de Philippe Claudel par exemple qui n'avait pas l'air très intéressant. Pourtant, au contraire, il est difficile de résister à ce professeur célibataire qui veut le meilleur pour sa fille adolescente et son frère politiquement engagé. Le ton est rafraîchissant, les comédiens excellents, et si le traitement parfaitement prévisible ne fait pas de vagues et que la finale finit par décevoir, l'humour qui en ressort fait amplement sourire. Comme quoi il faut aller plus loin qu'une vague pochette laide et une prémisse qui ne laissait rien présager de bon. ***1/2

lundi 28 novembre 2011

R.I.P. Ken Russell


L'enfant terrible du cinéma fantastique est mort. Le cinéaste britannique Ken Russell est décédé ce dimanche 27 novembre à l'âge de 84 ans. Créateur de nombreux films déroutants qui sont parfois difficiles à trouver de ce côté de l'Atlantique, le réalisateur était un maître dans la façon d'innover et de scandaliser son public.

En attendant de revoir Altered States et The Devils, voici mon entretien réalisé avec le metteur en scène lors de son passage au Festival Fantasia à l'été 2010.

Film du jour: Spy Kids 1, 2, 3


En attendant le quatrième volet qui sort en DVD et en Blu-ray demain, cela donnait une raison de passer à travers les trois premières aventures de Spy Kids, le projet pour enfants de Robert Rodriguez qui s'amuse comme un petit fou. Dès le premier tome, cette famille d'espions se révèle au grand jour, avec joie et délectation. Ils sont transportés sur une île peuplée de créatures étranges lors du second tour de piste, et dans un jeu vidéo par la suite, alors que la grosse action omniprésente a finalement pris le dessus sur le charme du début. Reste que pour divertir petits et grands, il s'agit du projet rêvé, qui répondra à coup sûr aux fantasmes des jeunes garçons. ***1/2, ***, **1/2

dimanche 27 novembre 2011

Les 10 plus belles actrices de 40 ans


C'est dimanche et c'est le temps de relaxer avec une petite galerie de photographies sans prétention sur dix des plus jolies actrices qui sont dans la quarantaine.

Le tour d'horizon commence à l'instant.

Et vous, quelles sont vos préférences?

Film du jour: Confessions of a Dangerous Mind


Dès sa première réalisation Confessions of a Dangerous Mind, George Clooney exprimait déjà son amour pour les médias, les jeux de coulisse et les chroniques historiques. Cette histoire vraie plus grande que nature sur un animateur de jeux qui serait également un agent de la CIA n'est pas sans faute, mais elle est relevée par la performance truculente de Sam Rockwell et la réalisation trépidante de Clooney. Une belle entrée en matière qui n'annonçait que de grandes choses à venir. ***1/2

samedi 26 novembre 2011

Entrevue: Inside Lara Roxx


Touchant documentaire sur les malchances de l'existence, le documentaire Inside Lara Roxx raconte les déboires d'une femme qui a contracté le VIH après avoir joué dans un film pornographique.

Je me suis entretenu avec la réalisatrice de l'essai, Mia Donovan, ainsi qu'avec l’actrice Lara Roxx.

Mon entrevue se trouve ICI.

Film du jour: Préparez vos mouchoirs


Continuant dans la veine de Les valseuses en embrassant des thèmes légèrement plus adultes et sérieux, Bertrand Blier revient avec Préparez vos mouchoirs, une désopilante comédie de moeurs où deux hommes (Gérard Depardieu et Patrick Dewaere) font l'impossible pour qu'une femme (Carole Laure) retrouve sa joie de vivre. L'essai drôle et spirituel emprunte différents chemins pour décontenancer les valeurs du spectateur, surtout dans la seconde partie qu'il ne faut pas nécessairement prendre au pied de la lettre. Un autre classique français de l'humour bien retroussé. ****

vendredi 25 novembre 2011

The Descendants, The Muppets, Notre jour viendra, Inside Lara Roxx, Hugo, Arthur Christmas


Les films pour toute la famille abondent cette semaine où les congés se multiplient, du moins aux États-Unis.

Le premier titre à voir absolument est The Descendants d'Alexander Payne, cette succulente comédie dramatique où une famille part à la recherche de l'amant de maman. Un feel good movie où l'on rit et l'on pleure beaucoup, avec à sa tête un superbe George Clooney.

Le charme opère également à plein régime dans The Muppets de James Bobin qui rappelle que les célèbres marionnettes peuvent encore séduire. Le mélange de chansons, de danse et de numéros hilarants se succèdent au tournant et ce, malgré un rythme parfois défaillant. L'antidépresseur par excellence pour mettre un sourire sur le visage.

En reprenant l'esprit libre et inclassable de Bertrand Blier (et surtout de Les valseuses), Romain Gavras (le fils de Costa) offre avec Notre jour viendra un premier long métrage iconoclaste à l'esprit punk qui suit les aventures improbables de deux roux en colère. Peu importe que la mécanique s’apparente parfois plus à l'exercice de style, la performance forte en bouche de Vincent Cassel et les situations désespérées font rire aux larmes, surtout dans la première partie de l'ouvrage.

Documentaire touchant portant sur une ancienne actrice de films pornos qui a contracté le VIH, Inside Lara Roxx de Mia Donovan ressemble à un journal intime qui plonge dans l'univers immédiat et parfois cauchemardesque de la jeune demoiselle. Ce qui en ressort effraye et ébranle à la fois.

Hugo est un condensé de tout l'amour que porte Martin Scorsese envers le cinéma. Un hommage qui tourne parfois à vide, mais qui séduit par sa fantastique utilisation d'effets en 3D et qui émeut par endroits, surtout lorsqu'il pige dans les archives du septième art. Mais dans l'ensemble, le tout aurait dû être encore plus inoubliable.

Le seul véritable faux pas de la semaine est Arthur Christmas de Sarah Smith et Barry Cook, une animation pas très jolies à regarder et extrêmement répétitive sur les frasques du fils du Père Noël. Cela aurait fait un sympathique court métrage de 15 minutes, mais à force d'allonger la sauce, l'on perd les enfants et les parents.

Film du jour: Les valseuses


Film le plus populaire de Bertrand Blier, Les valseuses (1974) est également son effort le plus libre à ce jour. Rarement le désir de transgresser les règles aura été aussi présent que dans cette quête absurde de deux hommes qui cherchent à «satisfaire» les gens qu'ils rencontrent. Une belle oeuvre singulière, drôle et décalée, qui prend toujours de l'expansion à chaque nouvelle écoute. Les comédiens, tous excellents, sont portés par le duo inoubliable composé de Gérard Depardieu et du regretté Patrick Dewaere. Culte, tout simplement. ****

jeudi 24 novembre 2011

Film du jour: Dans Paris


Pratiquement introuvable au Québec, Dans Paris de Christophe Honoré pose déjà les jalons de Les chansons d'amour: une obsession pour la Nouvelle Vague, des héros qui cherchent la quiétude en détruisant malheureusement les gens autours d'eux, un spleen qui semble sans fin, des choix sonore incroyables d'Alex Beaupain et même ici une chanson inoubliable, qui fait de Romain Duris un des héros les plus romantiques de la dernière décennie. Sans doute que le cinéaste a mis beaucoup d'eau dans son vin depuis son beaucoup plus dérangeant Ma mère, mais sa façon de filmer est toujours empreinte d'un amour sincère envers le septième art. ***1/2

mercredi 23 novembre 2011

Film du jour: The Hole


Symbiose incroyable entre une vision apocalyptique déprimante et mélancolique de la fin du monde et une comédie musicale absurde et légère, The Hole que le grand Tsai Ming-liang a réalisé en 1998 mélange les émotions avec beaucoup de maestria, captivant avec son histoire plutôt mince d'un homme qui passe son temps à observer sa voisine du dessous grâce à un immense trou qui sépare leur appartement. Le résultat, d'une lenteur pleinement assumée et complètement poétique, fait sourire tout en donnant le goût de ne pas s'isoler dans son coin. ****

mardi 22 novembre 2011

DVD: Shock Doctrine, Super 8, A Better Life, Starbuck, Devil's Double, Spy Kids 4, Robber, Les petits ruisseaux, Conan the Barbarian, Nutcracker 3D


Les nouveaux films qui sont disponibles en format DVD et Blu-ray sont nombreux, mais lesquels valent le détour? Petit tour d'horizon.

À coup sûr le documentaire Shock Doctrine de Michael Winterbottom et Mat Whitecross qui expose l'émergence du capitalisme sauvage dans la récente histoire. Un essai important et nécessaire, qui va beaucoup plus loin que les chemins amplement balisés.

Il faudra également jeter un coup d'oeil à Super 8 de J.J. Abrams, une des superproductions américaines les plus originales de 2011. Un superbe hommage au cinéma de Steven Spielberg, qui tend à laisser toute la place à l'histoire et non aux effets spéciaux.

Film le plus sérieux du réalisateur Chris Weitz (qui a offert le second Twilight), A Better Life raconte le sacrifice d'un immigrant pour offrir ce qu'il y a de mieux à son fils. Les ficelles sont grosses, mais on adhère néanmoins, surtout grâce à la performance des comédiens.

Énorme succès au box office québécois, Starbuck de Ken Scott est une comédie juste et efficace sur la paternité. Rien d'inoubliable au menu, mais Patrick Huard s'avère en belle forme.

Le cinéaste Lee Tamahori cherche à secouer sa carrière avec The Devil's Double, un exercice de style qui porte sur le double d'un des fils de Saddam Hussein. À la fois vide et spectaculaire, avec un impressionnant Dominic Cooper dans le rôle titre.

Bien que ce soit toujours un peu du pareil au même, Spy Kids 4 de Robert Rodriguez arrive à faire rire les enfants avec ses nombreux gadgets et ses situations extravagantes. Un peu moins de farces de vomi aurait tout de même été apprécié.

Sorte de Cours Lola Cours où il ne s'y passe presque rien, The Robber de Benjamin Heisenberg présente le cas d'un marathonien qui est spécialisé dans le vol de banque. Un exposé en demi-teinte, loin d'être complet mais pas dénué d'intérêt non plus.

Filmant l'amour chez les personnes du 3e âge, Les petits ruisseaux de Pascal Rabaté prend son temps avant d'aboutir à quelque chose de drôle ou de concret. En attendant, il y a toujours de beaux personnages pour mettre de bonne humeur.

Variation décevante sur Conan the Barbarian, le récit qu'en a tiré Marcus Nispel amuse les 15 premières minutes avant d'ennuyer par la suite. De quoi décrocher assez rapidement et se retourner vers la version originale.

Casse-Noisette à la sauce 3D? Eh oui, un certain Andrei Konchalovsky a tenté l'expérience, très regrettable, qui fera peur aux enfants sans jamais aller au bout de sa noirceur et ainsi séduire les adultes. En résulte donc une oeuvre maudite et bâclée, qui aurait mérité une meilleure vision d'ensemble.

La peau que j'habite, Happy Feet Two, Une vie meilleure, Twilight: Breaking Dawn: Part 1


C'est le moment de rattraper le temps perdu avec les traditionnelles sorties en salles...

Bien que mineur, tiré par les cheveux et se terminant en queue de poisson, La peau que j'habite montre un Pedro Almodovar au sommet de son art dans sa façon de mettre en scène et de diriger ses acteurs. Antonio Banderas y est d'ailleurs brillant et angoissant dans le rôle d'un savant qui cherche à restaurer l'image de sa jeune fille. Un exercice de style efficace mais ultimement vide, qui ne possède pas le panache des précédentes offrandes du créateur. Sauf que voir le tout avec le public de Cinémagique, cela n'a pas de prix.

Ayant profondément détesté l'original, la surprise est grande d'aimer la suite de Happy Feet, toujours réalisée par George Miller. C'est pourtant le cas avec ce récit mieux calibré, drôle et trépidant, qui compense ses chansons inégales par un surplus de bonne humeur et de personnages savoureux.

Cédric Kahn s'essaye au long métrage à saveur sociale avec Une vie meilleure, un drame réaliste sur un homme qui s'endette en voulant réaliser son rêve. L'essai implacable et très bien défendu (Guillaume Canet trouve un de ses meilleurs rôles en carrière) finit peut-être par être invraisemblable, mais il sait comment tenir en haleine tout en divertissant.

C'est également le cas de Twilight: Breaking Dawn: Part 1, l'avant-dernière production du vampire le plus populaire du 21e siècle qui se fera passer la bague au doigt! En acceptant les conventions liées au genre (des dialogues parfois bêtes à pleurer, des acteurs très inégaux, de grosses morales appuyées), il est possible de s'amuser avec ces nombreux clins d'oeil en coin et ces spectaculaires scènes de combat. Surtout que la réalisation, gracieuseté de Bill Condon, n'aura jamais été aussi assurée.

Film du jour: The Bad Seed


Après une relâche de quelques jours, la chronique «Film du jour» est de retour avec The Bad Seed, un suspense psychologique que Melvyn LeRoy a réalisé en 1956 sur les intentions meurtrières d'une fillette! Bien que le long métrage ait beaucoup vieilli et que sa fibre mélodramatique et «au théâtre ce soir» joue contre lui (surtout lors de la finale politiquement correcte), l'ambiance développée rend rapidement mal à l'aise, alors que la performance de toutes les comédiennes sont digne de mention. Alors pourquoi pas? ***

jeudi 17 novembre 2011

Film du jour: La double vie de Véronique


Séparé en deux parties distinctes, La double vie de Véronique est un autre récit touché par la grâce de Krzysztof Kieslowski. Le premier tronçon qui rappelle étrangement Black Swan (à moins que ça soit le contraire, notre film en question a été réalisé en 1991) parle de l'obsession d'une femme habitant la Pologne pour le chant. La seconde qui se déroule en France suit une autre femme (la même? sa soeur? une réincarnation? quelqu'un lui ressemble beaucoup?) qui passe son temps à fuir, ayant l'impression qu'elle n'est pas seule dans l'univers. Une grande fresque fascinante et déroutante qui séduit largement avec ses grands moments de cinéma, sa façon d'aborder le destin et de montrer la vibrante Irène Jacob dans ce qui est, facilement, son plus bel apport au septième art. ****1/2

mercredi 16 novembre 2011

Clint Eastwood, l’intouchable


Il y a un phénomène de plus en plus répandu au sein des critiques de cinéma (et sûrement de musique, de théâtre...). À moins que ce soit la norme depuis toujours. À force de tellement aimer, admirer et mettre sur un piédestal des auteurs, il y a un risque de verser dans la subjectivé pur et dur. N’importe quel cinéaste peut commettre des erreurs, c’est tout à fait normal. Mais le reconnaître est une autre paire de manche. Surtout de la part de certains critiques en qui c’est justement leur devoir.

L’exemple le plus récent est J. Edgar de Clint Eastwood, une œuvre très, très moyenne (la politesse a ses vertus) réalisée par un grand cinéaste. Étrangement, la plupart des critiques sont positives ou tempérées, sans jamais remettre en question le long métrage. C’était la même histoire sur le précédent Hereafter, toujours d’Eastwood. Oui, Dirty Harry a fait de très grandes œuvres, comme Unforgiven et Mystic River, mais il n’est plus l’ombre de ce qu’il était il y a à peine cinq ans. Pourquoi ne pas le dire ? L’écrire ? Pour ne pas se mettre à dos ses fervents admirateurs ?

C’était un peu la même chose à l’époque où Woody Allen (un autre intouchable) faisait des films plus ordinaires. Aucun artiste n’est parfait. Sauf peut-être Terrence Malick (mais ça c’est une autre histoire). S’il est normal d’avoir des attentes ou un certain a priori, il faut demeurer honnête envers soi-même et les autres. Sinon, comment expliquer ce lot de critiques élogieuses envers L’homme au bainChristophe Honoré s’est planté en voulant essayer autre chose ? Ou tous ces mots dithyrambiques pour le à peine potable remake de True Grit des frères Coen ?

Pourtant, si on a tendance à être très critique envers un Denys Arcand ou un Lars von Trier, ce n’est pas nécessairement le cas avec un Denis Villeneuve ou une Susanne Bier...

Très curieux de voir le sort réservé au dernier film de Pedro Almodovar qui prend l’affiche ce vendredi et qui est loin d’être son meilleur opus en carrière…

Film du jour: Cop Land


Film de flics à l'ancienne qui rappelle le style de Sidney Lumet, Cop Land de James Mangold est un long métrage sur le devoir et la corruption. Une prémisse classique pour un traitement solide et efficace qui comporte une distribution cinq étoiles. Autour d'Harvey Keitel, Ray Liotta et autres Robert De Niro se dresse un touchant Sylvester Stallone qui trouve facilement un de ses meilleurs rôles en carrière.
Critique

mardi 15 novembre 2011

DVD: Rock et Belles Oreilles, Pirates of the Caribbean: On Stranger Tides, Larry Crowne


Les sorties DVD et Blu-ray sont peu nombreuses cette semaine. Il y a néanmoins suffisamment de matériel pour patienter jusqu'à la semaine prochaine.

Besoin d'un cadeau de Noël à l'avance? Le groupe culte Rock et Belles Oreilles relance leur coffret de quatre disques en plus d'y rajouter leurs deux Bye Bye. Près de 20 heures de gags et de situations désopilantes pour rire encore et encore en compagnie d'une des formations québécoises les plus drôles des dernières décennies.

Quatrième volet d'une série en perte de vitesse, Pirates of the Caribbean: On Stranger Tides de Rob Marshall reprend la même formule, mélangeant aventure, action et humour. Rien de très nouveau sous le soleil, hormis le duo assez rigolo formé de Johnny Depp et Penelope Cruz. De la grosse formule qui fonctionne encore. Mais pendant combien de temps?

Tom Hanks réalise et tient la vedette de Larry Crowne, un récit sympathique mais moralisateur sur un homme qui décide de retourner à l'école pour se trouver un meilleur emploi. C'est là qu'il tombe amoureux de son professeur, interprété par Julia Roberts. S'il est possible de voir toutes les ficelles d'avance, le charme finit par opérer. Les comédiens sont bien agencés et les situations, douces et mignonnes.

Film du jour: Le vieux fusil


Excellent film français pratiquement introuvable, Le vieux fusil (1975) de Robert Enrico est un récit de vengeance se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale. Une sorte de Inglourious Basterds bien avant son temps où un homme décide de prendre les armes pour éliminer les barbares qui ont assassiné sa famille. Une histoire vraie violente mais émouvante, où le passé et le présent se répondent brillamment. Dans les rôles principaux, Philippe Noiret livre une autre grande performance, secondée par la toujours sublime Romy Schneider. À quand une réédition? ****

lundi 14 novembre 2011

Film du jour: La Dolce Vita


Après le Festival Cinemania, il est normal de revenir aux films plus «normaux» et de retrouver le chef-d'oeuvre de Fellini, La Dolce Vita, possiblement son opus le plus fascinant. C'est trois heures dans une montagne russe complètement imprévisible qui explore la décadence de l'Italie et du monde moderne, à travers une succession de superbes plateaux où le cinéaste livre le choix à son héros (délicieux Marcello Mastrioanni) de confronter amours, famille, religion, aspirations et alouette, laissant toujours le choix à l'être humain de toucher le bonheur ou d'embrasser la noirceur de l'âme. Un portrait riche de l'univers qui découle sur plusieurs scènes inoubliables et une trame sonore qui fond dans la bouche de Nino Rota. L'exemple parfait du classique indémodable. *****

dimanche 13 novembre 2011

Melancholia, Like Crazy, Le vendeur, Ma part du gâteau, J. Edgar, Immortals, Un baiser papillon, Jack and Jill


Noël arrive à grand pas et avec lui, les très bons films qui tenteront de se tailler une place dans les palmarès de fin d'année. Cela tombe bien, il y a trois nouveautés qui devraient y figurer.

Le tout débute en force avec Melancholia, le fascinant nouveau cauchemar de Lars von Trier qui traite de la fin du monde à travers la dépression d'une femme. Sans être un chef-d'oeuvre, l'opus est suffisant majestueux, techniquement au point et interprété par des comédiens au sommet de leur art qu'à peu près tous les cinéphiles voudront se laisser bercer par ces grands moments de cinéma.
Critique

Sur papier, Like Crazy de Drake Doremus ressemble à une romance quelconque, une amourette classique où l'amour à distance risque de séparer un couple. Mais le résultat est tout autre. La mise en scène maîtrisée qui évoque Un homme et une femme de Lelouch séduit les sens comme un premier béguin, alors que les chansons retenues et l'émotion qui s'y dégage font allègrement frissonner de plaisir. Rajoutons à cela une chimie irrésistible entre Anton Yelchin et Felicity Jones et nous obtenons un délice extrêmement mignon, à voir seul ou en couple.

Très bon film québécois sur l'aliénation de l'être humain face à son travail, Le vendeur de Sébastien Pilote superpose habilement le drame humain et les enjeux économiques actuels, offrant à Gilbert Sicotte le rôle de sa vie. Une chronique comme il s'en fait peu.
Critique

Cédric Klapisch s'attaque à la comédie engagée avec Ma part du gâteau, un long métrage qui relate une improbable rencontre entre deux individus qui se retrouvent aux antipodes des classes sociales. Malgré quelques gags efficaces et une belle chimie entre Karin Viard et Gilles Lellouche, l'effort s'éparpille rapidement, se terminant abruptement sans que le réalisateur ne prenne position.

Clint Eastwood semble avoir perdu la main depuis quelques années et ce n'est pas J. Edgar qui porte sur le fondateur du FBI qui redorera son blason. S'il peut compter sur une habile recréation d'époque et un excellent Leonardo DiCaprio, le résultat est lourd et interminable, plombé par un rythme inégal, une construction sans suspense et des enjeux mal développés.
Critique

Superficiel film choral qui traite de sujets importants (la vie, la mort, l'amour) en rappelant que le mensonge est souvent à la base de tout, Un baiser papillon de Karine Silla a peut-être une belle distribution à son actif (Valeria Golino, Vincent Perez, Elsa Zylberstein, Jalil Lespert), sauf les personnages ne sont jamais réellement très intéressants et leurs drames nous touchent peu.

Production aussi spectaculaire que vide de sens, Immortals de Tarsem Singh s'adresse d'abord et avant tout aux amateurs d'effets spéciaux. De gros combats qui séduisent la rétine les 15 premières minutes pour ennuyer par la suite.
Critique

Une belle semaine est toujours gâchée par un navet. Un des plus éclatants de 2011 est Jack and Jill de Dennis Dugan où Adam Sandler tient un double rôle et Al Pacino fait tout pour saboter sa carrière. Une comédie grasse qui n'est jamais drôle et qui fait pleurer tellement elle est mauvaise et insipide.
Critique

Entrevue: Vincent Perez pour Un baiser papillon


Film choral abordant des thèmes aussi essentiels que la vie, la mort et l'amour, Un baiser papillon est le premier long métrage de Karine Silla. Il met notamment en vedette Vincent Perez, son compagnon de vie.

J'ai pu discuter avec ce populaire comédien qui a marqué une génération de cinéphiles avec ses performances dans Fanfan, La Reine Margot et, beaucoup plus récemment, Demain dès l'aube.

Mon entrevue se trouve ICI.

Cinemania: Les neiges du Kilimandjaro


Le festival Cinemania se termine en beauté avec Les neiges du Kilimandjaro, la nouvelle offrande de Robert Guédiguian qui offre un de ses meilleurs films en carrière. Joie et peine se succèdent dans le quotidien de deux couples près de la retraite qui se font dérober tout leur argent. Une fable humaniste, sincère et engagée, qui fait rire et pleurer grâce aux performances d'acteurs touchants et toujours à leur place.
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samedi 12 novembre 2011

Cinemania: Un heureux évènement


Dans son nouveau film, le réalisateur Rémi Bezançon (Le premier jour du reste de ta vie) prend soin de retransmettre les joies et les peines d'être mère alors que l'enfant ne fait que pleurer et hurler. Traité sous un mode comique et pouvant compter sur la très bonne Louise Bourgoin, Un heureux évènement fait amplement sourire, ne donnant pas toujours le goût d'enfanter. Reste qu'il s'agit d'un très modeste long métrage qui s'oubliera assez rapidement.
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vendredi 11 novembre 2011

Entrevue: Cédric Klapisch pour Ma part du gâteau


Le populaire réalisateur Cédric Klapisch propose aujourd'hui Ma part du gâteau, son nouveau film au goût du jour sur une lutte de classes entre les riches et les pauvres de ce monde.

J'ai pu rencontrer le très sympathique cinéaste plus tôt cette semaine.

Ma 1ère entrevue se trouve ICI.

Ma 2e entrevue en format questions/réponses se trouve ICI.

Cinemania: Des vents contraires


Un homme cherche à élever correctement ses deux enfants après la disparition de sa femme dans Des vents contraires, la nouvelle réalisation de l'acteur Jalil Lespert. Autant le matériel de base - le roman d'Oliver Adam - est un chef-d'oeuvre d'émotions, de sensibilité et de mélancolie, autant le dérivé cinématographique n'est qu'un bon petit film, qui rate sa chance d'être une grande fresque sur l'amour et la solitude. L'impressionnante distribution est néanmoins relevée par la participation de Benoît Magimel, Isabelle Carrée, Jean-Paul Rouve, Bouli Lanners et la toujours merveilleuse Audrey Tautou.
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jeudi 10 novembre 2011

Cinemania: La permission de minuit


Vincent Lindon est à l'honneur trois fois dans cette présente édition de Cinemania. Un des films en question, La permission de minuit de la réalisatrice Delphine Gleize, raconte l'amitié entre un chirurgien et un adolescent qui est allergique à la lumière. Un long métrage qui fonctionne grâce aux brios de ses interprètes bien plus que du récit en tant que tel, qui a tôt fait de tourner un peu en rond. L'exemple parfait de l'effort intéressant.

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mercredi 9 novembre 2011

Cinemania: Pater


Très belle curiosité qui a été retenu en compétition officielle lors du dernier Festival de Cannes, Pater d'Alain Cavalier est une docufiction sur une longue conversation entre deux hommes politiques qui passent leur temps à manger et à déblatérer. Un sujet quelque peu statique qui est desservi par des observations rigolotes et d'intéressantes joutes rhétoriques. Les échanges entre Cavalier et Vincent Lindon feront sourire à coup sûr, à condition de connaître le moindrement les enjeux sociaux et politiques de la France et du monde entier. En espérant qu'un distributeur québécois récupère cet ovni...
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mardi 8 novembre 2011

Cinemania: Le havre


Que serait le septième art sans Aki Kaurismäki, sans ses tragédies comiques qui font sourire et émeuvent tout à la fois? Ce serait difficile à imaginer. Le voilà de retour avec Le havre où il traite d'un des sujets les plus abordés ces dernières années dans le cinéma européen - la situation des sans-papiers - avec beaucoup d'humanité. Le ton lent et décalé est savoureux, au même titre que les personnages et cette atmosphère nostalgique qui rappelle les longs métrages sur la résistance. Un grand moment de bonheur.

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DVD: Cave of Forgotten Dreams, La nuit elles dansent, Harry Potter and the Deathly Hallows Part 2, The Change-Up


Entre les superproductions américaines, ce sont les documentaires qui s'avèrent les plus intéressants au sein des nouvelles sorties DVD et Blu-ray de la semaine.

Werner Herzog a toujours été un cinéaste très drôle, surtout lorsqu'il assure la narration de documentaires. Il récidive avec Cave of Forgotten Dreams où il explore de vieilles cavernes françaises. Peut-être moins essentiel que ses précédents ouvrages, cet effort captive néanmoins en un rien de temps.

C'est également le cas de La nuit, elles dansent d'Isabelle Lavigne et de Stéphane Thibault qui suit le quotidien de quelques femmes et filles qui exercent le métier de danseuse au Caire. Un portrait sensible et attachant d'une réalité qui est trop peu montrée à l'écran.

Conclusion d'une série qui a presque toujours été à la hauteur des attentes, Harry Potter and the Deathly Hallows Part 2 de David Yates se termine avec beaucoup d'action spectaculaire, mais sans réelle émotion et une finale particulièrement bâclée.

Qu'est-ce qu'une très mauvaise comédie? C'est quelque chose du genre de The Change-Up de David Dobkin qui échange l'existence de deux amis à coup de vomi et de gags douteux. Un véritable supplice de deux heures.

Martha Marcy May Marlene, L'homme qui voulait vivre sa vie, Surviving Progress, Trou Story, A Verry Harold & Kumar Christmas, Tower Heist


Mieux vaut tard que jamais avec les sorties de la semaine au cinéma.

Superbe premier film sur les répercussions de sectes, Martha Marcy May Marlene vaut le détour, autant pour la construction labyrinthique de Sean Durkin que le jeu de haut niveau d'Elizabeth Olsen.
Critique

Vu à Cinémagique, la prémisse de L'homme qui voulait vivre sa vie d'Éric Lartigau rappelle les vieux suspenses d'Hitchcock dans sa façon de montrer un héros s'enfoncer et se relever au contact d'un homme mort. Avec son rythme parfois chancelant et ses nombreuses invraisemblances, il est aisé de décrocher avant la fin. Pourtant plus le récit avance et plus il devient intéressant, les thèmes prenant de l'envergure et les personnages, de l'étoffe. Dans le rôle titre, Romain Duris en impose, comme d'habitude.

Documentaire sur les évolutions économiques, sociales et environnementales, Surviving Progress de Mathieu Roy et Harold Crooks enfonce un clou éprouvé à l'aide de jolies images et mélodies.
Critique

Nouveau pamphlet aussi subtil que nécessaire, Trou Story de Richard Desjardins et Robert Monderie s'attaque à l'industrie minière. Les propos incendiaires compensent pour la réalisation un peu quelconque.
Critique

Dernier épisode d'une populaire série, A Very Harold & Kumar Christmas de Todd Strauss-Schulson plonge nos deux héros dans une folle virée la veille de Noël. C'est parfois drôle, toujours complètement ridicule, mais les amateurs de marijuana risquent d'y passer un bon moment.
Critique

Comédie éprouvée qui sabote un sujet social et économique bien de son époque, Tower Heist de Brett Ratner est une autre production sans âme, qui s'intéresse cette fois à un audacieux vol. De bons comédiens n'ont rien à défendre dans cet effort embarrassant et très peu rigolo.
Critique

dimanche 6 novembre 2011

Cinemania: Ma part du gâteau


Le Festival de Cinemania est sur une très belle lancée en mélangent les découvertes et les choix sûrs. C'est dans cette dernière catégorie que se retrouve Ma part du gâteau de Cédric Klapsich, un film qui alterne les genres, passant du récit social à la comédie romantique légère. Bien qu'il ne s'agisse vraiment pas du meilleur effort du cinéaste et que ce dernier évite de prendre position à la toute fin, voici un divertissement rassembleur et bien de son temps, campé par les toujours justes Karin Viard et Gilles Lellouche.
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samedi 5 novembre 2011

Cinemania: Impardonnables


Le cinéaste André Téchiné n'est pas infaillible. Dans Impardonnables, il sabote une intrigue de jalousie amoureuse (tirée d'un roman de Philippe Djian), un très bon casting (André Dussollier, Carole Bouquet, Mélanie Thierry) et une superbe trame sonore (Max Richter) pour offrir un long métrage décousu, dont les nombreuses ellipses n'amènent aucune crédibilité à l'ensemble. Les personnages ne sont pas attachants, alors que les retournements de situations semblent arrangés avec le gars des vues. Décevant.
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vendredi 4 novembre 2011

Cinemania: Une vie meilleure


Nouveau long métrage de Cédric Kahn, Une vie meilleure raconte les hauts et les bas d'un homme (campé avec justesse par Guillaume Canet) qui s'endette en voulant s'offrir son rêve. Cet essai très réaliste qui explore de nombreux styles avant sa conclusion au Canada n'est peut-être pas le meilleur effort du cinéaste (il est difficile de s'attacher au héros et quelques-unes des réactions des personnages dépassent l'entendement), il demeure néanmoins pertinent, seulement dans sa façon de cerner les aspects sociales, humanistes, familiales et économiques et d'en faire une aventure plus grande que nature.
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Entrevue Surviving Progress


Important documentaire sur les affres du progrès, Surviving Progress dresse un portrait plutôt sombre de la situation.

Je me suis entretenu avec le coréalisateur Mathieu Roy afin de parler de cet essai choc où la forme vient constamment alimenter le fond.

Mon entrevue se trouve ICI.

jeudi 3 novembre 2011

Film du jour: Polisse


Le Festival Cinemania débute en grand avec la présentation de Polisse, ce vibrant film choc réalisé par Maïwenn qui a remporté le Prix du Jury à Cannes. Une chronique fascinante et d'un réalisme criant qui explore le quotidien de la Brigade de Protection des Mineurs. Malgré quelques fautes de goût (l'histoire d'amour qui prend trop de place, les dialogues parfois moralisateurs), le long métrage est une belle plongée dans ce que la vie propose de plus malsain. Une oeuvre difficile mais nécessaire, qui hantera plus d'un spectateurs.

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mercredi 2 novembre 2011

Film du jour: Vertigo


La rétrospective Alfred Hitchcock se poursuit avec Vertigo, probablement son meilleur film en carrière. Loin du traditionnel suspense baigné dans l'humour, ce chef-d'oeuvre sur un homme qui est fasciné par une femme est plutôt un drame psychologique intense, qui se revoit constamment avec le même bonheur. Tout y est fascinant, de la mise en scène extraordinaire à l'interprétation renversante de James Stewart, en passant par la musique obsédante et hypnotisante de Bernard Herrmann. Tout simplement indémodable. *****

mardi 1 novembre 2011

DVD: Beginners, Crazy Stupid Love, Poupoupidou, Cars 2, Water For Elephant, Trespass, Le missionnaire,


Gentille petite semaine de sorties DVD et Blu-ray avec la présentation de quelques titres irrésistibles.

Passé en douce sur les écrans, il ne faudra pas manquer Beginners de Mike Mills, ce superbe film sur l'amour, la famille et l'identité qui met en vedette Ewan McGregor, Christopher Plummer, Mélanie Laurent et un superbe chien qui fait pratiquement de la télépathie! Facilement le coup de coeur de la semaine.

Tout juste derrière se pointe Crazy, Stupid, Love de Glenn Ficarra et John Requa, une comédie amoureuse conventionnelle mais si drôle sur les déboires d'un homme qui cherche à reconquérir son épouse. Une distribution cinq étoiles et des gags toujours bien amenés font passer un moment plus que satisfaisant.

Film français sur le rêve américain où un romancier enquête sur le suicide d'une actrice, Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu envoûte avec son climat décalé, sa musique mélodique et ce sentiment d'imprévisibilité.

Suite plus ou moins satisfaisante d'une animation à succès, Cars 2 de John Lasseter et Brad Lewis en met plein la vue avec ses images exceptionnelles et son action omniprésente. Dommage que les personnages manquent de consistance et, surtout, que les dialogues soient si appuyés et moralisateurs.

Romance à l'ancienne au charme kitch mais certain, Water For Elephant de Francis Lawrence est une curiosité pas toujours au point, mais dont la chimie des interprètes (Robert Pattinson, Reese Witherspoon) pique la curiosité. Christoph Waltz est, comme d'habitude, tout simplement terrifiant en méchant de service.

Ayant pris directement le chemin du cinéma maison, Trespass de Joel Schumacher avec Nicolas Cage et Nicole Kidman est l'exemple parfait du long métrage moyen, intriguant dans sa première partie mais décevant par la suite. Une sorte de Panic Room cheap et mal réalisé, qui tient difficilement en haleine.

Comédie lourde et pratiquement jamais drôle, Le missionnaire de Roger Delattre est une de ces farces ronflantes et politiquement corrects qui n'aurait jamais dû être exportée ici. Dans le rôle titre, l'humoriste Jean-Marie Bigard paraît terriblement éteint.

Film du jour: The Birds


La mini rétrospective sur Alfred Hitchcock se poursuit au Cinéma du Parc avec la présentation de The Birds, un des meilleurs films catastrophes de l'histoire du septième art. Pour une fois, tout ce qui est compte est le climat, l'atmosphère, le soin apporté aux personnages, aux dialogues et à ce suspense infernal qui découle d'attaques d'oiseaux. Un canevas simple mais terriblement efficace, qui effraye et captive instantanément, et dont les effets se font ressentir longtemps après la fin du visionnement. *****