dimanche 31 décembre 2017

Film du jour: Hôtel La Louisiane

C'est un joli hommage que paye Michel La Veaux au mythique Hôtel La Louisiane. Le documentaire porté par des témoignages révélateurs, une trame sonore de circonstance et un rythme méditatif fait oublier une structure classique et quelques détours plus moralisateurs. ***

samedi 30 décembre 2017

Film du jour: Nausicaä

Ces jours-ci, le Théâtre Outremeont effectue une magnifique rétrospective du cinéma d'Hayao Miyazaki. On voudra aller revoir son sublime et trop peu connu Nausicaä qui n'a pas pris une ride depuis 1984. En fait, c'est Princesse Mononoke en plus brut et intense, avec un soin constant apporté aux textures et à l'environnement. La musique y est enchanteresse et on reconnaît déjà la marque d'un immense auteur. ****1/2

vendredi 29 décembre 2017

Film du jour: Meantime

Conçu pour la télévision, Meantime (1984) de Mike Leigh expose le quotidien d'une famille sans emploi de classe populaire. Réalisé avec précision, le récit offre une complexité dans ses discours, passant au peigne fin l'ère Thatcher. L'absence apparente d'intrigue laisse toute la place aux personnages, qui sont campés par d'excellents acteurs (dont Tim Roth, Gary Oldman et Alfred Molina). ***1/2

jeudi 28 décembre 2017

Excellente année 2017 pour le cinéma québécois

Ce fut une très belle année 2017 pour le cinéma québécois, surtout du côté box-office avec quelques titres rassembleurs. Mon texte sur le sujet se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Architects of Denial

Vibrant documentaire sur les génocides, Architects of Denial de David Lee George prend le taureau par les cornes, révélant ce qui a trop souvent été nié par l'Histoire. Le ton didactique n'est pas le plus subtil. Mais ce qui en ressort mérite qu'on s'y attarde. ***

mercredi 27 décembre 2017

Mon top 2017

Ça y est. 2017 touche à sa fin. Et comme à chaque année, voici mon traditionnel top des meilleurs films qui sont sortis au cinéma au Québec entre le 1er janvier et le 31 décembre. (Voici mon palmarès pour les titres offerts directement en dvd ou présentés uniquement en festivals.)

80. Star Wars: The Last Jedi
Il s'agit évidemment d'une boutade. Quelques offrandes étaient peut-être plus méritantes (celles de Malick et de Morin, par exemple). Mais comme les fans se sont enragés pour rien, il faut souligner l'apport de cet épisode, imparfait mais très divertissant, qui ose offrir quelque chose de nouveau. Critique

79. The Lego Batman Movie
Facilement le meilleur tome de la série, qui fait hurler de rire à chaque scène. Tout ce que le dérivé instauré par Snyder aurait dû être. Critique

78. Resurrecting Hassan
Un documentaire comme il s'en fait rarement dans notre cinématographie, signé par le trop peu connu Carlo Guillermo Proto. Entrevue

77. Les nuits blanches du facteur
Une odyssée pince-sans-rire qui fait un bien fou, par le vénérable Andreï Kontchalovski, dont Paradis a également été programmé cette année.

76. Mes nuits feront écho
Quelle oeuvre unique dans le cinéma québécois, qui englobe tout de sa fine poésie! Sophie Goyette est décidément une réalisatrice à suivre de très près. Critique / Entrevue

75. Risk
C'est Laura Poitras (Citizenfour) qui perd son sujet de documentaire et qui tente de le retrouver. Passionnant à souhait.

74. Un journaliste au front
On est propulsé directement sur le terrain grâce à ce documentaire qui pose d'excellentes questions sur le 4e pouvoir.

73. The Bad Batch
Le cinéma américain aura difficilement fait plus atypique. Et que dire de Jim Carrey qui est tout simplement parfait. Critique / Entrevue

72. Poésie sans fin
Alejandro Jodorowski est toujours jeune de coeur et il le prouve avec ce nouveau projet très personnel.

71. Logan
C'est facilement le meilleur dérivé des X-Men avec de la tension à revendre et une trame sonore d'enfer. Si seulement la finale était à la hauteur...

70. Ma loute
Lorsque Bruno Dumont s'amuse ferme, cela donne ce délire hallucinant. À regarder en compagnie du supérieur P'tit Quinquin et du mésestimé Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc.

69. Le cyclotron
La magie visionnaire d'Oliver Asselin opère encore dans ce film noir d'une beauté visuelle éblouissante. Ma critique / Mes entrevues

68. The B-Side: Elsa Dorman's Portrait
Un autre documentaire profondément humain de la part du grand Errol Morris.

67. Coco
Un dessin animé de haut niveau, qui respecte la culture mexicaine tout en parlant de thèmes importants aux petits comme aux grands.

66. Sage femme
C'est la rencontre tant attendue entre Catherine Frot et Catherine Deneuve, au sein de la musique toujours salvatrice de Martin Provost. Critique / Entrevue

65. God's Own Country
L'amour sauvage trouve un nouveau nom dans ce Brokeback Mountain à la testostérone dans le tapis.

64. Les fleurs bleues
Andrzej Wajda offre un chant du cygne qui hante et ravit en un rien de temps. Critique

63. Wonderstruck
Un hommage majestueux au septième art de la part de Todd Haynes, ça ne se refuse pas. Critique / Entrevue

62. Jeune femme
La vibrante Laetitia Dosch porte cette Caméra d'Or sur ses épaules, livrant toute une interprétation.

61. Tuktuq
Robin Aubert est notre cinéaste de l'année et il le prouve avec ce long métrage d'une intelligence implacable. Critique

60. I, Daniel Blake
Une Palme d'Or sociale de la part de Ken Loach, qui simplifie son cinéma pour le rendre encore plus émouvant. Critique

59. mother!
Un cauchemar à prendre ou à laisser de Darren Aronofsky, qui fascine et irrite tout à la fois. Critique

58. La mort de Louis XIV
C'est la disparition d'une tranche du cinéma français par le lent décès à l'écran de Jean-Pierre Léaud.

57. Wind River
Le portrait de l'Amérique glace le sang dans les mots du talentueux Taylor Sheridan. Critique

56. Louise en hiver
Voilà une animation qui émeut grandement et qui donne seulement le goût de payer une visite à ses grands-parents.

55. Au revoir là-haut
Albert Dupontel s'amuse comme un fou dans cette production extrêmement soignée sur des oubliés de guerre. Entrevue

54. War for the Planet of the Apes
On a gardé le meilleur pour la fin pour cette trilogie qui prouve - mais ça, on le savait déjà - que Andy Serkis est un grand acteur. Critique

53. Le parc
L'obsession est omniprésente envers ce film minimaliste de Damien Manivel, qui croise l'univers de Rohmer avec celui de Lynch!

52. Your Name
Ce grand succès de l'animation nippone ne peut laisser indifférent avec ses héros attachants et sa prémisse d'une originalité certaine.

51. The Big Sick
Les répliques mordantes sonnent toutes les minutes dans cette comédie dramatique attachante et vivifiante. Critique

50. The Square
Rarement une Palme d'Or aura été aussi grinçante. Malgré sa trop longue durée, l'exposé énonce des questions probantes sur notre époque.

49. Les affamés
Le bon film de genre est possible au Québec et Robin Aubert le prouve avec cette création sous fond de zombies qui est dotée de différents niveaux de lecture.

48. 20th Century Women
La famille s'anime totalement dans ce récit indispensable qui rend le coeur plus léger. Critique

47. Beach Rats
Oubliez le dernier Woody Allen. C'est ici que se métamorphose le mystère de Coney Island.

46. Gabriel et la montagne
Une histoire vraie dont les lenteurs somptueuses transportent complètement dans un autre pays.

45. La jeune fille sans mains
Un nouveau mode d'animation prend vie dans ce conte parfois intense et souvent enchanteur. Critique / Entrevue

44. It Comes at Night
La difficulté de vivre ensemble provoque l'horreur dans ce drame implacable. Critique

43. In This Corner of the World
Le quotidien pendant la guerre s'incarne dans des dessins à couper le souffle.

42. Ma vie de courgette
Il faudra préparer ses mouchoirs avant de voir cette animation pas comme les autres. Critique

41. Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau
Un coup de poing qui dérange, impressionne et élève notre art. Critique / Entrevue

40. Tadoussac
Un miracle de chez nous fait avec presque rien, avec deux comédiennes épatantes. Critique

39. Baby Driver
Le film cool de l'année, qui module son action spectaculaire sur ses mélodies tonitruantes. Critique

38. L'économie du couple
L'art de se déchirer à l'écran au sein d'un souffle de vie qui semble si vrai. Critique

37. Une vie
Maupassant aurait été fier de cette adaptation qui épouse parfaitement la forme et le fond de son sujet. Critique / Entrevue

36. The Shape of Water
C'est le retour vers la gloire pour Guillermo del Toro qui offre un conte riche et accessible. Critique

35. Ava
Un premier film senti qui fait découvrir la renversante Noée Abita.

34. Sieranevada
Les longs plans sans coupure propulse cette saga roumaine dans une classe à part.

33. Le Client
Asghar Farhadi continue à jouer avec ses personnages - et le public - avec ce nouveau drame à donner le vertige. Critique

32. Lady Macbeth
L'enfermement s'émane de ce huis-clos féministe qui brouille les conventions.

31. Three Billboards of Outside Ebbing, Missouri
Un scénario brillant et des acteurs chevronnés font toute la différence dans ce drame parfois absurde.

30. Good Time
Les frères Safdie passent dans la cour des grands avec cette virée nocturne qui bénéficie grandement de la présence de Robert Pattinson et de parfaits choix musicaux. Critique

29. A Quiet Passion
On oublie trop souvent que Terence Davies est un des plus grands cinéastes vivants. Critique

28. Neruda
L'immense poète trouve un biopic à sa hauteur, qui se tient loin de tous les clichés.

27. Silence
C'est un véritable acte de foi que propose Martin Scorsese avec cette fresque colossale. Critique

26. The Lost City of Z
Quelle oeuvre épique... avec le plus beau plan de l'année en plus de ça! Critique

25. Et les mistrals gagnants
C'est une rivière de larmes qui s'émane de ce documentaire à fleur de peau.

24. Petit paysan
Un premier film tout simplement passionnant, ancré dans le réel tout en se permettant de quitter le plancher des vaches.

23. Après la tempête
L'humanité du cinéma de Kore-Eda n'est plus à prouver et il opère encore grandement. Critique

22. Get Out
Le succès surprise de l'année, qui traite de racisme sous le filtre de l'horreur et de l'humour. Critique

21. Detroit
Certainement le film le plus angoissant et terrifiant de l'année. Surtout qu'il est inspiré d'une histoire véridique. Critique

20. Dawson City: Frozen Time
Un documentaire remarquable à bien des égards, capable de faire parler le cinéma muet.

19. Blade Runner 2049
Personne ne croyait à cette suite et Denis Villeneuve prouve le contraire avec sa mise en scène de très haut niveau. Critique / Entrevue

18. Visages, villages
Agnès Varda et J.R. font équipe pour ce documentaire ensoleillé qui rend sa beauté aux gens et aux paysages. Critique

17. Julieta
Un charme fou transcende ce long métrage mal-aimé de Pedro Almodovar, certainement son meilleur depuis des lustres. Critique

16. The Killing of a Sacred Deer
L'auteur de Canine et The Lobster se surpasse avec ce thriller souvent hilarant qui ne s'oubliera pas de sitôt.

15. Personal Shopper
Le tangible et l'invisible ne forment qu'un dans ce sublime exposé d'Oliver Assayas, qui met à nouveau à contribution sa muse Kristen Stewart.

14. 120 battements par minute
On est secoué par cette onde de choc, dont le sujet important est constamment élevé par le brio de sa réalisation.

13. Lady Bird
C'est l'ultime récit d'initiation de la part de Greta Gerwig, qui permet à Saoirse Ronan de brûler l'écran. Critique Entrevue

12. Baccalauréat
Veiller à la bonne éducation de sa fille n'est pas de tout repos dans ce suspense social qui donne froid dans le dos. Critique

11. Frantz
François Ozon signe son chef-d'oeuvre personnel avec cette oeuvre d'une sobriété exemplaire.

Les 10 dernières sélections seront annoncées dans les prochains jours! Afin de patienter jusque-là, voici mon top 10 de 2016 et celui de 2015.

10. L'ornithologue
  9. Barbara
  8. Call Me by Your Name
  7. The Florida Project
  6. De l'autre côté de l'espoir
  5. Paterson
  4. A Ghost Story
  3. Toni Erdmann
  2. Dunkirk
  1. La tortue rouge
Détails

Film du jour: 7e ciel

En cette période de l'année, on privilégie des films qui font un bien fou. 7e ciel d'Andreas Dresen est un excellent exemple. Voici une histoire d'amour sobre et déchirante qui va droit au coeur, et qui est magnifiée par une mise en scène sobre toute en finesse. Une trouvaille exemplaire qui fêtera bientôt son dixième anniversaire. ****

mardi 26 décembre 2017

Les meilleurs films de décembre 2017

Pour terminer l'année en beauté, voici les meilleurs films qui ont pris l'affiche en décembre 2017...

- L'autre côté de l'espoir
- Call Me by Your Name
- The Shape of Water
- Tadoussac
- Au revoir là-haut
- Jeune femme
- God's Own Country

Film du jour: 5$ a Day

En cette période de l'année, on voudrait allait perdre 90 minutes de sa vie dans de magnifiques grands espaces américains, auprès d'un homme malade qui cherche à se réconcilier avec sa progéniture. Il y a eu tellement de films sur le sujet que l'on peut passer à côté de 5$ a Day de Nigel Cole. Sans doute que Christopher Walken y est excellent, mais le récit est tellement cliché et formaté que rien d'essentiel ou d'inédit en ressort. **1/2

lundi 25 décembre 2017

Sorties au cinéma: Molly's Game, All the Money in the World

Place aux deux dernières sorties de l'année au cinéma...

Dans le coin gauche se trouve Molly's Game, le premier long métrage d'Aaron Sorkin, qui utilise encore une tonne de dialogues pour se faire valoir. Malgré l'interprétation puissante de Jessica Chastain, le récit manque singulièrement de cinéma et il s'éparpille au sein d'une intrigue classique aux hasards commodes. **1/2

Puis il y a dans le coin droit All the Money in the World, le «fameux» film où Ridley Scott a remplacé en moins d'un mois la performance de Kevin Spacey par celle de Christopher Plummer. Si le vieux lion est excellent, le suspense demeure vite inopérant car il s'agit d'une comédie involontaire  et primaire qui s'ignore. **1/2

Film du jour: The Nightmare Before Christmas

C'est un classique indémodable du temps des fêtes. Avec The Nightmare Before Christmas, Henry Selick (et non pas Tim Burton) propose une animation pour grands et petits qui enchante à chaque écoute. Que l'on regarde uniquement l'esthétisme, l'atmosphère ou les thèmes en place, il y a toujours quelque chose à redécouvrir. ****1/2

dimanche 24 décembre 2017

Top de 2017: Les meilleurs films en français

Ma série de palmarès se poursuit. Aujourd'hui, les meilleurs films en français qui sont sortis au cinéma au Québec en 2017. Mon top se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: The White Sheik

Dès son premier film en solo, le bien-nommé The White Sheik, on retrouve tout ce qui allait constituer l'oeuvre de Federico Fellini. Bien que léger et mineur, ce récit sur la nécessiter de rêver combine le burlesque d'un homme qui cherche son épouse et la quête plus magique et pathétique de cette dernière. Cela donne un long métrage charmant comme tout, rigolo et magique tout à la fois. ****

samedi 23 décembre 2017

Film du jour: Brigadoon

Adaptation d'une populaire pièce sur Broadway, Brigadoon de Vincente Minnelli permet à Gene Kelly de séduire amplement avec ses pas de danse magistraux. Si l'histoire en demi-teinte manque parfois d'émotions et de passion, elle est compensée par des numéros musicaux inoubliables, des chorégraphies enchanteresses et une fine direction artistique qui utilise favorablement la couleur et les décors. ***1/2

vendredi 22 décembre 2017

Sorties au cinéma: Call Me By Your Name, Au revoir là-haut, Downsizing, Aurore, Les enfants de la chance, The Greatest Showman, Le trip à trois

Quelques poids lourds prennent l'affiche au cinéma cette semaine, ce qui n'empêche pas les oeuvres essentielles de se démarquer. 

Call Me By Your Name: Impossible de résister à cet opus de Luca Guadagnino (I Am Love), qui reprend le plus vieux sujet du monde - la découverte de l'amour - pour y investir un halo de quiétude et de beauté. Tout coule de source (l'interprétation, la réalisation, la musique, le soleil environnant) et on en ressort les larmes aux yeux. ****

Au revoir là-haut: Albert Dupontel continue à prouver qu'il est un des cinéastes - et acteurs - les plus singuliers de sa génération. Dans ce drame de guerre qui débute de façon spectaculaire, il réunit la petite et la grande histoire en convoquant une horde de personnages attachants. C'est à la fois hilarant et tragique, visuellement spectaculaire et pleinement d'actualité. ***1/2

Downsizing: C'est un Alexander Payne en petite forme que l'on retrouve derrière cette satire moralisatrice qui n'exploite jamais à fond ses brillantes idées. Le casting de haut calibre est dominé par la présence impériale d'Hong Chau qui éclipse même celle de Matt Damon. ***

Aurore: La trop rare Agnès Jaoui trouve un rôle à sa hauteur dans cette comédie mélancolique sur la difficulté de vieillir et de trouver le bonheur. Malgré ses nombreux clichés et une finale à l'eau de rose, un sentiment de véracité émane de l'ensemble. Plusieurs thématiques sont traitées avec sensibilité et la distribution d'ensemble s'avère homogène. ***

Les enfants de la chance: Ce récit véridique d'enfants, de courage et de résilience pendant la Seconde Guerre mondiale a été vue des centaines de fois. Rien à redire sur la beauté du geste et le choix des jeunes comédiens. Dommage que l'effort goûte le sirop le plus collant, alors que le mélange entre drame et humour prend difficilement. Aussi «mémorable» que la récente adaptation cinématographique d'Un sac de billes. **1/2

The Greatest Showman: Hugh Jackman aime chanter et danser et il le prouve à nouveau dans cette comédie musicale de Michael Gracey. Il décide même de se partir une troupe avec des marginaux, pas pour défendre leurs droits ou les intégrer à la société, mais seulement pour devenir riche et convaincre son amour d'une classe sociale supérieure qu'elle a fait le bon choix! Un scénario des plus douteux qui, intégré à des chansons qui lèvent le coeur et un traitement superficiel, en fait un des divertissements les plus horripilants des Fêtes. *1/2

Le trip à trois: Pire film québécois de 2017 (et peut-être même pire film tout court de l'année), ce désastre est une véritable honte sur toute la ligne, renvoyant une image rétrograde de la femme qui a absolument besoin de scénariste et d'un réalisateur homme pour exister. Évidemment qu'elle va fantasmer sur une femme (et pas deux hommes) dans cette production jamais drôle et rarement bien foutu sur le plan de la mise en scène. En cette ère de #MeToo, c'est tout simplement injustifiable. *

Film du jour: 2 Days in Paris

Avant de devenir une actrice et réalisatrice fatigante (Lolo), Julie Delpy a déjà été une cinéaste compétente. C'était le cas avec 2 Days in Paris où elle reprend un procédé propre à Linklater et Allen pour offrir un condensé de quotidien drôle, sympathique et rafraîchissant. Malgré toutes les engueulades, on retient ce couple très différent qui tente de sauver les meubles. Un petit film mignon tout plein qui se prend avec un large sourire en cette période de l'année. ***1/2

jeudi 21 décembre 2017

En attendant Montréal Dead End

Anthologie fantastique composée de 14 segments réalisés par 14 cinéastes ou duos de réalisateurs dans 14 quartiers de Montréal, Montréal Dead End est en campagne de socio-financement, avec la possibilité d'acheter en prévente des billets pour l'avant première. Le teaser se trouve ici et toutes les informations pour y participer sont accessibles via Facebook. En espérant pouvoir découvrir un jour ce projet initié par Rémi Fréchette et qui mettra en vedette notamment Guy Jodoin. Peut-être à Fantasia l'été prochain?

Entrevue Nahuel Pérez Biscayart (Au revoir là-haut)

L'acteur Nahuel Pérez Biscayart a eu une grosse année. En vedette dans 120 battements par minute, il crève dorénavant l'écran dans Au revoir là-haut, nouveau drame historique sur des marginaux délaissés. Je l'ai rencontré pour le dernier film d'Albert Dupontel et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Désiré

Sorte de La règle du jeu avant son temps, plus léger et sexuel, Désiré de Sacha Guitry utilise un procédé théâtral afin que chaque réplique humoristique touche cible. De quoi rigoler amplement avec ses personnages savoureux et ses quiproquos fantasmés qui font fi d'une certaine répétition dans la structure du récit. ***1/2

mercredi 20 décembre 2017

Entrevue Olivier Nakache (Le sens de la fête)

Avec son pote Éric Toledano, Olivier Nakache a écrit et réalisé les comédies françaises les plus désopilantes des dernières années, dont le méga succès Intouchables. Je l'ai rencontré pour la sortie au Québec du Sens de la fête et mon entrevue se trouve dans les pages du jour du journal Métro.

Film du jour: The Breadwinner

Sensible animation sur une famille afghane, The Breadwinner (ou Parvana) bénéficie de l'esthétisme graphique unique de Nora Twomey (coréalisatrice de The Secret of Kells) qui enchante et en met plein la vue. Ce n'est toutefois pas le cas du scénario à tiroirs, trop didactique et pesant sur le sort de ses habitants, qui se rapproche des préoccupations de sa productrice Angelina Jolie. On finit toutefois par embarquer dans l'histoire ultimement touchante et de se soucier du sort de ses personnages attachants. ***

mardi 19 décembre 2017

Nouveautés Blu-ray/Dvd: Dunkirk, mother!, The Lego Ninjago Movie, Stronger, Victoria & Abdul, Leatherface, Les rois mongols

Deux grands cinéastes croisent le fer cette semaine au rayon des sorties DVD et Blu-ray.

Dunkirk: Christopher Nolan signe son meilleur film en carrière avec ce drame viscéral qui rend claustrophobe par son utilisation sidérante des images et du son. Un must! ****1/2
Ma critique

mother!: De son côté, Darren Aronofsky s'essaye au long métrage malaisant qui se veut distrayant et divertissant, quoiqu'un peu ampoulé et prétentieux. ***1/2

The Lego Ninjago Movie: Des trois animations sur les Lego, celle-ci est la moins essentielle. Il y a toutefois suffisamment d'action et de gags rigolos pour passer un bon moment. ***

Stronger: Cette histoire vraie de la part de David Gordon Green est si édifiante et moralisatrice qu'elle éclipse littéralement les performances justes de ses acteurs. **1/2

Victoria & Abdul: On sent littéralement la poussière et l'ennui émaner de ce feel-good movie de Stephen Frears, dont la plasticité sans faille donne le goût de voyager. **1/2

Leatherface: Cet antépisode inutile à une célèbre production horrifique n'est qu'un moyen d'étirer une sauce qui lèvera le coeur avant la tombée du générique. *1/2

Les rois mongols: Impossible de ne pas rire des défauts incommensurables de ce «drame historique» de Luc Picard qui se déroule pendant la Crise d'Octobre. Dans le désordre: les dialogues risibles, le symbolisme éprouvé, l'absence de mise en scène, les accents qui changent tout le temps des talentueux comédiens, la musique formatée, la manipulation éhontée des sentiments, etc. *1/2

Film du jour: Lust, Caution

Dernier grand film d'Ang Lee qui remonte déjà à une décennie, Lust, Caution est une magnifique histoire d'espionnage et de séduction. Dans des décors feutrés où la musique d'Alexandre Desplat fait fondre les corps, de sublimes acteurs passent leur temps à se manipuler.  Une oeuvre riche et obsédante, que l'on pourra revoir à la Cinémathèque québécoise. ****

lundi 18 décembre 2017

En attendant Le trip à trois

Dernier film québécois à prendre l'affiche en 2017, Le trip est à trois est une comédie qui risque de cartonner au box-office. Voici cinq éléments qui attirent notre attention dans cette production qui s'adresse à un large public.

Film du jour: Shin Godzilla

On s'amuse beaucoup devant Shin Godzilla, la nouvelle version japonaise du classique nippon. Malgré une abondance de dialogues, une intrigue qui tourne en rond et une trop longue durée, la satire fonctionne allègrement grâce à une réalisation musclée, quelques détails savoureux et surtout des scènes d'action foudroyantes, où la bête faite à l'ancienne en met plein la vue et les oreilles. Pas de quoi aller chercher de nouveaux fans, mais de ravir les anciens. ***1/2

dimanche 17 décembre 2017

Les films préférés de... Jérémie Renier

Découvert à l'adolescence dans La Promesse des frères Dardenne où il est devenu un de leur acteur fétiche, Jérémie Renier a tourné avec les plus grands (Bonello, Lafosse, Wright), nouant une collaboration fructueuse avec François Ozon. C'est d'ailleurs pour la sortie de L'amant double que j'ai rencontré l'acteur belge (mon entrevue) et que je lui ai demandé quels étaient ses films favoris. Voici sa réponse...

« J'aime énormément de choses, comme en musique. J'ai toujours dévoré des films. J'ai eu la chance d'avoir un père qui était cinéphile, qui avait une cinéphilie sans que ça soit pesant ou écrasant pour moi. Il enregistrait tous les films qui passaient à la télé et lorsque j'étais malade, j'allais puiser dans sa vidéothèque. Très vite, j'ai vu des Cassavetes, L'odeur de la papaye verte, un tas de films qui m'ont permis d'avoir envie de pleins de choses.

Le dernier film que j'ai vu, c'est Lady Macbeth. C'est un huis clos simple, super précis, avec des acteurs incroyables. J'aime la prouesse des petites choses. Après, je peux prendre une claque monumentale en allant voir autre chose. Blade Runner 2049, j'ai été un peu déçu, mais j'avais très envie de le voir. J'aime les propositions au cinéma, l'émotion.

Pour moi, un des chefs-d'oeuvres est Paris, Texas de Wim Wenders. Il y a de la poésie, la vérité et le rêve, des propositions, du fantasme, un côté onirique, de la sexualité. Il y a tout dans le film. Tout est fait avec goût sans être prétentieux. Un chef-d'oeuvre pour moi.

Mais j'adore Let the Right One In qui est génial, visuellement sublime. Je n'ai pas un cinéma en particulier. J'aime tout. Les premiers films de Lelouch, Bresson, La maman et la putain, Star Wars, les Goonies... »

Film du jour: Design for Living

Sans être un «classique» d'Ernst Lubitsch, Designg for Living n'en demeure pas moins une comédie féministe bien en avance sur son époque, alors qu'une femme se partage l'amour de deux amis soupirants. Le long métrage au casting imparable est rapide, sexy, orchestré avec soin et souvent hilarant, offrant un jeu de séduction comme rien d'autre dans les années 30... jusqu'à aujourd'hui. ****

samedi 16 décembre 2017

Sorties au cinéma: The Shape of Water, Star Wars: The Last Jedi, Le sens de la fête, Darkest Hour, Wonder Wheel

Le cinéma fantaisiste est à l'honneur cette semaine dans les salles avec deux poids lourds.

The Shape of Water: Après quelques échecs, Guillermo del Toro refait une nouvelle version de son mythique Labyrinthe de Pan avec cette oeuvre poétique et visuellement splendide, mais consensuelle et qui cherche peut-être trop à remporter des prix. ***1/2

Star Wars: The Last Jedi: Oubliez l'épisode VII et Rogue One. Voici enfin un Star Wars satisfaisant. Même si elle est trop longue, l'oeuvre de Rian Johnson regorge de surprises, de scènes d'action spectaculaires et de moments délirants. ***1/2

Le sens de la fête: Les réalisateurs d'Intouchables reviennent au film 100% comique avec cette farce au casting hallucinant qui aurait toutefois pu être plus drôle et profonde. Les gags amusants côtoient constamment ceux moyennement au point. **1/2

Darkest Hour: Énième long métrage sur Churchill, celui de Joe Wright privilégie l'humour en temps de guerre, démolissant du coup son suspense. La progression classique est au moins relevée d'une mise en scène assurée, et Gary Oldman s'amuse sous son maquillage et ses facéties grotesques. **1/2

Wonder Wheel: À la fois un des plus beaux efforts de Woody Allen sur le plan visuel et un de ses moins intéressants, ce Tennessee Williams des pauvres provoque l'ennui. On a déjà vu tout ça des dizaines de fois. Et si en plus le charme habituel de son auteur n'y est plus, à quoi ça sert? **

Film du jour: In This Corner of the World

Après un séjour éclair au cinéma, In This Corner of the World de Sunao Katabuchi risque de se faire des adeptes auprès des gens qui le découvriront dans le confort de leur maison. Il s'agit d'une très jolie animation japonaise dans la lignée du Tombeau des lucioles, où la guerre transformera à jamais le quotidien d'une jeune âme. Alternant moments de gravité et de légèreté, prenant son temps pour bien soigner ses personnages, l'ensemble captive malgré une certaine errance du scénario. Les dessins y sont vraiment somptueux. ***1/2

vendredi 15 décembre 2017

Film du jour: Ma saison préférée

Ma saison préférée est un des meilleurs films d'André Téchiné. Une oeuvre ample, forte et maîtrisée sur la famille, où Catherine Deneuve et Daniel Auteuil campent des progénitures d'une rare complexité. Très bien écrit, le long métrage navigue avec aisance au sein d'une multitude de thèmes et il y a toujours une image ou une parole qui restera gravée longtemps après la tombée du générique. ****

jeudi 14 décembre 2017

Film du jour: Pour le meilleur et pour le pire

Froidement accueilli à son époque (1975), Pour le meilleur et pour le pire de Claude Jutra livre difficilement ses charmes quatre décennies plus tard. Bien que le drame qui se joue dans l'ombre est terrible et qu'il est atténué par quelques moments poétiques et musicaux, la trame narrative n'est guère enlevante. Les engueulades sonnent faux, l'interprétation y est forcée (ou théâtrale) et le mélange de satire et d'absurde ne forment pas un ensemble convaincant. Il y a pourtant une matière nécessaire à récolter, alors qu'elle est timidement abordée ici à la façon d'un Lelouch plutôt que d'un Bergman. **1/2

mercredi 13 décembre 2017

Film du jour: Logan

Au sein des meilleures superproductions de l'année, il y a certainement Logan de James Mangold, un western extrêmement violent qui parvient presque à faire croire à l'utilité de cette franchise. En faisant abstraction des catastrophiques 20 dernières minutes qui sabotent tout, le long métrage décoiffe allègrement, gracieuseté d'une histoire minimaliste, d'une réalisation maîtrisée, d'une interprétation vigoureuse et d'une trame sonore essentielle de Marco Beltrami. On est passé près d'un grand film. ***1/2