mercredi 31 août 2016

Entrevues Nitro Rush

C'est aujourd'hui que prend l'affiche l'attendu film d'action québécois Nitro Rush. J'ai pu rencontrer son réalisateur Alain Desrochers et ses stars Guillaume Lemay-Thivierge et Madeleine Péloquin. Mes entrevues se trouvent dans le Journal Métro.

Film du jour: Silkwood

Film engagé sur une femme qui tente de sensibiliser ses collègues de travail aux risques liés au plutonium, Silkwood de Mike Nichols est une histoire vraie révoltante, portée par d'excellents comédiens. Meryl Streep trouve un de ses plus beaux rôles en carrière et elle forme un trio en or entouré de Cher et de Kurt Russell. Sans être aussi passionnant que les missives de Costa-Gavras, le long métrage est d'une efficacité redoutable. ***1/2

mardi 30 août 2016

Nouveautés DVD/Blu-ray : Le coeur régulier, The Jungle Book, A Perfect Day, Une famille à louer, Star Wars Rebels: Season Two, Chicago Med: Season One, Chicago Fire: Season Four

Il y a une solide variété de films qui sortent cette semaine en format DVD et Blu-ray...

Adaptation réussie mais sans génie d'un roman d'Olivier Adam, Le coeur régulier de Vanja d'Alcantra enchante surtout pour le jeu d'Isabelle Carrée et les beaux paysages du Japon. L'émotion laisse toutefois à désirer. ***

Adaptation spectaculaire du classique de Disney, The Jungle Book en met plein la vue avec ses images époustouflante. À tel point qu'il sacrifie le récit qui tarde à prendre son envol et à intéresser complètement. Les enfants n'y verront que du feux et l'édition Blu-ray est bien garnie en suppléments. ***

En sorte de satire à la M.A.S.H., A Perfect Day de Fernando Leon de Aranoa ne manque pas de ressources humoristiques. Tim Robbin y est d'ailleurs brillant. L'ensemble est cependant bien trop frêle pour satisfaire tous les appétits. ***

Farce qui tombe à l'eau où deux stars françaises en font des tonnes dans l'argile, Une famille à louer est un rare long métrage de Jean-Pierre Améris où il n'y a presque rien à sauver. **

Les enfants raffoleront de Star Wars Rebels: Complete Season Two, alors que les amateurs de la première heure risquent de ne pas adhérer à cette animation dotée de dessins qui est loin d'être exceptionnelle.

Pour leur part, les amateurs de cette ville américaine si unique ne voudront pas rater Chicago Med: Season One et Chicago Fire: Season Four. Ils auront hâte aussi à Chicago: Vétérinaire, Chicago: Vente trottoir et Chicago: sans emploi. Et après avoir utilisé tous les concepts possibles et inimaginables, ils n'auront qu'à changer de ville et tout commencer à zéro...

Film du jour: Ryan's Daughter

C'est un magnifique film qu'offre David Lean avec Ryan's Daughter, qui a remporté l'Oscar de la meilleure photographie. En plus de reprendre le canevas de Madame Bovary sur une femme qui trompe son mari avec un inconnu plus jeune, il parle de l'Irlande en pleine révolte. Un mélange de genres et de tons qui évoque parfois Fellini et qui est peuplé de personnages vraiment fascinants. Un conte romanesque et  cruel d'une beauté singulière. ****1/2

lundi 29 août 2016

Film du jour: The Desperate Hours (1955)

Bien avant l'horrible version de Michael Cimino, The Desperate Hours était cet angoissant suspense de William Wyler avec un méchant Humphrey Bogart qui terrorise une famille. Le long métrage habilement écrit, joué et réalisé tient en haleine et s'il n'est pas à proprement parlé un grand film, il y a tout pour passer un excellent moment. ****

dimanche 28 août 2016

Les films préférés de... David La Haye

Avant d'être réalisateur (J'espère que tu vas bien et sa suite), David La Haye était un des plus populaires acteurs du cinéma québécois, apparaissant dans des films aussi différents que Un crabe dans la tête, Full Blast, Dans le ventre du dragon et La vie avec mon père.

En pleine promotion pour la troisième et dernière saison de Mirador (mon texte se trouve ici), je l'ai rencontré afin de connaître ses films préférés. Voici sa réponse...

"J’aime beaucoup The Insider de Michael Mann. C’est un film qui m’a beaucoup touché, parce que c’est quelqu’un qu’on essaye de taire... Bizarrement, ce sont des documentaires mes films préférés : Inside Job, The Corporation, Collapse. J’aime les choses qui parlent de la vraie vie. Je trouve que souvent, le cinéma est décroché de ce qui se passe réellement... Évidemment, il y a aussi les Parrain qui sont des incontournables. Et j'adore Haneke, Herzog, Wenders et Carax. Mais il y a trop de films que j’aime. Je suis cinéphile depuis longtemps."

Film du jour: Paris nous appartient

Dès son premier long métrage Paris nous appartient, Jacques Rivette forge son style en nouant une troupe de très bons comédiens autour de textes abondants d'une théâtralité certaine. Il l'entoure d'un suspense à la Hitchcock et de théories de conspiration digne de Lang pour créer quelque chose de moralement ambigu. L'ensemble touffu déroute allègrement et il parle avec justesse de l'époque et de cette jeunesse perdue. ****

samedi 27 août 2016

Entrevue avec Josiane Balasko pour Retour chez ma mère

Des Bronzés à Gazon maudit en passant par Le père Noël est une ordure est Le hérisson, Josiane Balasko est une véritable institution française. Elle est d'ailleurs l'élément le plus intéressant de Retour chez ma mère, une comédie souvent hilarante sur une femme de 40 ans qui retourne vivre chez sa mère. J'ai pu discuté avec la grande comédienne et mon entrevue se trouve sur le site électronique du Journal Métro.

Film du jour: Nana

En racontant l'histoire de sa grand-mère survivante d'Auschwitz, Serena Dykman signe avec Nana un documentaire courageux sur la tolérance et la mémoire. Si le long métrage épouse une forme conventionnelle et que techniquement il n'évite pas des erreurs de débutants, le sujet est fort et la démarche, nécessaire. Présenté au FFM du 27 au 29 août. ***

Avec le chaos qui entoure le FFM, le documentaire ne semble plus être à l'ordre du jour. Désolé de l'inconvénient qui est évidemment hors de notre contrôle.

vendredi 26 août 2016

Sorties au cinéma : Little Men, Don't Breathe, Histoire hippie, Retour chez ma mère, Mechanic : Ressurection

Les Jeux Olympiques sont terminés en même temps que l'été. C'est donc en théorie le retour des films sérieux au cinéma...

Oeuvre délicate et éclairante sur l'embourgeoisement, Little Men d'Ira Sachs est porté par des interprètes épatants, un scénario intelligent et une mise en scène à l'avenant. Comme toujours chez le cinéaste, les conséquences extérieures ne peuvent que nuire au bonheur nos amis protagonistes. Une belle découverte à faire. ***1/2

Efficace suspense qui détourne les codes des films sur les invasions de domicile, Don't Breathe de Fede Alvarez amuse beaucoup et il y a même une portion sociale qui est loin d'être négligeable. Si seulement l'ensemble pouvait se terminer au bon moment ou lieu de s'allonger inutilement. ***

Documentaire sensible sur la possibilité de croire en ses idéaux dans une société individualiste, Histoire hippie de Jean-André Fourestié fait découvrir un très sympathique héros qui n'a pas toujours eu une existence exemplaire mais qui est arrivé à vivre selon ses principes. Émouvant. ***

Populaire comédie française, Retour chez ma mère d'Éric Lavaine est ponctué de gags souvent drôles et d'une Josiane Balasko en grande forme. Dommage qu'après l'incendiaire scène de repas, l'effort implose et qu'il devient si moralisateur et sentimentaliste. **1/2

Suite d'une production qui était déjà très ordinaire, Mechanic: Ressurection de Dennis Gansel aurait dû sortir directement en dvd tant il est mauvais. Ce n'est pas avec ça que Jason Statham reviendra à la mode. *1/2

Film du jour: Suicide Squad

Énorme succès commercial, Suicide Squad de David Ayer est une énième tentative de DC Comics de rivaliser avec Marvel. Sans être aussi mauvais que Batman V Superman, ce long métrage échoue lamentablement à divertir. S'il y a un bon film caché quelque part, il faudrait refaire totalement le montage incohérent et les scènes d'action illisibles. L'histoire n'a aucun sens, la présentation des personnages est beaucoup trop longue et ces méchants tentent tellement d'être diaboliques qu'ils en demeurent complètement inoffensifs. **

jeudi 25 août 2016

Entrevue Histoire hippie

Peut-on vivre selon ses principes? C'est ce que tente de découvrir le réalisateur Jean-André Fourestié dans son sensible documentaire Histoire hippie, où il raconte l'histoire de Martin Stone et de sa famille. J'ai pu rencontrer les deux hommes et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Spartacus

Spectacle de grande classe, Spartacus est un peu la réponse de Kirk Douglas à Ben-Hur. Le grand acteur en mène largeur dans cette création exemplaire - sans doute plus que son réalisateur Stanley Kubrick qui fait tout un travail tout de même - et porté par le script de Trumbo, il offre une bombe à retardement sur le désir de liberté et d'émancipation. Un péplum gonflé à bloc, à la fois kitsch, sanglant et très divertissant. ****

mercredi 24 août 2016

Retour chez ma mère

Énorme succès populaire en France, Retour chez ma mère d'Éric Lavaine prend l'affiche ce vendredi au Québec. En attendant de lire mon entrevue avec l'exquise Josiane Balasko, voici quatre raisons de donner une chance à cette comédie sans prétention. Mon article se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Death by Hanging

Se distanciant quelque peu de Godard pour se rapprocher de Brecht, Nagisa Oshima signe avec Death by Hanging une satire noire majestueuse sur une pendaison qui tourne mal. Le film complexe, intellectuel et verbeux est parsemé de thèmes importants sur l'identité et la culpabilité. Le tout est soutenu par une mise en scène théâtrale qui fait beaucoup avec peu, soumettant ses excellents interprètes à cet exercice de l'absurde qui'il ne faudra surtout pas rater. ****

mardi 23 août 2016

Nouveautés DVD/Blu-ray: Sunset Song, The Other Side, Papirosen, Maggie’s Plan, Ratchet and Clank, The Huntsman: Winter’s War, Superstore: Season One

Deux films d'exception prennent l'affiche cette semaine en format DVD et Blu-ray.

Superbe mélo où la photographie majestueuse est en phase avec l'interprétation puissante et la réalisation étudiée, Sunset Song de Terence Davies enchante malgré sa trop longue durée. ***1/2

Déstabilisant essai qui se trouve quelque part entre la fiction et le documentaire, The Other Side de Roberto Minervini montre cette autre Amérique qui est loin de vivre le rêve tant espérée. Bouleversant mais vraiment pas pour tout le monde. ***1/2

Composé à l'aide d'extraits vidéos recueillis pendant des décennies, Papirosen de Gaston Solnicki retrace le portrait d'une famille pas comme les autres. Sincère sans être aussi fort qu'espéré. ***

À force de copier le cinéma d'Allen et de Baumbach, Maggie's Plan de Rebecca Miller sent la formule. Les interprètes chaleureux ne peuvent sauver le résultat final des clichés les plus éculés. **1/2

Animations sans temps mort qui s'adresse d'abord et avant tout aux fans du jeu vidéo, Rachet and Clank de Kevin Munroe et Jerrica Cleland est distrayant à défaut d'être réellement intéressant. **1/2

Suite désastreuse d'une production qui était déjà exécrable, The Huntsman: Winter's War de Cedric Nicolas-Troyan offre une histoire embarrassante en parvenant à saboter une distribution cinq étoiles. Indigeste. *1/2

Pour ne pas finir sur une aussi mauvaise note, on pourra rire devant la première saison de Superstore, une série ludique et divertissante qui ne marque toutefois pas les esprits. Ou être comblé par par la quatrième saison (partie 1) de Vikings qui multiplie à nouveaux les combats sanglants et les intrigues pas possible.

Film du jour: Mutiny on the Bounty (1935)

Lauréat de l'Oscar du meilleur film en 1935, Mutiny on the Bounty de Frank Lloyd est une oeuvre implacable sur le pouvoir et le respect à l'autorité. Ce long métrage d'aventure a peut-être pris des rides au fil des années, sa construction dramatique demeure forte, ses thèmes toujours d'actualité et il faut voir le duel que se livre Clark Gable et Charles Laughton qui incarne un tyran de première classe. ****

lundi 22 août 2016

Film du jour: La chienne

Premier grand film de Jean Renoir des années 30 où il a pu pousser encore plus loin l'utilisation du son au cinéma, La chienne reprend l'éternel triangle amoureux pour mieux le travestir. En traitant de classes sociales et des divisions sexuelles, le cinéaste pose déjà les bases de thèmes qu'il allait explorer dans ses classiques futures. Surtout qu'il s'amuse sur un plan technique, créant des plans époustouflants de poésie réaliste. Avec Michel Simon qui livre une performance parfaitement nuancée. ****1/2

dimanche 21 août 2016

Les films préférés de... Jean-François Richet

Cinéaste français qui adore les univers sombres et masculins, Jean-François Richet est surtout connu pour son diptyque sur Mesrine, le remake d'Assault on Precinct 13 et Blood Father qui a été présenté à Cannes cette année.

Quels sont ses films préférés? Je lui ai demandé lors de mon récent entretien et voici sa réponse...

« J’aime beaucoup les films d’Eisenstein. La grève, Le cuirassé Potemkine, Octobre : je pense que c’est mon réalisateur préféré. J’aime beaucoup Citizen Kane d’Orson Welles. La Passion du Christ de Mel Gibson mais aussi celle de Jeanne d’Arc de Dreyer. Je suis plutôt en général fan de films qui ne sont pas de cette époque. J’aime beaucoup John Ford. Si je devais dire des metteurs en scène de notre époque, je dirais Christopher Nolan, David Fincher, Scorsese, De Palma, Michael Mann. En même temps, je ne vais dire que des noms qui sont évidents. »

Film du jour: Noriko's Dinner Table

Sorte de suite à son film culte Suicide Club, Noriko's Dinner Table de Sion Sono est un récit dérangeant sur la famille. La violence graphique est peut-être réduite au minimum, elle apparaît plutôt de façon intrinsèque et psychologique au détour d'un long métrage d'une originalité rare, qui séduit autant par l'intelligence de ses thèmes que par sa mise en scène morcelée qui multiplie les points de vue. ****

samedi 20 août 2016

Film du jour: Ben-Hur (1959)

Oubliez la nouvelle version de Ben-Hur et optez pour la faste adaptation de 1959 de William Wyler, ce film de 11 Oscars avec Charlton Heston dans le rôle-titre. Oui, il y a une course de chars inoubliable et un nombre incalculable de morceaux de bravoure. Mais il y a aussi - et surtout - une histoire très solide, une réalisation épique et un scénario rigoureux, qui limite les apparitions inutiles de Jésus. Un grand divertissement, comme il ne s'en fait presque plus. ****

vendredi 19 août 2016

Sorties au cinéma: Hell or High Water, Les innocentes, Les cowboys, Le chant des étoiles, À la poursuite de la paix, The Infiltrator, Ben-Hur

Devant le rouleau compresseur du cinéma hollywoodien, les petits films indépendants tentent de se faire valoir et il y en a plusieurs de qualité cette semaine.

Brillant western qui s'intéresse aux travers de l'Amérique, Hell or High Water de David Mackenzie passionne avec son atmosphère du tonnerre et ses personnages truculents. ***1/2

Meilleur long métrage d'Anne Fontaine depuis Entre ses mains, Les innocentes raconte une révoltante histoire vraie de façon courageuse, quoiqu'un brin démonstrative. Cinématographiquement, l'oeuvre s'avère très aboutie. ***

Pertinente quête d'un père pour retrouver sa fille disparue (The Searchers revisité), Les cowboys de Thomas Bidegain traite d'enjeux d'actualité avec tact et une utilisation surprenante des ellipses. La distribution solide compense pour un scénario qui aurait pu être encore plus fort. ***

Sensible documentaire qui célèbre la vie et la transmission, Le chant des étoiles de Nadine Beaudet est un essai chaleureux et très humain, un brin anecdotique mais réconfortant tout plein. ***

À la poursuite de la paix de Garry Beitel est pour sa part un documentaire dont le propos très intéressant (la difficulté de faire régner la paix en zone de turbulences) cadre mal avec une réalisation qui manque un peu de tonus. **1/2

The Infiltrator de Brad Furman avait tout pour passionner: une histoire à la Scorsese, des interprètes solides et une mise en scène étudiée. Dommage qu'on s'ennuie autant dans ce parcours d'infiltration de l'organisation de Pablo Escobar. **1/2

Peut-être bien la version cinématographique la moins intéressante de celle de Ben-Hur, la vision de Timur Bekmambetov n'est potable que dans ses scènes d'action. Pour le reste, c'est la catastrophe totale. *1/2

Film du jour: Gleason

Passé beaucoup trop rapidement sur les écrans de cinéma, Gleason de Clay Tweel est un documentaire puissant sur le courage, la détermination et la résilience. Il y a de l'espoir, de l'humour et de la tristesse qui ressortent de cet essai éminemment personnel d'un homme atteint d'une grave maladie qui tente de concocter des vidéos pour son enfant à naître. Impossible de ne pas en ressortir bouleversé. ***1/2

jeudi 18 août 2016

Film du jour: Film du jour: Kalo Pothi

Rare film du Népal à arriver sur nos écrans, Kalo Pothi de Min Bahadur Bham est une illustration d'un conflit violent dont les conséquences n'épargnent en rien sa population. Doté d'un rythme lent et d'une réalisation consciencieuse, le récit parfois mince à l'interprétation inégale séduit surtout dans sa deuxième partie. Ce n'est peut-être pas du Satyajit Ray, mais cela peut s'en rapprocher par son regard humaniste. ***

mercredi 17 août 2016

Film du jour: Le nouveau monde

Deuxième partie de la formidable saga de six heures initiée par Les Émigrants, Le nouveau monde est un nouveau tour de force de la part de Jan Troell, qui utilise brillamment le pouvoir de ses images pour faire parler les épreuves que doivent affronter un clan suédois qui tente de survivre aux États-Unis. Brutal et poétique, avec un montage incroyable, un rythme toujours adapté et une magnifique réflexion sur le couple plus-que-parfait formé par Max von Sydow et Liv Ullman, il s'agit d'une création inoubliable, parmi les plus grandes du septième art scandinave. ****1/2

mardi 16 août 2016

Nouveautés DVD/Blu-ray: Children Who Chase Lost Voices, Ingrid Berman: In Her Own Words, L’étudiante et monsieur Henri

Les sorties DVD et Blu-ray sont parsemées cette semaine. Il y en a pourtant une qui mérite vraiment le détour

Il s'agit de Children Who Chase Lost Voices, la nouvelle animation de Makoto Shinkai (qui avait offert le magnifique The Place Promised in Our Early Days). Un dessin animé riche, magique et mélancolique sur le destin, le monde qui nous entoure et la nécessité de ne pas désespérer. ****

Disponible dans la prestigieuse édition Criterion, Ingrid Bergman: In Her Own Words de Stig Björkman est un documentaire intéressant mais très classique sur la grande actrice. ***

Porté par ses solides comédiens, L'étudiante et monsieur Henri d'Ivan Calbérac souffre néanmoins d'un scénario prévisible et moralisateur, ainsi que d'une mise en scène sans attrait. **1/2

Film du jour: Les Émigrants

Colossale épopée sur le rêve américain, Les Émigrants de Jan Troell suit des fermiers suédois qui rêvent de quitter leur milieu misérable pour repartir à neuf aux États-Unis. Oeuvre phare qui éclaire autant par son script béton, ses formidables interprètes et la beauté saisissante de sa photographie, cette création d'exception ne manque pas d'enchanter et de fasciner. ****1/2

lundi 15 août 2016

Film du jour: Notre musique

Reprenant la structure propre à la Divine Comédie de Dante, Notre musique de Jean-Luc Godard tente de trouver la racine des guerres à travers deux destins à la fois similaires et différents. Brillant exposé qui déborde comme toujours dans les cadres de l'image et du cinéma, cet essai unique ne manque pas d'étonner et de fasciner avec ses digressions qui ne seront toutefois pas pour tous les appétits. ***1/2

dimanche 14 août 2016

Les films préférés de... Louise Turcot

Véritable institution du septième art québécois, Louise Turcot est apparue dans quelques-uns des films les plus populaires de la Belle Province (L’initiation, Deux femmes en or), avant de s’orienter vers un cinéma d’auteur comme Les êtres chers, Miraculum, Liverpool et Lost Song.

J’ai pu lui parler pour un projet connexe (elle était la porte-parole de la journée Arts sans frontières) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse…

« C’est sûr que j’ai une préférence pour les films d’auteurs. Il y avait une époque où j’aimais beaucoup le cinéma italien. La grande époque du cinéma italien. Maintenant, on n’en reçoit presque plus des films italiens. Si je peux te citer quelque chose, c’est trop loin dans le temps. C’est sûr que Visconti, Fellini… Aujourd’hui même, je ne pourrais rien te citer du cinéma italien, parce que je ne le connais plus.

Il y a ça aussi que je trouve qui manque beaucoup et qui va manquer de plus en plus, parce qu’il y a des salles qui ferment à Montréal. La fermeture de l’Excentris m’a crevée le cœur. Car moi j’aime beaucoup le cinéma de répertoire. J’aimais ça aller voir des films tchèques, des films polonais, des films cubains. J’aime! C’est très intéressant de voir le regard que des étrangers posent sur la civilisation, sur leur culture, sur leur famille. Ça je trouve que ça manque ici, beaucoup. Même le cinéma français que j’adore, je me rends compte lorsque je lis des revues qu’on ne voit pas le quart du cinéma qu’on devrait voir. Et les seuls films français que l’on voit, ce sont des films qui souvent ont fait un tabac au box-office. Alors ils les emmènent ici. Mais il y a des films très intéressants qu’on ne verra jamais, qui restent en France et qui n’ont pas de distributeur ici.


Ça, ça me manque vraiment beaucoup. Parce que quand j’étais jeune, il y a très longtemps, on avait beaucoup de cinémas à Montréal où on allait voir des films de répertoire. C’est comme ça qu’on a découvert toute sorte de cinéma, comme le cinéma suédois, le cinéma italien. C’était fantastique tout ce qui nous apportait. Là maintenant, les États-Unis règnent en roi et maître dans nos salles. Ce n’est pas que j’aime pas le cinéma américain. Je l’apprécie aussi. Mais j’aime avoir toutes les couleurs du prisme, pas juste les couleurs américaines. »

Film du jour: Thérèse Raquin

De toutes les adaptations cinématographiques de Thérèse Raquin, celle de Marcel Carné est certainement une des meilleures, même si le grand cinéaste a beaucoup sacrifié l'esprit de Zola. Devenu un film noir, cette sombre histoire d'un mari assassiné par son épouse et l'amant de cette dernière manque de matière psychologique, bien que l'interprétation demeure de premier ordre et la mise en scène d'une rare élégance. ***1/2

samedi 13 août 2016

Entrevue avec Jean-François Richet pour Blood Father

Film d'action à l'ancienne, Blood Father offre une rédemption cinématographique à Mel Gibson. Pour en savoir plus, j'ai pu discuter avec son réalisateur Jean-François Richet, qui avait offert par le passé le diptyque sur Mesrine. Mon entrevue se trouve dans les pages du Métro.

Film du jour: Phase IV

On ne verra plus le monde des fourmis de la manière manière après avoir regardé Phase IV de Saul Bass, ce film d'horreur culte et cérébral sur deux scientifiques qui tentent d'enrayer une menace inconnue. Le rythme lent ne manque pas d'ensorceler, au même titre que les images psychédéliques et la musique de circonstances. Le récit dénué d'action dont la forme s'apparente au documentaire ne plaira pas à tous, mais c'est également ce qui le rend si intriguant et unique. ***1/2

vendredi 12 août 2016

Sorties au cinéma : Sausage Party, Florence Foster Jenkins, Zoom, Blood Father, Anthropoid

Alors que les températures élevées et la pluie viennent brouiller les cartes, il n'y a rien de mieux que de s'éclipser dans une salle de cinéma afin de retrouver ses esprits.

Hilarante satire sociale qui deviendra assurément culte, Sausage Party est un dessin animé complètement disjoncté de la part de la gang de Seth Rogen, où des aliments découvrent que le monde qui les entoure n'est qu'une illusion. Une odyssée d'une vulgarité assumée qui fait rire aux larmes. ***1/2

Biopic sympathique, ludique, rigolo et très oubliable, Florence Foster Jenkins de Stephen Frears qui porte sur une femme riche qui s'est mise à l'opéra malgré son manque de talent est portée par les interprétations rigolotes de Meryl Streep et de Hugh Grant. Divertissant à défaut de mieux. ***

Critique superficielle de la beauté, Zoom de Pedro Morelli se plaît à superposer les histoires jusqu'à ne plus faire de sens. L'ensemble est néanmoins portée par une mise en scène compétente et des comédiens attachants. **1/2

Récit iconique qui tente d'offrir une rédemption au toujours solide Mel Gibson, Blood Father de Jean-François Richet peut surprendre et ravir par son refus des scènes d'action gratuite. Sauf que sans enjeux valables, de personnages développés, de dialogues intéressants ou d'humour, c'est un peu vain. **

Capable du meilleur (Metro Manila, Cashback) comme du pire (The Broken), le cinéaste Sean Ellis déçoit amèrement avec Anthropoid, un drame de guerre quelconque et sans vision où il y a seulement 15 minutes satisfaisantes dans le lot. La finale est particulièrement ridicule tant elle peut être appyée. **

Film du jour: My Own Private Idaho

En revoyant l'excellent My Own Private Idaho qui fête cette année son  25e anniversaire et que l'on peut admirer au Centre Phi ce soir, on constate plusieurs choses. River Phoenix nous a quitté beaucoup trop tôt et on s'ennuie terriblement de lui. Keanu Reeves a déjà été tout un acteur. Et Gus Van Sant est capable de grandes fresques sensibles et poétiques sur la marginalité. Une oeuvre somme, magique et réaliste, peut-être la plus grande de ce talentueux trio. **** 

jeudi 11 août 2016

Film du jour: Lonesome

Véritable trésor oublié du cinéma américain, Lonesome de Paul Fejos est une merveille extraordinaire. Une histoire d'amour simple et puissante sur la solitude des grandes villes qui bénéficie d'une mise en scène hallucinante et d'un montage à couper le souffle. Lorsque le cinéma muet se fait envahir par le parlé et que le noir et blanc laisse momentanément la place à la couleur, c'est la poésie qui triomphe et qui fait battre le coeur plus rapidement. Un petit film immense à voir absolument. ****1/2

mercredi 10 août 2016

Une visite au cinéma VIP

Ce qui manque à Montréal, c'est un cinéma VIP comme celui qui se trouve à Brossard. Pour vous convaincre, voici mon excursion vers la Rive-Sud qui s'est déroulée sans anicroche majeure. Mon texte est disponible sur le site de Cineplex.

Film du jour: Sea Fog (Haemoo)

Premier film très intéressant à la mise en scène étudiée, Sea Fog (Haemoo en version originale) de Shim Sung-bo mélange le drame social, la satire, l'horreur, le suspense et la romance à travers le destin de pêcheurs qui vivront un moment d'effroi qui changera à jamais leur vie. Une histoire vraie où la condition humaine est constamment malmenée et qui tient en haleine malgré quelques baisses de régime à mi-chemin. ***1/2

mardi 9 août 2016

Sorties DVD/Blu-ray: Dheepan, Montréal la blanche, Demolition, The First Monday in May, Keanu, A Hologram for the King, Les Visiteurs – La révolution

Lorsque le cinéma d'auteur mène le bal, cela donne des sorties intéressantes en DVD et en Blu-ray.

Palme d'Or de 2015, Dheepan est un film courageux de la part de Jacques Audiard qui maîtrise totalement son sujet... jusqu'à une conclusion qui laisse à désirer. C'était pourtant immense jusque-là. ***1/2

Autre long métrage social sur la difficulté de l'immigration, Montréal la blanche de Bachir Bensaddek est porté par deux excellents comédiens qui compensent pour des faiblesses scénaristes. ***

Une oeuvre de Jean-Marc Vallée qui ne se prend pas trop la tête, cela donne Demolition, une crise existentielle teintée de comédie d'où ressort le talent de grands acteurs. Ça fait du bien. ***

Documentaire en forme de publicité déguisée, The First Monday in May d'Andrew Rossi s'adresse principalement aux amateurs de musée et de mode. **1/2

Satire des productions de gangsters, Keanu de Peter Atencio fait rire ici et là en demeurant bien trop sage et convenu. Au moins il y a un chat mignon et une scène d'anthologie avec Anna Faris. **1/2

Tom Tykwer (Cours, Lola, cours) se perd un peu plus dans A Hologram for the King, le récit d'une renaissance avec Tom Hanks dans un rôle qu'il connaît par coeur. Mièvre et sans surprise. **

Avait-on réellement besoin des Visiteurs - La révolution? Toujours réalisé par Jean-Marie Poiré, ce supplice pour l'intelligence est un des pires navets de l'année. Vous serez prévenu. *

Film du jour: Puzzled Love

13 jeunes réalisateurs qui se mettent ensemble pour raconter une seule histoire d'amour qui se déroule sur 13 mois. L'idée derrière ce film espagnol n'est pas mauvaise et sur un simple plan de la mise en scène, les styles ne sont pas trop disparates. Ce qui cloche dans Puzzled Love, c'est la faiblesse de l'histoire, son manque d'originalité, sa banalité chronique. Rien ne ressort du lot, si ce n'est cette héroïne si charismatique qui aurait mérité mieux. **1/2

lundi 8 août 2016

Les meilleurs films de chats!

Pour accompagner/oublier la sortie de Nine Lives où Kevin Spacey prête sa voix à un chat, j'ai concocté un petit palmarès ludique de quelques-uns des meilleurs films ou animations avec des chats. Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Dark Passage

Le couple Bogart et Bacall fait des flammèches dans Dark Passage de Delmer Daves, un film noir passionnant et même poétique sur un évadé de prison qui change de visage. L'intérêt est constant et la première partie presque uniquement en caméra subjective réserve quelques passages remarquables. ****

dimanche 7 août 2016

Les films préférés de... Gilles Renaud

Bien connu des cinéphiles québécois, Gilles Renaud a participé à plusieurs projets différents, dont Le démantèlement et Cadavres, apparaissant souvent dans les longs métrages de Louis Bélanger (Les mauvaises herbes, Gaz Bar Blues) et Bernard Émond (Tout ce que tu possèdes, La femme qui boit).

Mais quels sont ses films préférés? J'ai récemment pu lui en parler et voici sa réponse...

« J’en ai beaucoup des films préférés. Pour moi, 8 ½ de Fellini est un des grands chef-d’œuvres. J’aime aussi beaucoup la trilogie du Parrain. Je trouve que c’est une œuvre contemporaine. C’est hyper important, c’est vraiment une grande œuvre, les trois films. J’ai revu un film qui s’appelait Eyes Wide Shut de Kubrick. Je l’avais vu il y a longtemps, quand il est sorti au cinéma. Je l’ai revu la semaine dernière et j’ai réalisé à quel point c’est un grand, grand, grand film. Et que Kubrick est un grand réalisateur.

Au cinéma québécois, j’ai beaucoup de choix. Beaucoup de films me touchent. Il y a bien sûr Mon oncle Antoine de Jutra qui est un grand, grand film. Il y a aussi La tête de Normande St-Onge de Gilles Carle qui est un film absolument renversant. Et un film dans lequel j’ai joué (rires), que j’aime beaucoup et qui s’appelle Gaz Bar Blues de Louis Bélanger. Je le considère comme un des grands films cultes du cinéma québécois. C’est sur la famille, la relation entre les hommes. C’est un film d’hommes qui est absolument magnifique. En gros, ce sont des films que j’aime. »

Film du jour: The Naked Island

Il y a des films transcendants qui marquent les esprits. The Naked Island de Kaneto Shino est un de ceux-là. Essai muet d'une beauté exceptionnelle qui est doté d'une trame sonore hypnotisante, le récit lent et contemplatif porte sur une famille qui habite un lieu reculé et qui passe leur temps à cultiver la terre. Tel le mythe de Sisyphe, les répétitions renforcent cette idée de damnation et si la liberté de la vie prend constamment le dessus, ce ne sera pas sans pleurs et souffrances. Un poème d'une rare puissance. ****1/2

samedi 6 août 2016

Film du jour: Jason Bourne

Après une désastreuse tentative de repartir la populaire série sur de nouvelles bases, c'est avec bonheur d'apprendre le retour de Matt Damon et de Paul Greengrass pour Jason Bourne. Sans être très original ni même le meilleur épisode du lot, ce nouveau tome s'apparente à un chaos constant avec cette caméra infernale qui décrit le monde dans lequel tente de survivre le héros. Entre chronique géopolitique et impressionnant film d'action aux séquences musclées qui doivent bien durer 15 minutes chacune, le long métrage ratisse large et s'il finit par saouler avec la fin, cette brosse se fait avec classe, à l'image du casting en place. ***

vendredi 5 août 2016

Sorties au cinéma : Les délices de Tokyo, Lo and Behold : Reveries of the Connected World, Indignation, Mon ami Dino, Un homme à la hauteur, How He Fell in Love, Nine Lives

Plusieurs petits films forts intéressants prennent l'affiche cette semaine, dans l'ombre de Suicide Squad que je me promets de voir un jour ou l'autre.

Délaissant ses univers exigeants et opaques pour embrasser une université des sentiments beaucoup plus accessible et éphémère, Naomi Kawase propose avec Les délices de Tokyo une oeuvre simple, sensible et poétique, un brin trop moralisatrice mais assez savoureuse et visuellement soigné. ***1/2

Documentaire sur les possibilités et les dérives de l'ordinateur, Lo and Behold: Reveries of the Connected World est à priori complexe et pas très intéressant. C'est avant que le vénérable Werner Herzog prenne en charge le sujet et qu'il pose des questions souvent incroyables dans sa quête de sonder l'être humain. Ce qui en ressort est peut-être mineur pour lui, cela n'en demeure pas moins souvent passionnant. ***

Première réalisation de James Schamus qui a participé à l'écriture des meilleurs films de Ang Lee, Indignation qui se déroule dans le conservatisme des années 50 souffre d'enjeux trop écrits et d'une mise en scène rudimentaire. Les comédiens sont cependant excellents et il y a une incroyable joute verbale de 16 minutes à mi-chemin du récit qui n'est rien de moins que formidable. ***

Jouant avec les notions de vrai et de faux en décortiquant les procédés cinématographiques, Jimmy Larouche propose avec Mon ami Dino une docu-fiction modeste et émouvante, portée par la performance attachante de Dino Tavarone. ***

Jean Dujardin et Virginie Efira forment un couple mignon comme tout dans Un homme à la hauteur de Laurent Tirard. C'est d'ailleurs le meilleur élément de ce long métrage parfois drôle et charmant mais extrêmement limité, qui a tôt fait de tout dire sur le droit à l'amour et à la différence. Et pourquoi avoir choisi cette star pour incarner une personne de petite taille? **1/2

Pour qu'une romance fonctionne, le couple en place est important. C'est malheureusement le point faible de How He Fell In Love de Marc Meyes alors qu'on ne ressent absolument rien entre les deux amoureux qui semblent beaucoup s'ennuyer. Et nous aussi. ** 

Pas autant que dans Nine Lives de Barry Sonnenfeld, cette imbuvable comédie familiale où la conscience de Kevin Spacye est transposée dans un chat! Ni drôle ni émouvante, cette ode aux deuxièmes chances fait souvent pitié à voir. *1/2

Film du jour: The Living End

Avant de considérablement s'assagir, Gregg Araki concoctait des oeuvres sexuelles trash et fauchées en jouant avec les conventions. Sur The Living End, il refait Thelma & Louise à la sauce Godard, partant dans une virée sans fin qui peut paraître verbeuse et précieuse mais qui n'est jamais ennuyante. Un film presque culte qui ravit et déstabilise à la fois. ***1/2

jeudi 4 août 2016

Pour en finir avec Fantasia: We are the Flesh, Under the Shadow, Train to Busan, Harmony, Psychonauts, We Go On, Kiyamachi Daruma

Le marathon Fantasia est terminé. Avant de passer à autre chose et de l'oublier (mais comment est-ce possible? Surtout que le jury de l'AQCC a élu l'excellent The Wailling comme le film meilleur film asiatique de cette sélection), voici plusieurs longs métrages que j'ai pu voir et qui méritent - du moins, pour les trois premiers titres - une sortie dans les salles régulières.

Difficile de trouver une production plus malsaine que We Are the Flesh d'Emiliano Rocha Minter. Tout peut arriver dans ce sombre huis-clos mâtiné de sexe et de sang et le spectateur passe aisément des rires aux larmes, de l'excitation au dégoût. Une fable grotesque inoubliable qui a impressionné Alejandro Gonzales Inarritu et Carlos Reygadas. Ce n'est pas rien! ****

Terrifiant drame horrifique qui se déroule pendant le conflit entre l'Iran et l'Irak, Under the Shadow de Babak Anvari utilise un cauchemar politique et humain pour en décupler les effets, jouant dans le cinéma de genre avec efficacité et intelligence. Peut-être bien le long métrage le plus effrayant de l'année. ***1/2

Délaissant momentanément l'animation après ses réussis The King of Pigs et The Fake, Yeon Sang-ho offre avec Train to Busan une version encore plus satisfaisante que son Seoul Station du film de zombies. Un divertissement exemplaire et engagé dans la veine de The Host de Bong Joon-ho. C'est tout ce qu'aurait souhaité être World War Z. ***1/2

Fascinante médiation sur la vie, la mort, la société et ses débats sans fin entre la liberté et la sécurité, Harmony de Takashi Nakamura et Michael Arias est un dessin animé emprunt de violence et de mélancolie, dont le ton verbeux et statique rappelle le classique Ghost in the Shell. Sans être du même calibre, cette animation pose des questions probantes quoique simplistes sur la condition humaine, et elle s'améliore grandement après une introduction assez quelconque. ***

À ne montrer à aucun enfant, Psychonauts, the Forgotten Children d'Alberto Vazquez et Pedro Rivero est une animation morbide sur de jeunes animaux qui tentent de survivre dans un monde inquiétant. Peuplé de visions inquiétantes, ce dessin animé techniquement impressionnant séduit amplement même s'il a tendance à se perdre. ***

Débutant dans la farce avant de se prendre trop au sérieux, We Go On d'Andy Mitton est une réflexion sur les souvenirs d'enfance et ces fantômes qui peuvent nous hanter. Une démonstration en demi-teinte, incomplète mais pas inintéressante, avec une finale plutôt décevante. **1/2

Kiyamachi Daruma d'Hideo Sakaki est une oeuvre brutale et sauvage sur un yakuza sans pied ni main qui tente de rétablir son honneur! En omettant ce héros pas comme les autres, le film n'échappe pas aux clichés et il n'y a ni l'humour ni la virtuosité technique d'un Kitano pour la rendre recommandable. **

Film du jour: Parfaites

C'est un très beau documentaire que propose Jérémie Battaglia avec Parfaites. En plus de faire découvrir l'univers de la natation synchronisée, il présente de beaux personnages féminins, de magnifiques images poétiques et une trame sonore du tonnerre. Un effort qui sort de l'ordinaire que l'on doit voir sur le plus grand écran possible. ***1/2

mercredi 3 août 2016

Film du jour: Blood Father (Fantasia)

Blood Father de Jean-François Richet fait figure d'ovni dans le cinéma d'action contemporain, privilégiant les personnages et leurs désarrois au détriment des poursuites et des bagarres. Une bonne idée qui le rapproche du cinéma des année 70. Cela dit, malgré une réalisation solide et un Mel Gibson éclatant en être repenti qui fera l'impossible pour protéger sa fille, le long métrage verbeux et plutôt superficiel manque de moments forts et l'intérêt vacille avant la fin. **

mardi 2 août 2016

Sorties DVD/Blu-ray : Les demons, Requiem for the American Dream, High-Rise, Louder Than Bombs, Avril et le monde truqué, L’origine des espèces, Lolo, Mother’s Day

Avec Fantasia qui se termine incessamment, c'est le retour des sortes intéressantes en format DVD et Blu-ray.

Meilleur film québécois de la cuvée 2015, Les démons de Philippe Lesage est une fresque intelligente et parfaitement fignolée sur les peurs d'enfants. À voir! ****

Pour se rendre compte que le monde ne tourne pas si rond que ça, il n'y a rien de mieux que d'entendre  le célèbre Noam Chomsky parler sur Requiem for the American Dream. Du bonbon. ***1/2

On s'amuse beaucoup devant High-Rise de Ben Wheatley, une satire un peu datée mais toujours jouissive entre classes sociales qui décident de se faire la guerre. ***

Une distribution cinq étoiles et une mise en scène étudiée font de Louder Than Bombs de Joachim Trier une création sensible sur le seuil, sans doute trop précieuse mais assez solide au final. ***

Avril et le monde de demain est une animation fascinante dans sa première moitié et qui se laisse un peu trop envahir par les facilités par la suite. Reste un dessin animé qui arrive à sortir du lot. ***

Il y a un long métrage intéressant quelque part dans L'origine des espèces de Dominic Goyer. Ce ne sont toutefois pas les choix scénaristiques qui aident à le trouver. **

Autant on pouvait aimer les premières réalisations de l'actrice Julie Delpy, autant son Lolo est une comédie indigeste et pitoyable qui accumule tous les clichés possibles et inimaginables. *1/2

C'est également ce qu'on retrouve dans Mother's Day du regretté Garry Marshall, un film choral d'une superficialité étonnante qui fait mal aux oreilles à chaque réplique de ses personnages unidimensionnels. *1/2