dimanche 31 octobre 2021

Sorties au cinéma: Brain Freeze


Les films québécois avec des zombies sont trop rares pour qu'on les ignore. Même si Brain Freeze de Julien Knafo ne livre pas pleinement la marchandise, il possède suffisamment d'humour noir pour accommoder les amateurs du genre. Ma critique est à lire dans La Presse.

Film du jour: Reflection (FNC)


Le cinéaste ukrainien Valentyn Vasyanovych est en train de se construire toute une filmographie. Une année à peine après son remarquable Atlantis, le voilà déjà de retour avec Reflection, une vision encore plus sombre de la guerre et des relations humaines. Comme toujours, c'est sa mise en scène exceptionnelle qui frappe les esprits tant les plans fixes sont longs et somptueux. Le cinéphile finit par se faire absorber dans ces toiles, arpentant les riches profondeurs de champs jusqu'à faire un avec ses inquiétudes. La grande violence happe rapidement, avant de s'amenuiser et que les personnages cherchent par les silences et une quelconque quête spirituelle - on se croit parfois chez Tarkovski tant le symbole est fort - de comprendre les mystères parfois ironiques de l'existence. Jusqu'à une conclusion sous le signe de la reconstruction, apaisante et mémorable. En ligne (presque malheureusement tant il mérite le plus grand des écrans). ****

samedi 30 octobre 2021

Sorties au cinéma: Antlers


Période de l'Halloween oblige, les films d'horreur sont nombreux sur les écrans. Un des plus épeurant est certainement Antlers de Scott Cooper, qui bénéficie grandement de la présence de Guillermo del Toro dans la chaise de la production. À partir des mythes d'un monstre (imaginaire ou pas), le long métrage parle surtout des traumas du passé, enterrés et qui attend la moindre occasion pour venir hanter. Ma critique est à lire sur La Presse.

Film du jour: Ahed's Knee (FNC)


C'est la dernière fin de semaine du FNC. Entre l'Halloween et tous les bons films qui ont pris l'affiche ce vendredi au cinéma, il faudra trouver du temps pour regarder Ahed's Knee de Nadav Lapid, qui s'est mérité le Prix du jury à Cannes. Sans doute qu'il ne s'agit pas du long métrage le plus aimable de l'année. Les effets stylistiques envahissant annoncent déjà que quelque chose ne tourne pas rond dans cette chronique bien personnelle. Puis quand vient le temps d'enfoncer le clou par le verbe après un sensuel jeu de séduction, le cinéaste israélien n'y va pas de main morte envers son pays d'origine, livrant un doigt d'honneur aussi jouissif que libérateur. Brillant. En ligne. ****

vendredi 29 octobre 2021

Sorties au cinéma: Archipel


Cette semaine, j'ai pu voir pratiquement toutes les nouvelles sorties au cinéma. Mon film préféré est sans contredit Archipel, une animation québécoise pas comme les autres. J'ai d'ailleurs pu écrire une critique sur le sujet qui se retrouve dans La Presse.

Film du jour: Roh


Sélection de la Malaisie aux Oscars l'année dernière, Roh est un film d'horreur atmosphérique et minimaliste de la part d'Emir Ezwan, qui joue à fond la carte de l'ambiance et de l'atmosphère pour provoquer une bonne frousse. Ce n'est pas tant l'histoire qui mérite le détour que ses métaphores politiques, le climat de violence qui y règne et, bien entendu, l'immense soin apporté à sa photographie qui n'hésite pas à plonger dans ses zones sombres pour ne plus jamais en ressortir. En vidéo sur demande via Film Movement. ***1/2

jeudi 28 octobre 2021

Film du jour: Last Night in Soho


Avec Last Night in Soho, Edgar Wright avait enfin la possibilité de se confronter à un véritable sujet: les rêves qui tournent mal, l'exploitation de la femme par l'homme, le côté sombre de la grande ville, la maladie mentale, etc. Évidemment, tout ce qui l'intéresse est d'offrir un divertissant clinquant, spectaculaire et même angoissant, sacrifiant sa riche matière première au profit d'images soignées et de tubes accrocheurs. Ma critique. ***

mercredi 27 octobre 2021

Stillwater (blu-ray)


Succéder à une oeuvre colossale comme Spotlight n'est pas évident. Le cinéaste Tom McCarthy l'apprend à ses dépends avec le beaucoup moins abouti Stillwater. (Universal)

C'est quoi? Un Américain déménage ses pénates à Marseille afin d'aider sa fille emprisonnée qui est accusée de meurtre.

C'est comment? Matt Damon trouve un de ses meilleurs rôles en carrière. Sa chimie avec Camille Cottin opère totalement et toutes les scènes de la vie quotidienne fonctionnent amplement.

Et pourtant? Ce n'est pas le cas lorsque le suspense et l'action se pointent le nez. La charge n'est pas toujours subtile et le scénario ne manque pas d'invraisemblances.

Techniquement? L'image claire, précise et détaillée permet de prendre le pouls de cette ville unique. Le soin sonore est également de chaque instant, mettant à l'avant-plan les nombreux dialogues.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus sont composés de trois documentaires généralement pertinents: un sur les comédiens qui se sont souvent inspirés de la réalité, un second sur les lieux de tournage et un dernier sur le flair du réalisateur.

Au final? Intéressant à ses heures même s'il ne livre pas toujours la marchandise, Stillwater est une tentative de rallier les sensibilités américaines et françaises au sein d'un même récit. Rien ne passera à l'histoire malgré les performances senties de ses têtes d'affiche.

Film du jour: The French Dispatch


Lettre d'amour au métier de journalisme, The French Dispatch permet à Wes Anderson d'en mettre plein la vue et les oreilles, réunissant une distribution cinq étoiles au sein d'un film à sketchs forcément inégaux qui sait être drôle et émouvant. Parfait pour le moment de l'année. Ma critique. ***1/2 

mardi 26 octobre 2021

Film du jour: Un triomphe


Produit par Robert Guédiguian et Dany Boon (quel duo improbable), Un triomphe est un feel-good movie inspiré d'une histoire vraie sur un comédien qui arrive à convaincre des prisonniers à monter la pièce En attendant Godot. Drôle et inspirant, le film d'Emmanuel Courcol compense sa mise en scène sans fard par des acteurs épatants, menés par un Kad Merad qui rappelle qu'il peut faire autre chose que des mimiques. ***

lundi 25 octobre 2021

Film du jour: The Suicide Squad


Oubliez le désolant Suicide Squad. La véritable entrée en matière se fait avec le divertissant The Suicide Squad.

C'est quoi? Des super vilains doivent apprendre à travailler en équipe afin de remplir une mission suicidaire.

C'est comment? C'est drôle, mouvementé et politiquement incorrect. La mise en scène de James Gunn en met plein la vue, alors que les interprètes jouent dans la note.

Et pourtant? Le long métrage est trop long et répétitif. Il est légitime de décrocher avant la fin, suite à la millième explosion sanguinaire.

Techniquement? De ce côté, c'est la totale. Les images regorgent de nuances et de détails, alors que les pistes sonores rebondissent devant tant de balles tirées. 

Suppléments? Cette édition comprend un disque 4K Ultra HD, un blu-ray et une copie numérique. Les bonus plus que satisfaisants comprennent une amusante piste de commentaires du réalisateur, des scènes retranchées et allongées, un bêtisier, différents documentaires (sur le requin, le cinéaste, le monstre...), des analyses de scènes et des bandes-annonces.

Au final? Qui a dit que les adaptations de DC Comics se prenaient trop au sérieux? C'est le jour et la nuit avec cette proposition criarde et jouissive, qui n'hésite pas à verser dans la violence pour épater la galerie. Cela sent la suite.

Warner a fourni gratuitement un exemplaire pour cette critique.

dimanche 24 octobre 2021

Film du jour: La jeune fille et l'araignée (FNC)


Se déroulant majoritairement dans un appartement, La jeune fille et l'araignée de Ramon et Silvan Zürcher fait beaucoup avec peu, conviant l'esprit de Rohmer à un jeu de séduction entre jeunes gens. Intelligent et sensuel, énigmatique et surréaliste, ce film suisse qui ne manque pas de sous-entendus recourt au charme de ses interprètes et à une mise en scène théâtrale axée sur la profondeur de champs pour offrir tout un voyage (voyage). Offert en ligne. ***1/2

samedi 23 octobre 2021

Film du jour: My Zoe


Après l'échec monumental de Lolo, Julie Delpy retrouve des couleurs en tant que cinéaste avec My Zoe, qui est à la fois un drame domestique (avec de solides échanges familiaux dans la lignée de la trilogie «Before») et un récit d'anticipation/science-fiction. Trop inégal, le film n'arrive jamais à soutenir son ambition tant les personnages peu attachants sont sommairement esquissés et que le scénario s'avère moralement douteux. **1/2

vendredi 22 octobre 2021

Entrevue Brain Freeze


C'est la semaine prochaine que prend l'affiche Brain Freeze, un long métrage québécois avec des zombies. Pour La Presse, j'ai pu discuter avec sa vedette Roy Dupuis de cinéma de genre et de liberté créatrice.

Film du jour: La contemplation du mystère


La mort du père, le thème de la chasse, des secrets à la tonne: La contemplation du mystère ne manque pas de clichés de sa façon de s'inscrire dans le corpus québécois. Surtout qu'il fait appel à quelques-unes des figures les plus vues des dernières années (Emmanuel Schwartz, Martin Dubreuil, Gilles Renaud, François Papineau...). Et si le film d'Albéric Aurtenèche tente de surprendre en lorgnant vers le genre, il ne convainc pas toujours tant le scénario manque d'attrait. **1/2

jeudi 21 octobre 2021

Film du jour: Mogul Mowgli


Film jumeau de Sound of Metal où un éblouissant Riz Ahmed incarne à nouveau un musicien qui doit faire face à la maladie, Mogul Mowgli la joue davantage politique et historique, alors que son protagoniste plonge dans le passé afin de renaître en mieux. Fulgurante, cette oeuvre un brin confuse lorsqu'elle se perd dans ses hallucinations est menée par la mise en scène bouillonnante de Bassam Tariq, qui s’attelle présentement au Blade de Marvel. Ça promet. ***1/2

mercredi 20 octobre 2021

Film du jour: The Edge of Daybreak (FNC)


On entre dans The Edge of Daybreak du Thaïlandais Taiki Sakpisit comme dans un rêve, ignorant bien souvent ce qui arrive et l'époque changeante où se déroule l'action. Car entre passé et présent, présences maléfiques réelles ou imagées, tout est question d'atmosphères intrigantes, d'ambiances malfaisantes, de ce temps qui semble suspendu et qui avale le cinéphile tout rond. Abandonnant la narrativité, le récit en est un de mystère et de sensations, laissant parler ses images magnifiques, sa photographie à couper le souffle, qui agit comme la plus puissante des allégories hypnotiques. En ligne. ***1/2 

mardi 19 octobre 2021

Film du jour: Old


Capable du meilleur comme du pire, M. Night Shyamalan est de retour avec Old. (Universal)

C'est quoi? Des gens qui ne peuvent s'échapper d'une plage découvrent qu'ils vieillissent beaucoup plus rapidement que normalement!

C'est comment? L'idée de base est prometteuse et le cinéaste offre une mise en scène inspirée, gorgée de mouvements de caméras soignés imitant souvent le sens des vagues ou du temps qui passe.

Et pourtant? Le développement de l'intrigue est complètement idiot. Les acteurs talentueux peinent à rendre vivants des personnages aussi clichés.

Techniquement? L'image claire et développée est au service des superbes paysages. Les pistes sonores précises mettent l'accent sur les nombreux dialogues.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus réunissent des scènes supprimées et quatre documentaires (sur le tournage, la vision du créateur, les lieux, etc.) qui sont parfois plus intéressants que le résultat final.

Au final? Mêlant drame familial, suspense en plein air et horreur de circonstance, cet essai bien attentionné peine à convaincre tant son scénario simpliste insulte régulièrement l'intelligence des spectateurs.

lundi 18 octobre 2021

Film du jour: In Front of Your Face (FNC)


Bon an mauvais an, le cinéma de Hong Sang-soo réconforte l'âme, laissant un sourire sur les lèvres même s'il est teinté d'amertume. C'est le cas à nouveau de In Front of Your Face, un récit à la fois sombre et lumineux - tourné dans des couleurs éclatantes - sur une femme de retour au pays qui erre avec sa soeur avant de parler d'avenir en compagnie d'un réalisateur. Sa petite musique opère toujours au détour d'un scénario qui ne manque pas de surprises et de profondeur, porté par des interprètes à la grâce certaine. En voilà un qui se révèle en grande forme.
Note: Le film présenté en salle n'est malheureusement pas disponible en ligne. ****

dimanche 17 octobre 2021

Film du jour: Tralala (FNC)


Avec Tralala, les frères Larrieu signent probablement leur meilleur film en carrière. Une oeuvre enchantée, magique et romanesque sur un vagabond qui usurpe l'identité d'un homme disparu. Mathieu Amalric prête ses traits à ce personnage unique, qui reprend vie grâce aux miracles du cinéma et les superbes partitions musicales signées notamment par Katerine, Bertrand Bélin, Dominique A, Étienne Daho et Jeanne Cherhal. Présenté aujourd'hui au Cinéma du Musée et en ligne. ****

samedi 16 octobre 2021

Universal Classic Monsters


Les cinéphiles raffoleront à coup sûr de Universal Classic Monsters, une collection de quatre films présentant leurs méchants préférés! (Universal)

C'est quoi? C'est Dracula, Frankenstein, The Invisible Man et The Wolfman qui se retrouvent à la même enseigne!

C'est comment? Ces classiques des années 30 et 40 permettent de saisir l'essence de ces personnages cultes, au sein de longs métrages de grande qualité qui savent divertir à coup sûr.

Et pourtant? Les effets spéciaux ont peut-être vieillis, mais ils étaient révolutionnaires à leur sortie.

Techniquement? Les copies 4K sont superbes, rendant des images claires et limpides en noir et blanc. Le niveau de détails y est inouï. Les pistes sonores précises permettent d'entendre à la perfection les voix.

Suppléments? Cette édition comprend des disques 4K Ultra HD, des blu-ray et une copie numérique. Les différents films sont regroupés dans un joli boîtier comprenant des affiches et des photographies. Les bonus comprennent notamment des pistes de commentaires, des documentaires sur le tournage, des courts métrages, des bandes-annonces, des galeries de photos et même la version espagnole de Dracula!

Au final? Restaurés à la fine pointe de la technologie, ces opus permettent de prendre le pouls d'un passé glorieux, quelque peu oublié mais qui vaut son pesant d'or. Le cadeau idéal en prévision de l'Halloween.

Film du jour: Virgin Blue (FNC)


C'est un fabuleux premier film que propose la Chinoise Niu Xiaoyu avec Virgin Blue. Lorsqu'une jeune femme retourne dans la maison familiale, son passé (ou ses fantasmes) semble se recréer à l'écran dans une danse constante entre le rêve et la réalité. Bercé par l'onirisme et le réalisme magique, ce récit qui fait quelque peu du surplace séduit constamment par son originalité, son imprévisibilité, ses moments volontaires kitsch, sa photographie lumineuse et la présence fantomatique de son héroïne. À découvrir aujourd'hui au Cinéma du Parc. ***1/2

vendredi 15 octobre 2021

Sorties au cinéma: Bergman Island, Les oiseaux ivres, Mass, Les sorcières de l'Orient, La coop de ma mère, The Last Duel, Halloween Kills


Même si le FNC bat son plein, plusieurs sorties régulières méritent le détour...

Présenté en compétition officielle plus tôt cette année à Cannes, Bergman Island permet à Mia Hansen-Love de visiter l'île fétiche (Faro) du réalisateur de Persona pour y refléter ses propres obsessions personnelles. Entre clins d'oeil, mises en abyme et fantômes du passé, la cinéaste française puise au sein même de l'art, de son expérience et du couple, développant une lumière exquise et, surtout, deux magnifiques personnages féminins/alter-ego, campés avec grâce et sensibilité par Vicky Krieps et Mia Wasikowska. Une oeuvre charmante, ludique et profonde, dans la lignée du cinéma de Hong Sang-soo. ***1/2

Le Canada a choisi Les oiseaux ivres pour le représenter au Canada... et c'est une excellente nouvelle! Sur son second long métrage, Ivan Grbovic traite de thèmes importants sans jamais oublier d'en mettre plein la vue avec sa photographie exceptionnelle, faisant sans cesse ressortir l'onirisme du réalisme. On lui souhaite bonne chance pour la suite des choses. Ma critique ***1/2

Il ne s'en fait presque plus des films comme Mass, qui laisse l'espace requis aux dialogues, aux personnages et aux échanges d'idées. Et si le procédé pourrait paraître théâtral (et la finale quelque peu décevante), le scénario de Fran Krantz - qui est également cinéaste - s'avère riche et bouleversant, pouvant compter sur quatre acteurs au sommet de leur art qui livrent des partitions époustouflantes. ***1/2

Retraçant les exploits de l'équipe japonaise de volley-ball aux Jeux olympiques de Tokyo de 1964, Les sorcières de l'Orient est un documentaire intéressant sur des super-héroïnes méconnues à l'extérieur de leur pays et sur l'essor d'une nation qui se relève de la guerre. L'ensemble convenu est racheté par une utilisation ingénieuse d'archives et un montage image/son trépidant. ***

Plus modeste, La coop de ma mère d'Ève Lamont s'intéresse à ce mode de vie, présentant des êtres lumineux et inspirants. La réflexion ne va pas très loin, mais elle donne le goût de quitter son loyer trop dispendieux pour prendre part à la communauté. ***

En parlant de masculinité toxique à l'époque des chevaliers, Ridley Scott privilégie avec The Last Duel l'action spectaculaire et l'hémoglobine au détriment de sa riche matière première qui demeure en jachère. Il y avait pourtant un beau personnage féminin qui demeure mal utilisé. Ma critique. **1/2

Autant le précédent Halloween de David Gordon Green était efficace, autant sa suite Halloween Kills peine à convaincre tant le scénario paraît usé, l'interprétation fade et la mise en scène sans relief. Les rares bonnes idées sont mal exploitées et il n'y a rien là-dedans qui fait peur. Ma critique **1/2

Film du jour: La traversée (FNC)


2021 a trouvé sa meilleure animation. Il s'agit de La traversée, un superbe récit d’initiation de Florence Miailhe qui suit le parcours d'un frère et d'une soeur qui tentent de fuir un régime totalitaire. Douloureux et bouleversant, le long métrage ne s'adresse pas à tous les publics. Mais il est porté par un lyrisme et une poésie qui va droit au coeur. Surtout que visuellement, le film en impose, explosant de mille couleurs et détails. En ligne. ****

jeudi 14 octobre 2021

Film du jour: The Power of the Dog (FNC)


Après quelques séries remarquées, Jane Campion retourne au cinéma (quoique... il s'agit d'une production Netflix) avec The Power of the Dog. Ce western adapté du roman de Thomas Savage traite de la masculinité toxique, débutant dans les clichés - les personnages sont dessinés à gros traits - avant de devenir de plus en plus complexe et ambigu. Malgré un désir un peu vain de se la jouer fresque immense telle There Will Be Blood ou The Master (la présence du compositeur Jonny Greenwood renforce cette impression), le long métrage ne manque pas d'ampleur, séduisant autant par sa faste photographie que la qualité de sa distribution. Benedict Cumberbatch trouve d'ailleurs son plus beau rôle en carrière. Ce soir au Cinéma du Musée. ***1/2

mercredi 13 octobre 2021

Films du jour: Come Here et Memoria (FNC)

Sans doute le film le plus expérimental d'Anocha Suwichakornpong, Come Here se veut une réflexion transcendante sur le temps, conviant passé (forcément politisé) et présent pour former un recueil où se mêle songes, rêves, joutes théâtrales et peut-être même vies antérieures. On se laisse porter par ce déstabilisant exercice non-narratif sans se poser trop de questions, absorbé par l'immense soin apporté aux images et aux sons. En ligne. ***1/2

Prix du jury à Cannes plus tôt cette année, Memoria permet à Apichatpong Weerasethakul d'élargir son cinéma: en quittant sa Thaïlande natale pour la Colombie, puis surtout en suivant au plus près l'actrice Tilda Swinton qui lui permettra peut-être de rejoindre un plus grand public. Pour le reste, on se retrouve devant un condensé de son art, essentiel et métaphysique, lancinant et même humoristique à ses heures. Sa façon de renouer avec l'essentiel - la Terre, l'Autre, les souffrances antérieures - force l'admiration, utilisant les sens (vue, ouïe, toucher...) afin de faire écouler le temps différemment. Une expérience à ne pas manquer lorsqu'elle prendra l'affiche en 2022. ****


mardi 12 octobre 2021

Inglourious Basterds (4K)


Inglourious Basterds de Quentin Tarantino qui sort en 4K, c'est forcément un événement. (eOne)

C'est quoi? Le désir de vengeance coule à flot pendant la Seconde Guerre mondiale.

C'est comment? Scénario riche en rebondissements, réalisation d'une rare maîtrise, interprétation délectable (dominée par Christoph Waltz): le film a marqué son époque et ce n'est pas un hasard.

Et pourtant? Tarantino ne peut s'empêcher de faire du Tarantino (dialogues interminables, violence, révision historique), au grand dam de ses détracteurs.

Techniquement? Cette copie 4K est tout simplement magnifique à regarder. Le niveau de détails et de nuances laisse béat. Même constat sur le plan sonore, dont l'exploitation des enceintes se veut sans faille.

Suppléments? Cette édition comprend un disque 4K Ultra HD, un blu-ray et une copie numérique. Les suppléments d'une durée de plus de deux heures - similaires à la version précédente - comprennent notamment un documentaire sur le tournage, un tour de table avec ses vedettes et des scènes allongées et supprimées.

Au final? Quiconque s'intéresse de près ou de loin au cinéma a déjà vu ce «classique» américain et le possède même dans sa collection. L'idée est de déterminer si les avancées technologiques méritent l'investissement et de l'actualiser. Dans tous les cas, le long métrage n'a pas pris une ride et il demeure même encore plus riche et divertissant qu'à sa sortie en 2009.

Film du jour: Introduction (FNC)


Ours d'argent du meilleur scénario à Berlin plus tôt cette année, Introduction permet à Hong Sang-soo de ressasser à nouveau la comédie humaine, misant cette fois sur l'épure pour parler de gens décevants qui ne savent pas quoi faire de leur vie. Joli noir et blanc, courte durée, rencontres fortuites au fil d'ellipses surprenantes, conversations qui fondent dans la bouche, absurdité de l'existence, mélancolie sous-jacente: la magie opère toujours même en mode mineur. Présenté en ligne et le 16 octobre au Cinéma Musée. ***1/2

lundi 11 octobre 2021

Film du jour: Night Raiders


Présenté à Berlin et au TIFF, Night Raiders est un récit d'anticipation qui ne manque pas d'ambition, alors que les enfants d'une société du futur sont enlevés de leur famille et «rééduqués» dans des maisons spéciales. Le film tombe à point avec ses métaphores probantes - il s'agit des pensionnats autochtones - et si le résultat quelque peu démonstratif et répétitif aurait pu être plus mémorable, cela permet à la cinéaste Danis Goulet de s'exercer derrière la caméra, offrant son lot de scènes puissantes (d'autres, cependant, sont de nature plus télévisuelles) tout en dirigeant habilement son héroïne. ***

dimanche 10 octobre 2021

Film du jour: Wheel of Fortune and Fantasy (FNC)


Porté par une délicate sonate de Schumann, Wheel of Fortune and Fantasy présente trois délicieuses histoires où le hasard, l'amour mélancolique et le fait de jouer un jeu un rôle finissent par avoir des conséquences sur le quotidien. Grand prix du jury à Berlin, le nouvel opus de Ryusuke Hamaguchi s'active autour de la parole: celle qui séduit, s'active sans fin et finit même par contraster avec les événements. En résulte alors une création irrésistible dans la lignée de ceux de Rohmer, sublimée par des interprètes épatants et de longs plans qui laissent la vie triompher. Présenté en ligne et aujourd'hui au Cinéma du Musée. ****

samedi 9 octobre 2021

Film du jour: Lamb


2021 aura été l'année par excellence des films puissants et inoubliables mettant en vedette des moments dansés incroyables... et des bébés bizarres. Après Annette et Titane, c'est  au tour de Lamb d'ébranler les certitudes. Tourné dans les magnifiques décors islandais par Valdimir Johannsson, le long métrage prend son temps pour distiller une atmosphère de malaise et de terreur, rappelant que l'isolement et la solitude peuvent marquer des êtres à jamais. Les dialogues réduits au strict minimum permettent aux images de s'inscrire dans l'inconscience, au même titre que la performance vibrante de Noomi Rapace qui trouve probablement son plus beau rôle en carrière. Une fois que l'on accepte l'absurdité de la prémisse (qu'il ne faut surtout pas dévoiler), on se retrouve avec une création unique qui en hantera plus d'un. Actuellement au cinéma. ***1/2

vendredi 8 octobre 2021

Film du jour: Les olympiades (FNC)


Du western picaresque de The Sisters Brothers, Jacques Audiard passe au drame de moeurs parisien avec Les olympiades, suivant le quotidien d'une jeunesse qui cherche à troquer la solitude pour l'amour. Magnifiquement filmé en noir et blanc et interprété par un trio d'excellents comédiens (Lucie Zhang est une véritable révélation), le long métrage coscénarisé par Céline Sciamma et Léa Mysius à partir des bandes dessinées d'Adrian Tomine semble marquer toutes les cases (métaphores omniprésentes, poésie urbaine, ralentis évocateurs, décors qui en disent longs, musique intrigante, etc.) afin de devenir un «grand film». Pourtant, à force de toujours privilégier les thèmes sociaux, l'essence de l'effort finit par se dissoudre. À l'Impérial. ***1/2

jeudi 7 octobre 2021

Film du jour: North Shinjuku 2055 (FNC)


La 50e édition du Festival du nouveau cinéma s'est ouverte hier. On pourra notamment découvrir plusieurs films en salles (jusqu'au 17 octobre) et en ligne (31 octobre). Dans le lot se trouve North Shinjuku 2055, un projet d'anticipation expérimental de Daisuke Miyazaki où de très jolies photographies en noir et blanc décrivent d'abord un quartier puis une situation qui ne peut bien se terminer. Dans la lignée de La jetée, ce court récit assemblé avec soin développe une atmosphère particulière, même s'il ne tire pas toujours pleinement profit de son dispositif narratif et cinématographique. En ligne et à la Cinémathèque québécoise. ***

mercredi 6 octobre 2021

Film du jour: Soumissions


Accusé d'être souvent trop narratif, le cinéma québécois baigne dans l'inconscience au sein de l'énigmatique Soumissions d'Emmanuel Tardif, qui joue à fond la carte du formel et du sensoriel. Si la méditation sur la séparation, l'absence et la douleur demeure en surface, le voyage immersif qui en découle n'est pas dénué d'intérêt. Les talentueux interprètes se modulent avec aisance au ton particulier de l'ensemble. Enfin un film d'ici qui sort des sentiers battus, étant à la fois fascinant et frustrant. ***

mardi 5 octobre 2021

Film du jour: The Rescue


Fort de leur Oscar sur Free Solo, les cinéastes Elizabeth Chai Vasarhelyi et Jimmy Chin sont de retour avec The Rescue, un autre documentaire où l'on retient amplement son souffle, alors qu'une équipe tente de secourir de jeunes garçons prisonniers d'une caverne thaïlandaise. Visuellement soigné, le récit tient en haleine jusqu'à la fin même si on connaît déjà les tenants et aboutissants de l'histoire. Cependant, l'introduction trop verbeuse et la conclusion qui verse dans le gros sirop collant finissent par alourdir l'impact. ***

lundi 4 octobre 2021

Film du jour: Driveways


Présenté à la Berlinale en 2019, Driveways est une délicate pépite d'or d'Andre Ahn (Spa Night), qui interroge le rêve américain et la quête de bonheur de trois êtres solitaires. Quelque peu prévisible, le récit laisse toute la place aux thèmes fédérateurs et à la justesse de ses interprètes, alors que l'émotion coule de source grâce à quelques scènes évocatrices et une musique bien présente. ***1/2

dimanche 3 octobre 2021

Film du jour: Space Jam: A New Legacy


Film culte ayant marqué une génération, Space Jam est de retour avec A New Legacy qui ne passera toutefois pas à l'histoire. (Warner)

C'est quoi? LeBron James cherche à retrouver l'affection de son fils en participant à un important match de basketball.

C'est comment? Il y a quelques scènes délirantes mettant en vedette une multitude de personnages célèbres issus du large répertoire de la Warner Bros.

Et pourtant? C'est parfois long, deux heures de publicités. Surtout avec autant de morales à la clé. Mis à part Don Cheadle, l'interprétation d'ensemble s'avère plutôt limitée.

Techniquement? Les images détaillées et extrêmement bien définies en mettent plein les yeux. Le soin sonore s'avère également alerte, précis et plus qu'immersif.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique.Les bonus regroupent des documentaires sur le tournage, les nombreuses apparitions, les effets spéciaux et la musique.

Au final? Lorsque la nostalgie mène le bal, on se retrouve souvent avec des productions qui peinent à divertir, visant ici le grand écart entre les parents et les enfants sans réellement convaincre personne. Meilleure chance la prochaine fois.

samedi 2 octobre 2021

Film du jour: Titane


On en veut davantage des Palmes d'Or comme Titane, qui ose défier l'ordre établi à coup d'images choc et trash. En digne héritière de Cronenberg, Julia Ducournau joue avec les malaises, la matière, les fluides et les âmes damnées, accouchant d'une oeuvre forte et imparfaite qui marque amplement. Ma critique. ****

vendredi 1 octobre 2021

Film du jour: Venom: Let There Be Carnage


De tous les films de super-héros présentés dans la dernière décennie, Venom est certainement un des pires. Sa suite Let There Be Carnage qui est cette fois réalisée par Andy Serkis rivalise de médiocrité. Tom Hardy a beau se démener comme un diable dans l'eau bénite, l'histoire peu originale ne fait guère de sens, les personnages demeurent fades, les scènes d'action conventionnelles et c'est à se demander comment autant de talent a pu s'annuler en même temps. Ma critique. *1/2