jeudi 30 septembre 2021

Les meilleurs films de... septembre 2021


Septembre s'est déroulé à toute vitesse. Avant de plonger dans le Festival du nouveau cinéma, place aux films qui ont marqué le mois...

- Malmkrog

- Petite fille

- The Card Counter

- L'histoire interdite

Film du jour: The Woman Who Ran


Le Festival du Film Coréen débute aujourd'hui. Jusqu'au 30 octobre, le cinéphile pourra voir ou revoir des classiques passés (The Insect Woman) et contemporains (House of Hummingbird). C'est également l'occasion de découvrir en première québécoise The Woman Who Ran de Hong Sang-soo. Sur une lancée irrésistible depuis son ravisant Hotel by the River, le cinéaste est de retour avec une autre oeuvre exquise, où les rencontres et la parole sont sources de rires et de mélancolie. Son style unique est au service d'un récit qui fond littéralement dans la bouche (l'amitié féminine y est à l'honneur), mené par actrice épatante (Kim Min-hee de Mademoiselle). Du bonbon. Le film sera également présenté au Cinéma Public les 3, 9 et 14 octobre. ****

mercredi 29 septembre 2021

Film du jour: The Boss Baby: Family Business


Suite d'une animation à succès, The Boss Baby: Family Business diffuse un parfum de déjà-vu, ce qui sera le cadet des soucis des jeunes cinéphiles. (Universal)

C'est quoi? Deux frères qui se sont éloignés n'ont pas le choix de retomber en enfance afin de sauver la planète des sombres desseins d'un directeur d'école.

C'est comment? Les personnages sont attachants et il y a des gags assez rigolos.

Et pourtant? Les situations ne sont pas toujours bien exploitées, alors que le ton moralisateur en fera sourciller plus d'un.

Techniquement? Les images demeurent fluides et précises, tandis que le soin sonore s'avère constant dans son utilisation des différentes enceintes.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. En plus d'une amusante piste de commentaires du réalisateur Tom McGrath et de deux de ses acolytes, les bonus réunissent un court métrage animé (sur le cheval: une des meilleures trouvailles du film), des scènes supprimées, un documentaire sur sa création, un segment sur le doublage, un vidéoclip et des capsules permettant de mieux dessiner ou même de construire de faux volcans!

Au final? Plutôt distrayant, ce second volet souffre des comparaisons avec l'original, beaucoup plus fin et inspirant. Comme divertissement destiné aux enfants, il s'est fait bien pire... mais bien mieux également.

mardi 28 septembre 2021

Film du jour: F9


Grand sauveur du box-office de 2021, F9 de Justin Lin est finalement disponible dans le confort de son foyer. (Universal)

C'est quoi? Dom sort de sa retraite pour se mesurer à un membre de sa famille qui menace l'équilibre mondial.

C'est comment? Il y a de l'action à revendre dans ce nouvel épisode de Fast and Furious. Le rythme est frénétique et les effets spéciaux endiablés.

Et pourtant? Cela finit toutefois rapidement par être assommant. Il y a trop de personnages unidimensionnels, d'intrigues simplistes, de dialogues idiots et de tentatives douteuses d'humour.

Techniquement? La qualité sonore est exemplaire, ensevelissant les enceintes sous le rugissement de gaz et de moteurs. Le soin apporté aux images est également significatif tant les teintes sont précises et détaillées.

Suppléments? Cette édition regroupe un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus comportent un nouveau montage (plus long, évidemment) du cinéaste, une piste de commentaires du réalisateur, un bêtisier et une série de documentaires généralement satisfaisants qui reviennent sur les fondements de la série, ses premiers soubresauts il y a déjà 20 ans, l'apport des effets visuels, une méditation sur le métier de metteur en scène et une exploration des personnages campés par Sung Kan et John Cena.

Au final? Versant dans la parodie, cette énième suite qui ressemble tant aux précédentes n'a aucune autre prétention que de divertir. Comme d'habitude, les fans seront comblés, alors que les autres se demanderont comment une telle production peut encore tenir la route au bout de neuf tomes.

lundi 27 septembre 2021

The Forever Purge (blu-ray)


Cinquième épisode d'une série à succès, The Forever Purge ratisse encore plus large que ses successeurs... pour le meilleur comme pour le pire. (Universal)

C'est quoi? Qu'est-ce qui arriverait si la purge annuelle se déroulerait sur plus d'une journée?

C'est comment? Questionnements moraux, liens contemporains avec la situation entre les États-Unis et le Mexique, réalisation musclée de Everado Valerio Gout: les fans seront comblés.

Et pourtant? Le scénario demeure simpliste, les personnages monolithiques et l'intrigue sort difficilement des sentiers battus.

Techniquement? Le grand soin apporté aux contrastes jouent pour beaucoup dans une production qui mise sur l'horreur et le suspense. À ce chapitre, les images s'avèrent de qualité... tout comme l'immersion que permettent les enceintes audio.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les potables bonus regroupent des scènes supprimées, une nouvelle introduction en scénarimages, un documentaire sur le tournage et un segment plus quelconque sur les costumes.

Au final? Difficile d'innover rendu à la cinquième aventure. Si ce long métrage mise toujours sur une formule similaire, le résultat est nettement plus satisfaisant que sur le catastrophique quatrième tome. Il faudrait toutefois une véritable révolution si jamais une autre suite voit le jour.

Film du jour: Bigger Than Us


Dans la lignée de Demain, Bigger Than Us de Flore Vasseur fait découvrir de jeunes personnes qui tentent de secouer les mentalités autour d'eux. Inspirant, le documentaire n'est pas sans poncifs appuyés, et si la protagoniste se met parfois trop en vedette au détriment de ses fascinants intervenants, l'ensemble ne manque pas d'impact même s'il ne prêche pas nécessairement par son originalité. ***

dimanche 26 septembre 2021

Film du jour: The Year of the Everlasting Storm


Films à sketchs tournés pendant la pandémie (et ayant souvent comme sujet l'isolement), The Year of the Everlasting Storm s'échappe du cliché habituel - «c'est toujours un peu inégal» - pour embrasser une multitude de visions uniques. Cela commence en trombe par une citation de Bresson, puis le magnifique  varan de Jafar Panahi et les familles fragiles d'Anthony Chen et Malik Vitthal, avant d'opter pour l'errance de Dominga Sotomayor et le mystère de David Lowery. De son côté, Laura Poitras continue d'explorer les méandres des écoutes illicites, avant que Apichatpong Weerasethakul conclut le tout avec des moustiques qui passent leur temps à errer sur un lit! Comme expérience transcendante, cela en est toute une. ***

samedi 25 septembre 2021

Film du jour: Petite fille


Sébastien Lifshitz (Adolescentes) aime profondément ses sujets et il le prouve à nouveau dans Petite fille, où il s'intéresse au quotidien d'un jeune enfant transgenre. D'une sensibilité à fleur de peau, cette bouleversante réflexion sur la liberté, l'identité et la tolérance suit une famille dans ses luttes et doutes quotidiens, relevant constamment l'humanité avec ses longs plans évocateurs où l'émotion coule de source. On en ressort ému et transporté, prêt à abattre les barrières et changer les mentalités. ****

vendredi 24 septembre 2021

Film du jour: Dear Evan Hansen


Dear Evan Hansen a remporté un succès foudroyant au théâtre. C'était en 2015. Six ans plus tard, demander au même comédien (Ben Platt) de toujours personnifier un adolescent alors qu'il a 27 ans, c'est le plan idéal pour manquer de crédibilité. Il n'y a d'ailleurs rien à prendre au sérieux dans ce musical superficiel réalisé par Stephen Chbosky, où l'apparition de profondeur est mise en veilleuse par une horde de mélodies extrêmement inégales. La déception est grande. ** Ma critique

jeudi 23 septembre 2021

Film du jour: L'homme idéal


Sélection de l'Allemagne aux Oscars, L'homme idéal de Maria Schrader est une comédie romantique un peu lisse sur une scientifique qui doit analyser le potentiel d'un clone créé pour la rendre heureuse. Mignon mais trop long, ce long métrage superficiel et trop télévisuel est secoué par quelques fantaisies cocasses et de bons interprètes, qui regroupent Maren Eggert, Dan Stevens et Sandra Hüller. *** 

mercredi 22 septembre 2021

Entrevue Maria Chapdelaine


Pour la sorte de Maria Chapdelaine, LE film québécois le plus attendu de l'année, je me suis entretenu avec son réalisateur Sébastien Pilote. C'est dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Saint-Narcisse


Entre deux projets plus «osés» (ou pornographiques), Bruce LaBruce tâte la fiction avec retenue, comme il en fait foi avec Saint-Narcisse. Cette fois il se prend pour Cronenberg ou Ozon, accouchant d'une histoire de doubles - donc d'identité et de dualité - tout en tentant de provoquer en s'attaquant au patriarcat et au clergé. Un vaste programme pour une création si gauche et maladroite, qu'il vaut mieux prendre pour une tentative comique ratée de blasphème enfantin. La superbe photographie de Michel La Veaux est aux antipodes avec l'interprétation monocorde et le scénario sans queue ni tête. *1/2

mardi 21 septembre 2021

Quoi faire au Festival international du film black de Montréal?


Le Festival international du film black de Montréal débute demain. Pour La Presse, je reviens sur cinq événements à ne pas manquer. C'est à lire ici.

Film du jour: Okko's Inn


Rires et pleurs se succèdent à part égal dans Okko's Inn de Kitaro Kosaka, une animation attendrissante comme tout sur une jeune orpheline qui décide de prendre soin des clients de son auberge. Le trait est gracieux, plein de grâce, donnant de l'élan aux personnages attachants et au scénario intelligent qui abuse toutefois du mélo dans la dernière ligne droite. ***1/2

lundi 20 septembre 2021

Film du jour: Ready or Not


Rencontrer la belle-famille pour la première fois n'est pas toujours une sinécure. Parlez-en à l'héroïne de Ready or Not (2019) qui doit se cacher pour sauver sa vie! Vide mais divertissante, cette comédie noire saupoudrée d'éléments gores et horrifiques vaut plus pour ses personnages amusants que son scénario simpliste et répétitif. Le rythme tendu et la réalisation appliquée de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (le duo offrira l'année prochaine Scream 5) permettent aux amateurs du genre de passer un bon moment. ***

dimanche 19 septembre 2021

Film du jour: Vif-Argent


La première québécois du très beau film français Vif-argent devait se tenir le 16 mars 2020 au Centre Phi... ce qui ne fut évidemment pas le cas. Il a fallu attendre 18 mois pour voir le film, qui est présenté ce soir à la Cinémathèque. Pour l'occasion, voici ma courte capsule qui a été publié sur le site du défunt Voir...

« Rare création à remporter à la fois les prix Jean-Vigo et Louis-Delluc du premier film, cette variation sur Les ailes du désir de la part de Stéphane Batut séduit grandement dans sa façon d’aborder la vie, la mort, les souvenirs et les regrets. Une romance bercée de poésie, qui atteint le nirvana lors d’une incandescente danse de séduction. » ***1/2

samedi 18 septembre 2021

Film du jour: Cry Macho


Clint Eastwood a réalisé de grands films. Ce n'est toutefois plus le cas depuis longtemps. À 91 ans, il propose Cry Macho, un road movie/western crépusculaire sans grand intérêt, si ce n'est celui de voir une légende vivante à l'écran, dont le pouvoir d'évocation demeure plus puissant que l'histoire en place. Ma critique. **

vendredi 17 septembre 2021

8 films québécois à voir cet automne


L'automne cogne à la porte. Si la situation sanitaire le permet, le cinéma québécois proposera de beaux films. Voici mes suggestions pour la plus belle saison du septième art.

Film du jour: Best Sellers


Tourné en partie au Québec, Best Sellers de la Canadienne Lina Roessler porte sur le monde littéraire, alors qu'un mythique auteur mythique ermite doit faire la promotion de son nouveau livre. Tiède, la satire du milieu qui est portée par un humour sympathique s'éclipse toutefois dans la seconde partie pour laisser la place au drame appuyé et prévisible. Rien pour écrire à sa mère, si ce n'est la partition colorée de Michael Caine, qui trouve en Aubrey Plaza la parfaite acolyte. **1/2

jeudi 16 septembre 2021

Film du jour: Honey, I Shrunk the Kids


Première réalisation de Joe Johnston (Jumanji, Captain America: The First Avengers), Honey, I Shrunk the Kids (1989) a marqué une génération de spectateurs. Le film tient toujours la route aujourd'hui même si les effets spéciaux ont beaucoup vieillis. Enfin un long métrage qui s'adresse aux enfants, en toute simplicité et sans insulter leur intelligence! Si en plus on peut compter sur la nostalgie afin d'oublier les nombreux défauts qui apparaissent dans le scénario et l'interprétation... ***

mercredi 15 septembre 2021

Film du jour: Winona


Afin de continuer l'été encore plus longtemps, il faudra plonger dans l'intrigant Winona d'Alexandros Voulgaris (The Boy), où l'on suit quatre amies à la plage. Mystérieux et mélancolique à souhait, ce récit filme l'existence dans ce qu'elle a de plus beau (et répétitive), y joignant des images hallucinantes (entièrement filmée en 16 mm) et une trame sonore obsédante qui n'est pas sans rappeler le climat développé dans The Virgin Suicides. L'exercice tourne parfois à vide, mais il est secoué par de longs dialogues enchanteurs (souvent sous fond de cinéma) et une conclusion poignante. En vidéo sur demande. ***

mardi 14 septembre 2021

Film du jour: Zack Snyder's Justice League


Décrié à sa sortie en 2017, Justice League ressort dans un nouveau montage du réalisateur Zack Snyder, débarrassé des ajouts du cinéaste Joss Whedon. (Warner)

C'est quoi? À la mort de Superman, Batman et Wonder Woman doivent réunir une équipe de choc afin de contrecarrer les plans diaboliques de plusieurs méchants.

C'est comment? Cette vision est beaucoup plus sombre que la précédente, ayant la latitude d'explorer les zones d'ombres et les émotions des nombreux personnages.

Et pourtant? Pourtant, doubler la durée du film (qui passe de deux à quatre heures) n'est pas nécessairement une bonne nouvelle pour le commun des mortels tant les redites sont nombreuses.

Techniquement? Les images précises et détaillées, aux textures omniprésentes, mettent à l'avant le format 4/3 exploité par le créateur. Les pistes sonores immersives et explosives est un véritable bonheur pour le cinéma-maison.

Suppléments? Cette édition est offerte en 4K Ultra HD (sur deux disques) et en blu-ray (également sur deux disques). Le seul et unique bonus disponible est un reportage d'une vingtaine de minutes où Snyder prend le temps de réfléchir sur l'univers de DC Universe.

Au final? À la fois un must pour les fans et un supplice pour les autres cinéphiles, ce nouveau montage d'un populaire long métrage fait disparaître quatre heures de sa vie dans un vortex d'affrontements, d'explosions et d'effets spéciaux inégaux.

lundi 13 septembre 2021

Film du jour: Malignant


James Wan (créateur des séries Saw et The Conjuring) retourne au film d'horreur avec Malignant, un délire complètement cinglé qui s'inspire des giallo et des classiques de Brian De Palma et de David Cronenberg. Entre fascination et répulsion, le long métrage amuse malgré ses nombreux défauts, surtout dans sa dernière partie qui se veut grotesque et démentielle à souhait. *** Ma critique

dimanche 12 septembre 2021

Nulle trace (dvd)


Quelles sont les chances à notre époque que le meilleur film québécois de l'année soit disponible en dvd? C'est heureusement le cas de Nulle Trace de Simon Lavoie. (K-Films Amérique)

C'est quoi? Dans une société post-apocalyptique, une contrebandière guide une jeune femme et son enfant au-delà de la frontière.

C'est comment? Enfin du cinéma beau et gratifiant, qui interroge ce qui est plus grand que nous. Le réalisateur possède une véritable vision et son art sans concession ne ressemble presque à rien d'autre.

Et pourtant? Le résultat demeure plus exigeant que la moyenne.

Techniquement? Cette édition techniquement soignée permet de mettre en valeur l'immense travail formel, autant sur le plan visuel que sonore.

Suppléments? L'agréable pochette jaune est gratifiée de citations évocatrices. En guise de bonus, il y a des bandes-annonces et un court métrage immersif qui permet de demeurer dans l'univers exploré.

Au final? Le cinéaste signe possiblement son meilleur film avec ce conte austère et déboussolant, que l'on peut analyser de différentes façons ou seulement suivre comme on embrasse l'existence. Dans tous les cas, on en ressort transformé.

Film du jour: After We Fell


C'est Noël pour l'amateur de mauvais films. La série After devient une trilogie - simplement intitulée After We Fell - et le résultat est tout aussi consternant et ridicule. Pire, même, parce que l'ensemble se prend davantage au sérieux, pour un résultat particulièrement déplorable. Ma critique *1/2

samedi 11 septembre 2021

Film du jour: Il n'y a pas de faux métier


Olivier Godin est certainement un des meilleurs dialoguistes du cinéma québécois. Il le prouve à nouveau avec Il n'y a pas de faux métier, son film le plus ambitieux et soigné visuellement en carrière, où une plume drôle, sensible et acérée permettent à une multitude de personnages excentriques de prendre réellement forme. Éclaté et imprévisible, l'ensemble en est un de trop plein, à la fois d'intrigues et de destins, de mots et de types d'humour exploré. À tel point que c'est justement cette tendance à ratisser si large, à traîner quelques fois en longueur, qui en fait son charme. Comme antidote aux spectres du 11 septembre, il n'y a rien de mieux. À découvrir sur grand écran au Cinéma Public, en espérant une sortie régulière prochaine... ***1/2


vendredi 10 septembre 2021

Entrevue Sin La Habana


Il faut faire attention à ses rêves, parce qu'ils pourraient se réaliser. Cette maxime est au coeur même du film québécois Sin La Habana, qui prend l'affiche cette semaine au cinéma. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec son réalisateur Kaveh Nabatian et mon article se retrouve à la une du journal Métro.

Film du jour: Délicieux


Se déroulant à l'aube de la Révolution française, Délicieux d'Éric Besnard utilise la nourriture comme vecteur de changements. Une idée fort en bouche, succulente à regarder mais qui laisse un goût amer avec son scénario mou et prémâché. Surtout que le duo en place (Grégory Gadebois et Isabelle Carré) finit par aplatir la crème au lieu de l'élever. **1/2

jeudi 9 septembre 2021

Film du jour: The Card Counter


Le sublime First Reformed n'était pas qu'une erreur de parcours. Paul Schrader est véritablement de retour en grande forme avec The Card Counter, s'abreuvant à nouveau aux mêmes eaux que Bresson (Pickpocket et compagnie). Et si son plus récent film traite toujours de rédemption et des traumas étasuniens, son scénario ne paraît jamais trop redondant. Au contraire, il est élevé par la performance impeccable d'Oscar Isaac et une mise en scène maîtrisée, portée par les mélodies de Robert Levon Been. De quoi fermer les yeux sur l'histoire d'amour quelque peu accessoire. ***1/2 

mercredi 8 septembre 2021

Film du jour: El Dorado


Pour son 55e anniversaire, El Dorado d'Howard Hawks ressort dans le nouveau coffret John Wayne: 14-Movie Collection! (Paramount)

C'est quoi? Un mercenaire vient en aide à un shérif alcoolique afin de remettre de l'ordre dans la ville d'El Dorado.

C'est comment? L'histoire d'amitié est touchante et la distribution impeccable (qui comprend John Wayne, Robert Mitchum et un jeune James Caan) demeure solide comme le roc.

Et pourtant? Les scènes d'action sont loin d'égaler celles de Rio Bravo du même réalisateur.

Techniquement? Les images sont précises sans être spectaculaires, alors que la qualité sonore s'avère plus que appréciable.

Suppléments? Ce joli coffret prend peu de place dans la collection, quoique le boîtier en plastique n'est peut-être pas le plus solide et adéquat. Outre El Dorado, on retrouve également les longs métrages Big Jake, Donovan's Reef, Hatari!, Hondo, In Harm's Way, Island in the Sky, McLintock!, Rio Lobo, The High and the Mighty, The Shootist, The Sons of Katie Elder, True Grit et The Man Who Shot Liberty Valance! Les bonus inexistants laissent toute la place aux films.

Au final? John Wayne brille dans cette édition qui comporte quelques classiques et presque aucun mauvais film. Dans le lot, El Dorado est une des oeuvres les plus séduisantes, drôles, légères et profondes à la fois.

mardi 7 septembre 2021

Film du jour: Spirit Untamed


D'abord un film (2002) puis une série télévisée, Spirit retourne au cinéma sous le titre Untamed. (Universal/DreamWorks).

C'est quoi? Une fillette tente de secourir le cheval Spirit des mains d'un méchant cowboy.

C'est comment? Les enfants raffoleront de ce conte gentil et mignon tout plein.

Et pourtant? Les autres personnes lèveront le yeux devant tant de lieux communs et de morales sirupeuses.

Techniquement? Les images claires et précises mettent bien en valeur l'animation simple et efficace. Les pistes sonores agrémentent l'action en prenant soin de ne jamais obstruer les dialogues.

Suppléments? Cette édition comporte un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus plutôt rigolos comprennent une agréable piste de commentaires des réalisateurs et producteurs, quelques scènes retranchées, des documentaires variés (sur les voix, les dessins...), des chansons et des conseils divers (notamment sur la façon de faire cuire les guimauves!).

Au final? Ce long métrage superficiel et vite oublié s'adresse à une jeune clientèle qui raffole des chevaux. L'échantillon est restreint et il y a évidemment de meilleures propositions sur le marché, sauf que l'ensemble ne manque pas de charme... aussi désuet soit-il.

lundi 6 septembre 2021

Film du jour: Rio Das Mortes


Film mineur de la large filmographie de Fassbinder, Rio Das Mortes (1971) demeure une curiosité intéressante, alors que deux amis cherchent de l'argent afin de trouver un trésor en Amérique du Sud. Cette comédie très décalée ne lésine pas sur les digressions d'ordre documentaire, offrant même un superbe numéro dansé au cinéaste. Hanna Schygulla demeure l'âme du récit qui s'étiole lentement malgré ses trouvailles techniques. ***

dimanche 5 septembre 2021

Film du jour: Peter Rabbit 2


Adapter au cinéma le classique littéraire de Beatrix Potter ne semble pas être évident. Après un premier tome oubliable, place à Peter Rabbit 2 qui est à peine meilleur. (Sony Pictures)

C'est quoi? Peter se sent étouffer au sein de sa nouvelle famille, rêvant de prendre le large et visiter la ville.

C'est comment? Les personnages sont attachants et l'humour souvent coquin.

Et pourtant? Le scénario nage dans les clichés, les morales appuyées et les conventions. Le récit n'intéresse qu'à parcimonie et la mise en scène de Will Gluck s'avère inégale.

Techniquement? Visuellement, le long métrage est un véritable plaisir à regarder tant les détails sont inouïs et les teintes étincelants. Sur le plan sonore, les enceintes immersives misent sur les voix, claires et cocasses.

Suppléments? Cette édition comporte un disque 4K Ultra HD, un blu-ray et une copie numérique. En plus d'un potable documentaire sur le tournage et de quelques bandes-annonces, les bonus réunissent des segments informatifs afin de notamment permettre à toute la famille de faire pousser des légumes et entretenir un terrarium!

Au final? Ce sont les enfants qui auront le plus de bonheur à découvrir cette fantaisie, mignonne et quelconque. Les autres vont sourire quelques fois en se disant que dans un genre similaire - mais plus noir et profond - Babe 2 était largement supérieur.

samedi 4 septembre 2021

Film du jour: Flowers of Shanghai


Est-ce qu'il y a un film plus beau visuellement que Flowers of Shanghai (1998)? Hou Hsiao-hsien se dépasse avec cet opus sur les occupantes d'une maison close, peignant des destinées sentimentales qui foudroient le corps et l'esprit. En prenant son temps, en allongeant les plans, le cinéaste arrive à se rapprocher au plus près des êtres qui semblent incapable de s'extirper de leur milieu. La mosaïque qui en découle est d'une grâce fulgurante, d'une intoxication palpable et implacable. ****1/2

vendredi 3 septembre 2021

Sorties au cinéma: Malmkrog, Paul Sanchez est revenu, L'histoire interdite, Le meilleur pays du monde, Thalasso, Le sens de la famille, La face cachée du baklava


Septembre débute en force, que l'on soit amateur de septième art exigeant ou plus léger.

Malmkrog: On peut finalement découvrir le magistral nouveau film de Cristi Puiu sur grand écran! Une occasion à ne rater sous aucun prétexte. Au Cinéma Public. Ma critique. ****

Inédit au Québec jusqu'à aujourd'hui (merci Cinémathèque québécoise), Paul Sanchez est revenu! de Patricia Mazuy est une oeuvre extrêmement maîtrisée, autant sur le plan cinématographique que scénaristique. En alternant admirablement la satire, l'absurde et le thriller, la cinéaste développe un suspense où le mythe devient réel, rendant l'enfer encore plus palpable. Voilà un film dont on risque de repenser encore longtemps. ****

L'histoire interdite: Récompensé aux RIDM, ce documentaire d'Ariel Nasr fait découvrir un pan de l'histoire de l'Afghanistan. Entre guerre (surtout) et paix, plusieurs individus se sont battus afin de protéger l'héritage cinématographique du pays, cachant notamment les films aux Talibans qui voulaient les détruire! Classique dans sa présentation mais vibrant et important, l'essai rappelle à quel point l'art constitue l'essence même de l'ADN d'une nation et demeure encore plus important face au récent changement de régime. ***1/2

Le meilleur pays du monde: Se déroulant dans une société de droite qui ferme ses frontières à l'immigration, le nouveau drame du très doué Ky Nam le Duc (Oscillations) prend son temps avant de convaincre. Si la première partie moins subtile et plus explicative laisse à désirer (le rythme est instable et l'interprétation inégale), la seconde séduit amplement dans sa façon de parler du Québec et de ses figures masculines d'origines diverses qui forment une véritable famille de reconstitution. ***

Thalasso: Si l'on reconnait le style habituel de Guillaume Nicloux (il s'agit d'une suite à L'enlèvement de Michel Houellebecq), le scénario, lui, va d'errance en errance, ressemblant parfois plus à un film à sketchs. L'introduction s'avère bien rigolote et il y a plusieurs moments qui mélangent avec absurdité le méta fantastique et les réflexions mélancoliques sur la mort. Sauf que l'ensemble demeure un peu mou et inconsistant, comme cette rencontre entre Houellebecq et Gérard Depardieu qui ne produit pas toujours les étincelles souhaitées. Au Cinéma Public. ***

Le sens de la famille: Ce Freaky Friday (les changements de corps) à la sauce familiale ne manque pas de morales collantes et de gags douteux. Et si la mise en scène de Jean-Patrick Benes n'offre que le minimum nécessaire, les acteurs s'amusent beaucoup à personnifier plusieurs personnages différents. Dans le genre, cela aurait pu être bien pire. **1/2

La face cachée du baklavaAprès trois drames intimistes, Maryanne Zéhil se tourne vers la comédie où elle décrit le choc des cultures chez deux soeurs établies au Québec. Pour y arriver, elle embrasse les clichés, versant dans l'hystérie collective qui soutire peu de sourires. Un peu plus de profondeur n'aurait pas fait de tort, alors que la bonne humeur communicative des comédiens n'arrive pas à racheter la réalisation hésitante. ** Ma critique

Film du jour: Memory House


Les premiers longs métrages ne lésinent généralement pas sur les thèmes. Memory House (Casa de Antiguidades) de Joao Paulo Miranda Maria s'en donne à coeur joie, traitant à la fois de racisme et du passé du Brésil, d'économie que du sort accordé aux aînés et aux animaux. En mélangeant le tout dans une sauce onirique teintée de science-fiction. La fable allégorique a parfois la main lourde, mais elle sort largement des sentiers battus, hypnotisant de ses plans soignés. Disponible dans les cinémas virtuels grâce à Film Movement. ***

jeudi 2 septembre 2021

Film du jour: Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings


Les films de Marvel se suivent et se ressemblent. Les scénarios ne prennent aucun risque, le développement des personnages demeure faible et Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings ne fait pas exception. Cela dit, ce projet signé Destin Daniel Cretton (créateur de l'inoubliable Short Term 12) valorise la culture chinoise - un peu de la même façon que Raya and the Last Dragon, également de Disney - en mettant plein la vue et les oreilles, multipliant les affrontements spectaculaires et les références de choix (wuxia, baston en hauteur façon  Jackie Chan, Kung Fu Hustle... et même Speed!). Le casting soigné permet d'ailleurs au charismatique Tony Leung de tout casser en méchant éploré. Un divertissement à savourer au cinéma. ***


mercredi 1 septembre 2021

Film du jour: Raya and the Last Dragon


En attendant de découvrir son frère jumeau Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings, place à Raya and the Last Dragon, la célébration de la culture chinoise de Disney. Réalisée par Carlos Lopez Estrada (Blindspotting) et Don Hall (dont le Moana possède plusieurs éléments en commun), cette animation de luxe multiplie les leçons de courage et les personnages attachants, transcendant les lieux communs afin d'offrir un divertissement exemplaire pour toute la famille (et surtout les fillettes). ***1/2