mercredi 30 novembre 2016

Film du jour: Loving

Spécialiste des drames humains, le talentueux cinéaste Jeff Nichols est de retour avec Loving en laissant de côté ses traditionnels éléments fantastiques. Plus lent et académique, ce nouveau long métrage n'en demeure pas moins bouleversant, abordant un sujet important - l'union interraciale qui était interdite aux États-Unis - sans trop verser dans le mélo moralisateur. Le traitement sensible est d'un classicisme exemplaire et Ruth Negga s'avère tout simplement magistrale. ***1/2

mardi 29 novembre 2016

Nouveautés DVD/Blu-ray: Hell or High Water, Pete’s Dragon, Don’t Breathe, The BFG, Retour chez ma mere, L’île en folie, Les 3 p'tits cochons 2, Star Wars: The Force Awakens 3D

Noël approche à grand pas, ce qui peut expliquer la multiplication des cadeaux potentiels qui sortent aujourd'hui en format DVD et Blu-ray.

Les cinéphiles raffoleront de Hell or High Water de David Mackenzie, un western drôle, ingénieux et de toute beauté, avec un trio d'excellents comédiens. ***1/2

Gentil et kitsch à la fois, Pete's Dragon de David Lowery est une relecture attendrissante d'un vieux film de Disney, avec une amitié touchante à faire pleurer petits et grands. ***

Plus troublant est Don't Breathe de Fede Alvarez, un suspense horrifique extrêmement efficace qui, s'il demeure un peu trop symbolique, ne lésine pas sur le côté social. ***

Steven Spielberg conserve son coeur d'enfant sur The BFG, un conte merveilleux qui sait divertir malgré la horde de clichés qui apparaissent à l'horizon. ***

Bien que Josiane Balasko soit hilarante dans Retour chez ma mère, le long métrage assez énergique devient de plus en plus moralisateur, ce qui n'est jamais une bonne chose. **1/2

Il n'y a pratiquement que les jeunes enfants (et encore) qui vont sourire une ou deux fois devant L'île en folie, une animation très quelconque que l'on a déjà oubliée. **

Aussi abrutissant que son prédécesseur, Les 3 p'tits cochons 2 de Jean-François Pouliot est une comédie jamais drôle qui est homophobe par-dessus le marché. Méchant navet! *

Quelques semaines avant la sortie du nouvel épisode, place à Star Wars: The Force Awakens 3D qui ressort dans un nouveau coffret avec une tonne de suppléments. Le récit n'est peut-être pas meilleur, sauf qu'il y a de quoi faire patienter les fans les plus irréductibles. ***

Film du jour: My Love, Don't Cross That River

Un des plus grands succès du cinéma sud-coréen, My Love, Don't Cross That River de Jin Mo-young est un documentaire émouvant sur une histoire d'amour qui s'étend depuis plus de 75 ans. Réflexion douce-amère sur la vie et la mort, ce long métrage prenant et universel séduit amplement malgré une certaine lourdeur et une propension au mélo. ***

lundi 28 novembre 2016

Film du jour: Men Go to Battle

C'est un premier film fort intriguant qu'offre Zachary Treitz avec Men Go to Battle. En mélangeant le western et le drame de guerre à travers le quotidien de deux frères, le cinéaste pose une réflexion probante sur l'Amérique. Malgré un budget famélique et une première partie pas toujours convaincante, la seconde moitié en met plein la vue tout en développant une atmosphère unique. ***

dimanche 27 novembre 2016

Les films préférés de... Macha Grenon

Si l'on connaît surtout Macha Grenon pour ses performances à la télévision (notamment dans Scoop, Mon meilleur ennemi et Nouvelle adresse), elle a également su apprivoiser le cinéma en offrant de fines prestations dans plusieurs films, dont Familia, The Year Dolly Parton Was My Mom et Premier amour. Au sein de Pays, elle incarne brillamment la dirigeante d'un pays imaginaire en faisant souvent tout passer par son jeu physique. Je l'ai rencontrée pour l'occasion et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Cette année c'est vraiment Captain Fantastic. J'ai adoré ce film! Hmm, en général, mon film de tous les films... Je suis vraiment une fan du premier Parrain. Il y a quelque chose dans ce film qui est tellement complet pour moi, c'est vraiment de l'ordre du chef-d'oeuvre. Je suis une fan aussi du cinéma de Paul Thomas Anderson. There Will Be Blood, pour moi c'est un grand, grand film. Oh mon dieu!

« Étrangement, il y a certains films de guerre. Mon frère est un fan de films de guerre et des fois à Noël, on se fait un festival. J'ai compris que comme actrice, des fois c'est un sujet tellement insupportable que pour que ça soit bon, le metteur en scène n'a pas le choix de créer des personnages extrêmement forts. Je pense que l'attrait est là pour moi. Ça devient des personnages presque shakespeariens. Platoon! J'adore ce film! Comme actrice, c'est un peu comme Le parrain, Il y a des personnages qui sont plus grand que nature, des archétypes extrêmement bien interprétés par Tom Berenger et Willem Dafoe. Il y a quelque chose dans ça...

« ... et puis, il y a aussi Doctor Strangelove! »

Film du jour: Crin-Blanc

Albert Lamorisse a réalisé quelques-uns des plus grands films pour enfants. Il y a eu son classique Le ballon rouge, évidemment, mais également Crin-Blanc, cette magnifique histoire d'amitié entre un garçon et un cheval. Le récit simple d'une pureté magique est parfaitement desservit par une photographie somptueuse et un surplus de poésie. Un opus à montrer encore et encore. ****1/2

samedi 26 novembre 2016

Film du jour: Dr. Mabuse the Gambler

Premier tome de Fritz Lang sur un des plus grands méchants du septième art, Dr. Mabuse the Gambler pose les jalons d'une intrigue complexe sous fond d'hypnose et de manipulation. Ce riche long métrage en avance sur son temps (le fascisme est un des thèmes importants...) est d'une maîtrise technique remarquable et sa longue durée - 4 heures 30 minutes - permet une immersion totale. Un des premiers immenses films noirs de l'histoire. ****1/2

vendredi 25 novembre 2016

Sorties au cinéma: Fuocoammare, Manchester by the Sea, Nocturnal Animals, Quand on a 17 ans, Victoria, Christine, Rules Don't Apply, Stealing Alice, Bad Santa 2

Quelles semaine incroyable au niveau des sorties au cinéma! Probablement la plus intéressante de l'année!!

Cela commence en force avec Fuocoammare, le mémorable documentaire de Gianfranco Rosie qui s'est mérité l'Ours d'Or. Une oeuvre immense, grandiose et nécessaire, sur la crise des migrants et la vie tout cours. ****

Tout aussi bouleversant est Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan, un drame puissant sur le deuil où l'humanité des personnages fait toute la différence. Possiblement le meilleur film américain de 2016. ****

Après l'excellent A Single Man, Tom Ford revient avec une autre histoire d'amour mélancolique.  En alternant entre deux récits, Nocturnal Animals n'évite pas l'exercice de style, mais ce qu'il offre à voir est si beau qu'on lui pardonne toutes ses largesses. ***1/2

Cela fait longtemps qu'André Téchiné n'a pas réalisé un long métrage aussi intéressant que Quand on a 17 ans. Aidé de Céline Sciamma (Tomboy) au scénario, il offre une histoire simple et puissante se déroulant à l'adolescence. Le trio d'interprète est particulièrement enlevant. ***1/2

C'est également le cas de Virginie Efira qui trouve son plus grand rôle dans Victoria de Justine Triet, une comédie féministe irrésistible qui fait mouche avec ses répliques truculentes. Danser sur du Metronony n'aura jamais été aussi salvateur. ***1/2

Dans un registre différent, Christine d'Antonio Campos montre la véritable descente aux Enfers d'une journaliste qui doit s'adonner à de l'information spectacle. Une oeuvre implacable quoiqu'un peu longuette et trop démonstrative, dominée par la performance glaciale de Rebecca Hall. ***

Warren Beatty sort de sa retraite pour tourner Rules Don't Apply, une comédie fantaisiste souvent cinglée mais plutôt inégale et oubliable, alors qu'il prête ses traits au grand Howard Hughes. Un ludique divertissant de luxe, aussi cocasse que vide. ***

Présenté au Cinéma Beaubien les 27, 28 et 29 novembre, Stealing Alice est une création étonnamment verbeuse de la part de Marc Séguin, où la pauvre Fanny Mallette se fait littéralement dévorer par une intrigue alambiquée, des choix musicaux douteux et un abus de drones. **

Autant le premier tome possédait un charme unique, autant sa suite Bad Santa 2 est d'un ennui mortel. Une farce vulgaire et jamais drôle, avec plein de bons acteurs peu inspirés et une mise en scène fade de Mark Waters. L'horreur, quoi! *

Film du jour: The Spirit of St. Louis

S'il respecte la forme classique du biopic, The Spirit of St. Louis qui retrace l’odyssée incroyable de Charles Lindbergh de New York à Paris possède plusieurs atouts dans son jeu: un suspense haletant, un scénario suffisamment riche, une mise en scène plus que adéquate de Billy Wilder, de l'humour à revendre et une solide prestation de James Stewart qui convainc même s'il n'a pas du tout l'âge de son sujet. Cela donne un divertissement de qualité supérieure. ***1/2

jeudi 24 novembre 2016

Film du jour: Billy Lynn's Long Halftime Walk

Ang Lee n'en finit plus de massacrer des livres à succès. Après son surestimé Life of Pi, il offre un film sans saveur avec Billy Lynn's Long Halftime Walk. Tourné en 120 images par secondes (au lieu des 24 régulières) par souci de réalisme, cela rend ironiquement son récit plus plastique et artificiel et en ne gardant que le drame de cette histoire de soldats qui reviennent au pays, il en oublie la savoureuse satire qui aurait pu en faire le Catch-22 de son époque. Une énorme déception, surtout devant le matériel dantesque qui s'offrait à lui. **

mercredi 23 novembre 2016

Longue Vue sur le court et les Sommets du cinéma d'animation

Les festivals de cinéma montréalais ont la couenne dure! À partir d'aujourd'hui et ce jusqu'au 27 novembre, les Sommets du cinéma d'animation présentent quelques films délicieux comme J'aime les filles de Diane Obomsawin et Nutag-Homeland d'Alisi Telengut qui est visuellement splendide. C'est à la Cinémathèque québécoise et il s'agit du remède parfait contre la neige.

Dès demain et jusqu'au 27 novembre également se tient Longue Vue sur le court, la 3e édition du Festival international de courts métrages du Sud-Ouest de Montréal. Je suis sur le jury cette année et pour avoir déjà regardé toute la programmation, il y a plusieurs essais d'ici et d'ailleurs qui sont vraiment formidables.

Film du jour: Gimme Danger

Jim Jarmusch qui fait un documentaire sur la formation culte The Stooges, cela tombe sous le sens. Si Gimme Danger est doté d'une forme terriblement classique, c'est pour mieux faire ressortir les propos révélateurs d'Iggy Pop qui demeure toujours une immense bête de cirque. Un condensé éclairant et divertissant d'une époque musicale majeure. ***

mardi 22 novembre 2016

Nouveautés Blu-ray/DVD: Lo & Behold – Reveries of the Connected World, War Dogs, Mechanic Ressurection

Les sorties DVD et Blu-ray sont en chûte libre depuis quelques semaines et c'est encore le cas ce mardi.

Cela ne nous empêche pas de jeter notre dévolu sur Lo & Behold - Reveries of the Connected World, le nouveau documentaire de Werner Herzog qui porte sur l'Internet. Drôle, ludique et révélateur, l'essai ne possède toutefois pas l'impact de ses meilleurs essais. ***

Satire qui est inspirée d'une histoire véridique, War Dogs de Todd Phillips fonctionne sous le mode comique mais pas quand le créateur des Hangover cherche à se prendre au sérieux. Bien que le récit manque d'originalité, son casting s'avère relevé. **1/2

Énième dérivé d'une série à succès, Mechanic Ressurection de Dennis Gansel sent le produit commercial fait en usine tant il n'y a rien à soutier des scènes d'action, des moments romantiques ou humoristiques. La mise en scène manque de souffle et l'interprétation baille aux corneilles. *1/2

Film du jour: The Squid and the Whale

Disponible à partir d'aujourd'hui en édition Criterion, The Squid and the Whale est le film qui a littéralement lancé la carrière de Noah Baumbach. Plus de dix années après sa sortie, le long métrage a très bien vieilli et il fait toujours autant rire. Son casting est parfait (Eisenberg, Linney, Daniels, Paquin) et si on ne retrouve pas le même soin de mise en scène que sur ses récents projets, le script sur une irrésistible famille dysfonctionnelle s’avère d'une rare intelligence. ***1/2

lundi 21 novembre 2016

Film du jour: Une nuit sans lune, boat people: 40 ans après

Dans son sensible documentaire Une nuit sans lune, boat people: 40 ans après, Marie-Hélène Panisset retrace l'exode de nombreuses familles vietnamiennes, de leur arrivée au Québec et de leur intégration au fil des années. Ce sujet très important sur le plan historique (comme oeuvre de mémoire) et sociologique (surtout en faisant des liens avec la situation des immigrés syriens) laisse toutefois de glace lorsqu'on le regarde sous le filtre cinématographique. Si les intervenants présents demeurent très intéressants, ce que l'on voit à l'écran au niveau des images et de la mise en scène ne fait qu'effleurer d'immenses possibilités. On est loin de L'image manquante de Rithy Panh. **1/2

dimanche 20 novembre 2016

Les films préférés de... Sophie Nélisse

La petite fille découverte dans Monsieur Lazhar a beaucoup grandie et elle mène une carrière plus qu'enviable au Québec (Ésimésac, Endorphine) comme aux États-Unis (The Book Thief, Pawn Sacrifice). Toujours à l'affiche du drame à succès 1:54, on pouvait voir Sophie Nélisse dans le suspense Mean Dreams. C'est pour cette occasion (mes textes ici et ) que je l'ai rencontrée et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

«J’aime les trucs vraiment dark. Mon film préféré est Prisoners de Denis Villeneuve. Les trucs tordus qui nous amènent dans plein de directions. J’ai beaucoup aimé ce film car tu ne sais pas ce qui arrive à la fin... Ou encore Sicario que j’ai aimé, Incendies. Des trucs vraiment weird. Mais ça dépend vraiment de mon mood aussi. Des fois, un samedi soir, quand je veux juste me coucher, je vais regarder des comédies vraiment poches du genre Neighbors 2. C’est drôle mais ce n’est pas un chef-d’œuvre non plus. C’est un film de détente, pour rire. Ça dépend vraiment de mon mood du moment.»

Film du jour: Ce sentiment de l'été

Irrésistible est le meilleur mot pour décrire Ce sentiment de l'été de Mikhaël Hers. Délicat film sur le deuil se déroulant à Berlin, Paris et New York, ce récit mélancolique et bouleversant est d'une finesse inouïe, utilisant le temps qui passe et d'excellents interprètes pour meubler une histoire en apparence ténue qui demeure pourtant riche de sens. On en ressort profondément ému. Pour les amateur du cinéma de Richard Linklater et de Mia Hansen-Love. ***1/2

samedi 19 novembre 2016

Entrevue avec Chloé Robichaud pour Pays

Film inclassable s'il en est un, Pays continue d'affirmer le grand talent de la cinéaste Chloé Robichaud, trois années après son irrésistible Sarah préfère la course. J'ai rencontré la sympathique réalisatrice et mon entrevue se trouve dans le Journal Métro.

Film du jour: The Story of the Last Chrysanthemum

Premier film majeur de Kenji Mizoguchi, The Story of the Last Chrysanthemum est une sublime fresque sur une femme qui se sacrifie pour son mari comédien. D'une richesse inouïe, cet opus orné de longs plans séquence à couper le souffle enchante dans chacun de ses plans et si le déroulement peu paraître opaque, il a tôt fait de bouleverser. ****1/2

vendredi 18 novembre 2016

Sorties au cinéma: Elle, Pays, London Road, Fantastic Beasts and Where to Find Them

La fin de l'année arrive à grand pas alors que de nombreux films très attendus prendront l'affiche à chaque semaine. En attendant d’attraper les dernières missives de Jeff Nichols et d'Ang Lee, voici ce qui sort ce vendredi au cinéma... 

Choix de la France aux Oscars, Elle de Paul Verhoeven est une fresque malsaine et jouissive sur une femme qui cherche à se venger. Isabelle Huppert est parfaite dans la peau de cette bourgeoise insaisissable et l'opus qui passe constamment du malaise à la comédie très noire passionne de bout en bout. ****

Après le jubilatoire Sarah préfère la course, la cinéaste Chloé Robichaud demeure en eau absurde avec Pays en intégrant des éléments de suspense et de drame politique. Si le récit tend à s'éparpiller, on ne peut que louanger son audace et sa prise de risques. Formellement c'est toujours impeccable et tous les comédiens livrent de solides prestations. ***1/2

Adaptation d'un musical à succès, London Road de Rufus Norris amuse lors de ses nombreux numéros musicaux mais laisse de glace le reste du temps. Il y a cependant suffisamment de moments enchantés à la Jacques Demy pour laisser une bonne impression. *** 

Fantastic Beasts and Where to Find Them est à Harry Potter ce que le Hobbit était à Lord of the Rings: un dérivé enfantin et affligeant noyé d'effets spéciaux qui ne possède pas le charme et la magie de l'original. Avec ses scènes d'action affreuses à regarder, son absence de rythme et ses personnages en carton-pâte (il y a même un genre d'acolyte à la Jar Jar Binks), l'ennui s'installe rapidement et on ne compte plus les emprunts à Ghostbusters, Jumanji et autres X-Men. Et dire que 4 autres longs métrages sont prévus! **

Film du jour: Marguerite

En racontant le même récit que le ludique Florence Foster Jenkins de Stephen Frears - une histoire vraie sur une chanteuse qui chantait terriblement faux -, le Marguerite de Xavier Giannoli demeure un film beaucoup plus profond, drôle et tragique à la fois. Le mérite revient à un script étonnamment solide et nuancé, ainsi qu'à une Catherine Fort qui est tout simplement extraordinaire dans le rôle titre. ***1/2

jeudi 17 novembre 2016

Film du jour: Ta'ang (RIDM)

Présenté aux RIDM, Ta'ang est le nouveau documentaire essentiel de Wang Bing. Une missive de 147 minutes qui filme dans l'urgence une minorité ethnique concentrée dans deux camps de réfugiés. Avec ses images de dévastation qui sont à couper le souffle et son approche humaniste où tout le temps nécessaire est consacré à ses sujets, l'effort impressionne et bouleverse malgré quelques dialogues et actions plus redondantes. À voir impérativement sur grand écran. ****

mercredi 16 novembre 2016

Film du jour: La vache

Grand succès au box-office français et maintenant québécois, La vache de Mohamed Hamidi est un film populaire dans le sens noble du terme. Une oeuvre sympathique et énergisante qui met instantanément de bonne humeur et qui cumule les moments hilarants. Les personnages ne sont souvent que des archétypes et les morales ne se trouvent jamais très loin, sauf que le grand charme de l'ensemble s'impose sur le reste. ***

mardi 15 novembre 2016

Nouveautés DVD/Blu-ray : Fort Tilden, Finding Dory, Cosmos

C'est à nouveau la panne sèche au niveau des sorties DVD et Blu-ray avec seulement trois titres digne de mention...

Dans le lot, Fort Tilden de Sarah-Violent Bliss et Charles Roger est le plus sympathique. Un petit film libre comme le vent, savoureux dans sa façon de décrire le quotidien de deux jeunes femmes de Brooklyn qui tentent de donner un sens à leur existence. Un peu comme si Noah Baumbach refaisait Tu dors Nicole, en moins essentiel toutefois. ***

Disney continue à revisiter son catalogue avec Finding Dory d'Andrew Stanton, une suite qui n'a pas le charme de l'original (Finding Nemo) et qui tarde à captiver. L'histoire n'y est pourtant pas inintéressante, les personnages sont attachants, il y a de l'humour et de l'action, ainsi que des belles morales à la clé, une animation de qualité et une tonne de suppléments. Le tout est cependant trop sage, lisse et politiquement correct. ***

Ultime film d'Andrzej Zulawski qui est tiré d'un roman jugé inadaptable, Cosmos est un délire foisonnant, comme si Rohmer avait mangé des champignons empoisonnés. À la fois fascinant et irritant, ce foutoir romanesque où des âmes cherchent à s'extirper de leur condition va dans tous les sens. C'est excessif, hystérique, poétique, lassant et hors norme. 100% Zulawski, quoi! ***

Film du jour: Punch-Drunk Love

Disponible à partir d'aujourd'hui dans la prestigieuse collection Criterion, Punch-Drunk Love est un des films les plus maudits de PT Anderson. Une comédie irrésistible mais extrêmement bizarre où Adam Sandler trouve un de ses plus grands rôles en carrière. Une farce mélancolique qui va un peu dans tous les sens mais qui enivre progressivement, au fil des visionnements. ***1/2 

lundi 14 novembre 2016

Film du jour: Solange et les vivants

Par l'entremise de ses fabuleuses capsules web, Ina Mihalache a pu donner une âme à son magnifique personnage de Solange. Cela se gâche avec son passage au grand écran. Maladroit, souvent ennuyant et n'arrivant pas à capter cette solitude qui berce les êtres humains, Solange et les vivants ressemble à des sketchs étirés et si la prose de l'héroïne fait toujours mouche, sa mise en scène demeure franchement inégale et les personnages secondaires sont campés par des êtres au talent souvent approximatif. **

dimanche 13 novembre 2016

Les films préférés de... Marc Messier

Figure mythique de la scène (Broue, Les voisins) et de la télévision (La petite vie, Lance et compte), Marc Messier a également laissé sa trace au cinéma, que ce soit dans Les boys ou au sein du cinéma d'André Forcier. Je l'ai rencontré pour son nouveau long métrage Le pacte des anges (mon article se trouve ici) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

Marc Messier: Je ne sais pas si tu connais un film qui s’appelle Youth

Moi: De Sorrentino?

MM: Oui. J’ai beaucoup aimé ce film. C’est un mélange de comédie et de drame. Ça et… comment ça s’appelle... un remake de La piscine avec Ralph Fiennes…

Moi: A Bigger Splash?

MM: Oui. Ce sont les deux derniers films que j’ai aimé beaucoup. Sinon… bon dieu, il y en a beaucoup! Euh… attends un peu, c’est quand on t’en parle que tu ne t’en rappelles plus...

Moi: C’est toujours comme ça.

MM: Hahaha! Des films comme Taxi Driver… Oh, King of Comedy avec Robert De Niro! Des films vraiment marquants. Comme La vie est belle. Ça je trouvais que c’était un film bien réussi, parce que c’est une comédie avec un fond dramatique et tout le monde essaye de faire ça. Et c’est un des plus réussis. Tu vas me dire qu’avec le sujet de base, c’est-à-dire l’Holocauste, ça part déjà pas pire pour ce qui est du drame, mais c’était vraiment brillant la façon que c’est fait.

Films du jour: Victoria, Venise sous la neige, Rosalie Blum (Cinemania)

Film de clôture de Cinemania, Victoria de Justine Triet est une oeuvre féminine drôle et acérée sur les déboires d'une avocate et mère de famille. Portée par une performance truculente de Virginie Efira, de savoureux personnages secondaires, une réalisation articulée et un humour irrésistible, l'oeuvre surprend constamment malgré une finale plus prévisible et gnagna. ***1/2

En adaptant la populaire pièce Venise sous la neige, le compositeur Elliott Covrigaru en a gardé l'essence sans la rendre très cinématographique. Si la bonne humeur est palpable et l'interprétation souvent délectable, un sentiment de redite se fait assez rapidement ressentir et l'ensemble très éphémère s'essouffle avant la fin. **

Pour son premier long métrage, Julie Rappeneau adapte la série de romans graphiques Rosalie Blum. Le résultat n'est toutefois pas à la hauteur. Le scénario prévisible abonne de personnages plats et de situations redondantes, alors que sa mise en scène peine à convaincre avec tous ses emprunts à Amélie Poulain. Reste des comédiens qui possèdent beaucoup de charme. **

samedi 12 novembre 2016

Films du jour: L'économie du couple, En mai fais ce qu'il te plaît (Cinemania)

Que reste-t-il après l'amour? Des problèmes et des engueulades pour une famille qui se déchire. Écrit avec une justesse inouïe et pouvant compter sur deux excellents acteurs (Bénénice Bejo et Cédric Kahn), L'économie du couple de Joachim Lafosse passionne amplement. Malgré quelques répétitions normales, la mise en scène qui donne beaucoup de place aux plans séquences fait son effet et les malaises ne tardent pas à apparaître. ***1/2

Christian Carion a réalisé de beaux films sincères comme Joyeux Noël et L'affaire Farewell. Puis il vient de commettre En mai fais ce qu'il te plaît, un autre long métrage de guerre mais cette fois d'une simplicité grotesque. Mélodrame didactique et sans intérêt sur le plan de la réalisation, le récit se contente de multiplier les personnages et d'hausser les belles mélodies d'Ennio Morricone. Du coup on se retrouve devant un spectacle figé où de bons comédiens (comme Olivier Gourmet et Mathilde Seigner) ne sont pas toujours convaincants. *1/2

vendredi 11 novembre 2016

Sorties au cinéma : Moonlight, Arrival, Chocolat, Dans les forêts de Sibérie

Cinemania tire à sa fin! Je vais donc pouvoir en profiter pour rattraper mon retard et aller voir Ce sentiment de l'été, Solange et les vivants, La vache et Marguerite. Comme il n'y a eu aucune projection de presse pour Almost Christmas et Shut In (et que celle du documentaire The Eagle Huntress tombait à un bien mauvais moment), je n'ai seulement vu que quatre nouveautés cette semaine. Mais pas les moindre...

On espère beaucoup que le Moonlight de Barry Jenkins se retrouve aux Oscars tant il s'agit d'une création vibrante et bouleversante. Oeuvre en trois temps un peu inégale mais généralement magistrale sur un enfant d'un quartier défavorisé, cet opus chavire le coeur et happe par ses stupéfiantes qualités cinématographiques et ses acteurs immenses. Le genre de long métrage qui grandit sur le spectateur qui l'appréciera encore davantage au fil des jours et des semaines. ****

Arrival de Denis Villeuve est un film bien réalisé et interprété sur une invasion extraterrestre qui se déroule sous fond de mots et non d'explosions. Dommage que la manipulation de l'émotion soit immense (que de scènes de bébé et d'enfant malade sur de la musique - toujours la même - de Max Richter!) et que l'histoire ne soit qu'une reprise d'Interstellar en moins bonne, parce que le reste pique vraiment la curiosité. ***

Biopic poussiéreux sur un clown noir dans le Paris du début du 20e siècle, Chocolat de Roschdy Zem souffre de son classicisme et d'un scénario paresseux qui fait peu avec ses nombreux thèmes importants. Les comédiens offrent néanmoins de solides prestations. **1/2
Ma critique

La nature a parfois mieux à offrir que la ville. C'est sur cette prémisse éculée qu'est construit Dans les forêts de Sibérie de Safy Nebbou. Le récit longuet a bien peu à offrir et on retiendra plutôt le grand soin apporté au son et à la photographie, ainsi que la performance juste de Raphaël Personnaz. **1/2

Films du jour: Quand on a 17 ans, Moka (Cinemania)

Avec Quand on a 17 ans, le cinéaste André Téchiné signe son meilleur film depuis des lustres. Le crédit revient au scénario coécrit avec la réalisatrice Céline Sciamma (La naissance des pieuvres, Tomboy) qui est très riche. Parce que cette histoire d'adolescence et d'éveils sexuels n'est pas nouvelle. Sauf qu'avec cette plume sensible, une interprétation rafraîchissante et de superbes paysages, elle atteint des sommets. ***1/2

Il y a six ans, Frédéric Mermoud avait réalisé le très efficace Complices. Il est de retour avec Moka, un nouveau thriller psychologique qui peine toutefois à convaincre. Ce n'est pas la faute de l'héroïne Emmanuelle Devos qui est excellente, mais plutôt la qualité très variable du récit qui emprunte beaucoup au cinéma de Chabrol mais sans le style et la grâce. **1/2

jeudi 10 novembre 2016

Films du jour: Rester Vertical, Le fils de Jean, Chouf (Cinemania)

Alain Guiraudie est en train de devenir un grand cinéaste. Après son stupéfiant L'inconnu du lac, il est de retour avec Rester vertical, un conte étonnant et souvent très drôle qui s'avère bluffant et complètement imprévisible. Encore là, ce n'est peut-être pas le plus grand nombre qui va apprécier, mais les happy few seront au septième ciel. ***1/2

Tourné au Québec, Le fils de Jean de Philippe Lioret est un drame sensible sur les mensonges de famille, la paternité et le temps qui passe. Très bien joué, l'effort ne manque toutefois d'être un peu trop écrit et moralisateur, et lorsque l'émotion apparaît enfin, on se croit devant un remake du supérieur Je vais bien ne t'en fais pas du même cinéaste tant tout y est identique. ***

Un grand souci de réalisme émerge de Chouf de Karim Dridi qui porte sur les cités marseillaises et son monde interlope. Cela n'efface toutefois pas tous les clichés qui ponctuent le récit et ce sentiment d'avoir déjà  vu plusieurs fois ce film. Au moins les interprètes offrent l'authenticité souhaitée. **1/2

mercredi 9 novembre 2016

Films du jour: Mercenaire, Corps étranger, La danseuse (Cinemania)

C'est un premier film fort en gueule que propose Sacha Wolff avec Mercenaire. On retient surtout l'introduction et la conclusion, qui confrontent un joueur de rugby polynésien - excellent Toki Pilioko - à sa condition. Le reste du récit qui se déroule en France est également intéressant sans toutefois posséder la même ampleur. ***

Énième récit sur une sans-papier qui débarque en France, Corps étranger de Raja Amari se meuve dans le drame social, le suspense et les jeux de séduction entre la protagoniste et la femme plus âgée qui prend soin d'elle. Tout d'un coup le psychologique cède le pas au politique et bien que le scénario manque un peu d'épaisseur, les thèmes abordés et la façon de les présenter séduisent amplement. ***

Premier long métrage de Stéphanie Di Gusto, La danseuse est une oeuvre extrêmement classique sur la chorégraphe Loïe Fuller qui a bouleversé le Paris de la Belle Époque. Plus intéressant que le récit poussiéreux est le soin apporté aux images, aux séquences dansées et aux mélodies. Soko y brille d'ailleurs ardemment. En voilà une qu'on aimerait voir plus souvent. ***

mardi 8 novembre 2016

Nouveautés DVD/Blu-ray : Phantom Boy, Sausage Party, Indignation, Viral, Nine Lives

Les sorties DVD et Blu-ray sont moins nombreuses ces dernières semaines et c'est également le cas ce mardi.

On ne voudra toutefois pas passer à côté de Phantom Boy d'Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, une animation riche et émouvante sur un petit gars pas comme les autres. ***1/2

Plus déluré est Sausage Party de Conrad Vernon et Greg Tiernan qui fait hurler de rire avec son humour politiquement incorrect et ses nombreux sous-entendus sexuels. ***1/2

Drame très classique mais de qualité et bien interprété, Indignation de James Schamus vaut surtout pour une scène d'anthologie à mi-chemin entre un étudiant et son directeur. ***

Production horrifique efficace mais extrêmement conventionnelle, Viral n'est guère relevé par le talent de leurs réalisateurs Henry Joost et Ariel Schulman (Catfish). **1/2
Ma critique

Qui a dit que Kevin Spacey se tenait loin des navets? Il prête pourtant sa voix à un chat dans Nine Lives de Barry Sonnenfeld, une fantaisie horripilante et moralisante qui lève le coeur. *1/2

Films du jour: Marie et les naufragés, Welcome Home (Cinemania)

On s'amuse toujours beaucoup devant un film de Sébastien Betbeder (2 automnes 3 hivers, Les nuits avec Théodore). Dans Marie et les naufragés, il confectionne une autre romance nostalgique peuplée de personnages attachants, de références fines et de musique délurée. C'est ludique, gentil, un peu trop étiré par endroits mais irrésistible. ***1/2

L'errance, l'adolescence et l'amitié masculine trouvent tout leur sens dans Welcome Home de Philippe De Pierpont, une oeuvre assez solide où de très bons comédiens tentent de mettre leur existence dans le droit ordre. S'il ne se passe peut-être rien d'inédit, une certaine justesse émane de ce script sincère et de la mise en scène sans fioriture. ***

lundi 7 novembre 2016

Films du jour: La fille inconnue, Keeper, Voir du pays (Cinemania)

Continuant dans le suspense après leur remarquable Deux jours une nuit, les frères Dardenne reviennent avec le magistral La fille inconnue. Plus froid et peut-être radical que leurs précédents essais, cet opus happe par ses thèmes moraux et cette façon de rappeler l'existence et la souffrance de ses semblables. Tout cela est possible grâce au parcours riche d'un médecin (très convaincante Adèle Haenel) qui se sent coupable de la mort d'une femme. Encore une fois la mise en scène est exemplaire et l'émotion triomphe à la toute fin. ****

En partant d'un sujet maintes fois traités (une grossesse surprise chez des ados de 15 ans), Guillaume Senez propose avec Keeper une variation rafraîchissante où la réalisation sensible est au service des excellents comédiens. Du flottement peut se faire ressentir dans l'intrigue mais il s'efface avant cette finale qui est tout simplement bouleversante. ***

Il y a plein de choses intéressantes dans Voir du pays de Delphine et Muriel Colin (17 filles), que ce soit le sujet qui traite des répercussion post-traumatiques sur les soldats, les fines performances d'Ariane Labed et de Soko, ainsi que l'aspect documentaire de la première partie. Sauf que le récit se veut un peu trop démonstratif et répétitif, manquant de cinéma aux endroits les plus nécessaires. **1/2

dimanche 6 novembre 2016

Les films préférés de... Nathalie Baye

Véritable icône du cinéma français, Nathalie Baye a joué pour les plus grands - Truffaut, Sautet, Chabrol, Godard, Pialat, Blier, Cavalier, Tavernier - et cette année à Cinemania, elle trouve un rôle intrigant dans Moka. De passage à Montréal pour Juste la fin du monde de Xavier Dolan, je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« J’aime le cinéma qui laisse des émotions. C’est une des raisons pour lesquelles j’aime autant le cinéma de Xavier Dolan. Je n’aime pas le cinéma intellectuel ou même très intelligent, qui est un cinéma de références ou très cérébral. J’aime les films de Renoir. J’aime aussi les films de Vincente Minelli, par exemple Comme un torrent (Some Came Running) avec Frank Sinatra, Shirley MacLaine et Dean Martin qui est merveilleux. J’aime les films qui sont généreux, qui donnent des émotions, qui nous font rire, qui nous font pleurer, qui nous bouleversent à tous les niveaux. Ça peut être par le rire et Chaplin est le parfait exemple. »

Films du jour: Une vie, Chocolat (Cinemania)

Présenté hier soir à Cinemania, Une vie est le nouveau film du talentueux cinéaste Stéphane Brizé. Cette adaptation du roman de Maupassant prend la forme d'un mélo extrêmement soigné où le cadre de l'image semble sans cesse écraser l'héroïne. Délicat de sensualité, ce long métrage puissant et très émouvant est partiellement détruit par sa dernière scène. Mais jusque là, c'était vraiment très joli et on espère qu'un distributeur québécois le diffuse sur nos écrans. ***1/2

C'est avec une facture beaucoup plus classique et grand public que Roschdy Zem retourne derrière la caméra par l'entremise de Chocolat. À tel point que ce biopic sur un clown célèbre et méconnu demeure artificiel malgré tous les thèmes importants et fascinants qu'il aborde et qui demeurent dans l'ère du temps. Le solide duo formé d'Omar Sy et de James Thiérée n'est toutefois pas en cause. **1/2

samedi 5 novembre 2016

Entrevue avec Marc Messier pour Le pacte des anges

Marc Messier est excellent dans Le pacte des anges où il incarne un homme éploré par la vie qui est pris en otage par deux jeunes fugitif. J'ai pu rencontrer le comédien et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Films du jour: Ma loute, La route d'Istanbul (Cinemania)

Reprenant là où il a terminé avec son excellente série P'tit Quinquin, Bruno Dumont accouche avec Ma loute d'une comédie absurde et burlesque sur des individus étranges et des mystérieuses disparitions. Tout en ruptures de ton, le long métrage fascine, passionne et irrite, faisant rire aux larmes avec son humour. La photographie y est superbe, l'interprétation (on y retrouve Luchini et Binoche) d'un grotesque assumé et si le récit peut paraître inégal, il s'avère unique en son genre. ***1/2

Se situant sur un chemin de plus en plus banalisé (la radicalisation), La route d'Istanbul de Rachid Bouchareb se veut particulièrement didactique, simpliste et moralisateur, conviant la très solide Astrid Whettnall à une aventure longuette qui est loin d'être aussi exemplaire que La désintégration ou Les cowboys. **

vendredi 4 novembre 2016

Sorties au cinéma : Doctor Strange, Hacksaw Ridge, Le pacte des anges

Il y a une semaine comme ça où je rate la moitié des sorties (Trolls, Solange et les vivants, Gimme Danger) pour me concentrer sur Cinemania. En plus de Mal de pierres (**) dont j'ai parlé hier, voici ce qui prend l'affiche cette semaine dans les cinémas québécois. 

Dernière production des studios Marvel, Doctor Strange de Scott Derrickson emprunte à plein de films (Inception, The Matrix, The Frighteners, etc.) pour rappeler comment l'être humain est maître de son destin. Autant la technique est à couper le souffle, autant le scénario est vide et profondément kitsch. ***

On demeure dans le quétaine avec Hacksaw Ridge de Mel Gibson, une histoire vraie sur un soldat qui ne voulait pas porter d'arme. Une fois passée une première partie ennuyante au possible, on se retrouve sur le champ de bataille et ça c'est vraiment spectaculaire. Il y a toutefois plusieurs fautes de goût au menu. ***

Premier long métrage d'un talentueux réalisateur (Richard Anger), Le pacte des anges rappelle que Marc Messier est un excellent acteur dramatique. Il en faut toutefois plus pour rendre crédible cette histoire de seconde chance qui finit par s'enliser dans les morales et les métaphores. **1/2

Films du jour: Fleur de tonnerre, Réparer les vivants, L'attente (Cinemania)

Histoire vraie à glacer le sang, Fleur de tonnerre de Stéphanie Pillonca-Kerven parle d'une empoisonneuse qui donne froid dans le dos. Ce premier long métrage ressemble à un film d'horreur où les natures mortes bénéficient d'une photographie soignée. S'il ne se passe peut-être rien de vraiment inédit au menu, la construction dramatique est bien balancée et Déborah François s'avère étonnante dans le difficile rôle principal. ***

Selon les rumeurs, Réparer les vivants de Katell Quillévéré (Suzanne) serait une des meilleures créations cinématographiques de l'année. Si ce film choral est effectivement très lumineux et bouleversant à la fois, avec une mise en scène exquise et des interprètes forts compétents, il ne faut rien exagérer non plus. Les métaphores s'avèrent lourdes, le traitement un brin manipulateur et les deux histoires sont de forces inégales. Il y a cependant quelques moments qui ne s'oublieront pas de sitôt. ***

Premier film de Piero Messina, L'attente sent les influences de Paolo Sorrentino dans cette façon de filmer les êtres, de composer les plans et de les monter sur la musique (un tube de Leonard Cohen offre une scène inoubliable). Sauf qu'ici la réalisation éblouissante n'est pas toujours au service du film, empiétant beaucoup sur cette histoire de deuil et de mensonges. Croulant sous le symbolisme le plus élémentaire, les excellentes Juliette Binoche et Lou de Laâge tentent de garder la tête hors de l'eau, ce qui n'est pas toujours évident. Le cinéaste très talentueux sera à suive même si sa première mission est largement imparfaite. **1/2

jeudi 3 novembre 2016

Film du jour: Mal de pierres (Cinemania)

Film d'ouverture de la nouvelle édition de Cinemania, Mal de pierres de Nicole Garcia est une fresque lourde et conventionnelle qui multiplie les thèmes intéressants sans jamais les explorer réellement. Ennuyant et longuet, le récit prévisible au possible est dominé par une excellente Marion Cotillard qui s'agite en vain. On fait rapidement le tour. **

mercredi 2 novembre 2016

FIlm du jour: Vampire Ecstasy

Le distributeur Film Movement a l'excellente idée d'éditer les films de Joe Sarno - le Bergman du cinéma érotique - en Blu-ray. Cela commence en grande pompe avec Vampire Ecstasy, une très jolie fable gothique. Bien que répétitif, le récit ne tarde pas à faire sourire et réagir, alors que l'ambiance dantesque compense pour le jeu inconséquent des comédiennes. ***1/2

mardi 1 novembre 2016

Nouveautés DVD/Bluray : Gleason, Imperium, Star Trek: Beyond, Anthropoid

Les sorties DVD et Blu-ray sont rares cette semaine. On en retient quatre de qualité très variable...

Il y a tout d'abord Gleason de Clay Tweel, ce très beau documentaire sur un homme qui fait de grandes choses malgré sa maladie. Un film inspirant et bouleversant qui fait voir la vie différemment. ***1/2

Plus quelconque est Imperium de Daniel Ragusis, où un Daniel Radcliffe infiltré fait la chasse aux méchants nazis. Un sujet important qui est traité n'importe comment et sans grand souffle cinématographique. **1/2

Plus faible épisode de la nouvelle série, Star Trek: Beyond souffre d'une histoire bien mince, d'un méchant sans charisme et d'une réalisation inexpressive de Justin Lin. Au moins l'action y est spectaculaire. **1/2

Malgré des critiques très positives, Anthropoid de Sean Ellis déçoit dans sa façon de traiter la Seconde Guerre mondiale. Il n'y a aucune vision et la conclusion appuyée est d'un ridicule consternant. **


Film du jour: Affreux, sales et méchants

Le classique Affreux, sales et méchants du regretté Ettore Scola fête son 40e anniversaire cette année et il n'a pas pris une ride. On rit toujours autant devant cette satire sur une famille d'un bidonville romain qui décide de comploter contre leur patriarche qui ne veut pas partager sa fortune. L'humour est irrévérencieux, l'interprétation plus grande que nature et on reste béat devant la qualité de la réalisation qui s'est méritée le prix de la mise en scène à Cannes. Une oeuvre décapante comme il ne s'en fait plus. ****