vendredi 28 décembre 2018

Les meilleurs films de 2018!

Comme à chaque année, voici ma liste des meilleurs film de 2018, du moins ceux qui ont pris l'affiche au cinéma au Québec entre le 1er janvier et le 31 décembre. Les choix furent douloureux, les exclus nombreux, mais je me suis limité à 60 titres (sur les plus de 400 titres vus).

60. The Crescent
Lorsque le cinéma canadien s'essaye à l'horreur avec talent, c'est juste beau et angoissant.

59. Le grand méchant renard et autres contes
Une animation drôle et réconfortante, comme celles qu'on regardait enfant le samedi matin.

58. Transit
La vie fantomatique en sursis, entre hier et aujourd'hui.

57. En liberté!
D'une folie communicative.

56. Au poste!
Quentin Dupieux n'a jamais été aussi hilarant qu'ici.

55. Vice
Dans ta face, Dick Cheney!

54. The Sisters Brothers
Une excursion américaine réussie et personnelle pour Jacques Audiard.

53. BlacKkKlansman
Spike Lee retrouve enfin la voie de la raison en fiction.

52. Mid90s
Jonah Hill prouve qu'il est un réalisateur à surveiller avec cette chronique sur l'adolescence.

51. At Eternity's Gate
Un biopic sur Van Gogh pas comme les autres, où Willem Dafoe apparaît au sommet de son art.

50. 1945
Une grande fresque hongroise qui est malheureusement passé inaperçue.

49. Hereditary
Lorsque Toni Colette nous fait trembler de peur, encore et encore.

48. Destierros
Un documentaire nécessaire sur un sujet criant d'actualité.

47. Plaire, aimer et courir vite
Lorsque Christophe Honoré se force un peu, le résultat est juste beau et émouvant.

46. Les anges portent du blanc
Une chronique éclatante de la Chine d'aujourd'hui, où une statue de Marilyn Monroe y joue un rôle important.

45. Lean on Pete
Un portrait touchant de l'Amérique profonde.

44. Une famille syrienne
Une journée insoutenable, vue de l'intérieur.

43. Assassination Nation
Les États-Unis en prennent pour leur rhume avec cette charge corrosive qui n'épargne rien ni personne.

42. Paddington 2
Le petit ours se surpasse dans ce conte particulièrement attendrissant.

41. American Animals
Lorsque fiction et documentaire font bon ménage.

40. Mission: Impossible - Fallout
La superproduction hollywoodienne de 2018, avec un Tom Cruise en grande forme.

39. Hostiles
Un western violent et profond qui marque au fer blanc.

38. Happy End
Lorsque Michael Haneke se met à créer une comédie noire et désespérée, ça marche pleinement.

37. Les gardiennes
Une oeuvre solaire sur le temps qui passe, magnifiquement mis en images.

36. The Death of Stalin
Le rire est sans fin au sein de cette satire politiquement incorrecte du créateur de Veep.

35. Three Identical Strangers
Lorsque la réalité est plus étrange que la fiction.

34. Operation Red Sea
De l'action renversante comme ça, il ne s'en fait pratiquement plus. 

33. Foxtrot
La grande danse de l'absurde peut commencer.

32. Mandy
Nicolas Cage ressuscite sa carrière grâce à ce cauchemar halluciné et hallucinant.

31. Mademoiselle de Joncquières
Emmanuel Mouret offre un grand cru où les dialogues truculents s'avèrent abondants.

30. Skate Kitchen
Rouler vers l'émancipation féminine avec classe.

29. First Man
Un antibiopic personnel sur la solitude, qui confronte l'infiniment grand à l’infiniment petit.

28. Ava
Sadaf Foroughi signe à coup sûr le long métrage canadien le plus captivant depuis longtemps.

27. Eighth Grade
Grandir à l'ère des réseaux sociaux, avec tout ce que cela possède de magnifique et d'effrayant.

26. We the Animals
Une échappée lyrique et familiale vers la liberté.

25. Roma
Aussi somptueux visuellement que vain psychologiquement (l'héroïne n'a pas de voix, reléguée à la simple figure de femme de ménage de service), par un Cuaron qui fait tout pour avoir un autre Oscar.

24. Dilili à Paris
Une fable enchanteresse en compagnie d'une héroïne forte.

23. Jusqu'à la garde
L'horreur domestique, jusqu'à une conclusion qui ébranle les certitudes.

22. Big Fish and Begonia
La réponse chinoise au cinéma de Miyazaki. D'une féerie incommensurable.

21. Le vénérable W.
Un documentaire essentiel qui ne détourne jamais son regard de l'horreur.

20. Un beau soleil intérieur
Juliette Binoche rayonne de beauté au sein de ce Claire Denis hors norme.

19. Vers la lumière
Lorsqu'un influx enivre à la fois l'âme, le coeur et les sens.

18. Les fantômes d'Ismaël
Desplechin s'amuse comme un petit fou dans cette oeuvre somme.

17. The Rider
Chloé Zhao se fait un nom avec cette escapade bouleversante au pays des cow-boys.

16. Leave No Trace
Qui n'a jamais eu le goût de fuir la société? C'est dorénavant possible...

15. Isle of Dogs
Un nouveau délire total, signé Wes Anderson en mode canin.

14. If Beale Street Could Talk
L'amour est plus fort que tout. Tout simplement...

13. Faute d'amour (Loveless)
... et lorsqu'il en manque, place aux problèmes, terrifiants et infinis!

12. En guerre
Vivement la solidarité avant que tout éclate en morceaux!

11. Mes provinciales
Les joies des premières fois, de superbes images en noir et blanc, beaucoup de cinéma: qu'est-ce qu'on a besoin de plus?

10. Sorry to Bother Your

9. Le poirier sauvage

8. Félicité

7. You Were Never Really Here

6. First Reformed

5. The Favourite

4. Shoplifters

3. Burning

2. Phantom Thread

1. Happy Hour

Détails des 10 derniers choix

On se revoit en 2019!

jeudi 27 décembre 2018

Les meilleurs films québécois de 2018

Le cinéma québécois a eu ses moments de gloire en 2018, surtout du côté des documentaires. Voici mon palmarès des meilleurs films d'ici...

1. Ava (Sadaf Foroughi)

2. Destierros (Hubert Caron-Guay)

3. Les salopes ou le sucre naturel de la peau (Renée Beaulieu)

4. Pauline Julien: intime et politique (Pascale Ferland)

5. Cielo (Alison McAlpine)

Mentions spéciales: Primas, Anote's Ark, Manic, Certains de mes amis, La part du diable, Labrecque: une caméra pour la mémoire

mercredi 26 décembre 2018

Les meilleurs films francophones de 2018

Ce fut encore une fois une excellente année pour le cinéma français. Voici mon palmarès des meilleurs films francophones de 2018...

1. Mes provinciales (Jean-Paul Civeyrac)

2. En guerre (Stéphane Brizé)

3. Les fantômes d'Ismaël (Arnaud Desplehcin)

4. Un beau soleil intérieur (Claire Denis)

5. Jusqu'à la garde (Xavier Legrand)

Mentions spéciales: Mademoiselle de Joncquières, Les gardiennes, Happy End, Plaire aimer et courir vite, Au poste, En liberté!

mardi 25 décembre 2018

Sorties au cinéma: If Beale Street Could Talk, Vice, Vox Lux

Cette année, les «nouveautés» de Noël ne sont pas des divertissements insignifiants, mais trois films étincelants, chacun à leur manière.

If Beale Street Could Talk: Succéder à Moonlight n'est pas une mince affaire et Barry Jenkins offre un autre récit puissant où la difficulté du quotidien et les injustices de la société n'arrivent pas totalement à miner l'Amour. Comme toujours chez lui, la direction d'acteurs est relevée et la mise en scène savamment exploitée. ****

Vice: En tant que biopic satirique sur Dick Cheney, cette comédie étincelante d'Adam McKay touche la cible avec ses dialogues truculents et sa distribution exemplaire. Si la farce tombe dans la facilité et qu'elle n'est pas à la hauteur de The Big Short, on s'y amuse tout de même follement. ***1/2

Vox Lux: Suite à son extraordinaire The Childhood of a Leader, Brady Corbet continue à traiter du fascisme dans nos sociétés, cette fois par l'entremise d'une chanteuse déconnectée du monde réel. Féroce est cruelle, la fable ne manque pas d'impact et ce, bien que la seconde partie se dégonfle quelque peu. ***1/2
Ma critique

Les meilleurs films non distribués de 2018

C'est souvent en festivals qu'on découvre les plus audacieuses créations cinématographiques, qui ne prendront jamais l'affiche par la suite. Voici mon palmarès des meilleurs films non distribués de 2018 (ce qui inclut également les sorties en dvd)...

1. Les âmes mortes (Wang Bing)

2. On the Beach at Night Alone (Hong Sang-soo)

3. Season of the Devil (Lav Diaz)

4. An Elephant Sitting Still (Hu Bo)

5. Hanatagami (Nobuhiko Obayashi)

Mentions spéciales: De chaque instant, The Dead Nation, Black Mother, The Great Buddha+

lundi 24 décembre 2018

Entrevue Vice

Pour la sortie du jubilatoire Vice, je me suis entretenu avec le Québec Patrice Vermette, qui signe sa conception visuelle. Mon entrevue est à lire dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Les meilleures animations de 2018

Jusqu'à la fin de l'année, on aura droit à des tops variés. Aujourd'hui, place aux meilleures animations de 2018.

1. Isle of Dogs

2. Big Fish and Begonia

3. Dilili à Paris

4. Paddington 2

5. Le grand méchant renard et autres contes

Film du jour: Polar Express

Au coup de 165 millions de dollars, Polar Express de Robert Zemeckis s'avère une des animations les plus luxueuses de tous les temps. Et si l'effort de 2004 en met toujours plein la vue, son scénario assez quelconque l'empêche d'avoir marqué son époque. En effet, tout est prétexte à des scènes d'action, alors que les morales sur la nécessité de croire saoule avant la fin. Mais bon, c'est la veille de Noël, alors soyons clément... ***

dimanche 23 décembre 2018

Les films préférés de... John McPhail

Auteur de plusieurs courts métrages remarqués, le cinéaste écossais John McPhail a offert le long métrage Where Do We Go From Here? en 2015, avant de marquer les esprits avec son film culte Anna and the Apocalypse. Je l'ai rencontré lors de la dernière édition de Fantasia (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Mes cinq films préférés sont Ghostbusters, Predator, Alien, Escape from New York et The Good, the Bad and the Ugly. »

Film du jour: Tia et Piujuq

Présenté au Cinéma Moderne pendant une bonne partie des Fêtes, Tia et Piujuq de Lucy Tulugarjuk est un conte bien attentionné sur une fillette syrienne réfugiée à Montréal qui arrive à s'évader de son quotidien. Les belles valeurs du récit et la réalisation attentive se heurtent à un rythme en dent de scie et à une interprétation très inégale, qui manque trop souvent de naturel. **1/2

samedi 22 décembre 2018

Sorties au cinéma: Une affaire de famille, Dilili à Paris, Bumblebee, Ben is Back, Un homme pressé, The Search for Evangeline

Ça sent de plus en plus la fin d'année, avec la sortie cette semaine d'un des plus beaux films de 2018.

Une affaire de famille: Kore-Ede offre la Palme d'Or du coeur avec cette chronique d'une famille pauvre qui vient en aide à une fillette dans le besoin. Une oeuvre touchante et lumineuse, qui se retrouvera assurément dans notre palmarès annuel. ****
Ma critique

Dilili à Paris: Michel Ocelot revient au cinéma avec cette fable enchanteresse et féministe sur le Paris des années 1900, qui séduit amplement avec ses dessins et ses morales. C'est peut-être bien ce qu'il a offert de mieux dans sa carrière. ****
Mon entrevue avec le cinéaste

Bumblebee: Sauver une série cinématographique aussi moribonde que celle des Transformers est impossible. Travis Knight y arrive pourtant presque avec cette douce leçon d'amitié entre une fille et un robot. De quoi oublier l'histoire qui ne fait toujours aucun sens. ***

Ben is Back: Julia Roberts est formidable dans ce drame familial de Peter Hedges, qui débute en force avant de se perdre dans un nombre incalculable d'invraisemblances et de paraboles religieuses. Dans le même genre, Beautiful Boy était largement supérieur. **1/2
Ma critique

Un homme pressé: On ne pouvait imaginer personne d'autre que Fabrice Luchini pour incarner le héros de cette création où un homme doit réapprendre à parler. Dommage qu'il n'y ait rien d'autre d'intéressant au sein de ce conte moralisateur, à la réalisation guère reluisante (les problèmes de raccords sont nombreux). **1/2

The Search of Evangeline: Revenir sur la déportation des populations Acadiennes et sur le premier long métrage de fiction canadien est un sujet en or. Pourquoi alors offrir une mise en scène si académique et télévisuelle, ponctuée de têtes parlantes? Car autant les mots ravissent, autant les images laissent à désirer. **

Film du jour: Madame Hyde

C'est une réactualisation brillante que propose Serge Bozon avec Madame Hyde, confiant à l'électrisante Isabelle Huppert un autre rôle fascinant. En plus de jouer de mystère, cette oeuvre au climat trouble mais au rythme relâché se permet d'explorer le rôle de l'enseignant dans la société actuelle, en valorisant une approche intellectuelle et rigoureuse qui fait du bien. En plus on retrouve Romain Duris, parfait en proviseur détestable qui s'habille mal! Le film n'a jamais pris l'affiche au cinéma au Québec (quelle honte!), mais il est disponible en dvd en zone 1. ***1/2

vendredi 21 décembre 2018

Entrevue Ben is Back

Julia Roberts crève l'écran dans Ben is Back, qui prend l'affiche aujourd'hui. Pour en savoir plus sur ce drame familial de Noël, mon entrevue avec son réalisateur Peter Hedges est à lire dans les pages du journal Métro.

Assassination Nation (dvd)

C'est un incroyable portrait de l'Amérique que propose Assassination Nation. (Entract Films/Elevation Pictures)

C'est quoi? Une jeune femme accusée d'un crime qu'elle n'a pas commis reçoit l'aide de ses amies.

C'est comment? Quelle claque! Le scénario cristallise les maux profonds des États-Unis, qu'électrocute la réalisation mémorable de Sam Levinson.

Et pourtant? Ce sera peut-être trop pour certaines personnes.

Techniquement? Le grand soin visuel et sonore transparaît aisément à l'écran.

Suppléments? Cette édition comprend un dvd et une copie numérique. Les suppléments réunissent huit scènes supprimées intéressantes mais redondantes, ainsi qu'un amusant bêtisier.

Au final? Personne ne sortira indemne de ces montagnes russes, qui cumulent tous les genres (c'est à la fois un pamphlet social, une satire et un drame horrifique) sans lésiner sur la violence, graphique ou suggérée.

Mon entrevue avec le réalisateur

Film du jour: An Afghan Love Story

Présenté à Sundance en 2013, An Afghan Love Story de Barmak Akram a eu le temps de faire le tour du monde quelques fois avant de sortir en dvd. (Film Movement)

C'est quoi? Une relation amoureuse clandestine aura de terribles conséquences sur une jeune femme.

C'est comment? Les films afghans sont rares et celui-ci ne manque pas d'exposer la complexité de la société en place. Le traitement naturaliste amène d'ailleurs un impact non-négligeable.

Et pourtant? L'histoire n'est pas très originale et la première partie tarde à lever: tout le contraire de la seconde.

Techniquement? Les images un peu sombres ne manquent cependant pas de détails.

Suppléments? Rien.

Au final? Il s'agit d'une oeuvre solide et bien interprétée, pas forcément inédite mais dotée d'un grand pouvoir d'évocation.

jeudi 20 décembre 2018

Fahrenheit 11/9 (blu-ray)

Michael Moore est de retour avec Fahrenheit 11/9, un nouveau brûlot incendiaire. (Universal Pictures)

C'est quoi? Le cinéaste se demande comment Donald Trump a pu être élu et ce que ça prend pour le déloger du pouvoir.

C'est comment? Cinglant, intelligent et bouleversant: il s'agit du meilleur long métrage de Moore depuis des lustres.

Et pourtant? C'est un peu trop long et quelques détours s'avèrent tortueux.

Techniquement? Le travail d'archives donne des résultats visuels un peu inégaux. En revanche, les nombreux dialogues s'entendent parfaitement.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. On n'y retrouve aucun bonus.

Au final? Il s'agit d'un documentaire à ne pas manquer et ce, même si le travail de Michael Moore n'est pas toujours notre tasse de café.

Film du jour: Kirikou et les bêtes sauvages

On se prépare pour Dilili à Paris qui prend l'affiche ce vendredi en revoyant Kirikou et les bêtes sauvages. Sans être la meilleure animation de Michel Ocelot, il s'agit néanmoins d'un dessin animé attachant et noble, à la fois dans ses morales que dans ses traits singuliers. Surtout qu'il met en scène le plus merveilleux des petits héros. ***

mercredi 19 décembre 2018

Unbroken: Path to Redemption

Unbroken: Path to Redemption succède à l'intéressant film qu'Angelina Jolie a réalisé en 2015. (Universal Pictures)

C'est quoi? Un homme qui a été torturé pendant la guerre est toujours traumatisé par son passé.

C'est comment? Les valeurs abordées - pardon, rédemption - ne sont pas mauvaises.

Et pourtant? Qui avait besoin d'une suite? Surtout que le traitement religieux reste pogné à travers la gorge.

Techniquement? Il n'y a rien à dire de négatif sur le traitement visuel et sonore.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus proposent un documentaire sur le tournage, un vidéoclip, des entrevues et des segments bibliques...

Au final? On oublie rapidement le tout et on se concentre sur des choses plus amusantes, comme arpenter les magasins pour trouver un cadeau introuvable, pelleter la neige ou visiter le dentiste.

Film du jour: Mary Poppins Returns

Eh oui, on a osé toucher à Mary Poppins et oui, le résultat est désastreux. En fait, le Mary Poppins Returns de Rob Marshall est un peu le viol d'un souvenir d'enfance, alors qu'on refait presque la même chose mais avec une tonne d'effets spéciaux sans âme, de chorégraphies limitées, de chansons oubliables et de personnages unidimensionnels, à l'interprétation limitée (quoi, l'héroïne a une cousine qui est jouée par Meryl Streep?!?). Et que dire de toutes ces morales douteuses, où c'est finalement l'argent et pas l'entraide qui sauve la famille. De quoi en ressortir marqué à jamais de ce Mary Poppins capitaliste. **

mardi 18 décembre 2018

The House With a Clock In It's Walls (blu-ray)

Même si l'Halloween est passée, toute la famille voudra expérimenter The House With a Clock In It's Walls d'Eli Roth. (Universal Pictures)

C'est quoi? Un orphelin va habiter chez son oncle qui possède des pouvoirs très spéciaux.

C'est comment? Ce film à l'ancienne ne manque pas de charme. Il faut avouer que le duo de magiciens constitué de Jack Black et de Cate Blanchett fonctionne plutôt bien.

Et pourtant? Le long métrage s'adresse à un auditoire de 10 ans: il ne faut surtout pas chercher profondeur ou complexité.

Techniquement? Les détails qui composent les images sont formidables, alors que les enceintes sonores regorgent de bruits diffus.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus sont nombreux et généralement très intéressants. Il y a une rigolote piste de commentaires du réalisateur et de la vedette masculine, des scènes supprimées et ratées, des documentaires sur les acteurs et cette maison bien particulière, des journaux filmés du jeune héros et du cinéaste, ainsi que des segments où l'on apprend notamment ce qui fait vraiment peur à Jack Black.

Au final? Voilà un divertissement sans prétention, pas toujours convaincant mais qui trouve le moyen de faire rire et frissonner un jeune public. Il s'est fait bien pire dans le genre.

Ma critique complète

Film du jour: I Miss You When I See You

Des histoires d'amour impossibles comme celle de I Miss You When I See You, le cinéma en offre à la tonne. Cela n'a pas empêché le cinéaste Simon Chung de livrer la sienne, se tenant généralement loin des clichés en misant sur la subtilité. Si son film semble bien modeste, les émotions fonctionnent grâce à ses excellents interprètes et un scénario évocateur, d'une fine richesse. ***1/2

lundi 17 décembre 2018

Entrevue Michel Ocelot (Dilili à Paris)

Le grand Michel Ocelot était à Montréal dans les dernières semaines, pour accompagner sa nouvelle et magnifique animation Dilili à Paris, qui prend l'affiche ce vendredi au Québec. J'ai eu la chance de le rencontrer où on a pu parler de dessins animés, de Kirikou et de ce qui le révolte. Mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Leave no Trace (dvd)

La réalisatrice du formidable Winter's Bone est de retour avec Leave No Trace, une oeuvre tout aussi essentielle. (Entract Films / Elevation Pictures)

C'est quoi? Un père et sa fille fuient la civilisation en habitant dans les bois.

C'est comment? Les comédiens sont excellents et le scénario s'avère d'une rare profondeur, autant du côté des thèmes que des non-dits et des métaphores.

Et pourtant? Il ne semble rien se passer, ce qui est évidemment faux.

Techniquement? Le travail sur le son est palpable grâce aux enceintes immersives, alors que les images soignées font ressentir avantageusement l'ample photographie.

Suppléments? Cette édition comprend un dvd et une copie numérique. Les bonus regroupent deux valables scènes supprimées, un documentaire trop court sur le tournage et quelques vignettes intéressantes.

Au final? En traitant à la fois du personnel et de l'universel, ce long métrage ne manque surtout pas d'âme, de coeur et d'humanité.

Mon entrevue avec la cinéaste

Film du jour: 1985

Les films sur les épidémies du sida survenues pendant les années 80 et 90 sont de plus en plus nombreux à voir le jour. Davantage intimiste que le récent Plaire, aimer et courir vite, 1985 de Yen Tan traite le sujet sous l'angle familial, alors qu'un jeune homme retourne à la demeure de son enfance. On n'assiste pas à des confrontations verbales à la Juste la fin du monde, mais au contraire à des réconciliation par le silence et les non-dits. Un sentiment de mélancolie surplombe d'ailleurs cette oeuvre touchante, dotée d'une magnifique photographie en noir et blanc et de valeureux choix musicaux. ***1/2

dimanche 16 décembre 2018

Les films préférés de... Stéphane Crête

Menant une riche carrière au théâtre, à la télévision et en improvisation, Stéphane Crête a également touché au cinéma, par l'entremise du culte Dans une galaxie près de chez vous, évidemment, où il interprétait l'inoubliable Brad. Mais on l'a également vu dans Un paradis pour tous, À tous ceux qui ne me lisent pas et Endorphine. Je l'ai récemment rencontré pour un projet mené à la Cinémathèque québécoise et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Je suis assez variable. Je suis un grand fan de Marc-André Forcier, des films de Robin Aubert aussi. J'ai adoré Les affamés et L'origine d'un cri. Sinon, j'ai beacoup aimé The Killer of a Sacred Deer. Ce genre de films-là qui m'amènent dans des endroits un peu sombres. Je ne suis pas un grand fan d'histoires racontées traditionnellement. »

Film du jour: Coby

C'est un documentaire plus que satisfaisant et bien de son temps qu'offre Christian Sonderegger avec Coby. (Film Movement)

C'est quoi? Les tribulations d'une jeune américaine qui décide de changer de sexe.

C'est comment? Voici un portrait simple et chaleureux, à la fois amusant, émouvant et instructif. Les différentes archives ne manquent pas d'intéresser, tout comme les entrevues avec les proches du protagoniste.

Et pourtant? Une certaine redondance se fait ressentir à mi-chemin, ce qui finit par jouer sur l'intérêt en place.

Techniquement? Les images ne payent pas de mine. Il n'y a cependant rien pour gâcher le visionnement.

Suppléments? Quelques scènes supprimées.

Au final? Sans tabou ni voyeurisme, ce récit plein de coeur et d'humanité séduit, surtout si on a déjà un faible pour le sujet.

samedi 15 décembre 2018

Sorties au cinéma: The Favourite, Mes provinciales, En liberté!, Point d'équilibre, Under the Silver Lake, Mortal Engines, Blaze

Décembre est le mois le plus excitant de l'année pour les nouveautés au cinéma et il y a trois titres d'exception qui sortent du lot cette semaine.

The Favourite: Le prodige Yorgos Lanthimos signe une nouvelle comédie cinglante et corrosive, cette fois en costumes. Sa réalisation et sa direction d'actrices atteignent ici des sommets. Un grand crû de 2018 pour ce qui est de son meilleur film. ****

Mes provinciales: L'ombre de Bresson, Eustache et surtout papa Garrel plane sur ce délicat récit d'apprentissage de Jean-Paul Civeyrac, dont les magnifiques images en noir et blanc en mettent plein la vue. ****

En liberté!: Le cinéaste Pierre Salvadori apparaît en très grande forme avec cet ovni complètement fou et imprévisible, qui mélange les genres avec délectation. ***1/2
Mon entrevue avec le metteur en scène

Point d'équilibre: C'est un joli documentaire sur la danse que propose Christine Chevarie-Lessard avec cet effort discret mais touchant. ***

Under the Silver Lake: Suite à son excellent It Follows, David Robert Mitchell demeure dans le cinéma à hommages avec cette chronique fascinante mais trop longue et bordélique pour convaincre réellement. Et on ne parle même pas de ses élans misogynes...  **1/2

Mortal Engines: Peter Jackson a produit et scénarisé ce Star Wars des pauvres, qui pourrait avoir des suites en cas de succès. Aussi beau que vain. Mieux vaut découvrir son documentaire They Shall Not Grow Old qui porte sur la Première Guerre mondiale est qui a pris l'affiche en douce sur de trop rares écrans. ** 

Blaze: Quelques chanceux au Canada pourront attraper ce vigoureux biopic d'Ethan Hawke, qui porte sur le chanteur country Blaze Foley et dont la performance de Ben Dickey enflamme tout sur son passage. ***

Film du jour: Longing

Lauréat du prix du meilleur film à la plus récente édition du Festival de cinéma israélien de Montréal, Longing de Savi Gabizon vaut son pesant d'or. (Breaking Glass Pictures)

C'est quoi? Un homme apprend qu'il est père et que son fils vient de mourir d'un accident de la route.

C'est comment? Le mélange de larmes et de rires surprend constamment. Le récit est traité avec tact et l'interprétation d'ensemble ne déçoit pas.

Et pourtant? La seconde partie est moins forte, empruntant des chemins étonnants.

Techniquement? Rien à redire sur la qualité des images et du son. En revanche, les sous-titres anglophones sont trop petits et il ne sont pas exempts de fautes.

Suppléments? On retrouve comme bonus quelques bandes-annonces.

Au final? De la chaleur, de l'humanité et de la poésie ressortent de cette oeuvre unique, qui en séduira plus d'un.

vendredi 14 décembre 2018

Entrevue En liberté!

Aujourd'hui prend l'affiche dans les cinémas québécois En liberté!, un très beau film français qui mélange les genres avec maestria. Je me suis entretenu avec son réalisateur Pierre Salvadori et le fruit de mon entretien se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: A Bad Moms Christmas

Suite insignifiante d'un film qui n'était déjà pas terrible, A Bad Moms Christmas de Jon Lucas et Scott Moore élève la vulgarité au niveau de l'art, oubliant toutefois de faire rire au passage. Si les différentes actrices semblent s'amuser, c'est rarement le cas du spectateur. À quoi bon privilégier l'émancipation et la cassure du cadre établi, si c'est pour mieux revenir au bercail et célébrer de façon la plus conservatrice possible la famille et les traditions? *1/2

jeudi 13 décembre 2018

You Were Never Really Here (dvd)

Parmi les meilleurs films de 2018, il ne faut surtout pas oublier le démentiel You Were Never Really Here de Lynne Ramsay. (Entract Films / Elevation Pictures)

C'est quoi? Un être solitaire hanté par son passé est embauché pour retrouver une fille disparue.

C'est comment? Quelle mise en scène flamboyante! Chaque image cogne et la musique envoûte allègrement. Dans le rôle principal, Joaquin Phoenix assure comme jamais.

Et pourtant? Il ne faut surtout pas être allergique à la violence.

Techniquement? Les images sont riches de textures, alors que la piste sonore sait comment utiliser à bon escient les mélodies imparables de Jonny Greenwood.

Suppléments? Cette édition comprend un dvd et un disque numérique. Le seul et unique bonus est trop court segment sur le passage du roman au cinéma.

Au final? Remarqué à Cannes en 2017 (où il a remporté le prix du scénario et de l'interprétation masculine) et sorti plus tôt cette année, ce long métrage remarquable hantera plus d'un cinéphiles.

Ma critique complète

Film du jour: Juliet, Naked

Réflexion sur le passé et ses choix de vie, Juliet, Naked de Jesse Peretz séduit dans sa première partie colorée et amusante où Rose Byrne et Chris O'Dowd discutent de goûts musicaux. Mais cela se gâte dès que Ethan Hawke retondit dans le portrait en musicien vénéré. Le charme laisse la place à une romance à numéro, gorgée de morales conservatrices. **1/2

mercredi 12 décembre 2018

The Death of Stalin (dvd)

Fort de ses exquis Veep et In the Loop, Armando Iannucci est de retour avec The Death of Stalin, une hilarante nouvelle satire politique. (Entract Films/Elevation Pictures)

C'est quoi? La mort de Staline plonge l'Union soviétique dans le chaos.

C'est comment? On rit énormément devant cette comédie politiquement incorrect, au casting exemplaire. Impossible de ne pas souligner l'immense qualité du scénario et des répliques.

Et pourtant? La réalisation n'est pas toujours à la hauteur et il faut avoir un faible pour l'humour noir.

Techniquement? Les images volontairement grisâtres ne gâchent jamais le plaisir en place.

Suppléments? Cette édition comprend un dvd et une copie numérique. On retrouve comme bonus de cocasses scènes supprimées et de trop courtes entrevues avec les comédiens et le cinéaste.

Au final? Si l'on accepte de se laisser prendre au jeu, il s'agit certainement de la comédie la plus drôle de l'année. Le rythme est effréné et les gags, perpétuels. À tel point que l'on voudra le revoir afin de tous les saisir.

Film du jour: Small Foot

Noël arrive à grand pas et les enfants voudront certainement voir le dessin animé Small Foot. (Warner Bros.)

C'est quoi? Des yétis découvrent qu'ils ne sont pas seuls au monde et que des entités aux petits pieds habitent près d'eux.

C'est comment? On renverse les clichés avec humour et tendresse. Les personnages sont attachants et l'animation de bonne qualité.

Et pourtant? Les chansons peuvent énerver et le scénario manque de carburant, tombant en panne avant la fin.

Techniquement? Les images sont splendides, étant renforcées par un soin vidéo de chaque instant.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. En plus du film, on peut accéder à la version «yeti set go sing-along» qui se concentre sur les mélodies. Les bonus comprennent deux courtes animations avec ces grosses bêtes blanches, trois vidéoclip, un documentaire sur la production et du matériel promotionnel.

Au final? Conçu pour les plus petits, ce long métrage sympathique tout plein saura divertir à défaut de réellement marquer les esprits.

mardi 11 décembre 2018

1991 (dvd)

Ricardo Trogi conclue sa trilogie sur son passé avec 1991. (Les Films Séville)

C'est quoi? En 1991, un jeune homme de 21 ans va en Italie pour rencontre l'amour.

C'est comment? La formule fonctionne toujours et on retrouve ce même mélange d'humour, d'émotions et de tendresse. Les personnages demeurent attachants et plusieurs péripéties feront sourire.

Et pourtant? Il y a peu de nouveautés, autant au niveau du scénario que de la réalisation et l'interprétation. Trois films sur une existence, cela commence à être beaucoup et un brin narcissique.

Techniquement? Les décors enchanteurs sont soutenus par une image riche et détaillée.

Suppléments? Cette édition ne comprend aucun bonus.

Au final? Cette variation québécoise sur L'auberge espagnole comblera à coup sûr les amateurs de la série. On aurait toutefois aimé quelques surprises, une prise de risques quelconque.

Film du jour: Un traductor

C'est le moment où jamais de découvrir Un traductor de Rodrigo et Sebastian Barriuso, qui a fait sensation à Sundance sans toutefois prendre l'affiche au cinéma ici. (Film Movement)

C'est quoi? Un professeur cubain chargé d'être l'interprète d'enfants russes malades voit son couple se désintégrer.

C'est comment? Il s'agit d'une histoire vraie sensible et touchante, portée par des interprètes épatants (surtout Rodrigo Santoro dans le rôle-titre).

Et pourtant? Le scénario s'avère parfois lourd et chargé, alors que le pathos n'est jamais bien loin.

Techniquement? La photographie de grande qualité est soutenue par une image riche et précise.

Suppléments? Les éditions de Film Movement sont toujours dotées d'une belle et instructive pochette, ainsi que d'un court métrage. Il est cette fois possible d'attraper For Dorian, un précédent effort de Rodrigo Barriuso.

Au final? De véritables qualités émanent de cette oeuvre bien intentionnée, imparfaite mais riche en détails significatifs.

lundi 10 décembre 2018

The Nun (blu-ray)

Découverte dans Conjuring 2, The Nun reçoit son propre film d'horreur, gracieuseté du producteur James Wan et du réalisateur Corin Hardy. (Universal)

C'est quoi? Un prêtre et une jeune femme qui est sur le point de prononcer ses vœux enquêtent sur le suicide d'une religieuse.

C'est comment? Esthétiquement l'effort s'avère très soigné et l'interprétation d'ensemble demeure assez convaincante.

Et pourtant? Les véritables frissons sont rares et le scénario ne convainc guère tant il est prévisible et chaotique.

Techniquement? Les images gothiques sont souvent splendides à regarder, et un travail plus qu'appréciable a été apporté au son.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus contiennent 12 minutes de scènes supprimées (généralement superflues), un documentaire sur cette icone religieuse, un second sur l'utilisation de la Roumanie comme terrain de jeu horrifique et un segment sur la chronologie de la série Conjuring.

Au final? Ce succès au box-office plaira surtout aux inconditionnels du genre et à toutes les personnes qui ne peuvent plus attendre la sortie de Conjuring 3. Malgré un sujet prometteur, le traitement n'est pas toujours à la hauteur.

Ma critique

Film du jour: The Happytime Murders

Le légendaire Jim Henson se retournerait dans sa tombe s'il voyait ce que son fils Brian a fait avec ses marionnettes dans The Hapytime Murders. (VVS)

C'est quoi? Une marionnette et une humaine allient leur force afin de découvrir qui assassine brutalement des marionnettes d'une célèbre émission de télévision.

C'est comment? La bande-annonce est hilarante et donne vraiment le goût de voir le film...

Et pourtant? ... ce dernier n'est vraiment pas à la hauteur, se perdant dans une intrigue sans queue ni tête. Bien que la vulgarité soit de mise, on ne rit pratiquement jamais. Et quelle interprétation douteuse (mais qu'est-ce qu'est venue faire Melissa McCarthy dans toute cette histoire-là?)!

Techniquement? Les images ne manquent pas de textures et les pistes sonores, d'immersion.

Suppléments? On retrouve de nombreux suppléments sur cette édition, dont une piste de commentaires rigolotes, 70 minutes d'entrevues, des scènes supprimées ou ratées, des documentaires sur les effets spéciaux, etc.

Au final? Une bonne idée de départ ne se concrétise pas nécessairement sur 90 minutes et c'est le sort de cette production insignifiante qui aurait dû demeurer au stade de la bande-annonce.

dimanche 9 décembre 2018

Les films préférés de... Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant

Afin de souligner la sortie dvd du film québécois Le nid (mon entrevue lors de sa sortie au cinéma), j'ai demandé à ses vedettes Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant quels étaient leurs films et leurs réalisateurs préférés...

Pierre-Luc Brillant: Mon Dieu, il y en a tellement!

Isabelle Blais: J'aime tous les films de Kubrick. J'adore ce réalisateur-là! J'aime bien David Lynch aussi.

PLB: Le nid, c'est justement un mélange de genres comme Lynch le fait.

IB: Dans un autre genre, il y a Bergman. Quand j'ai vu Persona, ça changé ma vie.

Moi: C'est son chef-d'oeuvre. Et il en a fait plusieurs.

IB: Quand tu es jeune, que tu veux devenir une actrice et que tu vois ça, ça te prend. Tu veux faire ça. Ça arrive très rarement, mais tu te dis que tu aimerais ça faire partie d'un chef-d'oeuvre comme ça.

PLB: Je dirais Betrand Blier pour la folie. Il y a toujours un côté loufoque, décalé, surréaliste. Les frères Coen aussi. Quand ils réussissent à faire un film parfait... Comme No Country For Old Men ou The Big Lebowski: je trouve que ce sont des films qui n'ont aucun défaut. Il n'y a pas un plan, une phrase ou une virgule que tu enlèverais.

IB: C'est souvent magique ce qu'ils font. Ils ont fait quelques chef-d'oeuvres.

Moi: Fargo, c'est un grand film.

PLB: Bien sûr, Fargo.

IB: Il y en a plein.

PLB: Claude Jutra. Mais ça, il ne faut pas le dire. Il n'existe plus. (rires) Mais je le revendique. Mon oncle Antoine est un film qui a changé ma vie complètement. Ça rend le côté épique de la québécitude.

Film du jour: The Hate U Give

The Hate U Give de George Tillman Jr. n'aurait pu qu'être un film lourd et moralisateur sur un sujet bien intentionné. Mais il n'est pas que ça. En rappelant la nécessité de résister dans une société trop souvent injuste, le long métrage inspire malgré ses poncifs, et il est mené par la performance vibrante d'Amandla Stenberg. ***

samedi 8 décembre 2018

Sorties au cinéma: Burning, Plaire aimer courir vite, At Eternity's Gate, Anna and the Apocalypse, L'échange des princesses, La course des tuques, Searching for Ingmar Bergman

Le cinéma intense et puissant fait sa place cette semaine parmi les nouveautés au cinéma.

Burning: Huit ans après son bouleversant Poetry, Lee Chang-dong est de retour avec cette fascinante adaptation d'une nouvelle d'Haruki Murakami, qui mêle avec maestria les genres et les états d'esprit. Une sorte d'Avventura qui brûle tout sur son passage et qui se retrouve à coup sûr dans notre palmarès de fin d'année. ****

Plaire, aimer et courir vite: Après une série de déceptions, Chistophe Honoré retrouve la forme des beaux jours avec cette romance triste et ensoleillée à la fois, qui se déroule en 1993 pendant l'épidémie du sida. Une oeuvre à fleur de peau, portée par ses excellents interprètes et sa réalisation minutieuse, gorgée de bleu. ***1/2
Ma critique

At Eternity's Gate: Willem Dafoe trouve un de ses plus beaux rôles en carrière dans cet antibiopic de Julian Schnabel sur le peintre Vincent van Gogh, dont la forme libre, poétique et immersive ravira le cinéphile qui aime sortir des sentiers battus. Dommage que quelques digressions finissent un peu par atténuer son éclat. ***1/2

Anna and the Apocalypse: On sourit amplement devant ce zombie musical de Noël de John McPhail, dont la capacité à divertir est sans doute plus élevée que celle à innover. Cela risque un jour de devenir culte. ***

L'échange des princesses: Les jeux de coulisses sont nombreux dans cette joute historique et féministe de Marc Dugain, qui laisse profondément indifférent malgré le faste apporté aux images et au casting. **1/2

La course des tuques: Délivré de son cahier de charges et de sa 3D consternante, cette animation agréable mais simpliste de François Brisson et Benoît Godbout peut enfin explorer de nouveaux aspects du film culte. Les enfants risquent de trouver leur compte, mais pas nécessairement les plus grands... **1/2

Searching for Ingmar Bergman: Les cinéphiles de Toronto de voudront pas manquer ce très intéressant documentaire de la réputé Margarethe von Trotta sur un des cinéastes les plus importants du septième art. Les fans n'apprendront rien de nouveau, mais les autres seront fascinés par le traitement toute en finesse et ils auront seulement le goût de revoir tous ses chefs-d'oeuvre. ***