vendredi 31 mai 2019

Entrevue Mike Leigh (Peterloo)

Pour la sortie de son nouveau film Peterloo, j'ai eu la chance et l'opportunité de discuter avec l'immense cinéaste Mike Leigh. L'entrevue se trouve dans les pages du journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Oedipe roi

Possiblement le film le plus personnel de Pasolini, Oedipe roi est une réinterprétation singulière du mythe de Sophocle, qui reçoit un traitement brut et poétique à la fois. Rien n'est grec dans cette tragédie qui fait le grand écart entre l'histoire et l'Histoire, usant des symboles et des tabous pour montrer des civilisations et des moeurs au bord du gouffre. ****1/2

jeudi 30 mai 2019

Les meilleurs films de... mai 2019

En attendant de découvrir les films des Cannes, place aux meilleurs longs métrages d'avril 2019...

- Leto

- Shadow

- Sofia

- Asako 1 & 2

- Her Smell

- M

- Wardi

- Long Shot

- Booksmart

Film du jour: Lettre à Théo

Les RIDM+ présentent ce soir au Cinéma du Parc Lettre à Théo. Dans ce très beau documentaire, Élodie Lélu rend hommage au grand réalisateur Théo Angelopoulos, développant un essai émouvant où le cinéma ne fait qu'un avec destin de la Grèce, prisonnière d'une crise des valeurs où l'économie est défaillante et les migrants omniprésents. Un voyage enveloppant et déchirant. ***1/2

mercredi 29 mai 2019

Film du jour: Drunk Parents

Il n'y a rien de plus embarrassant que de voir de bons acteurs s'humilier. C'est le cas d'Alec Baldwin et de Salma Hayek dans Drunk Parents de Fred Wolf, une «comédie» consternante sur un couple qui se retrouve soudainement sans argent. Le film d'une médiocrité sans nom multiplie les situations douteuses et les gags horriblement mauvais, jusqu'à une conclusion abrutissante. *

mardi 28 mai 2019

Greta (blu-ray)

Sur papier, le film Greta de Neil Jordan aurait dû être immense... (Universal)

C'est quoi? Une jeune femme (Chloë Grace Moretz) est harcelée par une professeure de piano (Isabelle Huppert) qui souffre de solitude.

C'est comment? Isabelle Huppert trouve un autre rôle de névrosée qui lui va comme un gant.

Et pourtant? Il n'y a rien de crédible au sein de ce suspense consternant, plus ridicule qu'haletant. Au moins la seconde partie semble comprendre les nombreux problèmes du scénario, privilégiant le gore à outrance.

Techniquement? La musique classique ressort aisément des nombreuses enceintes.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray une copie numérique. Les bonus courts et superficiels comprennent neuf scènes supprimées inutiles et un documentaire sur les trois personnages féminins.

Au final? Impossible de ne pas être déçu par autant de talent qui est au service d'une mécanique vide et navrante.

Ma critique complète

Film du jour: New York, New York

Lorsque Martin Scorsese se met en mode drame musical, cela donne New York, New York, une oeuvre parfois excessive à l'improvisation pas toujours contrôlée, mais qui peut compter sur une recréation majestueuse et de vibrantes performances de Robert De Niro et de Liza Minnelli. Agréable à défaut d'être totalement satisfaisant. ***1/2

lundi 27 mai 2019

Film du jour: Big Brother

Présenté à Fantasia l'année dernière, Big Brother de Kam Ka-wai se pointe le nez en blu-ray, gracieuseté de Well Go USA Entertainment.

C'est quoi? Un professeur aux méthodes peu orthodoxes remet ses élèves délinquants dans le droit chemin.

C'est comment? Donnie Yen assure dans le rôle-titre, surtout sur le plan physique. La réalisation est dynamique à souhait.

Et pourtant? Il n'y a rien qu'on a déjà vu des centaines de fois. Cette façon qu'a le héros de toujours faire la morale pourra en exaspérer plus d'un.

Techniquement? Les couleurs sont vives et le soin audio de chaque instant. Rien à redire de ce côté.

Suppléments? Cette édition blu-ray comprend quelques bandes-annonces. C'est bien peu.

Au final? S'adressant à un jeune public (qui ne se laisse pas décourager par des excès de violence), cette production mièvre et dégoulinante de bons sentiments offrira au mieux un divertissement léger et oubliable.

dimanche 26 mai 2019

Les films préférés de... Joachim Lafosse

Auteur d'un cinéma familial souvent suffocant qui comprend L'économie du couple, À perdre la raison, Élève libre et Nue propriété, Joachim Lafosse s'est imposé comme un des cinéastes francophones les plus pertinents de la dernière décennies. Je l'ai rencontré lors de la sortie de son nouveau long métrage Continuer (mon entrevue) et je lui ai demandé quels films l'ont marqués...

« Le grand film qui m'a donné envie de faire du cinéma, parce que j'avais l'âge d'Elliott quand je l'ai vu, c'est E.T. Après, il y a d'autres films. Les films de Pialat ont été très importants pour moi. Les films de Gus Van Sant et notamment Gerry qui a beaucoup compté. Il y a également eu les films de Truffaut, de Cassavetes, d'Orson Welles.

Film du jour: Triple Threat

Les plus grandes stars actuelles d'arts martiaux se donnent rendez-vous dans le décoiffant Triple Threat de Jesse V. Johnson. (Well Go Usa Entertainment)

C'est quoi? Quelques mercenaires protègent une jeune femme recherchée par des assassins professionnels.

C'est comment? C'est l'occasion de voir les Tony Jaa, Iko Uwais et autres Tiger Chen donner une raclée aux méchants! Les scènes d'action y sont spectaculaires et omniprésentes.

Et pourtant? L'histoire comporte bien peu d'intérêt et quelle étrange décision de faire parler les personnages en anglais.

Techniquement? Les images extrêmement détaillées s'avèrent étincelantes, alors que les éclatantes enceintes audio en mettent plein les oreilles.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus regroupent des bandes-annonces et dix minutes d'entrevues avec l'ensemble de la distribution.

Au final? Les amateurs du genre ne voudront certainement pas manquer ce divertissant long métrage dont le rythme mené tambour battant n'offre aucun relâchement. Sans doute que tout aurait pu être encore plus mémorable, sauf que le plaisir demeure contagieux.

samedi 25 mai 2019

Sorties au cinéma: Booksmart, Tout ce qu'il me reste de la révolution, The Biggest Little Farm, Ask Dr. Ruth, BrightBurn, Aladdin, Les estivants

Le Festival de Cannes se termine en fin de semaine et vivement que ses films prennent l'affiche afin d'égayer les salles de cinéma...

Booksmart: Olivia Wilde se tourne vers la réalisation avec ce récit adolescent vivant et truculent, ultimement trop conventionnel mais terriblement amusant. On suivrait au bout du monde ces deux éclatantes héroïnes! ***1/2

Tout ce qu'il me reste de la révolution: Judith Davis ne manque pas de bonnes idées avec ce  pétillant premier long métrage sur l'engagement, qui a toutefois tendance à se ramollir dans sa dernière partie. ***

The Biggest Little Farm: La vie à la ferme et en nature est possible si l'on en croît cet inspirant et moralisateur documentaire de John Cester, visuellement séduisant mais aux mélodies assommantes. ***

Ask Dr. Ruth: C'est une hagiographie appliquée que Ryan White offre à la sexologue Ruth Westheimer avec ce documentaire intéressant, quoique beaucoup trop sage et redondant. ***

BrightBurn: Le film de super-héros est détourné trop timidement vers l'horreur au sein de cette création de David Yarovesky, qui peut néanmoins compter sur des éléments gores afin de faire réagir. **1/2

Aladdin: Après Dumbo, un autre classique de Disney boit la tasse. Guy Ritchie se perd dans cette relecture trop proche de l'original et sans audace formelle, qui déçoit constamment (personnages peu développés, effets spéciaux inégaux, nouvelle chanson ratée, élans féministes posés, etc.). **

Les estivants: Valéria Bruni Tedeschi n'aura jamais été aussi narcissique et hystérique que dans sa nouvelle création, une sorte de Règle du jeu extrêmement superficiel qui sabote un casting cinq étoiles et d'élégants choix de mise en scène. **

Film du jour: Chungking Express

Chungking Express trône certainement au sommet des films les plus inusables des années 90. C'est LE long métrage qui a fait découvrir Wong Kar-wai sur la scène internationale. Déjà ses obsessions sur le temps, la mélancolie et les amours déchus y étaient, avec un style inimitable et des choix musicaux exemplaires. Son langage cinématographique s'avérait unique et comment ne pas tomber amoureux de la lumineuse Faye Wang? À revoir ce soir à la Cinémathèque québécoise. ****1/2

vendredi 24 mai 2019

Entrevue Tout ce qu'il me reste de la révolution

Le changement est possible, à condition de créer des nouvelles idées. C'est ce que propose la réalisatrice, scénariste et actrice Judith Davis dans Tout ce qu'il me reste de la révolution. J'ai pu rencontrer la cinéaste français et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: The Con is On

À force de vouloir faire «drôle» et «différent», il est facile de se planter. C'est ce qui arrive à James Haslam et son pitoyable The Con is On, où Uma Thurman incarne les arnaqueuses en mal de chance. Rien ne tourne rond dans cette galère faussement trash, où Tim Roth passe son temps à boire pour oublier ce qu'il en retourne. La satire hollywoodienne est aussi vide que son scénario à deux balles, qui insulte régulièrement l'intelligence du spectateur. Mieux vaut en rire qu'en pleurer. *1/2

jeudi 23 mai 2019

Apollo 11 (blu-ray)

À l'aide de nouvelles archives inédites, l'impression est immense de suivre les astronautes dans l'éblouissant documentaire Apollo 11. (Entract Films/Elevaton Pictures)

C'est quoi? En 1969, trois Américains s'embarquent vers la lune.

C'est comment? Quel opus incroyable, qui montre sous un jour nouveau une tranche d'Histoire qui a été documentée en de nombreuses occasions! Il faut le voir pour le croire.

Et pourtant? C'est évidemment moins impressionnant dans le confort de son salon que devant un  immense écran IMAX.

Techniquement? Le soin apporté aux images est sidérant, alors que les excellents choix sonores s'avèrent toujours à l'avenant.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. En guise de bonus, il y a un court segment explicatif où le réalisateur Todd Douglas Miller dévoile la joie qu'il a eu de découvrir ce matériel en 65mm.

Au final? Voilà un objet essentiel, que l'on soit amateur ou pas de la conquête spatiale.

Film du jour: Support the Girls

La solidarité féminine est le leitmotiv de Support the Girls, une comédie dramatique d'Andrew Bujalski qui, derrière sa vacuité et sa légèreté, cache un surplus d'âme. Il ne faut donc pas se fier à son canevas conventionnel, à sa première partie sans attrait et sa réalisation peu relevée, sinon ce serait passer à côté d'un long métrage généralement sympathique et chaleureux, dominé par la fine interprétation de Regina Hall. **1/2

mercredi 22 mai 2019

Film du jour: Don't Come Back From the Moon

Avant son désastreux Future World, Bruce Thierry Cheung avait réalisé Don't Come Back From the Moon, une oeuvre sensible et délicate sur les villes oubliées et les hommes qui disparaissent. Filmé selon le regard d'un adolescent, ce récit lent et impressionniste en met plein la vue avec ses images exquises, alors que le climat poétique et onirique ensorcelle au plus haut point. Une bien belle découverte, surtout pour les fans de Terrence Malick. ***1/2

mardi 21 mai 2019

How to Train Your Dragon: The Hidden World (Blu-ray)

La populaire trilogie How To Train Your Dragon se termine d'une belle façon avec l'épisode épique The Hidden Word. (Universal)

C'est quoi? Le jeune chef d'un village part à la recherche d'un monde secret où les dragons peuvent vivre en sécurité.

C'est comment? Le dosage entre l'action, l'émotion et l'humour est bien dosé. Surtout que les personnages sont toujours aussi attachants.

Et pourtant? Les morales sont nombreuses, lourdes et envahissantes.

Techniquement? Les images s'avèrent extraordinaires, alors qu'un immense soin a été attribué aux enceintes audio.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus apparaissent en grand nombre, réunissant une agréable piste de commentaires, deux courts métrages animés, une introduction inédite, des scènes supprimées et 11 courts segments portant notamment sur les voix, l'animation, le méchant et les dragons. Il y a même un résumé des trois tomes en 60 petites secondes!

Au final? Plus enlevante qu'originale, cette conclusion plaira à coup sûr aux jeunes amateurs de la série.

Ma critique complète

Film du jour: Isn't It Romantic

Pour une comédie romantique pas comme les autres, place à Isn't It Romantic de Todd Strauss-Schulson. (Warner)

C'est quoi? Après un coup porté à la tête, une jeune femme cynique se retrouve... dans une véritable comédie romantique!

C'est comment? Rebel Wilson nage comme un poisson dans l'eau et le film s'amuse à jouer avec les clichés du genre...

Et pourtant? ... il aurait toutefois pu aller beaucoup plus loin. La conclusion se complaît d'ailleurs dans la mièvrerie et les morales.

Techniquement? Les images sont soignées et les mélodies utilisent convenablement les différentes enceintes audio.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus rachitiques sont composés de scènes supprimées et d'un court segment sur un numéro dansé.

Au final? Même s'il n'exploite que partiellement sa prémisse prometteuse, ce long métrage ne manque pas d'humour et de charme.

lundi 20 mai 2019

Film du jour: 8 femmes

Lorsque François Ozon opte pour la comédie, le kitsch et la bonne humeur, il ne déçoit pas. C'est le cas de son délicieux 8 femmes où il s'inspire de Christie et d'Hitchcock (c'est un huis clos où il faut trouver une meurtrière), mais également de Cukor et de Sirk dans sa façon d'examiner les moeurs des années 50. Les plus grandes stars du cinéma français s'en donnent à coeur joie au sein de cet exercice ludique et enchanté, que l'on reverra avec bonheur. ***1/2

dimanche 19 mai 2019

Les films préférés de... Claire Denis

Possiblement la plus grande cinéaste en activité, Claire Denis cumule depuis 30 ans les films immenses, dont Beau travail, 35 Rhums et White Material. Je lui ai parlé pour la sortie de High Life (mon entrevue) et je lui ai demandé quel était son film préféré qu'elle évoque rarement en entrevue...

« Oh, mais j'en ai tellement. Je pense souvent à un film dee Shôhei Imamura qui en français s'appelle Désir meurtrier (Akai Satsui, 1964). C'est un film que j'ai vu très tard, parce que la copie est ressortie en France dans les années 80. C'est un film qui m'a beaucoup impressionné, parce que d'abord il est d'une beauté plastique invraisemblable, et puis que c'est un film sur le désir physique qui est extraordinaire. »

Film du jour: Hail Satan?

Les membres du Temple Satanique sont nos amis. C'est un des nombreux messages derrière le sympathique documentaire Hail Satan? de Penny Lane, un plaidoyer vibrant mais un peu confus sur la liberté de conscience et d'expression. Très divertissant, l'ensemble s'attaque avec verve à l'hypocrisie américaine, touchant la cible malgré ses répétitions. ***

samedi 18 mai 2019

Sorties au cinéma: Leto, Wardi, John Wick 3, The White Crow, Zagros, Kokoschka - Oeuvre vie, HAK_MTL, Jusqu'ici tout va bien

Ce n'est pas parce que c'est Cannes qu'il n'y a pas de bons films qui prennent l'affiche dans les cinémas québécois.

Leto: Cette incroyable oeuvre sur la jeunesse de la part de Kirill Serebrennikov séduit par sa majestueuse photographie en noir et blanc et ses choix musicaux impeccables. Un gros coup de coeur pour ce qui est d'un des meilleurs opus de l'année. ****

Wardi: Même s'il n'y a eu aucune promotion, il ne faudrait pas passer à côté de cette animation de Mats Grorud sur des réfugiés palestiniens vivant dans un camp libanais. On en ressort bouleversé, avec une autre vision du monde. ***1/2

John Wick 3: Keanu Reeves et le cinéaste Chad Stahelski sont de retour avec un nouveau long métrage d'action éclatant qui allie humour, violence et confrontations du tonnerre. C'est vide, clinquant et terriblement divertissant. Lorsque la forme ne fait qu'une bouchée du fond. ***

The White Crow: Pour sa nouvelle réalisation, Ralph Fiennes s'intéresse au destin d'un danseur soviétique. En faisant éclater les codes du biopic, l'acteur - qui apparaît également à l'écran - offre une tranche d'existence un peu éparpillée, mais qui séduit ultimement. ***

Zagros: C'est un agréable documentaire sur un peuple fier et un métier en voie de disparition que proposent Ariane Lorrain et Shahab Mihandoust. Le propos ténus est excusé par la magnificence de la couleur et des paysages. ***

Kokoschka - Oeuvre vie: La carrière du grand peintre autrichien revit dans ce documentaire intéressant quoique extrêmement classique et didactique de Michel Rodde. Parfait pour les néophytes. ***

HAK_MTL: Il n'y a rien de très nouveau qui ressort de ce documentaire d'Alexandre Sheldon. La vie privée n'existe plus à notre époque et seuls les hackers pourront nous sauver... Mais c'est toujours pertinent de le rappeler. **1/2

Jusqu'ici tout va bien: Cette comédie de Mohamed Hamidi sur les banlieues françaises finit par crouler sous les clichés et les bonnes intentions. Au moins on y rit, un peu. **1/2

Film du jour: Happy Death Day 2U

Happy Death Day 2U débute là où son prédécesseur se terminait... (Universal)

C'est quoi? Cette fois c'est le Jour de la marmotte qui rencontre Scream ET Retour vers le futur! Pauvre héroïne qui doit revivre encore et toujours sa dernière journée!

C'est comment? Cela donne un film complètement tiré par les cheveux, où l'on rit et hurle à l’unisson.

Et pourtant? Les détours sentimentaux ne sont pas très convaincants. La qualité de l'interprétation demeure inégale.

Techniquement? La précision des contrastes permet de jouer avantageusement avec les zones d'ombres.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus sont composés de scènes ratées et supprimées, ainsi que de trop courts documentaires sur le tournage, le triangle amoureux en place et cette faculté de pouvoir voyager dans le temps.

Au final? C'est normal d'avoir une impression de déjà-vu avec cette production assez ingénieuse qui retourne sur les lieux du crime pour en offrir une variation insoupçonné. Divertissement assuré.

vendredi 17 mai 2019

Entrevue Jusqu'ici tout va bien

Rare comédie se déroulant en banlieue, Jusqu'ici tout va bien permet à Mohamed Hamidi (La vache, Né quelque part) de parler de racisme et de pauvreté à l'aide de clichés. Je me suis entretenu avec le réalisateur et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Backdraft 2

Qui eut crû qu'une suite à Pompiers en alerte allait voir le jour? C'est maintenant chose faite avec la sortie de Backdraft 2. (Universal)

C'est quoi? Le fils d'un pompier décédé en fonction enquête sur des incendies suspects.

C'est comment? Le récit se laisse regarder, surtout que William Baldwin et Donald Sutherland sont de retour.

Et pourtant? Tout est parfaitement prévisible et prémâché. Le réalisateur Gonzalez Lopez-Gallego mérite mieux que ce simple téléfilm sans apprêt.

Techniquement? Les contrastes de qualité offrent des zones nuancées de noirs.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Il n'y a aucun bonus.

Au final? Moins pire qu'il en a l'air, cette suite s'avère toutefois inutile à côté de son modèle qui, sans être exemplaire, en avait marqué plus d'un lors de sa sortie en 1991.

jeudi 16 mai 2019

Film du jour: Sid & Nancy

Le Cinéma Quartier Latin présente ce soir l'excellent Sid & Nancy (1986), qui ressasse la tragique histoire d'amour entre Sid Vicious et Nancy Spungen. Tout sauf un biopic classique, cette variation sur Romeo & Juliet de la part d'Alex Cox saisit parfaitement son époque pour l'agrémenter de fantaisies cinématographiques, entre drames et comédies. On retient particulièrement les performances époustouflantes de Gary Oldman et de Chloe Webb, tout comme les images marquantes de Roger Deakins. ****

mercredi 15 mai 2019

Film du jour: Fighting With My Family

Dwayne Johnson a particulièrement à coeur Fighting With My Family, une histoire vraie réalisée par Stephen Merchant où il agit en tant que producteur tout en interprétant un hilarant rôle secondaire. (Universal)

C'est quoi? Une adolescente issue d'une famille de lutteurs amateurs a la chance de percer dans les ligues majeures.

C'est comment? Tendresse, humour et belles valeurs sont au menu de ce long métrage sympathique comme tout.

Et pourtant? Il n'y a rien qu'on n'a pas vu des centaines de fois.

Techniquement? Le soin apporté aux images et au enceintes est plus qu'appréciable.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus réunissent le montage du cinéaste, une agréable piste de commentaires du metteur en scène, des scènes supprimées et allongées, un bêtisier, un documentaire sur le tournage et un segment beaucoup trop court sur la nécessité d'apprendre les bons mouvements afin de s'exercer à ce sport.

Au final? Le charme opère à plein régime au sein de cette modeste production, dont la solide interprétation emporte l'adhésion.

mardi 14 mai 2019

Film du jour: Nina

Il n'y a pas seulement les films polonais de Pawel Pawikowski (Cold War, Ida) qui trouvent leur chemin jusqu'ici, mais également le premier long métrage d'Olga Chajdas, Nina. (Film Movement)

C'est quoi? Une femme en couple qui rêve d'être mère tente de convaincre une jeune étrangère de porter son enfant.

C'est comment? Le mélange de genre (social, économique, romantique) est intriguant. Les interprètes dévouées sont portées par une mise en scène électrisante.

Et pourtant? Le symbolisme s'avère souvent lourd et les longueurs (ou répétitions) ne sont pas rares.

Techniquement? Les images soignées mettent à contribution la riche palette de couleurs.

Suppléments? Cette édition dvd comporte des bandes-annonces et l'hypnotique court métrage Social Butterfly de Lauren Wolkstein.

Au final? Sans être totalement accomplie, cette création bouillonne d'émotions et de sentiments, offrant quelques séquences touchées par la grâce.

lundi 13 mai 2019

Film du jour: Bosch: The Garden of Dreams

Les documentaires sur le peintre Hieronymus Bosch sont nombreux. Le dernier en liste est The Garden of Dreams, de José Luis Lopez-Linares. (Film Movement)

C'est quoi? Une plongée dans sa célèbre peinture Le jardin des délices.

C'est comment? Le film fascine allègrement avec ses multiples interprétations et ses intéressants intervenants.

Et pourtant? Il faut avoir une sensibilité envers l'oeuvre afin de l'apprécier à sa juste valeur. La réalisation ne casse rien.

Techniquement? On laisse beaucoup d'espace aux images, souvent magnifiques, qui sont accompagnées d'exquises mélodies classiques.

Suppléments? Il n'y a aucun bonus sur cette édition.

Au final? Difficile de ne pas vouloir aller se perdre dans cette peinture qui alterne entre le Paradis et l'Enfer. Même si rien de concret en ressort, c'est la joie, justement, de ne pas tout comprendre, alors que la toile devient reflet de l'être qui regarde.

dimanche 12 mai 2019

Les films préférés de... Niels Schneider

D'abord remarqué dans le cinéma québécois (Tout est parfait, J'ai tué ma mère, Les amours imaginaires), Niels Schneider mène une carrière française plus qu'enviable, apparaissant notamment dans L'âge atomique, Les rencontres après minuit, Gemma Bovery et Diamant noir, où s'il s'est mérité le César du meilleur espoir masculin. Je l'ai rencontré lors de la sortie de d'Un amour impossible (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Mes films de chevet... Je suis très fan des films de Woody Allen, Nanni Moretti, Cassavetes. J'aime aussi certains grands classiques, comme les mélodrames de Georges Cukor. J'aime les choses très diverses et variées. Je peux être fan de Titanic et de Jumanji aussi, ou de Cruel Intentions. Ça dépend de quelle époque de ma vie. »

Film du jour: Her Smell

Ces jours-ci au Cinéma Moderne, on peut attraper Her Smell, l'excellent nouveau long métrage d'Alex Ross Perry, qui porte sur les aléas destructeurs d'une chanteuse. Ce drame psychologique d'une rare intensité explose tout avec sa caméra oppressante et ses choix sonores très physiques, s'apparentant même parfois à un film d'horreur. S'il faut avoir l'estomac à la bonne place (et la patience, l'effort demeure un peu long), Elisabeth Moss y est extraordinaire, trouvant là LE rôle de sa vie. Vite, un Oscar. ***1/2

samedi 11 mai 2019

Sorties au cinéma: Shadow, Sofia, Asako 1 & 2, Rêveuses de villes, Les invisibles, Red Joan, Tolkien, The Hustle

Trois oeuvres inestimables prennent l'affiche cette semaine au cinéma.

Shadow: Le grand cinéaste Zhang Yimou retrouve la forme avec ce magnifique film de wuxia, bercé dans des teintes grisâtres et une pluie éternelle. Malgré une histoire touffue, les scènes d'action décoiffent. Facilement sa plus grande fresque depuis Héros. ****

Sofia: C'est un premier long métrage riche et passionnant que propose Meryem Benm'Barek, qui analyse les rouages sociaux du Maroc. On pense au cinéma de Farhadi, Ceylan et Mungiu. ****

Asako 1 & 2: Découvert l'année dernière sur la scène mondiale avec son grandiose Happy Hour, Ryüsuke Hamaguchi est de retour avec une nouvelle création baignée dans l'émotion et les sentiments, qui reprend le thème cher de Vertigo pour le détourner façon Proust. Brillant! ***1/2

Rêveuses de villes: Voilà un documentaire louable de Joseph Hillel, qui rappelle le brio de quatre femmes d'exception. Dommage que le traitement cinématographique n'épouse pas davantage la passion de ses sujets. ***

Les invisibles: Louis-Julien Petit redonne une présence aux êtres en situation d'itinérance dans cet effort plus que valable, qui a cependant tendance à se dégonfler lors de la seconde partie, plus près du conte de fées. ***

Red Joan: Cette histoire vraie sur une espionne britannique souffre d'une réalisation banale de Trevor Nunn, qui rappelle les téléfilms de la BBC. De quoi faire de l'ombre aux prestations correctes des interprètes. **1/2

Tolkien: Le grand écrivain méritait mieux que ce biopic extrêmement classique de Dome Karukoski, techniquement satisfaisant mais au scénario un peu pompeux, qui ne prend vie que trop tardivement. **1/2

The Hustle: Ce remake du rigolo Dirty Rotten Scoundrels de la part de Chris Addison ne tient pas la route deux secondes. L'humour y est inopérant, alors que la chimie entre Anne Hathaway et Rebel Wilson s'avère inexistante. **

Film du jour: Passion

La rétrospective sur Ryusuke Hamaguchi bat son plein au Cinéma Moderne. On peut découvrir aujourd'hui son excellent Passion (2008) qui annonce déjà les couleurs de son chef-d'oeuvre Happy Hour: cette nécessité de parler des émotions, l'importance des sens (surtout le touché), l'exploration de la psyché masculine et féminine, etc. Tout cela par l'entremise d'un récit en apparence banal qui se complexifie rapidement, offrant quelques moments inoubliables (notamment l'exposé sur la violence). Beau et triste à la fois. ****

Plus tard est présenté Touching the Skin of Eeriness (2013), un moyen métrage expérimental qui se rapproche de l'univers inquiétant Kiyoshi Kurosawa. L'amalgame n'est pas toujours au point, ce qui n'empêche pas quelques instants plus fulgurants d'émaner.

On lui préférera Heaven Is Still Far Away (2016), un court métrage exceptionnel sous fond d'amour, de regrets, de nature humaine et de fantôme, qui bouleverse encore et encore.

vendredi 10 mai 2019

Entrevue Sofia

Quel bonheur de découvrir une jeune cinéaste talentueuse qui, dès son premier film, impressionne par la qualité de sa plume et de sa mise en scène. C'est le cas de Meryem Benm'bareck pour son magnifique Sofia. J'ai pu rencontrer la réalisatrice et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro du jour.

Film du jour: Showgirls

Le Cinéma du Parc présente toute la fin de semaine Showgirls, un des plus grands nanars des années 90...

Avant de ressusciter avec Elle et Black Book, le réalisateur Paul Verhoeven était pratiquement mort et enterré. Une critique acerbe du militantisme en Starship Troopers ne séduisait qu’à moitié, un navet de science-fiction intitulé Hollow Man avec Kevin Bacon et surtout le fortement haï Showgirls avaient littéralement détruit sa carrière.

Nomi (Elizabeth Berkley) arrive à Las Vegas avec des rêves plein la tête. Elle cherche l’émancipation et, surtout, à rompre avec son passé d’effeuilleuse. Pour y arriver, elle devra apprendre à séduire tous les hommes et les femmes sur son passage. De strip-teaseuse, elle devient une des danseuses les plus populaires d’un club extrêmement couru. Les gens dans ce milieu où baignent la drogue et l’argent facile n’hésitent pas à se poignarder dans le dos pour obtenir la position la plus avantageuse. C’est à cet endroit qu’elle fait la rencontre de la vedette Chrystal (Gina Gershon) et de son copain influent Zack (Kyle MacLachlan).

Pour cette production qui se veut sulfureuse, les desseins de Verhoeven étaient énormes. D’un côté, il reprenait la même thématique que le chef-d’œuvre All About Eve où une arriviste est disposée à faire l’impossible pour être célèbre. Ensuite, le cinéaste voulait dépeindre Las Vegas comme un enfer brûlant avec ces pauvres petites filles qui doivent s’abaisser pour pouvoir survivre. Il pousse ensuite sa chance à redorer le blason des films pour adultes avec des pairs de seins qui surgissent toutes les cinq minutes.

Malheureusement pour lui, ses fantasmes se transforment rapidement en cauchemars. L’histoire n’est presque pas développée et il est pratiquement impossible de s’intéresser aux personnages tant ils sont froids et venimeux. Les hommes sont tous des obsédés ambulants et les femmes, des garces qui pourraient se trucider avec des pics à glace. Les situations ratées font souvent hurler de rire, sauf que Showgirls est loin d’être une comédie… volontaire. Quant aux scènes de nues, elles sont cliniques, peu affriolantes et répétitives. Ce n’est pas Basic Instinct et c’est bien dommage.

C’est même au niveau de l’interprétation que le coup est le plus difficile à encaisser. Elizabeth Berkley est exubérante et elle en fait beaucoup trop. Ses émotions sont fausses et son destin s’avère peu crédible. Le parcours de Gina Gershon est pratiquement identique. L’actrice tire son épingle du jeu (ou de l’absence d’enjeu), mais elle était nettement plus à l’aise et sexy dans le très bon exercice de style Bound des Wachowski. Pour ce qui est de la présence Kyle MacLachlan au générique, il s’agit d’une véritable insulte à ses fans qui l’ont longtemps louangés lorsqu’il était le héros des aventures mémorables de David Lynch.

Tout dans ce Showgirls sent la marque de son auteur. Il y a du sexe gratuit, un peu de violence, un langage vulgaire et même des scènes qui font lever le cœur. Sauf qu’il n’y a aucune histoire autour de l’os pour justifier que le tout s’échelonne sur plus de deux heures. *1/2

jeudi 9 mai 2019

Entrevue Ryüsuke Hamaguchi

Du 9 au 13 mai, le Cinéma Moderne organise une rétrospective de l'oeuvre nécessaire du cinéaste japonais Ryüsuke Hamaguchi, qui sera à Montréal pour présenter ses films et donner une leçon de cinéma. On pourra notamment revoir son immense opus Happy Hour et découvrir son nouveau long métrage Asako 1 & 2. Je me suis entretenu avec le réalisateur nippon et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Dirty Rotten Scoundrels

En attendant de découvrir son remake féminin The Hustle qui prend l'affiche ce vendredi, on renoue avec le Dirty Rotten Scoundrels avec bonheur. Oui, son humour a un peu vieilli en trois décennies, mais le tandem composé de Steve Martin et de Michael Caine fonctionne toujours à plein régime. Il y a ce sens du gag qui fait mouche, tout comme la réalisation décontractée de Frank Oz. ***1/2

mercredi 8 mai 2019

The Lego Movie 2: The Second Part (blu-ray)

Après un premier tome qui a remporté un si grand succès commercial, il était normal que The Lego Movie 2: The Second Part voit le jour. (Warner)

C'est quoi? Des envahisseurs venus de l'espace menacent l'équilibre de la planète, poussant Emmet et ses amis à visiter une étrange galaxie.

C'est comment? Les gags méta sont souvent irrésistibles, tout comme les personnages attachants et les situations inattendues.

Et pourtant? Le «wow» original n'y est plus et la finale collante s'avère particulièrement moralisatrice.

Techniquement? Les couleurs transcendent l'écran, tout comme les mélodies qui donnent le tournis.

Suppléments? Cette édition est composée d'un blu-ray, d'un dvd et d'une copie numérique. Les bonus comprennent notamment une attendrissante piste de commentaires, la possibilité de fredonner les chansons, un court métrage animé, des scènes retranchées, un documentaire auprès des doubleurs et un vidéoclip.

Au final? Les enfants raffoleront de cette friandise particulièrement calorique... à condition de ne pas être mis k.o. par le rythme effréné. Quant aux amateurs du précédent long métrage, ils seront au septième ciel.

Film du jour: The Mark of Zorro

Tourné il y a presque un siècle, The Mark of Zorro (1920) de Fred Nible a marqué au fer blanc le cinéma d'action avec son mélange d'action, d'aventure, d'humour et de rigolade. Le grand Douglas Fairbanks crevait littéralement l'écran dans ce rôle emblématique qui a influencé pratiquement tout le monde, de Batman à Indiana Jones. Le voir s'en prendre aux méchants est toujours une grande source de bonheur. ****

mardi 7 mai 2019

Film du jour: All About Lily Chou-Chou

19 ans après sa sortie, All About Lily Chou-Chou de Shunji Iwai n'a pas perdu de son impact (Film Movement).

C'est quoi? Un adolescent qui se fait intimider par un groupe de garçons trouve réconfort dans la musique de sa chanteuse préférée.

C'est comment? Le sujet délicat est traité avec honnêteté, en alternance entre violence et liberté. Les interprètes sont convaincants et la mise en scène recherchée.

Et pourtant? Le film traîne en longueur et les répétitions ne sont pas rares.

Techniquement? Les mélodies enchantent allègrement, tout comme les nombreux flashs lumineux.

Suppléments? Cette élégante édition blu-ray comprend un passionnant documentaire sur le fascinant processus de création, ainsi qu'un très intéressant livret.

Au final? Fort d'une magnifique filmographie dont les longs métrages arrivent difficilement au Québec (si ce n'est en période de festivals: merci Fantasia), le cinéaste nippon signe ici une de ses oeuvres les plus abouties. À découvrir.

lundi 6 mai 2019

Film du jour: À jamais

Prolifique cinéaste français dont les films sortent difficilement sur les écrans québécois, Benoît Jacquot propose À jamais (Never Ever), qui est disponible en dvd grâce à une édition américaine... (Film Movement)

C'est quoi? Un réalisateur (Mathieu Amalric) s'amourache d'une mystérieuse artiste en arts visuels (Julia Roy).

C'est comment? Le climat onirique est bien adapté à ce long métrage singulier et déroutant, qui ne fait aucune concession. C'est toujours la joie de découvrir une actrice prometteuse comme Julia Roy.

Et pourtant? Transposer un roman de Don DeLillo se fait toujours à ses risques et périls, alors que plusieurs trouveront le traitement austère et désincarné.

Techniquement? Les contrastes trop sombres nuisent à la visibilité lors des séquences nocturnes... ce qui est peut-être voulu aussi!

Suppléments? Cette édition ne comprend aucun bonus.

Au final? À prendre ou à laisser, ce récit sur la création peuplé de fantômes fascine et irrite tout à la fois. Au moins il y a de l'audace, une prise de risques et un désir de jouer avec les codes.

dimanche 5 mai 2019

Les films préférés de... Félix Dufour-Laperrière

Après quelques courts métrages novateurs, Félix Dufour-Laperrière s'est lancé au long, d'abord avec l'hypnotisant Transatlantique, puis avec l'ingénieux Ville-Neuve. Je l'ai rencontré pour l'occasion (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« C'est sûr que Sans soleil de Chris Marker est mon film fétiche. C'est un film qui dit beaucoup ce que le cinéma peut faire. Justement de ne pas toujours s'imposer une continuité, de ne pas être toujours dans la précision. Ce n'est pas du langage parlé, ce n'est pas un essai comme un essai littéraire, ce n'est pas un essai strictement rationnel. C'est ça qui est beau. Ça m'émeut beaucoup. En même temps il y a vraiment une qualité d'image, une qualité de lumière. C'est vraiment un beau film.

J'aime beaucoup Gilles Groulx. Ça remonte à mes années d'études.

J'aime aussi Lav Diaz. From What is Before, j'ai trouvé ça merveilleux. »

Film du jour: Unbreakable

En plus d'être la quintessence du cinéma de M. Night Shyamalan, Unbreakable s'avère probablement le meilleur film de super-héros de tous les temps. Une oeuvre ample, tragique et essentielle où l'humanité transpire de chaque plan soigné, de chaque interprète parfaitement dirigé. Mention spéciale à la musique inoubliable de James Newton Howard et à la finale renversante. ****

samedi 4 mai 2019

Film du jour: Calcutta

La Cinémathèque québécoise présente ce soir Calcutta, cet excellent documentaire que Louis Malle a tourné à la fin des années 60. Concis, révélateur et bien vulgarisé, l'effort multiplie les thèmes et les sujets, montrant à voir tout en demeurant engagé. Un modèle du genre. ****

vendredi 3 mai 2019

Sorties au cinéma: Long Shot, Sur les toits Havane, The Brink, JT LeRoy, The Grizzlies, Mon bébé, Chamboultout, The Intruder

Mai débute timidement sur le plan cinématographique...

Long Shot: Après une série de comédies plus ou moins inspirées, Jonathan Levine se ressaisit avec cette satire politique qui mélange humour et romance. Qui y crû que la chimie entre Seth Rogen et Charlize Theron fonctionnerait à ce point? ***1/2

Sur les toits, Havane: Pedro Ruiz retourne à Cuba avec ce joli documentaire sur des hommes et des femmes qui n'ont pas le choix d'habiter dans les hauteurs de la capitale. Bien que superficiel, le portrait charme avec ses mélodies rythmées et sa photographie soignée. ***

The Brink: En attendant un jour de découvrir le documentaire Errol Morris, place à celui d'Alison Klayman sur le controversé homme politique Steve Bannon. Le traitement télévisuel ne casse rien, sauf que le populiste donne froid dans le dos avec ses théories dangereuses. ***

JT LeRoy: En s'intéressant à cette énigmatique figure littéraire, le Canadien Justin Kelly échoue à faire ressortir sa complexité. Reste les performances divertissantes de Laura Dern et Kristen Stewart. **1/2

The Grizzlies: Sorte de Mighty Ducks/Cool Running à la sauce Nunavut, ce drame bien intentionné de Miranda de Pencier bénéficie d'une réalisation lumineuse, mais également de clichés à la tonne. **1/2

Mon bébé: Poussive et souvent énervante, cette comédie familiale de Lisa Azuelos sabote ses moments de rigolades avec un scénario passe-partout, à l'émotion fabriquée. Sandrine Kiberlain méritait beaucoup mieux. **

Chamboultout: Une prémisse intéressante qui verse dans la facilité et la surenchère. Voici le sort de cette farce qui fait pitié d'Eric Lavaine. Il n'y a rien que l'on a déjà vu des centaines et des milliers de fois. **

The Intruder: Place au pire film de l'année, tellement mauvais qu'il en devient drôle, alors que Dennis Quaid se ridicule en harcellant un couple. Pauvre lui. Et nous au passage. *1/2

Film du jour: Audition

S'il y a un seul film à se rappeler de l'immense filmographie de Takashi Miike, c'est bien Audition. Rarement le malaise aura été aussi profond que dans cet exercice démentiel, où la tension ne cesse de monter. Les thèmes dérangeants sont abordés de front, électrocutés par une mise en scène à l'avenant. Un cauchemar que l'on pourra (re)vivre au Cinéma du Parc toute la fin de semaine. ****

jeudi 2 mai 2019

Film du jour: Manila: In the Claws of Light

Naviguant allègrement entre le documentaire, le film de genre stylisé et l'Enfer de Dante, Manila: In the Claws of Light de Lino Brocka est surtout une plongée incroyable de ces Philippines qui broient les destins de classes sociales moins fortunées. Le long métrage remue et explose constamment, fascinant par son esthétisme et la dévotion de son jeune héros. ****1/2

mercredi 1 mai 2019

Film du jour: Our Sunhi

Une jeune femme revit son passé dans un présent désenchanté et incertain au sein de Our Sunshi, la délicieuse fable de Hong Sang-soo qui renoue avec ses thèmes fétiches tout en y rajoutant un sentiment plus désespéré que jamais. Ainsi les drôleries du scénario (et surtout cette finale jouissive) n'éclipsent jamais ce malaise de vie des personnages, qui n'hésitent pas à rejouer leur propre rôle afin d'enchanter et d'échapper au quotidien. ****