jeudi 30 septembre 2010

Entrevues Le poil de la bête


Horreur? Drame? Comédie? Suspense? Aventure! C'est le qualificatif utilisé par le réalisateur Philippe Gagnon pour décrire son nouveau film Le poil de la bêteGuillaume Lemay-Thivierge et Antoine Bertrand doivent combattre de méchants loups-garous.

Ma première entrevue (ici) porte sur ce concept peu exploité au Québec tout en laissant de la place à de nombreuses anecdotes savoureuses.

Ma seconde entrevue (ici) s'intéresse davantage aux personnages et aux codes qui doivent exister (ou pas) dans ce type de production.

Pour ce qui est de la critique, il faudra patienter jusqu'à demain.

mercredi 29 septembre 2010

En attendant le FNC


Apichatpong Weerasethakul. Jean-Luc Godard. Alejandro González Iñárritu. Mike Leigh. Stephen Frears. Manoel de Oliveira. Brillante Mendoza. Takeshi Kitano. Hideo Nakata. Gregg Araki. Gaspard Noé. Claire Denis. Christophe Honoré. Mathieu Almaric. Olivier Assayas. Catherine Breillat. Coline Serreau. Sylvain Chomet. Nicolas Philibert. Gustave Kerven. Benoît Delépine. Denis Côté. Podz. Maxime Giroux. François Delisle. Jeanne Crépeau. Noël Mitrani. Wang Bing. Et bien plus encore.

C'est ça le Festival du Nouveau Cinéma et on se demande encore comment on va être capable de tout voir en seulement 11 jours! Oui, il y aura de nombreux choix déchirants...

mardi 28 septembre 2010

DVD: Furyo, Return of the 5 Deadly Venoms, Iron Man 2, Le journal d'Aurélie Laflamme, This Movie is Broken, Musée haut musée bas, Get Him to the Greek


Qu'est-ce qu'on recommande le jour de la sortie de plusieurs nouveautés en format blu-ray et dvd alors que je n'ai même pas vu tout ce qui prends l'affiche aujourd'hui (par exemple The Killer Inside Me, La très très grande entreprise, Perrier's Bounty et Sans laisser de traces dont je promets de revenir un de ces jours)? Plusieurs autres films qui méritent le détour... ou pas!

Dans la première catégorie, il ne faut pas passer à côté de la réédition de Furyo (également sous le nom de Merry Christmas, Mr. Lawrence) de Nagisa Oshima, introuvable en dvd depuis des lustres. Un grand film de guerre avec un David Bowie au sommet de son art d'acteur (ce n'est surtout pas Labyrinthe) devient un plaisir de tous les instants pour le cinéphile.

Il y également celle de The Return of the 5 Deadly Venoms de Chang Chen qui offre une divertissement exemplaire de kung-fu à l'ancienne dans la pure tradition des studios Shaw Brothers. De spectaculaires chorégraphies pour faire oublier sa journée de travail.

Bien qu'inférieur au premier volet, Iron Man 2 de Jon Favreau mérite tout de même le détour, seulement pour voir tous ces excellents acteurs faire oublier l'absence de scénario en se livrant continuellement des gags parsemés de sous-entendus sexuels.

Les livres n'étaient pas vraiment intéressants, mais l'adaptation cinématographique de Le journal d'Aurélie Laflamme tient la route grâce à la réalisation imagée de Christian Laurence et le jeu dévergondé de Marianne Verville. Pas du grand cinéma, mais cela aurait pu être bien pire.

Les amateurs de Broken Social Scene vont plutôt privilégier This Movie is Broken de Bruce McDonald qui offre beaucoup de musique de leur groupe préféré et très peu d'histoire sur un triangle amoureux qui se forme soudainement. Vide mais pas dénué d'intérêt.

Cette phrase pourrait s'appliquer à Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes où une superbe distribution française se rassemble dans un film choral qui tourne un peu à vide. Cela ne remplace peut-être pas une visite dans un musée, mais cela pourrait en donner le goût à plusieurs personnes.

La comédie américaine cherche tellement à être vulgaire et branchée qu'elle en devient lassante. C'est le cas de Get Him to the Greek de Nicholas Stoller sur les folles aventures de Jonah Hill et de Russell Brand qui doivent arriver à temps à Los Angeles pour participer à un important concert. Encore là l'effort aurait fait un très bon sketch de 20 minutes. Au lieu de cela, on étire à outrance les situations, notamment dans d'inutiles excès de psychotropes

lundi 27 septembre 2010

Où est Ponyo?


En compagnie de Coraline et de Mary and Max, Ponyo est facilement la meilleure animation de 2009. Comment peut-il en être autrement d'un film d'Hayao Miyazaki qui, de Nausicaä à Chihiro en passant par Totoro et Mononoke, fait ce qu'il y a de mieux dans le genre de l'animation?

Pourtant on retrouve difficilement son dernier né au Québec. Originalement distribué en mars 2010 en dvd et en blu-ray par Walt Disney, Ponyo ne comportait pas une jaquette descriptive bilingue, mais unilingue anglais. Pour se conformer aux lois en place, le père de Mickey Mouse a décidé de retirer ses produits du marché... mais sans les remplacer! Du coup, le produit devient pratiquement introuvable de ce côté du pays et du continent, au grand désarroi des petits et des grands qui doivent se contenter de dessins animés banaux et sans intérêt.

Alors que faut-il faire pour secourir le pauvre Ponyo qui semble incapable de se sortir des limbes? Mettre sa photo sur une pinte de lait? Lui consacrer une page Facebook? Haceler Disney de courriels? Organiser une manifestation ou un moratoire pour le ramener au Québec? Tous les moyens seront bons pour le revoir agrémenter le quotidien de toute la famille.

vendredi 24 septembre 2010

Legend of the Guardians, À l'origine d'un cri, Wall Street 2, I'm Still Here, Cat Fish, A Woman A Gun and a Noodle Shop, You Again


Une semaine palpitante de sorties de films au cinéma où le spectateur devra absolument se méfier des apparences pour ne pas être déçus.

Ainsi sur papier The Legend of the Guardians (critique) de Zack Snyder semble être un autre gros jouet destiné uniquement aux enfants. Il n'en est rien. Il s'agit plutôt de Star Wars chez les hiboux avec son histoire complexe mais racontée simplement, qui bénéficie d'une belle profondeur de personnages, de batailles formidables et d'une utilisation spectaculaire des effets en trois dimensions.

Plus intimiste est le cinéma de Robin Aubert qui offre son troisième et meilleur long métrage en carrière avec À l'origine d'un cri (critique) où il explore les méandres existentiels de trois hommes au bord de la crise de nerfs. L'oeuvre est implacable, parfois lourde et gauche, mais toujours authentique, portée par des performances bouleversantes de Michel Barrette et de Patrick Hivon.

Sujet clairement de son époque, Wall Street 2: Money Never Sleeps (critique) s'avère bien pâle à côté de la version originale. Même si Michael Douglas revient faire un tour de piste pour épater la galerie, l'intrigue s'attaque davantage au microcosme qu'au macrocosme de la société, jonglant plutôt avec la vengeance et le sentimentalisme d'usage. Reste que malgré son manque flagrant de subtilité, Oliver Stone sait comment divertir.

Tout le monde a entendu parlé de I'm Still Here (critique), le faux documentaire de Casey Affleck sur la supposée retraite de Joaquin Phoenix. Effectivement, le héros de Two Lovers livre une performance hallucinante et le réalisateur se plaît à nourrir de propos superficiels une presse à scandales qui ne jure que par les images. Sauf que ce voyeurisme de bas étage qui peut rappeler Jackass s'essouffle rapidement, ne sentant pas le besoin d'explorer outre mesure ses nombreuses et importantes thématiques.

Catfish (critique) d'Ariel Schulman et Henry Joost est un autre vrai/faux documentaire qui ne brille pas par son inventivité. Les parents n'ont pas écoeurés les enfants en leur disant de ne jamais faire confiance aux inconnus? C'est cette maxime que ne se rappelait pas un photographe lorsqu'il est devenu ami par l'entremise de Facebook avec la soeur d'une peintre de huit ans. Bien entendu, le cinéphile devine le tout plus rapidement que son sujet, et il devra attendre à la toute fin pour obtenir enfin quelque chose d'intéressant de cet exercice qui tourne malheureusement à vide.

La déception est vive devant A Woman A Gun and a Noodle Shop, remake chinois de Blood Simple des frères Coen sur les aventures abracadabrantes d'un homme qui cherche à se débarrasser de l'amant de sa femme. L'illustre cinéaste Zhang Yimou a toujours offert des opus de grande qualité, mais il frappe ici un mur destructeur. Même s'il se permet de perdre ses admirateurs dans l'opulence de ses couleurs et de sa mise en scène, son choix de traiter son sujet comme une banale pièce de théâtre d'été avec une horde d'interprètes qui cabotinent à outrance laisse sans voix. Personne n'est parfait et le créateur de Hero vient malheureusement de le prouver.

Comédie sans finesse sur d'anciens Némésis qui reviennent hanter leurs proies, You Again (critique) d'Andy Fickman mise sur des gags routiniers et un jeu lourd de comédiens expérimentés pour rappeler que l'être humain peut, oui oui, changer. C'est à se demander ce que viennent faire Sigourney Weaver et Jamie Lee Curtis dans toute cette affaire-là.

mercredi 22 septembre 2010

Compositeur - Michael Giacchino


Trop souvent dans les articles reliés au cinéma, que ce soit dans les critiques ou les reportages, la notion de la musique est rapidement évacuée, alors que cela peut être une grande source de plaisir.

C'est d'autant plus frappant dans Let Me In, le remake américain de l'excellent film suédois Let the Right On In qui doit prendre l'affiche au début d'octobre. Avec ses hommages à Bernard Herrman (le compositeur fétiche d'Alfred Hitchcock), Michael Giacchino arrive à créer une atmosphère lourde et suffocante, une grande valeur ajoutée au projet.

Même s'il travaille principalement avec Pixar (The Incredibles, Ratatouille et Up qui lui a valu un Oscar) et J.J. Abrams (Lost, Mission: Impossible III et Star Treck), Giacchino a participé au délirant et mésestimé Speed Racer en offrant des mélodies qui transcendent, bien souvent, le produit en place.

Il faudrait seulement imaginer son travail chez un P.T. Anderson ou un Martin Scorsese ce qui donnerait certainement de grandes choses.

mardi 21 septembre 2010

DVD: Dans ses yeux, Ondine, Pièce montée, Robin Hood


Quoi voir cette semaine en format dvd et Blu-ray? Plein de choses, en autant qu'on se tienne loin des réinterprétations en tout genre. À ce chapitre, quelqu'un a même eu l'audace de faire un remake du film allemand The Experiment. Terrible idée...

Il faut s'arranger pour ne pas manquer Dans ses yeux de Juan José Campanella qui a remporté l'Oscar du meilleur film étranger lors de la dernière cérémonie des Oscars. Malgré sa réalisation qui manque un peu de vivacité hormis quelques plans éblouissants (la séquence de foot par exemple), ce suspense complexe se déroulant sur plusieurs années captive au plus haut point par son scénario intelligent et politisé, sa romance qui fonctionne à plein régime, son lot d'émotions et ses excellents interprètes.

Eh oui, même les meilleurs réalisateurs voient leurs films atterrir directement en vidéo. C'est le cas du Ondine de Neil Jordan où un Colin Farrell très crédible cherche à aider une jeune femme issue de la mer. Peu importe que les métaphores soient un peu lourdes et que le tout se termine en queue de poisson, l'aventure mélange réalisme et fantaisie, explorant de vieilles légendes ainsi que de délicats milieux sociaux irlandais, rappelant encore une fois que dans le cinéma de Jordan, l'être humain n'a pas le choix de changer de peau pour survivre. Envoûtant, notamment grâce aux jolis paysages et aux mélodies d'un des membres de Sigur Ros.

Difficile de faire plus sympathique que Pièce Montée de Denys Granier-Deferre qui raconte une journée de mariage qui tourne au cauchemar. Bien qu'il n'y ait rien pour marquer les esprits très longtemps, les répliques sont caustiques à souhait, avec ses très bons comédiens qui s'envoient continuellement promener pour des riens. Une brise de fraîcheur...

... surtout devant l'interminable Robin Hood de Ridley Scott qui ressasse toujours la même histoire sans la réinventer au passage, préférant y rajouter des acteurs pas toujours crédibles (Russel Crowe par exemple), de nombreuses séances de carnage à la Gladiator/Kingdom of Heaven, et plein de ralentis. À ce chapitre la finale fera crouler de rire. Une autre légende qu'il ne fallait pas toucher.

lundi 20 septembre 2010

Entrevues À l'origine d'un cri


Le douloureux film À l'origine d'un cri prend l'affiche ce vendredi dans les salles du Québec.

Ce long métrage coup de poing, qui parle d'identité, de mal de vivre, d'amour et de mort est réalisé par Robin Aubert et il met en vedette Michel Barrette, Patrick Hivon et Jean Lapointe dans le rôle de trois hommes qui ne trouvent pas toujours les bons mots pour se parler.

Mes entrevues avec ce quatuor de mousquetaires peuvent se lire sur ce lien.

samedi 18 septembre 2010

Incendies, Easy A, The Town, Flipped, Devil, Alpha and Omega


Dès qu'un très bon film québécois prend l'affiche, le sens critique semble totalement disparaître: «un chef-d'oeuvre», «un classique», «une référence pour le futur». C'est ce qu'une partie de la presse a réservé à Incendies (critique), l'adaptation par Denis Villeneuve d'une pièce de Wajdi Mouawad où un frère et une soeur marchent sur les pas de leur mère au Moyen-Orient. Effectivement il s'agit d'une oeuvre de qualité supérieure, magnifique et tragique, peuplée de prestations fortes et d'un regard dévastateur sur les cycles de violence. Sauf que l'essai est loin d'être parfait, avec ses ellipses temporelles mélangeantes, sa trop longue durée et sa finale surprenante qui n'est pas nécessairement logique. Oui, aisément un des grands films québécois de l'année (mais certainement pas le premier), sauf qu'on va attendre un peu avant de le placer aux côtés de Mon oncle Antoine et Les ordres.

Le contraire est aussi vrai. C'est parfois la mode de détruire ce qui a été bien reçu ailleurs, simplement pour être «original»... ou au contraire encenser à outrance pour «être dans la vague». Ni génial ni raté, Easy A (critique) de Will Gluck est une comédie pour adolescents supérieure à la moyenne où une jeune fille fait croire à son entourage qu'elle est la salope de son école. Drôle, attendrissant et bien interprété (par Emma Stone dans le rôle principal, ainsi que par Stanley Tucci et Patricia Clarkson qui forment les meilleurs parents au monde), l'ensemble souffre néanmoins d'effets moralisateurs et d'une drôle de rectitude politique, des éléments qui étaient également présents sur Juno.

Après son surprenant Gone Baby Gone, Ben Affleck revient derrière la caméra avec The Town (critique), un drame très américain où un voleur cherche à changer de métier au contact d'une jolie fille. D'une belle force brute et réunissant une surprenante distribution (Jeremy Renner, Pete Postlethwaite, Chris Cooper), l'objet ne convainc pas totalement, faute d'un scénario conventionnel et étonnamment superficiel. Même la réalisation s'avère rudimentaire et mécanique au possible.

Rob Reiner retourne au long métrage nostalgique avec Flipped (critique) qui montre une histoire d'amour selon le regard du garçon et de la fille. Sans doute que les clichés, le sentimentalisme et les répétitions ne sont pas épargnés, mais cela n'empêche par le récit de charmer. La romance se développe finement, tout comme le contexte de l'époque (les années 1960) qui se veut de plus en plus intriguant.

Devil (critique) de John E. Dowdle a tout de la copie d'un film de Shyamalan (qui a eu l'idée originale et qui agit en tant que producteur): une histoire simple mais efficace sur 5 personnes qui sont enfermées dans un ascenseur, une musique qui singe les mélodies de James Newton Howard, une finale ponctuée d'une révélation surprise, etc. Le temps est cependant long lorsque les comédiens ne sont pas tous bons et que l'abus de fausses pistes se veut rapidement redondantes.

Le genre le plus prisé par Rotten Tomatoes et les familles en générales, les animations, ne sont pas toutes bonnes. Alpha and Omega (critique) d'Anthony Bell et Benjamin Gluck le rappelle avec violence avec sa prémisse à la Roméo et Juliette où l'amour semble impossible entre deux clans ennemis. Ni drôle ni intéressant, porté par une animation pas très agréable pour les yeux et un scénario infantilisant, le temps est long pour les adultes qui ne voudront que ressortir à leurs enfants The Lion King ou Bolt, nettement plus au point.

vendredi 17 septembre 2010

Entrevues Incendies


Le nouveau film de Denis Villeneuve prend l'affiche aujourd'hui. Après Polytechnique, il a décidé de s'attaquer à un autre sujet chaud en transposant la pièce Incendies au Wajdi Mouawad.

Sans crier au chef-d'oeuvre comme une partie de la presse (la Gazette lui a donné une note parfaite de 5 étoiles, Médiafilm un -2-), il s'agit d'un très bon film, qui comporte quelques défauts, mais également de grandes qualités. À ce chapitre, je traiterais des sorties de la semaine dans mon entrée de demain.

En attendant, voici deux entrevues que j'ai pu réaliser avec le cinéaste québécois, ainsi qu'avec les comédiens Mélissa Désormeaux-Poulin et Maxim Gaudette.

Il est possible de lire mon premier texte dans les pages d'aujourd'hui du quotidien Métro, ou sur leur site électronique en cliquant ici.

Le second article, plus volumineux, se retrouve sur les sites électroniques de Lecinema.ca et Showbizz.net. Voici un lien pour agrémenter votre lecture.

jeudi 16 septembre 2010

Entrevues avec Bertrand Tavernier pour In the Electric Mist


La véritable version de In the Electric Mist sortait sur les écrans québécois la semaine dernière. Comme Bertrand Tavernier était venu à Montréal pendant le Festival des Films du Monde pour la présenter, je l'ai attrapé au passage pour jaser de ce douloureux projet tourné en anglais et qui met en vedette Tommy Lee Jones.

C'est la seconde fois que je m'entretiens avec le célèbre cinéaste. À chaque fois, c'est un rêve de cinéphile de se retrouver devant une telle bible qui a 1000 anecdotes à compter et qui n'hésite pas à prendre position sur ce qui prend l'affiche à chaque semaine. Lors de notre première rencontre, le réalisateur de Holy Lola s'exprimait haut et fort sur la violence inutile qui émanait du remake de 3:10 to Yuma, tout en vantant les mérites du compositeur Marco Beltrami (qui fait justement la musique de In the Electric Mist).

Une première entrevue se trouve ici.

Il est possible de lire un second texte en cliquant ici.

mercredi 15 septembre 2010

Entrevues Pascal Elbé pour Tête de Turc


Avec Tête de Turc, l'acteur Pascal Elbé prouve qu'il possède également du talent en tant que réalisateur.

Lors de son passage à Montréal dans le cadre du Festival des Films du Monde, j'ai pu m'entretenir avec ce spécialiste des seconds rôles qui a attendu qu'un sujet particulièrement fort le happe avant de le mettre en image.

Une première entrevue se trouve ici. Ce texte fait un tour d'horizon rapide des principaux enjeux du film, qui se déroule dans une banlieue française particulièrement explosive.

Les cinéphiles qui ont un peu plus de temps devant eux voudront certainement jeter un coup d'oeil sur un exhaustif questions/réponses qui se trouve ici qui ressasse en profondeur les thèmes en place, tout en revenant sur la carrière du comédien.

mardi 14 septembre 2010

DVD: L'homme de Londres, Prince of Persia, Letters to Juliet, Triage, Unfinished Sky, Don McKay


Il y a des semaines comme ça où les sorties Dvd/Blu-ray ne sont guère intéressantes. Sans doute que je vais revenir ultérieuement sur deux titres que je n'ai pas encore pu voir (Looking For Eric et La femme inconnue), mais dans le reste, il n'y a vraiment rien de très recommandable. Voilà pourquoi il ne faut pas hésiter à parler de ce qui est déjà disponible.

Prince of Persia: C'est l'histoire classique du très bon jeu vidéo qui devient un film quelconque car trop intéressé à en mettre plein la vue plutôt que de soigner son fil conducteur déficient. Malgré le talent de Mike Newell derrière la caméra et de Jake Gyllenhaal dans le rôle titre, l'amateur d'action baillera aux corneilles devant tant de sottises.

Letters to Juliet: Romance sucrée qui croule sous les bonnes intentions, ce long métrage de Gary Winick raconte deux intrigues où l'amour et les violons triomphent de l'adversité. Une erreur de parcours pour Amanda Seyfried qui choisi généralement mieux ses sujets.

Après deux productions à la limite de l'indigeste, cela fait du bien de renouer avec du vrai cinéma. C'est justement ce que propose L'homme de Londres de Bela Tarr qui reprend un schéma éprouvé (un homme assiste à un meurtre) pour soigner à l'extrême ses ambiances sonores et visuelles. La proposition, exigeante mais gratifiante, n'est pas toujours évidente, mais comme discipline de Tarkovski il ne se fait rien de mieux.

Réalisateur du réputé No Man's Land, Danis Tanovic revient en force avec Triage où il plonge un journaliste dans la guerre d'Irak de 1988. Document émouvant sur l'amitié et la responsabilité, l'ouvrage rappelle que Colin Farrell peut être un bon acteur, mais à condition qu'il soit bien dirigé, ce qui est heureusement le cas ici.

Ces derniers mois, l'Australie est possiblement le pays qui offre le plus de titres intéressants. C'est le cas de Unfinished Sky, un remake d'une oeuvre néerlandaise sur l'amour grandissant entre deux personnes qui ne parlent pas la même langue. Malgré une finale bâclée, le ton poétique laisse une forte impression en bouche.

Don McKay de Jake Goldberger aurait dû être un intrigant film noir sur un homme qui doit enfin affronter son passé. L'ambiance rappelle Lynch et Thomas Haden Church n'est pas un mauvais acteur. Pourtant le scénario capricieux et incohérent tient difficilement la route, et il est plutôt lassant de voir autant d'empreints aux opus des frères Coen.

lundi 13 septembre 2010

Entrevue avec Ole Bornedal pour Délivrez-nous du mal


Depuis plusieurs jours déjà, l'excellent Délivrez-nous du mal est à l'affiche de quelques écrans, confrontant le Bien et le Mal, l'ombre et la lumière, dans cette histoire de vengeance entre une petite communauté et un étranger qui a tué un habitant du coin.

Pour célébrer la venue de ce petit film singulier qui débute dans la beauté pour se terminer dans un cauchemar, j'ai communiqué avec son cinéaste, Ole Bornedal, à qui l'on doit également Nightwatch.

Mon entrevue complète se trouve sur le site électronique du Métro en cliquant ici.

dimanche 12 septembre 2010

R.I.P. Claude Chabrol 1930-2010


La nouvelle est tombée cette nuit. Depuis quelques semaines, la Grande Faucheuse touche plusieurs cinéastes importants (Satoshi Kon, Alain Corneau) et elle n'a pas épargné Claude Chabrol, un des derniers maîtres de la Nouvelle Vague.

Comme plusieurs de ses collègues, ses meilleures oeuvres sont celles issues de ses deux premières décennies d'activité, dans les années 1960 et 1970, où les grands films se succédaient: Les biches, Le boucher, Nada, Violette Nozière...

Après un court passage à vide, le voilà de retour, questionnant toujours la bourgeoisie avec un sens de la réplique et une mise en scène précise quoique par moment classique. L'effet de La cérémonie a fait une bombe, et même ses efforts plus mineurs (Merci pour le chocolat, L'ivresse du pouvoir, La fille coupée en deux) procuraient plusieurs moments de bonheur.

Son dernier film Bellamy a divisé la critique et le public, explorant avec un humour digne de Simenon les rapports entre un vieux policier et un escroc potentiel qui cherche à changer de vie (et de peau). Encore là rien de marquant, mais un divertissement tout à fait honorable.

À 80 ans il s'en va rejoindre des collègues qui l'attendent depuis belle lurette. Le metteur en scène a laissé tellement d'ouvrages que c'est à espérer que de nombreux coffrets soient édités à son honneur, seulement pour ne pas oublier son style bien à lui et sa vision tranchante de la société française.

Les curieux voudront voir l'intéressant essai Un autre homme de Lionel Baier où une critique de cinéma se moque avec humour du cinéma de Claude Chabrol. Un véritable bonbon.

samedi 11 septembre 2010

Rétrospective d'Humphrey Bogart, Tête de Turc, In the Electric Mist, Mères et filles, L'arnacoeur, Resident Evil: Afterlife


Une semaine riche et variée sur le plan des sorties de films.

Il y a tout d'abord une petite rétrospective d'Humphrey Bogart au Cinéma du Parc qui mélange classiques (Casablanca, The Maltese Falcon) et films un peu moins populaires (Key Largo, Beat the Devil). L'opportunité est belle de voir sur grand écran le grandiose The African Queen qui vient à peine de sortir en dvd après 10 ans d'attente.

Pour sa première réalisation, l'acteur Pascal Elbé s'essaye au film choral en traitant de la famille et de responsabilité alors qu'un médecin d'une cité est blessé gravement. Sans être parfait (la fin laisse à désirer et le propos aurait pu être plus subtil), Tête de turc (critique) captive par ses sujets sociaux, sa mise en scène rigoureuse et le brio de ses interprètes (Roschdy Zem, Samir Makhlouf, Ronit Elkabetz).

Après des mésententes avec son producteur, il y est maintenant possible de voir la véritable version de In the Electric Mist de Bertrand Tavernier qui plonge un policier (Tommy Lee Jones) dans les bayous de la Louisiane. Beaucoup plus intéressant et maîtrisé, ce volet lancinant s'égare tout de même dans son récit, plus intéressé à parler de l'Histoire en générale que de retrouver l'assassin de crimes violents. Une agréable méditation au soleil.

Après l'échec de Toi & Moi, la cinéaste Julie Lopes-Curval se reprend d'une belle façon avec Mères et fils (critique) qui explore avec sensibilité les liens entre trois générations de femmes. Bien qu'à priori le propos de casse rien, l'intérêt apparaît rapidement grâce à cette façon de superposer présent et passé et devant ces dialogues ravageurs. Le jeu des comédiennes (Catherine Deneuve, Marie-Josée Croze, et surtout Marina Hands) est de tout premier ordre.

Petite comédie française inoffensive mais pourtant assez cocasse conçue pour un public peu exigeant, L'arnacoeur (critique) remplit parfaitement son mandat de divertir. Comment peut-il en être autrement lorsque Romain Duris fait des pieds et des mains pour conquérir Vanessa Paradis? Ce travail de Pascal Chaumeil ne passera pas à la postérité, mais il y a tout de même quelques gags qui font beaucoup rire.

Quatrième suite presque aussi désolante que les précédentes, Resident Evil: Afterlife (critique) de Paul W.S. Anderson se rapproche peu à peu des excellents jeux vidéo originaux en plongeant ses personnages dans un lieu clôt avec une horde de zombies à leur trousse. Dommage qu'il n'y a rien d'autre à tirer devant ce spectacle de bas étage qui cherche seulement à copier The Matrix. Ni l'interprétation fade ni les effets en trois dimensions terriblement ordinaires (qui ne servent qu'à gonfler le prix du billet, près de 15$ pour une projection la semaine en début d'après-midi!) ne donnent de raisons de s'intéresser à cette poule sans tête.

vendredi 10 septembre 2010

Entrevue avec Benoît Jacquot


La Cinémathèque québécoise propose une grosse rétrospective de l'oeuvre de Benoît Jacquot, cet important cinéaste français qui, depuis plus de 35 ans, propose des films singuliers, dont un de ses derniers efforts, Villa Amalia, est un de ses meilleurs en carrière.

Plus tôt cette semaine de me suis entretenu avec le réalisateur, un homme éminemment sympathique et jovial, pour parler de sa filmographie, ses hauts et ses bas, sa fascination pour les femmes, les actrices et sa renommée qui s'est fait sur le tard. Nous avons même discuté d'Inception, le blockbuster américain de l'année qu'il a, lui aussi, bien aimé.

La rétrospective se déroule jusqu'au 9 octobre, mais le metteur en scène donnera une leçon de cinéma - gratuite! - aujourd'hui à 16h00 à la Cinémathèque québécoise. Les infos sur les horaires se trouvent ici.

Mon entrevue complète se trouve dans les pages du quotidien Métro, ou sur leur site électronique en cliquant ici.

jeudi 9 septembre 2010

Sur le plateau de Café de Flore


Visiter des plateaux de tournage. L'exercice est toujours bon pour tester la patience du journaliste et du photographe. Généralement il y a foule avec des comédiens qui débutent à peine leur travail, et un réalisateur trop occupé pour parler aux membres de la presse. Alors on met tout le monde dans le même paquet pour une seule et longue entrevue et ce sera à la personne la plus intelligente de ne pas utiliser les mêmes citations que son voisin.

Mais cela fait parti du jeu. Et parfois ça peut être intéressant. Comme c'est le cas du plateau de tournage de Café de Flore, le prochain film de Jean-Marc Vallée qui se déroulera à Montréal et en France, à la fois nos jours et dans les années 1960. Il sera question d'amour qui transcende les âges et de musique, avec Vanessa Paradis pour la portion française, ainsi que Kevin Parent, Hélène Florent et Évelyne Brochu pour tout ce qui se déroule dans la Belle Province.

Mon article complet sur cette visite de plateau se trouve sur le site électronique du Métro.

mercredi 8 septembre 2010

Critique: Délivrez-nous du mal


Lorsqu'un film danois débarque au Québec, il s'agit généralement d'une offrande de Lars von Trier, Susanne Bier ou, lorsqu'on a de la chance, Bille August. On a trop tendance à oublier Ole Bordenal, mieux connu ici pour le remake (décevant) de son propre Nightwatch.

Le voilà revenir au galop avec son meilleur titre en carrière. Comme son nom l'indique, dans Délivrez-nous du mal, il est question de combat entre le Bien et le Mal qui s'instaure comme dans un western d'Arthur Penn. Un étranger est accusé de meurtre et la petite localité veut le lyncher. Il trouve refuge chez un brave homme qui décide de le protéger.

Le récit, qui joue des contrastes sans oublier son sens de l'humour, développe dans une première partie un véritable paradis (la photographie est à couper le souffle) en misant sur ses personnages (cela ressemble parfois au stéréotype de l'oeuvre européenne: belle psychologie, mais histoire qui prend son temps avant de s'établir), avant de tout faire exploser par la suite, dans le cadre des productions américaines où le sang, la violence et la vengeance ont le dernier mot!

Un cauchemar qui se vit avec joie tant les thèmes en place se veulent à la fois intelligents et d'une efficacité redoutable.

La critique complète se retrouve sur les sites électroniques Lecinema.ca/Showbizz.net en cliquant ICI.

mardi 7 septembre 2010

DVD: Solitary Man, Year of the Carnivore, Micmacs à tire-larigot, MacGruber, Vilaine, Les Parent: saison 2


Pour ce traditionnel mardi de sorties dvd et blu-ray, beaucoup de titres, mais rien de très majeur. Bon, encore une fois, je vais revenir dans une futur entrée pour parler du Persécution de Patrice Chéreau que je n'ai pas encore vu, sauf que le reste va comme ceci:

Michael Douglas trouve un rôle en or dans Solitary Man de Brian Koppelman et David Levien où il incarne un homme ayant tout perdu qui cherche à se refaire. Beaux dialogues, distribution solide et un mélange d'humour et de tendresse sont au rendez-vous de ce long métrage un poil lent dont la finale laisse un goût amer dans la bouche.

Romance canadienne qui cherche à sortir du lot, Year of the Carnivore de Sook-Yin Lee y arrive grâce au jeu pimenté de sa protagoniste, Cristin Milioti, qui assure totalement dans ce rôle d'une jeune adolescente qui aimerait bien perdre sa virginité afin d'attirer l'attention d'un garçon. Gentil sans être vulgaire, lumineux malgré son classicisme d'usage, l'ensemble fait sourire en plus d'une occasion.

Comme d'habitude Jean-Pierre Jeunet en met plein la vue dans Micmacs à tire-larigot avec son esthétisme de bande dessinée, sa réalisation virtuose et ses nombreux hommages au septième art. Reste que l'histoire (un simple d'esprit s'attaque à plus fort que lui) demeure très simple, et le jeu de Dany Boon manque parfois de nuance. Une bonne petite location, sans plus.

Folle comédie qui s'essouffle à mi-parcours, MacGruber de Jorma Taccone relate les exploits d'un faux MacGyver qui cherche à sauver la planète. Comme toujours chez Saturday Night Live, la répétition a bien meilleur goût, tout comme l'interprétation outrancière et l'humour douteux. Les amateurs du genre y trouveront leur compte, les autres préféreront revoir les sketchs télévisuels, plus drôles et maîtrisés.

Une des pires comédies de l'année, Vilaine de Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit ressasse le quotidien d'une fille peu jolie qui décide de se venger contre son entourage. C'est la foire aux horreurs dans cette catastrophe ambulante: mise en scène ridicule, personnages grossiers, gags qui tombent à plat, etc. Rien n'est à sauver, sinon la possibilité d'arrêter le visionnement au bout de quelques minutes.

En attendant la 3e saison qui débutera la semaine prochaine, il est possible de regarder en rafale le 2e tome de la sympathique émission de télévision Les Parent montrant le quotidien d'une famille comme les autres qui doit parfaire l'éducation de leurs trois enfants. Constamment gentil et enjoué, l'ensemble met rapidement de bonne humeur pendant ses 24 épisodes qui passent à la vitesse de l'éclair.

lundi 6 septembre 2010

FFM: La Princesse de Montpensier


C'est aujourd'hui que se termine le Festival des Films du Monde. En temps normal, Gérard Depardieu doit donner une classe de maître, Nathalie Baye sera présente pour la rétrospective à son effet et quelques gagnants seront annoncés dans les catégories de pointe.

C'est La princesse de Montpensier, le dernier long métrage de Bertrand Tavernier, qui doit être projeté comme film de clôture. Un choix qui se respecte, et qui pourrait même représenter le FFM tout entier depuis des années.

Aux premiers regards il s'agit d'une oeuvre de classe mettant en vedette une jeune fille qui cherche à s'émanciper de son entourage. Un vieux maître qui dirige de jeunes comédiens pour former les générations de demain, un goût prononcé pour la culture et l'histoire française, un titre grand public malgré quelques considérations plus subtiles...

Hors il s'agit aussi d'un essai qui prend très peu de risques. La formule est connue, appliquée avec soin, mais sans grande originalité. La trop longue durée de l'effort (140 minutes) en fera rager plus d'un, tout comme le côté vieillot et littéraire de l'ensemble. Il y a 20 et 30 ans, Tavernier tout comme le FFM accumulaient les grands films, ne laissant nullement indifférents. Là ils font encore parti du paysage cinématographique, mais avec beaucoup moins de verve. Peut-être devraient-ils trouver le moyen de se réinventer?

dimanche 5 septembre 2010

Entrevue avec Marc-André Grondin pour Bus Palladium


Bus Palladium de Christopher Thomposon a pris l'affiche ce vendredi, traitant des espoirs et des déceptions d'un jeune groupe de musique qui chercher à percer dans le domaine.

Le rôle principal est détenu par Marc-André Grondin, qui incarne un guitariste qui verra sa relation avec le chanteur (Arthur Dupont) se dégrader lorsqu'une belle admiratrice tentera de séduire les deux musiciens.

Plus tôt cette semaine, je me suis entretenu avec le comédien québécois, dont la carrière a pris un essor considérable au Québec avec C.R.A.Z.Y., puis en France avec Le premier jour du reste de ta vie.

L'année dernière je l'avais déjà interrogé pour 5150, rue des Ormes. Peut-être est-ce le film ou l'atmosphère (Bus Palladium a été diffusé dans le cadre du Festival des Films du Monde»), mais l'acteur semblait nettement plus d'attaque pour aller au bâton et parler longuement de l'oeuvre.

Mon entrevue en format questions/réponses se trouve sur le site Lecinema.ca ou Showbizz.net, dont le site électronique a été complètement changé pour l'occasion. Bonne lecture en cliquant ICI.

samedi 4 septembre 2010

Machete, This Movie is Broken, Tromper le silence, Bus Palladium, Going the Distance


On en profite lorsque c'est possible, surtout en ayant vu tous les films qui prennent l'affiche cette semaine. Le meilleur choix est The American avec George Clooney, mais comme on en a déjà parlé dans une précédente entrée, passons aux autres suggestions.

Avec Machete (critique), Robert Rodriguez et Ethan Maniquis accouchent d'un film sur leur célèbre fausse publicité qui a été montré entre les deux moyens métrages de Grindhouse. Impossible de résister à ce titre d'exploitation parfaitement engagé qui présente un Mexicain (Danny Trejo) qui cherche à se sortir du pétrin en massacrant les méchants avec des armes pointues. Lorsque la cause sociale (la situation des immigrants entre le Mexique et les États-Unis) se veut aussi sanglante que divertissante.

Difficile d'innover sur le plan du documentaire musical. Le réalisateur canadien Bruce McDonald (The Tracey Fragments) est toutefois arrivé à un heureux compromis avec This Movie is Broken (critique): montrer un spectacle de l'excellent groupe Broken Social Scene tout en suivant une histoire simple mais mignonne sur un homme qui cherche à conquérir la femme de ses rêves. Rien d'essentiel sur le plan cinématographique, mais du bonheur pour les yeux et les oreilles.

On aurait beaucoup aimé recommander Tromper le silence (critique) où deux personnes qui souffrent - en silence! - cherchent à colmater leurs plaies. La réalisation de Julie Hivon utilise intelligemment sa superbe photographie en jouant allègrement avec la lumière, alors que le jeu bouillant de Suzanne Clément et de Maxime Dumontier cadre tout à fait au projet. Sauf qu'il est aisé de resté de glace devant ce projet tant l'émotion est rarement au rendez-vous et que la finale se termine un peu en queue de poisson. Ordinaire, mais pas inintéressant pour autant

Fort de ses collaborations comme acteur et scénariste, Christopher Thompson se lance à la réalisation avec Bus Palladium (critique). L'histoire, bourrée de clichées, présente un jeune groupe de musique qui se fait dévorer par la pression, les problèmes de chacun et une fan/femme croqueuse d'hommes. Peu importe que les comédiens soient crédibles (Marc-André Grondin fait bonne figure), l'ensemble manque singulièrement de nerfs et la musique ne reste jamais en tête.

Going the Distance (critique) de Nanette Burstein aurait pu faire passer un bon moment aux adeptes de romance. En effet, la chimie entre Drew Barrymore et Justin Long fonctionne plutôt bien dans cette prémisse rose bonbon où un couple teste l'amour à distance. Mais quel traitement malhabile qui fait alterner insipides personnages secondaires, humour vulgaire qui ne fait jamais rire, situations risibles et finale qui traîne royalement en longueur! Pourquoi ne pas revoir l'exquis (500) Days of Summer?

vendredi 3 septembre 2010

Entrevue avec Bruce McDonald pour This Movie is Broken


À la fois spectacle de Broken Social Scene et légère fiction amoureuse, This is Movie is Broken est un objet construit en seulement 24 heures.

Pour parler de ce projet atypique, j'ai pu m'entretenir avec son réalisateur Bruce McDonald. Je me rappelle lui avoir déjà parlé il y a quelques années pour le singulier The Tracey Fragments. Le metteur en scène, très volubile, est un fan de musique et de cinéma, me demandant même à la toute fin de la conversation quoi aller voir ou quoi louer? Pourquoi pas Scott Pilgrim vs the World (car il est de Toronto), Le ruban blanc et Mother?!

Mon entrevue complète se trouve dans les pages d'aujourd'hui du Journal Métro Montréal ou sur leur site électronique en cliquant ici.

jeudi 2 septembre 2010

Critique The American


Ils sont toujours spéciaux ces films qui décident de ne pas prendre l'affiche le vendredi, mais bien pendant la semaine. C'est le cas de The American, le nouvel essai du talentueux cinéaste Anton Corbijn qui relate le quotidien solitaire d'un tueur en série (George Clooney) de passage en Italie.

Comme c'est de plus en plus le cas ces temps-ci, il ne faut pas s'arrêter à la bande-annonce, à la limite de l'indigeste. Au contraire le long métrage n'a rien à voir avec le traditionnel suspense d'action à la James Bond ou Jason Bourne. Le scénario simple qui paye un hommage sincère au cinéma de Jean-Pierre Melville en est un de voyages et d'atmosphère. Après en avoir mis plein la vue dans ses nombreux vidéoclips et le superbe Control, Corbijn revient à la charge en ralentissant son rythme, soignant constamment ses plans tout en demandant à Clooney d'épater la galerie avec une performance extrêmement nuancée.

En résulte un des meilleurs films américains (ou britanniques?) de l'année. Une formidable oeuvre contemplative qui fascine alors que le spectateur n'a pas nécessairement toutes les clés pour bien saisir les enjeux. Au diable, ce n'est pas important pour comprendre et être touché par cet antihéros hors de son temps qui, à l'image du protagoniste du classique Vertigo, passe son temps à répéter ses actions et ses erreurs, jusqu'au moment où l'amour cogne à la porte.

Ma critique complète de The American se trouve ICI.

mercredi 1 septembre 2010

FFM: Tête de Turc


Un des meilleurs films en compétition au FFM cette année, Tête de Turc de l'acteur Pascal Elbé plonge dans les cités pauvres et violentes en suivant une horde de personnages qui sont affectés par un crime gratuit. À mi-chemin entre Alejandro González Iñárritu et James Gray, ce titre chaud à la réalisation musclée peut compter sur d'excellents comédiens (Roschdy Zem, Ronit Elkabetz, Samir Makhlouf) et un scénario intelligent qui, s'il manque parfois de subtilité, se veut extrêmement efficace. On s'en reparle lors de la sortie en salles régulières la semaine prochaine...