mardi 31 octobre 2017

Nouveautés Blu-ray/DVD: Dawson City: Frozen Time, Kidnap

Une grande oeuvre cinématographique et un navet représentent les sorties DVD et Blu-ray de la semaine...

Dawson City: Frozen Time: À partir d'extraits de vieux films muets retrouvés sous terre (!), Bill Morrison retrace la fondation du Yukon qui a longtemps symbolisé la ruée vers l'or. Histoire et septième art forment un parfait amalgame, alors que des fantômes du passé reviennent périodiquement rôder. Le tout est accentué par un travail exemplaire sur le montage et les mélodies puissantes d'Alex Somers. Voilà un pensum essentiel de mémoire. ****

Kidnap: Halle Berry sabote ce qui lui reste de talent dans ce drame psychologique complètement raté qui ferait passer Taken pour du Kurosawa. Oui, c'est à ce point raté et dénué de bon sens. *

Film du jour: Coraline

Pour l'Halloween, on veut s'offrir Coraline, un des plus beaux dessins animés du 21e siècle. Henry Selick s'est surpassé avec cette animation unique en son genre et le récit qui reprend à son compte Alice au pays des merveilles séduit à chaque instant. On rit, on pleure, on sursaute et on voudra présenter ce classique à toute la famille, même si quelques moments plus sombres pourraient effrayer les plus petits. ****

lundi 30 octobre 2017

5 raisons d'aller voir Pieds nus dans l'aube

Pieds nus dans l'aube a pris l'affiche vendredi dernier et voici 5 raisons de s'y attarder. Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Labyrinth

S'il y a un film dont on ne se lasse pas, c'est bien le Labyrinth de Jim Henson. Même si on reconnaît toutes les influences (Le magicien d'Oz, les contes de Disney) et que les effets spéciaux ont vieilli, il est impossible de ne pas embarquer dans cette aventure extraordinaire. Il y a une toute jeune Jennifer Connelly, des marionnettes trop attachantes et un David Bowie en collant qui récite de charmantes mélodies. ****

dimanche 29 octobre 2017

Les films préférés... d'Emmanuel Bilodeau

Figure sympathique qui est apparue dans quelques drames (Un 32 août sur terre, Le nèg, Gaz Bar Blues, Sur la trace d'Igor Rizzi) et beaucoup de comédies (Un crabe dans la tête, Les aimants, Camping sauvage, Bluff, Y'en aura pas de facile), Emmanuel Bilodeau que l'on a pu apercevoir dans The Revenant a probablement trouvé son plus grand rôle au cinéma dans Curling. Je l'ai rencontré pour la sortie d'Innocent (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Mon film préféré - et je le disais avant d'avoir travaillé avec Inarritu - c'est Biutiful. C'est mon film coup de coeur qui m' a renversé comme un train. J'ai autant aimé Biutiful que j'ai aimé La La Land. Pour plein d'autres raisons. J'ai pleuré du début à la fin. J'avais l'impression que l'actrice principale, c'était ma fille. C'était aussi peut-être parce que c'est une petite rousse qui veut être actrice et qui essuie quelques revers.

Sinon, qu'est-ce que j'ai aimé comme films... J'ai aimé tous les Denis Villeneuve, sans exception. Même Sicario. J'ai tellement hâte de voir son Blade Runner. J'ai capoté sur l'original, c'est un film qui a marqué ma jeunesse. Sinon j'ai aimé La vie est belle et Cinema Paradiso. Mon Oncle Antoine et Les bons débarras au Québec. Il y en a tellement! »

Film du jour: Documenteur

Cousin complémentaire de Mur murs, Documenteur d'Agnès Varda est une fiction existentielle sur une mère divorcée qui s'ennuie à Los Angeles. Construit comme un documentaire, le récit qui est porté par une voix hors champ particulièrement révélatrice construit une réflexion poétique sur la solitude et le déracinement. Un essai libre qui prend son temps avant d'enivrer totalement. ***1/2

samedi 28 octobre 2017

Sorties au cinéma: Loving Vincent, Lucky, Pieds nus dans l'aube, Suburbicon, Jigsaw

Drame, humour, dessins animés, horreur: il y en a vraiment pour tous les goûts cette semaine au rayon des nouveautés en salles.

Loving Vincent: Cette animation à couper le souffle de Dorota Kobiela et Hugh Welchman fascine par son utilisation de peintures dans le style unique de Van Gogh. La mixture avec les mélodies de Clint Mansell atteint d'ailleurs des sommets. Ce n'est toutefois pas le cas de la narration beaucoup plus laborieuse, trop formatée et ampoulée, qui l'empêche de marquer réellement les esprits. ***

Lucky: Malgré ses clichés et ses stéréotypes, il est difficile de résister à ce feel-good movie de John Carroll Lynch, où le regretté Harry Dean Stanton incarne un personnage attachant et majestueux. Un chant du cygne qui lui va comme un gant. ***

Pieds nus dans l'aube: Francis Leclerc transpose soigneusement le livre culte de son père, créant une oeuvre d'un autre temps gorgée de douceur et de paysages à couper le souffle. S'il manque un peu de poésie et de surprises dans ce récit d'initiation assez classique, l'interprétation est alerte et la mise en scène, respectueuse. ***

Suburbicon: Mis à part son excellent Good Night and Good Luck, George Clooney n'a pas eu beaucoup de chance dans sa carrière de réalisateur. Cela continue avec cette trop lourde et appuyée production, où il a sauvé de la déchiqueteuse un vieux scénario des frères Coen. Alors qu'il pense croiser Hitchcock avec Sirk, il n'obtient qu'une farce noire mécanique, sabotant du même coup sa solide distribution. **

Jigsaw: Faire revivre une série moribonde est une chose. Mais pourquoi offrir la même recette sans rien changer en retour? Il y a bien un effort du côté de la mise en scène de la part des frangins Spierig, ce qui est insuffisant à ce grand jeu vulgaire de massacres. **

Film du jour: Journal d'une femme de chambre

Des trois versions cinématographiques de Journal d'une femme de chambre, celle de Luis Bunuel est certainement la plus intéressante. On retrouve son désir de brasser la cage à la bourgeoisie tout en rappelant comment l'homme vaut parfois moins qu'une bête. Entre tragédie, comédie et poésie, il donne un rôle ambiguë à Jeanne Moreau, qui semble constamment emprisonnée par la magnifique photographie en noir et blanc. ****

vendredi 27 octobre 2017

Retour sur Visages, villages

Dans le Journal Métro d'aujourd'hui, je me permets de revenir sur Visage, villages, le très beau documentaire d'Agnès Varda. Mon article se trouve ici.

Film du jour: Mur murs

Parfait accompagnateur du nouveau film d'Agnès Varda, Mur murs est ce joli documentaire qu'elle a tourné à Los Angeles au début des années 80. Une oeuvre sensible et révélatrice sur la nécessité d'occuper l'espace public par des murales. Informatif et poétique, l'ensemble s'avère d'un intérêt soutenu bien que quelques interventions manquent de naturel. ***1/2

jeudi 26 octobre 2017

Entrevue Pieds nus dans l'aube

Le film Pieds nus dans l'aube prend l'affiche demain et je me suis entretenu avec son réalisateur Francis Leclerc et l'acteur Roy Dupuis. Mes entrevues sont à lire dans le Journal Métro.

Film du jour: Geostorm

Il n'y a pas eu de projection de presse de Geostorm, le premier véritable long métrage de Dean Devlin. Devant le résultat pitoyable, on comprend pourquoi. En cumulant les clichés de tous les films catastrophes, l'effort se transforme en immense navet qui singe allègrement Armageddon et Gravity. Si l'on arrive à se rendre à la fin, c'est par fascination envers quelque chose de tellement mauvais qu'il finit par être drôle. *1/2

mercredi 25 octobre 2017

Cinemania se dévoile

C'est hier matin qu'était dévoilée la programmation de Cinemania. Mes 5 suggestions de films à voir se trouvent dans le Journal Métro du jour. 

Film du jour: Mise à sac

Influencé par le cinéma américain des années 40, Becker et Melville, Alain Cavalier propose avec Mise à sac un très intéressant film de braquage. Sec, austère et ordonné, le long métrage se regarde presque comme un documentaire au masculin, alors que des malfrats pauvres s'emparent pratiquement d'une ville isolée dominée par des banques. Malgré des invraisemblances et une finale un peu décevante, la dynamique étonne et détonne. ***1/1

mardi 24 octobre 2017

Nouveautés Blu-ray/DVD: War for the Planet of the Apes, Annabelle: Creation, Un sac de billes, Emmanuel Bilodeau: One Manu Show

Le drame à sensations fortes est à l'honneur cette semaine au niveau des sorties Blu-ray et dvd.

War for the Planet of the Apes: Ce troisième et meilleur épisode de la nouvelle trilogie de la part de Matt Reeves se veut classique dans son scénario mais terriblement humain, avec un soin esthétique considérable qui en met plein la vue et les oreilles. ***1/2

Annabelle: Creation: Le cinéaste David F. Sandberg sauve cette série moribonde grâce à une mise en scène maîtrisée, qui élève constamment l'ambiance et l'atmosphère lorsque l'histoire commence à faire du sur-place. ***

Un sac de billes: Comme valeur historique, ce long métrage de Christian Duguay sur la Seconde Guerre mondiale mérite d'exister. C'est seulement dommage que cela ressemble parfois plus à un téléfilm. L'interprétation demeure acceptable et si ça donne le goût de lire le livre, alors pourquoi pas. **1/2
Mon entrevue avec le réalisateur

Emmanuel Bilodeau: One Manu Show: C'est un très sympathique spectacle d'humour qu'offre l'acteur Emmanuel Bilodeau, qui arrive à faire sourire abondamment avec ses histoires de famille. Malgré quelques moments plus inégaux, sa vulnérabilité lui va comme un gant. Surtout qu'il est plus drôle que bien des humoristes d'expérience.

Film du jour: Le fabuleux destin d'Amélie Poulain

Bon temps mauvais temps, il est impossible de ne pas ressortir Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, le film culte de Jean-Pierre Jeunet qui a enchanté presque tout le monde à sa sortie en 2001. Même si le long métrage a un peu vieilli, il continue à faire du bien avec son mélange de belles valeurs de mélancolie latente. Entre le minois irrésistible d'Audrey Tautou, la musique mémorable de Yann Tiersen et l'inventivité visuelle, on en ressort le coeur plus léger. ****

lundi 23 octobre 2017

Film du jour: Le peuple invisible

La Cinémathèque québécoise célèbre le 10e anniversaire du documentaire Le peuple invisible de Richard Desjardins et Robert Monderie en le présentant à nouveau. Sans être toujours subtil, le brûlot demeure implacable et primordial dans sa façon de montrer comment les gouvernements ont multiplié les décisions afin d'impacter le sort de peuples algonquins. À méditer. ***1/2

dimanche 22 octobre 2017

Les films préférés de... Raoul Peck

Cinéaste et scénariste haïtien engagé, Raoul Peck s'est fait connaître pour le long métrage de fiction Lumumba et le documentaire I Am Not Your Negro, qui s'est retrouvé aux Oscars plus tôt cette année. J'ai rencontré le réalisateur pour la sortie du Jeune Karl Marx (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« C'est toujours difficile pour moi de répondre à cette question. J'aime beaucoup de films, de réalisateurs. Parfois c'est juste quelques scènes dans un film. C'est clair que j'ai des parrains, des gens comme Costa-Gavras, Chris Marker, Godard. Mais également l'ensemble des jeunes cinémas cubains des années 60 et 70, le cinéma latino-américain, brésilien, africain.

Je tire mon inspiration partout et justement, l'idée c'est de faire des films qui soient compréhensibles partout. Je n'ai jamais fait du cinéma pour un lieu précis. Je me sers de tout ce qui fonctionne, qui me permet d'aller au fond d'une idée.

J'ai été nourri par le cinéma américain, bien sûr, comme une bonne partie de la planète. J'en parle dans mon film I am Not Your Negro, où James Baldwin en fait la déconstruction. Ce cinéma dominant transporte non seulement des histoires, mais une idéologie qui donne une vision du capital, qui réconforte ce capital, qui fait vendre de la marchandise, etc. C'est un parfait reflet de la société capitaliste. Je ne peux pas empêcher le fait que j'ai été élevé par ce cinéma-là. Donc mon rôle est aussi de le déconstruire pour essayer de construire autre chose.

Je suis ouvert dans mes choix et j'aime beaucoup le cinéma. Même si j'ai fait le choix de faire un cinéma qui soit différent et qui ne soit pas dans l'acceptation du statu quo. »

Film du jour: Model Shop

Incompris à sa sortie en 1969, Model Shop est un des films les plus mélancoliques de Jacques Demy. Concluant sa trilogie amorcée par Lola et Les parapluies de Cherbourg, deux longs métrages plus exubérants, ce drame tourné en anglais sur un homme qui est attiré par une femme mystérieuse est un parfait reflet social et économique de son époque. Surtout qu'il pose sans cesse des réflexions probantes sur le réel et la chimère dans une ville aussi insaisissable que Los Angeles. Une errance au rythme désordonné, qui est portée par la grâce naturelle d'Anouk Aimée. ***1/2

samedi 21 octobre 2017

Sorties au cinéma: The Florida Project, Visages villages, Les affamés, Sur la lune de nickel, Leatherface, The Snowman

Les oeuvres de qualité abondent cette semaine sur les écrans de cinéma.

The Florida Project: Après son surestimé Tangerine, Sean Baker est de retour avec cet opus génial sur le quotidien d'une fillette et de sa mère. Comme portrait de l'Amérique actuelle, il ne se trouve rien de mieux. Surtout que l'effort plein de liberté et de vitalité bénéficie d'improvisation salvatrice, d'interprètes hallucinants et d'une finale bouleversante. ****

Visages, Villages: Agnès Varda et le photographe JR prennent la route dans ce documentaire touchant et essentiel sur la mémoire, qui parvient à créer de la beauté et de la poésie à partir de destins de gens inconnus. On en redemande. ****

Les affamés: Robin Aubert vient de signer un des meilleurs films de genre de la Belle Province. S'il y a effectivement des zombies et du gore au menu, c'est pour mieux l'enraciner dans des thèmes profonds et très québécois. Un modèle à suivre. ***1/2

Sur la lune de nickel: C'est un joli documentaire sur une région inconnue de la Russie qu'offre François Jacob. Brillamment photographié, l'essai prend le pouls de sa population et palpe les fantômes du passé sans trop se soucier de se vautrer dans les répétitions. ***

Leatherface: Présenté dans quelques salles de cinéma et en vidéo sur demande, cet antépisode à Texas Chainsaw Massacre de la part de Julien Maury et Alexandre Bustillo s'avère totalement inutile, rarement sanglant et au final bien peu amusant. *1/2

The Snowman: Après deux excellents longs métrages, on tombe de haut devant le nouveau Tomas Alfredson qui adapte n'importe comment un livre à succès. Tout sonne faux, de la réalisation ampoulée aux performances sommaires de nombreuses vedettes. *1/2

Film du jour: La vierge mise à nu par ses prétendants

Le hasard fait bien les choses dans La vierge mise à nu par ses prétendants de Hong Sang-soo, qui raconte une romance selon le point de vue masculin puis selon le regard féminin. Cela donne une oeuvre trop longue mais terriblement sympathique et évocatrice, plus sombre qu'elle n'y paraît, qui séduit amplement par sa mise en scène minimaliste et son humour décalé. ***1/2

vendredi 20 octobre 2017

5 raisons d'aller voir Les affamés

Les affamés, le nouveau et très beau film de Robin Aubert, prend l'affiche aujourd'hui. Voici au moins 5 raisons de ne pas manquer ça. Mon texte se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: The Texas Chain Saw Massacre

Ce sera le délire au Cinéma du Parc jusqu'à dimanche alors qu'on présente The Texas Chain Saw Massacre, le chef-d'oeuvre de Tobe Hooper. De tous les films d'horreur, voici certainement le plus physique et sauvage, qui utilise l'image et le son pour décupler la frousse chez le spectateur. Malgré toutes les imitations, rien ne vaut l'original, et on se plaira à arpenter à nouveau cet espace parsemé de terreur qui a révolutionné la façon de se trucider à l'écran. ****

jeudi 19 octobre 2017

Film du jour: Certain Women

Inédit dans les salles québécoises, Certain Women de Kelly Reichardt est un des plus beaux films de l'année. Une oeuvre subtile, profonde et déchirante au rythme méditatif sur la vie en région, la difficulté d'être femme et le besoin de s'harmoniser avec la nature. La construction du récit, riche et symbolique, est gorgée de paysages magnifiques et de performances incroyables d'un casting exemplaire qui comprend Laura Dern, Michelle Williams, Kristen Stewart et la révélation Lily Gladstone. À ne pas manquer. ****

mercredi 18 octobre 2017

Film du jour: Before the Rain

Rare film à provenir de la Macédoine, Before the Rain de Milcho Manchevski traite de conflits ethniques dans les Balkans à travers un intelligent récit morcelé en trois temps. Les images dominent le long métrage - autant les nombreuses photos des personnages que les paysage magnifiques qui apparaissent directement à l'écran - et permettent de créer une réflexion encore plus large sur ces cycles de violence qui semblent sans fin. ****

mardi 17 octobre 2017

Nouveautés Blu-ray/dvd: Le dernier souffle: Au coeur de l'Hôtel-Dieu de Montréal, Landline, The Wizard of Lies, Moka, Chuck, Spider-Man: Homecoming, Girls Trip...

Le choix est varié cette semaine au niveau des sorties de films en Blu-ray et en dvd.

Le dernier souffle: Au coeur de l'Hôtel-Dieu de Montréal: C'est un inspirant et révélateur documentaire que propose Annabel Loyola en revenant sur les fondations d'un des édifices les plus importants du Québec. ***

Landline: Légère, comique et oubliable, la nouvelle comédie de Gillian Robespierre séduit même si on est loin de Obvious Child. ***

The Wizard of Lies: Robert De Niro en Bernard Madoff, ce n'est pas une mauvaise idée. Surtout si on joint à ce potable quoique peu révolutionnaire téléfilm Michelle Pfeiffer et Barry Levinson. ***

Moka: Emmanuelle Devos brûle l'écran dans ce thriller psychologique de Frédéric Mermoud (Complices), qui n'est jamais aussi accompli que son héroïne. **1/2

Chuck: Philippe Falardeau s'attaque au mythe derrière Rocky avec ce long métrage satisfaisant qui se perd toutefois dans l'anecdote. **1/2

Spider-Man: Homecoming: Ce nouveau reboot de la part de Jon Watts a le mérite de présenter quelques-unes des scènes d'action les moins intéressantes de l'univers Marvel. Au moins il y a Tom Holland qui assure dans le rôle-titre. **1/2

Girls Trip: Ce succès critique et populaire de la part de Malcolm D. Lee n'est qu'un ramassis de clichés sur quatre femmes diamétralement opposées qui célèbrent les vertus de l'amitié. **

D'autres productions anonymes sont également disponibles, dont le banal western Justice de Richard Gabai, l'inégale animation Rock Dog et le dessin animé pour enfants Shopkins: World Vacation.

Film du jour: Batman Forever

Abandonnant la noirceur profonde de Tim Burton pour une couleur plus superficielle, le Batman Forever de Joel Schumacher ne manque pas d'amuser avec ses méchants cabotins, ses héros sans saveur et son sens du spectacle inné qui arrive à la fois à être très divertissant et complètement lobotomisant, mais sans effets secondaires. C'est déjà ça gagné, car le pire restait à venir... ***

lundi 16 octobre 2017

5 raisons d'aller voir Innocent

Le film québécois Innocent de Marc-André Lavoie prenait l'affiche vendredi dernier. Pour Cineplex, voici cinq raisons de laisser une chance à cette comédie dramatique.

Films du jour: Félicité, Les fantômes d'Ismaël, Jeannette l'enfance de Jeanne d'Arc, Before We Vanish, Inflame

Le Festival du nouveau cinéma s'est terminé hier. Voici un retour éclair sur les derniers films vus...

Félicité: Quelle oeuvre immense d'Alain Gomis! En suivant une Congolaise qui se bat pour améliorer la condition de son entourage, le spectateur est happé par un opus généreux, musical et courageux, qui ensorcelle allègrement. On espère tellement une sortie dans les salles régulières! ****

Les fantômes d'Ismaël: Voilà une création somme d'Arnaud Desplechin, qui recueille à la même enseigne toutes ses obsessions habituelles. Le récit d'une folie incroyable mélange les temporalités avec virtuosité, alternant moments hilarants et bouleversants. Ses interprètes s'en donnent à coeur joie et il n'y a vraiment personne de mieux que lui pour filmer le désir amoureux et la perte. ****

Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc: Bruno Dumont qui fait une comédie musicale avec des enfants, ça ne peut pas être banal. Et quel effort radical alors qu'il privilégie l'épurement des lieux, des personnages et des actions, gardant principalement une tonne de mots, des louanges à Dieu et des mélodies imparables. La claque est foudroyante, cocasse quoiqu'un peu longuette. ***1/2

Before We Vanish: Kiyoshi Kurosawa remplace ses fantômes par des extraterrestres dans cette oeuvre qui mélange les genres mais qui manque singulièrement de rythme. Sorte de Body Snatchers à la sauce existentialiste, l'oeuvre est parsemée d'un potentiel certain sauf qu'elle semble constamment se chercher. **1/2

Inflame: Ce prometteur premier long métrage de Ceylan Ozgun Ozçelik traite de sujets importants (fausses nouvelles, censure journalistique...) en lorgnant vers un fantastique à la Polanski. Malgré un travail impressionnant sur le son, la leçon peine à convaincre tant la cinéaste turque s'embourbe dans sa façon de livrer son message. **1/2

dimanche 15 octobre 2017

Les films préférés de... Cédric Klapisch

Évoquer le nom de Cédric Klapisch, c'est se rappeler de ses très bons films des années 90 (Le péril jeune, Chacun cherche son chat, Un air de famille) et son virage plus populaire par la suite avec le culte L'auberge espagnole, ce qui l'a amené sur la route des Poupées russes, Paris et autres Casse-tête chinois. Je l'ai rencontré pour la sortie de Retour en Bourgogne/Ce qui nous lie (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Les sept samouraïs, Il était une fois dans l'Ouest. Scorsese avec Mean Streets, Raging Bull, et Goodfellas. Hitchcock pour La mort aux trousses, Vertigo, Rear Window. Fellini est sans doute le réalisateur qui m'impressionne le plus. 8 et demi, La dolce vita, Les nuits de Cabiria sont pour moi des films très importants. »

Film du jour: The Day After (FNC)

Meilleur film de Hong Sang-soo depuis des lunes, The Day After reprend sa musique habituelle en y intégrant des doutes, des mensonges et peut-être même un transfert du réel vers la chimère. S'il parle toujours des troubles amoureux avec humour et mélancolie, une noirceur inhabituelle se mêle de la partie. Un grand crû. ****

Note du FNC sur la projection de ce soir de The Day AfterUn problème de copie nous a hélas contraint a annuler cette séance. Remplacement à 17h par Les Fantômes d'Ismaël, d'Arnaud Desplechin.

samedi 14 octobre 2017

Sorties au cinéma: 120 battements par minute, 78/52, Le jeune Karl Marx, Innocent

Les sorties de films sont nombreuses cette semaine. Sauf qu'avec le Festival du nouveau cinéma et cette mode de limiter les projections de presse, j'en ai manqué plusieurs. Je pense toutefois avoir attrapé LE long métrage à ne pas manquer...

120 battements par minute: Grand Prix du dernier Festival de Cannes et sélection de la France aux Oscars, cet opus courageux de Robin Campillo sur des activistes passionne par ses élans solidaires, ses riches métaphores visuelles et ses interprètes dévoués. Plusieurs moments ne s'oublieront pas de sitôt. ****

78/52: Analyser la fameuse scène de la douche du chef-d'oeuvre Psycho d'Hitchcock sur les plans sociologiques, historiques et cinématographiques est une bonne idée. Cela n'empêche pas ce documentaire d'Alexandre Philippe de tourner un peu en rond et de se perdre à mi-chemin. ***

Le jeune Karl Marx: Revenir aux fondations des crises actuelles de la société capitaliste vaut son pesant d'or. Surtout que la distribution est impeccable et que les messages de Marx et d'Engels sont toujours aussi nécessaires. On aurait toutefois désiré un ton moins didactique et manichéen, ainsi qu'une réalisation qui sort davantage de l'ordinaire de la part de Raoul Peck. **1/2

Innocent: Marc-André Lavoie (Hot Dog) persiste et signe avec cette nouvelle comédie sur un homme naïf qui en verra des vertes et des pas mûres. Malheureusement le rire se fait rare, l'ensemble est parfois confus et la matière première plutôt superficielle. Au moins il y a le trop rare Emmanuel Bilodeau, particulièrement en verve. **

Film du jour: Lucky (FNC)

Lucky de John Carroll Lynch est le parfait chant du cygne du regretté Harry Dean Stanton, qui y trouve un rôle renversant faisant écho à sa carrière. On se plaît à le suivre dans des décors majestueux où un fin humour pince-sans-rire fait mouche allègrement. Sa présence est si magnétisante qu'elle fait oublier les quelques ficelles du scénario et les autres personnages stéréotypés. ***

vendredi 13 octobre 2017

Entrevue All You Can Eat Bouddha

Véritable ovni du cinéma québécois, All You Can Eat Bouddha est présenté ce soir au Festival du nouveau cinéma et il prendra l'affiche au début de 2018. Je me suis entretenu avec son réalisateur Ian Lagarde et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Films du jour: A Man of Integrity, Claire l'hiver (FNC)

Le réel et l'exploration suivent des chemins parallèles aujourd'hui au Festival du nouveau cinéma.

C'est un récit vraiment fort en gueule que propose Mohammad Rasoulof avec A Man of Integrity. Rappelant le cinéma de la première heure de Jafar Panahi, cette histoire sur la corruption qui gangrène l'Iran déploie un engrenage qui finit par broyer ses personnages. La construction est implacable et l'interprétation irréprochable. ****

C'est une jolie carte de visite que propose Sophie Bédard Marcotte avec Claire l'hiver, où elle s'amuse à intégrer des éléments fantaisistes à la banalité du quotidien. Charmant, ludique et cadré royalement, l'essai offre une bouffée de fraîcheur bien qu'il finisse par tourner un peu à vide. Voilà une signature que l'on a déjà hâte de retrouver. ***

jeudi 12 octobre 2017

Entrevue Raoul Peck (Le jeune Karl Marx)

Sur une belle lancée depuis I am Not Your Negro, le cinéaste Raoul Peck présente Le jeune Karl Marx, une fiction qui explique les grands maux de nos sociétés modernes. J'ai pu rencontrer le réalisateur lors de son récent passage à Montréal et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Films du jour: Les affamés, Après coup (FNC)

Deux longs métrages québécois diamétralement opposés sont présentés aujourd'hui au FNC.

Rare film de zombies québécois, Les affamés de Robin Aubert arrive à être trash et sanglant tout en proposant une réflexion probante sur la mort et même le Québec. Passé une première partie plus floue, le récit cumule vers une conclusion dantesque qui utilise favorablement son riche univers sonore et graphique. ***1/2

Cousin supérieur de son précédent Le militaire, Après coup permet à Noël Mitrani de continuer à explorer davantage les traumatismes du passé alors qu'un homme consulte pour expier son sentiment de culpabilité. Malgré quelques redondances et un jeu inégal de Laurent Lucas, l'histoire ne manque pas d'intérêt et on découvre le grand talent de la fillette du réalisateur. **1/2

mercredi 11 octobre 2017

Films du jour: Thelma, Outrage Coda (FNC)

Deux films de genre déçoivent quelque peu aujourd'hui au FNC.

Après une série de drames puissants (le sommet étant Oslo, 31 août), Joachim Trier se tourne vers le suspense et l'horreur avec Thelma où il tente de comprendre les désarrois d'une jeune femme. Lourd, prévisible et trop symbolique lorsqu'il lorgne vers Carrie et ses explications sommaires, le film ne se matérialise que trop rarement. Il y a bien quelques moments incroyables (le théâtre!) et une prestation forte de l'héroïne, ce qui est loin d'être suffisant. **1/2

Dernier tome d'une trilogie sur l'absurdité du chaos qui ronge le gangstérisme, Outrage Coda est certainement l'épisode le moins essentiel du lot. Pas que Takeshi Kitano ne s'amuse pas lors des moments violents, bien au contraire. C'est seulement que ces scènes sont rares dans un flot de mots et une intrigue inutilement touffue, aussi répétitive que lassante. Ce brouillon est justement le coeur du propos, sauf qu'elle s'exprime ici à l'aide d'une mise en scène plus banale que d'habitude. **1/2

mardi 10 octobre 2017

Nouveautés Blu-ray/dvd: Personal Shopper, Baby Driver, Patients, The Beguiled, Beatriz at Dinner, Maud, Mal de pierres, The House, Bon Cop Bad Cop 2

Même si le Festival du nouveau cinéma bat son plein, plusieurs titres intéressants sortent tout de même en dvd et en blu-ray cette semaine. Coïncidence? Peut-être pas.

Personal Shopper: Le duo Stewart/Assayas fait à nouveau mouche dans cette formidable histoire de fantôme qui allie le palpable et l'invisible. On peut également attendre l'édition Criterion qui sortira dans quelques semaines. ****

Baby Driver: Edgar Wright réinvente le film d'action (sur le plan technique, pas du scénario) avec cette oeuvre trépidante, qui doit tout à sa trame sonore. ***1/2

Patients: Grand Corps Malade raconte son parcours à travers cette fiction drôle, émouvante et sincère sur la résilience et le courage. ***

The Beguiled: Sofia Coppola s'approprie complètement le long métrage de Don Siegel. Lorsque le visuel à couper le souffle éclipse le reste. ***

Beatriz at Dinner: Miguel Arteta filme avec mordant mais peu de subtilité l'époque Trump, en donnant un rôle en or à Selma Hayek. ***

Maud: Le destin d'une peintre est le sujet de ce biopic terriblement classique, qui est sauvé par le brio de ses interprètes. ***

Mal de pierres: Malgré le jeu incendiaire de Marion Cotillard, ce drame romantique de Nicole Garcia verse dans le kitsch et la facilité. **

The House: Will Ferrell et Amy Poehler sont incapables de sauver cette comédie hystérique de l'ennui. Si seulement on y riait un peu... **

Bon Cop Bad Cop 2: Cette suite signée Alain Desrochers abandonne l'âme du potable succès de 2006 pour en soutirer un produit sans saveur, ni drôle ni tourmenté. *1/2

Films du jour: Summer Lights, Samui Song (FNC)

Un très beau film et une oeuvre beaucoup plus oubliable s'opposent aujourd'hui au FNC.

Entre le documentaire et la fiction, Summer Lights de Jean-Gabriel Périot filme avec délicatesse le poids du passé, les fantômes qui errent et la renaissance d'Hiroshima. Touchant et bouleversant sans nécessairement explorer tous ses thèmes en profondeur, l'effort rend le coeur léger et les yeux tristes en un rien de temps, donnant seulement le goût d'aller se bercer au sein des magnifiques paysages nippons. ***1/2

Pen-Ek Ratanaruang a toujours aimé prendre des risques dans son cinéma (Last Life in the Universe, Headshot). Cela ne se ressent malheureusement pas dans Samui Song, une sorte de satire des films noirs à la Hitchcock qui se vautre dans les clichés et les invraisemblances. Si au moins l'ensemble soutirait plaisir et distraction... **

lundi 9 octobre 2017

Entrevue Emmanuel Bilodeau (Innocent)

Emmanuel Bilodeau fait un retour au cinéma québécois dans la comédie Innocent de Marc-André Lavoie. J'ai rencontré l'authentique comédien et le fruit de mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Films du jour: Loveless, KFC (FNC)

Deux gros coups de poing très différents font mal aujourd'hui au FNC.

Après son majeur Leviathan, Andreï Zviaguintsev est de retour avec Loveless (prix du Jury à Cannes), une autre chronique éblouissante de la Russie qui a oublié son avenir au profit de besoins égoïstes. Cela s'exprime dans le cas de la disparition d'un enfant et le désarroi de ses parents séparés. Magnifiquement mis en scène, le récit qui alterne moments d'effrois et séquences plus absurdes tient en haleine et intéresse au plus haut point malgré un abus de métaphores pas toujours subtiles. On risque d'en entendre parler aux Oscars. ****

Rare film de cannibales vietnamiens, KFC est un premier long métrage assez déroutant/étonnant de Le Binh Giang. Si sur le plan narratif on n'est jamais très loin du brouillon avec toutes ces ellipses et transgressions, l'univers campé donne à la fois froid dans le dos tout en proposant de la poésie insoupçonnée. Un jeu de massacres d'une ironie totale où l'on revisite plusieurs maux de société à la sauce tartare! ***

dimanche 8 octobre 2017

Les films préférés de... Karine Vanasse

Depuis que Léa Pool a lancé sa carrière en 1999 avec Emporte-moi, Karine Vanasse est devenue une des actrices les plus populaires du cinéma québécois, ayant notamment apparue dans Séraphin, Ma fille mon ange, Polytechnique et De père en flic 2. Je l'ai rencontré pour la sortie de Et au pire, on se mariera (mon entrevue) et je lui ai demandé quels sont quelques-uns de ses films préférés. Voici sa réponse...

« Je n'avais jamais vu Being There de Hals Ashby que j'ai vraiment beaucoup aimé. C'est très bon! J'ai également beaucoup aimé Tony Erdmann. Ce n'est pas le même genre d'humour, mais il y a une espèce de solitude dans ces deux personnages-là. J'aime bien ce genre de films-là. Ça me touche vraiment beaucoup et je trouve ça beau quand un réalisateur, un scénariste et des acteurs ont envie de raconter ce genre d'histoire-là qui peut sembler hyper simple mais qui est très, très riche. J'aime ça quand on prend le temps de s'arrêter à ces histoires-là. »

Films du jour: La caméra de Claire, Les garçons sauvages (FNC)

La fantaisie s'exprime différemment aujourd'hui au FNC.

Hong Sang-soo mineur, La caméra de Claire n'en demeure pas moins mignon et libérateur, alors que la caméra que détient la lumineuse Isabelle Huppert affectera le destin de quelques personnages. Admirablement filmé et écrit, le récit fait sourire même s'il tourne parfois à vide. On sent toutefois un désir de faire du neuf avec les lieux communs... et même de limiter la consommation d'alcool, ce qui rompt avec les obsessions de son créateur! ***

Après une série de courts métrages remarqués, Bertrand Mandico passe au long avec Les garçons sauvages. Cette intrigante histoire en noir blanc ressemble à du Jeunet avec de la libido dans le tapis, qui mélange hallucinations, sexe et provocation facile. On se plaît toutefois à arpenter cet univers unique, qui aurait toutefois eu besoin de moins de symboles et plus de contenu. Pour de l'imagination à revendre, on se retrouve avec des comédiens inégaux et un rythme parfois défaillant. ***

samedi 7 octobre 2017

Films du jour: La nuit où j'ai nagé, Unrest (FNC)

Deux petits films très différents attirent notre attention aujourd'hui au FNC.

Après deux opus très français qui renvoyaient à Rohmer, Damien Manivel débarque au Japon avec La nuit où j'ai nagé, gardant ce soin particulier accordé à l'errance, aux paysages et à la poésie. Coréalisé avec Kohei Igarashi, le récit lent, un peu inconsistant et pratiquement muet épouse le quotidien d'un enfant qui quitte la maison pour la ville engouffrée de neige. La simplicité du trait enchante, comme un voisin éloigné d'un certain Kore-eda. ***1/2

Philippe Grandrieux termine sa trilogie sur l'inquiétude avec Unrest, un exposé énigmatique et exigeant en trois mouvements qui combine cinéma, danse, fantasmes et surtout expérience sensorielle. À prendre ou à laisser, mais si on ose jouer le jouer, on risque de se trouver dans un autre univers pendant 45 minutes. ***

vendredi 6 octobre 2017

Sorties au cinéma: Blade Runner 2049, Gabriel et la montagne, Ava

Avec le début du Festival du nouveau cinéma, difficile d’attraper tout ce qui prend l'affiche dans les salles régulières. S'il n'y a aucun regret d'avoir manqué My Little Poney, c'est différent envers The Mountain Between Us et Victoria and Abdul qui semblaient prometteurs. Je suis toutefois convaincu d'avoir vu les trois sorties les plus intéressantes de la semaine...

Blade Runner 2049: Cette suite du chef-d'oeuvre de Ridley Scott ne déçoit pas et si le scénario n'est pas toujours brillant, ce n'est pas le cas de la réalisation exemplaire de Denis Villeneuve qui insuffle de grands moments de cinéma. ****

Gabriel et la montage: Plus près de Sans toit ni loi que de Into the Wild, Felibe Barbosa propose une très jolie excursion en nature qui tourne mal avec ce long métrage qui emprunte les codes du documentaire pour retranscrire une histoire vraie. ***1/2

Ava: Deux talents en pleine ébullition ressortent de cette oeuvre qui a fait sensation au dernier Festival de Cannes. D'abord celui de l'exquise actrice Noée Abita, parfaite en femme enfant à la sauvagerie éclatante qui rappelle une jeune Charlotte Gainsbourg. Puis celui de la réalisatrice Léa Mysius qui signe un premier film fort en gueule, douloureusement métaphorique et d'une grande sensibilité, sur le noir qui obscurcit le quotidien d'une ado de 13 ans. Malgré quelques moments d'égarements, l'ensemble séduit amplement. ***1/2

Films du jour: The Other Side of Hope, Laissez bronzer les cadavres (FNC)

Le meilleur côtoie le pire aujourd'hui dans le cadre du Festival du nouveau cinéma.

Véritable baume sur ce monde parfois cruel, The Other Side of Hope d'Aki Kaurismäki est un récit essentiel sur la condition humaine, alors qu'un sans-papier tente de trouver refuge en Finlande. Dans son style bien à lui, le cinéaste pond un de ses plus grands films, enrobant mélancolie et humour pince-sans-rire au sein d'une mise en scène parfaitement millimétrée et baignée de musique, où le discours se veut porteur de sens. ****

Il faut toujours laisser la chance aux coureurs. Des cinéastes Hélène Cattet et Bruno Forzani, ils ont offerts l'intriguant Amer et l'irritant L'étrange couleur des larmes de ton corps. C'est malheureusement dans cette dernière catégorie que se situe leur nouveau long métrage Laissez bronzer les cadavres. Ce travail laborieux et agressant qui tente de convier à la même enseigne l'esprit de Bunuel, Godard et le western violent ne s'avère qu'un exercice de style vain et prétentieux, comme si des adolescents doués faisaient n'importe quoi pour épater la galerie. *1/2

jeudi 5 octobre 2017

5 raisons d'aller voir Retour en Bourgogne

Retour en Bourgogne de Cédric Klapisch a pris l'affiche la semaine dernière. Voici quelques raisons d'aller le découvrir sur grand écran plutôt que d'attendre de le voir à la maison. Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Films du jour: Meteorlar, Bad Lucky Goat (FNC)

Après la projection spéciale de Blade Runner 2049 hier soir, le Festival du nouveau cinéma se met véritablement en branle aujourd'hui...

C'est un fabuleux voyage sur la mémoire et la disparition que propose Meteorlar de Gürcan Keltek. Entre documentaire et cinéma expérimental, le long métrage s'articule autour de la répression kurde en Turquie pour s'élargir sur le plan de la nature, jusqu'à atteindre une dimension cosmique qui ne fait jamais de l'ombre aux souffrances humaines. Un singulier trip esthétique en noir et blanc, dont les répétitions finissent par former une certaine cohésion. ***1/2

Gentille mais oubliable comédie de Samir Oliveros, Bad Lucky Goat ressemble à un Weekend at Bernie's colombien avec une chèvre noire dans le rôle du cadavre. Une présence qui plongera dans le pétrin un frère et sa soeur en quête d'argent et de réconciliation. L'ensemble réconforte avec ses jolis personnages, ses paysages chauds et sa musique reggae tout en ne livrant au final que peu de moments réellement désopilants. **1/2

mercredi 4 octobre 2017

Les films à voir au FNC

La 46e édition du Festival du nouveau cinéma débute ce soir. Au lieu d'aller voir les films acclamés qui sont déjà achetés et qui prendront l'affiche dans les prochaines semaines et mois (The Square, The Killing of a Sacred Deer, Wonderstruck...), pourquoi justement ne pas profiter de cette occasion unique pour découvrir et admirer tout ce qui ne sortira jamais en sol québécois? Dans le lot, voici quelques titres à ne pas manquer...

Les fantômes d'Ismaël
On ne se tanne pas d'Arnaud Desplechin, le Truffaut de sa génération.

The Day After et La caméra de Claire
Deux Hong Sang-soo pour le prix d'un, afin d'être comblé encore et encore de dialogues savoureux et d'alcool.

Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc
Bruno Dumont fait tout ce qu'il veut et on ne demande pas mieux que de le suivre dans ses délires.

A Man of Integrity
Voilà le film événement qui a causé tant de problèmes à son réalisateur iranien.

Before We Vanish
C'est Independence Day revu et corrigé par le grand Kyoshi Kurosawa.

Outrage Coda
Kitano est de retour en mode sanglant pour le dernier volet de sa trilogie.

Napalm
La Corée du Nord, racontée par l'illustre Claude Lanzmann.

Le vénérable W.
On tremble déjà à découvrir les racines du Mal selon le dérangeant Barbet Schroeder.

La nuit où j'ai nagé
Quiconque a vu les précédentes offrandes de Damien Manivel (Un jeune poète, Le parc) sait déjà qu'il s'agit d'un des futurs sauveurs du cinéma français.