samedi 31 mars 2018

Sorties au cinéma: Isle of Dogs, La villa, Ready Player One, Claire l'hiver, Journey's End, Louise Lecavalier: Sur son cheval de feu, Jalouse, Main basse sur la ville, Marvin ou la belle éducation

Les sorties sont à nouveau nombreuses cette semaine au cinéma. Une sort toutefois du lot...

Isle of Dogs: Il est impossible de résister à cette animation de Wes Anderson, aussi drôle qu'intelligente et mignonne. Entre les messages sociaux, les voix sélectionnées et les trouvailles visuelles, le bonheur du cinéphile sera immense. ****

La villa: La petite musique de Robert Guédiguian opère à nouveau. Même si l'on reconnaît ses tics (lourdeurs, démonstration, naïveté), le mélange entre gravité et espoir atteint des sommets. Sa brochette de personnages est plus attachante que jamais et il ose des détours vers le théâtre avec ce Tchekhov déguisé, où la disparition des valeurs et des idéaux prennent un sens nouveau grâce à la magie du cinéma. ***1/2

Ready Player One: Steven Spielberg s'amuse comme un fou au sein de ce divertissement réglé au quart de tour. Oui, c'est trop long, redondant, superficiel et puéril, mais les Geeks seront au septième ciel avec cet hommage à la culture pop et aux années 80, autant en musique, en films et en jeux vidéos. ***

Claire l'hiver: C'est un petit film ludique et singulier que propose ici Sophie Bédard Marcotte. Au-delà d'une histoire volontairement relâchée sur l'ennui se trouve un agréable travail de mise en scène, de la folie à revendre et une tonne de références (Marker, Akerman, etc.). Une cinéaste à suivre! ***

Journey's End: Cette adaptation d'une pièce théâtrale sous fond de la Première Guerre mondiale de la part de Saul Dibb conserve son esthétisme verbeux (les dialogues sont toutefois soignés), qui est agrémenté de bons comédiens et d'un jeu séduisant sur la lumière et les mélodies. ***

Louise Lecavalier: Sur son cheval de feu: Ce documentaire de Raymond St-Jean sur une danseuse d'exception vaut surtout pour ses longues et fabuleuses chorégraphies. Car la succession de têtes parlantes n'est pas toujours passionnante. ***

Jalouse: Karin Viard crève l'écran dans cette comédie dramatique de David et Stéphane Foenkinos, qui aurait pu pousser davantage ses thèmes au lieu de demeurer en surface. On passe tout de même un bon moment. ***

Main basse sur la ville: Le sujet de ce documentaire de Martin Frigon sur l'état de Montréal est fascinant et nécessaire. Dommage que le traitement cinématographique laisse autant à désirer. Voilà un objet qui aurait davantage eu sa place à la télévision. **1/2

Marvin ou la belle éducation: Anne Fontaine est une cinéaste imprévisible. Pour le meilleur et pour le pire. On se trouve dans la seconde catégorie avec ce récit d’initiation plein de clichés, aux personnages vides et caricaturaux. **

Film du jour: Wallace & Gromit: The Curse of the Were-Rabbit

Le studio Aardman possède un charme légendaire et Wallace & Gromit: The Curse of the Were-Rabbit de Nick Park et Steve Box s'avère une réussite exemplaire. Les petits riront aux larmes devant les folles aventures de ces personnages attachants, alors que les plus grands seront au septième ciel avec tous les sous-entendus savoureux. De quoi faire oublier leur plus ordinaire Eary Man qui a débarqué sur nos écrans au début de l'année. À voir en famille à la Cinémathèque québécoise. ***1/2

vendredi 30 mars 2018

Entrevue Anne Dorval (Jalouse)

En meilleure amie de Karin Viard dans la comédie dramatique Jalouse, Anne Dorval trouve un beau personnage. Je me suis entretenu avec elle - et le coréalisateur Stéphane Foenkinos - et mes entrevues se trouvent dans les pages du journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Inland Empire

Dernier film de David Lynch, Inland Empire est également son long métrage le plus cinglé en carrière. Une oeuvre étrange, bizarroïde et sous psychotropes, qui se savoure comme un rêve disjoncté de trois heures où il est question d'Hollywood, de lapins et de tous les thèmes fétiches de son auteur. On s'y plonge à ses risques et périls et plus on le voit, plus on remarque comment l'ensemble est beau, grand et important. À la Cinémathèque québécoise. ****

jeudi 29 mars 2018

Film du jour: Monty Python's Life of Brian

Pendant le long congé pascal (30, 31 et 1er), le Cinéma du Parc présente Monty Python's Life of Brian, cette merveilleuse satire du Christ qui n'a pas pris une ride. Une façon de redécouvrir une des plus vieilles histoires du monde, avec un mordant inouï et beaucoup de fous rires. Plusieurs séquences s'avèrent irrésistibles et si l'ensemble est forcément inégal, un immense plaisir en ressort. Alors imaginez au cinéma, avec le plus grand nombre de gens possible? Ce sera le délire. ****

mercredi 28 mars 2018

Film du jour: The Sandlot

The Sandlot fête cette année son 25e anniversaire. Si ce long métrage de David Mickey Evans est devenu culte auprès de certaines personnes, ce n'est pas tant pour ses qualités scénaristiques ou cinématographiques que pour la nostalgie qui s'en dégage, cette sensation d'avoir 12 ans et ne penser qu'aux amis, au baseball. Une sorte de Conte pour tous anglophone qui fonctionne, ce qui est une donnée rare. ***

mardi 27 mars 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: Star Wars: The Last Jedi, All You Can Eat Bouddha, Le jeune Karl Marx, Mom and Dad, Le sens de la fête, Le trip à trois

Six films bien différents sortent aujourd'hui en format dvd et blu-ray...

Star Wars: The Last Jedi: Enfin un bon épisode de la série, alors que Rian Johnson a osé faire autre chose que de la nostalgie de bas étage. Les fans n'ont pas appréciés, mais les véritables admirateurs ne peuvent que louanger sa prise de risques. Et avec plus de deux heures de suppléments sur l'édition Blu-ray, on ne risque pas de s'ennuyer de sitôt. ***1/2
Ma critique

All You Can Eat Bouddha: Voilà un film mystérieux, original et très sensoriel de la part de Ian Lagarde, qui ne plaira pas à tous mais qui propose une véritable expérience cinématographique. Et ça, c'est de plus en plus rare. ***
Mon entrevue avec le réalisateur 

Le jeune Karl Marx: Vive K-Films qui n'a pas abandonné le support physique! Sans être un grand crû, cette création de Raoul Peck pose des questions probantes sur l'engagement. Une très intéressante entrevue avec le metteur en scène se trouve comme bonus sur le DVD. ***

Mom and Dad: Nicolas Cage et Selma Blair crèvent l'écran dans cette série B survitaminée de Brian Taylor, qui ne va toutefois jamais plus loin que sa prémisse de départ: les parents qui décident de décimer leurs propres enfants. **1/2

Le sens de la fête: Le duo derrière Intouchables est de retour avec une autre comédie «sociale» au casting cinq étoiles. On aurait toutefois aimé rire davantage dans toute cette galère... ou seulement être ému le moindrement. Seulement en vidéo sur demande. **1/2

Le trip à trois: Le désir féminin vu par une bande de gars, cela donne ce navet en puissance aussi répétitif que lassant. Une véritable insulte à l'intelligence du spectateur pour une production qui arrive à trouver des moyens incroyables pour ne jamais faire rire ou sourire. *

Film du jour: En attendant les hirondelles

Dans la tradition du film circulaire où l'on change quelques fois de personnages pendant le récit pour ne plus jamais se retourner (le Cercle de Jafar Panahi est un des sommets en la matière), En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui fait bonne impression. Le cinéaste interroge avec intelligence et sensibilité la société algérienne dans ses relations entre hommes et femmes, entre passé et présent. Bien que quelques passages puissent paraître trop écrits, la mise en scène est particulièrement bien huilée (superbe utilisation de la musique), l'interprétation appropriée et les dilemmes moraux qui en ressortent ne manquent pas de happer. Au Centre Phi. ***1/2

lundi 26 mars 2018

Entrevue Claire l'hiver

Le cinéma québécois est en pleine ébullition depuis le début de l'année. Le dernier exemple en liste est Claire l'hiver, une expérimentation savoureuse de Sophie Bédard Marcotte, qui rappelle à la fois Chris Marker et Chantal Akerman. Je me suis entretenu avec la réalisatrice et le fruit de mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Film du jour: Le secret des poignards volants

Deuxième tome de sa mythique trilogie sur les films de sabres chinois, Zhang Yimou propose avec Le secret des poignards volants son oeuvre la plus romanesque, la plus kitsch aussi. Mais dès qu'on oublie les dialogues mièvres et les situations cucul, on ne peut qu'être soufflé par la beauté de l'ensemble et les majestueuses scènes de combats qui ressemblent à de véritables ballets. Un immense plaisir pour les yeux et les oreilles. ***1/2

dimanche 25 mars 2018

Les films préférés de... Sylvie Moreau

S'étant démarquée à la télévision et au théâtre, Sylvie Moreau a également laissé sa marque au cinéma, que l'on pense à Post MortemComment ma mère accoucha de moi pendant sa ménopauseLes aimants, Familia, Un capitalisme sentimental, À vos marques... Party et Dans une galaxie près de chez vous. Je l'ai rencontré pour la sortie de l'animation de Nelly et Simon: Mission Yéti où elle prête sa voix (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films favoris. Voici sa réponse...

« J'ai toujours adoré les films d'Almodovar. La leçon de piano de Jane Campion m'a marqué. I Shot Andy Warhol m'avait bien fait capoter aussi. J'aime les affaires un peu atypique. J'aime aussi le cinéma populaire. J'ai bien hâte d'aller voir Black Panther, ça m'excite beaucoup. Mais j'aime beaucoup le documentaire aussi. J'ai une fixation sur Winston Churchill et je regarde tout ce qui se fait sur lui, que ce soit des documentaires, des séries et des films. J'aime les films qui m'apprennent des choses, en fait. »

Film du jour: Breaker Morant

Inspiré d'une histoire vraie, Breaker Morant de Bruce Beresford retrace le procès de trois soldats accusés de meurtres pour avoir respecté les ordres de leurs supérieurs. Finement écrit et interprété, ce drame de chambre utilise une photographie à couper le souffle lorsqu'il se permet des détours sur le champs de bataille. La finale en ébranlera plus d'un, tout comme cette façon d'allier l'ironie au tragique. ****

samedi 24 mars 2018

Sorties au cinéma: Foxtrot, The Death of Stalin, Unsane, Nothingwood, Le brio, L'homme de l'Isle, Pacific Rim: Uprising, Madame

Deux films sortent clairement du lot cette semaine parmi les nombreuses nouvelles sorties au cinéma.

Foxtrot: Après son excellent Lebanon, le cinéaste Samuel Maoz continue à traiter de l'absurdité de l'existence avec cette jolie danse à la fois dramatique et caustique. Comme toujours chez lui, la direction d'acteurs est impeccable et la mise en scène de haut niveau. ***1/2

The Death of Stalin: On rit énormément devant cette satire historique d'Armando Iannucci (Veep, In the Loop), qui donne également froid dans le dos. Ce n'est pas tous les spectateurs qui oseront se laisser aller, mais ceux qui y parviendront se retrouveront avec un film culte en puissance. ***1/2

Unsane: Steven Soderbergh s'amuse comme un petit film fou avec cette jouissive série B tournée à l'aide d'un iPhone. Mineur et oubliable, mais vraiment pas désagréable. ***

Nothingwood: Ce documentaire de Sonia Kronlund sur le Ed Wood afghan pique la curiosité mais finit malheureusement par tourner en rond à force de demeurer en surface. ***

Le brio: Enfin une oeuvre qui célèbre l'importance du discours et de la pensée! Sauf que l'effort signé Yvan Attal est si lourd, manipulateur et didactique qu'on finit par oublier ses vertus (ses comédiens, par exemple). **1/2

L'homme de l'Isle: Autant ce documentaire de Bruno Boulianne est visuellement splendide, autant son propos ténu ressemble à tous ces essais interchangeables qui ont vu le jour et qui célèbrent l'homme ordinaire qui se tient dans l'ombre. **1/2

Pacific Rim: Uprising: Sans Guillermo del Toro, cette suite offerte par le tâcheron Steven S. DeKnight ne conserve en rien l'âme de l'original. Cela ressemble plutôt à une variation des Transformers, certes spectaculaire mais si vide et lassant. **

Madame: Il est difficile de sourire le moindrement devant ce récit démodé d'Amanda Sthers, qui cumule des stars endormies, des clichés sur la France et des quiproquos qui tombent à plat. **

Film du jour: Othello

Shakespeare n'aura jamais été aussi bien adapté au cinéma que par Orson Welles. Malgré des conditions de tournage épouvantables, le cinéaste virtuose signe avec Othello un retentissant chef-d'oeuvre. Non seulement il est parvenu à capter sur pellicule l'âme de la pièce, mais le réalisateur y a mis beaucoup de sien. Cela donne un classique instantané, fascinant et déroutant avec sa  magnifique photographie et sa mise en scène à couper le souffle. *****

vendredi 23 mars 2018

Film du jour: November

Présenté à Fantasia l'été dernier, November de Rainer Sarnet est un drame fantastique pas comme les autres, à la fois lent et sérieux dans son triangle amoureux teinté de folklore et éclaté lorsque des entités troubles se font ressentir à l'écran. La narration a beau être un peu confuse, l’envoûtement fonctionne totalement, gracieuseté d'une photographie à couper le souffle et d'une atmosphère qui évoque un Dreyer absurde. Au Cinéma du Parc jusqu'à dimanche. ***1/2

jeudi 22 mars 2018

Film du jour: Seven Beauties

Réputé pour ses comédies hallucinantes, le cinéma italien se surpasse avec Seven Beauties de Lina Wertmüller, cette farce tragique se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale et qui interroge à la fois le désir de survivre à tout prix, la masculinité et l'identité collective. Un tour de force scénaristique et cinématographique, porté par une performance transcendante de Giancarlo Giannini. ****1/2

mercredi 21 mars 2018

Film du jour: The Goonies

Revoir les Goonies, c'est revivre les années 80 dans toute sa splendeur. Ce film familial a beau être angoissant (c'est Indiana Jones pour les enfants), il y a de l'aventure à revendre, de l'action et des bons sentiments à la tonne. Et même si l'effort de Richard Donner est devenu un objet kitsch, s'y replonger se fait toujours avec le même plaisir. ***1/2 

mardi 20 mars 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: Baal, Small Town Crime, Downsizing

Ce n'est vraiment pas la mer à boire cette semaine au niveau des nouveautés en dvd et en blu-ray.

Baal: En guise de curiosité, il ne se fait rien de mieux que ce téléfilm «maudit» réalisé par Volker Schlöndorff en 1969 et qui est adapté d'une pièce de Brecht. Cette oeuvre bizarre séparée en chapitres qui porte sur les déboires d'un poète qui ne jure que par le sexe et le Schnaps n'est pas toujours réussie et l'intérêt vacille constamment. Mais elle est à l'image de son héros, interprété avec verve par RW Fassbinder: d'une liberté et d'une fraîcheur incommensurables. Chez Criterion. ***

Small Town Crime: Les frères Nelms accèdent aux ligues majeures avec ce mordant film noir sur un ex flic alcoolique qui cherche la rédemption en tentant de résoudre un crime. Peu original, le long métrage tient malgré tout la route grâce à son efficace mélange de genre et à la prestation réjouissante de John Hawkes dans le rôle principal. ***

Downsizing: On s'attendait à un peu mieux de cette satire de science-fiction signée Alexander Payne, qui débute brillamment avant de tomber dans la grosse guimauve moralisatrice. Au moins il y a une distribution en grande forme (Damon, Waltz, Wiig), dominée par une certaine Hong Chau. ***

Film du jour: Mata Hari, agent H 21

Film d'espionnage à saveur romanesque, Mata Hari, agent H 21 ne remplit pas toutes ses promesses. La réalisation de Jean-Louis Richard ne casse rien et le scénario de François Truffaut est semé d'invraisemblances. On y prend surtout plaisir pour les acteurs, pour Jean-Louis Trintignant qui joue un jeune premier jaloux et, surtout, la déesse Jeanne Moreau qui séduit tout le monde sur son passage. Un bien beau couple de cinéma, celui-là. ***

lundi 19 mars 2018

Film du jour: Le Jeune Werther

Éternel explorateur de l'adolescence, Jacques Doillon propose avec Le jeune Werther un étrange amalgame entre le réel (jeunes non professionnels, longs plans libres) et une théâtralité dans les dialogues, qui semblent émaner de la bouche d'un adulte. Cela donne un portrait sensible et délicat d'une âme qui cherche à comprendre le suicide d'un ami en se ressourçant auprès de ses camarades de classe. De quoi être touché même si l'abandon ne se fait pas automatiquement. ***1/2

dimanche 18 mars 2018

Les films préférés de... Sophie Desmarais

Depuis qu'elle a brillamment porté sur ses épaules les films Décharge et Sarah préfère la course, Sophie Desmarais est devenue synonyme de relève dans notre cinéma, ayant trouvé des rôles forts dans Le démantèlement, Chasse au Godard d'Abbittibbi et Gurov and Anna. Je l'ai rencontré pour la sortie de Pour vivre ici (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« J'en ai vraiment plusieurs. Un des films qui m'a le plus marqué est Théorème de Pasolini. C'est tellement incroyable. L'avventura d'Antonioni. J'aime vraiment le cinéma italien. C'est vraiment extraordinaire. Hmm... C'est sûr, c'est des gros canons, mais j'aime beaucoup Cries and Whispers de Bergman. J'aime beaucoup Le roi lion de Disney. Je trouve que c'est un très grand film. À tout prendre de Claude Jutra. C'est bon, c'est tellement beau. Je pourrais en nommer plein, mais ça serait long. »

Film du jour: The Age of Innocence

Disponible en Criterion depuis peu, The Age of Innocence est un des chefs-d'oeuvre de retenu et trop peu connu de Martin Scorsese. Une fresque magnifique sur un amour impossible, la férocité des classes sociales et le sentiment d'être mort à l'intérieur. Tout est splendide dans cette création qui arrive allègrement à transcender son manque d'originalité, autant la distribution (Daniel Day-Lewis, Nicole Kidman, Winona Ryder) que le soin apporté à l'époque, en passant par la mise en scène faste de style littéraire qui évoque justement ces pages qui tournent mais de façon cinématographique. On en ressort soufflé. ****1/2

samedi 17 mars 2018

Sorties au cinéma: The Stairs, Ailleurs, Les lettres de ma mère, Tomb Raider

Trois David remportent facilement la victoire sur un immense Goliath cette semaine au niveau des sorties au cinéma.

The Stairs: Quelle douloureuse plongée dans la réalité de trois travailleurs sociaux de Toronto qu'offre Hugh Gibson! En collant à ses sujets attachants, le réalisateur permet d'éclairer grandement sur des sujets tabous. De quoi oublier les quelques répétitions en place. ***

Ailleurs: Pour son joli premier long métrage, Samuel Matteau présente un conte qui se déroule dans la ville de Québec. Les images fortes et la grande vision cinématographique du cinéaste permettent de mieux accepter quelques maladresses et largesses du récit. ***

Les lettres de ma mère: C'est un documentaire ludique que propose Serge Giguère sur sa famille, les mères en général et le Québec d'antan. La forme imaginative apporte un peu de fraîcheur au propos: une douce folie qui aurait pu être encore plus généralisée. ***

Tomb Raider: Raviver une franchise est difficile et même l'excellente Alicia Vikander n'y parvient pas. Accusons dans ce cas-ci un script moribond, de l'action spectaculaire mais inutile de la part de Roar Uthaug et une abondance d'écrans verts. Au lieu de s'inspirer d'Indiana Jones, on lorgne vers The Mummy, ce qui n'est jamais une bonne idée. **

Film du jour: Storytelling

La Cinémathèque québécoise présente ce soir Storytelling, le film maudit de Todd Solondz. Arrivant tout juste après son classique Happiness, ce nouveau long métrage, beaucoup moins mémorable, ne pouvait que décevoir. Il y a pourtant pas mal de choses intéressantes à se mettre sous la dent au sein de cette comédie très noire, surtout dans la première histoire, probablement le sommet en carrière de l'actrice Selma Blair. C'est peut-être plus grinçant et caustique que totalement pertinent, et seul le réalisateur américain pouvait se rendre jusque-là. ***

vendredi 16 mars 2018

Film du jour: Au-delà des mots, le cinéma de Joachim Lafosse (FIFA)

Le FIFA présente aujourd'hui Au-delà des mots, le cinéma de Joachim Lafosse, un documentaire de Luc Jabon sur le talentueux réalisateur belge. Couvrant 15 ans de métier et sept films sur seulement une heure, l'effort est certainement limité et incomplet. Il a toutefois le mérite de bien faire des liens dans sa filmographie, d'explorer sa famille de cinéma et ses obsessions (l'odyssée au coeur de l'humain, ses limites...) tout en rappelant le caractère personnel de ses créations. Cela donne le goût de revoir une bonne partie de sa filmographie. ***

jeudi 15 mars 2018

Entrevue Serge Giguère (Les lettres de ma mère)

Essai personnel et universel sur les mamans et le Québec d'antan, Les lettres de ma mère permet au réputé cinéaste Serge Giguère de revenir avec un documentaire authentique. J'ai pu discuter avec le réalisateur et le fruit de mon entretien se trouve dans les pages du journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Pour le réconfort

Vincent Macaigne signe avec Pour le réconfort un premier long métrage inspiré de Tchekhov, sur un héritage qui divise profondément des gens de classes sociales différentes. Malgré un budget modeste, le cinéaste en herbes résonne avec ses mots qui parlent de la jeunesse et de la France d'aujourd'hui. Et si le rire semble mener le pas, il se fait outrepasser par une noirceur des relations. Sa famille d'acteurs se prête au jeu avec aisance et sa mise en scène faussement approximative surprend au contraire par son ton plastique. Au Centre Phi. ***1/2

mercredi 14 mars 2018

Film du jour: Operation Red Sea

Possiblement le meilleur film d'action des dernières années aux côtés de Mad Max: Fury Road et The Raid 2 (Dunkirk est dans une autre catégorie), Operation Red Sea de Dante Lam tente de révolutionner le genre avec ses scènes incroyables, ses ralentis de la mort, ses séquences qui font battre le coeur plus rapidement, son rythme hallucinant, etc. Et il y parvient presque. Évidemment qu'on se fou de l'histoire invraisemblable sous fond de propagande et des nombreux personnages jamais exploités qui ne sont au final que de la chair à canon. Il y a un malin plaisir à voir tout exploser de tous les côtés, pendant près de 140 minutes sans pratiquement aucun temps mort. Surtout que la mise en scène ose l'abstraction, au plus grand bonheur de tous. Un spectacle à vivre dans une salle de cinéma (comme le Forum à Montréal). ***1/2

mardi 13 mars 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: Call Me By Your Name, Tadoussac, The Shape of Water, Ta peau si lisse, Bird Boy: The Forgotten Children, I Tonya, The Disaster Artist, Justice League, Le goût d'un pays, Nous sommes les autres

Plusieurs gros titres qui ont triomphé à la dernière cérémonie des Oscars se trouvent déjà en format Blu-ray et DVD...

Call Me By Your Name: Bienvenue au paradis avec cette histoire sulfureuse de Luca Guadagnino qui, portée par un scénario impeccable de James Ivory, des interprètes épatants et une trame sonore déchirante de Sufjan Stevens, ne peut que remplir de bonheur. ****

Tadoussac: Le talentueux Martin Laroche (Les manèges humains) offre des nouvelles avec cette création de grande qualité qui offre des magnifiques rôles féminins à Camille Mongeau et Isabelle Blais. On en ressort secoué, terriblement ému. ***1/2
The Shape of Water: On aime d'amour Guillermo del Toro et impossible de ne pas être content devant son succès récent. Dommage toutefois que ça soit pour cette oeuvre, la plus politiquement correcte et calibrée pour remporter des prix. Car autant son esthétisme captive, autant ses nombreux emprunts - vols - font sourciller. Au même titre que l'instrumentalisation de tous ses personnages issus de minorités. ***1/2

Ta peau si lisse: Denis Côté est de retour avec un nouvel essai, cette fois sur les culturistes. Comme d'habitude chez lui, la fiction vient empoisonner le réel, et son effort, plus doux que d'habitude, ne manque pas d'hypnotiser. Disponible en vidéo sur demande. ***

Bird Boy: The Forgotten Children: Présentée à Fantasia l'été dernier, cette animation morbide séduit amplement même si elle a tendance à s'éparpiller allègrement. ***

I, Tonya: Margot Robbie et Allison Janney offrent des performances robustes dans ce biopic faussement trash de Craig Gillespie, sur les déboires d'une patineuse professionnelle. ***

The Disaster Artist: James Franco n'est pas Tim Burton et au lieu d'offrir sa version de Ed Wood sur un des réalisateurs les moins talentueux de son époque, il se contente de se mettre en vedette dans une comédie cocasse qui s'oublie rapidement. **1/2

Justice League: Meilleur que son prédécesseur, cette superproduction de Zack Snyder n'en demeure pas moins redondante avec toutes ses scènes d'action interchangeables. Au moins on ne se prend plus autant au sérieux... **1/2

Le goût d'un pays: Disponible à partir de demain, ce documentaire de Francis Legault parle de sujets importants (indépendance, nature) mais de façon lourde et didactique. Un plus grand traitement cinématographique n'aurait pas été de trop. **1/2

Nous sommes les autres: Trop coincé dans ses influences, ce premier long métrage de Jean-François Asselin n'en démontre pas moins un certain talent pour un cinéma différent. Avec un scénario mieux développé et une réalisation qui fait moins dans l’esbroufe, le prochain pourrait même être très intéressant. VOD. **

Film du jour: The Straight Story

Véritable anomalie dans la filmographie de David Lynch, The Straight Story, qui porte sur l'escapade d'un vieil homme sur une tondeuse à gazon, est son film en apparence le plus conventionnel. Dénué de toutes artifices, le film se concentre sur ses thèmes porteurs (solitude, obstination, Amérique) et son héros unique en son genre, interprété par le délicieux Richard Farnsworth. De quoi être surpris et bouleversé par ce road trip étrangement normal, dont les différentes rencontres valent leur pesant d'or. ****

lundi 12 mars 2018

Film du jour: Vera Drake

Un des sommets incontestables du cinéma de Mike Leigh, Vera Drake demeure également un de ses films les plus accessibles. Un drame inoubliable sur une faiseuse d'anges dans le Londres des années 50 qui est porté par la performance absolument déchirante d'Imelda Staunton. Comme à ses habitudes, le cinéaste utilise l'improvisation pour toucher une justesse de ton et on aura rarement pleuré autant devant un de ses opus. Essentiel. ****1/2

dimanche 11 mars 2018

Prix Écrans canadiens (prédictions et oublis)

Les Prix Écrans canadiens - nos Oscars - se déroulent ce soir. Pour l'occasion, voici mes prédictions et quelques oublis. Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Bunuel la transgression des rêves (FIFA)

Bunuel, la transgression des rêves de Pierre-Henri Gibert est ce type de documentaire trop court (format télé de 52 minutes), chronologique et didactique que l'on retrouve très souvent. Malgré tout, impossible de ne pas être intéressé par ce portrait du grand cinéaste espagnol, qui revient surtout sur sa phase avec les surréalistes. L'information est bien vulgarisée, les liens avec son oeuvre s'avère limpide grâce à de nombreuses archives et ultimement, on en apprend un peu plus sur cet homme qui a marqué au fer blanc le septième art. ***

samedi 10 mars 2018

Les films préférés de... Angourie Rice

Âgée de seulement 17 ans, Angourie Rice est une des actrices les plus prometteuses de sa génération. Découverte dans These Final Hours, elle est devenue une vedette grâce à son rôle inoubliable dans The Good Guys, alternant depuis les superproductions (Spider-Man: Homecoming) est les films d'auteur (The Beguiled). J'ai pu lui parler pour la sortie de Every Day (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« J'aime beaucoup Brooklyn avec Saoirse Ronan. C'est un de mes films préférés. C'est tellement fantastique et elle, elle est à couper le souffle. Vraiment. L'histoire est si belle, tu ne peux que pleurer en la regardant. Dernièrement, j'ai beaucoup aimé I, Tonya, que j'ai trouvé brillant. Margot Robbie y est tout simplement sensationnelle. »

Sorties au cinéma: Une famille syrienne, Chien de garde, Bras de fer, The Strangers: Prey at Night, Juggernaut

Avec la semaine de relâche, il est plus difficile de voir toutes les nouvelles sorties au cinéma. Je pense toutefois avoir attrapé les plus importantes (et je me jure de voir Thoroughbreds et A Wrinkle of Time un jour)...

Une famille syrienne: Ce rare drame de guerre se situant au niveau de la population civile s'apparente à un angoissant huis-clos où la terreur présentée hors champs risque à chaque moment d'aspirer les membres d'un clan barricadé dans leur maison. Un cauchemar peuplé de dilemmes moraux qui fait battre le coeur plus rapidement. ***1/2

Chien de garde: Voilà un premier long métrage électrisant de la part de Sophie Dupuis, qui met k.o. avec sa mise en scène haletante et sa présentation d'une famille toxique dans la lignée de celle de James Gray (surtout We Own the Night et The Yards). Sans doute qu'il y a quelques clichés et que la dernière ligne droite est moins convaincante. Mais ses acteurs s'investissent totalement, principalement Théodore Pellerin dans un rôle qui fera date. ***

Bras de fer: Ce documentaire de Jonathan et Jean-Sebastian Seaborn qui retrace les combats citoyens d'un couple pour améliorer les conditions environnementales de leur ville ne manque pas de happer. Le traitement télévisuel limite toutefois la portée et la tenue du propos. **1/2

The Strangers: Prey at Night: Cette suite/variation inutile d'un succès de 2008 ressasse la même formule (crimes brutaux, personnages insignifiants). Il faut toutefois voir le tout comme une farce tant les moments réussis peinent à convaincre devant autant de banalité. Get Out a élevé le genre, pourquoi alors le rabaisser? **

Juggernaut: Présenté dans quelques cinémas et bientôt offert en vidéo sur demande, ce drame sur un suicide qui n'est peut-être pas un suicide bénéficie d'une réalisation vigoureuse de Daniel DiMarco et d'interprètes dévoués. De quoi faire oublier un script plus ou moins crédible qui tourne rapidement en rond. **1/2

Film du jour: Zorn (2010-2017) (FIFA)

Mathieu Amalric viendra présenter ce soir au FIFA son nouveau documentaire Zorn (2010-2017), qu'il a coréalisé avec Caroline Detournay. Voilà un essai intriguant sur le célèbre musicien américain, qui plonge dans la première partie au sein de son univers unique pour mieux se laisser porter ensuite par ses mélodies qui deviennent la trame sonore de spectacles, répétitions et voyage au Japon. Le résultat, insaisissable, est à l'image du sujet, où la qualité du périple et du trip est bien plus important que le comment du pourquoi. ***1/2

vendredi 9 mars 2018

Entrevue Chien de garde

C'est une véritable dose d'adrénaline que propose la réalisatrice Sophie Dupuis avec son premier long métrage Chien de garde. Je me suis entretenu avec la cinéaste et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Persona, le film qui a sauvé Ingmar Bergman (FIFA)

Les cinéphiles voudront jeter un coup d'oeil au documentaire Persona, le film qui a sauvé Ingmar Bergman de Manuelle Blanc. L'effort laisse toute la latitude au processus de création et aux paroles de l'immense cinéaste. Le tout étant complété par des interventions de Liv Ullmann et d'Arnaud Desplechin. Même s'il n'offre finalement rien de véritablement inédit et que la forme laisse à désirer (c'est un condensé de 52 minutes pour la télévision), l'ensemble éclaire quelques zones d'ombres d'un des plus illustres classiques du septième art. ***

jeudi 8 mars 2018

Film du jour: Séraphine

Au rayon des plus beaux films français du 21e siècle, Séraphine de Martin Provost fait sensation. Il s'agit d'une oeuvre éblouissante sur une peintre d'exception, dont la mise en scène calme et volontairement lovée dans la nature reproduit l'état d'esprit de son sujet. Puis il y a Yolande Moreau, exceptionnelle, qui n'a jamais été aussi parfaite. Pour décrocher complètement du quotidien, il n'y a rien de mieux. À la Cinémathèque québécoise. ****

mercredi 7 mars 2018

Cinq oeuvres qui font grandir à tout âge (FIFEM)

Le Festival international du film pour enfants de Montréal bat son plein jusqu'à dimanche. Pour l'occasion, voici cinq titres à ne pas manquer. Mes propositions se trouvent dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Héros

Voulant rivaliser avec le Tigre et dragon d'Ang Lee, Zhang Yimou propose avec Héros un exceptionnel film lyrique et poétique, plein d'action et de morceaux de bravoure. Mis à part un discours légèrement propagandiste, on est soufflé par les chorégraphies, la photographie de Christopher Doyle, la distribution en place et la construction narrative. Et peu importe le nombre de fois qu'on le voit, quelque chose de nouveau en ressort sans cesse. ****1/2

mardi 6 mars 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: Lady Bird, 120 battements par minute, Visages villages, Thor: Ragnarok, The Breadwinner, Novitiate, Bullet Head, The Man Who Invented Christmas, Wonder Wheel, Radius, Aliens Ate My Homework

Trois immenses fresques se retrouvent cette semaine en format Blu-ray et dvd...

Lady Bird: Étant ressorti bredouille des Oscars, ce premier film de Greta Gerwig n'en demeure pas moins essentiel dans sa façon de parler de l'adolescence et des rapports mère/fille. Saoirse Ronan y trouve d'ailleurs son meilleur rôle en carrière. ****

120 battements par minute: Ce n'est pas surprenant que cet immense opus de Robin Campillo a triomphé aux Césars. Il traite d'un sujet important sans oublier d'offrir la totale sur le plan cinématographique et de l'interprétation. Une autre raison de célébrer? L'édition américaine permet de mettre la main sur le dvd, tout le contraire du vidéo sur demande du distributeur québécois...

Visages, villages: C'est malheureusement en vsd qu'abouti cet excellent documentaire de la part d'Agnès Varda et J.R., qui célèbre l'art et la beauté, autant celle des gens que des lieux. À voir plus d'une fois pour enrayer les jours gris. ****

Thor: Ragnarok: Aucun long métrage de Marvel n'aura été aussi drôle que cette troisième aventure en solo du fils d'Odin. Taika Waititi y insuffle un humour incroyable, des scènes d'action délirantes et une trame sonore d'enfer. Surtout que l'édition Blu-ray comporte plein de suppléments intéressants. ***

The Breadwinner: Cette animation de Nora Twomey séduit par ses dessins soignés et ses thèmes pour adultes. Si seulement le ton moralisateur ne prenait pas toute la place... ***

Novitiate: Cette création de classe prend le temps pour aller au coeur de son sujet: la remise en question de sa foi par une nonne. Bien que rien de véritablement essentiel en ressorte, son traitement honorable rend le tout recommandable. ***

Bullet Head: Voilà une série B satisfaisante de la part de Paul Sollet, qui fait toutefois soupirer lorsqu'elle tente de se prendre au sérieux ou de jouer sur le plan émotif. **1/2

The Man Who Invented Christmas: Hormis la prestation de Christopher Plummer en Scrooge, cette production sur la réalisation du chef-d'oeuvre de Dickens sent trop la poussière et le banal téléfilm pour convaincre réellement. **

Wonder Wheel: Autant la photographie du dernier Woody Allen est sidérante de beauté, autant son propos se répète royalement, copiant allègrement les thèmes de Tennessee Williams. Même sa direction de comédiens laisse à désirer. **

Radius: Malgré une ingénieuse idée de départ, cet effort de Caroline Labrèche et Steeve Leonard s'apparente à un mauvais épisode d'Au-delà du réel. L'interprétation y est rigide et les surprises qui ponctuent le script sont plus affligeantes les unes que les autres. En terme de film de genre, c'est le jour et la nuit avec Les affamés. *1/2

Aliens Ate My Homework: Vulgaire copie des Guardians of the Galaxy et autres superproductions de super-héros, ce désastre de Sean McNamara n’attirera pas plus de cinq minutes l'attention d'un jeune public. Imaginez le plus vieux! *

Film du jour: Mary et la fleur de la sorcière

Pendant la pause du Studio Ghibli, plusieurs de ses employés ont fondé le Studio Ponoc. Leur première production, Mary et la fleur de la sorcière, du talentueux cinéaste Hiromasa Yonebayashi (Souvenirs de Marnie, Arrietty), est un condensé d'à peu près tous les classiques d'Hayao Miyazaki, qui serait ultimement mélangé avec Harry Potter. Malgré toutes les influences, cela donne une animation surprenante et attachante, à l'esthétisme très soigné. Si l'on ne retrouve pas la poésie du maître, l'ensemble est compensé par un surplus d'action et d'aventures. À découvrir dans quelques salles triés sur le volet, dont celle du Quartier Latin. ***1/2

lundi 5 mars 2018

Les hauts et les bas des Oscars

La 90e cérémonie des Oscars qui s'est déroulée hier a consacré The Shape of Water de Guillermo del Toro. Mon compte rendu sur cette soirée se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Last Days

La Cinémathèque québécoise représente aujourd'hui Last Days, le fascinant biopic que Gus Van Sant a consacré aux derniers jours de Kurt Cobain. Comme le cinéma doit faire en traitant un fait réel, l'art et l'imaginaire mènent le bal. Du coup, si on oublie complètement la notion Nirvana, on se retrouve devant un formidable objet plastique, un véritable état de grâce dont les pulsions de vie et de mort - donc celles de la nature - transcendent tout. ***1/2

dimanche 4 mars 2018

Les films préférés de... Élise Guilbault

Omniprésente à la télévision, Élise Guilbault a estampillé le cinéma de ses performances vibrantes, notamment dans Cap tourmente et L'origine des espèces. Muse du réalisateur Bernard Émond, elle a atteint des sommets sur La femme qui boit, La neuvaine et La donation. Je l'ai rencontré lors de la sortie de Pour vivre ici (ma critique) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Évidemment Bergman, c'est dans les annales des grands films. Persona est un film que j'adore. Quoi d'autre? Aie, aie, aie, c'est une grosse question ça, une rétrospective des films qui nous ont marqués... J'aime beaucoup les films de Michael Haneke. J'ai été voir d'ailleurs Happy End et j'ai beaucoup aimé. La critique a été très sévère. Moi, j'ai été très émue. Cette scène avec Trintignant et la jeune fille, dans son bureau, est tout simplement incroyable. Mais à part de ça... J'aime beaucoup Godard, mais aussi Louis Bélanger. J'ai beaucoup aimé son film Les mauvaises herbes. Ça ressemble à ça. D'autres choses vont me venir, mais je vais être couchée lorsque ça va arriver. »

Film du jour: The Most Beautiful

Film de propagande d'Akira Kurosawa, The Most Beautiful suit l'effort de guerre de jeunes femmes japonaises. Plus que pour le récit assez didactique malgré une finale terriblement émouvante, l'effort vaut surtout le détour pour son style documentaire, son désir de filmer sur les lieux et d'embaucher des comédiennes non professionnelles. Une fois passée une première partie assez laborieuse, on finit par être happé par ce grand sens du sacrifice et cette façon majestueuse de capter des regards. ***

samedi 3 mars 2018

Prédictions et choix personnels Oscars

En attendant la cérémonie des Oscars qui se déroule demain, voici mes prédictions et mes choix personnels dans chacune des catégories...

Meilleur film
Prédiction: Three Billboards Outside Ebbing, Missouri (c'est le choix politique. Le choix glamour serait plutôt The Shape of Water)
Choix personnel: Dunkirk ou Phantom Thread

Meilleur réalisateur
Prédiction: Guillermo del Toro (The Shape of Water)
Choix personnel: Christopher Nolan (Dunkirk)

Meilleur acteur
Prédiction: Gary Oldman (Darkest Hour)
Choix personnel: Daniel Day-Lewis (Phantom Thread)

Meilleur actrice
Prédiction: Frances McDormand (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Choix personnel: Frances McDormand (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)

Meilleure actrice de soutien
Prédiction: Allison Janney (I, Tonya)
Choix personnel: Laurie Metcalf (Lady Bird)

Meilleur acteur de soutien
Prédiction: Sam Rockwell (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Choix personnel: Willem Dafoe (The Florida Project)

Meilleur scénario original
Prédiction: Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
Choix personnel: Three Billboards Outside Ebbing, Missouri

Meilleur scénario adapté
Prédiction: Call Me by Your Name
Choix personnel: Call Me by Your Name

Meilleur film animé
Prédiction: Coco
Choix personnel: Coco

Meilleur film en langue étrangère
Prédiction: A Fantastic Woman
Choix personnel: Loveless

Meilleur long métrage documentaire
Prédiction: Strong Island
Choix personnel: Faces Places (Visages, villages)

Meilleur court métrage documentaire
Prédiction: Edith + Eddie
Choix personnel: Heaven is a Traffic Jam on the 405

Meilleur court métrage
Prédiction: DeKalb Elementary
Choix personnel: My Nephew Emmett

Meilleur court métrage animé
Prédiction: Lou
Choix personnel: Revolting Rhymes

Meilleure chanson
Prédiction: Mudbound
Choix personnel: Sufjan Stevens (Call me By Your Name)

Meilleure trame sonore
Prédiction: Alexandre Desplat (The Shape of Water)
Choix personnel: Jonny Greenwood (Phantom Thread)

Meilleur montage sonore
Prédiction: Dunkirk
Choix personnel: Dunkirk

Meilleur mixage sonore
Prédiction: Dunkirk
Choix personnel: Dunkirk

Meilleurs décors
Prédiction: The Shape of Water
Choix personnel: Blade Runner 2049

Meilleure photographie
Prédiction: Blade Runner 2049
Choix personnel: Blade Runner 2049

Meilleurs maquillages et coiffures
Prédiction: Darkest Hour
Choix personnel: Wonder

Meilleurs costumes
Prédiction: The Shape of Water
Choix personnel: Phantom Thread

Meilleur montage
Prédiction: Dunkirk
Choix personnel: Dunkirk

Meilleurs effets visuels
Prédiction: Blade Runner 2049
Choix personnel: Blaude Runner 2049

Film du jour: Lady and the Tramp

Arrivant dans une toute nouvelle édition Blu-ray, Lady and the Tramp est un des classiques les plus indémodables de Disney. Même si on l'a déjà vu des dizaines de fois, on ne se lasse pas de cette histoire toute simple, de ces animaux attendrissants et de ce mélange bienfaisant d'humour et de drame. ****

vendredi 2 mars 2018

Sorties au cinéma: Le grand méchant renard et autres contes..., Isla Blanca, The Party, Before We Vanish, Red Sparrow, Nostalgia, Venus, Charlotte a du fun, Le petit Spirou, Death Wish, FIFEM

Entre humour et drame, il y a beaucoup d'oeuvres qui se cherchent cette semaine parmi les dernières nouveautés au cinéma.

Le grand méchant renard et autres contes...: L'équipe derrière le merveilleux Ernest et Célestine est de retour avec un nouveau dessin animé irrésistible, drôle et attachant, qui plaira instantanément aux grands comme aux petits. ***1/2

Isla Blanca: Pour son premier long métrage, la talentueuse Jeanne Leblanc ressasse l'éternelle sphère familiale déjà fragilisée. Sans être très original, l'ensemble ne manque pas de tension, d'émotions et de poésie, ayant l'intelligence de ne pas donner toutes les clés aux spectateurs. Puis il y a Charlotte Aubin, incroyable dans le rôle principal. ***

The Party: Présenté au Festival de Berlin en 2017, cette comédie en noir et blanc de la part de Sally Potter réunit une tonne de vedettes (Kristin Scott Thomas, Patricia Clarkson, Cillian Murphy...) au sein d'un huis-clos de facture théâtrale. On sourit amplement bien que les thèmes auraient pu être poussés davantage. ***

Before We Vanish: Les opus du grand Kiyoshi Kurosawa ne sont pratiquement jamais distribués au Québec. Alors pourquoi proposer cet effort-ci, un de ses moins intéressants en carrière? S'il y a de belles idées dans cette science-fiction audacieuse, le résultat assez frustrant ne convainc qu'à moitié. **1/2

Red Sparrow: La première partie de ce trop long suspense d'espionnage de Francis Lawrence cumule de solides moments. Jennifer Lawrence domine d'ailleurs un casting éclatant. Mais dès que la romance apparaît, le train fonce dans le mur de la désolation, des clichés et des répétitions. **1/2

Nostalgia: Il y a vraiment matière au recueillement au sein de cette création de Mark Pellington, qui questionne le rôle de l'objet dans le processus de deuil et de mémoire. Surtout que la distribution est éclatante. Sauf que les abus de symboles et de poncifs moralisateurs transforment la proposition en sorte de jello superficiel et pseudo philosophique/existentiel. **1/2

Venus: Arrivant après les supérieurs Une femme fantastique et Lola Pater tout en traitant de la même thématique (la difficulté pour un transsexuel de se faire accepter par son entourage), ce feel-good movie de la part d'Eisha Marjara a bien peu à offrir, si ce n'est une trame sonore sympathique et quelques moments sincères. Pour le reste, on n'aborde pratiquement rien en profondeur. **

Charlotte a du fun: Difficile de ne pas être mal à l'aise devant la nouvelle réalisation de Sophie Lorain, qui semble encourager ses adolescentes à coucher à gauche et à droite... en autant que les amies demeurent des amies! Sans doute que techniquement c'est très solide (la photographie en noir et blanc est particulièrement élégante) et que les comédiennes jouent dans le ton, mais impossible de ne pas passer outre ce scénario simpliste qui demeure en surface. **

Le petit Spirou: Quiconque a pu aimer cette populaire bande dessinée désenchantera devant cette décevante adaptation de Nicolas Barry. Les petits détails y sont (riche direction artistique, choix d'interprètes convenables) mais pas l'essence, cette singularité qui en faisait un projet si unique. **

Death Wish: Ce décevant remake du film culte n'a pratiquement gardé que le titre, rendant le propos politiquement correct... tout en poussant son spectateur à aller s'acheter une arme pour se défendre. On s'attendait à mieux de l'attendue collaboration entre Eli Roth et Bruce Willis. *1/2

C'est également demain que débute le Festival international du film pour enfants de Montréal, qui mettra instantanément de bonne humeur toute la famille au contact de cinéma qui vient des quatre coins de la planète. (fiffem.com)