samedi 31 octobre 2015

Sorties au cinéma : Room, Les démons, Victoria, Une seconde mère, Our Brand is Crisis

Comme Cinemania ne commence pas avec une petite semaine, l'occasion est belle d'aller au cinéma pour voir plein de nouveautés intéressantes.

Il ne faudrait d'ailleurs pas manquer Room de Lenny Abrahamson, ce formidable huis-clos sur une mère et son fils qui sont tenus captifs dans une chambre close. De l'interprétation intense au scénario subtil à la réalisation expressive, il y a tout pour faire de ce film une réussite. ****

De tous les longs métrages québécois qui ont pris l'affiche en 2015, Les démons de Philippe Lesage est un des meilleurs. On sent instantanément le climat d'oppression qui émane de ces peurs d'enfants et il est bien desservit par une mise en scène attentive ponctuée de longs plans. La fin s'éternise peut-être un peu, mais d'ici là, impossible de ne pas être happé par le réalisme des situations. **** 

Long plans séquence de plus de deux heures, Victoria de Sebastian Schipper fonctionne évidemment grâce aux soins grandioses de son exécution, mais également de son interprétation criante de vérité. Il faut seulement faire abstraction de ses invraisemblances et de ses quelques temps morts. ***1/2

Récit social et familial qui oscille entre le sérieux et la légèreté, Une seconde mère d'Anna Muylaert développe avec sensibilité et finesse des thématiques importantes, soutenue par une héroïne qui livre toute une interprétation. ***1/2

Une satire politique inspirée d'une histoire vraie qui est réalisée par David Gordon Green et interprétée par Sandra Bullock aurait dû donner quelque chose de grandiose. Our Brand is Crisis n'exploite cependant jamais son sujet, se contenant de multiplier les gags puérils. La déception est vive. **1/2

Film du jour: Halloween

Au sein des slashers classiques et traditionnels du cinéma horrifique (on pense ici à Freddy et Vendredi 13), Halloween est certainement le meilleur. On revient à l'original pour la mise en scène si vibrante de John Carpenter, sa musique légendaire et sa façon unique de faire crier Jamie Lee Curtis. Les suites et autres remakes n'ont certainement pas le même charme, mais le premier demeure une référence en la matière. À redécouvrir sur le grand écran du Cinéma du Parc. ****

vendredi 30 octobre 2015

Entrevue avec Philippe Lesage pour Les démons

Dans son premier long métrage de fiction, le cinéaste québécois Philippe Lesage parle des peurs d'enfance. Son film s'appelle Les démons et il est souvent inquiétant. Mon entrevue avec le cinéaste se trouve dans les pages du Journal Métro. Je suis également allé sur le plateau de tournage l'année dernière. Voici mon compte-rendu des événements. Ma critique suivra demain...

Film du jour: Les nuits de la pleine lune

Il n'y a rien qui ressemble plus à un film d'Éric Rohmer qu'un autre film d'Éric Rohmer. Il y en a pourtant qui sont meilleurs que d'autres, comme Les nuits de la pleine lune qui ressasse toutes ses obsessions - les interrogations sur l'amour et la liberté - en demeurant pourtant unique en son genre: il s'agit tout de même de la plus grande oeuvre de la magnétique Pascale Ogier, qui est décédée quelques mois plus tard à l'âge de 25 ans. De quoi tout revoir différemment, avec une mélancolie prenante. ****
Ma critique

jeudi 29 octobre 2015

Film du jour: Thief

Redécouvrir Thief, le premier film de Michael Mann, c'est encore mieux comprendre Heat, son long métrage le plus célèbre. Car c'est presque toute l'histoire du personnage de Robert De Niro, qui est incarné ici par un superbe James Caan. Un voleur qui est prêt à prendre la poudre d'escampette en moins d'une minute qui voit son dernier plan contrecarré par ses nouveaux associés. L'histoire accessoire n'est qu'une excuse à une mise en scène élaborée pleine de néons et de tension. Et la musique de Tangerine Dream, exquise, apporte une ambiance dantesque à ce néo film noir qui fascine et passionne à chaque nouveau visionnement. ****

mercredi 28 octobre 2015

Film du jour: Café Lumière

Question de patienter jusqu'à la sortie de The Assassin, on se permet de revoir quelques films du grand Hou Hsiao-hsien. Dans son délicieux Café Lumière, il rend hommage à l'immense Ozu, concoctant un récit doux et humaniste sur une femme qui refuse de nouer une relation avec l'homme qui l'a mise enceinte. Contemplatif et volontairement répétitif, ce baume fait de soleil et de train met instantanément de bonne humeur même si l'on ne retrouve pas nécessairement la maestria des deux grands cinéastes. ***1/2

mardi 27 octobre 2015

Nouveautés en DVD/Blu-ray : Nightingale, Spy, Une nouvelle amie, The Gift, Le prix à payer, Southpaw, Un homme idéal, Backcountry, Max

Un peu de rattrapage cette semaine au niveau des sorties dvd et blu-ray...

Téléfilm d'HBO qui aurait eu sa place au cinéma, Nightingale d'Elliot Lester s'intéresse aux problèmes de santé mentale avec grande sensibilité. David Oyelowo y est immense. ***1/2

Hilarante comédie d'espionnage, Spy de Paul Feig rappelle que des acteurs à contre-emploi font souvent toute la différence. Jason Statham et Jude Law n'auront jamais été aussi drôles. ***

Tournée au Québec, Une nouvelle amie est une comédie dramatique superficielle mais globalement intéressante de François Ozon, sur un homme qui aime se déguiser en femme. On y va pour le casting. ***

Premier long métrage qui donne froid dans le dos, The Gift de Joel Edgerton met Jason Batteman dans la longue catégorie de personnes à ne plus jamais faire confiance. ***

Important documentaire sur les paradis fiscaux, Le prix à payer d'Harold Crooks vulgarise son information sans jamais perdre son spectateur, qui sera évidemment consterné par la tournure des événements. ***

Film de boxe où l'on retrouve tous les clichés du genre, Southpaw d'Antoine Fuqua y voit tout de même exceller le convaincu Jake Gyllenhaal. **1/2

Copiant allègrement Hitchcock et le classique Plein soleil, Un homme idéal de Yann Gozlan est un tissu de fil blanc qui ne rend pas hommage au grand talent de Pierre Niney. **

Production horrifique canadienne qui est plus ennuyante qu'effrayante, Backcountry d'Adam MacDonald tente de diaboliser le grand méchant ours. Le résultat basé sur la suggestion n'est guère édifiant. **

Max de Boaz Yakin a beau chercher à revaloriser le film familial avec des animaux, il n'arrivera ni à captiver les enfants et encore moins les adultes. **

Film du jour: The Walk

Sorti sur les écrans de cinéma depuis quelques semaines, The Walk est le film le plus supportable de Robert Zemeckis depuis des lustres. C'est l'ascension de ce jeune Français qui a marché sur un fil de fer entre les deux tours du World Trade Center. Sans être aussi intéressante que le documentaire Man on Wire, cette fiction extrêmement hollywoodienne n'est pas mal foutue et elle prend tout son sens dans sa dernière demi-heure, avec cette 3D qui se met complètement au service de ce périple entre terre et air et cet hommage à l'Amérique pré 11 septembre. ***

lundi 26 octobre 2015

Film du jour: The Quiet Man

Pour se rappeler de la magnifique Maureen O'Hara qui est décédée il y a quelques jours à l'âge vénérable de 95 ans, on revoit son film préféré, The Quiet Man de John Ford, où elle interprète une Irlandaise farouche qui s'amourache d'un étranger (John Wayne), au grand dam de son frère. Une comédie sociale bien retroussée, hilarante et attachante, où les magnifiques paysages rivalisent avec le charme puissant de ses interprètes. Impossible d'oublier la romance qui fonctionne à plein régime et cette finale qui en met plein la gueule. ****

dimanche 25 octobre 2015

Film du jour: The Palm Beach Story

Au royaume de la comédie, Preston Sturges occupe une place à part. Sa façon de rythmer ses dialogues en y intégrant un humour physique est unique en son genre et c'est ce qui fait le charme de The Palm Beach Story, cette désopilante histoire d'une femme qui fuit son mari afin de l'aider à décrocher un lucratif contrat. Un film mené tambour battant où les gags se succèdent à la vitesse de l'éclair et où Claudette Colbert n'aura jamais été aussi drôle. ****

samedi 24 octobre 2015

Sorties au cinéma : Anna, The Forbidden Room, Remember

Lorsqu'on peut se permettre d'éviter les films douteux (The Last Witch Hunter, Jem and the Holograms, le nouveau Paranormal Activity), on garde les longs métrages qui semblent les plus intéressants. Cela donne cette semaine..

Anna de Charles-Olivier Michaud, une oeuvre choc sur une photographe qui tente de mettre à jour un réseau de trafic humain. Très cinématographique et hanté par la présence d'Anna Mouglalis, l'effort captive malgré ses invraisemblances et baisses de régime à mi-chemin. ***1/2

Plus fou, éclaté et dépravé est The Forbidden Room de Guy Maddin et Evan Jonson, un récit labyrinthique où les histoires se superposent et qui rend hommage aux classiques des années 20. Un beau trip - parfois trop intense - qui mérite plus d'un visionnements. ***1/2

Après son mal aimé The Captive, Atom Egoyan demeure dans le suspense avec Remember, une production parfois chancelante sur un homme dément qui tente de venger sa famille. Christopher Plummer y est superbe, mais il se fait presque éclipser par une finale complètement tirée par les cheveux. **1/2

Film du jour: Story of a Prostitute

Loin des délires habituels de Seijun Suzuki, Story of a Prostitute est le récit plutôt classique d'une prostituée japonaise sur le front chinois qui s'éprend du bras droit de l'homme qui dirige les soldats nippons à la guerre. En apparence plus sage, ce long métrage sort du lot et fait grande impression grâce à son ironie sardonique, la composition exceptionnelle des images et la présence impériale de Yumiko Nogawa. Une histoire d'amour comme on en voit trop peu. ****

vendredi 23 octobre 2015

Entrevue avec Guy Maddin pour The Forbidden Room

En entrevue, Guy Maddin est vraiment hilarant. Et il offre toujours des films qui sortent de l'ordinaire. Voilà qu'il se surpasse avec The Forbidden Room, un projet complètement fou où il croise une vingtaine d'histoires et une cinquantaine de personnages. Il me parle de ce délire excessif et contagieux lors de notre entretien qui est publié dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: The Second Mother

Film d'ouverture du 9e festival du film brésilien de Montréal qui débute aujourd'hui et qui s'étend jusqu'au 29 octobre, The Second Mother d'Anna Muylaert est un plaisir de cinéphiles, dans la lignée du récent Ilo Ilo. Les classes sociales implosent alors qu'une femme de ménage impose sa fille à ses patrons, ce qui provoque son lot de dissonances. Le long métrage centré autour de l'époustouflante Regina Casé aborde de nombreux thèmes intéressants sans se perdre ou se prendre trop au sérieux et la mise en scène étudiée centrée sur l'architecture relève l'intérêt d'un cran lorsque le récit commence à faire du surplace. ***1/2

jeudi 22 octobre 2015

Entrevue avec Atom Egoyan pour Remember

C'est toujours un plaisir de discuter cinéma avec Atom Egoyan. J'ai justement pu le faire dans le cadre du dernier FNC avec son nouveau film Remember. Mon entrevue se trouve ici et elle sera publiée demain dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Make Way for Tomorrow

Quel est le film le plus triste de l'histoire du septième art? Pour plusieurs personnes, il s'agit de Make Way for Tomorrow de Leo McCarey et c'est difficile d'affirmer le contraire. Dans cet opus toujours brûlant d'actualité, un vieux couple est séparé à cause de leur problème d'argent et ils doivent aller vivre chez leurs enfants qui ne les accueillent pas nécessairement à bras ouverts. Avec sa caméra digne, son montage fluide, son scénario bien dosé et ses interprètes renversants, il y a tout pour remplir six boîtes de kleenex et (re)découvir un trésor américain trop souvent tenu dans l'ombre. ****1/2

mercredi 21 octobre 2015

Film du jour: To Be or Not to Be

Classique indémodable de la comédie, To Be or Not to Be d'Ernst Lubitsch pourrait en inspirer plus d'un dans la façon de créer une oeuvre drôle et intelligente. Tout commence par un scénario ingénieux et audacieux (dans ce cas-ci, une équipe de théâtre qui tente de survivre pendant la Seconde Guerre mondiale), des répliques pétillantes, une réalisation alerte et des comédiens qui ont le rire dans le sang. De quoi créer un classique, un des plus drôles du septième art. ****1/2

mardi 20 octobre 2015

Nouveautés en DVD/Blu-ray : Aladdin, Güeros, Hungry Hearts, Le bruit des arbres, The Wolfpack, Z for Zachariah, Testament of Youth, Jurassic World, Bates Motel : Season Three, Girlfriend’s Guide to Divorce

On célèbre la fin du FNC en revoyant plein de films qu'on a peut-être manqué lors de leur présentation dans les salles régulières!

Disponible en Blu-ray pour la première fois, Aladdin rappelle qu'il est un des classiques les plus indémodables du studio Disney. Une histoire pour toute la famille qui n'a pas pris une ride, une qualité visuelle et sonore améliorée, ainsi qu'une tonne de suppléments. De quoi resté scotché à notre écran pendant longtemps et réentendre une énième fois Robin Williams! À ce chapitre, le bêtisier qui lui rend hommage est particulièrement émouvant. **** 

Très intéressant essai qui emprunte beaucoup à la Nouvelle Vague, Güeros d'Alonso Ruizpalacious apporte un vent de fraîcheur autour de lui. ***1/2

Hungry Hearts de Saverio Costanzo se démarque plutôt par la qualité de son interprétation et son passage de la romance au drame puis à l'horreur. L'introduction y est extraordinaire. ***1/2

Premier long métrage de François Péloquin, Le bruit des arbres montre de très belles choses, mettant sa mise en scène élaborée au service d'une jolie histoire universelle sur la jeunesse. ***1/2
Ma critique

Surprenant documentaire sur des membres d'une famille isolée qui se sont construit une identité grâce au cinéma, The Wolfpack de Crystal Moselle captive malgré des moments arrangés avec le gars des vues. ***

Moins abouti que son précédent Compliance, Z for Zachariah de Craig Zobel offre tout de même une histoire fort valable où trois personnages passent leur temps à se manipuler. ***

Très classique et moralisatrice dans son approche, Testament of Youth de James Kent demeure tout de même une potable histoire d'amour sous fond de guerre. ***

Immense succès au box-office, Jurassic World de Colin Trevorrow est une copie carbone de l'original, l'inventivité en moins et la violence gratuite en plus. **1/2

Les amateurs de suspense seront à nouveau captivé par Bates Motel: Season Three et ils vont rire quelques fois devant Girlfriends Guide to Divorce.

Film du jour: Le beau serge

Officiellement, Le beau serge est le film qui a lancé la Nouvelle Vague. S'il a moins marqué les esprits que Les 400 coups et À bout de souffle, c'est certainement à cause de sa forme beaucoup plus réservée. Pourtant, on y retrouve un Claude Chabrol plus romanesque que jamais, développant un triangle d'amitié fort attachant, tout en s'intéressant à ce milieu pittoresque qu'il filme avec son oeil chirurgical sans lésiner sur la partie sociale du sujet. Une oeuvre à redécouvrir et qui a inspiré tous les Desplechin de ce monde. ****

lundi 19 octobre 2015

Film du jour: An (FNC)

Le FNC est maintenant chose du passé, mais on ne peut s'empêcher de parler de An de Naomi Kawase. Tout d'abord parce qu'il est réalisé par la cinéaste la plus importante de la planète, et puis parce que le film n'a pas de distributeur québécois (comme tous ses longs métrages, d'ailleurs). Après son sublime Still the Water en 2014, la réalisatrice nippone revient en mode intimiste avec ce mélo à trois personnages touchant de délicatesse. Moins ambitieuses= que ses précédentes fresques et peut-être plus moralisatrice, cette création n'en demeure pas moins puissante d'évocation, à la fois humaniste et environnementale. ***1/2 

dimanche 18 octobre 2015

Films du jour : La loi du marché & Right Now, Wrong Then (FNC)

Le FNC se termine aujourd'hui avec une journée complètement folle où les plus gros noms du septième art présentent leur film un à la suite de l'autre. Deux titres s'imposent, surtout qu'ils ne possèdent pour l'instant aucun distributeur québécois...

Il s'agit de La loi du marché, cet opus criant d'actualité de Stéphane Brizé où un homme comme les autres part à la recherche d'un emploi. Une oeuvre riche pleine de malaises avec un Vincent Lindon au sommet de son art, judicieusement récompensé à Cannes. ****

Amour, cinéma, alcool: un cocktail doux-amer qui a toujours au centre de la carrière de Hong Sang-soo qui se dépasse avec Right Now, Wrong Then, un opus en deux temps sur un cinéaste qui débarque dans une petite ville pour présenter son nouveau film. Un plaisir de chaque instant pour un bonheur qui durera longtemps. **** 

samedi 17 octobre 2015

Nouveautés au cinéma : Trois souvenirs de ma jeunesse, Jafar Panahi’s Taxi, Steve Jobs, Bridge of Spies, Le labyrinthe du silence, Crimson Peak, Beeba Boys

Plein de grands cinéastes sortent leur nouveau film cette semaine et comme c'est impossible de tout voir, il faut faire des choix déchirants.

Il ne faudra toutefois pas manquer Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin, un opus vibrant sur l'amour et la façon dont les souvenirs revivent à l'écran. ***1/2

Tout aussi essentiel est Jafar Panahi's Taxi, un long métrage tourné dans la clandestinité qui en dit long sur la société iranienne. ***1/2

Ce biopic sur Steve Jobs en forme d'opéra qui reprend la structure du Mishima de Paul Schrader aurait été immense si le scénario ne portait pas autant sur les dimensions familiales du sujet, si Danny Boyle ne faisait pas tout pour distraire le spectateur avec sa mise en scène tape à l'oeil et si la finale n'était pas aussi ratée. Reste une oeuvre très intéressantes, dominée par des dialogues forts et d'excellents comédiens. ***
Ma critique

Autant le Bridge of Spies de Steven Spielberg fascine dans sa première partie complexe et haletante, autant elle déçoit par la suite en épousant pratiquement toutes les conventions hollywoodiennes. ***

Sélection de l'Allemagne pour la prochaine cérémonie des Oscars, Le labyrinthe du silence du nouveau venu Giulio Ricciarelli ressasse de façon classique mais élégante un événement oublié des conséquences de la Seconde Guerre mondiale. ***

Il y a des années que Guillermo del Toro n'avait pas pondu un effort aussi oubliable que Crimson Peak, un conte gothique très peu effrayant qui se termine dans la série B grotesque. **1/2

Deepa Metha s'essaye au film de gangsters avec Beeba Boys et le résultat déçoit tant le scénario ne s'éloigne jamais des sentiers battus. **

Films du jour : From Afar, Journey to the Shore (FNC)

Plus que deux petites journées pour profiter du FNC, de ces films qui ne sont pas encore achetés et que l'on ne reverra probablement plus jamais sur grand écran ici.

Ce serait impensable de manquer From Afar de Lorenzo Vigas, Lion d'Or au dernier Festival de Venise. Une oeuvre unique, forte et dérangeante, autant suspense de l'âme que drame puissant qui décortique les rapports de classes sociales et les déchirements humains. ****

Beaucoup plus calme est lumineux est Journey to the Shore, un mélo au coeur gros comme ça qui remplit de bonheur et d'émotions même s'il s'agit au final d'une des créations les moins essentielles de son cinéaste Kiyoshi Kurosawa (on est loin d'un Tokyo Sonata, par exemple). ***

vendredi 16 octobre 2015

Entrevue avec Deepa Mehta (Beeba Boys)

Abonnée aux drames familiaux, la cinéaste Deepa Mehta change radicalement de registre avec Beeba Boys, un film de gangsters qui a souvent été comparé à Scarface. Pour tout savoir sur le sujet, j'ai rencontré la réalisatrice lors de sa récente visite à Montréal. Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Films du jour : L’ombre des femmes, Everything Will Be Fine, Les deux amis (FNC)

Le dernier droit du FNC se met en branle avec trois films très attendus.

Dans L'ombre des femmes, Philippe Garrel continue avec maestria de parler des couples qui sont tentés de sauter la clôture, filmant le tout d'une superbe image en noir et blanc. D'un classicisme qui fait un bien fou même si son précédent La jalousie s'avérait supérieur. ***

Autant Wim Wenders excelle dans ses derniers documentaire, autant ses fictions laissent à désirer. Everything Will Be Fine ne fait pas exception avec cette histoire un peu léthargique d'un romancier traumatisé par un accident de la route. Le récit mou et sans envergure n'utilise pas toujours parfaitement son casting de rêve, ses paysages formidables (très québécois) et sa 3D quelconque. **1/2

Premier tour de piste de Louis Garrel derrière la caméra qui s'est inspiré d'un scénario de Christophe Honoré, Les deux amis ressemblent à une comédie américaine des années 80 ponctuées de nombreux clins d'oeil à la Nouvelle Vague. Un récit léger, superficiel et très oubliable, qui irrite plus d'une fois. **

jeudi 15 octobre 2015

Entrevue Le labyrinthe du silence

Sélection de l'Allemagne pour la prochaine cérémonie des Oscars, Le labyrinthe du silence est un drame élégant et instructif sur un procès de Nazis qui a secoué le pays plusieurs années après la Seconde Guerre Mondiale. Je me suis entretenu avec son réalisateur Giulio Ricciarelli et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Early Winter (FNC)

Le réalisateur Michael Rowe en avait impressionné plusieurs avec son excellent premier long métrage Année bissextile. De quoi désenchanter en voyant Early Winter, une coproduction québécoise trop écrite et prévisible sur un employé d'une maison de retraite en plein vide existentiel. Paul Doucet offre un jeu senti, plus crédible que celui de Suzanne Clément avec son faux accent russe et si l'effort met le doigt sur de douloureuses blessures, il le fait souvent trop maladroitement. **1/2

mercredi 14 octobre 2015

Film du jour: La vanité (FNC)

Connu de ce côté de l'Atlantique pour son très intéressant Un autre homme, le réalisateur suisse Lionel Baier redonne des nouvelles avec La vanité, le récit d'un malade et de la femme qui doit l'euthanasier qui cherchent un témoin pour légaliser leur action. Drôle, mordant et généralement bien joué, ce délire d'à peine 70 minutes se savoure sans gêne même si les métaphores et les morales ne sont pas toujours les plus subtiles. ***

mardi 13 octobre 2015

Nouveautés en DVD/Blu-ray : Dope, The Little Death, Insidious 3, The Gallows, Tomorrowland

Le FNC battant son plein, les nouveautés en DVD et en Blu-ray sont relativement rares cette semaine.

On retient toutefois la sympathique comédie Dope de Rick Famukyima qui a fait sensation à Sundance. Un petit film sur l'amitié qui vaut son pensant d'or même s'il aurait pu être encore plus mémorable. ***

On rit également devant The Little Death de Josh Lawson, un film choral sur le désir et les fantasmes. Le traitement est inégal, mais quelques scènes marquent les esprits. *** 

Prequel d'une série à la dérive, Insidious 3 de Leigh Whannell comporte bien peu de moments effrayants pour mériter notre attention. **

Il y en a encore moins dans The Gallows de Travis Cluff et Chris Lofing qui reprend le schéma éprouvé du found footage. Si seulement les "acteurs" n'étaient pas aussi mauvais... **

Superproduction de science-fiction qui s'est cassée le nez au box-office, Tomorrowland de Brad Bird est trop enfantin pour les adultes et trop dommageable moralement pour les plus jeunes. Et on ne parle même pas des éléments de propagandes religieuses... *1/2

Films du jour : Room, A Corner of Heaven, Ruined Heart (FNC)

Une nouvelle semaine débute tranquillement, apportant avec elle encore plein de films recommandables à voir au FNC.

Cela commence en force avec l'immense Room de Lenny Abrahamson, cet angoissant suspense sur une femme séquestrée qui tente de bien éduquer son fils. Une oeuvre renversante et magnifiquement interprétée, que l'on retrouvera probablement à la prochaine cérémonie des Oscars. ****

Puis il y a le bel essai contemplatif A Corner of Heaven de Miaoyan Zhang sur un enfant qui part à la recherche de sa mère. Le scénario un peu éparpillé est excusé par de superbes images en noir et blanc et une réalisation maîtrisée, ponctuée de nombreux plans séquences. ***

Beaucoup plus quelconque est Ruined Heart de Khavn de la Cruz, un effort punk tourné rapidement (on note parfois des micros et l'ombre du directeur de la photographie) qui s'apparente à une sorte de poème visuel et narratif. Un exercice de style qui aurait dû se déroulera à 20 minutes et non à une heure. ** 

lundi 12 octobre 2015

Film du jour: The Shameless (FNC)

C'est le congé de l'Action de Grâce et, ironiquement, une des journées les moins intéressantes du FNC. On a tout de même trouvé un titre intéressant...

Il s'agit de The Shameless de Oh Seung-uk, un film noir sur un flic corrompu qui tente de coincer un méchant en séduisant sa copine. À partir d'une prémisse connue, le long métrage renverse les clichés, s'intéressant davantage à la pauvre femme délaissée et ses combats quotidiens pour rembourser une dette. Là où l'effort en perd au niveau du suspense et de l'action, il le regagne haut la main du côté du drame et des personnages qui sont étudiés minutieusement. ***

dimanche 11 octobre 2015

Films du jour : Embrace the Serpent, El Club, Sleeping Giant, The Whispering Star (FNC)

Une autre grosse journée en perspective au FNC avec au moins deux très bons films qui sont présentés.

Superbe opus en noir et blanc se déroulant dans la jungle, Embrace of the Serpent de Ciro Guerra évoque les classiques de Coppola et Herzog, séduisant amplement de sa poésie dure et de son rythme aérien qui ensorcelle les sens. ****

Plus tranchant est El Club de Pablo Larrain, la sélection du Chili pour les Oscars. Une oeuvre obsédante sur des hommes de foi pas comme les autres. La finale, glaçante, ne s'oubliera pas de sitôt. ***1/2

L'adolescence est filmée de façon authentique dans le prenant Sleeping Giant d'Andrew Cividino qui suit le quotidien de trois jeunes. Un premier long métrage qui est très prometteur pour l'avenir. ***

Virage à 180 degrés pour Sion Sono qui propose avec The Whispering Star un effort de science-fiction minimaliste, répétitif et dénué de trame narrative. Il y a quelques aspects intéressants au menu, mais on sent surtout un ersatz prétentieux de la regrettée Chantal Akerman. **1/2

samedi 10 octobre 2015

Films du jour : Jafar Panahi’s Taxi, Afternoon, Louder Than Bombs (FNC)

La première fin de semaine du FNC s'annonce chargée et il y a aujourd'hui trois titres très attendus...

Tourné dans la clandestinité, Taxi de Jafar Panahi s'est mérité l'Ours d'Or au dernier Festival de Berlin. Un prix amplement mérité pour cet essai courageux, drôle et triste à la fois, où le cinéaste conduit un taxi qui reçoit des clients bien spéciaux. Un acte de résistance essentiel. ***1/

Les cinéphiles invétérés vont se délecter de ces 137 minutes de conversations filmées (à l'aide de très peu de plans, toujours fixes) entre le grand réalisateur Tsai Ming-liang et son acteur fétiche Lee Kang-sheng. Pendant que le premier passe son à temps à parler de tout et de rien, le second l'écoute attentivement. Et si le verbe est roi, Afternoon en dit long sur ces hommes, leurs arts et également notre propre condition d'humain. ***1/2

Escapade américaine plutôt réussie pour Joachim Trier qui cristallise son montage et une famille déchirée par le deuil à l'aide d'une oeuvre souvent émouvante et prenante. Louder Than Bombs n'a peut-être pas la charge de son précédent Oslo, 31 août et il se veut appuyé et brouillon par endroits, ce qui ne l'empêche pas de séduire avec son casting de luxe qui comprend Isabelle Huppert, Jesse Eisenberg et Gabriel Byrne. ***

vendredi 9 octobre 2015

Nouveautés au cinéma : 99 Homes, Ville-Marie

Cela paraît que le Festival du nouveau cinéma est commencé, parce que je n'ai pratiquement vu aucune des nouveautés en salles régulières cette semaine. Bon, tout n'avait pas l'air bon (Hyena Road, Le pays qui dit non) et entre les curiosités (Pan, He Named Me Malala), il y a des titres que je me promets de rattraper en DVD (Knock Knock, A Brillant Young Mind). Et comme j'ai déjà parlé du Tout nouveau testament (***) ici... Des deux production que j'ai pu admirer, il y en a une qui est à ne pas manquer.

Il s'agit du trépidant 99 Homes de Ramin Bahrani, un drame fort en gueule sur un agent immobilier véreux qui enseigne son art à une recrue idéaliste. Superbement réalisé avec des interprétations formidables (Michael Shannon est hallucinant), l'ensemble se suit comme un suspense captivant à défaut d'être très subtil. ***1/2 

Guy Édoin en avait surpris plusieurs avec son excellent premier long métrage Marécages. Il en sera autrement avec Ville-Marie, un ambitieux film choral qui tourne cependant à vide tant les personnages sont inintéressants et les dialogues, beaucoup trop appuyés. Une déception, car on croit toujours au talent de ce cinéaste qui sait comment créer de si belles images. **

Films du jour : Fassbinder – To Love Without Demands & Le rang du lion (FNC)

Deux films présentés au FNC retiennent notre attention aujourd'hui...

Il y a d'abord Fassbinder - To Love Without Demands de Christian Braad Thomsen, un très intéressant documentaire sur le cinéaste culte. Si l'essai aborde des thèmes parfois discutables, le résultat est généralement satisfaisant, grâce notamment à des entrevues inédites. ***

Premier film d'un réalisateur prometteur (Stéphan Beaudoin), Le rang du lion s'attarde au phénomène des gourous insidieux. Sans être totalement au point (on est loin de Martha Marcy May Marlene et Sounds of My Voice) tant la ligne directrice est parfois mince, il faut reconnaître sa direction de comédiens qui est plus qu'appréciable. **1/2

jeudi 8 octobre 2015

Film du jour: Love (FNC)

On aime ou un déteste le cinéma de Gaspar Noé, parfois dans le même film. Love ne fera pas exception même s'il s'agit d'une oeuvre qui sort amplement des sentiers battus. S'il fallait en croire la rumeur, on a affaire à un film porno qui cherche à choquer. Et s'il y a effectivement un peu de ça, il s'agit surtout d'une histoire d'amour, belle, naïve et touchante où la mise en scène forte en gueule et la 3D en mettent plein la vue. ***1/2

mercredi 7 octobre 2015

Le FNC en 30 films

La 44e édition du Festival du nouveau cinéma (FNC) qui débute ce soir offre une des  programmations les plus fastes et riches de son histoire. Afin de ne rien manquer, voici 30 titres à voir absolument.

1. Cemetery of Splendour: Le rêve ultime continue grâce au seul et unique Apichatpong Weerasethakul.

2. Arabian Nights: Le triptyque de Miguel Gomes (Tabou) s'annonce comme être l'événement cinématographique de l'année.

3. The Assassin: Au dernier festival de Cannes, aucune fresque n'a attiré notre regard comme celle de Hsiao-hsien Hou.

4. Mountains May Depart: Jia Zhang-ke ne s'est encore jamais trompé et sa dernière fantaisie serait sa plus ambitieuse.

5. Francofonia, le louvre sous l'occupation: Un Sokourov est toujours un moment majeur. Faust? L'arche russe? Ouahhh!

6. From Afar: Depuis son sacre en Italie, l'anticipation de découvrir cet effort nous hante.

7. Room: La sensation de l'heure débarque enfin et on risque d'en entendre parler jusqu'aux Oscars.

8. The Forbidden Room: Guy Maddin qui retrouve de vieux films muets, ça ne se refuse pas.

9. Jafar Panahi's Taxi: Même muselé, le grand cinéaste iranien continue de tourner et il faut l'encourager en allant le voir.

10. The Whispering Star: L'enfant terrible Sion Sono sévit à nouveau avec ce délire de science-fiction.

11. Journey to the Shore: Tokyo Sonata n'était pas une rupture dans le cinéma de Kiyoshi Kurosawa qui est de retour avec ce nouveau conte mélancolique.

12. Anna: Cela devrait être le meilleur long métrage de Charles-Olivier Michaud, qui s'offre rien de moins que la sublime Anna Mouglalis.

13. Love: Gaspar Noé ne fait rien comme les autres et c'est pour ça qu'on l'aime... et on le déteste tout à la fois.

14. La loi du marché: Vincent Lindon (récompensé à Cannes pour ce film) n'a jamais été aussi bon que sous la caméra de Stéphanie Brizé et le duo remet ça!

15. Right Now, Wrong Then: C'est le temps de sortir l'alcool et de célébrer avec Hong Sang-su!

16. Trois souvenirs de ma jeunesse: Arnaud Desplechin revient à ses amours dans cet essai qui a fait grande sensation au dernier Festival de Cannes.

17. Les êtres chers: Comme Nuit#1 nous avait marqué, il faut bien reprendre des nouvelles d'Anne Émond.

18. Malgré la nuit: Rien n'est normal dans l'univers de Philippe Grandrieux et c'est ce qui en fait quelqu'un de si unique.

19. Les démons: Une fiction déstabilisante sur l'enfance par le maître du documentaire Philippe Lesage (Ce coeur qui bat).

20. AnStill the Water étant un des meilleurs films de l'édition 2014 du FNC, c'est avec une fébrilité que l'on va découvrir son nouvel opus.

21. Le paradis: Alain Cavalier. Un nom qui va rendre d'extase les vrais cinéphiles.

22. Louder Than Bombs: Excursion en anglais pour le génial Joachim Trier où il mélange Isabelle Huppert, Jesse Eisenberg et Gabriel Byrne.

23. Youth: Le créateur de La grande beauté et Il Divo remet ça avec un film "de vieux" en anglais.

24. L'ombre des femmes: Papa Garrel continue sa réflexion en noir et blanc sur l'amour, de quoi combler ses amateurs.

25. Les deux amis: Louis Garrel qui réalise, Christophe Honoré lui prête renfort au scénario et notre curiosité est piquée.

26. Afternoon: Une conversation entre Tsai Ming-liang et son acteur fétiche Lee Kang-sheng, ça ne peut qu'être intéressant.

27. Everything Will be Fine: Il faut bien prendre des nouvelles de Wim Wenders, qui a tourné au Québec avec James Franco, Charlotte Gainsbourg, Rachel McAdams et Marie-Josée Croze.

28. 21 nuits avec Pattie: Ils sont marrants les frères Larrieu. Surtout qu'ils retravaillent ici avec une distribution toute étoile (Carré, Viard, Dussollier, Lopez).

29. Sparrows: Le Volcano de Runar Runarsson a ses adeptes qui ne voudront pas manquer la dernière oeuvre de son metteur en scène.

30. Remember: Atom Egoyan secouera-t-il sa carrière avec ce drame sous fond de guerre? On l'espère tous! 

Film du jour: Le tout nouveau testament (FNC)

La 44e édition du Festival du nouveau cinéma se met en branle aujourd'hui avec la projection de Le tout nouveau testament, une comédie existentielle sur la fille de Dieu qui prend la poudre d'escampette pour se trouver des apôtres. Comme tous les efforts du cinéaste Jaco Van Dormael (Toto le héros, Le huitième jour, Mr. Nobody), le ton est souvent mièvre et moralisateur et ce Amélie Poulain belge ne fait pas exception. Mais il y a tout de même de belles idées qui ressortent de cette peinture des moeurs où Dieu passe son temps à embêter tout le monde. Seulement pour Catherine Deneuve qui trouve le plus incroyable des partenaires: un gorille si gentil et attachant. Dès vendredi en salles régulières. ***

mardi 6 octobre 2015

Nouveautés en DVD/Blu-Ray : Gett : The Trial of Viviane Amsalem, Souvenirs de Marnie, Amour fou, Going Clear, Me and Earl and the Dying Girl, Cop Car, Magic Mike XXL, Tremors 5, Grimm : Season Four, Monster High : Boo York, Boo York

Octobre commence à s'installer et amène avec lui plusieurs nouveautés intéressantes en DVD en Blu-ray.

Gett: The Trial of Viviane Amsalem de Shlomi et Ronit Elkabetz est certainement la sortie la plus fascinante de la semaine, présentant un procès enrageant qui en dit long sur la société israélienne. ***1/2

Plus gentille est la charmante animation japonaise Souvenirs de Marnie d'Hiromasa Yonebayashi qui traite d'une très jolie amitié entre deux adolescentes. ***1/2

La romance se veut plus cinglante dans Amour fou de Jessica Hausner, une oeuvre volontairement statique mais si impressionnante d'un point de vue architecturale. ***1/2

Documentaire assez éclairant sur la scientologie, Going Clear demeure divertissant même s'il ne semble pas être aussi abouti que les précédents efforts d'Alex Gibney. ***

Long métrage qui semble avoir été créé pour remporter des prix, Me and Earl and the Dying Girl d'Alfonso Gomez-Rejon est un hommage assez réjouissant au septième art. ***

Série B prometteuse mais qui tombe rapidement à plat sur deux enfants qui volent une voiture de police, Cop Car de Jon Watts offre néanmoins la chance à Kevin Bacon de s'éclater. **1/2

Magic Mike XXL de Gregory Jacobs ne possède ni le charme de l'original, ni son montage plus-que-parfait. Reste une leçon d'amitié qui est énergisante à ses heures. **1/2

C'est tout de même mieux que Tremors 5 de Don Michael Paul qui recycle tous les éléments du genre sans innover le moindrement. **

C'est également le cas du dessin animé Monster High: Boo York, Boo York et de Grimm: Season Four qui commence à manquer de gaz. Cela se regarde toutefois comme un heureux plaisir coupable.

Film du jour: Chop Shop

Ramin Bahrani est un des plus grands cinéastes étasuniens inconnus. Alors que son cinquième long métrage 99 Homes prend l'affiche ce vendredi, revenons sur ce qui est probablement son meilleur film. De nature néoréalisme avec d’époustouflants jeunes comédiens non professionnels, Chop Shop suit un frère et une soeur qui se battent pour survivre dans les rues difficiles de New York. C'est le rêve américain revu et corrigé à une sauce unique et authentique qui évite tous les pièges possibles et inimaginables. Du cinéma indépendant libre de toute attache. ****

lundi 5 octobre 2015

KINO a 16 ans!

Avant de s'embarquer sur le FNC, c'est bien de se rappeler que KINO fête cette année son 16e anniversaire. Les amateurs de courts métrages le savent déjà, mais alors qu'on parlait beaucoup de cet événement lors des premières années, les bons mots se sont malheureusement tus. Jusqu'à ce soir où est présenté la soirée d'ouverture de ce Kabaret qui se tiendra jusqu'au 17 octobre. Infos.

Film du jour: Satantango

Quel est le meilleur long métrage des années 90? On pense à plein de films, mais certainement pas à l'immense opus Satantango de Bela Tarr. Bien sûr, la fresque s'étend sur 7 heures, elle est lente, en noir et blanc et parsemée de longs plans séquences, mais il ne s'est probablement rien fait d'aussi beau et puissant. Une odyssée austère et essentielle sur la nature humaine, où aucun plan n'est laissé au hasard. On rit, on frissonne, on est touché, bouleversé et happé par tant de destins qui se cristallisent au fil d'un récit mystérieux à souhait dont on pourrait multiplier les écoutes jusqu'à l'infini. *****

dimanche 4 octobre 2015

Film du jour: The Black Panthers: Vanguard of the Revolution

Le Festival Black de Montréal se termine avec The Black Panthers: Vanguard of the Revolution de Stanley Nelson, un documentaire intéressant et divertissant qui offre un tour d'horizon souvent fascinant du célèbre groupe armé. L'idéal à montrer aux néophytes, car l'ensemble est plutôt rudimentaire et la forme ne casse rien. ***

samedi 3 octobre 2015

Film du jour: Dragnet Girl

Voir Ozu naviguer dans le film noir muet est toujours spécial. D'un côté il laisse énormément de place aux personnages et aux liens familiaux. De l'autre, il joue beaucoup avec sa mise en scène, insistant sur moult détails qui ne sont pas nécessairement liés à l'intrigue. Cela donne comme dans Dragnet Girl une oeuvre fine et globalement intéressante, un peu simpliste par endroits mais toujours satisfaisant. ***1/2

vendredi 2 octobre 2015

Nouveautés au cinéma: Coming Home et Guibord s’en va-t-en guerre

À forte d'être déçu par Ridley Scott et Robert Zemeckis, c'est normal d'hésiter avant d'aller voir leurs derniers films. Je n'aurais peut-être pas dû, car la rumeur de "bons divertissements" est grande envers The Martian et The Walk. De quoi vouloir se reprendre en DVD et en Blu-ray.

J'ai plutôt misé sur Coming Home, ce superbe mélo triste à mourir de Zhang Yimou qui signe son meilleur long métrage depuis presque une décennie. Un drame un peu long mais d'une rare intensité sur une femme qui attend que son mari sorte d'un camp de travail... même si cela fait longtemps qu'il est déjà à ses côtés! Impossible de rester de marbre devant la performances exceptionnelles de Gong Li. ***1/2

Revenu de son escapade aux États-Unis qui n'a pas impressionné grand-monde, Philippe Falardeau signe avec Guibord s'en va-t-en guerre une jouissive satire politique. Une comédie fine et gentille (un peu trop d'ailleurs) où Patrick Huard trouve son rôle le plus satisfaisant en carrière. À voir et à méditer pour mettre enfin un peu de soleil à cette campagne référendaire. ***1/2
Mon entrevue avec le réalisateur et l'acteur principal

Film du jour: Shanghai Triad

Shanghai Triad est probablement l'offrande la plus soignée visuellement et sonorement de la part de Zhang Yimou. Chaque scène, chaque plan est un joyau incommensurable. À tel point que l'histoire - le destin d'une femme (superbe Gong Li) dans le monde de la mafia - est souvent reléguée au second rang et que l'absence de rythme en fera décrocher plus d'un. Un amalgame de Wong Kar-wai et de Jonnie To avant leur temps! ***

jeudi 1 octobre 2015

Entrevues Guibord s'en va-t-en guerre

Pour la sortie de la délicieuse satire politique Guibord s'en va-t-en guerre où un député indépendant possède la balance du pouvoir à savoir si son pays va envoyer des forces armées dans une région en guerre, je me suis entretenu avec son réalisateur Philippe Falardeau et sa vedette Patrick Huard.

Mes entrevue se retrouvent dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Ju Dou

En attendant la sortie du bouleversant Coming Home de Zhang Yimou, on se replonge dans une des plus célèbres fresques du cinéaste chinois: Ju Dou. Une magistrale leçon d'adultère qui enivre les sens et séduit l'âme au passage. En fracassant les codes du genre, en y insufflant une poésie et une violence de tous les instants, on en ressort marqué à jamais. À vivre seulement pour Gong Li qui prend vie d'une façon étonnante. ****