lundi 28 février 2011

Les meilleurs films de 2010 selon l'AQCC


C'est lorsque les Rendez-vous du cinéma québécois se terminent que l'Asssociation québécoise des critiques de cinéma choisissent les meilleurs films de l'année précédente.

Dans la catégorie du meilleur film québécois, malgré toute l'attention retenue par Incendies de Denis Villeneuve sur la scène étrangère, c'est Curling de Denis Côté qui est reparti avec les grands honneurs.

Deux longs métrages se retrouvent ex æquo du côté du meilleur film international. Il s'agit de Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) d’Apichatpong Weerasethakul et The Social Network de David Fincher.

Trois choix qui se respectent et qui nagent à contre-courant de la donne mondiale (surtout avec le récent triomphe de The King's Speech aux Oscars).

Film du jour: L'équipier


Avant que Philippe Lioret soit le réalisateur connu et estimé qu'il est aujourd'hui, il était déjà l'auteur de très bons petits films. Comme L'équipier qui ressasse une histoire d'amour adultère. À partir d'un sujet convenu, le cinéaste surprend par son ton mélancolique, le développement de ses personnages, l'utilisation de symboles marins, le soin apporté à sa photographie et le pouvoir émotif de sa trame sonore, gracieuseté de Nicola Piovani. Il sera donc impossible de garder les yeux complètement secs avant la tombée du générique. ***1/2

dimanche 27 février 2011

Le film du jour: The Thin Red Line


C'était une des plus grandes injustices cinématographiques. Au lieu de récompenser The Thin Red Line, les Oscars lui préfèrent l'insignifiant Sakespeare in Love. Une claque au cinéaste Terrence Malick qui n'avait rien offert depuis 20 ans. Pourtant l'histoire lui a donné raison et c'est de son chef-d'oeuvre que l'on parle encore aujourd'hui. Et c'est normal.

Est-ce qu'il y a réellement un meilleur film de guerre qui existe que celui-ci? Un drame plus intense et poignant qui s'abreuve aux réflexions philosophiques? Tout y est parfait, de l'utilisation de la lumière à celle de la musique, de l'improbable distribution réunie aux nombreux thèmes développés. Une référence du genre qui prend toujours de la valeur au fil des écoutes. En espérant que les Oscars ne fassent pas encore le même coup en récompensant aujourd'hui le conventionnel The King's Speach. *****

samedi 26 février 2011

Oscars 2011: Choix et prédictions


La 83e édition des Oscars se déroule ce dimanche. Je me joins à la danse en publiant mes choix et mes prédictions. Espérons que les premiers se réaliseront et pas les seconds!



Meilleur film
Choix: Inception
Prédiction: The Social Network

Meilleur réalisateur
Choix: Darren Aronosky
Prédiction: David Fincher

Meilleur acteur
Choix: Javier Bardem
Prédiction: Colin Firth

Meilleur actrice
Choix: Natalie Portman
Prédiction: Natalie Portman

Meilleur acteur de soutien
Choix: Geoffrey Rush
Prédiction: Christian Bale

Meilleure actrice de soutien
Choix: Jacki Weaver
Prédiction: Melissa Leo

Meilleur scénario original
Choix: Inception
Prédiction: The King's Speach

Meilleur scénario adapté
Choix: The Social Network
Prédiction: The Social Network

Meilleure film d'animation
Choix: Toy Story 3
Prédiction: Toy Story 3

Meilleur film en langue étrangère
Choix: Canine (Dogtooth)
Prédiction: In a Better World

Meilleur documentaire
Choix: Exit Through the Gift Shop
Prédiction: Inside Job

Meilleure musique
Choix: Inception
Prédiction: The Social Network

Meilleure chanson
Choix: Toy Story 3
Prédiction: Tangled

Meilleur montage sonore
Choix: Inception
Prédiction: Inception

Meilleur mixage sonore
Choix: Inception
Prédiction: Inception

Meilleure direction artistique
Choix: Inception
Prédiction: The King's Speech

Meilleure cinématographie (images)
Choix: Inception
Prédiction: True Grit

Meilleur maquillage
Choix: Barney's Version
Prédiction: Barney's Version

Meilleurs costumes
Choix: I am Love
Prédiction: Alice in Wonderland

Meilleur montage
Choix: The Social Network
Prédiction: The Social Network

Meilleurs effets spéciaux
Choix: Inception
Prédiction: Inception

Des hommes et des dieux, Drive Angry 3D, Hall Pass, Arthur et la vengeance de Malthazard, Angle mort


En attendant la cérémonie des Oscars, qu'est-ce qu'on peut voir de nouveau en salle? Pourquoi pas un très grand opus qui aurait amplement mérité l'oscar du meilleur film étranger?

C'est le cas de Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, un récit bouleversant et captivant sur l'assassinat de moines. Tourné comme un documentaire et touché par la grâce, cette véritable merveille questionne la foi dans le monde et au sein du genre humain. Un César du meilleur film pleinement mérité.
Critique

Hilarante série B en trois dimensions, Drive Angry 3D de Patrick Lussier présente un Nicolas Cage qui a soif de vengeance. Beaucoup d'action et de l'humour décoiffant regorgent de cette production plongée dans la testostérone qui se veut tout de même un peu répétitive.
Critique

Les frères Farrelly sont en chute libre et cela paraît dans Hall Pass, un récit rarement comique sur le désir d'aller voir ailleurs de deux hommes mariés. De grosses morales et un rythme incertain sont au menu de cette farce bien interprétée mais un peu fade qui contient trop peu de moments réjouissants.
Critique

Suite d'un long métrage déjà décevant, Arthur et la vengeance de Malthazard de Luc Besson sent la formule à plein nez, n'innovant pratiquement jamais par rapport à son prédécesseur. L'animation est peut-être fluide, l'histoire - Arthur retourne voir ses amis Minimoys - ne peut qu'ennuyer, tout comme les nombreux personnages stéréotypés. Et dire qu'il s'agit d'une trilogie...
Critique

Film d'horreur québécois à l'américaine qui se prend beaucoup trop au sérieux pour son propre bien, Angle mort de Dominic James accumule les clichés et les scènes ridicules en faisant lutter un couple pour sa survie. De belles images mais un scénario affligeant, que n'arrive jamais à défendre correctement Karine Vanasse et Sébastien Huberdeau.
Critique

Film du jour: The Three Burials of Melquiades Estrada


Il y en a qui devrait réaliser des films plus souvent. C'est le cas de l'acteur Tommy Lee Jones qui, en compagnie du scénariste Guillermo Arriaga, a offert en 2005 le très puissant The Three Burials of Melquiades Estrada. Sorte de western crépusculaire, cette histoire sombre et parfois violente parfaitement interprétée par ses comédiens (Jones, mais également Barry Pepper et Melissa Leo) est un pensum puissant sur l'humanité et l'état du monde. Avec sa photographie majestueuse et l'excellente partition musicale de Marco Beltrami, pourquoi ne pas aller s'y perdre? ****

vendredi 25 février 2011

Césars 2011: Mes prédictions


La 36e cérémonie des Césars se déroule aujourd'hui. Voici mes choix et mes prédictions. Les résultats seront annoncés au courant de la journée.


Meilleur film
Choix: Des hommes et des dieux
Prédiction: Des hommes et des dieux

Meilleur réalisateur
Choix: Xavier Beauvois
Prédiction: Roman Polanski

Meilleure actrice
Choix: Catherine Deneuve
Prédiction: Charlotte Gainsbourg

Meilleur acteur
Choix: Gérard Depardieu
Prédiction: Éric Elmosnino

Meilleure actrice dans un second rôle
Choix: Karin Viard
Prédiction: Laetitia Casta

Meilleur acteur dans un second rôle
Choix: Michael Lonsdale
Prédiction: Michael Lonsdale

Meilleur espoir féminin
Choix: Yahima Torres
Prédiction: Léa Seydoux

Meilleur espoir masculin
Choix: Edgar Ramirez
Prédiction: Edgar Ramirez

Meilleur scénario original
Choix: Xavier Beauvois
Prédiction: Xavier Beauvois

Meilleure musique
Choix: Alexandre Desplat
Prédiction: Alexandre Desplat

Film du jour: Le petit lieutenant


Puisque c'est aujourd'hui que prend l'affiche le magnifique Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, pourquoi ne pas proposer une autre oeuvre phare de son cinéaste? Film policier prenant à l'esthétisme près du documentaire et à la psychologie des personnages extrêmement développée, Le petit lieutenant mélange drame, suspense et tension avec une rare efficacité. Les comédiens (Jalil Lespert, Roschdy Zem), tous excellents, sont dominés par la prestation impeccable de Nathalie Baye. Du solide. ****

jeudi 24 février 2011

Entrevues Angle mort


C'est demain que prend l'affiche le suspense québécois Angle mort qui ressasse les péripéties d'un couple dans un pays étranger, étant même pris en grippe par un tueur sanguinaire.

Je me suis entretenu avec son réalisateur Dominic James et ses deux principaux interprètes, Karine Vanasse et Sébastien Huberdeau.

Mon entrevue complète se trouve est disponible ici.

Film du jour: Joan Rivers, A Piece of Work


Passé un peu inaperçu sur les écrans en automne dernier, le très bon documentaire Joan Rivers: A Piece of Works des réalisateurs Ricki Stern et Annie Sundberg fait un tour d'horizon très satisfaisant de la carrière et de la vie de la célèbre humoriste américaine qui est prête à tout pour revenir sous le feu des projecteurs. À la fois très drôle et émouvant, cet essai évite la publicité déguisée, permettant de mieux saisir comment le show-business peut être un monde cruel. ***1/2

mercredi 23 février 2011

Film du jour: Marty


Marty de Delbert Mann a remporté un rare exploit: mettre la main à la fois sur la Palme d'Or et l'oscar du meilleur film (et du meilleur réalisateur, scénario, acteur...). Pas mal pour un drame romantique sur des gens délaissés qui aspirent à un peu de bonheur et d'amour. L'histoire toute en finesse, les dialogues savoureux, la belle mise en scène subtile et le jeu truculent de ses interprètes (surtout Ernest Borgnine dans le rôle titre) en font un classique indémodable du cinéma américain. Le genre de titre à faire pleurer de bonheur. ****1/2

mardi 22 février 2011

DVD: Get Low, In the Electric Mist, Due Date, Megamind


Rien de bien majeur qui sort cette semaine en format dvd et blu-ray.

Agréable drame qui aurait pu bénéficier d'un rythme plus alerte, Get Low de Aaron Schneider vaut son pesant d'or grâce à ses comédiens: Robert Duvall qui aurait au moins mérité une nomination aux Oscars, Bill Murray avec son humour pince-sans-rire, et Sissy Spaceck en femme déterminée.

Nouvelle version de In the Electric Mist avec le montage du réalisateur, ce récit sur des meurtres de femmes prend enfin un peu plus d'épaisseur. Reste que l'effort de Bertrand Tavernier demeure très mineur et oubliable et ce, même si sa réalisation s'avère tout à fait appropriée.

Monsieur The Hangover Todd Phillips repard en virée, cette fois avec Robert Downey Jr. et Zach Galifianakis. Sans être une production toujours subtile ou originale, Due Date sait comment divertir efficacement, remplissant du coup son modeste mandat.

Ce n'est pas le cas de l'ordinaire animation Megamind qui n'est qu'une pâle copie de Despicable Me, mais avec un humour plus primaire, beaucoup moins de charme et des affrontements qui laissent parfois à désirer.

Film du jour: Complices


Un très surprenant petit film qu'offre Frédéric Mermoud. À mi-chemin entre le suspense et le drame de moeurs, Complices comporte une mise en scène à la Incendies: deux fils chronologiques qui défilent, le réalisateur se permettant de passer de l’un à l'autre. Tout cela pour faire la lumière sur un meurtre. Bien monté et ne lésinant jamais sur la complicité sexuelle et émotive entre les personnages, le récit mené sans tambour par d'excellents comédiens (Gilbert Melki, Emmanuelle Devos, Cyril Descours et Nina Meurisse) ne tarde pas à piquer la curiosité. ***1/2

lundi 21 février 2011

Film du jour: Coeurs


Excellent compagnon de l'enchanté Pas sur la bouche du même Alain Resnais, Coeurs est un nouveau récit délicieux, cette fois en mode choral. Difficile de déterminer ce qui attire davantage l'attention: la grande famille (Azéma, Arditi, Dussollier, Wilson, Carré) qui joue toujours parfaitement dans la note, les thèmes mélancoliques qui y sont abordés avec beaucoup de sensibilité, ou la mise en scène à la fois intelligente et discrète de son auteur. Un autre grand film du papy de la Nouvelle Vague. ****

dimanche 20 février 2011

RVCQ: Alex Beaupain


C'est la journée Alex Beaupain aux Rendez-vous du cinéma québécois.

Tout d'abord à 14h00 au bistro de la Cinémathèque québécoise, il donnera une leçon de musique, où il parlera certainement de sa collaboration avec le cinéaste Christophe Honoré, notamment sur ses splendides Chansons d'amour.

Puis à 20h00, toujours au même bistro, il donnera un spectacle gratuit, ou se joindra à lui le temps de quelques pièces Pierre Lapointe. Un duo qui s'annonce parfait pour ces deux amants de la bonne chanson française.

Film du jour: Southland Tales


Vilipendé lors de sa présentation à Cannes en compétition officielle, Southland Tales de Richard Kelly (Donnie Darko) est un véritable foutoir. Un long métrage tellement ambitieux qu'il ne peut que décevoir par toutes ses pistes qui ne sont pas toujours bien développées. Pourtant cette histoire sur la fin du monde s'avère un grand plaisir coupable.

Une satire incroyable des États-Unis d'aujourd'hui où une multitude de mauvais comédiens (Dwayne Johnson, Seann William Scott, Sarah Michelle Gellar, Jon Lovitz, Mandy Moore, Christophe Lambert, etc.) se donnent rendez-vous dans un n'importe quoi qui frôle constamment la série B, mais sans s'y enliser. Le tout est secondé par une mise en scène très élaborée et de bons choix musicaux. À redécouvrir en gardant à l'esprit qu'il ne faut rien prendre au pied de la lettre. ***

samedi 19 février 2011

En terrains connus, Qu'un seul tienne..., Canine, Biutiful, L'imposture, Unknown, Cedar Rapids, A Wake, I Am Number Four, Big Mommas


Quelle semaine de fou avec la sortie de pas moins de 12 films et, surtout, 3 titres à voir absolument.

Après son excellent Continental un film sans fusil, Stéphane Lafleur est de retour avec En terrains connus, une nouvelle illumination comique du quotidien parfois pathétique d'une famille comme les autres. Le meilleur film québécois de l'année. Et quelle trame sonore!
Critique

Formidable premier long métrage de Lea Fehner, Qu'un seul tienne et les autres suivront est un film choral d'une rare intensité sur les déboires de gens qui cherchent un peu de quiétude. Un véritable tour de force sur le plan de l'interprétation et de la mise en scène.
Critique

Nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, Canine de Yorgos Lanthimos est un opus fort en bouche impossible à oublier. De quoi être fasciné pendant longtemps par cette éducation bien spéciale qu'accorde un père à ses enfants.
Critique

Alejandro Gonzalez Inarritu fera réagir avec sa nouvelle offrande Biutiful sur le destin délicat d'un homme condamné. Les uns verront là un mélo d'une lourdeur abyssale. Les autres une méditation essentielle sur la vie et la mort. La vérité se situe un peu entre ces pôles.
Critique

Documentaire essentiel sur la prostitution féminine, L'imposture d'Ève Lamont donne la parole à des personnes qui peuvent rarement la prendre. Le résultat, bouleversant et sans sensationnalisme, est un essai qu'il faudra montrer dans toutes les écoles secondaires.

Surprise! Le nouvel effort du réalisateur Jaume Collet-Serra (Orphan) n'est pas mauvais. Même qu'en tant que thriller, Unknown est assez efficace dans sa façon de montrer un homme regagner son identité. Malgré une finale un peu bâclée, la démonstration demeure très divertissante.
Critique

Sorte de Hangover pour les personnes de 40 ans et plus, Cedar Rapids de Miguel Arteta est une gentille comédie où un homme naïf est plongé dans des situations qui le dépassent. Rien de mémorable au rendez-vous, si ce n'est des gags plutôt drôles et une interprétation décontractée.
Critique

Essai complètement improvisé et assez verbeux, A Wake de Penelope Buitenhuis s'affranchit difficilement de ses racines théâtrales. En fin, il faut surtout se concentrer sur les mots, car la mise en scène ne casse rien et les comédiens se veulent plutôt inégaux.

En voulant être le prochain Twilight, I Am Number Four de D.J. Caruso se fourvoie complètement dans son mélange entre science-fiction et romance. Peu importe que les effets spéciaux décoiffent, les acteurs sont très mal dirigés, alors que plusieurs séquences font involontairement hurler de rire.
Critique

Troisième (et derner, s'il vous plaît!) volume d'un film qui, à la base, était déjà horrible, Big Mommas - Like Father, Like Son de John Whitesell étire la sauce à travers une intrigue accessoire où une interprétation grossière, de la mauvaise musique rap et des bons sentiments à la tonne donnent mal à la tête.

Film du jour: Thelma & Louise


Le populaire road movie Thelma & Louise célèbre son 20e anniversaire avec une très belle édition Blu-ray parsemée d'intéressants suppléments. Avec le recul, il faut avouer que ce long métrage de Ridley Scott (probablement son dernier excellent film) n'a pas pris une ride. Le duo Susan Sarandon et Geena Davis est toujours aussi savoureux, les dialogues sont mordants, et la réalisation méticuleuse exploite parfaitement les paysages majestueux. Un grand divertissement de qualité, au féminin à part de ça. ****

vendredi 18 février 2011

Film du jour: Millennium Actress


Au sein des opus du regretté cinéaste Satoshi Kon, Millennium Actress se retrouve tout au sommet. En fait, il s'agit d'une des meilleures animations jamais concoctées, point à la ligne. Avec intelligence, souplesse et sensibilité, le grand maître des dessins animés fait revivre plusieurs décennies d'histoire à travers la quête d'une jeune actrice. Dans ce chef-d'oeuvre, deux notions sont à l'honneur: l'amour qui détruit tout et l'hommage au cinéma nippon. Un récit inclassable, à la fois drôle et tragique, qui marquera à jamais le cinéphile. *****

Entrevue L'imposture


Brûlant documentaire sur l’industrie du sexe au Québec, L’imposture d’Ève Lamont donne la parole à des femmes qui ont très peu de chance de la prendre. Présenté en quelques occasions ces derniers mois, l'essai fait l'objet d'une bombe partout sur son passage, alimentant les discussions comme jamais.

Pour l'occasion je me suis entretenu avec la cinéaste et quelques personnes qui se retrouvent à l'écran. L'entrevue se trouve ici.

jeudi 17 février 2011

Film du jour: Brief Encounter


Brief Encounter (1945) est un des premiers films du grand cinéaste David Lean . C'est également un de ses meilleurs. L'histoire, très simple, suit une jeune femme mariée qui tombe en amour avec un autre homme. À la façon d'un livre, les pensées de l'héroïne se matérialisent à l'écran, rendant son personnage à la fois complexe et tragique.

Grâce à sa mise en scène parfaite (l'utilisation du noir et blanc est particulièrement astucieuse), le réalisateur peint un univers obsédant, qui n'a d'égal que le jeu parfaitement intériorisé de ses personnages. Peut-être bien la plus belle et touchante histoire d'amour racontée au cinéma. À regarder encore et encore, sans oublier les sous-titres tellement tout le monde parle à la quatrième vitesse. *****

mercredi 16 février 2011

Entrevues En terrains connus


Présenté ce soir en ouverture des Rendez-vous du Cinéma Québécois et prenant l'affiche dans les salles régulières dès vendredi, l'excellent En terrains connus fait déjà beaucoup parlé de lui. C'est normal, il s'agit du meilleur film de la Belle Province de 2011 et en plus, il met en scène l'Homme du futur!

C'est pourquoi j'ai décidé de rencontrer le cinéaste Stéphane Lafleur ainsi que les comédiens Francis La Haye et Fanny Mallette afin d'en savoir davantage sur le nouveau film du créateur du très remarqué Continental, un film sans fusil.

Mon entrevue complète se trouve ici.

Film du jour: Wild Target


La frénésie des remakes semble sans fin. Cette fois c'est le gentil petit film français Cible émouvante de Pierre Salvadori qui devient Wild Target dans les mains de l'Anglais Jonathan Lynn. Bien que l'histoire soit sensiblement la même (un tueur à gages qui est incapable de compléter son contrat), les vraies occasions de rire son rares. Comment peut-il en être autrement avec une mise en scène aussi molle, des dialogues peu inspirés et des interprètes (Bill Nighy, mais surtout Emily Blunt et Rupert Grint) qui semblent constamment sur le point de s'endormir? **

mardi 15 février 2011

Film du jour: Copie conforme


Trichons un peu. Copie conforme d'Abbas Kiarostami prend seulement l'affiche au Québec en avril prochain, mais comme il y avait une présentation spéciale de l'opus au Cinéma du Parc grâce à Cinémagique, il fallait en profiter!

Je vais revenir plus longuement sur cet excellent long métrage lors de sa sortie régulière. Pourtant, comme film de Saint-Valentin, il n'y a rien de mieux. Fidèle à ses habitudes, le créateur de Le goût de la cerise utilise sa mise en scène parfaite (longs plans séquences, harmonisation totale avec la lumière, etc.) pour la mettre au service de son histoire, mystérieuse mais nécessaire, où deux êtres qui se connaissent peut-être discutent de bonheur et d'amour.

Peu importe si l'ouvrage est un peu trop long et qu'il abuse de ses symboles, il le fait avec une telle intelligence et une telle sincérité, nécessitant cependant un jeu intellectuel de tous les instants, qui est récompensé par beaucoup d'humour, des dialogues spirituels savoureux, et une interprétation renversante, dominée par la composition pince-sans-rire de William Shimell et celle, lauréat à Cannes du prix de la meilleure actrice, de la toujours formidable Juliette Binoche. À voir plus d'une fois. ****

DVD: 10 et demi, You Will Meet a Tall Dark Stranger, Waiting For Superman, Tromper le silence, Unstoppable


Même s'il n'y a pas beaucoup de nouveautés cette semaine, la plupart des sorties dvd et blu-ray méritent le coup d'oeil.

C'est le cas de 10 et demi de Podz, cet excellent film québécois sur les déboires d'un jeune garçon dans un centre fermé. Épousant la forme du documentaire, le récit sobre et sensible est dominé par les performances fortes de Robert Naylor et de Claude Legault.

Énième Woody Allen mineur, You Will Meet a Tall Dark Stranger est tout de même un divertissement de qualité, suivant avec joie et cynisme les déboires d'un couple marié. Même si l'auteur se répète, il le fait sans jamais perdre son sens de l'humour grinçant.

Documentaire phare et extrêmement émouvant sur l'éducation, Waiting For Superman de Davis Guggenheim simplifie - parfois trop - des enjeux extrêmement importants pour les rendre plus limpides. À voir simplement pour les 15 minutes finales, les plus tragiques des dernières années.

On peut reprocher plein de choses à Tromper le silence de Julie Hivon: sa façon de préférer ses images à son histoire, de jouer des métaphores appuyées, ou de ne pas explorer en profondeur ses deux êtres brisés. Reste que l'interprétation de Suzanne Clément et de Maxime Dumontier demeure plus que satisfaisante.

Le duo Tony Scott et Denzel Washington sont à nouveau réunis pour Unstoppable, une histoire vraie sur un train qui roule sans conducteur. Un autre gros film d'action aux personnages ternes et à la réalisation survitaminée qui donne rapidement la nausée.

lundi 14 février 2011

Suggestions pour la Saint-Valentin


C'est le 14 février, plus connu comme étant la journée de la Saint-Valentin. Pour l'occasion j'ai préparé un palmarès de films à voir en compagnie de l'être cher. Pas des longs métrages sirupeux à la Titanic, mais des oeuvres qui sortent des sentiers battus dans leurs façons de célébrer l'amour et la passion.

Ma liste complète se trouve ici.

Film du jour: Le déclin de l'empire américain


Puisque c'est la Saint-Valentin, pourquoi ne pas revoir un des plus grands films cultes québécois, le toujours fabuleux Le déclin de l'empire américain de Denys Arcand qui, 25 ans après sa sortie, continue à faire rire aux larmes? Avec ses dialogues mordants, ses personnages savoureux et ses thèmes sociaux/culturels/humains majeurs, il s'agit d'une oeuvre importante qui n'a encore jamais été égalée. Tout simplement savoureux. ****1/2

dimanche 13 février 2011

Film du jour: Bambi


Possiblement le meilleur film des studios Disney, Bambi est un classique indémodable qui raconte le grand cercle de la vie. Le ton simple et charmant résiste aux années (l'animation a vu le jour en 1942), aidant aidé par cela par de magnifiques dessins et une superbe trame sonore orchestrale. Sans doute le premier contact de l'enfant avec le monde de la mort... mais aussi du pouvoir de la vie qui résiste malgré tout. À posséder dans toutes les collections. *****

samedi 12 février 2011

The Eagle, Gnomeo and Juliet, Just Go With It


Petite semaine de cinéma en attendant l'avalanche de films (au moins une douzaine) qui prennent l'affiche vendredi prochain.

Le seul titre qui pourrait être intéressant de voir sur grand écran est The Eagle, la nouvelle réalisation de Kevin Macdonald (State of Play). Sans être un excellent long métrage, cette histoire sur l'honneur, l'amitié et le devoir en tant de guerre surprend positivement par le soin apporté aux dialogues, la beauté de la photographie et ses impressionnants combats.
Critique

La déception est grande du côté de Gnomeo and Juliet, une variation édulcorée du célèbre classique de Shakespeare qui se déroule maintenant dans l'univers des nains de jardin. Le cinéaste Kelly Asbury a beau déjà avoir offert le grandiose Shrek 2 par le passé, il rate totalement son tir ici avec ses héros sans charisme, son ton moralisateur, ses inutiles effets en trois dimensions et sa trame sonore envahissante d'Elton John.
Critique

Produit pour la Saint-Valentin, Just Go With It de Dennis Dugan est une énième comédie romantique ratée et superficielle, qui met cette fois en vedette Adam Sandler et Jennifer Aniston qui apprennent, au bout de deux heures, qu'il ne faut pas mentir à son prochain. Et on ne se demande même pas s'ils finiront ensemble...
Critique

Film du jour: Pas sur la bouche


Nouvel Alain Resnais en mode ultra léger, Pas sur la bouche est un délice sur toute la ligne, une improbable comédie musicale enchanteresse qui met de bonne humeur le reste de la journée. À partir d'une mise en scène sophistiquée, de fabuleux interprètes (Azéma, Arditi, Tautou, Lespert, Wilson et compagnie) se chantent la pomme avec une férocité indéniable. Le genre de plaisir coupable absolument exquis à faire partager autour de soi. ****

vendredi 11 février 2011

Film du jour: Black Snake Moan


Il est parfois difficile d'aimer ou de détester totalement un film. Prenez pas exemple Black Snake Moan de Craig Brewer qui présente un homme qui décide de punir une jeune femme dévergondée. L'oeuvre est tellement sexiste et moralisatrice qu'il est possible de décrocher au bout d'une demi-heure. Pourtant le cinéphile veut savoir comment le tout va se terminer. Et il est tout à fait capable de se satisfaire des nombreux éléments positifs qui s'offrent à lui, dont la musique très bien utilisée et les jeux viscéraux de Samuel L. Jackson et de Christina Ricci. À consommer avec modération. ***

jeudi 10 février 2011

Film du jour: Terms of Endearment


Gagnant de 5 oscars en 1983 (donc ceux du Meilleur film, du Meilleur réalisateur et du Meilleur scénario), Tearms of Endearment de James L. Brooks ressasse sur les hauts et les bas amoureux d'une mère et de sa fille. Conventionnel dans son approche, l'ensemble est parsemé de répliques savoureuses, de jolies touches humoristiques et d'autres beaucoup plus dramatiques. Porté par la fouge de Shirley MacLaine et celle, déjà caricaturale de Jack Nicholson, le récit un peu trop gentil finit par intéresser au plus haut point. ****

mercredi 9 février 2011

Jutra, entre belles surprises et aberrations


C’est ce matin qu’ont été annoncé les nominations du 13e gala des Jutra, qui se déroulera le 13 mars prochain. C’est sans surprise qu’Incendies de Denis Villeneuve part favori dans la course, avec 10 mentions. Pourtant quelques surprises et de nombreuses aberrations figurent dans ce palmarès qui, année après année, ne fait toujours pas l’unanimité.

Meilleur film
10 et demi
Les amours imaginaires
Curling
Incendies
Les signes vitaux

Cela fait beaucoup de bien de voir Curling et, surtout, Les signes vitaux. Il est également normal d'avoir retenu Incendies et 10 et demi. Sans doute que Les amours imaginaires y est pour la popularité de son cinéaste, même si le film ne fait pas nécessairement le poids lorsqu’on le compare à Trois temps après la mort d’Anna, À l’origine d’un cri et Route 132.

Meilleure réalisation
Denis Côté (Curling)
Xavier Dolan (Les amours imaginaires)
Kim Nguyen (La cité)
Podz (10 et demi)
Denis Villeneuve (Incendies)

Villeneuve, Podz, Dolan : des choix logiques et attendus. Mais pas le Côté qui mérite pleinement d’y être. La présence du talentueux Nguyen s’explique par le fait que La cité est un très bel objet technique, mais au scénario un peu laborieux. Pourtant il aurait été légitime de lui préférer Podz pour Les sept jours du Talion, Robin Aubert pour À l’origine d’un cri et même Rafaël Ouellet pour New Denmark.

Meilleure actrice
Lubna Azabal (Incendies)
Suzanne Clément (Tromper le silence)
Mélissa Désormeaux-Poulin (Incendies)
Évelyne Rompré (2 fois une femme)
Guylaine Tremblay (Trois temps après la mort d’Anna)

Ignorer Guylaine Tremblay dans cette catégorie aurait été une insulte, et il est intéressant de voir le combat que se livreront les deux comédiennes d’Incendies. La présence d’Évelyne Rompré relève de la prise de risques... qui fait beaucoup de bien. Tout le contraire de Suzanne Clément. Pourquoi ne pas avoir opté pour Marie-Hélène Bellavance, une des révélations de Les signes vitaux?

Meilleur acteur
Jay Baruchel (The Trotsky)
Emmanuel Bilodeau (Curling)
Jacques Godin (La dernière fugue)
Claude Legault (10 et demi)
François Papineau (Route 132)

Trois choix logiques sur cinq. Papineau part favori, Bilodeau le seconde et Baruchel est là pour aller chercher une clientèle plus jeune. Claude Legault trouve son meilleur rôle en carrière dans 10 et demi. Mais cela aurait été plus pertinent de le retenir dans la catégorie du meilleur acteur de soutien et de privilégier son jeune collègue Robert Naylor, déjà retenu aux Génie dans la section du meilleur acteur. La sélection de Jacques Godin est également difficile à saisir. Surtout en considérant les grands compétiteurs délaissés (Michel Barrette si bouleversant dans À l'origine d'un cri, Claude Legault pour Les sept jours du Talion, et même Paul Giamatti si l’on considère que Barney’s Version est un film québécois…).

Meilleure actrice de soutien
Dorothée Berryman (Cabotins)
Marie Brassard (Les signes vitaux)
Geneviève Chartrand (Le journal d’Aurélie Laflamme)
Isabelle Miquelon (La dernière fugue)
Danielle Proulx (Reste avec moi)

Sans aucun doute la catégorie la plus aberrante du lot. Mis à part Marie Brassard, à peu près personne ne mérite d’y figurer. Cabotins et Reste avec moi ont réussi l’exploit de saborder ses excellentes distributions, alors que les deux autres comédiennes arrivaient difficilement à sortir du lot. Étrangement Anne-Élisabeth Bossé pour Les amours imaginaires y est dans cette même catégorie, mais aux Génie. Cela aurait été le bon moment de jouer d’audace. Retenir une des actrices de Lucidité passagère par exemple, une des jeunes frimousses de New Denmark, reconnaître que Mélissa Désormeaux-Poulin avait peut-être un rôle moins important dans Incendies que Lubna Azabal (ou vice-versa), ou même d’y aller d’un doublé Les signes vitaux en rajoutant la merveilleuse Danielle Ouimet. N’importe quoi (ou presque, au moins Anik Jean n’y est pas pour Filière 13), mais pas ça.

Meilleur acteur de soutien
Martin Dubreuil (Les sept jours du Talion)
Yves Jacques (La dernière fugue)
Jean Lapointe (À l’origine d’un cri)
Alexis Martin (Route 132)
Gérard Poirier (Reste avec moi)

Alexis Martin et Martin Dubreuil étaient des choix évidents. Comme cette édition des Jutra paye un hommage à Jean Lapointe, sa sélection relevait de l’évidence. Quel dommage que Patrick Hivon n’y figure pas pour À l’origine d’un cri. De même que Claude Legault ou Robert Taylor pour 10 et demi et François Papineau pour Trois temps après la mort d’Anna. Ils sont tous plus habités que Gérard Poirier (qui s’offre un retour à l’écran remarqué) et Yves Jacques.

Meilleur scénario
Robin Aubert (À l’origine d’un cri)
Michael Konyves (Barney’s Version)
Claude Lalonde (10 et demi)
Ian Lauzon (Piché entre ciel et terre)
Denis Villeneuve, avec la collaboration de Valérie Beaugrand-Champagne (Incendies)

Le talent de Robin Aubert est enfin reconnu! Tout comme Claude Lalonde qui a pondu un scénario vraiment supérieur à la/sa moyenne. Ce n’était qu’une formalité pour Incendies. Les deux autres choix demeurent cependant très questionnables. Le film sur Barney est particulièrement édulcoré par rapport au livre, alors que Piché comporte des failles béantes. À ce chapitre Route 132 est mieux fignolé, tout comme Les signes vitaux, Trois temps après la mort d’Anna, Curling et Les sept jours du Talion.

Meilleur documentaire
La belle visite
Le cœur d’Auschwitz
Pierre Falardeau
Les porteurs d’espoir
Vous n’aimez pas la vérité : 4 jours à Guantanamo

Dans l’ensemble ce sont des sélections qui se tiennent. Mais est-ce que Pierre Falardeau est réellement supérieur à Les Fros de Stéphanie Lanthier? Bien sûr que non!

Alors qu’est-ce qui ressort de ces nominations? De belles surprises avec Curling et Les signes vitaux qui sont enfin reconnus à leur juste valeur. Mais également plusieurs aberrations, dont les nombreuses sélections de Reste avec moi et La dernière fugue, l’absence remarquée de Robert Naylor, de Michel Barrette et celle de New Denmark. Sans doute que c’est impossible de satisfaire tout le monde, mais parfois il faut seulement y aller avec le bon sens.

Film du jour: What Ever Happened to Baby Jane?


Réalisé par Robert Aldrich en 1962, What Ever Happened to Baby Jane? révèle du phénomène, et pas seulement pour avoir revigoré les carrières de Bette Davis et de Joan Crawford. L'histoire, à mi-chemin entre mélodrame psychologique, récit horrifique et comédie grotesque, tourne autour de la jalousie entre deux soeurs. Bien que trop long, l'ensemble captive et déroute tout à la fois, soignant son très beau noir et blanc grâce à une mise en scène de haut calibre. Quiconque recherche une des meilleurs méchantes du cinéma devrait retenir le nom de Bette Davis tant elle se veut particulièrement habitée par ce personnage. ****

Les rendez-vous du cinéma québécois 2011


C'est hier qu'était annoncée la programmation de la nouvelle édition des Rendez-vous du cinéma québécois qui débutera sur des chapeaux de roue le 16 février prochain avec la présentation de l'excellent En terrains connus de Stéphane Lafleur.

Au total près de 300 films et quelques nouveautés, dont La vérité de Marc Bisaillon.

La principale surprise de l'évènement est la venue à Montréal d'Alex Beaupain. Non seulement le compositeur fétiche de Christophe Honoré animera une classe sur la musique, mais il donner un spectacle - gratuit - en compagnie de Pierre Lapointe! En voilà une bonne nouvelle!!

Voici mon article sur les RVCQ de 2011.

mardi 8 février 2011

Film de la semaine: Broadcast News


Gentille satire du monde des médias qui arrive à être pertinent sans sacrifier son triangle amoureux, Broadcast News de James L. Brooks sait divertir intelligemment, notamment grâce à ses dialogues solidement ancrés dans la réalité et ses trois excellentes têtes d'affiche: William Hurt, Albert Brooks et surtout Holly Hunter. Rien pour égaler un Network, mais une réflexion sensible et pertinente sur la nécessité de maintenir un équilibre entre bonheur personnel et professionnel. Maintenant disponible dans une toute nouvelle édition Criterion. ****

DVD: Tamara Drewe, Journal d'un coopérant, It's Kind of a Funny Story, The Tillman Story, Paranormal Activity 2, Life as We Know It, You Again, My Sou


Devant les grosses farces qui ne méritent pas le détour (même pas en DVD), quelques titres mignons comme tout résistent à l'envahisseur. Alors qu'est-ce qu'on loue, qu'est-ce qu'on achète?

Impossible de résister à Tamara Drewe, la dernière fantaisie de Stephen Frears qui fait encore exploser les codes sociaux avec une histoire à la fois simple et comique, portée par une belle brochette de comédiens.

Robert Morin a sa touche, sa propre marque de commerce. Même s'il ne se réinvente pas sur Journal d'un coopérant, il utilise à nouveau sa caméra subjective pour raconter les déboires d'un héros ambigu en Afrique.

Les créateurs de Half Nelson et de Sugar sont de retour avec It's Kind of a Funny Story, un long métrage drôle et intelligent sur la pression que peut ressentir des adolescents. Une belle petite surprise.

Documentaire sur un populaire joueur de football décédé en Afghanistan, The Tillman Story de Amir Bar-Lev suit la croisade de sa famille pour obtenir toute la vérité à son sujet. Un peu long et répétitif, mais toujours très instructif.

Suite un peu inutile d'un film à succès, Paranormal Activity 2 de Tod Williams ressasse la même recette avec un résultat pas toujours convaincant. Mieux vaut se contenter de l'original.

Romance qui ne fonctionne guère à cause de la chimie déplorable entre ses deux interprètes (Katherine Heigl et Josh Duhamel), Life as We Know It de Greg Berlanti trouvera difficilement preneur, même avec l'arrivée prochaine de la Saint-Valentin.

C'est un peu le même sort qui sera réservé à You Again d'Andy Fickman, une «comédie» franchement pénible sur la compétition effrénée qui peut exister entre deux familles. Lorsqu'on ne rit pas, il y a forcément un problème.

C'est toutefois My Soul to Take de Wes Craven qui remporte le titre de la daube de la semaine. Comment l'ancien maître de l'horreur a pu pondre quelque chose d'aussi pitoyable et sans queue ni tête qui ne comporte aucun réel frisson?

lundi 7 février 2011

Film du jour: Mean Streets


Le premier Scorsese majeur, avec tous ses thèmes qui allaient faire sa gloire: la petite délinquance dans les rues de New York, l'amour et l'amitié qui détruisent tout, une violence exacerbée, une fascination pour la musique pop et jazzée, des dialogues cultes, etc. Mean Streets a influencé des générations de cinéastes, de Quentin Tarantino à Spike Lee, mais il n'y a rien qui ressemble à cette oeuvre maîtresse, où Harvey Keitel et Robert De Niro cherchent à améliorer leur sort en multipliant les gaffes. Féroce et truculent. ****1/2

dimanche 6 février 2011

Film du jour: The Color Purple


Premier film sérieux de Steven Spielberg dans un genre «conventionnel» (le drame, ou plutôt le mélodrame), The Color Purple qui est sorti sur les écrans en 1985 a été nominé 11 fois aux Oscars, sans rien remporter. Sans être un grand film, cette histoire touchante de plusieurs décennies d'une pauvre femme martyrisée par son mari mérite le détour, seulement pour la reconstitution historique et le jeu touchant de ses interprètes (le premier rôle à l'écran de Whoopi Goldberg, Danny Glover en grand méchant, Oprah Winfrey qui affichait un réel talent d'actrice). ***1/2

samedi 5 février 2011

L'illusionniste, The Time That Remains, Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, Sanctum, The Roomate


La loi de l'équilibre est atteinte avec la sortie d'autant de bons que de mauvais films. Dommage que dans le lot j'ai raté Ce coeur qui bat de Philippe Lesage. D'autres très belles options sont cependant disponibles...

C'est le cas de L'illusionniste, la nouvelle animation de Sylvain Chomet sur les déboires d'un magicien vieillissant. Partant d'une nouvelle de Tati, le père des Triplettes de Belleville signe une oeuvre gentille, mélancolique et nostalgique, qui rend les yeux mouillés avant la fin.
Critique

Pour son troisième film The Time That Remains le cinéaste Elia Suleiman traite encore des relations entre Israël et la Palestine, cette fois en s'inspirant de lettres et de journaux intimes de ses parents, campant son intrigue entre 1948 et aujourd'hui dans un territoire occupé. L'opus, complètement absurde et décalé, est parsemé de moments de grâce.
Critique

Il y a quelques années Luc Besson a fait une promesse qu'il n'a pas tenue: arrêter de faire du cinéma. Peut-être qu'il aurait dû écouter sa première idée, cela aurait permis au spectateur de ne pas s'ennuyer fermement devant Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, une adaptation innofensive d'une bande dessinée. Peut-être que les enfants vont s'amuser, mais pas leurs parents...
Critique

James Cameron a-t-il besoin d'argent à ce point qu'il est disposé à accoler son nom à n'importe quoi? Il se retrouve dans Sanctum comme producteur exécutif d'un long métrage de type survival, où des gens cherchent à survivre dans des grottes qui se remplissent d'eau. Personnages stéréotypés, scènes gores, dialogues moralisateurs et trop longue introduction sapent rapidement le moral de ce qui aurait pu être haletant.
Critique

Un ersatz de Single White Female en 2011 donne The Roommate, une banale série B de Christian E. Christiansen sur une amitié malsaine entre deux colocataires. Se prenant terriblement au sérieux et ne comportant aucun moment de tension valable ou d'interprétation satisfaisante, l'ensemble s'apparente à la perte de temps de la semaine. De quoi vouloir se faire rembourser le plus rapidement possible.
Critique

Film du jour: One Flew Over the Cuckoo's Nest


Un classique pour débuter la journée: le poignant et éclairant One Flew Over the Cuckoo's Nest de Milos Forman qui a mis la main sur 5 Oscar, dont celui du meilleur film, meilleur scénario, meilleur réalisation, et meilleurs comédiens (le grand Jack Nicholson et la complètement disparue Louise Fletcher).

Pas mal pour une histoire simple qui se déroule dans un asile où le sens de la folie n'est certainement pas le même pour tous. Au-delà de ses excellents interprètes, il faut redécouvrir le texte, spirituel, qui est capable de passer de la comédie au drame en l'espace de quelques seconds. Le tout étant enrobé dans une très belle édition Blu-ray qui comprend notamment le guide de presse original et des cartes à jouer! ****1/2

vendredi 4 février 2011

Film du jour: Black Rain


À ne pas confondre avec le film du même nom de Ridley Scott, Black Rain (1989) de Shohei Imamura est une très grande oeuvre sur les répercussions du bombardement d'Hiroshima pendant la Seconde Guerre mondiale. Débutant dans l'horreur vive, l'essai se transporte quelques temps après afin de suivre les survivants directs de cette tragédie. Au sein de ces victimes qui ne cherchent qu'à vivre une existence normale, il y a une jeune fille difficile à marier. Un portrait unique et éclatant de l'époque et de l'importance de se rappeler des évènements tragiques de son histoire. ****1/2

jeudi 3 février 2011

Film du jour: Clean, Shaven


Lodge Kerrigan est un cinéaste qui n'a jamais fait de concession. Comment oublier son extraordinaire Keane, un des meilleurs films américains de la dernière décennie? Son premier long métrage Clean, Shaven est du même moule. La quête d'un schizophrène pour retrouver sa fille se veut une expérience unique, autant sur le plan technique (l'utilisation du son est sidérante) que sur le plan de l'émotion ressentie. Comme quoi le cinéma peut encore être brut et tendre tout à la fois, audacieux sans que cela ne coûte les yeux de la tête. ****

mercredi 2 février 2011

Toujours les mêmes Génie?


Les nominations pour la 31e édition des prix Génie - l'équivalent des Oscars québécois - ont été annoncées aujourd'hui. Au total Barney's Version mène le bal avec 11 sélections, suivis de près par Incendies, le grand favori de cette soirée qui se déroulera le 10 mars prochain.

La liste des principales nominations se trouve ici.

L'année 2010 a été exceptionnelle au Québec, un peu moins dans le reste du Canada, alors que des oeuvres moyennes ou peu inspirantes telles Barney's Version, Splice et Resident Evil: Afterlife obtiennent beaucoup trop l'attention.

Pourtant, en regardant les principales sélections, et en faisant abstraction d'Incendies de Dennis Villeneuve, quelque chose cloche. Qu'ont en communs 10 et demi, Gunless, Resident Evil: Afterlife, Route 132, Les sept jours du Talion et The Trotsky? Ce sont tous des longs métrages distribués par Alliance. Rajoutez à cela Les amours imaginaires de Remstar, qui a longtemps été une proche filiale d'Alliance, et vous obtenez un tableau pas toujours représentatif des forces en place.

Mais où se trouvent donc les Curling, Trois temps après la mort d'Anna, Les signes vitaux, À l'origine d'un cri et compagnie? Les cotisations pour inscrire les films étaient trop dispendieuses que les producteurs et les distributeurs ont décidé de ne pas participer à cet évènement? Ou le poids d'un distributeur est plus fort que tous les autres afin que ses «enfants» soient retenus aux bons endroits?

À force de toujours revoir les mêmes noms, mérités ou pas, cela finira, encore davantage, à miner la crédibilité des Génie, qui s'est tout de même repris envers Xavier Dolan après l'avoir presque complètement boycotté l'année dernière pour J'ai tué ma mère. Décidément il y a quelque chose de pourri dans ce royaume.

En attendant les meilleurs films de l'année selon l'AQCC


À chaque année l'Association Québécoise des Critiques de Cinéma (AQCC) sélectionne le meilleur film québécois et le meilleur film étranger de l'année précédente. Voici les nominations pour l'édition 2010.

Meilleur film québécois de 2010:

À l’origine d’un cri – Robin Aubert
Les Amours imaginaires – Xavier Dolan
Curling – Denis Côté
Incendies – Denis Villeneuve
Trois temps après la mort d’Anna – Catherine Martin

Le Dolan peut surprendre, car il n'était sur presque aucun palmarès de fin d'année. Le Villeneuve demeure le grand favori, alors que le Aubert obtient un fort capital de sympathie. Même si ce n'est pas tout le monde qui aime le cinéma de Denis Côté, il ne faudrait surtout pas éliminer Curling pour autant.

Mon choix: Trois temps après la mort d'Anna, un récit bouleversant et nécessaire.
Prédiction: Incendies qui va faire un malheur aux Génie, aux Jutra et, qui sait, peut-être aux Oscars.

Meilleur film étranger de 2010

The Ghost Writer – Roman Polanski
Inception – Christopher Nolan
Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) – Apichatpong Weerasethakul
Le quattro volte – Michelangelo Frammartino
The Social Network – David Fincher

On sent que les critiques d'ici lisent les journaux... et qu'ils vont imiter leurs confrères en votant pour The Ghost Writer (comme en Europe) ou The Social Network (aux États-Unis). Inception serait un choix plus audacieux et, ultimement, plus raisonné. Mais pour certaines personnes le «meilleur film de l'année» ne doit comporter aucune scène d'action. Alors ils pourront se venger avec Oncle Boonmee, cette magnifique Palme d'Or qui souffre de la comparaison avec Des hommes et des dieux. Présenté 1 fois ou 2 au Festival du Nouveau Cinéma, Le quattro volte a fait soufflé une rumeur dithyrambique sur lui. Mais comme presque personne ne l'a vu, il n'a aucune chance de remporter la mise. Avec de la chance, un distributeur va l'acheter et le diffuser... ou au moins le sortir en dvd pour qu'il soit accessible au commun des mortels.

Mon choix: Inception ou Oncle Boonmee, un ou l'autre ferait plaisir.
Prédiction: The Social Network... de justesse devant The Ghost Writer.

Les gagnants seront annoncés au courant de février.

Film du jour: Who's That Knocking at My Door?


Premier véritable long métrage de Martin Scorsese, Who's That Knocking at My Door? (1968) est un film fortement inspiré de la Nouvelle Vague, où un garçon de New York ère entre ses amis et une nouvelle copine qui lui confie un terrible secret. Avec ses mouvements amples, sa trame sonore jazzée et ses très jolies images en noir et blanc, le projet sent la liberté à plein nez. Le scénario capricieux n'empêche pas Harvey Keitel de briller avec sa carrure et son charisme naturel. Un effort libérateur qui annonçait seulement que le meilleur était à venir... ***1/2

mardi 1 février 2011

DVD: Jaffa, Let Me In, Conviction, Never Let Me Go, A Woman A Gun A Needle Shop, L'immortel


Plusieurs petits films indépendants font leur entrée en format dvd et blu-ray.

Sorte de Roméo et Juliette au Moyen-Orient, Jaffa de Keren Yedaya ne joue pas les stéréotypes de la carte postale, bien au contraire. La tension va à crescendo au sein de cette histoire tragique qui est soutenue par de bons interprètes et une superbe mise en scène.

La technique prend beaucoup de place dans Let Me In, le remake américain de l'excellent film de vampires Let the Right One In. Pour une fois qu'une reprise mérite le détour, c'est le cas de cet effort de Matt Reeves qui a soigné à outrance sa réalisation et sa trame sonore.

Conviction de Tony Goldwyn mérite le détour pour ses comédiens, Hilary Swank et Sam Rockwell, qui incarnent une soeur et un frère en difficulté. Grâce à leurs échanges musclés et développés, il est plus aisé d'oublier la prévisibilité de l'entreprise.

Romance et science-fiction font bon ménage dans Never Let Me Go de Mark Romanek. Bien que l'intrigue ne soit pas à la hauteur du livre original, beaucoup de sensibilité se dégage de ce trio incarné par Carey Mulligan, Andrew Garfield et Keira Knightley.

Zhang Yimou est un grand cinéaste. Mais il est humain comme tout le monde et il peut se tromper. Cela explique les déboires de A Woman A Gun and a Noodle Shop, reprise peu inspirée du Blood Simple des frères Coen. Peu importe que les couleurs soient enveloppantes, le récit ne tient jamais la route.

Jean Reno est quelqu'un de très sympathique. Kad Merad peut être un bon acteur, tout comme Marina Foïs. Dommage que rien ne ressort de l'ennuyant L'immortel de Richard Berry, un banal film de vengeance parsemé de clichés. Parfois, un peu de psychologie ne fait de mal à personne.

Film du jour: Tout est parfait


Du 30 janvier au 5 février, c'est la semaine de prévention du suicide. C'est le moment idéal de revoir Tout est parfait d'Yves Christian Fournier, un des meilleurs films québécois de la dernière décennie. Doté d'une caméra planante, de superbes choix musicaux et d'un désir d'en dire le moins possible à une époque où chaque motivation est soulignée au gros crayon gras, il s'agit surtout d'un film renversant qui sera pratiquement impossible à oublier. Un climat de souffrance et de douleur s'installe peu à peu, l'émotion est à fleur de peau (merci aux comédiens qui frisent la perfection), et malgré tout un peu d'espoir demeure au rendez-vous. Non, le suicide n'est vraiment pas une option. ****