vendredi 30 juin 2017

Sorties au cinéma: Baby Driver, The Beguiled, La communauté, Surfer sur la grâce, The Hero, Despicable Me 3, Le passé devant nous, The House, Le Cycle 20 x 5

Une belle variété de films prennent l'assaut des écrans de cinéma cette semaine.

Baby Driver: On ne voudra pas manquer le dernier délire d'Edgar Wright, qui arrive encore à innover au niveau de la forme malgré une prémisse plus convenue. On s'y amuse toutefois beaucoup et le long métrage a tout pour devenir culte. ***1/2

The Beguiled: Moins mémorable que la version avec Clint Eastwood, la proposition de Sofia Coppola de cette histoire de femmes qui recueillent un soldat blessé vaut surtout pour la maîtrise de sa mise en scène et le grand soin apporté aux images. ***

La communauté: Sorte de remake non assumé du magistral Ice Storm d'Ang Lee, cette nouvelle oeuvre familiale de Thomas Vinterberg détruit littéralement les idéaux des années 70. Les riches performances d'acteurs font oublier quelques conventions scénaristiques plus fâcheuses. ***

Surfer sur la grâce: Entre l'essai, l'expérimental et le documentaire sportif classique, cet effort bien personnel de David B. Ricard pique largement la curiosité malgré quelques baisses de rythme et il laisse entrevoir un réel talent de réalisateur qui mérite seulement d'être affûté. ***

The Hero: Sam Elliott trouve un rôle en or dans ce drame de Brett Haley. Ce n'est toutefois pas toujours suffisant pour transcender tous les clichés sur le vieil homme qui tente de replacer son existence avant l'arrivée de la Grande Faucheuse. **1/2

Despicable Me 3: Dans la même veine que ses prédécesseurs, cette animation peut compter sur une bonne quantité de gags, des personnages attrayants... mais également un synopsis sans réel intérêt. Quelle chance qu'il y a un chouette méchant issu des années 80 pour voler la vedette. **1/2

Le passé devant nous: Cette simili variation cheap sur le Gloria de Cassavetes par Nathalie Teirlinck sabote le talent d'Evelyne Brocu, coincée dans un rôle bidimensionnel. L'univers sonne faux et les bonnes intentions n'arrivent pas à créer quelque chose de potable. **

The House: Malgré la présence de Will Ferrell et d'Amy Poehler, cette comédie stupide s'avère très inégale. On apprécie ses moments de folie mais beaucoup moins son récit téléguidé et sa réalisation sans attrait. **

Le Cycle 20 x 5: Du 1er juillet au 31 août, la Cinémathèque québécoise permet de découvrir ou de redécouvrir cinq opus souvent marquants de 20 maîtres du septième art. Les Chaplin, Bunuel et autres Truffaut sont à l'honneur et s'il n'y a rien de véritablement inédit, la joie est immense de (re)voir tout ça sur grand écran.

Film du jour: L'eau chaude, l'eau frette

L'eau chaude, l'eau frette, c'est la quintessence du cinéma d'André Forcier. Un art magique et fabuleux, où la parole est reine et l'humour profond. Plus fou, plus sauvage, cette ode à la liberté et à la solidarité enivre avec ses personnages attendrissants et ses dialogues cultes. À revoir impérativement sur grand écran, notamment ce soir à la Cinémathèque québécoise. ****1/2

jeudi 29 juin 2017

Film du jour: The Beguiled

En attendant de découvrir la nouvelle version de Sofia Coppola, place à The Beguiled de Don Siegel, qui est tiré du livre de Thomas Cullinan. Voici un film ingénieux qui opère à différents niveaux (politique, religieux, féministe) sur un soldat blessé qui est recueilli dans un pensionnant de jeunes filles. La mise en scène tendue n'est pas exempte d'un climat de sentimentalité et Clint Eastwood offre une prestation tout à fait adéquate. ***1/2

mercredi 28 juin 2017

Entrevue Beatriz at Dinner

Cinéaste hétéroclite, Miguel Arteta signe un film criant d'actualité avec Beatriz at Dinner où il confronte compassion et capitalisme sauvage. Je me suis entretenu avec le réalisateur et le fruit de mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: No Man's Land

Les films d'Alain Tanner se suivent et se ressemblent. No Man's Land parle toujours du mal-être généralisé, du capitalisme qui détruit les idéaux et du désir d'être ailleurs. Sauf que le scénario sur le destin de jeunes gens tourne à vide malgré la présence de superbes paysages et des mélodies imparables de Terry Riley. Le récit paraît daté bien que le propos demeure d'actualité et le manque flagrant d'humour amène une suffisance à l'ensemble. **1/2

mardi 27 juin 2017

Nouveautés Blu-ray/DVD: Heli, T2 Trainspotting, Chips

Les nouveautés sont encore une fois clairsemées cette semaine au niveau des sorties Blu-ray et DVD.

Heli: Sorti il y a quelques années, cet excellent film d'Amat Escalante est enfin disponible en édition américaine. Il s'agit d'une charge féroce sur la violence qui n'épargne rien ni personne, foudroyant les sens avec son suspense infernal. À méditer. ****

T2 Trainspotting: Suite improbable d'une oeuvre culte, ce nouveau long métrage signé Danny Boyle utilise la nostalgie comme vecteur d'une intrigue inconséquente, longuette mais tout de même assez cocasse et spirituelle. Pour les fans inconditionnels. ***

Chips: L'art de détruire une série à succès à l'aide de ce remake vulgaire et rarement drôle, qui est tout de même mené avec entrain. Ce n'est évidemment pas suffisant. **

Film du jour: The Lodger

Disponible à partir d'aujourd'hui chez Criterion, The Lodger est considéré par Alfred Hitchcock comme son véritable premier film. Si l'on retrouve à l'état brut ce qui allait marquer son art (suspense et romance, extase versus meurtre, l'homme accusé à tort qui reçoit la foudre de la société), le long métrage s'apparente à un véritable brouillon, bien flou dans sa première moitié et plus resserré par la suite. On sent son amour pour le cinéma de Lang et Murnau, alors que plusieurs moment s'avèrent visuellement très accomplis. ***

lundi 26 juin 2017

Film du jour: The Score

Tourné à Montréal, The Score de Franz Oz avait tout pour être une immense oeuvre de braquage avec sa distribution à tout casser qui comportait Marlon Brando, Robert De Niro et Edward Norton. Malheureusement, le scénario peu original et le traitement sans envergure n'a jamais permis au long métrage de sortir du lot. Qui sait, peut-être que le film mérite d'être redécouvert... À la Cinémathèque québécoise. **1/2

dimanche 25 juin 2017

Film du jour: Dans la ville blanche

Pour son lancinant Dans la ville blanche, Alain Tanner convie Bruno Ganz à une errance dans Lisbonne où il rencontre une femme qui pourrait bien lui faire oublier sa compagne. Voilà un très joli film sur l'amour d'une personne et surtout d'un pays, alors qu'un voyageur ne fait progressivement qu'un avec le lieu où il se trouve. Bercé par une trame sonore jazzée et magnifiquement photographié, le récit d'une lenteur assumée finit par ensorceler. ****

samedi 24 juin 2017

Les films préférés de... Christian Duguay

Touche-à-tout qui a multiplié les séries lourdes, les téléfilms et les oeuvres qui ont pris l'affiche au cinéma (Screamers, The Assignment, Jappeloup, Belle et Sébastien 2), le Québécois Christian Duguay mène une carrière plus qu'enviable. Pour la sortie de son nouveau long métrage Un sac de billes, je l'ai rencontré (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« J'aime de tout. Autant La vie est belle que Les choristes, que j'ai trouvé beau. Plein de films me touchent. Je suis un bon public. J'embarque dans les films de Xavier Dolan, de Jean-Marc Vallée, comme Arrival de Denis Villeneuve. Pas parce que ce sont des Québécois, mais j'aime leur cinéma. Je trouve qu'ils ont un beau regard sur les choses. 

J'aime Inarritu. Je suis un fou du cinéma. J'aime la façon dont les gens peuvent le traiter, l'adapter et faire vivre des émotions aux gens. J'aime beaucoup Intouchables. C'est drôle, dès qu'une image passe, tu te surprends à regarder le reste du film. C'est du très beau cinéma. Le cinéma de Michel Hazanavicius aussi. Tavernier. Voilà. Tous les grands cinéastes. Michael Mann. Je suis un passionné du septième art.

Je suis allé souvent à l'Outremont. Je venais voir le cinéma de Roland Smith. C'est lui qui a lancé le cinéma de répertoire. J'en mangeais du cinéma. C'était 99 cents le film. Ça fumait du pot dans la salle. C'est là que j'ai eu le déclic. Je ne sais pas si c'est à cause des films ou du pot, mais je voulais être cinéaste. » (rires)

Film du jour: Le confort et l'indifférence

En cette journée de la Fête Nationale du Québec, on voudra revoir le documentaire phare Le confort et l'indifférence de Denys Arcand, pour saisir tout ce qui ne va pas dans la société actuelle. Le propos n'a pratiquement pas pris une ride et on se surprend à rire et à pleurer tant le portrait happe de plein fouet. Voilà un essai qui devrait revenir aux centres des préoccupations. ****

vendredi 23 juin 2017

Sorties au cinéma: The Bad Batch, Beatriz at Dinner, Québec My Country Mon pays, Chasing Trane: The John Coltrane Documentary, L'embarras du choix, The Colossal Failure of the Modern Relationship

Si le nouvel épisode des Transformers risque à nouveau de fracasser le box-office, de plus petites créations beaucoup plus intéressantes prennent l'affiche dans les salles de cinéma.

The Bad Batch: Après son savoureux A Girl Walks Home Alone at Night, la cinéaste Ana Lily Amirpour est de retour pour un nouveau mélange infernal de genres (western, romance et cannibalisme!). Exigeant et parfois confus, voilà un objet hypnotisant, doté d'une mise en scène éblouissante. ***1/2

Beatriz at Dinner: C'est une véritable radioscopie de la société d'aujourd'hui (égoïsme, capitalisme, Trump) que propose Miguel Arteta avec ce film surprenant, pas très subtil mais mené avec brio par Salma Hayek. ***

Québec My Country Mon pays: Le Québec d'hier et d'aujourd'hui vu par le regard anglophone. Bien que personnel et sans doute libérateur, cet exercice s'affranchit difficilement d'une forme télévisuelle. Et le cours d'Histoire devient intéressant que tardivement, lorsque le réalisateur John Walker propose enfin des pistes qui sortent de l'ordinaire. Dommage qu'elles soient parfois trop simplistes ou naïves. **1/2

Chasing Trane: The John Coltrane Documentary: Autant Coltrane était un virtuose, autant cet effort de John Scheinfeld est conventionnel, enterrant sa musique par une voix hors champ. Seulement pour les néophytes. **1/2

L'embarras du choix: Spécialiste de la comédie «aussitôt vue aussitôt oubliée», Éric Lavaine revient avec une production rarement digeste sur une femme qui est incapable de prendre une décision. Quelques gags potables sont perdus dans une tonne de clichés et d'hystérie. ** 

The Colossal Failure of the Modern Relationship: Disponible en vidéo sur demande, cette «comédie» sans rythme, trop longue et jamais drôle de Sergio Navarretta ressemble à une sitcom gonflé. Un autre désastre «cinématographique» du Canada anglais. *

Film du jour: Messidor

C'est un charmant road-movie que propose Alain Tanner avec Messidor. Sorte de Thelma & Louise avant son temps, ce film simple en forme de conte sur le désir de liberté de deux jeunes femmes souffle allègrement malgré sa trop longue durée et ses conventions. On y savoure le plein air, les montagnes et le désir d'aborder l'existence autrement. ***

jeudi 22 juin 2017

Film du jour: Come and See

Aucun film de guerre ne ressemble à Come and See d'Elem Klimov. Au sein de cet opus d'une rare intensité, la Seconde Guerre mondiale est vue à travers les yeux d'un adolescent. Cela donne une hallucination cauchemardesque, une fresque sidérante, violente et absurde ponctuée de plans séquences à couper de souffle et de morceaux de bravoure. Si le long métrage est parfois difficile à regarder, ses images marqueront à jamais. ****1/2

mercredi 21 juin 2017

Entrevue The Bad Batch

Hallucinant film qui mélange western, romance et cannibalisme, The Bad Batch d'Ana Lily Amirpour ne laissera personne indifférent. Je me suis entretenu avec sa courageuse héroïne Suku Waterhouse et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000

C'est un constat amer de Mai 68 qu'offre Alain Tanner avec Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000. Le film qui multiplie les personnages et les quêtes ne manque pas de tirer sur tout ce qui bouge. Bien que le regard ne s'avère pas toujours nuancé et que les métaphores soient parfois lourdes, une réelle humanité se dégage du traitement sensible, qui trouvera un écho certain dans nos vies d'aujourd'hui. ***

mardi 20 juin 2017

Nouveautés Blu-ray/DVD: Tag, Mr. Gaga, Iqaluit, L'odyssée, Wilson

Devant le désert des nouveautés en Blu-ray et DVD, un titre se dresse et il est un des plus divertissants des dernières années.

Tag: Sion Sono s'amuse comme un petit fou dans ce délire violent et hilarant parsemé de scènes cultes. À voir impérativement le plus rapidement possible. ****

Mr. Gaga: Malgré son traitement trop sage, ce documentaire de Tomer Heymann sur un chorégraphe d'exception se révèle touchant et généralement intéressant. ***

Iqaluit: Disponible uniquement en vidéo sur demande (quelle honte!), le nouveau long métrage de Benoit Pilon tente un peu maladroitement de créer un dialogue entre les gens d'un même pays. Visuellement c'est vraiment très travaillé. **1/2

L'odyssée: Ce biopic conventionnel, longuet et hagiographique sur Jacques Cousteau pique malgré tout la curiosité pour le jeu de Lambert Wilson et le grand soin apporté aux images et aux sons. **1/2
Ma critique

Wilson: On aime beaucoup Woody Harrelson, sauf qu'il en fait trop dans cette comédie assez terne de Craig Johnson, qui est incapable de rendre justice aux idées valables de son scénario. **

Film du jour: The Lego Batman Movie

Possiblement le meilleur film sur le justicier masqué depuis près de 10 ans, The Lego Batman Movie de Chris McKay est une animation ludique, hilarante et mouvementée, qui réalise le fantasme d'enfants de voir leurs personnages préférés se taper sur la gueule. Le nombre de gags à la seconde est effarant et il est plutôt difficile de s'y ennuyer. Largement supérieur à son prédécesseur. ***1/2
Ma critique

lundi 19 juin 2017

Film du jour: Charles mort ou vif

À la manière d'un Godard mais sans l'excentricité narrative, Alain Tanner expose à travers Charles mort ou vif la vie capitaliste qui gruge l'Homme et son désir de s'en extirper pour vivre une autre existence. Fort éloquent malgré quelques naïvetés liées à l'époque, ce récit toujours d'actualité se savoure avec volupté, donnant seulement le goût de s'ouvrir le yeux sur le monde qui nous entoure. ***1/2

dimanche 18 juin 2017

Les films préférés de... Albin de la Simone

Auteur-compositeur-interprète émérite avec déjà cinq disques à son actif et de nombreuses collaborations avec des artistes établis (Vanessa Paradis, -M-, Miossec), Albin de la Simone a également composé une partie de la trame sonore du long métrage Tiresia de Bertrand Bonello. J'ai discuté avec le chanteur qui était de passage à Montréal dans le cadre des Francofolies (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« C'est difficile comme question. Si je devais citer quelques films comme ça, je dirais Les lumières de la ville de Chaplin. On remonte très loin en arrière, là. C'est un vrai classique. Ça c'est un mélange incroyable de rires et de larmes, d'émotions très fortes et très contrastées.

Un film que j'ai vraiment adoré, que j'ai découvert sur le tard, c'est Taking Off de Milos Forman. C'est son premier film américain. C'est complètement fou et complètement génial!

Je pourrais citer un film canadien, Faux-semblants (Dead Ringers) de David Cronenberg. Ou en général à peu près n'importe quel film de David Cronenberg d'ailleurs, qui me parle beaucoup.

Je peux continuer longtemps, j'ai vu beaucoup de films... »

Film du jour: Les trois couronnes du Matelot

Peut-être bien le film ultime de Raoul Ruiz, Les trois couronnes du Matelot est un brillant labyrinthe narratif qui superpose exil, passé, fantômes, politique, dette, mélancolie et solitude. Si le ton ludique fait en sorte qu'on s'y amuse follement, la richesse des thèmes rend ivre, au même titre que la mise en scène spectaculaire qui multiplie les plans les plus évocateurs possibles. Une grande fresque qui mérite qu'on y revienne encore et encore. ****1/2

samedi 17 juin 2017

Entrevue Christian Duguay (Un sac de billes)

Christian Duguay adapte pour le cinéma le populaire roman Un sac de billes. J'ai rencontré le cinéaste pour lui parler de son dernier film. Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Once Upon a Time in America

C'est peut-être sa plus grande fresque qu'offre Sergio Leone avec Once Upon a Time in America. Un opus colossal et de toute beauté, formellement exquis et porté par la trame sonore mémorable d'Ennio Morricone. Il y a à peu près tout dans ce projet qui ne s'oubliera jamais, dont la forte impression d'être projeté littéralement sur le terrain. Oui, c'est ce qu'on appelle du grand cinéma, que l'on pourra revivre sur grand écran à la Cinémathèque québécoise. *****

vendredi 16 juin 2017

Sorties au cinéma: Les nuits blanches du facteur, Un sac de billes, Churchill, Rough Night

Au sein d'une semaine très variée au niveau des sorties au cinéma qui sera sûrement dominée par Cars 3, un seul titre mérite vraiment le détour.

Les nuits blanches du facteur: Lion d'argent du meilleur réalisateur à Venise en 2014, ce petit film décalé d'Andreï Kontchalovski s'apparente à du Kaurismäki russe, alors que des habitants d'un village reculé participent à l'action. Le sujet, ténu, n'est qu'un prétexte à une exploration des moeurs et du territoire, alors que les répétitions permettent au spectateur de s'immerger dans un tempo particulier qui fait un bien fou. ***1/2

Un sac de billes: Cette adaptation conventionnelle d'un livre à succès de la part de Christian Duguay ne s'élève guère au-delà du téléfilm appliqué mais sans âme. C'est lisse, accessible, plein de bons sentiments et ronflant sur le plan cinématographique. **1/2
Ma critique

Churchill: Difficile de faire un biopic plus poussiéreux que celui-ci. Le cinéaste Jonathan Teplitzky étire beaucoup trop longuement un moment d'Histoire mal développé, aux faits largement contestables. Seul Brian Cox brille dans cette galère théâtrale mal foutue. **

Rough Night: Ramassis de Hangover, Bridesmaids, Very Bad Trip et Weekend at Bernie's, cette comédie au féminin reprend paresseusement tous les clichés du genre. Quelques gags sortent du lot et les actrices semblent bien s'amuser, mais la farce est rarement drôle. **

Film du jour: Fear and Loathing in Las Vegas

Jusqu'à dimanche, le Cinéma du Parc présente Fear and Loathing in Las Vegas, l'adaptation cinématographique du livre culte de Hunter S. Thompson. Mâtinée de psychotropes du début à la fin, cette vision de Terry Gilliam permet de s'éclater pendant 118 minutes. Deux heures de délires qui vont souvent dans toutes les directions, qui font sourire mais qui usent également la patience du spectateur. Un film malade doté d'une distribution d'enfer à vivre évidemment en groupe. Seulement pour se rappeler de l'époque où Johnny Depp était un bon acteur. ***

jeudi 15 juin 2017

Film du jour: Funeral Parade of Roses

À partir de demain, la Cinémathèque québécoise présente en version 4k Funeral Parade of Roses, le film culte de Toshio Matsumoto qui s'inscrit formidablement dans son époque (1969) et la nouvelle vague du cinéma japonais. S'inspirant à la fois d'Oshima, de Godard et d'Oedipe, cette oeuvre délirante à la narration volontairement éparpillée fascine par son mélange de genres et son désir de tout envoyer promener. ****

mercredi 14 juin 2017

Film du jour: Conte d'automne

Sans changer complètement de registre (les mots sont toujours au coeur de tout), Rohmer propose à travers son très joli Conte d'automne une rare réflexion sur le quotidien de personnages plus âgés en quête d'amour et d'éternelle jeunesse. Ludique et spirituel, le long métrage charmant comme tout est parsemé de chassés-croisés attendrissants et il séduit amplement malgré sa chanson connue et attendue. ***1/2

mardi 13 juin 2017

Nouveautés Blu-ray/DVD: Frantz, Neruda, John Wick 2, Oeil pour oeil, Dragonheart: Battle for the Heartfire

Le temps chaud apporte avec lui de très beaux films en DVD et en Blu-ray.

Frantz: François Ozon se surpasse dans ce drame mélancolique qui renvoie à Ida et Le ruban blanc. Visuellement c'est merveilleux et l'émotion n'a aucune difficulté à filtrer. ****

Neruda: Pablo Larrain sait comment faire des biopics qui sortent de l'ordinaire et il impressionne avec cette fresque drôle et tragique sur le pouvoir des rêves et de la création. ***1/2

John Wick 2: Encore plus mouvementée que son prédécesseur, cette production musclée de Chad Stahelski est aussi impressionnante que vide de sens. Reste qu'on ne s'y ennuie pas. ***
Oeil pour oeil: Voilà un documentaire intimiste et fort révélateur sur l'Amérique de la part d'Ilan Ziv, qui trouve ses repères lorsqu'il ne tente pas d'imiter le travail de Werner Herzog. Le dvd sort le 15 juin et il y a une projection spéciale ce vendredi à la Cinémathèque québécoise. ***

Dragonheart: Battle for the Heartfire: Qui avait besoin d'un nouveau tome de cette série sans fin, dont le premier long métrage était déjà très moyen? Personne. C'est dommage parce qu'au niveau de l'image, du son et des suppléments, on ne se plaint pas. C'est tout le reste qui fait défaut.

Films du jour: Le fils de l'épicier

Modeste dans son sujet et son exécution, Le fils de l'épicier d'Éric Guirado n'en demeure pas moins un petit film libérateur. Un vent de liberté souffle sur cette oeuvre charmante qui propose un retour aux sources pour un renouveau tant souhaité. Schématisé, le récit titille les émotions sans trop les manipuler et il offre les munitions souhaitées à des comédiens épatants, dont Clotilde Hesme, plus rayonnante que jamais. ***

lundi 12 juin 2017

Film du jour: The Coast Guard

La guerre transforme l'être humain en bêtes sauvages et c'est d'autant plus troublant dans The Coast Guard de Kim Ki-duk. Sans être très subtil ou totalement au point, ce film chargé et absurde alterne les moments de violence à ceux de poésie. Visuellement le long métrage ne manque pas d'impact et s'il est trop redondant, sa force de frappe demeure indéniable. ***

dimanche 11 juin 2017

Les films préférés de... Bernard Émond

Cinéaste de l'essentiel, Bernard Émond mène une carrière enviable, d'abord en documentaire puis en fiction. Son film La neuvaine est d'ailleurs régulièrement cité comme un des meilleurs longs métrages québécois du millénaire. Je l'ai rencontré dans les derniers mois pour la sortie de son nouveau livre (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

Bernard Émond: Je suis un amoureux de Rossellini. Je pense que Europe 51, c'est pas loin d'être mon film préféré. Il porte un jugement formidable sur l'Europe de l'immédiate après guerre. Il y a Ingrid Bergman...

Moi: Qui est magnifique...

B.E.: Elle est plus que magnifique. Vous savez que c'est le film qui a inspiré La neuvaine?

Moi: Non.

B.E.: Il y a aussi Kurosawa et Barberousse. C'est un peu le thème de La donation: le médecin qui arrive dans une place. Pour moi, ce sont plutôt des films de cette époque-là, les années 40, 50 et 60. Après, il y a des films formidables, mais ce n'est pas ce qui me parle le plus...

B.E.: Ah oui, aussi Ozu.

Moi: C'est drôle, je regardais Early Summer récemment et c'est vraiment génial.

B.E.: C'est tellement bon! Et cette magnifique comédienne, comment elle s'appelle encore?

Moi: Setsuko Hara!

B.E.: Oui! Haaaaaa! Elle est morte récemment, d'ailleurs. Elle n'a plus tourné après Ozu, elle est entrée au monastère. C'est la beauté incarnée. Cette espèce de beauté de réserve. Ah, câline. Mais c'est ça qui est le fun avec les comédiens et les comédiennes. Quand il y a quelque chose qui émane d'eux. Je trouve qu'il y a quelque chose de formidable qui émane d'Élise Guilbault ou d'Ingrid Bergman. Quand tu peux être témoin de ça et quand tu peux entrer ça dans le kodak, c'est un grand bonheur.

Film du jour: Dementia 13

Pour son véritable premier film, Francis Ford Coppola offre Dementia 13, une série B produite par le mythique Roger Corman. Sans être très intéressant (le récit ne fait pas toujours de sens et l'interprétation s'avère inégale), ce long métrage se laisse regarder pour cette atmosphère terrifiante et cette façon de s'approprier le canevas de Psycho. Un slasher movie rigolo et sans prétention, plus efficace en mode terreur qu'en mode explicatif. **1/2

samedi 10 juin 2017

Film du jour: I Knew Her Well

Entre les classiques de Fellini et Antonioni sur l'Italie folle des années 60, ses transformations majeures et l'aliénation de ses gens, il y a eu le trop peu connu I Knew Her Well d'Antonio Pietrangeli, qui retrace le destin trouble d'une jeune femme. Très moderne dans son exécution, magnifiquement tournée en noir et blanc et agrémentée d'une formidable trame sonore, cette comédie se mute progressivement en drame sombre. Ce qu'on finit par s'attacher à la magnifique héroïne, superbement interprétée par Stefania Sandrelli! Voilà une oeuvre à redécouvrir. ****

vendredi 9 juin 2017

Sorties au cinéma: It Comes at Night, The Beekeeper and his Son, Monsieur et Madame Adelman, Megan Leavey, Awakening the Zodiac

Bien que je me garde en Blu-ray les deux grosses sorties de la semaine (The Mummy et My Cousin Rachel), j'ai pu voir tous les autres longs métrages qui prennent l'affiche au cinéma.

It Comes at Night: Le film de genre se bonifie de cette efficace parabole humaine de Trey Edward Shults, qui combine à la même enseigne suspense social, horreur intrinsèque et drame psychologique. Un effort minimaliste qui vaut son pesant d'or. ***1/2

The Beekeeper and his Son: Sans être subtil ou original, ce documentaire de Diedie Weng capte avec sensibilité et lucidité l'écart entre un homme et son fils, tout en rappelant l'émancipation de la Chine et ses répercussions sur ses valeurs. ***

Monsieur et Madame Adelman: Cette ambitieuse première réalisation de Nicolas Bedos part dans tous les sens. Malgré une interprétation sentie, les gags sont rarement comiques, c'est beaucoup trop long et la finale qui alterne mélo et coup de théâtre tardif tombe à l'eau. **1/2

Megan Leavey: Voilà une histoire vraie édifiante sur une amitié entre une soldate et son chien pisteur. Si l'on note des performances sobres de Kate Mara et de la bête, l'essai se perd en cours de route et il aurait mérité d'une meilleure mise en scène de la part de Gabriela Cowperthwaite (Blackfish). **1/2

Awakening the Zodiac: Disponible en vidéo sur demande, cette production fauchée de Jonathan Wright s'inspire d'un cas célèbre pour dériver dans la farce qui fait rarement sourire. Ce n'est vraiment pas tout le monde qui possède le talent de David Fincher. *1/2

Film du jour: Night of the Hunter

Jusqu'à vendredi, le Cinéma du Parc repasse le magnifique Night of the Hunter de Charles Laughton. Il s'agit d'un chef d'oeuvre à voir absolument, terrifiant et poétique tout plein, où le plus grand méchant du septième art martyrise de pauvres enfants innocents. Une fresque immense que l'on pourra revivre sur grand écran. *****

jeudi 8 juin 2017

Film du jour: Dieu seul me voit

Irrésistible premier long métrage de Bruno Podalydès, Dieu seul me voit s'apparente à un Antoine Doinel revu et corrigé. C'est l'aventure d'un homme incapable de faire un choix qui doit choisir entre trois femmes qui s’intéressent à lui. Drôle et mignon, le récit est parsemé de sketchs hilarants, et malgré quelques baisses de régime, le film fait mouche. Mention spéciale à une distribution particulièrement relevée, dont sort du lot Denis Podalydès et Jeanne Balibar. ***1/2

mercredi 7 juin 2017

Film du jour: Conte d'été

Il y a une riche finesse de mise en scène qui ressort du Conte d'été d'Éric Rohmer. Sa réalisation superbement étudiée laisse le plan en suspens, alors que de très bons comédiens récitent des dialogues enivrants. Si les sujets abordés (amour, amitié, hasard) ne sont pas nouveaux, le traitement est rafraîchissant. Un grand plaisir en cette période de l'année. ****

mardi 6 juin 2017

Nouveautés Blu-ray/DVD: Bambi, Land of Mine, The Sense of an Ending, The Assignment, Papa ou maman 2, A United Kingdom, Beauty and the Beast, Ça sent la coupe

Lorsque les nouvelles sorties DVD et Blu-ray ne convainquent pas totalement, il y a une «vieille nouveauté» qui apparaît pour ramener les conteurs à zéro. 

Bambi: Cette énième édition du classique de Disney comprend une image encore plus belle, un son plus puissant et des suppléments un peu différents. Tout cela au service d'un chef-d'oeuvre animé qui n'a toujours pas pris une ride. *****

Land of Mine: Ce drame de guerre de Martin Zandvliet a été nommé aux Oscars et il vaut surtout pour son immense soin esthétique et sonore, qui fait de l'ombre à son scénario schématisé. ***

The Sense of an Ending: Malgré la présence d'excellents comédiens, cette transposition d'un livre à succès peine à convaincre: les ellipses sont trop nombreuses et l'émotion inexistante. **1/2

The Assignment: Walter Hill est de retour avec une série B sympathique dans sa première moitié mais redondante et un peu assommante par la suite. **1/2

Papa ou maman 2: On prend les mêmes et on recommence. L'effet de surprise n'y est cependant plus et les gags semblent cette fois un peu plus vulgaires et mécaniques. **1/2

A United Kingdom: Croulant sous la poussière et le conformiste, ce drame de guerre sabote un sujet important et une distribution de classe. **

Beauty and the Beast: Le cinéaste Bill Condon a beaucoup de talent. Il devrait l'offrir à des productions plus compétentes que cette variation qui arrive à rendre insupportable une histoire légendaire. C'est techniquement laid, totalement inintéressant et les personnages n'ont pas de saveur. L'édition Blu-ray se rachète toutefois avec une horde de bonus et un constant soin technique. **

Ça sent la coupe: Autant on aime le hockey et Louis-José Houde, autant on ne peut qu'être déçu de cette comédie dramatique molle et sans ambition, qui tente de recréer une recette gagnante et qui s'est tout de même planté au box-office. Un peu de personnalité, s'il vous plaît! *1/2

Film du jour: Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre

En matière de très bon film populaire, Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre est dans une classe à part. En plus de faire rire petits et grands, le long métrage d'Alain Chabat multiplie les clins d'oeil à plus finir, s'avérant toujours aussi irrésistible 15 ans après sa sortie. Les situations sont cocasses, les personnages attendrissants et il faut multiplier les visionnements afin de saisir tous ces gags cachés. ****

lundi 5 juin 2017

Film du jour: Cyrano de Bergerac

Pour retrouver le sourire instantanément, il n'y a rien de mieux que Cyrano de Bergerac, l'adaptation magistrale de Jean-Paul Rappeneau. Le chef-d'oeuvre littéraire parfaitement reproduit bénéficie d'un soin technique constant. Gérard Depardieu trouve un de ses plus beaux rôles en carrière et sa fouge à manier le texte d'Edmond Rostand force l'admiration. Un classique inusable, d'une richesse visuelle et sonore hors du commun. ****1/2

dimanche 4 juin 2017

Prédictions Gala Québec cinéma

La Gala Québec cinéma se déroule ce soir et on s'attend à un clash des Titans entre Juste la fin du monde de Xavier Dolan et Two Lovers and a Bear de Kim Nguyen. Mes prédictions se trouvent sur le site de Cineplex.

Les films préférés de... Sophie Reine

Réalisatrice du sympathique Cigarettes et chocolat chaud, Sophie Reine s'est d'abord fait connaître pour son travail de monteuse, notamment sur les films de de Rémi Bezançon. J'ai pu lui parler pour son premier long métrage (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Je suis un peu comme mon film: je vais voir tout: à la fois des films grand public et des films d'auteurs. J'arrive à m'émerveiller des deux. Un film sur lequel j'ai travaillé m'a beaucoup marqué: c'était Le premier jour du reste de ta vie de Rémi Bezançon. C'était le deuxième film d'un réalisateur avec qui je collaborais depuis ses courts métrages. J'ai pu vraiment être au plus près de comment on fabrique un film, de comment lui il l'a pensé, etc.

Sinon, je crois que je change de film préféré tous les trois ans. Alabama Monroe par exemple m'a beaucoup marqué. Il y a plein de films, j'ai plein de références. J'aime plein de genres de films, ce qui fait que je n'ai pas de films préférés. Et comme réalisateur, j'aime beaucoup le travail que fait Gustave Kerven. C'est pourquoi j'avais envie de travailler avec lui avant tout. J'aime beaucoup notamment Le grand soir qui est un film social. J'aime beaucoup Ken Loach, mais je serais complètement incapable de faire ce qu'il fait. Mais comme spectatrice, j'aime ses films. J'aime les films qui m'amènent beaucoup d'émotions, même de l'émotion simple. »

Film du jour: Une femme est une femme

Dès son troisième long métrage, le bien nommé Une femme est une femme, Jean-Luc Godard allait inventer son matériel de création des prochaines décennies: séparer le son et l'image afin d'altérer la communication, jouer avec les codes du cinéma sans se soucier de son intrigue, inonder le récit de références, utiliser l'emblème de ses acteurs qui sont plus puissants que les personnages qu'ils interprètent, etc. Cela donne une satire fraîche et ingénieuse, ponctuée de ruptures, jamais très loin de l'anti comédie musicale. ****

samedi 3 juin 2017

Festival du cinéma israélien de Montréal

La 12e édition du Festival du cinéma israélien de Montréal se tient du 4 au 15 juin. Au programme, plusieurs films audacieux qui ne seront peut-être pas jamais distribués au Québec. Dans le lot, j'ai pu voir Past Life, An Israeli Love Story, Ben-Gurion: Epilogue, The Women's Balcony et Our Father. J'en parle dans le Journal Métro.

Film du jour: Les bons débarras

La Cinémathèque québécoise présente ce soir Les bons débarras de Francis Mankiewicz, un des plus beaux films du cinéma québécois. On ne se lasse pas de revoir ce puissant opus empreint de poésie qui présente une superbe relation mère/fille. Les acteurs y sont formidables et les mots de Réjean Ducharme vont droit au coeur. ****1/2

vendredi 2 juin 2017

Sorties au cinéma: Stalker, Tanna, Wonder Woman, Folles de joie, Miséricorde, Paris Can Wait, City of Tiny Lights, The Founders

Les nouveautés en salles sont riches et variées cette semaine. Le plus beau cadeau pour les cinéphiles est toutefois un vieux film de 1979...

Stalker: Le Cinéma du Parc permet de revoir le chef-d'oeuvre d'Andreï Tarkovski, une fresque essentielle sur les connaissances et la foi abandonnée par l'être humain. Une allégorie opaque, métaphysique et d'une grande beauté, qui ne quittera plus jamais le spectateur. *****

Tanna: Nommé aux Oscars, ce film visuellement splendide de Bentley Dean et Martin Butler reprend le schéma de Roméo et Juliette pour le planter dans un nouveau décors. Si le besoin de narrativité pèse un peu sur le sujet, ce sont ses moments de documentaire, d'errance et de contemplation qui s'avèrent les plus justes. ***

Wonder Woman: On s'amuse beaucoup devant cette superproduction de Patty Jenkins (Monster), qui reprend tous les clichés du genre pour offrir quelque chose sans prétention. Lorsque DC Comics se prend pour Marvel... ce qui n'est pas un reproche! ***

Folles de joie: Autant la première partie de cette comédie de Paolo Virzi peut énerver avec ses fabuleuses actrices qui en font trop, autant la seconde touche juste, alors que l'émotion vient subtilement brouiller les cartes. ***

Miséricorde: À l'image du récent Iqaluit, ce long métrage de Fulvio Bernasconi n'arrive pas à calibrer correctement suspense et drame sous fond de pardon envers une communauté autochtone, se perdant dans son symbolisme. Le jeu de Jonathan Zaccaï est toutefois très satisfaisant. **1/2

Paris Can Wait: Derrière une horde de clichés sur la France se cache une fantaisie sucrée de la part d'Eleanor Coppola qui n'est pas sans charme. Même s'il s'apparente parfois à un The Trip des pauvres, la présence de Diane Lane illumine cette carte postale. **1/2

City of Tiny Lights: Après son solide Dredd, le cinéaste Pete Travis se tourne vers ce thriller prévisible et routinier, dont quelques flashs ingénieux ne peuvent secouer une intrigue léthargique. En vidéo sur demande. **1/2

The Founders: Également en vidéo sur demande se retrouve ce documentaire extrêmement conventionnel de Charlene Fisk et Carrie Schrader sur d'anciennes athlètes de golf. Le sujet sympa est miné par une absence presque totale de cinéma. **

Film du jour: Come and Get It

Réalisé par Howard Hawks et complété par William Wyler, Come and Get It reprend le schéma du triangle amoureux usuel (un père et son fils s'amourachent de la même femme) pour l'intégrer à un milieu qui sort de l'ordinaire (la transformation de bois). Cela donne une introduction très intéressante et réaliste, et un reste de production plus classique mais fort sympathique et rigolote aussi. L'interprétation d'ensemble est relevée et Frances Farmer enflamme l'écran dans un double rôle enivrant. ***1/2

jeudi 1 juin 2017

Les meilleurs films de... mai 2017

Avant d'entamer pleinement juin, voici les meilleurs films qui ont pris l'affiche en mai 2017...

- Après la tempête
- A Quiet Passion
- I, Daniel Blake
- La mort de Louis XIV
- Un journaliste au front
- Risk

Film du jour: Tramp, Tramp, Tramp

Sans être le meilleur film mettant en vedette le génie du muet Harry Langdon, Tramp, Tramp, Tramp d'Harry Edwards est passé à la postérité pour quelques morceaux d'anthologie, que ce soit le plongeon dans le vide et le passage du cyclone. Le récit naïf utilise parfaitement le charme légendaire du héros, qui côtoie une toute jeune Joan Crawford. Une façon idéale de commencer le mois. ****