mardi 31 mars 2020

Star Wars: The Rise of Skywalker (blu-ray)

Star Wars cherche à plaire à tout le monde avec son neuvième et ultime épisode The Rise of Skywalker. (Disney)

C'est quoi? La rumeur s'étend dans la galaxie que le chancelier Palpatine est de retour. La seule personne capable de l'arrêter et de sauver l'univers est Rey.

C'est comment? Après un huitième épisode décrié par les fans (mais soutenu par la critique), la série remet les pendules à l'heure en valorisant les scènes d'action à couper le souffle, les surprises à ne pas gâcher, les personnages attachants et les effets spéciaux omniprésents.

Et pourtant? Sauf qu'en voulant accoucher d'un best-of (avec quantité d'hommages et de clins d'oeil), cela donne plutôt un worst-off qui accentue ses principaux défauts (l'histoire recyclée depuis quatre décennies, les morales enfoncées à travers la bouche, le manque flagrant de frissons et d'émotions, etc.).

Techniquement? Visuellement, le film s'avère dans une classe à part et la trame sonore luxueuse de John Williams est relevée par des enceintes riches et précises. De ce côté, il s'agit d'un travail impeccable.

Suppléments? Cette édition comprend un Blu-ray et une copie numérique. Les bonus réunissent un  intéressant documentaire de plus de deux heures en forme de lettre d'amour envers la série. Il y a ensuite quelques segments plus superficiels portant sur la scène de poursuites en speeder, sur la création des monstres, l'utilisation du désert, un élément clé du passé de Rey et même le retour des Ewoks!

Au final? J.J. Abrams n'a rien perdu de son savoir-faire et son retour aux commandes - il était derrière l'épisode sept - donne une production divertissante et satisfaisante. Le long métrage ne marque cependant jamais les esprits comme devait l'être cette conclusion épique, qui semble parfois plus soucieuse de ne décevoir personne que de véritablement proposer quelque chose qui sorte de l'ordinaire.

Ma critique

Film du jour: Christmas Eve

Il n'y a rien de pire que de réunir une belle distribution et de la saboter au sein d'un film sans envergure. C'est le destin de Christmas Eve de Mitch Davis, qui multiplie les personnages jusqu'à plus soif sans jamais leur donner la moindre seconde pour briller à l'écran. Si au moins le résultat était drôle ou attendrissant, ce serait déjà moins pire, mais puisque ce n'est pas le cas, on voudra se ternir très loin de cet attrape-touriste. *1/2

lundi 30 mars 2020

Film du jour: Instant Family

En traitant du difficile mais important rôle des parents d'accueil, Instant Family de Sean Anders fait le grand écart entre la comédie stupide et le mélodrame à kleenex. Et bien que l'ensemble conservateur au possible ne manque pas de beaux discours, le charme opère aisément, gracieuseté de situations ultimement attendrissantes et de personnages attachants. ***

dimanche 29 mars 2020

Les films préférés de... Céline Sciamma

Depuis son éblouissant Naissance des pieuvres en 2007, Céline Sciamma mène une des carrières les plus enviables du cinéma français, ayant réalisé Tomboy et Bande de filles tout en ayant participé au scénario de Ma vie de courgette et Quand on a 17 ans. Je l'ai rencontré pour la sortie de son sublime Portrait de la jeune fille en feu (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films/réalisateurs préférés...

« Les films qui me marquent, ce sont les films qui sont radicaux. Même dans les radicalités passées, que les époques changent et que les gestes sont moins radicaux, on continue à vivre la radicalité des films.

Les films qui m'ont le plus influencés, ce sont les films où la vision du metteur en scène, je la vis. Comme les films de Jacques Demy, de Chantal Akerman, de David Lynch m'ont tous aidés. Non pas offerts des solutions car ils n'ont rien à voir, mais parce qu'ils me donnent la foi dans les outils du cinéma et dans le fait qu'il y a de la générosité dans la radicalité et que ce n'est pas froid, pas théorique. Ce sont des coups d'accélération par moments ou des ralentissements qui vont produire une relation entre les spectateurs et les films. Et c'est ce que je cherche aussi. »

Film du jour: Kill Chain

Banale série B sur des diamants qui passent de personne en personne, Kill Chain de Ken Sanzel est à peine élevé à mi-chemin par la présence d'un Nicolas Cage étonnamment sobre en propriétaire d'un hôtel miteux. Il y a de l'espoir de son côté... contrairement à ce long métrage violent et interchangeable qui possédait pourtant le potentiel nécessaire afin de sortir du lot. **

samedi 28 mars 2020

Film du jour: L'adieu à la nuit

Ces dernières années, la radicalisation de la jeunesse a été le sujet de nombreux films. André Téchiné appose sa pierre à cet édifice avec L'adieu à la nuit en renouant avec Catherine Deneuve, qui devient le témoin impuissant de la dérive de son petit-fils (incarné par Kacey Mottet-Klein). Sensible et bien écrit malgré un ton trop démonstrateur et explicatif, cette sorte de western à la mise en scène classique permet à ses acteurs de briller et à la lumière d'apparaître ultimement à la toute fin. En vidéo sur demande chez son distributeur Axia Films. ***

vendredi 27 mars 2020

Film du jour: Qui m'aime me suive!

Même si les cinémas sont fermés, cela n'empêche pas le distributeur Axia Films d'offrir des nouveautés en vidéo sur demande. C'est le cas de Qui m'aime me suive! de José Alcala (Coup d'éclat). Il n'y a malheureusement rien de très intéressant à tirer de cette «comédie dramatique» ni drôle ni émouvante, qui ressasse tous les clichés sur ce couple qui s'est perdu de vue en vieillissant et qui ressasse leur souvenirs sous fond de grognements et d'escapades sexuelles. Malgré des décors enchanteurs et la présence rassurante de Daniel Auteuil et de Catherine Fort, cette métaphore d'une France infantile et raciste (le héros masculin) s'avère trop souvent lourde et appuyée. Certains ont parlé d'un Jules & Jim chez les vieux... mais ça serait de manquer de respect au chef-d'oeuvre de Truffaut. **

jeudi 26 mars 2020

Entrevue Plus haut que les flammes

Devant les circonstances mondiales, le FIFA se déroule en ligne jusqu'à dimanche minuit. On peut y découvrir de nombreux films intéressants, dont l'essai poétique Plus haut que les flammes. Je me suis entretenu avec sa cinéaste Monique LeBlanc et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Who We Are Now

La quête de la rédemption ne sera pas instantané dans Who We Are Now, un récit bien personnel de Matthew Newton sur une mère (superbe Julianne Nicholson) qui tente de récupérer la garde de son fils. Centré sur ses beaux personnages, le récit prend son temps pour tâter la profondeur des âmes afin d'exposer leurs dilemmes moraux. Dommage qu'une sous-intrigue familiale sur l'apprentie avocate (incarnée par Emma Roberts) de l'héroïne prenne autant de place alors que son intérêt demeure extrêmement minime. ***

mercredi 25 mars 2020

Film du jour: La vie scolaire

Quelques années après leur remarqué Patients, Grand Corps Malade et Mehdi Idir récident avec La vie scolaire, un autre récit centré sur les turbulences et les possibilités de la jeunesse française. Même si les clichés ne sont pas épargnés et que les morales s'avèrent appuyés, le duo développe une mise en scène vivante et lumineuse autour de beaux personnages attachants. Ce qu'on s'était ennuyé de Zita Hanrot, l'inoubliable découverte de Fatima! ***

mardi 24 mars 2020

1917 (blu-ray)

C'est lorsqu'on croyait que tous les films de guerre se ressemblaient qu'apparaît 1917 de Sam Mendes. (Universal)

C'est quoi? Pendant la Première Guerre mondiale, deux soldats doivent délivrer un message de la plus haute importance afin d'arrêter un combat qui risque de virer au massacre.

C'est comment? Ce (faux) plan séquence demeure tout simplement admirable. Les tours de force sont nombreux et les moments de tension s'avèrent abondants.

Et pourtant? C'est un triomphe de la technique sur la narration ou l'émotion.

Techniquement? Les images spectaculaires atteignent des sommets, alors que la piste sonore de Thomas Newman utilise à bon escient les différentes enceintes.

Suppléments? Cette édition comprend un Blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus regroupent cinq documentaires généralement pertinents (sur l'histoire, la musique, les tranchées, la recréation historique et un making of) et, surtout, deux fabuleuses pistes de commentaires. La première, plus générale, porte la voix Sam Mendes, alors que la seconde est narrée par le directeur de la photographie Roger Deakins.

Au final? Impossible de ne pas être impressionné par ce long métrage gagnant de trois Oscars. Même s'il s'agit parfois plus d'un exercice de style, le résultat n'est rien de moins que bluffant.

Ma critique

Film du jour: Leave Her to Heaven

Disponible en Criterion à partir d'aujourd'hui, Leave Her to Heaven (1946) de John M. Stahl est l'adaptation d'un livre à succès sur une femme qui devient de plus en plus jalouse auprès de son mari. Après une première partie extrêmement romantique, le récit se transforme en suspense à glacer le sang. Le traitement psychologique a beau laisser parfois à désirer, Gene Tierney y livre une prestation remarquable au sein de ce film à la photographie souvent extraordinaire. ***1/2

lundi 23 mars 2020

À voir au FIFA

En raison de la pandémie, la 38e édition du Festival International du Film sur l'Art (FIFA) se déroule exceptionnellement en ligne cette année. J'ai pu voir 7 oeuvres (de très bonne facture) et mon compte-rendu se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: The Wedding Year

Ancien maître de la comédie romantique (Legally Blonde), Robert Luketic voit maintenant ses films sortir directement en dvd. Ce n'est guère surprenant s'il faut se fier à The Wedding Year, l'histoire horriblement prévisible d'un couple qui est mis à l'épreuve à force d'assister à de nombreux mariages. Rarement drôle ou mignon, ce Plus One des pauvres se répète inlassablement, finissant par sucer tout le charme de ses potables interprètes. **

dimanche 22 mars 2020

Les films préférés de... Leanna Chea

Ayant participé à quelques courts et longs métrages, Leanna Chea s'est surtout fait remarquer dans le film québécois 14 jours 12 nuits, où elle a été mise en nomination aux prix Écrans canadiens comme meilleure actrice de soutien. Je l'ai rencontré pour l'occasion et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« J'ai adoré Whiplash. Damien Chazelle, c'est quelque chose. J'ai adoré aussi La La Land. J'aime les comédies musicales. Même si c'était très édulcoré et qu'il y avait plein de clins d'oeil aux anciennes comédies musicales, je trouvais qu'il y avait quand même un fond incroyable.

Je dirais également Un homme et une femme de Claude Lelouch. J'ai adoré ce film! Il a été rediffusé en France dans un cinéma qui s'appelle Arlequin dans une version remastérisée et je l'ai découvert là en fait. Ce film, wow!, j'ai vraiment adoré. Il me revient souvent en tête.

Là dernièrement, je dirais Joker.

Les films qui m'ont marqués pour moi, ce sont des films dans lesquels j'aurais tué l'acteur principal juste pour avoir son rôle. (rires) Je n'aurais pas tué Joaquin Phoenix, non, pas lui. Mais je l'aurais quand même séquestré pour le rôle du Joker. Même si là, une femme vietnamienne de 37 ans, ne peut pas jouer le Joker. Mais pourquoi pas? En terme de jeu, de technique, c'est jouissif de faire ce genre de personnage. »

Film du jour: Monte Carlo

Même en mode très mineur, Ernst Lubitsch était capable de satire musicale et sexy sur les classes sociales. C'est le cas de Monte Carlo (1930) où il suit les folles aventures d'une comtesse qui refuse de se marier. L'introduction tout simplement délectable est un joyau de comédie et d'invention sonore. Alors que le reste, beaucoup plus sage, se dégonfle lentement (le casting est inégal et Jeanette MacDonald fait largement de l'ombre à Jack Buchanan, très ordinaire en prétendant) - jusqu'à une finale plus relevée qui utilise la mise en abyme d'une savoureuse façon. Comme quoi il est tout à fait possible d'être charmant sans réinventer le genre à chaque fois. ***

samedi 21 mars 2020

Des films à voir à la maison

Bien que les cinémas soient fermés, il y a d'excellents films à voir sur les plateformes numériques. Il y a même une nouveauté (l'hilarant Convoi exceptionnel de Bertrand Blier) qui est inédite au Québec.

Je propose un mini tour d'horizon pour le VOIR, qui inclut nombres de classiques comme Les ailes du désir, Le septième sceau et Zazie dans le métro.

Film du jour: The Green Fog

Rien n'est à l'épreuve de Guy Maddin. Sur The Green Fog, il ose faire un remake de Vertigo en incluant ses propres obsessions! Tout cela à l'aide d'un montage sidérant où il utilise des archives de vieux films et séries! Cela donne un résultat extrêmement intéressant, peut-être lassant dans sa durée (1 heure), mais qui lui permet d'ouvrir un dialogue entre les fantômes d'hier et ceux d'aujourd'hui, de jouer justement avec cette idée de reprise psychologique qui était au coeur du chef-d'oeuvre d'Hitchcock. Surtout qu'on peut également voir tout ça comme une lettre d'amour à San Francisco, une réflexion sur la mort du cinéma à force de détourner continuellement ses images de leur sens. À expérimenter. ***1/2

vendredi 20 mars 2020

Film du jour: Mon idole

Replonger dans le passé fait parfois mal. C'est le cas de Guillaume Canet avec Mon idole (2002), son premier long métrage en carrière en tant que réalisateur. Voilà une oeuvre grotesque et énervante, qui critique la société du spectacle en demeurant plus vulgaire que drôle, multipliant les poncifs jusqu'à plus soif. On a vraiment pitié pour le magnifique casting en place. **

jeudi 19 mars 2020

Film du jour: All Summers End

Il y a des clichés à revendre dans All Summers End de Kyle Wilamowski, un récit d'initiation (sur l'amour, la mort et la jeunesse) qui lorgne un peu trop vers le cinéma de Terrence Malick, voix off omniprésente en prime. À tel point que cela finit par contaminer le récit, attachant au demeurant, et l'interprétation, précise de Tye Sheridan et Kaitlyn Dever, qui avait sûrement besoin d'une meilleure matière première devant eux pour briller. **1/2

mercredi 18 mars 2020

Film du jour: The Poison Rose

Pauvre John Travolta. Il traîne sa carcasse de projet en projet sans jamais nuancer son jeu ou offrir une mimique qui sorte de l'ordinaire. Même s'il est bien entouré à l'écran (Morgan Freeman, Peter Stormare, Robert Patrick, Brendan Fraser), The Poison Rose de George Gallo révèle de la daube. Un film noir minable qui finit par se noyer dans ses clichés au bout de cinq petites minutes et qui vit sur le respirateur artificiel le reste du temps. Mieux vaut en rire qu'en pleurer tant la production fait royalement pitié. *1/2

mardi 17 mars 2020

Richard Jewell (Blu-ray)

Clint Eastwood n'a toujours pas dit son dernier mot et il signe un nouveau film, Richard Jewell, à l'âge plus que vénérable de 89 ans. (Warner)

C'est quoi? Un homme qui a sauvé des vies est suspecté d'avoir commis un attentat.

C'est comment? Cette histoire vraie ne manque pas d'enrager et l'interprétation d'ensemble demeure tout à fait adéquate.

Et pourtant? Cela ressemble à de la politique de droite qui ne cherche qu'à discréditer les pouvoirs officiels (État, presse, etc.).

Techniquement? Les pistes sonores demeurent immersives en privilégiant les nombreux dialogues, alors que les images maximisent la jolie photographie du Québécois Yves Bélanger.

Suppléments? Cette édition comprend un Blu-ray et une copie numérique. Les bonus regroupent deux documentaires plutôt intéressants: un retour sur ce fait divers véridique et un segment sur le tournage assemblé autour d'une conversation avec le cinéaste et les comédiens Sam Rockwell, Kathy Bates, Olivia Wilde et Jon Hamm.

Au final? En offrant pratiquement un long métrage par année, il est normal de se tromper à l'occasion et malgré son riche potentiel, Richard Jewell déçoit par son traitement démagogique qui fera sûrement le plaisir des admirateurs de Trump.

Ma critique

Film du jour: The Builder

À travers ses films intimes et minimalistes, Rick Alverson traite de la dérive du rêve américain. C'est le cas de The Builder (2010) où son héros barbu est incapable de se construire un avenir, au sens propre comme au figuré. Le cinéaste dépouille au maximum son style jusqu'à l'ennui, laissant défiler ses images plein de sens sur des mélodies obsédantes afin de capter tous les mystères de la vie, à la fois palpable et insaisissable. ***

lundi 16 mars 2020

Film du jour: The Object of My Affection

Jennifer Aniston n'a jamais été une grande actrice. Un de ses rôles les plus intéressants au cinéma demeure dans The Object of My Affection de Nicholas Hytner, où elle demande à un ami gai de s'occuper de son enfant à venir. Globalement intéressant et émouvant, le film demeure malgré tout très mou et conventionnel, offrant peu de moments de liberté à son casting en or (Paul Rudd, Allison Janney, Alan Alda, Steve Zahn). **1/2

dimanche 15 mars 2020

Les films préférés de... Noémie Merlant

Découverte dans L'orpheline avec en plus un bras en moins en 2010, Noémie Merlant a dû attendre 2019 afin d'être reconnue à sa juste valeur: dans Les drapeaux de papier, Curiosa et, bien entendu, Portrait de la jeune fille en feu. Je l'ai rencontré pour ce dernier long métrage (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films et cinéaste préférés...

« Il y en a beaucoup. Céline Sciamma en fait partie, c'est sûr. Le premier film que j'ai vu qui m'a marqué, c'est Titanic. J'avais 9 ans. C'est le premier film au cinéma qui m'a accompagné. Sinon, je dirais Cassavetes. Ah oui, j'adore Xavier Dolan! »

Film du jour: La puritaine

Une très jolie rétrospective accordée au cinéaste Jacques Doillon devait se dérouler jusqu'au 28 mars à la Cinémathèque québécoise (mais elle est annulée à cause du coronavirus). On a notamment pu (re)voir l'excellent La Puritaine (1986), une relation père/fille hors norme qui se déroule dans les arcanes du théâtre. Une artificialité voulue et constamment renouvelée au détour d'un récit tragique et ambigu, porté par la magnitude de ses interprètes (Piccoli, Bonnaire, Azéma). ****

samedi 14 mars 2020

Sorties cinéma: Viendra le feu, Rojo, Wendy, La mer entre nous, Les nôtres, Mont Foster, Femmes des casernes, Aren't You Happy?, Run this Town, Jusqu'au déclin, The Hunt, Docteur?, Bloodshot

En ces temps de coronavirus, limiter sa présence dans les grands événements publics peut être une bonne idée. Si les cinémas demeurent ouverts, moins de gens seront admis dans les salles. Pour tout savoir sur les plus récentes sorties, c'est ici sur le site du Voir.

Pour les amateurs d'étoiles...

Aren't You Happy? (Susanne Heinrich): **1/2

Bloodshot (Dave Wilson): *1/2

Docteur? (Tristan Séguéla): **

Femmes de casernes (Louise Leroux): ***

Jusqu'au déclin (Patrice Laliberté): **1/2

La mer entre nous (Marlene Edoyan): ***

Mont Foster (Louis Godbout): ***

Les nôtres (Jeanne Leblanc): ***

Rojo (Benjamin Naishtat): ***1/2

Run this Town (Ricky Tollman): **1/2

The Hunt (Craig Zobel): **

Viendra le feu (Olivier Laxe): ****

Vif-argent (Stéphane Batut): ***1/2

Wendy (Benh Zeitlin): ***1/2

Film du jour: La captive du désert

À partir d'une histoire vraie (une femme est tenue captive par une tribu nomade), Raymond Depardon signe avec La captive du désert (1990) une fiction de toute beauté. Une fresque contemplative sur le temps qui passe, qui n'explique ni ne psychologise rien, préférant au contraire l'hypnose des paysages et, surtout, l'utilisation d'une lumière exceptionnelle, qui montre l'Afrique comme peu d'oeuvre auparavant. Une odyssée sous le soleil qui fait un bien fou en cette période de l'année. ****

vendredi 13 mars 2020

Entrevues Les Nôtres

La vie en communauté n'est jamais simple. Une adolescente l'apprend à ses dépends dans le film québécois Les Nôtres.

Pour le VOIR, je me suis entretenu avec sa réalisatrice Jeanne Leblanc, sa coscénariste et actrice Judith Baribeau, et sa productrice et comédienne Marianne Farley.

Et pour le Métro, j'ai laissé parlé sa jeune héroïne Émilie Bierre.

Le cinéma au temps du coronavirus

Quels seront les impacts du coronavirus sur le cinéma? Je me penche sur la question pour le Voir... en étant clairement conscient que la situation évolue au jour le jour et qu'on ne voit maintenant que la pointe de l'iceberg.

Film du jour: Tokyo!

Présenté toute la fin de semaine au Cinéma du Parc, Tokyo! est un triptyque de trois courts métrages réalisés par quelques-uns des meilleurs cinéastes de la planète: Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon-ho. Comme trop souvent dans ce type d'exercice, le résultat est forcément inégal et cela ne vaudra jamais n'importe quel long de leurs créateurs. Sauf que c'est une façon ludique de voir ce que ces monstres sacrés du septième art peuvent faire avec un thème aussi libre, de plonger tête première dans des images évanescentes ou cauchemardesques. ***

jeudi 12 mars 2020

Entrevue Mont Foster

Un couple tente de recoller les morceaux au Mont Foster. Pour le VOIR, j'ai pu discuter avec son réalisateur Louis Godbout et son actrice Laurence Leboeuf.

Film du jour: True Fiction

Les amateurs de Stephen King ne voudront pas manquer le film True Fiction de Braden Croft tant les hommages à son oeuvre (The Shining, Misery, Carrie, etc.) sont présentes. En ayant la chance d'aider son romancier préféré, une jeune bibliothécaire sans histoire n'imaginait pas être plongée dans une intrigue aussi sinueuse où le vrai et le faux s'embrouillent constamment. Plus tordu que réellement effrayant, ce long métrage sans prétention ne lésine pas sur l'humour noir, manipulant à qui mieux mieux quiconque tente de se frotter à sa logique interne. En vidéo sur demande. ***

mercredi 11 mars 2020

Entrevue Jusqu'au déclin

C'est Jusqu'au déclin qui a eu «l'honneur» d'être le premier film québécois sous la bannière Netflix.  Un long métrage de genre sous fond de survie et de peur de l'avenir. Pour en savoir davantage, je me suis entretenu pour le Voir avec la productrice Julie Groleau, le réalisateur Patrice Laliberté et l'acteur Guillaume Laurin.

Film du jour: The Ten Commandments

C'est une édition très spéciale qu'offre Paramount avec le classique The Ten Commandments (1956) de Cecil B. Demille.

C'est quoi? Moïse tente de conduire les esclaves israéliens hors d'Égypte.

C'est comment? Quelle oeuvre titanesque, parsemée de moments épiques! Charlton Heston domine une distribution exemplaire, aux côtés de Yul Brynner, Edward G. Robinson et Vincent Price.

Et pourtant? 231 minutes, cela peut être long. Surtout que l'ensemble a un peu vieilli (les effets spéciaux en feront sourire plus d'un).

Techniquement? La restauration visuelle et sonore demeure spectaculaire à bien des égards.

Suppléments? Un livret plein de photos accompagne cette luxueuse édition. Les suppléments comprennent une intéressante piste de commentaires, un retour sur la première à New York, des bandes-annonces, etc. Il y a surtout la version que Demille a réalisé en 1923! Bien que largement inférieur, il peut être intéressant de comparer les deux longs métrages.

Au final? Sans être un chef-d'oeuvre du septième art, ce péplum tient toujours la route et il s'avère un must pour quiconque ne l'a pas dans sa collection. Pâques arrive à grand pas et en attendant les oeuvres sur Jésus, se retourner vers l'Ancien Testament demeure toujours une option.

mardi 10 mars 2020

Kuessipan (dvd)

Après avoir effectué le tour du monde et remporté plein de prix au passage, le très beau film Kuessipan de Myriam Verreault es disponible en dvd. (Filmoption International/TVA Films)

C'est quoi? Le quotidien de deux amies qui ont grandies dans une communauté innue.

C'est comment? Il s'agit d'une magnifique adaptation libre du roman de Naomi Fontaine. Les thèmes sont importants, l'interprétation juste et la mise en scène toute en subtilité et en délicatesse.

Et pourtant? Le ton prêcher se fait parfois ressentir.

Techniquement? La photographie soignée est alimentée par une image juste et précise, aux détails significatifs.

Suppléments? Cette édition comprend un dvd. En guise de bonus, il y a 10 courtes capsules qui reviennent notamment sur le processus d'adaptation, la première et des entrevues avec les acteurs.

Au final? Plus d'une décennie après À l'ouest de Pluton qui a marqué de nombreux esprits, la cinéaste québécoise est de retour avec une oeuvre lumineuse et éclairante, qui rappelle que l'autre c'est aussi nous. Voilà une oeuvre à ne pas manquer.

Ma critique

Film du film: The Jesus Rolls

John Turturro n'a pas peur du ridicule. Comment peut-il en être autrement en offrant à la fois une suite à The Big Lebowski et un remake des Valseuses? Quelqu'un, quelqu'un part pensait-il que cela allait être une bonne idée? The Jesus Rolls prouve évidemment que non et même si on s'est ennuyé de ce personnage unique, lui consacrer tout un film s'avère particulièrement pénible. Et dire qu'il entraîne avec lui Audrey Tautou, Susan Sarandon, Christopher Walker et Émilie Simon à la musique. Tant de talent gaspillé. Disponible en vidéo sur demande. **

lundi 9 mars 2020

Entrevue avec Arnaud Desplechin (Roubaix, une lumière)

Plus tôt cette année à Paris, j'ai pu m'entretenir avec l'immense cinéaste français Arnaud Desplechin pour son nouveau film Roubaix, une lumière. Mon entrevue est à lire dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Temblores

Après son magnifique premier long métrage Ixcanul, le cinéaste guatémaltèque Jayro Bustamante quitte la campagne pour la ville avec Temblores où il s'intéresse aux dilemmes d'un père de famille, qui doit choisir entre sa foi ou son attirance pour les hommes. D'une froideur implacable, ce récit fignolé avec soin donne un rôle immense à Juan Pablo Olyslager, tout en offrant un regard pénétrant sur une société trop peu montrée à l'écran. Disponible en dvd à partir d'aujourd'hui. (Film Movement) ***1/2

dimanche 8 mars 2020

Les films préférés de... Anthony Marciano

Révélé par le très sympathique film Les gamins en 2013, le cinéaste et scénariste Anthony Marciano a réalisé deux années plus tard Robin des bois, la véritable histoire, avant de proposer Play en 2019. Je l'ai rencontré pour l'occasion (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Le film qui m'a marqué dans le cinéma français, c'est L'auberge espagnole. Quand j'ai vu ce film, je n'ai jamais été le même après. Je suis rentré chez moi, j'ai dit à ma mère que si je n'allais pas arrêter tout de suite l'école et partir à Barcelone, je ne pourrais plus jamais le faire. Donc il fallait absolument que je le fasse. Je ne l'ai pas fait... mais c'est le moment que j'ai réalisé le temps qui passait. C'est le moment où mon chronomètre s'est déclenché et qu'il ne s'est plus jamais arrêté en fait. C'est le film le plus marquant pour moi.

Mon film préféré de tous les temps est Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Le gars est passé à côté de l'amour de sa vie et il veut se l'effacer de la mémoire. Je trouve ça super beau. Il y a toujours un rapport entre le présent, le passé et le futur. Il y a toujours des allers-retours avec tout ça et l'inconscient, ce qui est gardé dans la tête, ce qu'on veut garder, ce qu'on veut effacer. »

Film du jour: Mademoiselle

Jeanne Moreau en allumeuse de première, Tony Richardson derrière la caméra qui offre une mise en scène stylisée plein d'ombres et de sensualité, un script de Jean Genet retravaillé par Marguerite Duras: Mademoiselle a tout du film culte, qui a toutefois été mal accueilli à sa sortie en 1966. Ce n'est guère surprenant tant le long métrage navigue dans des zones sombres dans sa façon de parler d'intolérance et de fantasmes. Surtout qu'il se plaît à entretenir un mystère, n'expliquant rien, si ce n'est en offrant des images énigmatiques, empreintes d'un fort symbolisme. S'il faut parfois faire un effort pour adhérer à la proposition, c'est pour mieux être récompensé en retour d'une oeuvre obsédante et marquante, toujours à la limite de l'horreur. ****

samedi 7 mars 2020

Jouliks (dvd)

Une décennie après Les pieds dans le vide, Mariloup Wolfe retourne enfin derrière une caméra de cinéma pour Jouliks. (Téléfiction Distribution, TVA Films)

C'est quoi? Une fillette élevée par des parents marginaux a parfois maille à partir avec la société plus rigide.

C'est comment? Il s'agit d'une jolie ode à la liberté. La jeune Lilou Roy-Lanouette ne manque pas de charisme et l'ensemble s'avère techniquement soigné.

Et pourtant? Le scénario fourmille de clichés et la finale détonne... négativement. La mise en scène aurait pu être encore plus enlevante.

Techniquement? Les images soignées et la partition musicale entraînante enchante régulièrement les yeux et les oreilles.

Suppléments? Cette édition dvd ne comprend aucun bonus.

Au final? Mariloup Wolfe s'améliore à chaque film et même si celui-ci n'est pas parfait, il s'avère un pas dans la bonne direction. Surtout que cela fait du bien de la voir explorer un univers plus «adulte», doté d'un rythme «différent».

Mon entrevue avec la réalisatrice

Film du jour: Dora and the Lost City of Gold

Les enfants raffoleront de Dora and the Lost City of Gold, l'adaptation cinématographique de la populaire émission de télévision. Sous la supervision de James Bobin, cela devient une aventure poussive mais sympathique qui célèbre les vertus de la nature et de l'amitié. Porté par une intrigue téléguidée, des interprètes attachants et même une séance psychédélique, il y a tout pour amuser les petits sans trop ennuyer les plus grands. **1/2

vendredi 6 mars 2020

Sorties au cinéma: Roubaix une lumière, Mektoub My Love: Canto Uno, Greener Grass, Sorry We Missed You, Onward, 14 jours 12 nuits, Greed

Qu'est-ce qu'il faut voir cette semaine au cinéma? Qu'est-ce qu'il faut éviter? Toutes les réponses sont sur le site du VOIR.

Et pour les amateurs d'étoiles...

14 jours 12 nuits: ***

Greed: **1/2

Greener Grass: ***1/2

Mektoub My Love: Canto Uno: ****

Onward: ***

Roubaix, une lumière: ****
Mon entrevue avec Arnaud Desplechin sera bientôt en ligne

Sorry We Missed You: ***1/2

Film du jour: 1987: When the Day Comes

En s'inspirant d'un scandale qui a secoué la Corée du Sud, 1987: When the Day Comes (2017) ne tarde pas à déployer une virtuosité technique de tous les instants en multipliant les quêtes et les personnages. À tel point qu'après une première heure plus que satisfaisante, le récit se complexifie inutilement sans nécessairement donner une profondeurs aux âmes en place. Le tout est mené de mains de maître par Jang Joon-hwan, que l'on a toutefois connu dans des projets plus personnels. ***

jeudi 5 mars 2020

Entrevue Ken Loach (Sorry We Missed You)

Pour la sortie québécoise du film Sorry We Missed You, j'ai pu m'entretenir avec son mythique cinéaste Ken Loach, double Palme d'Or et réalisateur engagé par excellence. Mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Nobody's Fool

Même si on en entend moins parler, Tyler Perry continue de sévir dans l'ombre. Avec Nobody's Fool, il propose l'imbuvable histoire d'amour/haine entre deux frangines bien différentes. Techniquement vulgaire, le récit qui ne fait jamais sourire multiplie les références sexuelles et les crises d'hystérie de la pauvre Tiffany Haddish. *1/2

mercredi 4 mars 2020

Entrevue 14 jours 12 nuits

Anne Dorval serait-elle la mère par excellence du cinéma québécois? La question se pose avec la sortie cette semaine de 14 jours 12 nuits de Jean-Philippe Duval. Je lui ai d'ailleurs demandé pour mon texte du VOIR.

Film du jour: The House of Tomorrow

Les récits d'initiation se suivent et se ressemblent. Sans rien révolutionner, The House of Tomorrow de Peter Livolski s'applique à réunir des personnages attendrissants autour de situations vivantes et parfois émouvantes. Le symbolisme de l'ensemble manque clairement de subtilité et les surprises se font rares. Cela n'empêche pas le charme d'opérer, surtout lorsque la musique de Rob Simonsen apparaît au détour. ***

mardi 3 mars 2020

Queen & Slim (dvd)

Melina Matsoukas signe avec Queen & Slim un premier long métrage percutant. (Universal)

C'est quoi? Deux jeunes afro-américains sont recherchés par la police pour la mort d'un policier.

C'est comment? La chimie sensuelle entre les comédiens ne fait aucun doute et l'esthétisme léché de la mise en scène évoque celle des vidéoclips.

Et pourtant? Le scénario manipulateur manque de subtilité et il rappelle de nombreux films sur le sujet, que ce soit Bonnie and Clyde ou Thelma & Louise.

Techniquement? Les nombreuses teintes colorées ressortent favorablement de l'écran, tout comme les mélodies accrocheuses des différentes enceintes.

Suppléments? Cette édition comprend de nombreux bonus: une piste de commentaires extrêmement intéressante de la cinéaste et de la scénariste Lena Waite, un documentaire sur le tournage, une lecture du script, des entretiens avec les acteurs et une plongée dans les lieux où se situent l'action.

Au final? En traitant d'un sujet essentiel d'une façon pop, cette production ratisse large, cherchant à rejoindre un large public sans sacrifier ses qualités cinématographiques. Lorsque le road-trip se veut à la fois romantique et politique.

Mon entrevue avec la réalisatrice