mercredi 31 mars 2021

Les meilleurs films de... mars 2021


Le quart de 2021 vient de se terminer alors qu'embarque la 3e vague de la pandémie. Quels ont été les meilleurs films de mars à avoir pris l'affiche au cinéma au Québec?

Martin Eden

La nuit des rois

The Father

Stray

Antoinette dans les Cévennes

Wintopia

Slalom

Anne at 13.000 ft.

Film du jour: Coup de torchon


Décédé la semaine dernière, Bertrand Tavernier a laissé une oeuvre immense, lui qui aimait explorer une multitude de genres. C'est le cas de Coup de torchon (1981), une adaptation d'un roman noir qui utilise un humour vitriolique afin de faire ressortir toute la laideur de l''espèce humaine. Une bonne dose de nihilisme macabre qui s'avère pourtant irrésistible tant la performance de Philippe Noire est brillante et les dialogues aussi acérés que truculents. ****

mardi 30 mars 2021

Film du jour: Wonder Woman 1984


Attendu avec une brique et un fanal (comme c'est souvent le cas avec les adaptations de DC Comics), Wonder Woman 1984 de Patty Jenkins en a déçu plusieurs. Pourtant cette suite s'avère encore plus amusante que le populaire et surestimé film qui l'a précédé. (Warner Bros)

C'est quoi? Wonder Woman doit retrouver un mystérieux objet capable d'exaucer les vœux.

C'est comment? Le long métrage ne se prend nullement au sérieux et il explose tout avec ses scènes d'action tonitruantes, ses effets spéciaux spectaculaires, son humour hilarant, ses situations irrésistibles et ses élans féministes. Les interprètes - surtout Chris Pine et Kristen Wiig - s'en donnent à coeur joie.

Et pourtant? Son rythme chancelant (l'apport romantique mignon prend beaucoup de place), sa trop longue durée et sa finale complètement cinglée sont autant de grains de sable dans l'engrenage.

Techniquement? Bonjour le nirvana de couleurs, d'images magnifiques orchestrées, de pistes sonores immersives et de mélodies joyeusement pompeuses de Hans Zimmer!

Suppléments? En plus d'un substantiel documentaire sur le tournage, il y a trois segments informatifs (sur la relation entre Gal Gadot et Kristen Wiig, l'introduction avec la fillette, les Amazones), deux analyses de scènes, un bêtisier, un délire entre amies et deux vraies/fausses bandes-annonces/publicités assez jubilatoires.

Au final? Moins violent et prétentieux que l'original, WW1984 procure un plaisir rose bonbon parfait pour l'année de bouette qu'était 2020 et ce début de 2021. Il n'y a rien à prendre au sérieux, si ce n'est que DC Comics ose enfin s'amuser un peu avec sa franchise.


lundi 29 mars 2021

Film du jour: One Hour With You


Qu'il est bon de découvrir les vieux films d'Ernst Lubitsch, qui traitent comme c'est le cas de One Hour With You (1932) de libertinage sans se faire imposer un code de censure. Sans être très profond, ce divertissement ludique fond littéralement dans la bouche, faisant rire par ses allusions coquines, ses mélodies savoureuses et les prestations extrêmement charmantes de ses interprètes. ***1/2

dimanche 28 mars 2021

Film du jour: Colonel Redl


Troisième tome de sa trilogie non officielle sur les relations parfois incestueuses entre un pays et sa population, Colonel Redl de Istvan Szabo est un biopic puissant sur un homme influent oeuvrant juste avant la Première Guerre mondiale. Riche en observations diverses, prenant son temps afin de bien pénétrer la psychologie de ses êtres et de l'époque, ce film visuellement très soigné doit beaucoup à son interprète principal, Klaus Maria Brandauer, dont les nuances infinies permettent de s'impliquer émotionnellement au sein d'un récit parfois glacial, aux vives retentissements politiques. ****

samedi 27 mars 2021

Film du jour: The Wolf of Snow Hollow


Jim Cummings aime se donner des rôles de pères policiers psychologiquement instables. Après le surprenant Thunder Road, il récidive avec le truculent The Wolf of Snow Hollow, explorant le cinéma de genre (ici l'horreur par l'entremise de la figure du loup-garou) en créant des liens insoupçonnés entre l'Homme et cette bête qui risque de surgir à chaque moment. Profond et divertissant à la fois, teinté d'un humour à la Twin Peaks/Fargo qui fait mouche, le film à la mise en scène élaborée séduit amplement. ***1/2

vendredi 26 mars 2021

Sorties cinéma: Antoinette dans les Cévennes, Wintopia, Nina Wu, Anne at 13,000 Ft., Violation, Like a House on Fire, Miss


Le pouvoir féminin est célébré cette semaine parmi les plus récentes sorties cinématographiques.

Rare comédie à avoir reçu le sceau de la Sélection Officielle Cannes 2020, Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal est un long métrage savoureux sur une enseignante qui s'embarque dans un voyage avec un âne afin de retrouver son amant! Centré autour de la personnalité de la rayonnante et hilarante Laure Calamy (récompensée aux Césars), ce film qui aurait très bien pu être muet multiplie les situations cocasses et les paysages enchanteurs. Les leçons de vie qui en découlent s'avèrent peut-être un peu lourdes, mais cela n'enlève rien au dépaysement ludique et à cette impression que la bourrique Patrick est sans aucun doute l'âne le plus doué depuis Balthazar. ***1/2

Wintopia: Plus émouvant est ce documentaire de Mira Burt-Wintonick qui porte sur son père: le célèbre documentariste Peter Wintonick. Entre l'essai et la lettre familiale, ce poème cinématographique enivre amplement, passant allègrement du personnel à l'universel dans sa quête utopique du bonheur que module une utilisation toujours appropriée des images et du son. ***1/2

Nina Wu: Impossible de ne pas penser à l'affaire Weinstein en découvrant la nouvelle fresque de Midi Z (The Road to Mandalay), qui traite de l'ascension difficile d'une actrice. Stylisé à souhait (l'utilisation des néons rendra jaloux Nicolas Winding Refn), alternant entre différents niveaux de réalités, cette intrigue qui aurait certainement pu être plus subtile et moins brouillonne ne manque pas de scènes marquantes, dont une finale à glacer le sang. ***1/2

Anne at 13,000 Ft.: Sans aucun doute un des meilleurs longs métrages issus du Canada anglais depuis des lustres, ce portrait sensible d'une éducatrice marquée par ses sautes d'humeur séduit par la mise en scène sensorielle de Kazik Radwanski et la performance d'une rare finesse de Deragh Campbell. L'effort pourrait paraître ténu par moments, ce qui ne l'empêche pas de sentir la liberté à plein nez. ***1/2

La vengeance s'avère plus psychologique au sein du film canadien Violation, où il est question de consentement dans les rapports hommes/femmes. Solidement interprété par Madeleine Sims-Fewer (qui signe la réalisation aux côtés de Dustin Mancinelli), l'ensemble bénéficie d'une photographie particulièrement impressionnante qui ajoute aux mystères en place et qui fait mieux accepter les invraisemblances et les ellipses chaotiques. ***

Like a House on Fire: Tout aussi canadien est ce drame domestique de Jesse Noah Klein où une femme renoue avec sa fillette... qui ne se rappelle plus d'elle! Cet intense récit à fleur de peau aurait mérité à être un peu recentré. Il est toutefois dominé par le jeu incandescent de Sarah Sutherland qui brûle tout sur son passage. À ses côtés, le chanteur Hubert Lenoir fait forte impression dans un personnage moins développé. ***

Adepte d'un cinéma populaire et rassembleur, Ruben Alves propose avec Miss une comédie sur un homme qui rêve d'être Miss France. En traitant de féminité, d'identité et de différence, le récit embrasse volontairement les clichés pour mieux les détourner. Sans être toujours très profond, la proposition tendre et léger fait mouche, notamment grâce à sa distribution chaleureuse et son absence de prétention. « Je me sens plus fort en femme», lance le héros de cette fable inégale mais charmante et sympathique comme tout. ***

Film du jour: Mulan


C'est après avoir vu les décevantes adaptations des dessins animés de Disney que l'on désire retourner aux versions originales. C'est le cas de Mulan (1998), qui n'a jamais été un classique (les chansons sont horripilantes et la finale consternante!) mais qui séduisait aisément par la fougue de son héroïne, ses personnages attachants, l'apport irrésistible de l'humour et son grand soin esthétique. ***

jeudi 25 mars 2021

Film du jour: The Banker


Dans la lignée de Green Book se trouve The Banker, une histoire vraie sur deux afro-américains qui ont tenté d'acheter des immeubles pendant les années 60. Un sujet sensible qui est malheureusement trop souvent édulcoré et dénaturé de sa complexité, afin de laisser émaner un divertissement lisse et passe-partout, dominé par ses attachants comédiens (Anthony Mackie, Samuel L. Jackson. Nicholas Hoult) et mis en scène sans aucune personnalité par George Nolfi (The Adjustment Bureau, Birth of the Dragon). **1/2

mercredi 24 mars 2021

Film du jour: The Love Witch


En rendant hommage à l'esthétisme coloré, stylisé et artificiel des films en Technicolor des années 60, The Love Witch (2016) d'Anna Biller se permet de détourner les codes du mélo et de la romance hollywoodienne, joignant à cette histoire psychédélique de sorcières un réel enclin féministe. Le décalage opère parfaitement et si l'ensemble traîne quelque peu en longueur, il amuse et perturbe tout à la fois, seulement par sa finale glaçante qui évoque celle de Jeanne Dielman. ***1/2

mardi 23 mars 2021

The Undoing (blu-ray)


Le producteur et scénariste David E. Kelley fait équipe avec la cinéaste Susanne Bier pour The Undoing, une série qui tient allègrement en haleine (HBO, Warner Bros.).

C'est quoi? Le meurtre brutal d'une mère plonge dans l'émoi une partie de la communauté new-yorkaise.

C'est comment? Les dialogues sont solides, la réalisation alerte et la distribution de classe. Aux côtés d'une Nicole Kidman habituée à ce type de registre hautain et perdu, Hugh Grant surprend dans un contre-emploi plus dramatique.

Et pourtant? Les retournements de situations abracadabrants et les comportements parfois stupides des personnages finissent par faire hurler de rire. 

Techniquement? Les six épisodes se retrouvent sur deux disques blu-ray. Les images soignées ne manquent pas de teintes détaillées et de contrastes onctueux. Les pistes audio précises mettent à l'avant-plan la musique harmonieuse et les nombreux dialogues.

Suppléments? On retrouve une introduction des deux vedettes, un documentaire sur le tournage et 12 courts segments permettant de mieux saisir les personnages.

Au final? Efficace, divertissement mais également plaqué et beaucoup trop tiré par les cheveux, cette émission rappelle que le mensonge est partout. Fort du succès de Big Little Lies, Kelly a voulu répété l'expérience avec un résultat plus ou moins concluant. Le tout se laisse toutefois regarder sans réel déplaisir, si ce n'est que l'ensemble aurait pu être bien meilleur.

Film du jour: News of the World


Quelques années après l'acclamé Captain Phillips, Tom Hanks et Paul Greengrass retravaillent ensemble pour News of the World, un western qui se déroule quelques années après la Guerre de Sécession et qui demeure extrêmement contemporain. (Universal)

C'est quoi? Un homme qui voyage de ville en ville afin de lire les nouvelles recueille une fillette enlevée et élevée par une nation amérindienne.

C'est comment? La relation entre les personnages est touchante et la chimie demeure palpable entre le réconfortant Hanks et la fougueuse Helene Zengel. De plus, le script n'hésite pas à décrire par la métaphore l'Amérique de Trump qui a peur des étrangers et se nourrit aux fausses nouvelles.

Et pourtant? Le cheminement s'avère classique, la subtilité pas toujours de mise et le rythme plus lent et posé (une première chez Greengrass) pourra en ennuyer certains.

Techniquement? En faisant abstraction de quelques plans douteux de drones, la direction de la photographie est sublime, étant constamment élevée par le soin apporté à l'image au sein de cette édition blu-ray. Même son de cloche du côté de l’enivrante trame sonore de James Newton Howard qui en met plein les oreilles, alimentant allègrement les différents enceintes audio.

Suppléments? Un blu-ray, un dvd et une copie numérique se retrouvent dans le boîtier. Les bonus regroupent une piste de commentaires du réalisateur, quelques scènes retranchées et quatre documentaires portant sur la chimie entre le duo, les séquences d'action, l'apport du cinéaste et le respect de la nation kiowa.

Au final? Nommé pour quatre Oscars (techniques), cette production prend son temps pour séduire, misant sur des interprètes attachants afin de véhiculer ses messages lénifiants. La mécanique aurait sans doute pu être plus huilée, mais l'ensemble mérite le détour pour le souffle épique et la beauté picturale de ses images cinématographiques.

lundi 22 mars 2021

Film du jour: One Cut of the Dead


Imaginez La nuit américaine avec des zombies. C'est un peu ce que représente One Cut of the Dead, le film événement de Shin'ichiro Ueda qui a rapporté 1000 fois son budget. Ce qui débute par un fascinant long plan séquence se transforme en hilarant faux documentaire sur les arcanes du cinéma. Le charme opère allègrement malgré la horde de personnages volontairement stéréotypés et l'intérêt demeure constant alors que les pièges nombreux sont presque tous évités avec brio. ****

dimanche 21 mars 2021

Film du jour: The Woman in the Window


Peut-être bien l'ultime film noir, The Woman in the Window (1944) de Fritz Lang est une de ces oeuvres qui méritent un second visionnement. La première fois, il s'agit d'un suspense d'une élégance rare, pas infaillible sur le plan scénaristique mais élevé par un soin sonore et esthétique de tous les instants ainsi que des performances étincelantes de ses comédiens. Puis la fin arrive, décevante à priori (la censure de l'époque!), mais qui confère un aura particulier à l'ensemble qui se redécouvre non pas comme un thriller mais comme un drame psychologique teinté de psychanalyse. ****

samedi 20 mars 2021

Film du jour: Angst


Pour une expérience traumatisante de cinéma, il n'y a rien de mieux que Angst (1983) de Gerald Kargl, qui relate quelques crimes brutaux d'un psychopathe. Construite comme un documentaire, cette plongée immersive et viscérale dans un cauchemar hallucinant comporte peu de dialogues, obligeant le cinéphile à se concentrer sur le son et les images. Il en sortira évidemment à bout de souffle mais béant d'admiration devant cette expérience unique qui a, bien entendu, beaucoup influencé Gaspar Noé. Surtout que c'est l'occasion de rencontrer le plus attendrissant chien saucisse de l'histoire du septième art. ****

vendredi 19 mars 2021

Sorties cinéma: The Father, Rose Plays Julie, Effacer l'historique, Crisis, Passage, Terrible Jungle, Death of a Ladies' Man



La famille se retrouve au coeur des plus récentes sorties cinématographiques...

The Father: En adaptant sa propre pièce, Florian Zeller confie à Anthony Hopkins un rôle immense en patriarche souffrant de démence. À tel point qu'on ne voit que lui dans cet exercice plutôt glacial qui révèle quelques surprises et coups de théâtre ingénieux. Ma critique. ***1/2

Rose Plays Julie: Une femme part à la recherche de ses parents biologiques dans ce suspense bien de son époque de Joe Lawlor et Christine Molloy qui explose lentement mais sûrement vers une conclusion tordue, prévisible mais d'une grande maîtrise esthétique et psychologique. On pense parfois à Revanche, l'immense drame autrichien de Götz Spielmann. ***1/2

Effacer l'historique: Cela fait quelques films déjà que le mordant de Gustave Kerven et Benoît Delépine n'agit plus comme avant. C'est le cas de cette farce hilarante mais plutôt lourde sur les réseaux sociaux où d'excellents acteurs s'en donnent à coeur joie. À une autre époque, cela aurait été mémorable. Là, ce n'est que marrant... ce qui est tout de même beaucoup. ***

Crisis: Tourné en partie à Montréal, le nouveau long métrage de Nicholas Jarecki (qui n'a rien fait depuis son très réussi Arbitrage en 2012) s'intéresse à la crise des opiacés. Une thématique forte qui ressemble malheureusement trop à un ersatz de Traffic dans sa façon d'agencer ses histoires chorales. La réalisation demeure toutefois efficace à défaut d'être personnalisée et le prestigieux casting (qui comprend Armie Hammer, Gary Oldman et Greg Kinnear) est dominé par la prestation colorée de notre Guy Nadon national. **1/2

Passage: La fin de l'adolescence est l'épicentre même de ce documentaire sincère de Sarah Baril Gaudet, qui bénéficie d'une photographie soignée et de mélodies toujours adaptées. Dommage que l'anecdote et les redites s'accaparent la part du lion, transcendant difficilement un sujet aussi éprouvé. **1/2

Terrible Jungle: C'est une comédie complètement disjonctée que proposent Hugo Benamozig et David Caviglioli, amenant Catherine Deneuve sur la piste de son fils disparu. Les situations et l'humour forcément inégaux finissent difficilement à faire sourire et c'est à se demander à quoi aurait ressemblé l'ensemble en étant poussé encore plus loin. Sans doute à l'excellent et largement supérieur La loi de la jungle d'Antonin Peretjatko, qui n'a jamais été distribué au Québec. **

Death of a Ladies' Man: Matt Bissonnette adore Leonard Cohen. 18 ans après son charmant Looking for Leonard, il renoue avec ce mythe montréalais par l'entremise d'un coureur de jupon condamné par la maladie. Malgré une distribution relevée (Gabriel Byrne en mène large) et quelques effets heureux de mise en scène (fantômes, l'apport de la musique), le scénario superficiel verse rapidement dans les clichés et la facilités, rappelant de façon insistante comment la famille est au centre de tout. **

Film du jour: Misbehaviour


S'inspirant d'une histoire vraie, Misbehaviour de Philippa Lowthorpe relate la compétition de Miss Monde 1970 qui a été affecté par des protestations féministes. Un sujet porteur même cinq décennies après les faits, qui est toutefois traité superficiellement au sein de ce film choral simpliste et pauvre cinématographiquement, à peine égayé par une distribution de classe. **

jeudi 18 mars 2021

Film du jour: Anchors Aweigh


La rencontre cinématographique entre Frank Sinatra et Gene Kelly aurait dû donner un meilleur film que Anchors Aweigh (1945). Pas que cette comédie musicale et chantée signée George Sidney ne possède son lot de moments charmants et exquis. C'est seulement que sa durée excessive et son histoire simpliste l'empêche de marquer les esprits en dehors des mélodies et des chorégraphies. ***

mercredi 17 mars 2021

Film du jour: Adam


Difficile de faire plus mignon que Adam, la tendre histoire d'amour entre un homme souffrant du syndrome d'Asperger et sa nouvelle voisine. La mise en scène douce et fluide de Max Mayer est entièrement au service de ses deux interprètes - le duo formé de Hugh Dancy et Rose Byrne fonctionne à merveille - et si son scénario ne paye pas de mine, il est parsemé de suffisant d'humour et de finesse afin de rendre le coeur plus léger. ***

mardi 16 mars 2021

Film du jour: Accident


Les collaborations entre Harold Pinter et Joseph Losey ont marqué le septième art britannique des années 60. Dans Accident, le cinéma se transforme presque en rêve alors que des ellipses tentent de lever le voir sur un terrible événement. Évidemment, le passé embrouille davantage qu'il éclaire, obscurcissant les relations ambiguës entre ces amis qui s'aiment un peu trop trop. Un climat latent de désirs et de tensions que la magnifique photographie, la mise en scène élaborée (le montage demeure superbe) et la distribution de haut niveau (dominée par Dirk Bogarde) mettent à grande contribution. ****

lundi 15 mars 2021

Film du jour: Above Suspicion


Inspiré d'une histoire vraie, Above Suspicion relate la relation particulière entre un agent du FBI et son informatrice. Banal et superficiel, le scénario n'est guère élevé par la mise en scène tape à l'oeil de Phillip Noyce ou l'interprétation figée de Jack Huston. Seule Emilia Clarke semble croire un tant soit peu à ce qui se passe, ce qui n'excuse en rien l'abus de voix hors champ de son personnage. **

dimanche 14 mars 2021

Film du jour: Perceval le Gallois


Qui pouvait adapter au cinéma Perceval de Chrétien de Troyes, si ce n'est Éric Rohmer? Le cinéaste en a conservé la prose unique tout en créant un effet de distanciation avec le spectateur. Cela permet à ce dernier de mieux saisir le soin foudroyant accordé à la mise en scène stylisée. Les comédiens - Fabrice Luchini, André Dussollier et compagnie - jouent dans la note, se retrouvant au sein de l'oeuvre la plus éclatée de son auteur. Évidemment, il s'agit d'un projet hors norme, à prendre ou à laisser, mais quiconque se laisse séduire cette danse musicale en ressortira grandi. ****1/2

samedi 13 mars 2021

Film du jour: 76 Days


Sélectionné dans la courte liste pour les Oscars, 76 Days est un documentaire chargé en émotions fortes de la part de Hao Wu, Weixi Chen et d'un troisième réalisateur anonyme. Il s'agit d'une excursion de style cinéma vérité dans un hôpital de Wuhan lors des premiers mois de la pandémie. Plein de suspense et d'humanité, le long métrage s'épanche sur le dévouement de son personnel, découvrant une horde de personnages attachantes et d'épreuves remuantes. Le tout en évitant les excès mélodramatiques (il ne faut pas se fier à l'introduction) et les effets du voyeurisme. ***1/2

vendredi 12 mars 2021

Sorties cinéma: La nuit des rois, Slalom, The Human Voice, Come True, La Marina


Le cinéma francophone se démarque cette semaine au sein des plus récentes nouveautés du septième art...

La nuit des rois: Cette superbe coproduction (québécoise!) signée Philippe Lacôte qui se déroule dans une prison de la Côte d'Ivoire a suscité l'intérêt partout sur son passage et ce n'est guère surprenant. À mi-chemin entre les 1001 nuits et Cité de Dieu, l'opus riche et foisonnant enivre par son énergie, sa beauté picturale et la profondeur de ses liens humains et politiques, rappelant que la meilleure échappatoire de l'existence passe par le fait de se raconter des histoires.  ****

SlalomÀ la fois drame sportif et récit d'initiation adolescent, ce premier long métrage de Charlène Favier arrive à se frayer un chemin entre les conventions grâce son grand soin esthétique (le travail sur l'ombre et la lumière force l'admiration) et la dévotion de ses interprètes, alors que le troublant Jérémie Renier tente d'avaler tout rond la dévouée Noée Abita qui ne se laisse évidemment pas faire en se réappropriant son corps et son identité. Si les risques et les obstacles sont nombreux, l'adresse de la mise en scène glacée et le sujet d'une importance capitale compense quelques largesses du scénario. ***1/2

The Human Voice: Ce n'est pas la première fois que Pedro Almodovar s'intéresse à cette pièce de Cocteau où une femme règle ses comptes au téléphone avec un ancien partenaire. Elle figurait à la fin de La loi du désir. Cette fois, il en offre une adaptation libre de 30 minutes, utilisant sa mise en scène colorée afin de renouer avec les racines théâtrales. Tilda Swinton fait le reste, brillamment, secondé d'un chien particulièrement expressif. Une démarche digne d'intérêt, même si le résultat demeure loin de Douleur et gloire. À la Cinémathèque québécoise.

Come True: Le cinéma horrifique a souvent exploré le monde des rêves. Anthony Scott Bruns en propose une variation glauque et mystérieuse, à l'ambiance soignées et aux effets visuels et musicaux plus qu'accomplis. Le traitement froid et cérébral n'est pas sans rappeler David Cronenberg, et si la seconde partie qui croule sous les symboles n'est pas aussi envoûtante que la première, elle se termine par une surprise qui donne le goût de tout revoir. ***

La Marina: Présentée dans quelques festivals en 2020 (dont Fantasia), cette création signée Étienne Galloy et Christophe Levac ressemble à plein d'efforts québécois dans sa façon de traiter de la jeunesse perdue, des rêves difficiles à atteindre et de l'effet du groupe. Rien ne ressort du lot et si la mise en scène ponctuée de longs plans fixes n'est pas sans intérêt, l'interprétation inégale, les dialogues vulgaires et le scénario à la fois simpliste et ténu font rapidement décrocher. Sur Crave. **

Film du jour: Center Stage


Au panthéon des meilleurs films chinois, on oublie trop souvent Center Stage (1991) de Stanley Kwan, sans qui In the Mood for Love n'aurait jamais été ce qu'il est. Dans ce biopic hors norme sur la grande actrice du cinéma muet Ruan Lingyu, fiction et documentaire se superposent, alors que l'équipe qui tourne ce long métrage mette leur état d'âme à nu! En plus d'être une réflexion exceptionnelle sur le septième art, il s'agit également d'un pensum mélancolique sur le passé, sur cette possibilité de recréer et de garder vivant ce qui fut. Maggie Cheung trouve d'ailleurs son meilleur rôle en carrière, hypnotisant le cinéphile de ses regards, de sa démarche, de ses vêtements qui se fondent harmonieusement aux décors et de sa façon unique de danser. À redécouvrir de toute urgence. ****1/2

jeudi 11 mars 2021

Choix et prédictions Césars


C'est aujourd'hui que se déroulent les Césars! L'année cinéma a été très intéressante en France et plusieurs films de qualité risquent de repartir avec les grands honneurs. Voici mes prédictions et choix personnels...

Meilleur film

Prédiction: Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait

Choix: Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait


Meilleur premier film

Prédiction: Tout simplement noir

Choix: Deux


Meilleure réalisation

Prédiction: Albert Dupontel (Adieu les cons)

Choix: Emmanuel Mouret (Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait)


Meilleure actrice

Prédiction: Laure Calamy ( Antoinette et les Cévennes)

Choix: Camélia Jordana (Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait)


Meilleur acteur

Prédiction: Albert Dupontel (Adieu les cons)

Choix: Sami Bouajila (Un fils)


Meilleure actrice dans un second rôle

Prédiction: Émilie Dequenne (Les choses qu'on dit...)

Choix: Émilie Dequenne (Les choses qu'on dit...)


Meilleur acteur dans un second rôle

Prédiction: Édouard Baer (La bonne épouse)

Choix: Vincent Macaigne (Les choses qu'on dit...)


Meilleur espoir féminin

Prédiction: Fathia Youssouf (Mignonnes)

Choix: India Hair (Poissonsexe)


Meilleur espoir masculin

Prédiction: Benjamin Voisin (Été 85)

Choix: Benjamin Voisin (Été 85)


Meilleur scénario original

Prédiction: Emmanuel Mouret (Les choses qu'on dit...)

Choix: Emmanuel Mouret (Les choses qu'on dit...)


Meilleure adaptation

Prédiction: François Ozon (Été 85)

Choix: François Ozon (Été 85)


Meilleure musique originale

Prédiction: ADN

Choix: La nuit venue


Meilleur son

Prédiction: Adieu les cons

Choix: Été 85


Meilleure photo

Prédiction: Les choses qu'on dit...

Choix: Les choses qu'on dit...


Meilleur montage

Prédiction: Adieu les cons

Choix: Adolescentes


Meilleurs costumes

Prédiction: Adieu les cons

Choix: Été 85


Meilleurs décors

Prédiction: La bonne épouse

Choix: Les choses qu'on dit...


Meilleur film d'animation (long métrage)

Prédiction: Josep

Choix: Josep


Meilleur documentaire

Prédiction: Adolescentes

Choix: Adolescentes


Meilleur film étranger

Prédiction: Drunk

Choix: Ève en août

Film du jour: Faust (1926)


Résonnant plus que jamais, la légende de Faust de Goethe atteint son point culminant dans l'opus vertigineux de F.W. Murnau, qui fête cette année son 95e anniversaire. Peu importe l'évolution des trucages, ceux du maître de l'expressionnisme allemand séduisent éternellement par leur imagination et l'utilisation sidérantes de la lumière. Une grande partie du film se déroule d'ailleurs à ce niveau, alors que les ombres grugent peu à peu l'écran avant de se voir momentanément repoussées par des flux divins. Comme quoi les envies seront toujours là pour corrompre, créant la métaphore par excellence du genre humain. ****1/2

mercredi 10 mars 2021

Crazy Samurai: 400 vs 1 (blu-ray)


Inspiré d'une histoire originale du grand Sion Sono, Crazy Samurai (Musashi en festival ou 400 vs 1) de Yuji Shimomura pousse à son paroxysme un concept dantesque. (Well Go USA Entertainment).

C'est quoi? Un maître samouraï doit combattre seul et en plein air 400 guerriers!

C'est comment? Outre l'introduction et la conclusion, le film est composé d'un spectaculaire plan séquence de 77 minutes où l'action coule à flot! L'acteur Tak Sakaguchi se livre corps et âme à cet exercice particulier, transcendant par tant d'abstraction et d'aliénation.

Et pourtant? L'ensemble s'avère rapidement redondant et le procédé ne se veut pas totalement convaincant (les adversaires attendent que le héros trucide leurs camarades avant d'intervenir, des morts s'écartent de la caméra et on reconnaît même quelques figurants qui reviennent littéralement à la vie).

Techniquement? Les pistes sonores sont gorgées de bruits et de cris, faisant clairement ressortir les vifs claquements des sabres. Les images soignées et détaillées ne déçoivent pas.

Suppléments? Quelques bandes-annonces.

Au final? L'utilisation du plan-séquence est une véritable prouesse technique. Il faut toutefois l'utiliser dans un but précis (le meilleur exemple demeure certainement L'arche russe de Sokourov). Sinon cela sent trop la gimmick et le simple exercice de style, comme en fait foi cette production musclée en forme de jeu vidéo qui devient vite éreintant.

Film du jour: Mayhem


Un virus rend les gens fous dans Mayhem, ce qui donne l'excuse à un employé récemment licencié de se venger contre son ancien patron. Voici la prémisse de cet efficace long métrage de Joe lynch, qui s'attaque au rêve américain et à la dureté du monde du travail avec violence et humour noir. Ses sévères répétitions et sa conclusion moralisatrice empêcheront sans doute le film de devenir culte, ce qui n'enlève rien à sa férocité et à son ton sardonique qui font un bien fou. ***

mardi 9 mars 2021

Film du jour: Boss Level


Les variations sur Groundhog Day sont nombreuses à notre époque. Boss Level de Joe Carnahan empreinte cette idée toujours féconde en multipliant les scènes de carnage et les hommages aux jeux vidéo. Autant l'ensemble se veut amusant et divertissant lorsqu'il se la joue série B pleine d'humour noir et d'hémoglobine, autant les détours scénaristiques finissent quelque peu par lasser lorsque apparaissent les enjeux sentimentaux liés à la condition humaine. Techniquement, le film assure dans sa vulgarité et Mel Gibson campe avec délectation le grand méchant de service. Présentement en vidéo sur demande et en dvd/blu-ray le 13 avril. ***

lundi 8 mars 2021

Film du jour: Tyrel


Sebastien Silva aime explorer les comportements humains ambigus. Sauf que depuis son brillant The Maid en 2009, ses films ne lèvent qu'à moitié, intéressant avec parcimonie. C'est le cas de Tyrel, une sorte de Get Out verbeux sur un séjour entre amis qui ne se déroule pas toujours bien pour notre héros, la seule minorité du lot. Peuplée de micro-agressions, cette satire sociale tourne rapidement en rond. Si le cinéaste touche une corde sensible dans sa façon de traiter la masculinité (tous les comédiens sont d'ailleurs très justes), ses tentatives de rendre inconfortable s'avèrent rapidement vaines, alors que sa mise en scène trop souvent brouillonne n'élève pas suffisamment les parts d'ombre du sujet. **1/2

dimanche 7 mars 2021

Film du jour: Fireball: Visitors from Darker Worlds


Werner Herzog ne chôme pas, offrant toujours un documentaire par année. En compagnie de Clive Oppenheimer, il vient de signer Fireball: Visitors from Darker Worlds, un essai plutôt intéressant sur les météorites et leur impact sur les gens, la planète. La réalisation classique est entièrement au service de la superbe photographie, alors que le sujet aride demeure bien vulgarisé. Puis il y a les touches humoristiques uniques du père de Grizzly Man qui arrivent à contrecarrer le ton didactique. ***

samedi 6 mars 2021

Film du jour: Duck, You Sucker


Ultime western de Sergio Leone, Duck, You Sucker (1971) est un film qui parvient à la fois à être drôle et divertissant, ainsi que profond et mélancolique dans sa façon d'intégrer l'amitié virile entre deux hommes diamétralement opposés et la tragique révolution mexicaine de 1913. Porté par l'incroyable duo formé de Rod Steiger et James Coburn, l'hilarante musique d'Ennio Morricone et quelques-uns des flashbacks les plus inoubliables du cinéma contemporain, il s'agit d'un implacable récit picaresque qui explose tout sur son passage. ****

vendredi 5 mars 2021

Sorties cinéma: Martin Eden, Stray, Sophie Jones, My Salinger Year, The Orphanage, Underplayed, La daronne, Festival Filministes

Alors que la Berlinale vient d'annoncer ses prix (vivement que l'on puisse voir les plus récentes fresques de Ryusuke Hamaguchi, de Radu Jude et de Hong Sang-soo!), les événements cinématographiques se multiplient au Québec. Parmi toutes les nouveautés, il y a une aventure italienne particulièrement mémorable...

Martin Eden: En adaptant le roman de Jack London, Pietro Marcello pond à la fois un puissant récit initiatique sur l'art et l'amour ainsi qu'une fascinante chronique de l'Italie qui embrasse le libéralisme avec décadence. La photographie de grande beauté, les choix sonores surprenants, les ellipses étonnantes, la mise en scène étourdissante qui alterne réalisme documentaire et fantaisie et, surtout, l'interprétation plus grande que nature de l'excellent Luca Marinelli (récompensé à Venise devant le Joker de Joaquin Phoenix) en font un opus à ne pas manquer. ****

Stray: Istanbul possède une relation particulière avec ses animaux. Après les chats du surestimé documentaire Kedi, place aux chiens de ce magnifique essai d'Elizabeth Lo, qui utilise une caméra immersive afin de se rapprocher au plus près des bêtes, des gens et de la ville afin de faire triompher leur humanité. Le tout sans réel dialogue, porté par quelques mélodies vibrantes et des intertitres de Diogène et Orhan Pamuk. ***1/2

Produit par Nicole Holofcener (Please Give), Sophie Jones est un premier long métrage d'une belle sensibilité de la part de Jessie Barr. Sans être particulièrement original, ce récit d'initiation sur une adolescente de 16 ans qui tente d'entrer en relation avec les autres suite au décès de sa mère est parsemé de trouvailles sincères, rigolotes et émouvantes à la fois. Le charme opère malgré un certain relâchement à mi-chemin, et Jessica Barr livre une prestation attendrissante, s'avérant la bougie d'allumage de cette jolie surprise issue du cinéma indépendant américain. Présenté virtuellement depuis le 2 mars et au Cinéma du Parc dès le 26 mars. ***

My Salinger Year: Philippe Falardeau continue ses projets anglophones avec cette comédie dramatique divertissante mais plutôt oubliable sur une aspirante écrivaine qui a la tâche de répondre aux courriers du mythique J.D. Salinger. Interprétée plus que correctement (Sigourney Weaver demeure évidemment truculente), cette création ludique et enjouée n'a pas toujours l'ambition nécessaires afin de s'échapper des conventions. ***

The Orphanage: Avec cette suite de son propre Wolf and Sleep (récompensé à Cannes en 2016), la réalisatrice Shahrbanno Sadat continue sa pentalogie sur l'Afghanistan, suivant cette fois son jeune héros adolescent à la fin des années 80. Entre le faux documentaire révélateur à la Kiarostami et le récit d'apprentissage plus classique teinté d’échappatoires vers les productions bollywoodiennes, l'équilibre se veut plutôt instable. Et même s'il s'éparpille allègrement, l'effort ne manque pas d'intérêt, surtout que la conclusion annonce un troisième tome particulièrement prenant... ***

Underplayed: S'intéressant à la sous-représentation des femmes dans la musique électronique, ce documentaire de Stacey Lee touche une corde sensible, levant le voile sur ce qui est généralement relégué dans l'ombre. Le tout sous fond de bonne musique et d'intervenantes de qualité. Dommage que la mise en scène académique et le traitement un brin manipulateur empêchent l'ensemble de réellement sortir des sentiers battus. Dès le 8 mars via Amazon Prime et Crave. **1/2

La daronneIsabelle Huppert gère un trafic de stupéfiants dans ce polar comique guère convaincant ou amusant de Jean-Paul Salomé, où la star française semble plus à l'aise à converser avec Hippolyte Girardot qu'à faire avancer l'histoire parsemée de fils blancs et d'invraisemblances. Mon entrevue avec Isabelle Huppert. **

Jusqu'au 12 mars se déroule le Festival Filministes, alors que le public pourra visionner gratuitement 50 courts métrages et cinq long métrages, dont le joli Traversées de Caroline Côté et Florence Pelletier.

Film du jour: The Night Clerk


Un homme souffrant du syndrome d'Asperger est le principal suspect d'un meurtre dans The Night Clerk, un suspense complètement inopérant manquant à la fois de tension et d'intérêt. Tye Sheridan a beau être surprenant dans le rôle titre (à tel point qu'il fait de l'ombre au reste de la distribution qui comprend John Leguizamo et Helen Hunt), le scénario est si prévisible et mal développé - avec évidemment plein d'emprunts à Hitchcock - qu'il finit par jouer avec la patience du spectateur. Surtout que la mise en scène de Michael Cristofer, 76 ans, frise (volontairement?) l'amateurisme avec des plans séduisants et repoussants à la fois. **

jeudi 4 mars 2021

Film du jour: The Belko Experiment


Produit et écrit par James Gunn, The Belko Experiment (2016) de Greg McLean est une sorte de Battle Royale du monde du travail, alors qu'une expérimentation pousse des employés à s'entre-tuer. Une prémisse prometteuse qui ne livre toutefois pas la marchandise tant la satire maculée d'hémoglobine aurait bénéficié d'une meilleure vision d'ensemble, d'une mise en scène plus assurée et d'une interprétation moins caricaturale. **1/2

mercredi 3 mars 2021

Entrevue Isabelle Huppert (La daronne)


Isabelle Huppert
peut tout jouer. Dans La daronne qui prend l'affiche ce vendredi au Québec, elle finit par gérer un trafic de drogue! J'ai pu la rencontrer lors de mon plus récent séjour à Paris et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro du jour.

Film du jour: Ruthless People


Grand succès de 1986, Ruthless People est une comédie bien noire sur un homme riche qui est aux anges depuis que sa femme a été kidnappée. Une satire acidulée sur l'argent et le «male gaze» qui, malgré une solide distribution (Danny DeVito, Bette Midler, un jeune Bill Pullman), est constamment rabaissée par la mise en scène sans relief de Jim Abraham, David Zucker et Jerry Zucker. Cela aurait pu être un classique du genre sauf que la réalisation est tellement terne et datée que cela demeure seulement une farce amusante et divertissante. ***

mardi 2 mars 2021

DVD: Victor and Valentino: Folk Art Foes


Le populaire dessin animé Victor and Valentino prend le chemin dvd avec une édition intitulée Folk Art Foes. (Warner)

C'est quoi? Les demi-frères Victor et Valentino se mettent souvent les pieds dans les plats, réveillant même de vieux démons!

C'est comment? Les épisodes sont courts (seulement 11 minutes) et ne laissent aucune place à l'ennui tant l'action et l'humour s'avèrent abondant.

Et pourtant? L'ensemble demeure rapidement redondant et les personnages typés n'évoluent jamais.

Techniquement? Le son immersif à ses heures donne la belle part aux dialogues, alors que l'animation soignée bénéficie d'un transfert de qualité.

Suppléments? Il n'y en a pas.

Au final? Originale et amusante, cette série n'aura aucune difficulté à rejoindre son public cible (8 à 14 ans), surtout qu'elle présente enfin des personnages issus de la diversité.

Film du jour: The World to Come


Coscénariste du brillant The Chilhood of a Leader de son amoureux Brady Corbet, Mona Fastvold s'essaye au film à costumes avec The World to Come, pondant cette fois une romance lesbienne entre deux femmes isolées. Visuellement très soigné et porté par d'excellentes comédiennes (Katherine Waterston et Vanessa Kirby), le récit mince et prévisible souffre des comparaisons désavantageuses avec Carol et Portrait de la jeune fille en feu. Pour une scène survoltée qui utilise à bon escient la musique et les éléments de la nature, il y en a toujours deux plus kitsch où l'abondance de voix hors champs empêche l'émotion de filtrer correctement. ***

lundi 1 mars 2021

Blu-ray: Rick and Morty: Season 1-4


Les quatre premières saisons de la série culte Rick and Morty débarquent en format Blu-ray afin de rassasier les amateurs de dessins animés qui sortent de l'ordinaire. (Warner)

C'est quoi? Lorsque ses inventions se dérèglent, Rick reçoit l'aide de son petit-fils Morty... au grand dam (ou bonheur) de sa famille.

C'est comment? Ce croisement improbable entre les Simpsons et Futurama regorge de trouvailles savoureuses, d'hommages ingénieux et de personnages truculents. L'humour coule à flot et le rythme d'enfer laisse peu de répit.

Et pourtant? Quelques allusions plus douteuses s'adressent clairement à un public averti.

Techniquement? Les images précises et détaillées mettent de l'avant l'animation qui demeure simple, fluide et colorée. La piste sonore immersive n'entrave jamais les dialogues hilarants.

Suppléments? Cette édition comporte 41 épisodes de 22 minutes chacun qui sont répertoriés sur quatre disques. Une affiche exclusive se retrouve également à l'intérieur du boîtier. Les bonus nombreux et généralement concluants comprennent plusieurs pistes de commentaires, des scènes supprimées, des documentaires variées (sur les thèmes, le doublage, l'animation...), etc.

Au final? Difficile de ne pas être accro envers une série aussi drôle et enlevée que Rick and Morty. Dès le premier segment, l'intérêt est piqué et le tout risque de se regarder très rapidement. Il est même recommandé de tout revoir plus d'une fois afin de passer outre l'efficace premier degré et se concentrer sur ses thèmes philosophiques et mélancolique. Cela en fera patienter plus d'un en attendant la cinquième saison qui a enfin été confirmée...

Film du jour: Pledge


Présenté à Fantasia en 2018, Pledge de Daniel Robbins est une oeuvre complètement cinglée, qui utilise violence, torture et humour noir afin de réfléchir sur la masculinité toxique et le phénomène d'initiation dans les collèges. Les stéréotypes ne sont jamais bien loin et l'interprétation laisse à désirer, ce qui n'empêche pas le film de marquer les esprits par la tenue de quelques scènes particulièrement dérangeantes. ***