mardi 30 juin 2020

Film du jour: Disclosure

Dans l'excellent Carnage, des parents se réunissaient afin de pouvoir réparer les erreurs de leurs enfants. C'est également ce qui se passe au sein du Disclosure, mais en mode plus intense puisqu'il serait peut-être question d'explorations (ou de crimes) sexuelles. À partir de cette prémisse tendue, Michael Bentham développe une satire verbeuse et acidulée sur le pouvoir, les apparences et les classes sociales, utilisant les plans séquences pour créer quantité de malaises. Dès aujourd'hui en vidéo sur demande et à partir du 7 juillet en dvd. ***1/2

lundi 29 juin 2020

Film du jour: Jinpa

Rare film tibétain, Jinpa de Pema Tseden est un conte assez unique qui fait rencontrer les lentes explorations minimalistes de la route de Kiarosami et le western métaphysique teinté de rédemption. La mise en scène, d'un grand pouvoir d'évocation, bénéficie d'une photographie exceptionnelle (et parfois esthétisante, surtout en sachant que Wong Kar-wai agit en tant que producteur). Un voyage qui vaut son pesant d'or à condition qu'on veuille s'y investir le moindrement. Disponible en vidéo sur demande via Icarus Films. ****

dimanche 28 juin 2020

Film du jour: Caro Diario

Avec l'été qui débute et la saison touristique limitée par les circonstances mondiales, voyager se fera par l'entremise du cinéma. C'est justement ce que propose le magnifique Caro Diario (Journal intime) qui a séduit Cannes en 1993. En déambulant dans les rues de Rome et les îles italiennes, Nanni Moretti offre une odyssée inoubliable, touchante et ludique, révélatrice et profondément humaine sur la vie et l'art. Le récit, séparé en trois parties, offre suffisamment de liberté pour que le spectateur y trouve son propre rythme et ancrage, bercé par la beauté de ce qui s'offre à lui et séduit par l'enchantement des mots et des mélodies. Offert à la location grâce au Cinéma Moderne. ****1/2

samedi 27 juin 2020

Film muet de la semaine: L'innondation

Dans son ultime film L’inondation (1924), Louis Delluc propose le récit d'un amour trouble dont les conséquences amoureuses sont en osmose avec le climat de tempête qui risque de déferler sur un petit village. D'un romantisme mélancolique à toute épreuve, cette histoire bien grise et morose est dominée par la performance bouleversante d'Ève Francis et des images inoubliables.

Film du jour: Irresistible

Depuis qu'on le voit moins à la télévision, Jon Stewart s'est tourné vers le cinéma. Quelques années après son peu concluant Rosewater, il est de retour derrière la caméra avec Irresistible, une satire politique sur un stratégiste démocrate qui tente de faire une percée en territoire républicain. Malgré la présence d'excellents comédiens (Steve Carell, Chris Cooper et Rose Byrne qui trouve un rôle hilarant), le long métrage s'apparente à un téléfilm mou et inoffensif, doté d'un humour daté et de stéréotypes éculés, qui casse gentiment son sucre sur tout le monde sans proposer aucun discours tangible en retour. En vidéo sur demande. **1/2

vendredi 26 juin 2020

Film du jour: Exit Plan

Difficile de ne pas être déconcerté devant Exit Plan. En jouant avec différents niveaux de réalité, les ellipses, la dualité et les métaphores médicales, ce film danois élégamment réalisé par Jonas Alexander Arnby a tout pour intriguer. Surtout que les ruptures de tons nombreuses confèrent romance et même humour à un drame éminemment mystérieux. Dommage que la construction du récit ne passionne qu'à parcimonie, tombant au neutre à mi-chemin. Ce n'est cependant jamais la faute de Nikolaj Coster-Waldau, convaincant et convaincu en héros dépassé par les événements. Disponible en vidéo sur demande. ***

jeudi 25 juin 2020

Film du jour: Rendez-vous chez les Malawas

Il y a eu de bons et de moins bons films qui ont pris l'affiche depuis le début de la pandémie. Aucun n'arrive toutefois à la cheville du médiocre Rendez-vous chez les Malawas de James Huth. Mais comment le réalisateur du désopilant Brice de Nice a pu manquer de gaz à ce point, conviant Christian Clavier, Sylvie Testud, Ramzy et Michaël Youn dans une farce exécrable qui ne décroche aucun sourire? La satire - de la télévision, du voyage, de notre rapport à l'Autre - a la main lourde au sein de cette production insupportable et raciste à ses heures, qui n'a pas fini de détruire les neurones. Comme quoi 2020 est l'année des pires calamités. En vidéo sur demande et sur Apple TV. *

mercredi 24 juin 2020

Film du jour: Congorama

Pour la Saint-Jean, on voudra certainement revoir Congorama, le meilleur film de Philippe Falardeau. À sa sortie en 2006, on évoquait une oeuvre chorale et ludique, drôle et profonde sur la famille, où un émeu finissait par tourmenter Olivier Gourmet et Paul Ahmarani. Mais au final, il s'agissait également d'un récit engagé sur le plan social et politique, où il est question des effets de la Grande Noirceur, des diamants ensanglantés du Congo et des mainmises pour ne pas que la voiture électrique voit le jour. À coup sûr un titre important de notre cinématographie. ****

mardi 23 juin 2020

Film du jour: Cleo

Il y a de beaux films à découvrir au Festival cinéma du monde de Sherbrooke, dont Nin E Tepueian et l'excellent documentaire Varda par Agnès. Il est toutefois difficile de suggérer Cleo d'Erik Schmitt, une sorte d'Amélie Poulain pour enfants et adolescents qui ne tient jamais ses promesses, faute d'un scénario simpliste et moralisateur, ainsi que de personnages peu nuancés. Pourtant on aurait voulu aller se perdre dans ce Berlin coloré et plein de fantômes... **

lundi 22 juin 2020

Film du jour: Joel

Le Festival Cinéma du Monde de Sherbrooke se déroule en ligne jusqu'au 25 juin. On peut y découvrir gratuitement quelques films, dont les excellents Transit et La vie invisible d'Euridice Gusmao. C'est également là où s'effectue la première québécoise de Joel, le plus récent long métrage de l'argentin Carlos Sorin (Bombon le chien). Dans la Patagonie éloignée et enneigée, les efforts d'un couple pour adopter un enfant de 9 ans sont mis à mal par la réaction de la petite communauté. Visuellement soigné et parsemé de thèmes probants, le récit souffre d'un rythme en dent de scie qui empêche parfois l'émotion et le suspense d'émaner. On y fait toutefois la découverte de Victoria Almeida, superbe en mère dévouée. ***

dimanche 21 juin 2020

Film du jour: Pat Garrett and Billy the Kid

Désavoué par son réalisateur Sam Peckinpah à sa sortie en 1973, Pat Garrett and Billy the Kid a atteint un statut de film culte lorsqu'une version plus près des visées de son auteur a vu le jour au fil des années. Ce n'est guère surprenant. En renouant avec le western crépusculaire, le père de The Wild Bunch propose une réflexion passionnante sur le Bien et le Mal, rassemblant le matériel le plus vendeur possible - une photographie extraordinaire, le sex-appeal de Kris Kristofferson, la musique de Bob Dylan avec en prime le chanteur dans un rôle secondaire - pour mieux le saboter volontairement au sein de longues scènes mélancoliques, où brille le bouillant James Cobun. Tout le genre se cristallise en lui, rendant l'ensemble encore plus émouvant. ****

samedi 20 juin 2020

Film muet de la semaine: Protéa

Un film d'espionnage féministe datant de 1913? C'est ce que propose Protéa, l'oeuvre phare de Victorin Jasset, qui regorge d'action, d'aventure, de moments de bravoure et même de bêtes sauvages! 50 minutes, c'est tout ce que cela prend pour pondre une intrigue complexe et rocambolesque, où l'humour rivalise avec les prouesses techniques.
Pour les cinéphiles qui souhaitent un accompagnement musical, il est tout à fait possible de faire jouer en même temps la sublime 15e symphonie de Beethoven.

Film du jour: Tabou

Nagisa Oshima aura scandalisé son public jusqu'au bout. Même sur son dernier film, le bien nommé Tabou, il arrive à créer une zizanie sexuelle chez les samouraïs du 19e siècle, développant une intrigue opaque qui fascine allègrement. Cela est possible grâce à sa distribution de choix (Beat Takeshi, Ryuhei Matsuda, Tadanobu Asano), mais surtout à une mise en scène de haut niveau, qui envoûte par sa trame sonore - signée Ryuichi Sakamoto - et obsède par l'immense soin apporté aux images. ****

vendredi 19 juin 2020

Film du jour: Mr. Jones

Durant sa longue carrière, Agnieszka Holland n'a jamais eu peur de traiter de sujets périlleux. Elle le fait à nouveau avec Mr. Jones, où elle dépoussière l'histoire d'un journaliste qui a dévoilé au monde entier les camps de famine en URSS dans les années 30. Important dans sa façon de lier hier et aujourd'hui (la propagande, les fausses nouvelles), le récit ne s'avère pourtant pas totalement convaincant. Le jeune héros peu crédible est beaucoup trop droit et parfait (contrairement à un collège plus fourbe), alors que le ton didactique s'avère d'une lourdeur. Pourtant lorsque les mots s'effacent, la mise en scène a tôt fait de s'éloigner de son classicisme, offrant quelques moments qui marquent l'imagination (indice: orange). Disponible sur Apple et la boutique Cineplex dès aujourd'hui et en vidéo sur demande à partir du 3 juillet. **1/2

jeudi 18 juin 2020

Film du jour: Surrogate

Une mère porteuse pour un couple homosexuel hésite à se faire avorter lorsqu'elle apprend que son enfant souffrira probablement de trisomie 21. Tel est le menu The Surrogate, un film qui fera amplement discuter dans les chaumières. Tous les éléments étaient là pour un mélo collant... ce que refuse Jeremy Hersh. Au contraire, ce premier long métrage est dynamique à souhait, profond sans être lourd, sans doute un peu trop verbeux et moralisateur, mais aéré dans sa mise en scène et dominé par la forte présence de Jasmine Batchelor qui crève tout simplement l'écran. Disponible dès demain à la location sur le site du Cinéma du Parc. ***1/2

mercredi 17 juin 2020

Film du jour: Hope Gap

L'amour s'en-va-t-en guerre dans Hope Gap, la seconde réalisation de William Nicholson, un écrivain établi qui a beaucoup de mal à se débarrasser de ses tics de scénariste (cette satané voix off). Malgré les prestations impeccables de ses têtes d'affiche Annette Bening et Bill Nighy, le récit plafonne rapidement avec ses échanges superficielles et ses mélodies appuyées. Au lieu de l'émotion attendu, on reste trop souvent de marbre. Disponible en vidéo sur demande et sur Apple TV. **1/2

mardi 16 juin 2020

Film du jour: Friday the 13th

Pour célébrer son 40e anniversaire, Friday the 13th ressort dans un élégant boîtier métallique. L'occasion idéale pour revisiter ce classique du genre, en version non censurée. (Paramount)

C'est quoi? Une présence maléfique sème la terreur dans le camp Crystal Lake qui n'avait déjà pas la meilleure des répétitions.

C'est comment? Il y a une efficacité indéniable dans la progression du récit. Même si l'histoire ne casse rien et que l'interprétation laisse à désirer, la tension demeure permanente, agrémentée de sursauts horrifiants et d'effets spéciaux amusants.

Et pourtant? En deçà des Halloween (son principal modèle... en compagnie de Psycho) et autres Nightmare on Elm Street, c'est à se demander comment les producteur ont pu accumuler les suites décevantes depuis tant d'année.

Techniquement? Cette édition offre des images claires et précises, aux contrastes qui donnent froid dans le dos. Le soin sonore est également à l'avenant.

Suppléments? Le boîtier ne manque pas de classe. On y retrouve un blu-ray et une copie numérique. Les bonus réunissent des documentaires généralement intéressants (sous forme de secrets, chroniques, révélations et autres retrouvailles qui permettent de mieux saisir le climat de l'époque et l'essence de ce film culte), un court métrage plus quelconque, des bandes annonces et une piste de commentaires du réalisateur Sean S. Cunningham, de la distribution et de l'équipe de production.

Au final? Même si quatre décennies se sont écoulées depuis sa sortie, ce modeste long métrage a marqué les esprits, pour le meilleur comme pour le pire. Sans être très bon, le résultat s'avère complètement absurde, marquant au fer blanc la popularité du slasher movie.

lundi 15 juin 2020

Entrevue Elia Suleiman (It Must Be Heaven)

Elia Suleiman réalise peu de films. Cela rend ses opus d'autant plus inestimables qu'ils valent toujours le détour. Récompensé l'année dernière à Cannes, It Must Be Heaven (ma critique ****) semble avoir prophétisé la crise actuelle. J'ai eu la chance de m'entretenir avec le cinéaste palestinien et le fruit de mon entrevue se trouve dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Buffaloed

Tout droit sorti d'une autre époque, Buffaloed de Tanya Wexler est le récit naïf d'une jeune femme qui ferait tout pour ramasser plein d'argent... avant de retrouver sa conscience à la toute fin. Malgré un propos révélateur (sur la dette et le rêve américain) et une interprétation pleine d'entrain de Zoey Deutch (qui aimerait bien être la prochaine Emma Stone), le scénario regorge de clichés et de morales collantes sur la famille et l'amitié, alors que l'humour ne fonctionne jamais totalement. Disponible dès demain en vidéo sur demande et dès le 30 juin en blu-ray et dvd. **1/2 

dimanche 14 juin 2020

Film du jour: The Mountain

Rick Alverson est un des cinéastes les plus insaisissables du cinéma étasunien indépendant. Avec The Mountain (2018), il propose sa fresque la plus ambitieuse, relevant la part d'ombre derrière le mythe du rêve américain, posant ses pénates dans les années 50 et ses fameuses expérimentations médicales. Avec son rythme indolent, ses métaphores opaques et ses ellipses ravageuses, le récit ne manquera pas de frustrer. Surtout que la prétention n'est jamais bien loin. Les plus courageux y trouveront toutefois matière à fascination, autant dans sa forme brillante (le jeu sur les cadres, le ratio, les couleurs, la piste sonore obsédante de Daniel Lopatin) que dans l'interprétation transcendante de ses comédiens, Jeff Goldblum et Denis Lavant à l'avant-plan. ***1/2

samedi 13 juin 2020

Film du jour: Trois tristes tigres

Offert gratuitement sur le site de la Cinémathèque française, Trois tristes tigres (1968) est le premier long métrage de Raoul Ruiz, qui tente de faire passer le cinéma chilien dans la modernité en détruisant la plupart de ses repères. Il y arrive même si l'intrigue (entre le théâtre, Cassavetes et Antonioni) parfois énigmatique n'est pas totalement satisfaisante. Malgré ses hauts et ses bas, il faut prendre ce récit d'ennui comme une métaphore baroque de la société (et des luttes des classes), qui finit par se détruire à petit feu. L'interprétation vigoureuse d'acteurs amateurs et, surtout, la mise en scène souvent expérimentale qui utilise à bon escient les espaces clos compensent les quelques passages à vide. ***1/2

vendredi 12 juin 2020

Film du jour: Tommaso

Abel Ferrara raffole des antihéros torturés. C'est encore le cas dans Tommaso, son meilleur film depuis des lustres, où un cinéaste qui tente de se relever grâce à sa famille se voit emporter par sa jalousie. Entre autoportrait du réalisateur, lettre d'amour à Rome et sombre psychose où il est impossible de distinguer le vrai du faux, il y a amplement de quoi captiver les cinéphiles. Malgré quelques passages à vide, le récit se révèle dans la durée et il offre une autre performance truculente à Willem Dafoe, parfait en alter ego de Ferrara. Disponible à la location sur le site de Cinéma du Parc. ***

jeudi 11 juin 2020

Film du jour: L'extraordinaire voyage de Marona

Il faut remonter à très loin pour trouver un dessin animé aussi émouvant que L'extraordinaire voyage de Marona, qui évoque le mythique Au hasard Balthasar de Bresson. En utilisant des multitudes (et flamboyantes) techniques d'animation, Anca Damian parvient à recréer l'existence d'une chienne qui est passée de maître en maître. D'un fort pouvoir d'évocation, le récit va droit au coeur, créant un flux insoupçonné de poésie qui fait fi d'une matière première parfois ténue. Disponible à partir de demain sur le site du Cinéma du Parc. ***1/2

mercredi 10 juin 2020

Film du jour: The Revenant

Les films de zombies humoristiques sont nombreux. The Revenant de Kerry Prior se situe à mi-peloton, recyclant une recette connue en l'agrémentant de bons calembours. Sauf qu'à près de deux heures au compteur, à peu près n'importe qui aura décroché avant la fin. Surtout que l'intrigue ne casse rien et que les personnages s'avèrent rarement attachants. **1/2

mardi 9 juin 2020

Gala Québec Cinéma 2020: choix et prédictions

C'est demain soir que se déroule le Gala Québec Cinéma. Ironie suprême, en cette année finalement dominée par les nominations féminines, l'événement n'est même pas diffusé normalement à la télévision... Oui, la pandémie a le dos large. Même si quelqu'un quelque part n'est pas parvenu à «s'adapter» et à se «réinventer»...

Comme d'habitude, il y a plein d'absents au menu. Les énumérer serait trop long. Alors voici ma liste de prédictions des gagnants et mes choix personnels...

Film
Prédiction: Antigone 
Choix: Kuessipan

Réalisation
Prédiction: Antigone
Choix: Le vingtième siècle

Scénario
Prédiction: Antigone
Choix: Antigone

Premier film
Prédiction: Le vingtième siècle
Choix: Le vingtième siècle (qui aurait dû figurer dans la catégorie Meilleur film)

Interprétation féminine - premier rôle
Prédiction: Andrée Lachapelle (Il pleuvait des oiseaux)
Choix: Léane Labrèche-Dor (Le rire)

Interprétation masculine - premier rôle
Prédiction: Gilbert Sicotte (Il pleuvait des oiseaux)
Choix: Niels Schneider (Sympathie pour le diable)

Interprétation féminine - rôle de soutien
Prédiction: Geneviève Schmidt (Menteur)
Choix: Micheline Lanctôt (Le rire)

Interprétation masculine - rôle de soutien
Prédiction: Rémy Girard (Il pleuvait des oiseaux)
Choix: Sergio Castellitto (Mafia Inc.)

Révélation de l'année
Prédiction: Nahéma Ricci (Antigone)
Choix: Nathéma Ricci (Antigone)

Distribution des rôles
Prédiction: Il pleuvait des oiseaux
Choix: Kuessipan

Direction artistique
Prédiction: La femme de mon frère
Choix: Le vingtième siècle

Direction de la photographie
Prédiction: Matthias & Maxime
Choix: Kuessipan

Son
Prédiction: The Song of Names
Choix: Ville Neuve

Montage
Prédiction: Antigone
Choix: Le vingtième siècle

Effets visuels
Prédiction: The Song of Names
Choix: The Hummingbird Project

Musique originale
Prédiction: Howard Shore (The Song of Names)
Choix: Jean-Michel Blais (Matthias & Maxime)

Costumes
Prédiction: Le vingtième siècle
Choix: Le vingtième siècle

Maquillage
Prédiction: Le vingtième siècle
Choix: Le vingtième siècle

Coiffure
Prédiction: Mafia Inc.
Choix: Le vingtième siècle

Documentaire
Prédiction: Alexandre le fou
Choix: Soleils noirs

Direction photographie - documentaire
Prédiction: Sur les toits Havane
Choix: Soleils noirs

Meilleur montage - documentaire
Prédiction: Mad Dog & the Butcher
Choix: Une femme ma mère

Film du jour: A Simple Wedding

Le succès de Crazy Rich Asians a donné naissance à plusieurs clones. C'est le cas de A Simple Wedding de Sara Zandieh, qui se déroule dans une famille iranienne. La romance a beau ronronner au quart de tour avec ses personnages mignons, une deuxième partie plus clichée et une mise en scène télévisuelle ont tôt fait de détruire son charme. En vidéo sur demande. **1/2

lundi 8 juin 2020

Film du jour: The Postcard Killings

Pauvre Danis Tanovic! Depuis que son excellent premier long métrage de fiction No Man's Land a remporté l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2001 (devant Amélie Poulain, quel sacrilège!), sa carrière n'en mène pas large, accumulant les créations sans relief. Le voici atteindre le fond du baril avec The Postcard Killings, une adaptation d'un roman de James Patterson. Comme toujours chez ce populaire écrivain, l'intrigue sanguinaire ne fait aucun sens et elle est transposée anonymement par le cinéaste. Lorsque le suspense se veut inexistant et que le récit plafonne, les interprètes - et le public - ne peuvent que trouver le temps long. En vidéo sur demande dès demain. *1/2

dimanche 7 juin 2020

Film du jour: L'homme sans passé

Aki Kaurismäki n'aura probablement jamais offert un film aussi parfait que L'homme sans passé (2002). À partir d'un sujet éminemment dramatique (notre héros se réveille amnésique après avoir été battu à mort), le cinéaste finlandais propose une oeuvre pleine de vie, de rire et de liberté, sans pour autant  jamais éclipser son côté social. Les personnages s'avèrent aussi attachants qu'attendrissants, la mise en scène élaborée et on en ressort avec un plein d'humanité. ****

samedi 6 juin 2020

Film du jour: Made in Bangladesh

Dans le sillon de Norma Rae et de Silkwood, Made in Bangladesh de Rubaiyat Hossain raconte le combat d'une femme dans la syndicalisation de l'usine où elle travaille. Une histoire vraie importante, autant sur le plan social que féministe, qui tend cependant à se vautrer dans ses ficelles schématiques, simplistes et moralisatrice, où tous les hommes sont forcément dégueulasses. Autant le récit captive lorsqu'il tend vers le documentaire, autant ses efforts de fiction forcent parfois le trait. À découvrir en vidéo sur demande via le Cinéma du Parc. ***

vendredi 5 juin 2020

Film du jour: Judy & Punch

C'est un intriguant premier long métrage que propose l'Australienne Mirrah Foulkes avec Judy & Punch. À la fois satire féroce contre l'obscurantisme et récit féministe, ce drame historique sur une union qui tourne mal est composé de ruptures de tons et de genres pas toujours bien agencés, mais également d'une direction artistique soignée et d'une distribution vigoureuse, dominée par Damon Herriman qui est à deux doigts de devenir une grande vedette. En vidéo sur demande. ***

jeudi 4 juin 2020

Film du jour: Becky

Fantasia aurait sans douté été fier de présenter Becky, une série B extrêmement efficace du tandem derrière Cooties sur une adolescente qui tente de sauver sa famille d'une invasion de domicile. Le sang coule à flot, la réalisation est aussi électrisante que la trame sonore et il y a même Kevin James en néo-nazi sanguinaire pour faire oublier la faiblesse du scénario. À découvrir dès demain en vidéo sur demande. ***

mercredi 3 juin 2020

Film du jour: Parasite (noir et blanc)

Disponible depuis peu en vidéo sur demande, la version noir et blanc de Parasite permet de redécouvrir autrement le classique de Bong Joon-ho. Si le faste de la maison n'y est plus, cela donne une nouvelle dimension sociale et psychologique aux personnages, permettant au brillant scénario de prendre toute la place. Surtout que le soin n'est pas seulement esthétique tant le rendu dans les ombres élève le climat de tension et de tragédie. Mais bon, comme si on avait besoin d'une raison supplémentaire de revoir un des meilleurs films de 2019... ****1/2

mardi 2 juin 2020

Film du jour: Working Man

Pour son premier long métrage Working Man, Robert Jury puise à la même eau des Loach, Brizé et  autres Cantet, offrant un récit de résistance sur des travailleurs qui tentent de garder la tête haute malgré la fermeture de leur usine. Avec sa distribution exemplaire et son coeur au bon endroit, le récit ne manque pas de résonner dans ce monde de plus en plus déshumanisé, même si sa musique envahissante et ses sous-intrigues superficielles l'empêchent d'être aussi puissant qu'il aurait dû être. Disponible en dvd et en vidéo sur demande. ***

lundi 1 juin 2020

Les meilleurs films de... mars, avril et mai 2020

Mieux vaut tard que jamais. Voici les meilleurs films qui ont «pris l'affiche» au Québec dans les trois derniers mois. Comme quoi même en période de pandémie, les excellents longs métrages sont disponibles (en ligne, en attendant la réouverture prochaine des salles).

- Vitalina Varela

- Jeanne

- The Wolf House

- Never, Rarely, Sometimes, Always

- Roubaix, une lumière

- Mektoub, my Love

- Bacurau

- L'amant d'un jour

- I was at home, but...

- Viendra le feu

- Le lac aux oies sauvages


Film du jour: Urban Cowboy

Il y a 40 ans prenait l'affiche Urban Cowboy de James Bridges, un film qui devait surtout servir de véhicule à John Travolta, alors une star débutante. Il allait toutefois dépasser les modestes attentes à son égard. (Paramount)

C'est quoi? Un jeune homme tente de rouler sa bosse au Texas.

C'est comment? La critique du rêve américain est loin d'être tendre et Travolta assure dans le rôle principal. Il se fait toutefois voler la vedette par Debrah Winger, d'un magnétisme fou.

Et pourtant? Les élans sexistes font sourciller et sa trop longue durée finit par peser tant l'intrigue s'avère par moment limitée.

Techniquement? L'agréable trame sonore est élevée par des enceintes riches et précises. Les images demeurent sobres et détaillées.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. On retrouve en guise de bonus des scènes ratées et supprimées, quelques répétitions des acteurs et un documentaire plutôt superficiel sur l'endroit où se déroule l'action.

Au final? Bien plus qu'une simple bluette oubliable, ce long métrage annonce le changement de valeurs d'une nation (les années Reagan allaient bientôt commencer) et de ses héros, ébranlés dans leur masculinité. Derrière son verni clinquant se cache pourtant matière à réflexion, même si l'effort n'est de ce côté pas totalement abouti. Au moins il propose quelque chose, ce qui n'est pas le cas de toutes les productions grand public, d'hier ou d'aujourd'hui.