dimanche 30 novembre 2014

Les meilleurs titres animaliers

Pour accompagner la sortie québécoise du long métrage Les yeux jaunes des crocodiles, je me suis interrogé sur quelques-uns des meilleurs titres de films qui comportent un oiseau, un insecte ou un animal.

Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: The Long Goodbye

Pour se préparer au jouissif Inherent Vice de Paul Thomas Anderson, il faut absolument voir ou revoir The Long Goodbye de Robert Altman, son équivalent le plus proche. Dans les deux cas, ce n'est pas l'histoire brouillonne (un détective privé enquête sur une disparition mystérieuse) qui est nécessairement intéressante, mais le climat de l'époque, cette façon d'aborder les grands thèmes de l'Amérique et de surprendre par son humour outrancier. La réalisation constamment en mouvement est brillante, les comédiens sont suaves à souhait et au niveau originalité, il ne se fait presque rien de mieux. De quoi vouloir y retourner plus d'une fois pour saisir toutes ses subtilités. ****

samedi 29 novembre 2014

Nouveautés au cinéma : La chambre bleue, Whiplash, La marche à suivre, Les yeux jaunes des crocodiles

Une fois passée les grosses sorties américaines assez douteuses de la semaine, on se retrouve avec quatre titres très différents, dont trois qui méritent le détour.

Adapter Simenon est un exercice plus difficile qu'il n'y paraît et Mathieu Amalric a eu tout bon avec La chambre bleue, un élégant drame de moeurs à la Thérèse Raquin sur une aventure extraconjugale qui tourne mal. La mise en scène est sophistiquée, l'interprétation bouillonnante de sensualité et la progression sans faux pas en font une mini référence dans le genre. ***1/2

Malgré sa structure conventionnelle et ses quelques invraisemblances, Whiplash de Damien Chazelle demeure un film terriblement efficace sur un prof de musique qui fait vivre l'enfer à un de ses étudiants. La réflexion sur le talent touche la cible et les comédiens (surtout J.K. Simmons) offrent de grandes prestations. ***1/2

Intéressant documentaire sur la jeunesse, La marche à suivre de Jean-François Caissy est un très bel objet de cinéma, où rien n'est laissé au hasard. Le symbolisme de la démonstration peut s'avérer un peu ampoulé, sauf que la démarche, basée sur le temps qui passe et l'observation, mérite le détour. ***

Transposition d'un livre à succès, Les yeux jaunes des crocodiles de Cécile Telerman devient (à moins qu'elle l'était déjà à la base) une comédie dramatique bavarde et superficielle sur deux soeurs qui se rapprochent grâce à l'écriture. La distribution qui comprend Emmanuelle Béart, Julie Depardieu et Patrick Bruel n'est pas mauvaise, mais le scénario manque de subtilité et la réalisation d'assurance. **1/2

Film du jour: Twin Peaks: Fire Walk with Me

Après une série aussi réussie que Twin Peaks, David Lynch s'est risqué à une adaptation pour le cinéma avec un résultat plus ou moins réussi. Véritable foutoir qui agit à la fois comme suite, remake et antépisode, Fire Walk with Me n'a pas vraiment de sens. Pourtant, on ne se lasse pas ce ce perdre dans ses symboles et ses métaphores, où le rêve américain en prend pour son rhume. ***

vendredi 28 novembre 2014

Entrevue avec Jean-François Caissy pour La marche à suivre

Ingénieux documentaire sur la jeunesse, La marche à suivre se déroule dans une école secondaire québécoise, alors que des adolescents apprennent la vie grâce aux adultes et à leurs expériences en dehors des cours et des murs pédagogiques.

Pour tout savoir sur le sujet, je me suis entretenu avec son réalisateur Jean-François Caissy. Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: The Giver

La vie est injuste. Le livre The Giver a de nombreuses années au compteur, mais c'est seulement en 2014 que son adaptation cinématographique - réalisée par Phillip Noyce - a vu le jour. Si son sujet n'est plus très neuf à côté de Hunger Games et autres Divergent (un jeune homme d'une société parfaite s'initie aux émotions et aux souvenirs), le résultat est loin d'être mauvais. Techniquement, le long métrage comporte quelques moments très forts et les thèmes exploités font un heureux ménage avec l'action et la réflexion. ***

jeudi 27 novembre 2014

Début du festival Longue vue sur le court

Aujourd'hui jusqu'au 30 novembre se déroulera la première édition du festival international de courts métrages du Sud-Ouest de de Montréal, Longue vue sur le court. Pas moins de 46 films seront présentés à la Maison de la culture Marie-Uguay. Huit programmes qui s'annoncent particulièrement relevés.

Film du jour: Twin Peaks

En attendant de renouer avec Twin Peaks 25 ans plus tard, il faut bien revoir la série culte de David Lynch, n'est-ce pas? Contre toutes attentes, elle n'a pas pris une ride. Oui, il y a toujours quelques épisodes plus douteux et inutiles pendant la deuxième saison, mais le reste, c'est de l'or en barre. C'est impossible de résister encore et encore à cet humour unique, à cette atmosphère incroyable, à cette ambiance qui fait tant de bien, à cette musique mémorable et à ces personnages attachants. Et à chaque nouvelle écoute, on découvre toujours quelque chose de nouveau. Après ça, on viendra dire que la télé ne s'est jamais mieux portée qu'aujourd'hui... ****1/2

mercredi 26 novembre 2014

Entrevue avec Volker Schlöndorff pour Diplomatie


Huis-clos de grande qualité qui est dominé par la prestation de deux immenses comédiens (Niels Arestrup et André Dussollier), Diplomatie se déroule à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que Paris risque d'être détruite.

Pour en savoir plus sur le sujet, j'ai pu discuter de septième art et de films de guerre avec son mythique cinéaste Volker Schlöndorff (Le tambour). Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Blue Velvet

C'est véritablement avec Blue Velvet que David Lynch est devenu un cinéaste culte. En mélangeant suspense, film noir, série B et satire américaine, il a offert un effort obsédant sur un jeune homme qui s'amourache de la mauvaise personne. Même si on a vu cet opus des dizaines de fois, on retrouve intact le climat d'onirisme et le rythme langoureux teinté de mélodies inoubliables. Et Dennis Hopper ne campe-t-il pas un des plus grands méchants de l'histoire du cinéma? ****1/2

mardi 25 novembre 2014

Nouveautés en DVD : Aimer boire et chanter, I Am Yours, Lines of Wellington, Life in Dirty Movies, About Alex, The F Word, Les vacances du petit Nicolas, The Expendables 3, Le vrai du faux, Billy Tellier – La loi du plus fort

C'est une semaine bien chargée au niveau des sorties DVD et Blu-ray, avec ce mélange habituel de bons films et de productions douteuses.

Ultime création d'Alain Resnais, Aimer boire et chanteur est un petit essai ludique et savoureux sur la maladie qui vient éloigner et rapprocher un groupe d'amis. ***1/2

La quête d'amour est absolue dans I Am Yours d'Iram Haq, un drame romantique qui arrive à s'éloigner de la plupart des clichés du cinéma hollywoodiens. ***

Dernier effort de Raoul Ruiz qui a été complété par sa veuve Valeria Sarmiento, Lines of Wellington est un essai un peu lourd et confus sur les horreurs de la guerre, mais qui émeut par la justesse de ses traits. ***

Documentaire conventionnel mais plutôt touchant sur le créateur Joe Sarno (le Bergman du film érotique), Life in Dirty Movies de Wiktor Ericsson se regarde avec plaisir. ***

Sorte de copie de The Big Chill, About Alex de Jesse Zwick réunit un groupe d'amis autour d'un des leurs qui a failli s'enlever la vie. Rien de très original au menu, si ce n'est un ton assez sincère. **1/2

Comédie romantique qui manque parfois de personnalité, The F Word de Michael Dowse compense ses abus de mots par des interprètes qui prennent beaucoup de plaisir à jouer. **1/2

Suite qui est aussi quelconque que son prédécesseur, Les vacances du petit Nicolas de Laurent Tirard est une sucrerie superficielle qui en met cependant plein la vue. **1/2
Mon entrevue avec le cinéaste

Les épisodes se suivent et se ressemblent pour The Expendables. Le troisième et le plus oubliable du lot continue d'afficher ses acteurs usés, mais sans le gore, le plaisir et les dialogues cultes. **

Faux film concept sur un réalisateur qui tente de troquer le divertissement pour l'oeuvre essentielle, Le vrai du faux d'Émile Gaudreault croule sous les clichés et les fautes de goût. Trop, c'est pas assez. **

Le spectacle La loi du plus fort de Billy Tellier est également disponible aujourd'hui. L'humoriste ne prend pas beaucoup de risques et ses sujets demeurent assez banaux (famille, amour, etc.). Cela dit, son sens du rythme demeure plus qu'appréciable et il faut avouer que le rire apparaît souvent au tournant.

Film du jour: Coherence

Ce n'est pas parce qu'on a un budget minuscule qu'on ne peut pas faire de grandes choses. Parlez-en au réalisateur James Ward Byrkit qui offre avec Coherence une réflexion sur le couple, l'amitié et le temps, tout en jouant avec les codes du suspense et de la science-fiction. Ce qui débute comme un simple drame de couples verbeux prend des proportions inespérées, alors qu'une comète dérègle absolument tout sur son passage. Un scénario brillant, qui est également bien réalisé et joué plus que correctement. ***1/2

lundi 24 novembre 2014

Film du jour: Wise Blood

Brad Dourif sera éternellement associé à la voix de la poupée tueuse Chucky. Il trouve pourtant son meilleur rôle en carrière dans le Wise Blood de John Huston, une satire virulente de la religion où un homme revenu de la guerre décide de fonder un culte sans Dieu. Toujours imprévisible, réalisé avec minutie et interprété avec virtuosité, cette oeuvre trop peu connue mérite vraiment d'être redécouverte. En complément au grandiose There Will Be Blood, par exemple. ****

dimanche 23 novembre 2014

Film du jour: The Kingdom of Dreams and Madness (RIDM)

Très joli documentaire sur le mythique studio Ghibli, The Kingdom of Dreams and Madness de Mami Sunada s'intéresse bien entendu à Hayao Miyazaki et à Isao Takahata (Le tombeau des lucioles) et à leur amitié conflictuelle, mais également au processus de création et à la difficulté de survivre à une époque menée par l'argent. Suivant la naissance et la consécration de l'excellent Le vent se lève, l'essai parle de guerre, de nucléaire et de destin, laissant une bonne part à la nature, à l'enfance et aux chats. De quoi découvrir plein de choses sur ce lieu qui fait littéralement rêver. ***1/2

samedi 22 novembre 2014

Sorties au cinéma : Diplomatie, Party Girl, Frank, Altman, Hit by Lightning, Hunger Games: Mockingjay Part 1

C'est une semaine bien remplie avec une sortie que tout le monde attend, deux très bons films français et deux nouveautés qui voient le jour sans la seule projection de presse. Verdict?

Adaptation précise et consciencieuse d'une pièce de théâtre, Diplomatie de Volker Schlöndorff (Le tambour) ne renie jamais ses origines. Au contraire, il utilise le huis clos pour maximiser ses enjeux (Paris risque d'être détruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale) et il donne des rôles en or à André Dussollier et à Niels Arestrup. ***1/2

Entre le documentaire incroyable et la fiction naturaliste, il y a un certain Party Girl qui a été présenté il y a quelques jours à Cinemania et qui a remporté la Caméra d'Or au dernier Festival de Cannes. Une belle histoire de seconde chance où l'amour et les retrouvailles familiales attendent une femme de 60 ans. C'est très bien joué, émouvant et d'une rare finesse. ***1/2

Sorte d'avant-goût au très bon Whiplash qui prend l'affiche la semaine prochaine, Frank de Lenny Abrahamson est la rencontre entre un chanteur qui porte sans cesse un masque sur la tête et un apprenti musicien qui fera tout pour être célèbre. Il ne faut surtout pas se fier à la première partie, plus quelconque, car la suite captive de bout en bout en posant d'excellentes questions sur l'industrie musicale. ***

Bien que terriblement classique et conventionnel, le documentaire que consacre Ron Finn à Robert Altman est bien fait et toujours intéressant. On ressasse ses victoires, ses échecs, sa relation parfois difficile avec ses enfants et ses combats avec la maladie. Au final, une couple de classiques indémodables. C'est déjà plus que beaucoup de ses contemporains. ***

Le cinéma du Canada anglais est à la dérive, surtout lorsqu'il est question de comédie. Hit by Lightning de Ricky Blitt le prouve à nouveau. Déjà que la prémisse ne paye pas de mine (une femme demande à son amant d'éliminer son mari), mais si on rajoute à cela des gags puérils, des acteurs abonnés aux mimiques et une mise en scène de télévision, on obtient un objet endormant, lassant et irritant tout à la fois. *1/2

Le premier Hunger Games était un divertissement de qualité, le second sentait déjà la répétition. On avait bon espoir avec le Mockingjay Part 1 de Francis Lawrence qui rentre enfin dans le vif du sujet: la révolution, la propagande, la manipulation des images, etc. Malheureusement, cette superproduction déçoit sur toute la ligne. L'histoire est superficielle et inintéressante, les scènes d'action sont mal filmées et elles semblent manquer de budget (on n'est pourtant pas sur la chaîne spécialisée FX) et, pire encore, les excellents comédiens (Jennifer Lawrence, Philip Seymour Hoffman, Julianne Moore) sont complètement éteints dans des rôles unidimensionnels. Peut-être que l'ultime épisode va sauver la mise, mais ce ne sont pas toutes les séries populaires qui doivent scinder leur finale en deux pour faire plus d'argent. Cela a bien fonctionné avec Harry Potter, mais ici, c'est prendre le spectateur pour un abruti. **

Film du jour : Pulp : A Film About Life, Death and Supermarkets (RIDM)

Tout ce que vous avez voulu savoir sur l'un des meilleurs groupes anglais des dernières années. C'est un peu la mission du séduisant documentaire Pulp: A Film About Life, Death and Supermarkets d'Alex Boden, qui mise tout sur l'excellente musique de la formation, son dernier spectacle dans sa ville natale, les déhanchements de Jarvis Cocker, ses pensées les plus profondes et l'impact du band sur les common people. C'est drôle, ludique, sympathique, un brin superficiel mais toujours agréable à regarder et à écouter. ***

vendredi 21 novembre 2014

Film du jour: Charlie Wilson's War

Décédé hier à l'âge de 83 ans, Mike Nichols fut un immense cinéaste, que l'on pense seulement à The Graduate, Who's Afraid of Virginia Woolf? et Angels in America. Sans être aussi essentiel, Charlie Wilson's War demeure une délicieuse satire de la politique américaine, où un sénateur profite d'un conflit outre-mer pour maximiser le budget d'armements. Les dialogues fondent dans la bouge et le jeu admirable des comédiens (Tom Hanks, Julia Roberts et le regretté Philip Seymour Hoffman) font oublier les morales qui sont parfois douteuses. ***1/2

jeudi 20 novembre 2014

Début d'Image + Nation

Avec le FNC, Cinemania et les RIDM, on peut oublier Image + Nation, ce festival de cinéma lesbien, gai, bi et trans de Montréal qui en est cette année à sa 27e édition. Sa programmation est pourtant encore très intéressante et si aucun titre ne sort réellement du lot (comme celui de François Ozon, il y a quelques années), les belles découvertes seront nombreuses. Jusqu'au 30 novembre. Infos

Film du jour: Le temps perdu

Présenté aujourd'hui dans le cadre des Rencontres internationales du documentaire de Montréal, Le temps perdu de Pierre Schoeller (L'exercice de l'état) est un touchant et éclairant effort de 50 minutes qui porte sur les réfugiés syriens qui vivent dans des camps du Kurdistan irakien. Avec ses images qui disent tout et ses confessions bouleversantes, on ne ressort pas indemne de cette traversée au coeur de l'attente, où la résilience est pratiquement impossible. ***1/2 

mercredi 19 novembre 2014

Film du jour: Shadows

La Nouvelle Vague américaine est pas mal née avec le Shadows John Cassavetes, ce film largement improvisé et tourné à New York à l'aide de plusieurs comédiens non-professionnels. Si cette oeuvre libre et touchée par la grâce ne comporte ni réel début, milieu ou fin, son réalisme prend le dessus sur toute autre considération, surtout devant ce scénario qui aurait très bien pu être à thèse (un jeune homme hésite à s'engager avec une femme après la rencontre de ses frères noirs). Mais le cinéaste lui préfère une approche naturaliste qui est tout à son honneur et qui rend encore plus indémodable sa démarche et l'impact de cet opus. ****

mardi 18 novembre 2014

Nouveautés en DVD : Le vent se lève, Sin City: A Dame to Kill For, Le volcan, Into the Storm

Il n'y a pas grand-chose à se mettre la dent cette semaine au rayon des sorties dvd et blu-ray, si ce n'est le dernier classique d'un maître de l'animation.

Quelques années après son superbe Ponyo qui s'adressait aux plus jeunes, Hayao Miyazaki se tourne vers un public adulte avec son excellent Le vent se lève, une méditation puissante sur l'amour, la guerre, le temps et le rêve. C'est à la fois très différent de tout ce qu'il a pu faire auparavant, même si l'on retrouve pratiquement toutes ses obsessions. ****

Il était difficile de ne pas aimer le premier Sin City tant ses images, son traitement, son humour et sa distribution étaient à tout casser. Sa suite A Dame to Kill For, toujours réalisée par Robert Rodriguez et Frank Miller, ressort la même poutine, qui se veut ici indigeste. Le récit n'est guère captivant et il n'y a rien de bien nouveau depuis près d'une décennie. **

Deux comédiens qui s'engueulent pendant tout le film, ce n'est pas nouveau. Cela peut être drôle si les gags sont soignés et si les personnages ont une quelconque épaisseur. Comme ce n'est pas le cas avec Le volcan d'Alexandre Coffre, le cinéphile trouve le temps long terriblement long. **

Il n'y a presque rien de plus pathétique que les grosses productions américaines qui cherchent volontairement à faire de la série B. Into the Storm de Steven Quale fait tout pour être une production débile qu'il en fait pitié. On ne peut avoir de sympathie envers ce projet malhonnête qui ne sait même pas être un plaisir coupable. Dans le même genre, on lui préfère bien plus Twister. *1/2

Film du jour: The Outsider

Les premiers films de Bela Tarr étaient bien différents du cinéma qui l'a fait connaître. Plus près du style qu'affectionnait Cassavetes et Fassbinder, The Outsider est une chronique sociale, verbeuse et pratiquement sans espoir de pauvres gens qui n'arrivent pas à à transcender leur condition, si ce n'est que momentanément par la musique. Le ton peut paraître lourd et la maîtrise technique chancelante, mais cette plongée dans le réel colle à la peau, rendant claustrophobe, transformant le regard à coup de souffrance et de lassitude. ***1/2

lundi 17 novembre 2014

Retour sur Cinemania

Cinemania s'est terminée hier soir avec succès. Un festival qui a présenté de nombreux films intéressants, dont plusieurs qui prendront l'affiche dans les semaines et les mois à venir.

Avant de passer à autre choses, voici ma rétrospective en 20 faits marquants de cette 20e édition. Mon article se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Brute Force

S'il est bien maîtrisé, le film de prison offre un excellent condensé de ce que le cinéma peut offrir de meilleur. Brute Force en est un très bon exemple. Comme toujours chez Jules Dassin, l'ambiance et l'atmosphère coupent le souffle, avec ses moments de bravoure, ses drames tragiques, son sombre romantisme et ses fabuleuses images en noir et blanc. Un divertissement impeccable qui, pris sous un autre angle, devient une critique du nazisme et du capitalisme, les détenus se retrouvant sur un champ de bataille où ils doivent faire face à l'ennemi. Une analogie brillante, dont le manque de subtilité est excusé par des dialogues incisifs et souvent drôles, et une prestation hallucinante de Burt Lancaster. ****

dimanche 16 novembre 2014

Film du jour: Party Girl (Cinemania)

Film de clôture de Cinemania, Party Girl de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis a remporté la Caméra d'Or à Cannes en mai dernier. Un prix mérité pour ce long métrage autobiographique sur une femme qui décide de quitter son cabaret pour se marier avec un client, à la grande stupéfaction de ses enfants. Ce récit, à mi-chemin entre le Tournée d'Amalric et un opus de Cassavetes, embrasse le réalisme, les longs plans et la difficulté de changer de peau. La première partie un peu longuette ne semble pas toujours savoir où elle s'en va. Mais les doutes sont relégués aux oubliettes par la suite, alors que les dernières 30 minutes, formidables, rendront les yeux humides. Dans le rôle titre, Angélique Litzenburger livre toute une prestation. ***1/2

samedi 15 novembre 2014

Film du jour: Tokyo Fiancée (Cinemania)

Il ne faut pas se fier à la description de la programmation de Cinemania, qui compare le Tokyo Fiancée de Stefan Liberski à un mélange entre Amélie Poulain et Lost in Translation. Sans être aussi majeur que ces deux références, cette jolie histoire d'amour et de quête identitaire qui est inspirée d'un roman d'Amélie Nothomb demeure une comédie gentille, pétillante et amusante, extrêmement mince et oubliable, mais qui donne le goût de s'envoler pour le Japon et de suivre la carrière de l'actrice Pauline Étienne, très lumineuse dans le rôle titre. ***

vendredi 14 novembre 2014

Sorties au cinéma : Citizenfour, Pas son genre, Les combattants, Rosewater, Wolves

Pour fuir la grisaille quotidienne, il y a trois films recommandables qui prennent l'affiche cette semaine.

Documentaire important et fascinant sur la rencontre entre des journalistes et Edward Snowden qui a révélé au grand jour l'espionnage à l'échelle planétaire de la NSA, Citizenfour de Laurent Poitras vaut son pesant d'or et est à voir absolument. Seulement pour rappeler l'importance du quatrième pouvoir dans la recherche de la vérité. ****

Très agréable comédie romantique qui se joue des codes et des lieux communs, Pas son genre de Lucas Belvaux où deux êtres de classes sociales différentes tombent en amour est un délice. Les dialogues fondent dans la bouche et le tandem formé de Loïc Corbery et d'Émilie Dequenne est tout simplement irrésistible. ***1/2

Le jeune cinéma français se porte très bien et Les combattants de Thomas Cailley le prouve parfaitement. Cette histoire sur une amitié en temps de guerre (imaginaire?) est portée par une interprétation forte (Adèle Haenel crève l'écran), un scénario plein de surprises et une trame sonore exquise. ***1/2

Le célèbre animateur Jon Stewart qui passe derrière la caméra pour exposer une histoire vraie (un journaliste canado-iranien a été emprisonné et torturé plus de 100 jours en Iran), ce n'est pas banal. Mais malgré son sujet explosif et nécessaire, Rosewater sent le banal téléfilm, lourd et appuyé. **1/2

Indigeste. C'est le premier mot qui vient à l'esprit en regardant Wolves de David Hayter, une nouvelle fantaisie pour adolescents qui ne fonctionne tout simplement pas. Les personnages n'ont aucun charisme, les scènes d'action sont confuses et le budget n'est pas à la hauteur des ambitions. Et dire qu'en cas de succès, la porte est ouverte pour une suite... *1/2

Films du jour : Libre et assoupi, Maestro, Elle l’adore (Cinemania)

La légèreté est de mise aujourd'hui à Cinemania...

Frais, ludique, gentil et inoffensif, Libre et assoupi de Benjamin Guedj reprend l'éternel triangle amoureux chez les jeunes, y allant de réflexions sur le sens de la vie et de l'amitié. Sympa comme tout. ***

Satire pas toujours habile et subtile des arcanes du septième art, Maestro de Léa Fazer serait terriblement banal s'il ne payerait pas des hommages sentis et parfois émouvants aux carrières des regrettés Éric Rohmer et Jocelyn Quivrin. **1/2

Suspense absurde et parfois invraisemblable sur un chanteur populaire qui demande à sa plus grande fan de le sortir du pétrin, Elle l'adore de Jeanne Herry est mené par deux belles compositions (de Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte), mais également par un mauvais alliage entre le drame et la comédie. **

jeudi 13 novembre 2014

Entrevues Henri Henri

Conte ludique sur un homme qui met de la lumière dans la vie des autres, Henri Henri a pris l'affiche au cinéma il y a quelques jours.

Pour tout savoir sur le sujet, je me suis entretenu avec son réalisateur Martin Talbot et son héros Victor Andrés Trelles Turgeon. Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Films du jour Marie Heurtin, La belle vie, Tristesse club (Cinemania)

Cinemania continue sur sa lancée aujourd'hui avec trois oeuvres qui sont, dans l'ensemble, assez inspirantes.

Histoire vraie sur une religieuse qui a aidé une adolescente sourde, muette et aveugle à intégrer la société, Marie Heurtin de Jean-Pierre Améris est un joli film, doux, sincère et terriblement émouvant, à l'interprétation à fleur de peau. À tel point qu'on aurait aimé l'essai complètement muet, les mots alourdissant parfois le propos. ***

Tout aussi intéressant visuellement est La belle vie de Jean Denizot, un autre fait divers - un homme qui est demeuré en cavale avec ses deux enfants pendant plusieurs années - où le récit parfois maigre est élevé par la démarche, la finesse des comédiens et les thèmes qui y sont développés. Ce n'est pas Mud ou Joe, mais dans l'ensemble, ce n'est pas mal. ***

Plus banal est Tristesse Club de Vincent Mariette, une comédie disjonctée et assez prévisible sur deux frères qui partent enterrer leur père. Le joyeux trio d'acteurs (Laurent Lafitte, Vincent Macaigne et Ludivine Sagnier) insuffle une bonne dose d'humour noir, sauf que l'effort s'étiole rapidement et il s'oublie à la vitesse de l'éclair. **1/2

mercredi 12 novembre 2014

Entrevue avec Tony Gatlif pour Geronimo

À l'affiche au Québec depuis vendredi dernier, Geronimo est un film sur la jeunesse qui s'anime, s'aime, s'affronte, danse et se déhanche sur une trame sonore sanglante. Du Tony Gatlif, quoi!

J'ai d'ailleurs eu la chance de discuter avec le célèbre et si intéressant cinéaste, qui a offert par le passé son lot d'excellents longs métrages (Exils). Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Films du jour: De guerre lasse, Un beau dimanche (Cinemania)

Petite journée de transition à Cinemania avec deux films qui ont du potentiel mais qui ne remplissent pas totalement leurs attentes.

Thriller nerveux se déroulant à Marseille, De guerre lasse d'Olivier Panchot est une quête de rédemption et de violence pour son protagoniste, qui sème la bisbille bien malgré lui. La distribution solide (enfin le retour de Jalil Lespert devant la caméra!) et la mise en scène assurée cachent mal les failles du scénario alambiqué qui vole constamment au cinéma de James Grey, mais sans en avoir le talent et le panache. **1/2

Il y a longtemps que Nicole Garcia n'a pas offert un long métrage important et il faudra encore attendre, car Un beau dimanche ne s'éloigne guère de la banalité. Les comédiens n'ont rien à se reprocher dans ce drame où le passé vient constamment les hanter. Sauf que l'ensemble est si prévisible que l'effort devient rapidement mécanique, avec ses sursauts du coeur et ses révélations tardives. On fait toutefois la connaissance de Pierre Rochefort qui, dans le rôle principal, impressionne. **1/2

mardi 11 novembre 2014

Nouveautés en DVD : How to Train Your Dragon 2, Jersey Boys, Let’s Be Cops

Les nouveautés DVD et Blu-ray sont rares cette semaine. On en profitera donc pour rattraper quelques-unes des meilleures sorties au cinéma (Birdman, Gone Girl, Interstellar). Mais pour les intéressés...

... il y a toujours How to Train Your Dragon 2 de Dean Deblois, une suite modeste mais assez distrayante d'un dessin animé à succès. L'effet de nouveauté n'y est plus, sauf qu'on se retrouve avec une histoire satisfaisante sur l'amitié, le courage et la famille. ***

Après quelques essais décevants, Clint Eastwood revient à un sujet moins ambitieux mais, ironiquement, plus réussi. Même s'il n'est qu'un biopic comme les autres sur un groupe musical qui a connu une grande popularité dans les années 60, Jersey Boys demeure un divertissement potable, drôle et généralement intéressant. ***

C'est tout le contraire de Let's Be Cops de Luke Greenfield, une comédie primaire et ratée sur deux amis qui s'improvisent policiers. Les gags ne volent pas haut et le jeu grossier des interprètes enfonce encore davantage le clou de l'échec. **

Films du jour: Arrête ou je continue, Son épouse (Cinemania)

Deux films sortent du lot aujourd'hui à Cinemania. Tout d'abord Arrête ou je continue de Sophie Fillières, où les toujours excellents Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric forment un couple qui explose depuis belle lurette. La première partie, d'une férocité digne d'un Desplechin, laisse espérer une grande oeuvre digne de Bergman. Ce que ne confirme pas le second tronçon, plus longuet et quelconque, qui s'avère malgré tout digne d'intérêt. ***

On avait beaucoup aimé Anna M., le précédent long métrage de Michel Spinosa. Le cinéaste est de retour avec un autre sujet qui baigne dans le domaine psychiatrique - la disparition de femmes au sens propre et figuré et leurs effets sur leurs époux - qui est loin d'être sain. Pourtant, malgré sa réalisation attentive, ses ellipses destructrices et le jeu convaincu d'Yvan Atal, Son épouse n'arrive jamais à être la fresque qu'elle aurait dû être, se perdant un peu entre la France et l'Inde. ***

lundi 10 novembre 2014

Entrevue Anne Fontaine pour Gemma Bovery

Pour la sortie de Gemma Bovery, ce long métrage ensoleillé où Fabrice Luchini en pince pour la belle Gemma Arterton, j'ai pu  m'entretenir avec la réalisatrice Anne Fontaine, qui était de passage à Montréal dans le cadre de Cinemania.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Bird People (Cinemania)

Ce qu'il était attendu ce nouveau long métrage de Pascale Ferran. Après avoir touché la grâce avec Lady Chatterley (son meilleur film en carrière), la réalisatrice retourne un peu sur terre (quoique) avec Bird People, une histoire en deux temps sur la solitude et les nouveaux départs. Entre poésie, ruptures de ton, métaphores, répétitions et mise en scène appliquée, il y a tout pour séduire et rebuter. Pourtant, longtemps après la fin du générique, l'effort remue dans la tête du spectateur, ce qui est toujours bon signe. ***1/2

dimanche 9 novembre 2014

Film du jour: Abus de faiblesse (Cinemania)

Ces dernières années, le cinéma de Catherine Breillat n'a pas été à la hauteur de son talent, ayant touché le fond avec La belle endormie. Sans parler de grand crû, Abus de faiblesse qui développe une relation sado-maso entre une actrice malade et un ex-détenu est largement supérieur. Les personnages opaques manquent de profondeur et le ton n'est pas toujours soutenu. On sent cependant que la réalisatrice s'investit dans ce projet, faisant un plein d'ambiance et d'atmosphère, confiant à Isabelle Huppert un nouveau rôle difficile où elle s'en sort encore avec les lauriers. **1/2

samedi 8 novembre 2014

Films du jour: La rançon de la gloire et Dans la cour (Cinemania)

Le cinéaste Xavier Beauvois a une fiche de route remarquable et impeccable. Cela ne l'empêche pas de prendre des risques avec La rançon de la gloire, où il s'attaque pour la première à la comédie. Cette histoire vraie sur deux hommes qui ont kidnappé la dépouille de Charlie Chaplin n'est peut-être pas du même calibre que ses excellents Des hommes et des dieux et Le petit lieutenant, mais il arrive tout de même à insuffler une bonne dose d'humanité à ce récit qui ne tombe jamais dans le grotesque. Au contraire, le discours final, vibrant, émeut et rend l'effort universel. ***

Autre comédie, celle-là moins réussie, qu'offre Pierre Salvadori avec Dans la cour, qui consiste à la rencontre de deux êtres perdus. S'égarant dans l'étude de moeurs et le long-métrage engagé, cette production un peu quelconque à la réalisation chancelante peut néanmoins compter sur une forte prestation de Gustave Kervern (oui, le coréalisateur des jouissifs Mammuth et Louise-Michel), qui arrive à tenir tête à la grande Catherine Deneuve. **1/2

vendredi 7 novembre 2014

Nouveautés au cinema: Big Hero 6, Geronimo, Gemma Bovery, Henri Henri

Interstellar est sans aucun doute la meilleure sortie au cinéma de la semaine, mais il y a d'autres film qui se défendent.

Comme Big Hero 6 de Don Hall et Chris Williams, la nouvelle animation de Disney qui est en fait une adaptation d'une bande dessinée de Marvel. Si cette histoire d'amitié et de revanche manque de tonus, visuellement la création est parsemée de trouvailles fabuleuses, croisant littéralement Tokyo et San Francisco. Les jeunes garçons vont adorer. ***

Après quelques efforts moins convaincants, Tony Gatlif revient en forme avec Geronimo, une sorte de West Side Story chez les gitans. Le ton naïf de l'ensemble ne vient presque jamais brimer la qualité de la musique, les affrontements dansés et la mise en scène qui est née dans l'urgence. ***

Anne Fontaine en est une autre dont les derniers essais n'ont pas convaincu grand monde. Sans arriver à la hauteur de ses premières créations, Gemma Bovery demeure tout de même une comédie assez réjouissante qui détourne le classique de Flaubert. Les acteurs sont en forme et les images font rêver. ***

Désirant être Amélie Poulain mais n'étant que Babine, Henri Henri de Martin Talbot est un premier long métrage très inégal. Il y a tellement de morales, de symboles et de jeux de mots appuyés au sein de ce conte ludique et trop gentil sur un homme qui met de la lumière dans la vie des gens qu'on retient ce flottement - et ces répétitions - dans l'intrigue, et non pas le grand soin apporté aux images et la performance juste des interprètes. **1/2

Film du jour: Hippocrate (Cinemania)

À chaque matin pendant toute la durée de Cinemania, je me promets de revenir sur les films à ne pas manquer cette journée-là. Ce vendredi, le titre à voir est Hippocrate de Thomas Lilti, une plongée éclairante et parfois angoissante dans le système hospitalier français. Ce qui débute comme une comédie légère se mute peu à peu en un drame engagé où la réalisation fébrile et le jeu précis des interprètes (Reda Kateb y est excellent) sont au service d'un scénario simple et bien construit. ***1/2

jeudi 6 novembre 2014

Film du jour: Transylvania

Un des films les moins connus de Tony Gatlif, Transylvania est également un de ses moins réussis. Si on reconnaît instantanément son style unique, son soin apporté aux images et à la musique, cette découverte de la Roumanie par deux amies tourne rapidement en rond. De quoi y préférer Exils ou Geronimo qui prend l'affiche demain au Québec. **1/2

mercredi 5 novembre 2014

Entrevues Ceci n'est pas un polar

Présentement à l'affiche, Ceci n'est pas un polar est un drame existentiel sur un chauffeur de taxi qui rencontre une mystérieuse inconnue. Le film réalisé par Patrick Gazé met en vedette Roy Dupuis et Christine Beaulieu.

J'ai pu rencontrer ce talentueux trio d'artisans et mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Interstellar

Film événement de 2014, Interstellar de Christopher Nolan prend l'affiche aujourd'hui dans quelques salles de cinéma et vendredi un peu partout au Québec. Sans parler de référence absolue, cette fascinante réflexion sur l'existence comporte plusieurs séquences hallucinantes qui hanteront le cinéphile pendant longtemps. Oui, le ton est parfois trop appuyé, mais quel brillant objet de cinéma! ****

mardi 4 novembre 2014

Nouveautés en dvd : A Most Wanted Man, The One I Love, The Dog, Land Ho!, La gang des hors-la-loi, Maleficent, Planes: Fire & Rescue, Step Up – All In

Comme Cinemania ne commence pas encore avant quelques jours, il est possible de rattraper tout ce qu'on a manqué au cinéma avec les sorties dvd et blu-ray de la semaine.

C'est dommage qu'on n'a pas plus parlé de A Most Wanted Man, cette excellente adaptation d'un roman de John le Carré par Anton Corbijn. Car l'histoire est très fascinante, la mise en scène formidable et le regretté Philip Seymour Hoffman y trouve un de ses meilleurs rôles en carrière. ****

Romance à la fois comique, dramatique et parsemé de suspense, The One I Love de Charlie McDowell est un petit film pas tout à fait au point mais extrêmement original sur un couple qui tente de réparer les pots cassés en passant une semaine dans un chalet. Mais ils ne sont pas seuls... ***

Documentaire généralement intéressant sur l'homme qui a inspiré le classique Dog Day Afternoon, The Dog d'Allison Berg et de Frank Keraudren explore avec finesse le climat de l'époque (les années 70) tout en livrant un portait éclairant sur la condition humaine. ***

Ah, les films de vieux sont partout! Il y en a même un qui se déroule en Islande. Sorte de road-movie qui est également une méditation sur l'existence, Land Ho! de Martha Stephens et d'Aaron Katz fait sourire. Le tout est terriblement conventionnel, mais les comédiens s'en sortent plutôt bien. ***

Nouveau Conte pour tous qui rappelle les vertus du travail d'équipe, La gang des hors-la-loi de Jean Beaudry s'adresse à une jeune clientèle qui ne sourcillera pas devant toutes les morales et les dialogues qui sonnent parfois faux et qui voudra imiter les jeunes héros si sympathiques. **1/2

La mode de travestir des contes fait une nouvelle victime. Il s'agit cette fois de Maleficent de Robert Stromberg, où Angelina Jolie se fourvoie en sorcière qui n'est pas si méchante que ça. Visuellement, c'est loin d'être top et le scénario accumule tous les clichés possibles et inimaginables. **

Aussi fade que son prédécesseur, Planes: Fire and Rescue de Roberts Gannaway enfonce encore davantage ce dérivé de la série Cars avec des personnages caricaturaux et des situations inintéressantes. Peut-être pour les jeunes enfants, mais encore là, rien n'est moins sûr. **

Construit pour un public cible très spécifique, Step Up - All In de Trish Sie n'a pas grand-chose à voir avec le cinéma. Les chorégraphies manquent d'originalité, la musique est moche et l'envie de tout abandonner arrive au bout de cinq petites minutes. *1/2

Film du jour: Companeros

Western-spaghetti plus connu pour son talent derrière la caméra (Sergio Corbucci de Django à la réalisation, Morricone à la musique, Thomas Milian, Franco Nero, Jack Palance et Fernando Rey dans les rôles principaux) que pour son résultat final, Companeros demeure une production divertissante mais assez quelconque sur deux ennemis qui décident de faire équipe contre une plus grande menace. Ça passe le temps, sauf qu'on n'en retient absolument rien. **1/2

lundi 3 novembre 2014

Film du jour: Arranged

Ce n'est pas tout le monde qui fait du cinéma pour faire briller sa mise en scène ou pour offrir le scénario le plus subtil. Parfois, tout ce qui est important, c'est le message qui en découle, l'authenticité de la démarche et le jeu des comédiens. C'est de ce côté du spectre que se trouve Arranged de Diane Crespo et Stefan Schaefer, une histoire d'amitié entre deux enseignantes d'origines et de religions différentes dont les familles respectives cherchent à marier. C'est touchant, inspirant, un brin prévisible mais plutôt satisfaisant. ***

dimanche 2 novembre 2014

Film du jour: God Help the Girl

Lorsque le leader du groupe de musique Belle and Sebastian se met à faire du cinéma, le résultat ne peut qu'être charmant. Pourtant, malgré la fine composition d'Emily Browning et les mélodies irrésistibles, God Help the Girl de Stuart Murdoch tourne rapidement à vide. Ce récit sur une une jeune femme malade qui cherche sa place se veut extrêmement répétitif et les personnages n'ont aucune épaisseur. Du coup, on se retrouve devant une tonne d'hommages (à la formation culte, à la fin des années 80 et au début des années 90, même à la Nouvelle Vague) mais rien de consistant à se mettre sous la dent. **1/2

samedi 1 novembre 2014

Film du jour: The Uninvited (1944)

Question de continuer l'Halloween un peu plus longtemps, il y a The Uninvited de Lewis Allen qui demeure toujours aussi efficace. Très intéressante histoire de fantômes où tout est suggéré et où les personnages ont beaucoup d'épaisseur (et ils sont campés par d'excellents comédiens), ce suspense lent aux images magnifiques donne froid dans le dos. Il n'y a peut-être pas d'effets chocs pour en mettre plein la vue, mais une multitude de moments angoissants qui, une fois cumulée, rendent mal à l'aise. Et côté atmosphère, il ne se fait presque rien de mieux. ***1/2