mardi 30 avril 2019

Les meilleurs films de... avril 2019

Avril 2019 tire à sa fin, emportant avec lui le froid et le mauvais temps. Il a toutefois laissé de magnifiques films dont...

- Sunset

- High Life

- Amazing Grace

- Grâce à Dieu

- Penguin Highway

- Ville Neuve

- Diane

- Avengers: Endgame

Film du jour: Dragged Across Concrete

Fort de ses vigoureux Bone Tomahawk et Brawl in Cell Block 99, le cinéaste et scénariste S. Craig Zahler est de retour avec Dragged Across Concrete, qui a été présenté à la Mostra de Venise en 2018. (VVS Films)

C'est quoi? Des policiers suspendus sombrent dans la criminalité...

C'est comment? La réalisation solide, le jeu impérial de Mel Gibson (au côté de Vince Vaughn) et le scénario plus complexe que d'habitude (sur la justice, la pauvreté) font de cet exercice violent une réussite en la matière.

Et pourtant? Le film est beaucoup trop long (158 minutes!) et il n'évite pas les clichés. Quelques détours sinueux faisant l'apologie des bas instincts laissent à désirer.

Techniquement? La palette de couleurs offre d'étonnantes nuances, alors que les pistes sonores précises se font remarquer lorsque l'action apparaît.

Suppléments? Contrairement à la photo utilisée, cette édition comprend un blu-ray mais pas de copie numérique. Le documentaire qui fait office de bonus offre 50 minutes d'informations pertinentes sur le tournage, les thèmes, les personnages, etc.

Au final? Il ne faut pas nécessaire se fier au synopsis ou à la pochette: ce long métrage est nettement plus intéressant et pertinent, questionnant allègrement le monde dans lequel on vit. Ça fait longtemps que Mel n'aura pas eu un rôle aussi substantiel.

lundi 29 avril 2019

Film du jour: Band Aid

Un couple utilise leurs chicanes pour faire de la musique dans Band Aid, le premier long métrage de Zoe Lister-Jones. Charmant et hilarant, l'ensemble a tendance à se dégonfler lors de sa seconde partie, plus traditionnelle et moralisatrice. Impossible toutefois de résister aux personnages et aux mélodies. ***

dimanche 28 avril 2019

Les films préférés de... Catherine Corsini

Depuis plus de trois décennies, Catherine Corsini réalise des films qui brassent la cage, autant sur le plan relationnel que social. On lui doit notamment des oeuvres aussi variées que La nouvelle Ève, La répétition, Partir, Trois mondes et La belle saison. Je l'ai rencontré pour la sortie d'Un amour impossible (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés.

« Si je repense à des films qui m'ont bouleversés, il y a un film de Douglas Sirk qui s'intitule A Time to Love and a Time to Die. Il y a un film de Fassbinder qui s'appelle Tous les autres s'appellent Ali. Il y a le film de Truffaut Les deux anglaises et le continent qui est aussi une histoire merveilleuse sur le temps, sur l'amour.

Il y a tellement de films qui sont mes amis, mes alliés, auquel je pense. Il y a des cinéastes plus récents que j'aime beaucoup, comme Kore-eda quand il a fait Nobody Knows et Une affaire de famille.

Mais aussi les anciens. Je peux aimer les franches comédies comme les films de Billy Wilder, parce qu'il y a un côté en même temps pessimiste et drôle, comme les films de Blake Edwards que je trouve merveilleux.

L'autre jour, je suis allé au cinéma voir un film des Marx Brothers, parce que j'avais envie de rire et j'ai trouvé ça absolument jubilatoire. J'aime le cinéma et je sais que le cinéma m'aide à vivre. »

Film du jour: Les triplettes de Belleville

Les triplettes de Belleville fête déjà cette année leur 16e anniversaire! On ne se tanne pas de cette animation extrêmement originale de Sylvain Chomet, qui lorgne du côté de Tati pour émerveiller avec sa satire de société. Entre ses dessins uniques, ses mélodies inusables et ses personnages attachants, il y a de quoi amuser pendant longtemps. ****

samedi 27 avril 2019

Sorties au cinéma: Amazing Grace, Diane, Avengers: Endgame, Continuer, Lepage au soleil: À l'origine de Kanata, Everything Outside, Le vieil âge et l'espérance, La Quietud

Des films très attendus prennent l'affiche cette semaine au cinéma.

Amazing Grace: Enfin, on peut voir ce magnifique spectacle de 1972, qui montre Aretha Franklin au sommet de son art! Un document important et inspirant. ****

Diane: L'Amérique laissée pour compte s'affiche dans cette bouleversante création de Kent Jones. Espérons une nomination aux Oscars pour l'épatante Mary Kay Place. ***1/2

Avengers: Endgame: Après une série de superproductions douteuses, Marvel retrouve le droit chemin avec cette explosive conclusion, à la fois spectaculaire et émouvante. ***1/2

Continuer: Joachim Lafosse continue de traiter de la famille toxique avec ce long métrage soigné et globalement intéressant, qui manque toutefois l'étincelle de ses grands opus. ***

Lepage au soleil: À l'origine de Kanata: Tourné avant le scandale de 2018, ce documentaire modeste mais pertinent d'Hélène Choquette capte l'essence d'une création qui ne verra jamais le jour. ***

Everything Outside: C'est un sensible mais inégal premier long métrage que propose David Findlay, réunissant de bons comédiens autour d'une prémisse un peu trop ténue. **1/2

Le vieil âge et l'espérance: Après son horrible L'érotisme et le vieil âge, Fernand Dansereau se ressaisit avec ce documentaire plus riche et personnel, qui n'évite toutefois pas l’écueil des têtes parlantes et un traitement télévisuel. **1/2

La Quietud: Coups de théâtre téléguidés, actrices pas toujours convaincantes, réalisation tape-à-l'oeil: le dernier Pablo Trapero (Carancho, Le clan) déçoit amèrement. **

Film du jour: Destroyer

Le passé colle à la peau dans Destroyer, le nouveau film de Karyn Kusama (Girlfight, Jennifer's Body). (Entract Films/Elevation Pictures)

C'est quoi? Une détective hantée par une filature qui a mal tournée cherche la rédemption dans une nouvelle enquête.

C'est comment? Nicole Kidman est phénoménale dans le rôle principal. La réalisation recherchée déconstruit les événements avec doigtée.

Et pourtant? On est parfois dans l'effet de style tant le scénario peut paraître plaqué.

Techniquement? Le jeu sur le son permet d'entrer dans la tête de l'héroïne. Les compositions de Theodore Shapiro se veulent particulièrement inspirées.

Suppléments? Cette édition comprend un dvd et une copie numérique. Les bonus regroupent un potable documentaire sur le tournage, une galerie de photographies et deux intéressantes pistes de commentaires, qui donnent la latitude à la réalisatrice et aux scénaristes de s'exprimer.

Au final? Le long métrage arrive ultimement à s'échapper des conventions grâce à la performance bluffante de sa star. Juste pour elle, le film vaut le détour.

vendredi 26 avril 2019

Entrevue Joachim Lafosse (Continuer)

Créateur de films inoubliables tels À perdre la raison, Nue propriété et L'économie du couple, Joachim Lafosse est de retour avec Continuer, un nouveau drame familial qui se déroule cette fois en plein air. Je me suis entretenu avec le cinéaste franco-belge et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro du jour.

Film du jour: The Public

The Public devait prendre l'affiche aujourd'hui à Montréal, avant d'être mystérieusement annulé. Une décision étrange, car à lui seul le casting qui inclut Alec Baldwin, Christian Slater, Jeffrey Wright et Gabrielle Union allait susciter la curiosité. Dans cette fable verbeuse et moralisatrice, Emilio Estevez - qui a écrit, réalisé en plus de tenir le rôle principal - sait ce qu'il y a de bon pour nous, rappelant les vertus des bibliothèques, de l'entraide (surtout envers les personnes en situation d'itinérance) et de l'information juste et précise. Impossible d'aller contre la vertu, sauf que son récit est si naïf et appuyé qu'il en devient édifiant. Au moins il y a Beary White, cet immense ours blanc... **1/2

jeudi 25 avril 2019

Film du jour: Glass

Avec Glass, M. Night Shyamalan conclut sa trilogie entamée par Unbreakable et Split. (Universal)

C'est quoi? Trois individus qui sont convaincus d'être des super-héros sont internés dans un hôpital psychiatrique.

C'est comment? Le cinéaste joue avec le genre sans lésiner sur les moments de tension et d'émotions. Sa mise en scène est impeccable et le film surprend au passage.

Et pourtant? Le scénario et les personnages manquent de profondeur.

Techniquement? Les images soignées offrent une foudroyante palette de couleurs, alors que des pistes sonores appropriées mettent en valeur les nombreux dialogues.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus sont nombreux et généralement intéressants. Le tout débute avec des scènes supprimées et une ouverture alternative, avec une option de commentaires audio du réalisateur. Il y a ensuite 12 documentaires de deux à neuf minutes chacun portant sur des aspects aussi variés que les personnages, les décors, les effets spéciaux, les liens entre les longs métrages, la mythologie en place, etc.

Au final? Vilipendé aux États-Unis et louangé en France, Glass s'avère une création assez inspirée, qui ose un discours à contre-courant des tendances en place. Évidemment, il n'y a rien pour détrôner Unbreakable - possiblement le meilleur film de super-héros de tous les temps -, sauf que l'ensemble prend des risques, notamment dans sa façon de questionner la conception de la foi et des croyances. L'anti Avengers, quoi!

mercredi 24 avril 2019

Entrevue Lepage au soleil: À l'origine de Kanata

Un scandale a ébranlé la pièce Kanata de Robert Lepage. Filmé avant cette polémique, le documentaire Lepage au soleil: À l'origine de Kanata ressasse la création de ce projet pratiquement mort dans l'oeuf. Je me suis entretenu avec sa réalisatrice Hélène Choquette et mon entrevue se trouve sur le site du Voir.

Film du jour: La pianiste

En 2001, La Pianiste de Michael Haneke avait complètement scandalisé le Festival de Cannes. Normal, il s'agit d'une oeuvre brillante mais acérée, dérangeante dans sa façon de plonger des stars françaises dans le malaise de leurs interdits. Isabelle Huppert s'avère tout simplement mémorable dans le rôle principal. Présenté ce soir à la Station Vu. ****

mardi 23 avril 2019

Film du jour: Basmati Blues

Brie Larson se la joue Bollywood dans Basmati Blues de Danny Baron, une insulte pleine de clichés qui reconduit l'image du sauveur Blanc. La romance est tiède, la critique sociale inopérante, et on ne peut même pas compter sur des mélodies ou des chorégraphies de qualité. À moins d'avoir toujours souhaité voir Donald Sutherland chanter... *1/2

lundi 22 avril 2019

Film du jour: Back to the Future

On retourne dans le temps aujourd'hui avec Back to the Future, ce film emblématique des années 80 qui a lancé la carrière cinématographique de Michael J. Fox et Robert Zemeckis. Voilà un pur produit pop de son époque, divertissant et ultra efficace avec son humour et ses références. Souvent imité rarement égalé (sauf par sa suite directe), cette célébration de l'Amérique amuse royalement à condition de ne pas la prendre au sérieux. ****

dimanche 21 avril 2019

Les films préférés de... Jonathan Beaulieu-Cyr et Renaud Lessard

Après des courts métrages remarqués, Jonathan Beaulieu-Cyr et Renaud Lessard se sont démarqués plus tôt cette année avec leur premier long Mad Dog Labine. Je les ai rencontré pour l'occasion (mon entrevue) et je leur ai demandé quels étaient leurs films préférés...

Jonathan: Les frères Dardenne, ça été super important pour nous. Ils sont tous bons et il y a quelque chose de tellement précis dans la manière dont ils travaillent.  À l'ouest de Pluton aussi. Le chat dans le sac, forcément. Quand j'ai vu ça au Cégep....

On va quand même beaucoup au cinéma. Mais les deux, on ne suit pas vraiment les blockbusters, ce qui sort, si Roma c'est bon. Juste le geste de se déplacer en salle et de voir les films.

Renaud: Après les rues aussi. Il y a quelque chose dans la méthode et l'approche qu'on a trouvé super intrigante.

Film du jour: Mary Magdalene

En cette période de Pâques, on pouvait voir au cinéma le rare Mary Magdalene, une relecture féministe et moderne de cette femme qui a accompagné Jésus dans ses derniers moments. Une fois passée la jolie introduction - mention spéciale à l'agréable trame sonore du regretté Johann Johannsson - qui rappelle le cinéma de Naomi Kawase ou de Terrence Malick, le récit défile dans l'ennui le plus total. Le cinéaste Garth Davis (Lion) ne semble jamais quoi filmer, les poncifs sont nombreux (surtout à la fin) et Rooney Mara s'avère perdue dans le rôle titre. Presque autant que Joaquin Phoenix, qui campe un Christ sévère qui passe son temps à marmonner. On y retrouve également Chiwetel Ejiofor dans la peau de Pierre et Tahar Rahim en Judas. **

samedi 20 avril 2019

Sorties au cinéma: High Life, Penguin Highway, Monsieur, Diamantino, Exarcheia le chant des oiseaux, Teen Spirit, Rafiki, The Curse of Llorona, Les aventures de Rémi, Tanguy le retour

Des dix films qui prennent l'affiche cette semaine, un se retrouvera à coup sûr dans notre palmarès de fin d'année...

High Life: Claire Denis signe une fresque immense sur la condition humaine, que l'on voudra revoir encore et encore. ****

Penguin Highway: Présentée à Fantasia l'été dernier, cette savoureuse animation d'Hiroyashi Ishida surprend constamment avec ses personnages extrêmement mignons. ***1/2

Monsieur: C'est un révélateur drame sur la société indienne que propose Rohena Gera. Même si on a déjà vu ça des dizaines de fois (chez Satyajit Ray, notamment), la magie opère. ***

Diamantino: On s'amuse beaucoup devant cet ovni complètement cinglé de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt, qui a toutefois tendance à se dégonfler avant la fin. ***

Exarcheia le chant des oiseaux: Nadine Gomez prend le pouls de la population grecque au sein de ce vibrant documentaire, dont quelques moments enchanteurs compensent pour ceux plus inégaux. ***

Teen Spirit: Ce Cendrillon à l'ère de La Voix de Max Minghella renferme beaucoup de clichés. Au moins il y a la trame sonore qui donne le goût de se déhancher. **1/2

Rafiki: Interdit dans son pays (Kenya), ce courageux drame lesbien de Samantha Mugatsia et Sheila Munyiva se veut beaucoup trop démonstrateur et didactique pour son (notre) propre bien. **1/2

The Curse of Llorona: L'univers étendu de Conjuring se détracte de plus en plus. Après le quelconque The Nun l'année dernière, place à un récit piètrement écrit qui n'est ni horrifique ni psychologique. **

Les aventures de Rémi: Impossible d'oublier les brios du dessin animé des années 80 en regardant ce téléfilm moralisateur d'Antoine Blossier, qui plaira peut-être à un jeune public. **

Tanguy, le retour: On reprend les mêmes et on recommence. Cependant, la recette d'Étienne Chatiliez ne fonctionne plus. L'humour est lourd et raciste, alors que les situations douteuses se succèdent au tournant. *1/2

Film du jour: A Story From Chikamatsu

Pâques étant la période par excellence pour la crucification, il ne faudrait pas manquer A Story From Chikamatsu (1954), le superbe film de Kenji Mizoguchi sur le destin d'un couple maudit. Superbement travaillé sur le plan de l'esthétisme graphique et sonore, ce bouleversant mélo dont les racines théâtres sont clairement visibles hante par son climat d'oppression qui empêche les femmes et les classes sociales inférieures de véritablement vivre. ****

vendredi 19 avril 2019

Film du jour: El Cid

Immense. C'est le meilleur mot pour décrire El Cid d'Anthony Mann, cette histoire plus grande que nature sur un héros espagnol. Le film visuellement majestueux a coûté cher et Charlton Heston le porte à bout de bras. Épique malgré ses conventions, cette superproduction souffle tout sur son passage. ****

jeudi 18 avril 2019

Entrevue Claire Denis (High Life)

Claire Denis ne fait jamais rien comme personne. Pour la sortie de son magistral High Life, j'ai pu m'entretenir avec la cinéaste française. Mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Hi, Mom

Sorte de prequel à Taxi Driver, Hi, Mom (1970) de Brian De Palma est une satire sur l'aliénation américaine, qui débute dans la farce - Robert De Niro s'amuse à épier ses voisins, hommage à Hitchcock oblige - avant d'embrasser une gravité beaucoup plus sombre. Un essai brillant à ses heures qui annonçait déjà les immenses talents de sa star et de son créateur. ***1/2

mercredi 17 avril 2019

Film du jour: The Mercy

Pauvre James Marsh! Autant le cinéaste britannique avait étonné avec ses excellents documentaires, avant de se retrouver aux Oscars avec The Theory of Everything. Autant par la suite, il s'est commis dans des longs métrages anonymes. C'est le cas de The Mercy, qui retrace les péripéties d'un homme qui décide de participer à une course de bateaux à travers la planète. Rien à dire de la performance juste de Colin Firth. C'est seulement que l'ensemble ne tient jamais à flot. La mise en scène décorative déçoit, tout comme le scénario plein de trous. Aussi «mémorable» que En solitaire, qui mettait en vedette François Cluzet. **1/2

mardi 16 avril 2019

Entrevue Teen Spirit

Elle Fanning chante sa vie dans Teen Spirit, le premier long métrage du comédien Max Minghella. Je me suis entretenu avec l'acteur-réalisateur et mon entrevue est à lire sur le site du Voir.

Film du jour: Ma reum

Une mère décide de venger son fils qui est victime d'intimidation dans Ma reum, une comédie consternante de Frédéric Quiring qui nivelle constamment vers le bas, autant au niveau scénaristique que cinématographique. La pauvre Audrey Lamy fait bien ce qu'elle peut, ne pouvant sauver l'entreprise du navet. *1/2

lundi 15 avril 2019

Entrevue Ville Neuve

Le long métrage animé québécois est capable de faire autre chose que des divertissements pour enfants. C'est le cas de Ville Neuve, un essai poétique et onirique signé Félix Dufour-Laperrière. Je me suis entretenu avec le cinéaste et mon entrevue se trouve dans le journal Métro.

Film du jour: Les derniers parisiens

Reda Kateb porte Les derniers parisiens sur son dos, y livrant une performance riche et nuancée. Ce n'est toutefois pas suffisant pour transformer en pépite d'or ce film de nuit, d'errance et de seconde chance d'Hamé et Ekoué, qui tourne rapidement en rond, multipliant les situations prévisibles et les personnages secondaires sans intérêt. Au moins il y a cette ambiance assez décontractée, qui annonçait de grandes choses. **1/2

dimanche 14 avril 2019

Les films préférés de... François Ozon

Tournant plus rapidement que son ombre tout en changeant continuellement de registre cinématographique, François Ozon a réussi à imposer une vision franche et unique. De Huit femmes à Frantz, en passant par Potiche et Dans la maison, il est l'auteur d'une filmographie singulière et parfois dérangeante. Je l'ai rencontré pour la sortie de Grâce à Dieu (mes entrevues sont ici et ) et je lui ai demandé quel a été le film le plus fondamental de sa vie...

« Il y en a énormément. Un des premiers films qui a été importants, c'est Allemagne année zéro de Rossellini, que j'ai vu enfant et qui était complètement différent de ce que j'avais l'habitude de voir. Comme tous les enfants, j'allais voir des films de Walt Disney faits pour des enfants. Je suis tombé sur ce film un peu par hasard à la télévision, au cinéma de minuit. Quand mes parents n'étaient pas là, j'allumais la télévision - je n'avais pas le droit de regarder la tv mais bon je l'ai fait - et voir ce film, cette histoire de cet enfant, dans les ruines de l'Allemagne après la guerre, qui essaye de survivre, qui avait mon âge et qu'à la fin du film se suicide... J'avais été à la fois bouleversé, choqué et surpris.

De voir que le cinéma n'était pas qu'un divertissement, qu'il pouvait être un reflet aussi de notre vie, de nos angoisses, du monde contemporain. Ç'a été un choc assez important. »

Film du jour: Winchester'73

Des cinq westerns réunissant Anthony Mann derrière la caméra et James Stewart devant, Winchester'73 est le plus mémorable. En suivant le parcours d'une arme qui change régulièrement de propriétaires (c'était bien avant le Violon rouge), le film parvient à capter l'état d'esprit du pays et de ses personnages, amenant action et humour à un récit moins classique qu'il ne le laisse paraître, flirtant régulièrement avec le mythe grec. ****

samedi 13 avril 2019

Sorties au cinéma: Sunset, Ville Neuve, The Missing Link, L'empereur de Paris, Stockholm, Mia et le lion blanc, The Best of Enemies, Hellboy

Un opus immense, des animations de qualité et des productions oubliables sont au menu cette semaine dans un cinéma près de chez vous.

Sunset: Après son chef-d'oeuvre Le fils de Saul, Laszlo Nemes est de retour avec un autre brillant drame annonçant la Première Guerre mondiale, qui met la subjectivité au coeur des enjeux. Le résultat est fascinant et inoubliable. Premier visionnement: ****. Second: ****1/2!

Ville Neuve: Portée par une exploration visuelle et sonore de chaque instant, cette animation de Félix Dufour-Laperrière s'apparente à de la poésie, qui transcende ultimement sa narration figée. ***1/2
Mon entrevue avec le cinéaste sera bientôt publiée.

The Missing Link: Le studio Laika (Coraline, Kubo) veut un succès à tout prix et elle offre une animation divertissante mais un peu vide, plus adaptée aux enfants. Par Chris Butler (ParaNorman). ***

L'empereur de Paris: Cet ambitieux drame historique français de Jean-François Richet sur Vidocq sent les conventions à plein nez, offrant néanmoins un rôle en or à Vincent Cassel. **1/2

Stockholm: Cette absurde histoire vraie de Robert Budreau sur une prise d'otages s'apparente à un Dog Day Afternoon des pauvres. Au moins Ethan Hawke et Noomi Rapace s'investissent. **1/2

Mia et le lion blanc: Déjà vue des centaines de fois, cette fable animalière de Gilles de Maistre s'adresse uniquement à un public âgé de 5 à 6 ans. Le lion est mignon et c'est pas mal tout. **

The Best of Enemies: Malgré de louables intentions, ce drame sur la tolérance réalisé tièdement par Robin Bissell s'avère inconséquent dans sa façon de traiter de l'Histoire, accordant autant d'attention aux racistes qu'à la figure qui tente de combattre ce fléau. Encore plus insultant que Green Book. *1/2

Hellboy: Neil Marshall était la bonne personne pour relancer cette franchise. Malheureusement, l'ensemble est si cauchemardesque que cela rend le récit illisible, grotesque et sans grand intérêt. *1/2

Film du jour: Full Metal Jacket

Aujourd'hui et demain, le Cinéma du Parc représente Full Metal Jacket, l'intense drame de guerre de Stanley Kubrick. Parfait dans sa première partie, le récit est incapable de se renouveler totalement par la suite, ce qui l'empêche de figurer au sommet des fresques de son auteur. Cela est toutefois suffisant pour marquer les esprits avec ses séquences d'une virtuosité sans nom. ****1/2

vendredi 12 avril 2019

Entrevue Un amour impossible

Catherine Corsini traite généralement de classes sociales dans ses films. Elle se dépasse sur Un amour impossible, une romance qui tourne mal et qui met en vedette Niels Schneider. Je me suis entretenu avec la cinéaste et l'acteur et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Hellboy 2: The Golden Army

Extension plus comique et plus explosive du premier volet, Hellboy 2 : The Golden Army mélange les préoccupations poétiques de son auteur à une sauce spectaculaire purement estivale. Rien pour révolutionner les films de super-héros comme The Dark Knight, mais beaucoup plus de plaisir que chez Hancock ou The Incredible Hulk.

Hellboy (Ron Perlman), sa flamme Liz (Selma Blair) et leur comparse aquatique Abe (Doug Jones) reprennent du service. Ils doivent cette fois se frotter à des jumeaux vieux comme le monde dont le Prince Nuada (Luke Goss) aimerait bien mettre la main sur une couronne afin de faire revivre une armée dorée invincible. Une nouvelle confrontation épique se tiendra et le gagnant pourra choisir de sauvegarder ou de détruire la planète.

Entre deux projets plus personnels, le cinéaste Guillermo del Toro aime bien réaliser une superproduction qui se différencie nettement des autres projets hollywoodiens. Sorte de suite qui n’a presque rien à voir avec l’original, Hellboy 2 : The Golden Army arrive à une époque où les affrontements entre les bons et les méchants font rages. Sans rien bouleverser, le créateur du très bon L’échine du diable offre un scénario reprenant des concepts éprouvés : la sauvegarde de l’humanité et des gentils démons qui ne se sentent pas toujours appréciés de l’espèce humaine.

Contrairement à Spider-Man ou à X-Men, l’humour est une des dirigeantes du récit. Sans ces touches comiques, l’effort ne serait pas aussi réussit. Hellboy mitraille ses jeux de mots et ses répliques sarcastiques à un rythme d’enfer. Habitué de la dérision, Ron Perlman s’en sort sans broncher. Son duo avec Abe atteint des sommets lors d’une improbable séance de beuverie et d’un chant à l’unisson! Face à eux, la jolie Selma Blair ne fait pas toujours le poids et son personnage s’éclipse graduellement. C’est l’inquiétant Luke Goss qui prend beaucoup de place grâce à son flamboyant jeu physique.

L’action est bien entendu au rendez-vous. Elle est présente par les attaques d’insectes malins et les séances de destructions, mais également par des duels à l’épée. Un peu à la façon d’un Hero, les corps se frôlent en mettant la gravité à l’épreuve. Des scènes spectaculaires qui se veulent cependant répétitives. À mi-chemin, l’alternance entre le rire et les séquences musclées finissent par être mécaniques, et la prémisse plus ou moins inspirée n’arrive pas à insuffler de la nouvelle eau au moulin.

Le style particulier de del Toro amène cependant de la personnalité et de l’authenticité à l’effort final. Son obsession pour les bibittes de tout genre est connue et il laisse son imagination le guider. Quelques fois, le résultat ressemble à une variation de son sublime Le labyrinthe de Pan et ce n’est pas plus mal. Très souvent, il surprend en offrant des surprises poétiques et philosophiques. De ce côté, difficile ne pas se rappeler cette formidable fleur qui explose un peu de la façon que l’âme suprême dans le grandiose Princesse Mononoke d’Hayao Miyazaki.

Surtout que les décors gothiques sont toujours à la hauteur. Le monde des hommes est froid, alors que celui des bêtes se veut doré. Ce mélange entre le bleu et l’or met la jolie photographie à l’épreuve, tout comme les milliers de détails au sein des images généralement fastes. Les contrastes sont également primordiaux avec ce règne de la pénombre qui se veut habituellement homogène. Ce n’est pas sans tache comme dans l’attrayant et mésestimé Speed Racer, mais l’atmosphère déployée s’avère tout à fait adaptée au genre. La musique est propre à l’univers fantaisiste de Danny Elfman qui, contrairement à ses efforts réalisés sur l’incroyable Standard Operating Procedure, n’arrive pas ici à créer plusieurs tours de magie.

Tout cela fait donc de ce deuxième Hellboy un long-métrage de super-héros un peu supérieur à la moyenne. Sans doute pas aussi tonitruant qu’Iron Man, mais nettement plus stylisé que l’affreux monstre vert. Lorsque le cinéma populaire rime avec qualité. ***1/2

jeudi 11 avril 2019

Film du jour: The Man Who Killed Don Quixote

Après des décennies en gestation, The Man Who Killed Don Quixote voit finalement le jour dans un (rare) cinéma près de chez vous. Dommage qu'il s'agisse du pire long métrage en carrière de Terry Gilliam. Brouillon et beaucoup trop long, cette variation superficielle sur son Fisher King ressasse les obsessions habituelles de son auteur... cette fois sous le signe du pastiche involontaire. Sa folie coutumière s'avère beaucoup trop calculée et les interprètes de talent ne semblent rien comprendre au scénario alambiqué. Au moins il y a l'agréable enrobage visuel pour passer le temps... Peut-être qu'en mettant une bonne fois pour toute ce projet derrière lui, le créateur de l'immense Brazil recommencera à réaliser des films de grande qualité, ce qu'il n'a pas fait depuis plus de 20 ans. Le film est présenté ce soir dans quelques salles de cinéma. **

mercredi 10 avril 2019

Entrevue L'empereur de Paris

En prévision de la sortie québécoise du film L'empereur de Paris, je me suis entretenu avec l'acteur Vincent Cassel et le réalisateur Jean-François Richet. Mon entrevue se trouve sur le site du Voir.

Film du jour: Hellboy

En attendant de découvrir son reboot, on se replonge dans le Hellboy de Guillermo del Toro avec un certain plaisir. Bien qu'il s'agisse d'un film de super-héros classique et mineur, l'univers graphique ne cesse de surprendre, tout comme le jeu vigoureux de Ron Perlman. Une agréable entrée en matière, en attendait la suite, largement supérieure... ***

mardi 9 avril 2019

At Eternity's Gate (dvd)

Pour un biopic pas comme les autres, on peut toujours compter sur Julian Schnabel, qui ravive sa carrière avec le magnifique At Eternity's Gate. (Entract Films/Elevation Pictures)

C'est quoi? Le quotidien de Vincent van Gogh, qui décide de quitter Paris pour peindre ses plus grandes fresques.

C'est comment? Willem Dafoe est sublime dans le rôle principal. Le film construit comme de la poésie n'hésite pas à s'envoler, ne faisant qu'un avec la nature.

Et pourtant? C'est lorsqu'il revient sur terre que le long métrage piétine quelque peu.

Techniquement? Les couleurs resplendissantes sont bien alimentées par des images précises et détaillées.

Suppléments? L'édition évaluée comprend un dvd et une copie numérique. Les trois bonus - sur le protagoniste, le cinéaste et l'univers visuel - déçoivent par leur superficialité.

Au final? On a vraiment l'impression d'être dans la peau de ce peintre d'exception lorsqu'on regarde cette oeuvre touchée par la grâce. Pourquoi ne pas s'y perdre pendant près de deux heures?

Mon entrevue avec Willem Dafoe

Film du jour: On the Basis of Sex

L'importante Ruth Bader Ginsberg obtient un film à son effigie, sous le titre On the Basis of Sex. (Universal)

C'est quoi? Une avocate décide de plaider une affaire sans précédent, portant sur la discrimination sexuelle.

C'est comment? Felicity Jones est solide dans le rôle principal et les intentions sont louables...

Et pourtant? ... sauf que le traitement est mou, banal, inopérant. À l'image de la mise en scène de nature télévisuelle et du scénario consensuel, vautré dans ses clichés.

Techniquement? La musique appuyée n'entrave pas trop les nombreux dialogues, alors que l'acceptable reconstitution historique ajoute du tonus aux jolies images.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus courts et superficiels représentent des vignettes sur le tournage, la loi et l'histoire d'amour.

Au final? Afin d'avoir une meilleure idée de cette femme d'exception, mieux vaut se tourner avec le documentaire RBG qui a pris l'affiche l'année dernière.

lundi 8 avril 2019

Film du jour: Welcome to Marwen

Robert Zemeckis tente de secouer sa carrière en chute libre avec Welcome to Marwen. (Universal)

C'est quoi? Un homme encore traumatisé par son passé se réfugie dans son univers imaginaire, peuplé de poupées.

C'est comment? Il y a différents niveaux de lecture et Steve Carell livre une autre brillante performance.

Et pourtant? La superposition de multiplies couches de réalité manque de finition, détruisant l'intérêt lentement mais sûrement.

Techniquement? Les images lustrées bénéficient de couleurs vives et attrayantes.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. En plus de huit satisfaisantes scènes supprimées, les bonus comportent quatre documentaires superficiels sur les comédiens, le réalisateur, la fabrication de ce monde unique et la création des poupées à l'aide de la technologie.

Au final? Inspiré d'une histoire vraie, le récit semble constamment chercher son ton et son rythme, essayant bien des choses avec des résultats à moitié convaincants. C'est dommage, parce que le potentiel y était. 

dimanche 7 avril 2019

Les films préférés de... Mikhaël Hers

Cinéaste de l'intimiste, Mikhaël Hers n'hésite pas à explorer la part d'ombre des situations pour mieux faire ressortir leur lumière. C'est ce qu'il a fait dans Memory Lane, Ce sentiment de l'été et Amanda. Je l'ai rencontré pour ce dernier film (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films ou réalisateurs préférés...

« J'aime beaucoup Éric Rohmer en France. En ce moment, je regarde pas mal de films de Sidney Lumet. J'aime plein de choses très différentes. Mais j'écoute plus de musique que je regarde de films. »

Film du jour: Hearts and Minds

Ultime documentaire sur l'implication américaine au Vietnam, Hearts and Minds (1974) de Peter Davis multiplie les témoignages bouleversants et révélateurs, créant une onde de choc qui ne cesse d'ébranler le cinéphile. La force des mots et des images est décuplée par une utilisation astucieuse du montage qui alterne avec fougue le macro et le micro. ****

samedi 6 avril 2019

Sorties au cinéma: Grâce à Dieu, Un amour impossible, Mad Dog Labine, Pet Sematary, Carmine Street Guitars

Il y a de l'émotion à revendre au sein des dernières sorties au cinéma.

Grâce à Dieu: À partir d'un sujet délicat, François Ozon trouve le ton juste, libérant la parole à l'aide d'un exercice cinématographique gracieux et éloquent. ***1/2
Mes entrevues avec le cinéaste se trouve ici et .

Un amour impossible: Catherine Corsini permet également à son héroïne muselée de s'exprimer dans cette belle romance à saveur politique, qui prêche toutefois par excès. ***
Mon entrevue avec la cinéaste se bientôt disponible

Mad Dog Labine: C'est un premier long métrage punk que propose Jonathan Beaulieu-Cyr et Renaud Lessard, qui s'amusent beaucoup avec la forme et les thèmes importants. Brouillon mais si agréable. ***

Pet Sematary: Bien que supérieure à la version qui a vu le jour il y a 30 ans, cette variation sur le roman de Stephen King n'est pas tout à fait concluante, tant de réels frissons manquent à l'appel. Au moins il y a un désir de s'affranchir du matériel source. **1/2

Carmine Street Guitars: Ce documentaire bien attentionné sur un important lieu new-yorkais souffre d'une réalisation monocorde de Ron Mann et d'intervenants qui n'ont pas grand-chose à dire. Cela aurait sans doute été plus important avec davantage de musique et moins de mots. **1/2

Film du jour: Lions Love (...and Lies)

Déçue par un tournage avorté à Hollywood, Agnès Varda s'est vengée avec Lions Love (... and Lies), un collage à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Fortement inspiré par le cinéma de Godard et la contre-culture new-yorkaise de la fin des années 60, ces digressions amusent à priori avant de tourner en rond, détruisant l'intérêt bien avant la fin. **1/2

vendredi 5 avril 2019

Entrevues Grâce à Dieu

Important film sur la parole libérée, Grâce à Dieu a failli être interdit en France à cause de son sujet sensible (la pédophilie dans l'Église). Je me suis entretenu avec son cinéaste François Ozon lors de son récent passage à Montréal, qui m'en a parlé de façon sociale et cinématographique. Bonne lecture!

Film du jour: The Mule

Âgé de 88 ans, Clint Eastwood n'a pas encore dit son dernier mot. Le voilà de retour derrière et devant la caméra pour The Mule. (Warner)

C'est quoi? En mal d'argent, un octogénaire décide de transporter des colis pour le compte d'un cartel mexicain.

C'est comment? Il s'agit du meilleur long métrage de son auteur depuis des lustres. Un joli film à l'ancienne, émouvant et plus profond qu'il ne le laisse paraître.

Et pourtant? Les élans racistes et moralisateurs ne sont pas rares. Le casting de qualité est parfois sous-utilisé.

Techniquement? Tout baigne dans l'huile de ce côté. Les images sont soignées (la photographie est signée Yves Bélanger) et les pistes sonores délicatement immersives.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les rares bonus comprennent un documentaire superficiel sur le tournage et un vidéoclip pour une chanson de Toby Keith.

Au final? Il s'agit d'un charmant tour de piste pour un papy qui ne cesse de surprendre. Non, la retraite ne sera pas pour tout de suite.

jeudi 4 avril 2019

Entrevue Mad Dog Labine

Étonnant long métrage québécois, Mad Dog Labine de Jonathan Beaulieu-Cyr et Renaud Lessard s'amuse à faire le grand écart entre la fiction et le documentaire, levant le voile sur la réalité d'un coin de pays qui est rarement abordé dans notre imaginaire collectif. Je me suis entretenu avec les deux cinéastes et mon entrevue se trouve sur le site du Voir.

Film du jour: MFKZ

La bande dessinée Mutafukaz devient MFKZ lors de son passage au cinéma. (Universal)

C'est quoi? Après un coup reçu sur la tête, un habitant d'un milieu pauvre se voit doté de super pouvoirs.

C'est comment? L'originalité est au pouvoir au sein de cette déflagration d'action, d'humour et de violence. Les personnages sont attachants et le récit s'avère constamment imprévisible.

Et pourtant? L'ensemble brouillon ne tarde pas à s'éparpiller. Un sentiment d'overdose se fait ressentir avant la fin.

Techniquement? L'animation est soignée et plusieurs mélodies rugueuses élèvent l'intensité d'un cran.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Outre des bandes-annonces, les bonus comprennent un long et intéressant documentaire sur sa création.

Au final? Cette divertissante coproduction entre la France et le Japon ratisse large et elle décoiffe allègrement. 

mercredi 3 avril 2019

Fin du jour: L'extraordinaire voyage du Fakir

Quoi, un film de Ken Scott qui est inédit au Québec? Après avoir vu L'extraordinaire voyage du Fakir, on comprend pourquoi. Malgré un budget conséquent et une distribution relevée (qui comprend Bérénice Bejo, Gérard Jugnot et la star indienne Dhanush), il s'agit d'une comédie consternante et pleine de bons sentiments, qui manque d'audace en se vautrant constamment dans son political correct. **

mardi 2 avril 2019

Vice (dvd)

Après son jubilatoire The Big Short, Adam McKay récidive avec Vice, une autre incroyable satire américaine. (Les Films Séville/EOne).

C'est quoi? L'ascension et le règne de Dick Cheney, qui est devenu Vice-Président sous George W. Bush.

C'est comment? Les rires sont nombreux et les interprètent s'avèrent délectables, principalement Christian Bale dans le rôle-titre. Et dire que l'Oscar lui a échappé...

Et pourtant? Il faudra repasser pour la subtilité. Quelques redondances alourdissent un peu le fil dramaturgique.

Techniquement? Le soin apporté aux images est constant. Les pistes sonores dynamiques soutiennent admirablement les nombreux dialogues.

Suppléments? Les bonus comprennent quelques photographies, une longue scène supprimée qui fait office d'introduction (il n'y a rien à prendre très au sérieux dans cette fausse bonne idée) et un segment sur un numéro musical qui a été retranché du montage final.

Au final? Les amateurs de politique américaine seront au septième ciel devant cette chronique acidulée, souvent drôle et brillante, qui finit par donner des frissons dans le dos tant ses conséquences sont toujours perceptibles aujourd'hui.

Mon entrevue avec Patrice Vermette, auteur de la conception visuelle de Vice.

Film du jour: Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon Dieu?

Suite d'un immense succès commercial, Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon Dieu? de Philippe de Chauveron reprend la même formule... avec des résultats beaucoup moins heureux. L'humour (trop facile) fait rarement mouche et le traitement arrive à la fois à être raciste, homophobe et sexiste. Mais bon, si cela rit dans les salles, cela doit être drôle... ** 

lundi 1 avril 2019

Entrevue Harmony Korine (The Beach Bum)

Cinéaste culte, Harmony Korine ne fait jamais rien comme les autres. J'ai pu lui parler lors de la sortie de son récent et mésestimé The Beach Bum et mon entrevue se trouve dans le journal Métro d'aujourd'hui.