vendredi 31 octobre 2014

Sorties au cinéma: Birdman, Maps to the Stars, Why Don't You Play in Hell?, Le pas de la porte, Laggies, Before I Go To Sleep

Ça sent les Oscars cette semaine avec la sortie de ce qui est probablement du meilleur film américain de 2014.

Il s'agit du Birdman d'Alejandro G. Innaritu qui s'intéresse au star system hollywoodien et aux longs métrages de super-héros. Avec sa mise en scène brillante ponctuée de faux plans séquences, son scénario démentiel et la performance électrisante de ses comédiens (surtout Michael Keaton et Edward Norton), on a entre les mains un futur classique. ****1/2

Nageant dans les mêmes eaux que son supérieur Cosmopolis tout en demeurant plus accessible, Maps to the Stars de David Cronenberg est une satire féroce des vedettes de Los Angeles, alors qu'une horde de personnages campés par d'excellents comédiens se donnent rendez-vous pour une conclusion particulièrement sanglante. Du bonbon acidulé qui marque les esprits. ***1/2

Présenté au Festival du nouveau cinéma en 2013, Why Don't You Play in Hell? est un foutoir grandiloquent signé Sion Sono, qui utilise l'ironie et l'absurde pour poser une réflexion pertinente sur le septième art. Oui, c'est trop long et trop répétitif, mais plusieurs moments jouissifs font hurler de rire. ***

Parler de la mort n'est pas un sujet très divertissant. Le documentaire Le pas de la porte d'Iphigénie Marcoux-Fortier et de Karine van Ameringen le fait pourtant avec un beau mélange de gravité et de légèreté. La réalisation ne casse rien, sauf que le propos demeure nécessaire. ***

En s'intéressant à une femme adolescente qui refuse de vieillir, Laggies ne renouvelle en rien le cinéma de Lynn Shelton. Au contraire, en faisant appel à des stars et en ayant plus de budget, on perd un peu son côté artisanal et authentique qui faisant tant de charme. **1/2

Sorte de Memento des pauvres sur une femme qui ne se rappelle jamais ce qui s'est passé, Before I Go To Sleep de Rowan Joffé privilégie le suspense à deux sous au lieu du drame psychologique mélancolique. D'ailleurs, plus le récit avance et plus il devient ridicule. De quoi plaindre Nicole Kidman qui s'est embarquée là-dedans. **

Film du jour: Sisters

Pour l'Halloween, on revoit avec bonheur le jouissif Sisters, la première excursion de Brian De Palma dans le suspense. Hommage démentiel aux classiques d'Hitchcock (il y a même le vénérable Bernard Herrmann qui assure la trame sonore), ce thriller sordide et très divertissant sur une journaliste qui assiste à un crime étrange est un grand plaisir presque coupable, qui surprend constamment par son humour, son montage étudié et sa musique lugubre. ***1/2

jeudi 30 octobre 2014

Le festival AMÉRASIA commence aujourd'hui!

C'est du 30 octobre au 2 novembre que se tient la quatrième édition du Festival AMÉRASIA. Contrairement aux années précédentes, ce nouveau crû est davantage porté vers la relève, avec une horde de courts métrages et d'animations, d'ici et d'ailleurs. Entre un documentaire éclairant sur la Nouvelle Vague des Philippines et la possibilité de revoir le très bon The Lunchbox, il y a vraiment tout pour découvrir et passer de bons moments. Infos

Film du jour: Foreign Letters

Récit bien attentionné sur l'amitié entre deux adolescentes - une juive, l'autre vietnamienne - qui résident aux États-Unis, Foreign Letters d'Ela Thier est doté de belles morales et d'une démarche noble (c'est inspiré d'une histoire vraie), mais également d'une mise en scène qui ne casse rien et d'une interprétation trop souvent figée. **1/2

mercredi 29 octobre 2014

Film du jour: Exils

Possiblement le meilleur film de Tony Gatlif, Exils qui s'est mérité le prix de la mise en scène à Cannes est une oeuvre incendiaires sur deux jeunes gens qui décident de retourner en Algérie, la terre de leur jeunesse. Avec sa caméra à fleur de peau, ses paysages magnifiques, sa trame sonore qui fait danser et les performances désinvoltes de Romain Duris et de Lubna Azabel, on embarque aisément dans ce voyage au bout des origines, qui ravit par sa sensualité et sa subtilité. ****

mardi 28 octobre 2014

Nouveautés en DVD : Begin Again, Alex marche à l’amour, Deliver Us From Evil, Wish I Was Here, Life of Crime, Zulu, Barbecue, Le règne de la beauté

Bof. C'est la semaine où pratiquement toutes les nouveautés en dvd et en blu-ray flirtent avec le moyen, le quelconque et le à peine passages.

La seule exception au tableau est Begin Again de John Carney, ce récit enchanté sur deux âmes en peine qui décident d'enregistrer un album dans les rues de New York. L'ensemble manque de profondeur, mais quelle charme et quelle trame sonore! ***
Ma critique complète

Documentaire sur un homme qui marche en récitant des poèmes de Gaston Miron, Alex marche à l'amour de Dominic Leduc et Alexandre Castonguay est porté par une belle cause et de jolies images. Sauf que le tout tourne en rond et la mise en scène ne casse rien. **1/2

Drame d'épouvante qui ne comporte aucun réel frisson, Deliver Us From Evil de Scott Derrickson sent la recette malgré son récit bien huilé et ses interprètes convaincus. **1/2

De lourdes leçons de vie, il y en a à la tonne dans Wish I Was Here, le nouveau projet de Zach Braff qui a été entièrement financé par le public. On est cependant très loin de Garden State, ce qui est vraiment dommage. **1/2

Pauvre Elmore Leonard! Le metteur en scène Daniel Schechter a adapté un peu n'importe comment son Life of Crime, ce qui donne une oeuvre brouillonne, comique mais qui n'atteint jamais son véritable potentiel. **1/2

Lorsqu'on privilégie le suspense et l'action dans un film qui se déroule pendant l'Apartheid, c'est passer à côté de son sujet et c'est ce qui arrive avec le Zulu de Jérôme Salle. C'est triste, car les acteurs livrent de solides prestations. **1/2

Ah, ces longs métrages français sur des amis et amoureux qui se remettent en question après tant d'années. Il y en a eu plein et le Barbecue d'Éric Lavaine n'amène rien de nouveau. Le casting n'est pas mauvais et le rire se fait ressentir, sauf que le tout s'oublie assez rapidement. **1/2

Vilipendé à sa sortie, Le règne de la beauté de Denys Arcand est une production vide de type télévisuelle sur le vide de notre société. Autant la photographie est luxueuse, autant l'ensemble est d'un ennui morte. **
Ma critique complète

Film du jour: Moebius

Il n'y a rien de plus malsain qu'un film de Kim Ki-duk. Le maître coréen se déchaîne avec Moebius en analysant les rouages d'une famille dysfonctionnelle qui arrive à palper des ombres de bonheur par le sexe. Oeuvre cauchemardesque et grotesque teintée d'humour noir, cette réflexion sur la violence, la jalousie, les tabous et les désirs traumatise par ses scènes fortes et son ton pratiquement muet. À essayer à ses risques et périls. ***1/2

lundi 27 octobre 2014

Film du jour: Nobody's Home

Dans notre dernier tour de piste du Festival Corne d'Or qui célèbre le septième art turc au cinéma Impérial de Montréal, il y a Nobody's Home de Deniz Akçay Katiksiz qui est présenté ce soir. Si l'on reconnaît des beaux atouts à ce drame contemporain sur une famille éclatée qui cherche à recoller les morceaux (l'amalgame comédies et drames est au point et les comédiens livrent de belles performances), le récit se relâche à plusieurs endroits, rappelant du coup que l'ensemble n'est finalement qu' soap opéra moderne. **1/2

dimanche 26 octobre 2014

Film du jour: Singing Women

Amateurs de films étranges, Singing Women de Reha Erdem est pour vous. Mélangeant le drame existentiel, la comédie noire très absurde et la tragédie apocalyptique, ce long métrage au climat particulièrement onirique parvient à intéresser malgré ses nombreuses ruptures de styles et son intrigue un peu éparpillée. Comme quoi être perdu a ses vertus. ***

samedi 25 octobre 2014

Film du jour: Thou Gild'st the Even

Superbe événement que la présentation aujourd'hui de l'excellent Thou Gild'st the Even d'Onur Ünlü, dans le cadre du Festival Corne d'Or qui est réservé au cinéma turc. À la fois conte féerique d'un kitsch assumé, drame puissant qui s'inscrit parfaitement dans les moeurs de son pays et long métrage qui détourne de manière brillante les codes des superhéros, ce récit sur un homme qui aspire au bonheur hante par ses mélodies, ses magnifiques images en noir et blanc et l'intelligence de son scénario d'une originalité sans nom. ****

vendredi 24 octobre 2014

Sorties au cinéma : Evolution of a Criminal, Un parallèle plus tard, Love Projet, Horns

Il y a des semaines comme ça où l'on manque les principales sorties au cinéma (Ouija, St Vincent, John Wick et L'homme qu'on aimait trop). Cela n'empêche pas d'avoir vu des films plus indépendants, dont un qui mérite le détour.

Au niveau des documentaires rédempteurs, difficile de faire mieux que le Evolution of a Criminal de Darius Clark Monroe, où le réalisateur décide, 10 ans après sa sortie de prison pour avoir cambriolé une banque, de remettre en scène ce crime en interrogeant parents et victimes. Une démarche forte pour une oeuvre qui ne laisse pas indifférent. ***1/2

Premier long métrage qui aurait pu être génial (on sent un soin apporté aux images, à la musique et à ce sens inné de la poésie), Un parallèle plus tard de Sébastien Landry qui s'intéresse aux déboires d'un jeune homme qui quitte tout pour se réfugier dans son village natal manque d'assurance et de souffle, étant limité par des dialogues trop écrits et des situations tirées par les cheveux. **1/2

Si l'on reconnaît une grande honnêteté et une certaine originalité au Love Projet de Carole Laure, reste que ce film choral sur des jeunes artistes de 20 et 30 ans qui aspirent au bonheur demeure extrêmement superficiel et d'un intérêt très inégal. De bons comédiens et de spectaculaires numéros chantés et dansés ne font pas le poids devant le ridicule de certaines situations.

Sortant quelques jours avant l'Halloween même s'il n'est ni effrayant ni particulièrement gore, Horns d'Alexandre Aja est une sorte de Twin Peaks pour les pauvres, où les habitants d'une petite ville deviennent fous devant un homme qui est accusé du meurtre de son amie de coeur. Daniel Radcliffe a beau livrer une bonne performance, la satire tombe rapidement à plat. **
Ma critique complète

Film du jour: Children of Muslum Baba

Jusqu'au 28 octobre, le cinéma Turc est à l'honneur à l'Impérial de Montréal, où seront présentés des longs et des courts métrages dans le cadre du Festival Corne d'Or. Il y a d'ailleurs ce soir Children of Muslum Baba, un documentaire de Vuslat Saraçoglu qui porte sur le mythique chanteur turc. Curieusement, cet essai est tellement exagéré et tiré par les cheveux qu'au lieu d'apporter de l'informations sur cet être extrêmement populaire, cela ressemble à un faux documentaire incroyablement répétitif et partisan qui sape rapidement tout intérêt. Il ne faut pas se décourager, car le titre présenté demain est à ne pas manquer... **

jeudi 23 octobre 2014

Film du jour: Listen Up Philip

Jusqu'au 27 octobre, le Centre Phi présente Listen Up Philip, le nouveau - et meilleur film à ce jour - d'Alex Ross Perry. S'inspirant clairement des années 70 (Cassavetes, Allen, Rohmer), ce long métrage qui porte sur les échecs amoureux d'un écrivain populaire fait jaillir de très intéressantes réflexions sur l'art et la solitude, développant avec humour et mélancolie un univers qui lui est propre. Jason Schwartzman domine une distribution exquise de comédiens trop peu connus (hormis Jonathan Pryce, bien sûr), conférant charme et finesse à ce récit un peu trop verbeux qui se dévoile surtout dans sa seconde partie. ***1/2

mercredi 22 octobre 2014

Film du jour: Adieu au langage

Avec Adieu au langage, son nouveau film en 3D, Jean-Luc Godard offre une véritable comédie qui satirise la technologie, les relations interpersonnelles et la pauvreté des discours et des images qui existent à une époque lisse où tout se doit d'être parfait. Cela donne un objet séduisant et irritant tout à la fois, embourbé dans des sophismes primaires mais où découle quelques propositions fortes sur l'art et l'existence. Bien entendu, il n'y a rien là de très original ou d'inédit dans la filmographie de son auteur qui remâche les mêmes thèmes depuis 40 ans, si ce n'est un plaisir évident de contourner les conventions et d'offrir, en boutade, ce que la masse veut (des filles à poil et des chiens mignons). ***

mardi 21 octobre 2014

Nouveautés en dvd : Snowpiercer, Cannibal, Earth to Echo, The Purge : Anarchy, Casse-tête chinois, Pour une femme, Chimères

Afin de passer à travers la semaine qui s'annonce humide et pluvieuse, quelques nouveautés en DVD et Blu-ray intéressants s'offrent à nous.

Superbe fable sociale sur des gens enfermés dans un train qui cherchent à changer de castes, Snowpiercer de Bong Joon-ho est également la superproduction la plus excitante de l'année. Un opus de science-fiction brillant, mis en scène et interprété à la perfection, qui décoiffe et fascine tout à la fois. ****

Parfait pour l'Halloween qui cogne à la porte, Cannibal de Manuel Martin Cuenca est un surprenant drame contemplatif sur un tailleur qui est également adepte de chair humaine. Avec sa terreur suggérée, il s'agit d'une oeuvre froide et chirurgicale qui arrive à repousser les conventions du genre. ***1/2

Sorte de E.T. à la sauce Blair Witch Project, Earth to Echo de Dave Green est un conte familial inspirant et mélancolique, qui rappelle les vertus de l'amitié et de l'unité. ***

Suite d'un long métrage à succès, The Purge: Anarchy de James DeMonarco élargit son sujet à une ville tout entière, où pendant une nuit, des gens peuvent se défouler comme ils le désirent. Un thème en or qui sent ici un peu le réchauffé malgré quelques bonnes idées. **1/2 

Troisième et plus faible épisode du lot, Casse-tête chinois de Cédric Klapisch amène cette fois Romain Duris à New York, à la recherche du bonheur et de l'inspiration. Outre un casting sympathique, la réalisation affiche rapidement ses limites et le ton moralisateur peut exaspérer. **1/2

Mélo très classique sur les secrets familiaux qui volent au grand jour, Pour une femme de Diane Kurys passe à côté de la grande histoire (les effets de la guerre, la montée du communisme, etc.) pour s'intéresser à une romance plus usuelle, sabotant du coup un peu sa distribution exemplaire. **1/2

Reprenant le thème du vampirisme à une sauce de budget fauché, Chimères d'Olivier Beguin regorge d'idées intéressantes, qui ne se manifestent toutefois pas toutes à l'écran. Il y a cette hésitation qui fait défaut, entre spleen salvateur et gore trop cliché. **

Film du jour: The Green Prince

Documentaire traité sous une forme très cinématographique dont le sujet semble parfois passer près de flirter avec la fiction, The Green Prince de Nadav Schirman garde en haleine jusqu'à la fin, alors qu'on suit un homme qui pourrait bien être une taupe pour le Hamas ou un espion à la solde d'Israël. C'est cette ambiguïté fondée sur le mensonge qui fait la puissance de cette oeuvre puissante, dont le discours propagandiste n'est toutefois jamais très loin. En attendant de voir la version hollywoodienne qui est en chantier... ***1/2

lundi 20 octobre 2014

Film du jour : Seth’s Dominion

Présenté jusqu'à jeudi au Cinéma du Parc, Seth's Dominion de Luc Chamberland est un très intéressant film où le style unique du dessinateur Seth prend vie grâce à la fabuleuse technique d'animation de l'ONF. Plus qu'un biopic conventionnel, l'effort est une entrée presque psychanalytique dans son univers de génie, où ses obsessions et son enfance ont cimenté son oeuvre. Entre art, désir de filiation et finalité, on en apprend finalement presque autant sur nous que sur lui. ***1/2

dimanche 19 octobre 2014

Entrevue L'amour est un crime parfait

Film le plus intéressant à prendre l'affiche cette semaine au Québec, L'amour est un crime parfait est un suspense décalé, où l'humour noir et les magnifiques paysages en mettent plein la vue.

L'année dernière dans le cadre du Festival du nouveau cinéma, je me suis entretenu avec son coréalisateur Jean-Marie Larrieu, qui a offert avec son frangin des longs métrages bien marrants (Peindre ou faire l'amour et Le voyage aux Pyrénées. Mon entretien se trouve sur le site de Cineplex.

Films du jour: Maps to the Stars, Pasolini, Métamorphose (FNC)

Pour la dernière journée de FNC, place à trois réalisateurs réputés qui, sans offrir leurs meilleurs films, proposent des projets qui sortent des sentiers battus.

Le tout débute en force avec Maps to the Stars, la féroce satire sur Hollywood de David Cronenberg, qui débute de façon classique avant d'exposer la folie de ses personnages. Une fable malsaine sur les 1% de ce monde qui, sans autant marquer les esprits que Cosmpolis, est peuplé d'interprétations remarquables. ***1/2

Abel Ferrara qui s'attaque à Passolini, c'est l'évidence même. Étrangement, le cinéaste qui adore choquer manque un peu de nerfs dans son exploration des derniers mois du mythique cinéaste. Willem Dafoe est remarquable dans le rôle titre, mais l'ensemble laisse complètement indifférent malgré une mise en scène élégante. **1/2

C'est lorsqu'il s'adonne aux essais fauchés que Christophe Honoré est le moins convaincant. Après l'horrible Homme au bain il y a quelques années, le créateur de Les chansons d'amour déçoit avec Métamorphoses, où il jongle avec les mythes grecs sans convaincre totalement. Quelques idées intéressantes ressortent du lot, mais elles sont trop peu nombreuses pour mériter le détour. **

samedi 18 octobre 2014

Sorties au cinéma : L’amour est un crime parfait, The Book of Life, Le dernier diamant, Dirty Weekend

Comme le Festival du nouveau cinéma se termine ce dimanche, il faut avoir un plan B pour ne pas manquer de bons films. Cela tombe bien, il y en a quelques-uns qui prennent l'affiche cette semaines en salles au Québec.

Féroce farce noire sur un professeur qui est suspecté d'avoir fait disparaître une de ses étudiante, L'amour est un crime parfait des frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu offre des dialogues souvent hilarants et des interprètes qui jouent la carte à la perfection. C'est ludique et c'est oubliable, mais c'est également très divertissant. ***

Produit par un certain Guillermo del Toro, The Book of Life de Jorge R. Guetierrez est une animation assez cocasse qui utilise la culture mexicaine afin de pondre un conte enchanteur sur un triangle amoureux. Des morales lourdes et appuyées viennent toutefois plomber le tout. ***

Hommage inoffensif aux films de cambriolage, Le dernier diamant d'Éric Barbier accumule tous les clichés du genre. Les comédiens s'amusent fermement, sauf que l'ensemble manque de surprise, la fin est complètement bâclée et la réalisation n'a pas la finesse souhaitée. **1/2

Offert sur vidéo sur demande, Dirty Weekend de Christopher Granier-Deferre est un long métrage très léger sur deux amis qui se retrouvent en Normandie pendant qu'un tueur en série sévit dans la région. Passé une agréable introduction, l'effort tourne en rond, cherchant ardemment des blagues qui font mouche. **  

Films du jour: Hard to be a God, Force majeure, Les règles du jeu, Baal (FNC)

De tous les films intéressants qui sont présentés aujourd'hui au Festival du nouveau cinéma, au moins quatre méritent l'attention...

Fascinante fresque de près de trois heures, sous-titrée et en noir et blanc, Hard to be God d'Aleksei German se demande comment la société aurait tourné sans la Renaissance. Les Barbares sont partout et il se frappent pour des riens... Avec ses images d'une hallucinante beauté et sa réalisation très imaginative, ce pensum un peu brouillon et trop long séduit malgré - ou grâce - à ses explosions de violence. ***1/2

Sélection de la Suède à la prochaine cérémonie des Oscars, Force majeure de Ruben Östlund est une histoire douce, amère et parfois absurde sur une famille qui se déchire devant le comportement répréhensible d'un père face à une avalanche. Aki Kaurismäki aurait certainement aimé cet effort intelligent et superbement photographié, qui fait oublier ses quelques longueurs par une finale époustouflante. ***1/2

Documentaire évocateur sur la jeunesse qui refuse parfois de se prendre en main et d'intégrer le monde du travail, Les règles du jeu de Claudine Bories et Patrice Chagnard suit avec tendresse et une légère ironie trois personnages colorés et attachants. Ce qui ressort n'est pas toujours beau à voir, mais comme étude sociologique, l'ensemble est plus que satisfaisant. ***

En guise de curiosité, il se fait rien de mieux que Baal, ce téléfilm "maudit" réalisé par Volker Schlöndorff en 1969 et qui est adapté d'une pièce de Brecht. Cette oeuvre bizarre séparée en chapitres qui porte sur les déboires d'un poète qui ne jure que par le sexe et le Schnaps n'est pas toujours réussie et l'intérêt vacille constamment. Mais elle est à l'image de son héros, interprété avec verve par Fassbinder: d'une liberté et d'une fraîcheur incommensurables. 

vendredi 17 octobre 2014

Entrevues Love Projet

Film choral se déroulant dans le monde de la danse et de la chanson, Love Projet de Carole Laure qui met en scène plusieurs personnages qui se trouvent dans la vingtaine et la jeune trentaine est présenté aujourd'hui et dimanche dans le cadre du FNC, avant de prendre l'affiche la semaine prochaine.

Pour tout savoir sur le sujet, je me suis entretenu avec sa réalisatrice et deux de ses talentueuses comédiennes. Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Films du jour : The Tale of Princess Kaguya, Near Death Experience (FNC)

C'est déjà la dernière fin de semaine de films pour le FNC et il y a encore beaucoup d'oeuvres intéressantes à voir.

À ne rater sous aucun prétexte est la dernière animation d'Isao Takahata (Le tombeau des lucioles), The Tale of Princess Kaguya, qui suit les aventures incroyables d'une fille qui grandit extrêmement vite. Malgré quelques longueurs et répétitions, il s'agit d'un conte lumineux, mélancolique et à saveur féministe, qui est porté par une finale incroyablement triste et des dessins animés à couper le souffle. Un nouveau classique des mythiques Studios Ghibli. ****

Moins éclaté que les précédentes missives de ses créateurs (Benoît Delépine et Gustave Kerven qui ont offert les jouissifs Louise-Michel et Mammuth), Near Death Experience demeure un gentil pensum existentiel et souvent absurde où Michel Houellebecq ère dans la forêt, la mort dans l'âme. ***

jeudi 16 octobre 2014

En attendant Ville-Marie

Second long métrage de Guy Édoin, Ville-Marie raconte la rencontre improbable entre deux femmes qui vont finir une et l'autre à porter des regards différents sur leur existence. 

Même s'il ne sort pas avant 2015, ce film a ouvert hier son plateau de tournage aux membres la presse. Pour l'occasion, j'ai pu m'entretenir avec son cinéaste et ses principales vedettes: Monica Bellucci, Pascale Bussières, Aliocha Schneider, Patrick Hivon et Louis Champagne.

Mon texte se trouve dans les pages du Journal Métro.
Un article vidéo sera également bientôt en ligne

Film du jour: Dominique A, la mémoire vive (FNC)

Des documentaires sur Dominique A, il peut en avoir 20, complètement différents. Avec La mémoire vive, le réalisateur Thomas Bartel propose une approche originale: exposer les influences et les obsessions d'un des plus grands chanteurs de la francophonie, mettant en relief ses premières oeuvres par rapport à ses derniers classiques. Cela donne un essai incomplet et un peu frustrant, mais riche et révélateur, qui laisse beaucoup de place à sa musique et à sa poésie. ***

mercredi 15 octobre 2014

Film du jour: Le militaire (FNC)

La démarche du cinéaste québécois Noël Mitrani est difficile à saisir. Après un séduisant premier film (Sur la trace d'Igor Rizzi), il s'est enfargé les pieds dans les fleurs du tapis avec la très ratée série B The Kate Logan Affair. Le voici de retour avec Le militaire, un long métrage à très petit budget sur les déboires d'un militaire de retour au pays. Malgré une prestation assurée de Laurent Lucas, l'effort se perd dans le vide de son sujet, ne brillant ni par ses dialogues ni par sa mise en scène. Comme quoi parfois 80 minutes peut être trop long et, ironiquement, ne pratiquement rien dire de tangible. **

mardi 14 octobre 2014

Nouveautés en dvd : La Vénus à la fourrure, Mr Peabody & Sherman, Tom à la ferme, X-Men – Days of the Future Past, Hellion, Gerontophilia

Pendant que le FNC bat son plein, la planète cinéma n'arrête pas de tourner. On s'en rend compte cette semaine au niveau des sorties DVD et Blu-ray avec plusieurs sorties intéressantes.

Roman Polanski continue dans le huis-clos mordant et intelligent avec La Vénus à la fourrure, une jubilatoire joute de pouvoir entre un metteur en scène et une actrice. Tout simplement brillant... et quels interprètes! ****

Jolie animation pour tous, Mr Peabody & Sherman rappelle que la paternité n'est pas seulement affaire de sang. Les dessins rétros manquent un peu de fluidité, mais le tout est amené avec charme au sein d'un scénario bien écrit qui comporte des personnages attachants. ***

Avant Mommy, Xavier Dolan s'était essayé au thriller psychologique avec Tom à la ferme, un long métrage assez réussi sur un jeune homme qui fait la rencontre de la famille de son défunt amant. L'ambiance et l'atmosphère donnent rapidement des frissons dans le dos. ***

Autant le précédent épisode est un des meilleurs films de superhéros des dernières années, autant X-Men - Days of the Future de Bryan Singer n'arrive pas à innover au niveau de l'histoire et des scènes d'action. Reste un divertissement drôle et assez efficace. ***

Les prémisses sur les adolescentes enragés et leurs pères alcooliques sont nombreuses. Hellion de Kat Candler ressasse les principaux clichés sans trouver sa propre identité. Quelques scènes tardives et des comédiens compétents compensent toutefois pour ce sentiment de déjà-vu. **1/2

L'amour n'a pas d'âge. Le cinéaste Bruce LaBruce le prouve avec Gerontophilia, une étude clinique qui est malheureusement trop superficielle et qui finit dans le voyeurisme. Si les acteurs demeurent crédibles, la réalisation manque d'attrait. **1/2

Films du jour: La tribu, Past Present (FNC)

C'est possiblement le film choc de 2014 (désolé, Mommy) et il est possible de l’attraper au FNC avant qu'il ne prenne l'affiche en 2015. Il s'agit évidemment de The Tribe de Myroslav Slaboshpytskiy, ce long métrage ukrainien de plus de deux heures qui est offert sans dialogue. Les personnages s'expriment en langage de signes (il n'y a pas de sous-titre) et après une brève acclimatation, on suit avec passion ce destin tragique de personnages qui tentent d'échapper à leur sort. Mêlant le style qu'affectionne Cristian Mungiu et celui Bruno Dumont, il s'agit d'un opus féroce et inoubliable, doté d'une réalisation exemplaire qui fait frissonner de plaisir. Du très, très grand cinéma. ****

Plus conventionnel mais néanmoins intéressant est le documentaire Past Present de Tiong Guan Saw qui porte sur le grand cinéaste Tsai Ming-Liang. Entre exploration de son parcours, de ses influences et de son enfance, il y a en filigrane une réflexion mélancolique sur le septième art et les vieilles salles de cinéma qui finissent par disparaître. L'émotion est vive, donnant seulement le goût de se replonger dans sa riche et importante filmographie. ***

lundi 13 octobre 2014

Film du jour: Layover (FNC)

Tourné avec un budget de 6 000$, Layover est un premier long métrage imparfait mais souvent séduisant de la part de Joshua Caldwell, qui suit une jeune femme en transit à Los Angeles. Les thèmes ne sortent guère des conventions du genre (l'errance, la quête identitaire, la peur de se poser) et les dialogues ne sont pas toujours édifiants, mais la direction d'acteurs demeure satisfaisante et la réalisation plastique offre quelques détours surprenants. **1/2

dimanche 12 octobre 2014

Sorties au cinéma : La Belle et la Bête, Men, Women & Children

Avec le Festival du nouveau cinéma qui bat son plein, j'ai malheureusement manqué la plupart des sorties régulières dans les salles de cinéma. J'ai toutefois pu voir deux titres... qui ne méritent pas nécessairement le détour.

Nouvelle adaptation du roman classique de La Belle et la Bête, la version de Christophe Gans se démarque du lot par ses élans écologiques, son symbolisme parfois très adulte et son imaginaire qui offre des décors et des effets spéciaux à couper le souffle. Le récit manque toutefois d'attrait et l'interprétation, de magie, pour mériter pleinement l'investissement. Comme si l'aspect commercial, populaire et "pour tous les publics" empêchent la noirceur de prendre le dessus. **1/2

C'est toutefois mieux que Men, Women & Children, un film choral sur les nouvelles technologies qui rongent les humains, les empêchant de communiquer. Superficiel, moralisateur et réalisé sans énergie, ce pensum pompeux à la distribution de qualité s'enferme dans les cancans du drame alors qu'un peu d'humour aurait fait tant de bien. Une autre preuve qu'à chaque nouvel effort, Jason Reitman offre un effort moins convaincant que le précédent. Il est mieux de se ressaisir, car sa carrière est en chute libre. ** 

Film du jour: Still the Water (FNC)

Un des plus beaux films à être présenté au FNC cette année (et même au cinéma en 2014), Still the Water de Naomi Kawase est une sorte de croisement entre Tree of Life et Uncle Boonmee, alors qu'un cadavre retrouvé trouble les habitants d'une île japonaise. Opus magnifique qui séduit par son onirisme, sa poésie intrinsèque et son rythme contemplatif, cette oeuvre unique parfois trop symbolique compense pour tous les navets qui prennent régulièrement l'affiche sur les écrans. ****

samedi 11 octobre 2014

Films du jour: Test et Fires on the Plain (FNC)

Incroyable mais vrai. C'est la meilleure façon de décrire les films présentés aujourd'hui au Festival du nouveau cinéma.

Fresque tragique sur un triangle amoureux tourné sans aucun dialogue, Test d'Alexander Kott est un opus sidérant de beauté, qui en met plein la vue malgré son petit côté précieux. C'est passionnant, c'est puissant et c'est inoubliable. ****

Plus que la nouvelle version de Fires on the Plain. Malgré tout le talent du cinéaste Shinya Tsukamoto à développer ce drame de guerre malsain, la démonstration tombe un peu à plat à force de toujours montrer les atrocités au lieu de les suggérer. De quoi y préférer la vision d'Ichikawa, nettement supérieure. **1/2

vendredi 10 octobre 2014

Entrevue La Belle et la Bête

Dans la nouvelle version de La Belle et la Bête, Vincent Cassel s'en prend à Léa Seydoux. Pour l'occasion, j'ai pu rencontrer son réalisateur Christophe Gans (Le pacte des loups, Silent Hill) lors de son récent passage à Montréal, où nous avons parlé de contes de fées, d'effets spéciaux et de Cocteau.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Films du jour: Tokyo Tribe et Réalité (FNC)

L'absurde est à l'honneur aujourd'hui au Festival du nouveau cinéma.

Tout d'abord par l'entremise de Sion Sono qui s'éclate complètement avec Tokyo Tribe, une orgie de combats apocalyptiques, de décors kitsch et de sang sous fond de musique hip hop qui est chantée presque du début à la fin. Oui, ce délire est beaucoup trop long et extrêmement répétitif. Mais pour atteindre le nirvana et l'extase en peu de temps (ah, ce superbes plans séquences d'ouverture...), il n'y a presque rien de mieux. ***

Il y a aussi Quentin Dupieux (alias Mr. Oizo) qui s'offre avec Réalité son meilleur film en carrière (après les quelconques Rubber, Wrong et Wrong Cops). Cette histoire tordue d'un réalisateur quoi doit imiter un cri d'effroi n'est pas totalement satisfaisante (pour la profondeur, il faudra repasser). Sauf que cette façon de combiner le réel, des rêves et le cinéma évoque dans la farce totale le travail de David Lynch et ça, cela fait un grand bien. ***

jeudi 9 octobre 2014

Film du jour: In the Basement (FNC)

Après le film d'ouverture présenté hier soir (le dernier Philippe Falardeau qui prendra l'affiche sous peu), le Festival du nouveau cinéma se met véritablement en branle aujourd'hui. Les curieux ne voudront pas manquer la nouvelle offrande d'Ulrich Seidl, In the Basement, qui est un retour au documentaire pour le cinéaste autrichien. Ce qui débute comme le portrait simple et conventionnel de gens qui passent leur quotidien dans leurs sous-sols se mutent peu à peu en une expérience drôle, touchante mais surtout traumatisante des dérivés de la nature humaine, où les questions de sexe, de contrôle et de politique n'ont plus de limite. Le tout étant magnifiquement tourné à l'aide de cadrages élégants à la Ozu, ce qui décuple les frissons et le malaise. ***1/2

mercredi 8 octobre 2014

Film du jour: Street Without End

Genre mal-aimé, le mélodrame atteint des sommets lorsqu'il est réalisé avec classe et justesse. C'est le cas de Street Without End de Mikio Naruse, où une jeune femme plein de rêves n'arrive jamais à s'extirper de sa condition sociale. Avec son montage d'une finesse incroyable, ses thèmes riches et universels et sa superbe protagoniste, il y a amplement de quoi être touché et captivé malgré les quelques lourdeurs qui apparaissent au fil du récit. ****

mardi 7 octobre 2014

Nouveautés en dvd : Tracks, Supermensch, A Million Ways to Die in the West, Edge of Tomorrow, Million Dollar Arm, Aujourd’hui pour moi demain pour toi, Exil, Bates Motel: Season Two, The 100: Season One, Mensonges: Saison 1

Avant de plonger tête première dans le FNC, place aux dernières sorties DVD et Blu-ray.

Afin de fuir le froid et l'humidité ambiante, il y a rien de mieux que le Tracks de John Curran où l'on suit une femme en quête de solitude dans les déserts australiens. L'intrigue ne révolutionne rien, mais les paysages sont à couper le souffle et Mia Wasikowska offre une franche performance. ***

Documentaire très divertissant sur un homme qui connaît pratiquement toutes les stars, Supermensch de Mike Meyers offre un portrait superficiel mais hilarant du rêve américain. ***
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Vulgaire mais drôle à s'en décrocher la mâchoire, A Million Ways to Die in the West de Seth MacFalne réactualise les westerns comiques. C'est trop long, sauf qu'il y a quelques gags légendaires. ***

Edge of Tomorrow aurait pu être une immense réflexion sur le temps, l'héroïsme et le sacrifice. Doug Liman a préféré en faire un divertissement musclé et réglé au quart de tour, mais un peu vide. ***

Fable de Disney sur un agent d'athlète qui organise un concours en Inde, Million Dollar Arm de Craig Gillespie est un long métrage déjà vu mais très gentil, interprété par de bons comédiens. ***

Nouveau documentaire sur le Printemps Érable, Aujourd'hui pour moi, demain pour toi de Maël Demarcy-Arnaud présente un portrait de l'intérieur. L'ensemble ne tarde pas à séduire même si les répétitions sont nombreuses. ***

Noble production sur un garçon qui tente de retrouver ses origines, Exil de Charles-Olivier Michaud prêche parfois par excès, autant au niveau de son scénario chargé que de sa narration ampoulée. La photographie et le jeu du jeune comédien ne sont toutefois pas en cause. **1/2

Aussi intéressant et hypnotisant que son prédécesseur, Bates Motel: Season Two rappelle pourquoi il s'agit d'une des meilleures séries qui est présentement diffusée à la télévision. ***1/2

Ce n'est cependant pas le cas de The 100: Season One, une sorte de Hunger Games risible et sans grand intérêt, qui étire la sauce sur un nombre incommensurable d'épisodes. **
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Pour ne pas terminer sur une mauvaise note, on ne peut que recommander la premières saison de la série québécoise Mensonges. Bien réalisé, interprété avec verve et doté d'un scénario souvent ingénieux, cette virée dans la salle d'interrogatoire en compagnie de quelques inspecteurs s'avère un très bon divertissement. ***1/2
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Film du jour: Sleeping Beauty (Disney)

Disponible à partir d'aujourd'hui dans une somptueuse édition Blu-ray aux nombreux suppléments intéressants, Sleeping Beauty n'a pas pris une seule ride. L'intrigue simple, les images merveilleuses et les mélodies enchanteresses en font un objet à part, même dans le monde de Disney. Car l'effort, s'il n'est pas aussi grandiose que d'autres fabuleux dessins animés qui l'ont précédés (Blanche-Neige, par exemple), demeure le dernier véritable classique du studio chéri par les petits et les grands, avant que le tout ne soit devenu un peu plus aseptisé et consensuel. ****

lundi 6 octobre 2014

L'ABC du film qui choque

Qu'il soit bon ou mauvais, le film qui choque est généralement le long métrage que les gens vont se rappeler longtemps. Que ce soit pour des raisons politiques ou religieuses, de sexe ou de sang, tout est mis en oeuvre pour traumatiser irrémédiablement le cinéphile.

J'ai pu discuter de cet art avec le cinéaste Abel Ferrara (Bad Lieutenant) lors de son récent passage à Montréal où il est venu présenter son controversé Welcome to New York. Mon entretien se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Whiplash

Présenté ce soir en exclusivité au Centre Phi (et prenant l'affiche à la fin de novembre), Whiplash de Damien Chazelle est un captivant drame musical sur un professeur qui pousse à bout ses élèves. Malgré une structure classique et quelques invraisemblances, il est difficile à ne pas adhérer à ce récit dynamique et très bien écrit, où Miles Teller et J.K. Simmons livrent leurs meilleures performances en carrière. ***1/2

dimanche 5 octobre 2014

Film du jour: Love Affair, or the Case of the Missing Switchboard Operator

Pour un film différent qui sort constamment des sentiers battus, on peut toujours compter sur Dusan Makavejev. C'est notamment le cas dans Love Affair, or the Case of the Missing Switchboard Operator qui est à la fois un film noir, une étude de moeurs sexy, une satire politisée et un faux documentaire hilarant sur une opératrice et son amant. L'histoire ne fait pas toujours de sens, mais la réalisation est ingénieuse, étant ponctuée de quelques scènes assez marquantes. ***1/2

samedi 4 octobre 2014

Sorties au cinema: Gone Girl, My Old Lady, Victor Young Perez, Annabelle, Half of a Yellow Sun, Sous les jupes des filles, Tusk, Left Behind

Quelle chance qu'il y a un grand film qui prend l'affiche cette semaine au cinéma au Québec, car devant la quantité de navets qu'il y a, il faut fait attention de ne pas aller voir n'importe quoi.

Ce qui est bien chez David Fincher, c'est que même si le sujet ne paye pas de mine (un mari est soupçonné d'avoir fait disparaître sa femme), sa réalisation sera toujours à couper le souffle, avec ses images soignées, sa trame sonore irrésistible et son montage exemplaire. C'est le cas du brillant Gone Girl qui pose d'excellentes question sur le couple, l'information spectacle et la dérive de la société américaine, faisant rire aux larmes en de nombreuses occasions. ****

Beaucoup plus réservé est My Old Lady d'Israel Horovitz, sur les secrets de famille qui se révèlent au grand jour lorsqu'un fils tente de récupérer l'appartement de son père décédé. Tout se devine d'avance et la mise en scène manque de pep. Mais l'interprétation y généralement satisfaisante. ***

Entre le biopic conventionnel sur la boxe et le film de guerre un peu pompeux, Victor Young Perez de Jacques Ouaniche sort rarement des sentiers battus. Il a toutefois le mérite de faire découvrir un épisode inédit de la Seconde Guerre mondiale. **1/2

Dérivé de The Conjuring qui aimerait tellement être le prochain Rosemary's Baby mais qui n'arrive jamais à sa cheville, Annabelle de John R. Leonetti où une poupée terrorise une femme enceinte et son mari ne provoque que très peu de frissons et de sensations fortes. **

Lorsqu'une guerre civile est le prétexte à des histoires d'amour malheureuses, c'est qu'un cinéaste est passé complètement à côté de son sujet. C'est le cas de Biyi Bandele et de son Half of a Yellow Sun qui manque clairement de crédibilité. **

Réflexion superficielle et criarde sur la condition féminine, Sous les jupes des filles d'Audrey Dana réunit une distribution exemplaire (Adjani, Paradis, Casta, etc.) dans une production plus énervante que séduisante, qui s'étend péniblement sur près de deux heures. **

Kevin Smith a déjà été un bon metteur en scène. C'était il y a longtemps. À voir son pathétique Tusk où un homme disparaît sans laisser de traces lors de son passage au Canada, on ne peut que le prendre en pitié devant tant de passages embarrassants. *1/2

Malgré son grand talent, Nicolas Cage est reconnu pour ses choix douteux. Pourtant, le spectateur ne s'attendait pas à ce qu'il tombe aussi bas qu'en participant au Left Behind de Vic Armstrong, un nanar désolant en forme de propagande religieuse sur les bons qui vont aux paradis et les autres qui demeurent en enfer. Le genre de m*rde qui fait tant de mal aux critiques de cinéma qui doivent pourtant voir plus de 300 films par année. *

Film du jour: La mauvaise éducation

Présenté aujourd'hui à la Cinémathèque québécoise, La mauvaise éducation est la tentative de Pedro Almodovar d'aborder le suspense sulfureux à travers la rencontre de deux anciens amis. Sans parler d'opus (le cinéaste se perd parfois dans ses symboles et ses hommages - surtout à Hitchcock), il faut reconnaître que la réalisation et la direction d'acteurs s'avèrent impeccables et que l'intérêt se bonifie au fil des visionnements. ***1/2

vendredi 3 octobre 2014

Entrevues Victor «Young» Perez

Pour la sortie du film Victor "Young" Perez, une histoire vraie qui mélange chronique de boxe et drame de guerre, j'ai pu m'entretenir avec son réalisateur Jacques Ouaniche et son acteur principal Brahim Asloum, plus connu pour sa fructueuse carrière de boxeur.

Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Veronika Voss

Un des meilleurs films de Rainer Werner Fassbinder, Veronika Voss navigue entre le suspense, le drame psychologique, la satire et les effets secondaires de la Seconde Guerre mondiale sur une actrice vieillissante au bord de la crise de nerfs. Superbement interprété avec des images somptueuses, cette oeuvre hors norme se dissèque de différentes façons, à la fois comme un hommage au classique Sunset Boulevard qu'à une réflexion puissante sur le contrôle. ****1/2

jeudi 2 octobre 2014

Film du jour: Summertime

Film préféré de David Lean, Summertime reprend à son compte son précédent Brief Encounter pour le croiser aux mélodrames romantiques américains, ce qui donne une intrigue un peu vaporeuse sur une Américaine qui tombe amoureuse d'un Européen marié. L'intérêt ne réside donc pas nécessairement dans l'intrigue, mais dans cette solitude qui naît du voyage, dans la prestation délicate de Katherine Hepburn et dans la superbe utilisation de Venise, qui prend tout son sens en Technicolor. ****

mercredi 1 octobre 2014

Film du jour: A Snake of June

En attendant de découvrir son nouveau film Fires on the Plain au prochain FNC, on se replonge dans A Snake of June de Shinya Tuskamoto avec un certain bonheur. Même si cette sombre histoire de voyeurisme est imparfaite, son sujet est loin d'être banal (la renaissance d'un couple embourbé dans la routine grâce aux pulsions sexuelles) et son esthétisme monochrome est à couper le souffle. ***