mardi 31 mai 2016

Nouveautés en DVD/Blu-ray: War ad Peace, Race, Early Winter, Pride and Prejudice and Zombies, Triple 9, Jane Got a Gun, Gods of Egypt

Avec la température chaude qui commence à s'installer, il peut déjà être bénéfique de s'installer au frais avec une nouveauté en Blu-ray et DVD. Dommage que cette semaine, peu de titres méritent vraiment le détour.

Il y a évidemment des exceptions. Comme la très jolie mini-série War and Peace de Tom Harper qui s'attaque au classique de Tolstoï avec une élégance rare. Esthétiquement c'est renversant, et l'histoire n'a rien perdu de son pouvoir d'évocation. ***1/2

Beaucoup plus classique est Race de Stephan Hopkins qui retrace les exploits d'un coureur afro-américain qui a participé aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Un long métrage solide à défaut d'être conventionnel. ***

Early Winter de Michael Rowe prend davantage de risques sur le plan formel. Paul Doucet y trouve d'ailleurs son plus beau rôle en carrière. Reste que le récit s'avère beaucoup trop étudié. **1/2 

Même s'il ne se prend jamais au sérieux, Pride and Prejudice and Zombies de Burr Steers aurait dû être plus jouissif. Parce que le film n'est jamais aussi délirant que son titre. **1/2

D'une efficacité à toute épreuve et doté d'un casting explosif, Triple 9 de John Hill demeure malgré tout un banal ersatz de Heat, étant plus convaincant lors de ses scènes d'action. **1/2 

Cela fait des années que Natalie Portman porte Jane Got a Gun en elle et après un changement de cinéastes et de comédiens, cela donne un western soporifique, à la romance envahissante. **

Alex Proyas a peut-être réalisé son lot d'opus renversants (The Crow, Dark City), il vient d'accoucher avec Gods of Egypt d'un navet tellement mauvais qu'il en devient drôle. Trop d'effets spéciaux, c'est comme pas assez. *1/2 

Film du jour: La grève

Un des plus impressionnants premiers films de l'histoire du cinéma, La grève montre tout le génie d'Eisenstein, que ce soit au niveau des cadrages, du montage et des mouvements de masse. En décrivant un désir de résistance qui tourne mal, c'est pratiquement le septième art moderne qui prend racine. Plusieurs séquences formidables marqueront au fer blanc le cinéphile et avec une musique relevée, il y a tout pour être soufflé pendant longtemps. *****

lundi 30 mai 2016

Film du jour: The Stranger

Ultime film du grand Satyajit Ray, The Stranger possède tout ce qui caractérise les dernières créations du maître indien: un ton dominé par la beauté du verbe, une réalisation attentive aux personnages et une plongée dans la moralité et l'humanité des êtres. Ici il est question d'une famille bourgeoise qui reçoit à contrecœur un oncle disparu dans la nature depuis 35 ans qui pourrait bien être un imposteur. La joute oratoire qui en ressort est riche et bénéfique, traitant de nombreux thèmes primordiaux avec une économie de moyens. L'interprétation est évidemment de premier ordre et l'intérêt soutenu. **** 

dimanche 29 mai 2016

Retour sur l'effet Dolan à Cannes

Une semaine plus tard, je me permets de revenir sur l'affaire "Xavier Dolan" dont le dernier film Juste la fin du monde a été vilipendé au Festival de Cannes avant de recevoir le prestigieux Grand Prix. Petit article pour le site de Cineplex sur une carrière qui fait bien des jaloux d'un intouchable qui ne l'est peut-être plus autant.

Film du jour: Les cousins

Film miroir de son précédent et supérieur Le beau serge, Les cousins de Claude Chabrol qui a remporté le Lion d'Or à Venise est une satire à la fois drôle, touchante et tristounette de la vie en ville, où la chance a souvent plus d'importance que le réel talent. Le récit qui prend son temps à prendre son envol dans la première partie plus atmosphérique passionne par la suite. On sent que c'est là que le cinéaste a vraiment trouvé sa signature et la magnifique Juliette Mayniel brille aux côtés de Gérard Blain et Jean-Claude Brialy. ***1/2

samedi 28 mai 2016

Film du jour: Still Life

En attendant de découvrir Au-delà des montagnes qui est présentement à l'affiche et qui mérite le détour, on se plait à revoir l'excellent Still Life, un des meilleurs films de Jia Zhang-ke. Il y a de tout dans cette fresque immense d'une Chine en pleine mutation: deux destins à la croisée des chemins, des plans séquences impressionnants, un aspect documentaire qui n'est pas négligeable, des interprètes épatants et de la mélancolie à la tonne. De quoi est touché et transporté en moins de deux. ****

vendredi 27 mai 2016

Sorties au cinéma : Le garçon et la bête, Au-delà des montagnes, Demain, High-Rise, X-Men : Apocalypse, Mr. Right, Alice Through the Looking Glass

Pendant que deux immenses longs métrages américains s'affrontent pour dominer le box-office, ce sont deux récits asiatiques qui risquent de ravir le plus les cinéphiles.

Digne successeur de Satoshi Kon et de Hayao Miyazaki, Mamoru Hosoda propose avec Le garçon et la bête une animation riche, complexe et intelligente sur la famille et la nature humaine. Moins poétique que son précédent Les enfants loups mais plus divertissant et mouvementé, il s'agit d'un triomphe qui rend les yeux tristes malgré des morales qui manquent parfois de subtilité. C'est tout ce qu'aurait souhaité être Kung Fu Panda. ****
Ma critique

Présenté en compétition officielle à Cannes l'année dernière, Au-delà des montages est le film le plus ambitieux de la part de Jia Zhang-ke. Chronique mélancolique se déroulant sur trois époques distinctes, cette réflexion riche sur la mondialisation et la mémoire va droit au coeur avec ses élans plus mélodramatiques, tout en séduisant par son immense maîtrise formelle. Une oeuvre qui symbolise parfaitement la Chine et qui finit par grandir sur le spectateur qui se prête à l'effort (oui, c'est parfois long, lent et appuyé). ***1/2

César du meilleur documentaire, Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent aborde les principaux enjeux mondiaux (alimentation, recyclage, éducation, actions civiles, etc.) d'un oeil optimiste en donnant des solutions pour construire un monde meilleur. La charge engagée a beau paraître simpliste et naïve, son espoir est communicatif. ***1/2

Lorsque Ben Wheatley adapte High-Rise de J.G. Ballard, cela donne un objet techniquement impressionnant mais dont la riche prémisse ne transparaît pas toujours dans le chiche scénario. On demeure tout de même scotché devant sa force d'impact et la vigueur de ses interprètes. ***
Critique 

Terminant la trilogie en beauté après un second épisode beaucoup plus faible, X-Men: Apocalypse de Bryan Singer réunit une tonne de mutants pour de nouveaux affrontements spectaculaires. Rien de nouveau au menu, si ce n'est du travail bien fait, des effets spéciaux renversants et des personnages généralement intéressants. ****
Critique

Hybride entre la comédie romantique et le film d'action, Mr.Right de Paco Cabezas ne fonctionne qu'à moitié, permettant à Sam Rockwell, Anna Kendrick et Tim Roth de s'amuser ferme au sein d'un scénario paresseux qui tente d'être branché mais qui ne l'est jamais. **1/2

Suite d'une production qui a remporté un succès fou,  Alice Through the Looking Glass de James Bobin (l'homme derrière les deux récents Muppets) n'a pas seulement perdu Tim Burton au change. Le charme n'y est plus et la magie a été remplacé par une tonne d'effets visuels qui finissent par assommer le spectateur. Vide comme ça, c'est plutôt rare. **

Film du jour: Too Many Ways to Be No. 1

Le film Too Many Ways to Be No. 1 de Wai Ka-Fai est un véritable tour de force. Il est impossible de ne pas hurler de bonheur devant cette satire virevoltante où la chance risque d'influencer la carrière d'un apprenti gangster. La réalisation renversante est un plaisir de chaque instant, tout comme les nombreuses trouvailles qui ponctuent le scénario et le jeu décontracté de Lau Ching Wan. Un des classiques de la Nouvelle Vague d'Hong Kong. ****

jeudi 26 mai 2016

Film du jour: Behemoth, le dragon noir

Présenté ce soir au Cinéma du Parc dans le cadre des RIDM+, Behemoth, le dragon noir de Zhao Liang est un documentaire exceptionnel sur les transformations qui affectent la Chine depuis plusieurs années. Utilisant le schéma de la Divine Comédie (enfer - purgatoire - paradis) dans sa façon de montrer des miniers au travail, cet engagé essai prend rapidement d'assaut les sens pour en mettre plein la vue et les oreilles. On en ressort abasourdi et au tapis devant une telle fresque hypnotisante qui peut rappeler Leviathan et Miron. **** 

mercredi 25 mai 2016

Film du jour: Way Down East

Référence absolue du mélodrame romantique, Way Down East est une oeuvre puissante et étonnante de la part de D.W. Griffith, qui privilégie une approche sensible et intimiste au lieu de verser dans le spectaculaire comme la majorité de ses fresques. Cela donne une histoire passionnante, drôle et tragique à la fois sur une pauvre femme malheureuse dont le douloureux passé la rattrape constamment. La photographie est majestueuse, Lilliam Gish s'avère merveilleuse et la finale est tout simplement à couper le souffle. ****1/2

mardi 24 mai 2016

Xavier Dolan revient sur Cannes

Tout juste revenu de Cannes où il a remporté le prestigieux Grand Prix (la seconde plus haute distinction après la Palme d'Or), Xavier Dolan a rencontré des membres de la presse québécoise pour parler de sa plus récente expérience dans le plus grand festival de cinéma de la planète, de sa relation avec la critique américaine qui a détruit son film Juste la fin du monde et de la fin d'un cycle. Mon texte est à lire dans le Journal Métro

Nouveautés DVD/Blu-ray: Princess, How to be Single, The Finest Hours, Ange et Gabrielle, The Martian, The Big Short

Même s'il y a plusieurs sorties cette semaine au niveau des nouveautés DVD et Blu-ray, une seule mérite l'attention et elle vient d'Israël.

Il s'agit de Princess de Tali Shalom-Ezer, portrait délicat d'une ado de 12 ans qui est attirée par son beau-père. Sans atteindre la maestria d'un Fish Tank, le récit sensible se tient loin des stéréotypes malgré quelques choix narratifs plus discutables. ***

Sur un mode plus léger, How to be Single de Christian Ditter est une comédie romantique cocasse mais trop longue et éparpillée, qui ne dit rien de bien nouveau sur le sujet. **1/2

Édifiante histoire vraie sur un sauvetage réussi, The Finest Hours de Craig Gillepsie tient en haleine lors de ses scènes d'action et finit par ennuyer lorsque les personnages caricaturés ne font que parler. **1/2

Bluette pétrie de clichés qui est plus irritante que mignonne, Ange et Gabrielle d'Anne Giafferi sabote l'immense talent d'Isabelle Carrée et de Patrick Bruel. **

Pour se remonter le moral après autant de déconfitures, je me rends compte que je n'ai jamais parlé de la superproduction The Martian sur ce blogue! Pourtant l'effort de Ridley Scott est plus qu'attachant, souvent hilarant et extrêmement divertissant. On repassera sur les morales, les longues et toutes les stupidités scénaristiques pour retenir le jeu convaincant de Matt Damon et la réalisation spectaculaire. ***

Plus brillant encore est The Big Short d'Adam McKay, cette création folle et hallucinante sur des hommes qui font le pari contre l'économie américaine. Une oeuvre verbeuse, chargée et hilarante comme on les aime, avec un casting cinq étoiles. ****

Film du jour: The Longest Nite

Implacable polar de Hong Kong sur deux gangs qui s’entre-déchirent, The Longest Nite de Patrick Yau et Johnny To porte la marque de commerce de ce dernier. L'histoire compliquée va dans tous les sens et on retient surtout la mise en scène virtuose, l'atmosphère de fin du monde, le ton absurde et la confrontation impressionnante entre Tony Leung et Lau Ching-wan. La grande classe. ***1/2 

lundi 23 mai 2016

Film du jour: Face to Face

Bergman aura rarement fait quelque chose d'aussi physique que Face to Face, un drame démentiel où Liv Ullmann joue brillamment une femme en crise de nerfs. Contrairement aux habitudes du grand cinéaste, il se laisse aller à des excès troublants qui, s'ils sont parfois trop appuyés, permettent de camper une atmosphère du tonnerre. Sa mise en scène fusionnelle ajoute une autre couche d'intensité. Non, on ne s'en sortira pas indemne. ****

dimanche 22 mai 2016

Film du jour: David and Lisa

Il y a une sensibilité rare qui se dégage du film David and Lisa de Frank Perry, le récit touchant de deux jeunes déséquilibrés qui finissent par se rapprocher. Le ton plein de tact ne juge jamais ses sujets qui sont interprétés par deux comédiens épatants. Le scénario intelligent alterne les moments angoissants et ceux plus romantiques, alors que la mise en scène imaginative réserve quelques moments vraiment intrigants. Une belle découverte à faire. ****

samedi 21 mai 2016

Film du jour: Yesterday Once More

Réputé pour ses films violents et absurdes, Johnnie To a également offert quelques comédies romantiques dans sa riche filmographie. Charmant à souhait, Yesterday Once More suit les tribulations d'un ancien couple de voleurs qui renouent ensemble. La première demi-heure délicieuse et pétillante laisse ensuite la place à un récit répétitif qui traîne en longueur. Malgré la prestation suave d'Andy Lau et une réalisation rafraîchissante, le long métrage extrêmement léger et éphémère risque seulement de plaire aux fans les plus irréductibles du cinéaste. **1/2

vendredi 20 mai 2016

Sorties au cinéma : Callshop Istanbul, A Bigger Splash, The Nice Guys, Viva, À la vie, The Man Who Knew Infinity, Une famille à louer

Pour ceux et celles qui peuvent profiter de la dernière fin de semaine du Festival de Cannes, il y a de très bons films qui prennent l'affiche cette semaine...

Sur un sujet brûlant d'actualité impliquant les vagues de migrants qui déferlent dans des pays étrangers et qui ne trouvent pas l'Eldorado espéré, Hind Benchekroun et Sami Mermer offrent avec Callshop Istanbul un puissant documentaire sensible à l'échelle humaine. Un brin répétitif, quoique très touchant et éclairant sur la situation présente, entre solitude, espoir et désillusions. ***1/2

A Bigger Splash est le nouveau film sur l'amour interdit de la part de Luca Guadagnino (I am Love) et il est vraiment très chaud, conviant d'excellents comédiens (dont Ralph Fiennes et Tilda Swinton), une mise en scène alerte et un regard acidulé sur les relations humaines. L'idéal pour se réchauffer et oublier la minceur du propos. ***1/2
Critique

On rit énormément en regardant The Nice Guys, un suspense comique où deux hommes sont chargés de retrouver une jeune fille qui manque à l'appel. Le duo formé de Russell Crowe et de Ryan Gosling fonctionne à plein régime et quelques séquences s'avèrent désopilantes. Ce n'est toutefois pas suffisant pour compenser la minceur absolue du propos... ***
Critique

Les fans de Pedro Almodovar raffoleront du Viva de Paddy Breathnach, un émouvant récit familial sur un jeune homme qui aime se déguiser en femme et son père ancien boxeur. L'ensemble classique réserve peu de surprises, mais il est suffisamment bien fait et l'interprétation demeure sincère. ***

Comédie dramatique sur la nécessité de faire la paix avec le passé, À la vie de Jean-Jacques Zilbermann est parsemé d'idée bien attentionnée et d'actrices distinguées (il y a même Suzanne Clément). Le scénario manque cependant de souplesse et il s'enlise plus souvent qu'autrement dans les facilités. **1/2

Jeremy Irons trouve un de ses meilleurs rôles en carrière depuis longtemps dans The Man Who Knew Infinity de Matthew Brown. C'est seulement dommage que ce biopic sur un important mathématicien indien soit si conventionnel et réalisé mollement, avec plein de liens sentimentaux et religieux qui ne servent qu'à se détourner de l'essentiel. **

Après quelques solides longs métrages comme Les émotifs anonymes et Marie Heurtin, Jean-Pierre Améris échoue à convaincre avec Une famille à louer, une comédie appuyée et moralisatrice sur la famille, le bonheur et la pauvreté. Même la chimie entre Benoît Poelvoorde et Virginie Efira ne prend pas. **

Film du jour: La séparation

Il y a quelque chose de touchant et de terriblement prenant dans La séparation de Christian Vincent. Le ton est d'une authenticité à fleur de peau, l'analyse psychologique subtile et cette histoire de couple à la dérive se tient constamment loin des clichés. La fine mise en scène laisse toute la place aux nombreux dialogues incisifs et aux côtés d'une Isabelle Huppert toujours juste se tient un étonnant et vulnérable Daniel Auteuil. ****

jeudi 19 mai 2016

Film du jour: Nothing Sacred

Réalisé en 1937, Nothing Sacred de William A. Wellman est un film bien en avance sur son époque dans sa façon de parler avec acuité de l'information spectacle et de la célébrité instantané. Tout cela à travers le parcours d'une jeune femme dont le monde entier est convaincu qu'elle va mourir d'horribles radiations. Le rythme rapide soutient parfaitement l'humour vif et incendiaire et dans le rôle principal, Carole Lombard offre une performance étincelante. Hystérique, hilarant et totalement divertissant. **** 

mercredi 18 mai 2016

Film du jour: The Saphead

Premier long métrage de Buster Keaton avant qu'il ne devienne la sensation des années 1920, The Saphead d'Herbert Blaché est une fine comédie romantique doublée d'une satire du milieu de la finance. L'histoire simple mais efficace d'un riche bourgeois qui se trouve un emploi à la bourse pour impressionner son père et sa fiancée est peuplée de gags cocasses et l'attachante prestance du protagoniste fait en sorte que l'on sourit constamment. Un moment de détente plus qu'appréciable. ***1/2

mardi 17 mai 2016

Nouveautés DVD/Blu-ray: The Witch, Night Has Settled, Fidelio: L’odyssée d’Alice, Là où Atilla passe, Synchronicity, The Program, The Boy, Creative Control, Kindergarten Cop 2, Dirty Grandpa

Pratiquement tous les genres sont représentés cette semaine au rayon des sorties en DVD et en Blu-ray...

Très efficace et intelligent film d'horreur qui joue sur le pouvoir de la suggestion, The Witch de Robert Eggers donnera une grande frousse aux amateurs du genre. Et à tous les autres. Le coffret est tout simplement merveilleux. ***1/2
Ma critique
Mon entrevue avec le cinéaste

Sensible récit sur le passage de l'enfance à l'âge adulte, Night Has Settled de Steve Clark est porté par une démarche sincère qui fait oublier toutes les conventions du genre. ***
Ma critique

Vigoureux long métrage féminin sur les amours d'une jeune femme sans attache, Fidelio: L'odyssée d'Alice de Lucie Borleteau offre l'occasion à de jeunes interprètes de voler plus haut que le sujet. ***

Émouvante chronique d'un jeune Turc adopté, Là où Atilla passe d'Onur Karaman ne peut que séduire par le grand soin apporté aux personnages. Un peu trop écrit mais si charmant. ***
Ma critique
Mon entrevue avec le réalisateur et les comédiens

Passionnante réflexion sur les voyages dans le temps, Synchronicity de Jacob Gentry s'avère frustrant dans son refus de ne pas exploiter la totalité de son sujet. **1/2

Stephen Frears se casse un peu les dents avec The Program où il s'attaque à Lance Armstrong de la façon la plus prévisible et conventionnelle possible. Ben Foster le personnifie toutefois très bien. **1/2
Ma critique

Production horrifique pleine de clichés où absurde et épouvante forment un tout assez cohérent, The Boy de William Brent Bell n'est pas l'échec annoncé ni la surprise souhaitée. **1/2
Ma critique

Effort superficiel sur nos existences qui le sont également, Creative Control de Benjamin Dickinson se perd rapidement dans la prétention de sa vacuité avec ses images en noir et blanc et ses gags méta. **

Suite complètement inutile et médiocre d'un célèbre plaisir coupable, Kindergarten Cop 2 de Don Michael Paul rappelle que Dolph Lundgren n'est pas Arnold et qu'il devrait se recycler. *1/2

Pire navet de 2016, Dirty Grandpa de Dan Mazer est l'exemple parfait de la comédie crasse qui ne fait jamais rire. Et dire que Robert De Niro sera associé à jamais à ce ratage spectaculaire. 1/2

Film du jour: Theeb

Sélectionné aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, Theeb de Naji Abu Nowar est une très belle oeuvre jordanienne sur un jeune Bédouin qui sert comme guide à un soldat britannique pendant la Première Guerre mondiale. Ce premier long métrage classique mais très maîtrisé aux paysages enchanteurs séduit par sa complexité, ses interprètes attachants et son ton juste qui évite mièvrerie et morales d'usage. ****

lundi 16 mai 2016

Film du jour: The Fallen Idol

Il y a de tout dans le magistral The Fallen Idol de Carol Reed: une amitié particulière, une romance interdite, une satire des moeurs, un drame en sourdine, un suspense infernal et même un décès étrange. Le tout sous fond de mensonges et d'une relation d'admiration entre un jeune garçon et le majordome de la famille. La réalisation attentive aux nombreux plans expressifs et la photographie soignée en noir et blanc ajoutent  une classe à ce long métrage complexe et toujours passionnant. ****

dimanche 15 mai 2016

Film du jour: Siberian Lady Macbeth

Siberian Lady Macbeth est une relecture de la célèbre tragédie de Shakespeare qui devient un film noir de la part d'Andrez Wajda. Le récit parfaitement adapté à la réalité yougoslave donne froid dans le dos avec ses magnifiques images gothiques en noir et blanc et ses mélodies sinueuses. L'intrigue classique réserve quelques surprises et l'interprétation d'ensemble est vigoureuse à défait d'être toujours subtile. ***1/2

samedi 14 mai 2016

Film du jour: An Enemy of the People

An Enemy of the People de Satyajit Ray est un film révoltant à plus d'un égard dans sa confrontation entre science et religion au sujet d'eau contaminée. Le récit dotée d'une mise en scène simple met les nombreux dialogues à l'avant et le texte incendiaire. L'interprétation supérieure est plus qu'adéquate et sans parler d'un grand crû, il s'agit d'une oeuvre forte qui pose plein de questions sur le pouvoir politique, économique, journalistique et médical. ***1/2

vendredi 13 mai 2016

Sorties au cinéma : La loi du marché, Tale of Tales, Nous autres les autres, Retour à Cuba, Se tenir debout, The Meddler, How to Plan an Orgy in a Small Town

Pendant que les festivités du Festival de Cannes sont lancées, les deux sorties cinéma les plus intéressantes cette semaine au Québec sont... deux films étaient en compétition officielle à Cannes l'année dernière!

La loi du marché est un opus criant d'actualité de la part de Stéphane Brizé (Quelques heures de printemps, Mademoiselle Chambon) où un homme comme les autres part à la recherche d'un emploi. Une oeuvre riche pleine de malaises avec un Vincent Lindon au sommet de son art, judicieusement récompensé à Cannes. ****

Après ses très bons Gomorra et Reality, Matteo Garrone continue à parler des problèmes de classes sociales et de l'illusion du bonheur à travers Tale of Tales, une fantaisie visuellement splendide qui regroupe trois contes différents à la même enseigne. Si le montage laisse parfois à désirer, l'ensemble ne manque pas de charmer et d'impressionner. ***1/2
Ma critique

Fascinant essai sur la culture québécoise, l'identité et l'immigration, Nous autres, les autres de Jean-Claude Coulbois parle de sujets fondamentaux sous le filtre théâtral. Si les initiés trouveront plus de plaisir à ces plongées dans des oeuvres d'artistes d'ici, les thèmes sont suffisamment forts pour intéresser n'importe qui. ***

Documentaire ensoleillant sur une femme qui retourne vivre à Cuba après quelques années passées en Italie, Retour à Cuba de David Fabrega est un portrait sensible et coloré d'un pays à la croisée des chemins, dont la fraîcheur des personnages enivre davantage que les répétitifs propos qui tendent vers une certaine simplicité. ***

Objet retraçant les luttes des Inuits contre Hydro-Québec et le gouvernement québécois pendant les années 70, Se tenir debout d'Olé Gjerstad traite d'un sujet important mais sans aucun apport cinématographique. On attendra donc de le voir à la télévision. **1/2

The Meddler de Lorene Scafaria est un projet pour permettre à Susan Sarandon de briller. C'est d'ailleurs le seul élément de cette comédie molle sur les nouveaux départs et la nécessité de renforcer les liens familiaux. La mise en scène inexistante et le script moralisateur empêchent d'ailleurs l'ensemble d'être aussi drôle et émouvant qu'il devait l'être. **
Ma critique

Disponible en Vidéo sur demande, How to Plan an Orgy in a Small Town de Jeremy LaLonde est un modeste film canadien sur des villageois qui tentent de mettre du piquant dans leur existence. Trop long et conservateur, le récit arrive malgré tout à soutirer quelques sourires, ce qui était loin d'être le cas à la simple lecture du synopsis. **

Film du jour: Atlantic City

C'est un beau microcosme de société et une intéressante décortication du rêve américain que propose Louis Malle à travers Atlantic City. Le vieux monde et les nouveaux espoirs prennent forme dans les personnages de Burt Lancaster et de Susan Sarandon qui forment un irréprochable duo mélancolique et parfois même romantique. La réalisation attentive est au service des êtres et le scénario fin permet une méditation soutenue sur la condition humaine. ****

jeudi 12 mai 2016

Film du jour: Nashville

Ultime film choral du cinéma américain et probablement le meilleur long métrage de la riche filmographie de Robert Altman, Nashville s'avère un fabuleux microcosme du rêve américain passé sous le filtre de la satire. C'est là où 24 personnages tentent de trouver le bonheur et que le rire s'installe chez le spectateur pendant 160 minutes de bonheur. Tout de la mise en scène millimétrée aux discours politiques, en passant par l'interprétation savoureux et les chansons kitsch provoquent une apothéose du côté des cinéphiles. Une grande oeuvre pleinement d'actualité qui marque à chaque visionnement. *****

mercredi 11 mai 2016

Film du jour: Battling Butler

Même s'il est considéré mineur dans son immense filmographie, Battling Butler de Buster Keaton frappe droit dans le mille avec ses situations extravagantes, ses gags intensément drôles et son charme romantique. Voir notre humoriste préféré faire la boxe est une joie incommensurable et bien que le récit traîne un peu en longueur, il est sans cesse ponctué de moments irrésistibles. ****

mardi 10 mai 2016

Nouveautés DVD et Blu-ray: Mustang, The Land Before Time: Journey of the Brave, Synchronicity, Where to Invade Next, Deadpool, Ambrosia

Le Festival de Cannes commence très bientôt et ce ne sont pas les nouveautés en DVD et Blu-ray de la semaine qui nous feront oublier que nous sommes coincés ici.

La seule exception est Mustang, ce très beau film de Deniz Gamze Ergüven sur le désir d'émancipation et de liberté de soeurs coincées dans une famille stricte et rigide. À donner des ailes. ***1/2

Les jeunes enfants raffoleront de The Land Before Time: Journey of the Brave, un nouveau dessin animé sur ce dinosaure si gentil et sympathique. Pas révolutionnaire mais distrayant. ***

C'est également le cas de Synchronicity de Jacob Gentry, un récit de science-fiction et de voyages dans le temps qui se termine malheureusement en queue de poisson. Le potentiel y était. **1/2

Tout aussi "ultimement décevant" est Where to Invade Next où Michael Moore parle du rêve américain mais sans sa fouge habituelle. Techniquement, l'essai est vraiment moche. **1/2

Énorme succès au box-office, Deadpool de Tim Miller est un long métrage de super-héros qui tente tellement d'être politiquement incorrect qu'il en devient encore plus convenu et banal. **

C'est tout de même moins pire que Ambrosia de Baharak Saeid Monir, une production canadienne embarassante sur une femme qui se faire harceler par sa patronne. Prétentieux et complètement vide. *

Film du jour: Prénom Carmen

Lion d'Or à Venise en 1983, Prénom Carmen est un drôle d'essai de Jean-Luc Godard qui retrouve foi en la jeunesse en suivant le quotidien d'une jeune femme qui fait croire à son oncle réalisateur qu'elle veut tourner un film. Les 30 premières minutes souvent irritantes sont un mal à passer en attendant une dernière heure exquise à souhait, dont les éléments de satire se moquent de tout et de rien. À mi-chemin entre ses explorations courantes et une relecture parodique de son classique À bout de souffle, le cinéaste s'amuse sans trop se prendre au sérieux. ***1/2

lundi 9 mai 2016

Film du jour: What Time Is it There?

Touchante réflexion sur le temps, le bonheur, l'amour et le deuil, What Time Is it There? de Tsai Ming-liang est un petit film singulier qui, tout en demeurant dans l'esthétisme de son auteur (longs plans fixes, importances des silences, sentiment de solitude dans une ville en pleine ébullition, photographie majestueuse, etc.), s'ose davantage de romance et de moments absurdes. Le montage étonnant laisse béat et les références au 400 coups ajoutent une autre dimension au récit. ****

dimanche 8 mai 2016

Film du jour : McCabe & Mrs. Miller

McCabe & Mrs. Miller a tout pour lui: les fabuleuses images de Vilmos Zsigmond qui en font un des plus beaux films du septième art, les mélodies déchirantes de Leonard Cohen, la réalisation impeccable de Robert Altman et un duo étonnant formé de Warren Beatty et Julie Christie. Cela donne un anti-western enneigé et extrêmement mélancolique sur un homme qui est incapable de trouver le bonheur dans tout ce qu'il entreprend. Le rythme lent ne fait qu'une bouchée du scénario et si on lui donne le temps nécessaire, on finit par en ressortir grandi. ****1/2

samedi 7 mai 2016

Entrevue Les vaillants

Touchant documentaire québécois sur des hommes et des femmes qui multiplient les efforts pour aider les gens qui habitent le quartier Saint-Michel de Montréal, Les vaillants en inspirera plus d'un. 

Je me suis entretenu avec son réalisateur Pascal Sanchez et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Trouble in Paradise

Ernst Lubitsch est probablement le maître incontesté de la comédie romantique et un de ses plus beaux exemples est le délicieux Trouble in Paradise. Tout est marquant dans cette satire où un voleur s'éprend de la femme à qui il doit dérober son argent. Les dialogues hilarants sont mémorables, la mise en scène fine et sophistiquée, l'interprétation suave et on se plait à replonger continuellement dans ce classique de l'âge d'or américain, seulement pour noter de la façon saugrenue qu'il traitait ses aspects sexuels. ****1/2

vendredi 6 mai 2016

Sorties au cinéma: Au plus près du soleil, Maryland, Les vaillants, Captain America : Civil War, The Occupation of the American Mind, The First Monday in May, Belles familles

Devant le gros film américain qui va probablement encore faire un milliard de dollars, les productions indépendantes se tiennent les coudes et le cinéma français sort du lot.

À partir d'une intrigue invraisemblable sur une juge d'instruction et son mari avocat qui découvrent qu'une jeune femme à problèmes serait possiblement la mère biologique de leurs fils, Yves Esposito (Le colonel Chabert) manie Au plus près du soleil avec beaucoup de doigté, livrant une oeuvre forte, élégante et dérangeante, admirablement interprétée par Sylvie Testud, Grégory Gadebois et Mathilde Bisson. ***1/2

Depuis Bullhead, Matthias Schoenaerts peut tout jouer et il le prouve à nouveau avec Maryland d'Alice Winocur (Augustine) où il campe un homme déséquilibré par la guerre qui doit protéger l'épouse (Diane Kruger) d'un homme important. Le scénario pas toujours inspiré sur la paranoïa et le faux se termine peut-être comme Die Hard, mais d'ici là il y a un jeu vraiment intéressant qui s'effectue sur le son et la musique. ***
Ma critique

Documentaire attentif sur un quartier défavorisé de Montréal, Les vaillants de Pascal Sanchez est un long métrage attachant et très humain qui, sans sortir du lot (ce sujet a été très exploité par le passé), va droit au coeur tant les sujets tentent de voir le verre à moitié plein. Inspirant. ***  

Les épisodes de Marvel se suivent et se ressemblent. Ni moins bon ni inférieur que ses prédécesseurs, Captain America: Civil War d'Anthony et Joe Russo tente dans une première partie de devenir un sombre suspense à la Christopher Nolan, pour se ressaisir par la suite et laisser l'humour ressortir. S'il y a encore trop de tout (de bribes d'histoires, d'action interchangeable, de personnages torturés car ils ont perdu des êtres chers, d'une trop longue durée bien que l'ensemble soit superficiel), le résultat est divertissant et il éclipse aisément le désolant Batman V Superman. ***

The Occupation of the American Mind de Loretta Alper et Jeremy Earp traite d'un sujet important: la façon dont Israël contrôle la pensée américaine dans la guerre qu'elle livre à la Palestine. Le documentaire a beau étayer tous les faits possibles et inimaginables en se répétant allègrement, son approche frontale risque de faire peur aux spectateurs dont s'adresse cet ouvrage, alors que les autres n'y apprendront que peu de choses nouvelles. **1/2

Il n'y a pratiquement que les mordus de mode qui raffoleront de The First Monday in May d'Andrew Rossi (Page One), une plongée dans les préparatifs de la plus importante journée du MET de New York. Esthétiquement, le documentaire fait rêver et il est toujours plaisant de voir débarquer Wong Kar-wai pour guider les festivités. Ce n'est toutefois pas suffisamment pour empêcher l'ensemble de s'éparpiller. **1/2 

N'ayant pas touché au cinéma depuis son satisfaisant Bon voyage en 2003, Jean-Paul Rappeneau (Cyrano de Bergerac) y retourne avec Belles familles, une comédie dramatique et romantique à la fois poussive et hystérique. À quoi bon faire appel à un casting cinq étoiles (Amalric, Lellouche, Viard, Dussollier, Garcia) si c'est pour tout saboter dans une histoire consensuelle qui irrite rapidement? **
Ma critique

Film du jour: Genocide

Il y a de tout dans Genocide, une jubilatoire série B de Kazui Nihonmatsu. Il est question de méchants insectes, d'une environnementaliste cinglée, d'une menace nucléaire, des troubles liés aux camps de concentration nazis et bien plus encore. Même s'il est sans queue ni tête, le récit fait rire et dérange tout à la fois, utilisant tous les clichés possibles et inimaginables pour les adapter à son époque (1968), sans évidemment oublier les psychotropes. Cela donne une oeuvre malade qui est loin d'être saine d'esprit. **1/2

jeudi 5 mai 2016

Film du jour: The Home and the World

Le dialogue est roi dans The Home and the World, cette fresque tragique de la part de Satyajit Ray qui se déroule pendant la partition indienne. Entre le récit politique et le triangle amoureux, le cinéaste offre un récit puissant et symbolique, doté d'une fine mise en scène ponctuée de zooms incroyables et de plans de pénombre à couper le souffle. Une bien belle oeuvre, émouvante et philosophique à la fois. **** 

mercredi 4 mai 2016

Film du jour: Heaven Can Wait (1943)

Heaven Can Wait est à ranger parmi les meilleurs films d'Ernst Lubitsch, mélangeant presque à la perfection drame, comédie, romance et mélancolie. Si la légèreté semble prendre le pas sur ce récit où un homme tente de convaincre le Diable de le laisser rentrer en Enfer, l'histoire se développe et s'enrichit de réflexions profondes sur l'urbanité et la difficulté de vivre une bonne vie même si notre destin n'a rien d'exceptionnel. La mise en scène en apparence sans histoire multiplie les ellipses les plus incroyables, les dialogues fondent dans la bouche et Don Ameche - un parfait mélange entre Brad Pitt et George Clooney - n'aura jamais paru aussi attachant. Voilà un classique qui doit se retrouver dans n'importe quelle collection. ****1/2

mardi 3 mai 2016

Nouveautés DVD/Blu-ray : Arabian Nights Trilogy, El Club, Meadowland, Glassland, The Spoils of Babylon, Endorphine, Joy, The 5th Wave, The Mirror

Il y a encore cette semaine de très solides films qui sortent en DVD et en Blu-ray.

Superbe trilogie tour à tour tragique et absurde, Arabian Nights est un projet fou de la part de Miguel Gomes (Tabou), qui bouleverse constamment son médium et sa narration. Une des grandes fresques de 2015 dont la richesse s'affirme à chaque nouveau visionnement. ****

El Club de Pablo Larrain (No) est un peu l'envers de Spotlight: l'endroit où des prêtes malveillants viennent se cacher et leurs rapports avec les autres. Cela donne un long métrage mystique qui est assez envoûtant et qui surprend allègrement. ***1/2

Sorte de Chorus américain, en couleur et sans son symbolisme éprouvé, Meadowland de Reed Morano est un premier film assez réussi, qui emprunte des chemins éprouvés pour mieux s'en détourner. Olivia Wilde y trouve probablement son plus beau rôle en carrière. ***

Le réalisme est encore plus crû dans Glassland de Gerard Barrett, un lourd mélo sur le poids familial qui est campé par d'excellents comédiens comme Jack Reynor et Tony Collette. ***

Hilarante satire des sagas télévisées tirées par les cheveux, The Spoils of Babylon de Matt Piedmont s'essouffle bien avant la fin de ses six épisodes. On se plaît toutefois à voir de nombreuses vedettes casser leur image et jouer si bien des personnages typés et sans talent. ***

Le retour à la réalisation d'André Turpin (Un crabe dans la tête) laisse sur sa faim. Autant il est brillant techniquement, autant Endorphine déçoit par la paresse et la prétention de son scénario, qui ne fait que piller ce que David Lynch a fait en mieux. **1/2

Oeuvre la plus ordinaire de la filmographie de David O. Russell, Joy voit s'activer d'excellents acteurs dans le vide, privés d'une histoire qui sort des sentiers battus et de situations vraiment cocasses. **1/2

Il y a des productions ratées qui font sourire du début à la fin. C'est le cas de The 5th Wave de J Blakeson, énième variation adolescente sur un futur dystopique. C'est tellement ridicule que cela en devient presque jouissif. ** 

On s'amuse beaucoup moins devant The Mirror de Ed Boase, effort britannique fauché qui utilise comme toujours la technique The Blair Witch Project (les héros qui filment tout). Sauf qu'il n'y a aucun frisson qui fonctionne, ni la moindre scène de tension valable. *1/2

Film du jour: Dr. Jekyll and Mr. Hyde (1941)

Remake inférieur d'une version de 1931, le Dr. Jekyll and Mr. Hyde que Victor Fleming a réalisé en 1941 vaut surtout pour la qualité exceptionnelle de son montage, ses effets spéciaux élaborés, son atmosphère qui donne froid dans le dos, le jeu stupéfiant de Spencer Tracy et la performance vivifiante d'Ingrid Bergman. Parce que l'histoire verbeuse est pleine de trou et le rythme inégal, ce qui donne une version qui n'est pas toujours intéressante. ***

lundi 2 mai 2016

Film du jour: L'attesa

Premier film de Piero Messina, L'attesa sent les influences de Paolo Sorrentino dans cette façon de filmer les êtres, de composer les plans et de les monter sur la musique (un tube de Leonard Cohen offre une scène inoubliable). Sauf qu'ici la réalisation éblouissante n'est pas toujours au service du film, empiétant beaucoup sur cette histoire de deuil et de mensonges. Croulant sous le symbolisme le plus élémentaire, les excellentes Juliette Binoche et Lou de Laâte tentent de garder la tête hors de l'eau, ce qui n'est pas toujours évident. Le cinéaste très talentueux sera à suivre même si sa première missive est largement imparfaite. Au Centre Phi du 2 au 7 mai. **1/2

dimanche 1 mai 2016

Film du jour: Die Nibelungen

C'est une colossale fresque épique de 5 heures qu'offre Fritz Lang avec son majestueux Die Nibelungen. La célèbre légende prend forme en deux films techniquement parfaits qui rivalisent d'ingéniosité à chaque plan. Le souffle romanesque cède rapidement le pas à l'odeur de la mort et de l'ultime vengeance destructrice. On en ressort soufflé, un peu épuisé mais surtout impressionné de tout ce que possède cet opus de 1924. ****1/2