dimanche 31 août 2014

Entrevue avec Kevin Parent pour The Calling

Le suspense policier The Calling qui met en vedette Susan Sarandon est doté d'une solide distribution, qui comprend également Kevin Parent en enquêteur.

Je me suis entretenu avec le chanteur québécois pour parler de ce film et de cinéma. Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Black Coal, Thin Ice (FFM)

Lauréat de l'Ours d'Or au dernier Festival de Berlin et de l'Ours d'argent du meilleur acteur, Black Coal, Thin Ice de Diao Yinan est certainement un des meilleurs films à être présentés cette année au FFM. Ce long métrage chinois qui épouse la forme du thriller policier explore les méandres de la solitude glacée, alors qu'un corps démembré est le prétexte à un intrigue psychologique fouillée. La mise en scène réglée au quart de tour et la prestation incendiaire de Liao Fan sont deux éléments qui permettent au récit de s'évader de la plupart des chemins communs, évoluant sur une orbite quelque part entre celle de Johnnie To et de Jia Zhang-ke. À ce chapitre, la finale, bluffante, rappelle que le suspense n'est souvent qu'un prétexte et qu'au lieu de tout expliquer, le cinéaste aime jouer avec l'imaginaire la plus réelle et sanglante. ***1/2

samedi 30 août 2014

Nouveautés au cinema:: The Congress, The Calling, Life of Crime, As Above So Below, Babysitting, Swearnet

Malgré le nombre de nouvelles sorties au cinéma cette semaine, une seule mérite le détour...

Il s'agit de The Congress, le nouveau projet mi-animé mi-réel d'Ari Folman (Valse avec Bachir) où une actrice vieillissante est prête à tout pour sauver son fils malade. Un brin trop long et appuyé, cet ambitieux projet de science-fiction fascine de la première à la dernière image, rendant les yeux tristes dans la dernière ligne droite. L'ensemble fourmille de thèmes importants (sur Hollywood, la révolution des idées, la publicité, la mort) qui empruntent autant au cinéma de Philip Dick que de Satoshi Kon. Et dans le rôle principal, Robin Wright Penn mérite au moins une nomination aux Oscars. ***1/2

Premier film à la distribution bien garnie (Susan Sarandon, Ellen Burstyn, Donald Sutherland), The Calling de Jason Stone est un suspense sur un tueur en série, dont le côté décalé ne compense jamais pour les grosses ficelles, les invraisemblances et les problèmes de raccord. **1/2

Adapter un roman d'Elmore Leonard est une étape obligée chez de nombreux grands cinéastes. Daniel Schechter ne sait pourtant pas comme le faire dans Life of Crime, alors qu'il offre des malfrats trop gentils qui kidnappent une Jennifer Aniston trop accessoire. Cela donne une oeuvre molle et quelconque. **1/2

Thriller horrifique se déroulant dans les Catacombes, As Above, So Below de John Erick Dowdle endort dans sa première partie trop explicative, qui reprend à nouveau le type de caméra popularisé dans The Blair Witch Project. La suite demeure plus efficace mais tout aussi stupide, ne laissant aucun souvenir impérissable. ** 

Croisement entre Hangover, Project X et The Sitter, Babysitting de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou est un projet infantile et moralisateur sur un homme qui tente de retrouver le gamin de son patron qu'il avait sous sa garde. On rit quelques fois, mais on trouve surtout le temps long. **

L'équipe derrière Trailer Park Boys ne se limite pas seulement à ces navets cultes. Elle est aussi capable d'offrir Swearnet: The Movie, ce projet à peine moins mauvais où notre trio préféré trouve le moyen de sacrer pendant près de deux heures en montrant des seins et des pénis. De quoi élever la culture canadienne. *1/2

Il est aussi possible de revoir en 3D le toujours excellent Ghostbusters d'Ivan Reitman, cette satire délicieuse des films de fantômes, où Bill Murray et ses camarades font vivre l'enfer à des ectoplasmes. Même au 10e ou au 20e visionnement, le bonheur ne cesse pas.

Film du jour: Cria Cuervos

Peut-être le meilleur film du réalisateur espagnol Carlos Saura, Cria Cuervos est à la fois une fable sur le passage de l'enfance à l'âge adulte et une critique acerbe du régime de Franco. Ces deux éléments forment une symbiose éclatante et presque parfaite, où la poésie mystique rencontre les affres du quotidien et où la douceur se veut parfois sanglante psychologiquement. Ce qui en ressort, d'une immense beauté, n'est à ne pas manquer. ****1/2 

vendredi 29 août 2014

Les meilleurs films de Jennifer Aniston

En guise de complément à Life of Crime qui prend l'affiche aujourd'hui, voici mon palmarès des meilleurs films de Jennifer Aniston (oui, oui).

Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Mon oncle d'Amérique (FFM)

Le FFM rend hommage au regretté Alain Resnais en repassant quelques-uns de ses films, dont l'illustre Mon oncle d'Amérique. S'il s'agit d'une de ses meilleures oeuvres (et une de ses ardues à apprécier), ce classique révèle de nouvelles choses à chaque nouveau visionnement. À priori, il s'agit d'une histoire en trois temps qui suit trois personnages qui aspirent au bonheur. Mais en filigrane, c'est une étude sur la science et le cinéma, l'art du montage et des souvenirs, ce qui rend l'exercice encore plus fascinant et déboussolant. À regarder encore et encore. ****1/2

jeudi 28 août 2014

Film du jour: Tokyo Sonata (FFM)

Présenté aujourd'hui et demain au FFM dans le cadre d'un hommage à un de ses producteurs, Tokyo Sonata est peut-être le meilleur film de Kiyoshi Kurosawa, qui a un parcours pratiquement sans faute. À l'image d'Ozu et de Kore-eda, cette oeuvre de la maturité qui explore les désarrois d'une famille lorsque le père perd son emploi traite en profondeur de thèmes importants (filiation, appartenance, remise en question, etc.), jouant allègrement avec les genres dans la seconde partie. Cela donne un opus inclassable et de grande qualité, à chérir de toute urgence. ****
Ma critique complète

mercredi 27 août 2014

Les meilleurs films d'espionnage

Pour souligner la sortie de November Man où Pierce Brosnan doit encore frayer dans un monde d'agents secrets, je vous propose quelques-uns des meilleurs films d'espionnage du septième art.

Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Wakolda

Remarquée avec son excellent XXY, la réalisatrice Lucia Puenzo est de retour avec Wakolda, une oeuvre très réussie sur un docteur allemand qui cherche à aider une adolescente à grandir. Riche de nombreux thèmes et mystérieux à souhait, le récit captive même s'il aurait pu être plus marquant, et la mise en scène glaciale sert à embraser l'interprétation, d'une vive intensité. Voilà une cinéaste à suivre de près. ***1/2

mardi 26 août 2014

Nouveautés en DVD : The Normal Heart, Jeune et jolie, Belle, Blended, The Love Punch, Brick Mansions, Legend of Oz – Dorothy’s Return

Pendant que le FFM bat son plein, les films continuent de sortir en format DVD et Blu-ray...

Il y en a des intéressants, comme The Normal Heart de Ryan Murphy qui a été présenté sur HBO et qui suit les premiers combats face à l'émergence du Sida. Malgré sa trop longue durée et une mise en scène banale, le sujet est nécessaire et le brillant casting est mené par le jeu incendiaire de Mark Ruffalo. ***1/2

Plus sérieux que ses précédents Potiche et Dans la maison, François Ozon propose avec Jeune et jolie un drame de moeurs sur une adolescente qui s'ennuie et qui décide de vendre ses charmes. Le résultat, sans surprendre outre mesure, se veut assez agréable. ***

C'est le cas également de Belle d'Amma Assante, un drame historique conventionnel mais satisfaisait qui traite d'esclavagisme dans l'Angleterre du 18e siècle. Il ne faut seulement pas s'attendre à un second 12 Years a Slave. ***

Sans être une grande ou même une bonne comédie, Blended de Frank Coraci qui porte sur les vacances africaines de deux familles est probablement ce qu'Adam Sandler a fait de mieux depuis des lustres. De là à le recommander, c'est une autre histoire... **1/2

Pierce Brosnan et Emma Thompson dans un même long métrage, c'est une bonne idée. Surtout que leur chimie fonctionne à plein régime. Pourtant, The Love Punch de Joel Hopkins où un homme tente de sauver les fonds de régime de ses employés manque de rythme et de punch, s'avérant au final assez désolant. **

Un remake d'un mauvais film donne rarement un bon film. La logique est respectée avec Brick Mansions de Camille Delamarre, qui reprend le canevas de Banlieue 13 sans améliorer ses failles. Décidément, le regretté Paul Walker méritait mieux. **

Suite animé d'un des plus grands classiques du cinéma américain, Legend of Oz - Dorothy's Return de Will Finn et Dan St Pierre est une très mauvaise idée qui n'a pas les capacités techniques, cinématographiques et budgétaires pour divertir intelligemment. **

Film du jour: Vengeance is Mine

Takashi Miike a eu comme professeur Shohei Imamura et cela paraît. En 1979, le regretté cinéaste nippon a offert Vengeance is Mine, l'histoire vraie d'un tueur en série en cavale qui a tenu en haleine tout le Japon. Fiction teintée d'éléments de documentaire, cette chronique déboussole par son approche froide et frontale, où l'humour noir est aussi important que les éléments sociaux. Cela donne un titre bluffant, pas toujours facile à aimer mais qui demeure en tête longtemps après la tombée du générique. Disponible dès aujourd'hui en format Blu-ray chez Criterion. ****

lundi 25 août 2014

Sur le plateau de tournage du film Les démons

Vendredi dernier, je suis allé explorer le plateau de tournage du film Les démons, le nouveau film de fiction du réalisateur Philippe Lesage, qui s'est fait un nom dans le documentaire avec Ce coeur qui bat et Laylou. J'y ai rencontré le réalisateur et l'actrice Pascale Bussières qui incarne la mère du jeune héros qui a peur de tout.

Mon texte sur le sujet se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Au fil d'Ariane (FFM)

Mais quelle mouche a piqué Robert Guédiguian? Durant sa longue carrière, le cinéaste n'a presque jamais déçu. C'était avant Au fil d'Ariane, cet embarrassant essai où il reprend le concept d'Ulysse pour l'appliquer à une femme qui découvre la vie et qui aide les autres après avoir été oublié à son anniversaire. La magie ludique du récit fonctionne les cinq premières minutes du film. Par la suite, place aux répétitions, aux longueurs, aux comédiens qui en mettent trop, à ce regard naïf sur la société et à ces messages martelés encore et encore. Et le tout se termine sur un des pires procédés narratifs de l'histoire du cinéma. Un conte désolant, qui n'a rien à voir avec son précédent et excellent Les neiges du Kilimandjaro. Aujourd'hui dans le cadre du FFM. *1/2

dimanche 24 août 2014

Les singes illustres au cinéma

Dawn of the Planet of the Apes, L'île des lémuriens, Amazonia: les singes sont très présents sur les écrans de cinéma. Mais lesquels sont les plus marquants, les plus importants?

J'ai longuement sondé cette question philosophique et voici ce qui représente à mes yeux les 10 films ultimes avec des singes. Les résultats se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Fading Gigolo

Les gens qui ont été déçu par le récent Magic in the Moonlight de Woody Allen seront sûrement intéressés par Fading Gigolo de John Turturro qui, en plus de ressembler à un film survolté de leur réalisateur préféré, met en vedette le cinéaste à lunettes. Pour le reste, cette histoire d'un homme qui se prostitue pour gagner sa vie fait amplement sourire à défaut d'émouvoir, et s'il n'y a rien de véritablement extraordinaire au menu, la richesse de la distribution fait en sorte qu'on y retourne avec plaisir. ***

samedi 23 août 2014

Nouveautés au cinéma : Tu dors Nicole, Bidonville – Architectures de la ville future, The F Word, If I Stay, When the Games Stand Tall

Lorsque le meilleur film québécois de 2014 prend l'affiche au cinéma, on se fait le devoir d'aller le voir.

Il s'agit bien entendu de Tu dors Nicole, le troisième long métrage de Stéphane Lafleur, qui est de retour avec son style unique pour s'intéresser à l'été d'une jeune adulte qui ne sait pas trop quoi faire de ses dix doigts. Tendre, hilarant et férocement intelligent, ce conte inattendu séduit autant par ses personnages que par ses répliques et le soin apporté à la mise en scène (les images en noir et blanc sont superbes et la musique, fort agréable). **** 

Documentaire révélateur sur les villes en pleine mutation et surtout l'apport de communautés de gens moins fortunés qui changent le paysage des espaces urbains, Bidonville - Architectures de la ville future de Jean-Nicolas Orhon éclaire sur un sujet tangible tout en se voulant un bel objet de cinéma malgré un traitement un peu plus conventionnel. ***

Comédie romantique qui arrive à à recréer une recette efficace et éprouvée (bons interprètes, réalisation soignée, instants d'humour et de poésie, bonne musique, etc.) The F Word de Michael Dowse manque cependant d'authenticité dans sa façon de présenter deux amis qui développent au fil de leurs rencontres des sentiments amoureux. **1/2

Mélodrame sur une adolescente dans le coma dont le fantôme erre dans l'hôpital en attendant de se rétablir (ou pas), If I Stay de R.J. Cutler promet dans ses 15 premières minutes pour se saborder par la suite. Les discours sur les choix de vie est poussif, l'interprétation franchement inégale et à force de vouloir faire pleurer le spectateur, ce dernier finit par être agacé. **1/2

Histoire vraie noyée de violons et de belles morales sur un inspirant entraîneur de football, When the Games Stand Tall de Thomas Carter sent la formule à plein nez. Mis à part les joutes sportives qui sont filmées avec vigueur, l'ensemble demeure d'un classicisme ennuyant. **1/2

Film du jour: New Territories (FFM)

Présenté aujourd'hui et demain dans le cadre du FFM, New Territories est le premier long métrage de fiction de Fabianny Deschamps. Film français se déroulant à Hong Kong, cet essai hypnotique et déroutant sur deux femmes d'origines différentes ensorcelle par ses images stylisées et sa riche trame sonore. Le récit, un brin chargé et trop narré, fait preuve de courage formel et thématique, et si l'essence poétique peut se dégonfler avant la fin, il y a véritablement de belles promesses pour la suite des choses. ***1/2 

vendredi 22 août 2014

Entrevue The F Word

Pour la sortie de The F Word, cette agréable comédie romantique qui met en vedette Daniel Radcliffe et Zoe Kazan, je me suis entretenu avec son réalisateur Michael Dowse (Fubar, Goon).

Mon entretien se trouve dans les pages du jour du Journal Métro.

Film du jour: Rosemary's Baby (tv)

Avions-nous vraiment besoin d'un téléfilm de 170 minutes sur Rosemary's Baby après le classique de Roman Polanski? Oui, le livre est très intéressant, Agnieszka Holland peut être une bonne réalisatrice (In Darkness le prouve) et Zoe Saldana est une actrice intéressante. Sauf qu'il n'y a franchement aucune inspiration dans cette histoire trop longue et ridicule d'une femme enceinte qui est convaincue que ses voisins sont des diables. Même Carole Bouquet joue faux! Sans être un navet, l'ensemble s'avère trop lisse et terne pour convaincre. **

jeudi 21 août 2014

Film du jour: Salaud, on t'aime (FFM)

Le Festival des films du monde s'ouvre aujourd'hui avec Salaud, on t'aime, le dernier long métrage de Claude Lelouch. Cette histoire très personnelle d'un populaire photographe qui tente de renouer avec ses quatre filles n'est pas à classer parmi les meilleurs essais du réalisateur. Alter ego du cinéaste, Johnny Hallyday sent qu'il doit réparer des erreurs de son passé avant qu'il ne soit trop tard, ce qui entraîne une suite de quiproquos trop moralisateurs et symboliques. Là où la mise en scène déçoit par sa lâcheté, l'humour lui fait amplement sourire, faisant mieux accepter ces passages plus kitsch, jusqu'à une surprise finale qui fait chuter l'ouvrage dans quelques choses de plus touchant. L'ensemble manque parfois de relief, sauf qu'il ne laisse pas indifférent, et le dernier plan ne manque pas de hanter. **1/2

mercredi 20 août 2014

Film du jour: Crazed Fruit

C'est un grand vent de modernité qu'a offert le réalisateur Ko Nakahira au cinéma japonais avec son film Crazed Heart, en 1956. L'histoire toute simple d'un triangle amoureux qui se dessine entre deux frères et une ravissante jeune femme permet à son cinéaste d'interroger la jeunesse, celle des individus mais également d'un pays qui se relève d'un conflit mondial. En se faisait, il ose choquer, autant au niveau des thèmes politiques et sociaux que de la représentation de la sexualité, toute sensuelle et érotique. Le récit prend son temps pour exposer ses thèmes, ses personnages et ses conflits moraux, jusqu'au moment où déferle la finale qui elle, sera difficile à oublier. ****

mardi 19 août 2014

Nouveautés en DVD : Only Lovers Left Alive, The Amazing Spider-Man 2, Grigris, The Quiet Ones, Le jour attendra, Jarhead 2

À la veille de se laisser emporter par le FFFM (oui, oui, c'est possible), il ne faudrait pas manquer les dernières sorties DVD et Blu-ray, avec un titre qui se démarque nettement du lot.

Il s'agit d'Only Lovers Left Alive, un film de vampires qui redonne ses lettres de noblesse au genre. C'est normal, il est réalisé par Jim Jarmusch qui insuffle son style propre (mélancolie, humour décalé qui ressort des dialogues, superbe trame sonore) pour en faire un opus de grande qualité. ***1/2

Superproduction de qualité qui sait être à la fois enlevante et sensible, The Amazing Spider-Man 2 de Marc Webb continue à tisser la toile de ce super-héros pas toujours intéressant, mais en y intégrant des méchants de luxe, dont celui campé avec verve par Jamie Foxx. ***

Présenté à Cannes et à Cinémania l'année dernière, Grigris de Mahamat-Saleh Haroun compense une mise en scène plus ou moins assurée par une histoire alerte sur les déboires d'un danseur et la performance plus grande que nature de Souleymane Démé. ***

Inspiré d'un fait divers, The Quiet Ones de John Pogue qui s'intéresse à la "guérison' d'une jeune fille possédée ne tient ni en haleine ni ne donne les frissons voulus, malgré le soin apporté à la réalisation et à l'interprétation. C'est dommage mais c'est ça. **1/2

Sorte d'ersatz d'un essai de John Woo ou de Johnnie To, Le jour attendra d'Edgar Marie qui porte sur la vengeance et la rédemption de deux anciens amis qui doivent affronter une nuit sans fin vaut seulement pour la qualité de sa trame sonore. L'intrigue, risible, accumule les clichés à ne plus finir. **

Reprenant l'essence du premier volume mais sans l'humour, la leçon d'humanité et la critique sociale et politique, Jarhead 2 de Don Michael Paul est un long métrage techniquement au point mais qui ennuie rapidement par son manque de personnalité. Directement en DVD et on sait pourquoi. **

Film du jour: Y tu mama tambien

Disponible aujourd'hui dans la prestigieuse collection Criterion, Y tu mama tambien est le film qui a fait connaître au grand public le cinéaste Alfonso Cuaron. Bien avant Gravity et Children of Men, le cinéaste mexicain émoustillait les sens avec ce road-movie sensuel sur deux amis adolescents qui découvrent la vie, l'amour et le sexe. Jamais racoleur, toujours fais et authentique, cette oeuvre vibrante et ensoleillée a marqué beaucoup de cinéphiles à sa sortie en 2001 et 13 ans plus tard, elle est toujours aussi rafraîchissante à revoir. ****

lundi 18 août 2014

Film du jour: The Panic in Needle Park

Au panthéon des meilleurs films de "drogués', il y a évidemment Requiem for a Dream et Transpotting, mais également The Panic in Needle Park de Jerry Schatzberg sur le quotidien parsemé de hauts et de bas de deux amoureux junkies. Le ton extrêmement réaliste et les prestations formidables d'Al Pacino et de Kitty Winn confèrent à ce long métrage une aura unique, qui dérange et traumatise par ses scènes fortes. De quoi en ressortir transformé. ****

dimanche 17 août 2014

Film du jour: The Rock

Comment peut-on passer de héros à zéro? La question mérite qu'on la pose, surtout lorsqu'il est question de Michael Bay qui fait un peu n'importe quoi à notre époque. Pourtant, dans les années 90, il avait pondu un des meilleurs films d'action des dernières décennies: The Rock, une sortie d'Indiana Jones moderne où Sean Connery et Nicolas Cage se mettent ensemble pour sauver des otages sur l'île d'Alcatraz. On reconnaît instantanément son style au niveau du rythme et des thèmes (assez sexistes). Sauf que cela fonctionne totalement, sur le plan de la forme que du fond, des scènes d'action incroyables, de l'interprétation et des touches d'humour qui font hurler de rire. Dans le genre, c'est la totale. ***1/2 

samedi 16 août 2014

Nouveautés au cinéma : Welcome to New York, Yves Saint Laurent, Le monde nous appartient, La fleur de l’âge, Let’s Be Cops

Il s'agit d'une semaine relativement décevante au niveau des sorties au cinéma, alors qu'aucun titre ne se démarque réellement du lot et que la qualité va du passable à l'oubliable.

Vilipendé à Cannes et partout sur son passage, Welcome to New York d'Abel Ferrara n'est pas tant une recréation de l'affaire DSK qu'une réflexion absurde et fictive sur le pouvoir, la corruption, le sexe et la politique. Dès qu'on accepte de se retrouver devant un objet volontairement grotesque, pathétique et abject (sûrement au second visionnement), on s'amuse beaucoup devant ce cauchemar où Gérard Depardieu passe son temps à grogner comme un porc. Non, il n'y a pas grand-chose qui se rapproche de cette satire hallucinante du déclin de la société où les vices sont rois. ***

Biopic extrêmement conventionnel, Yves Saint Laurent de Jalil Lespert demeure constamment dans l'anecdote. La direction artistique est impressionnante et le duo entre Pierre Niney et Guillaume Gallienne fonctionne parfaitement, mais l'ensemble manque de passion, d'intérêt. Cela ressemble à une publicité déguisé à Pierre Bergé, l'ancien compagnon de YSL, qui a donné son accord à cette version. **1/2

Récit extrêmement ambitieux sur les choix de vie et les relations père/fils, Le monde nous appartient de Stephen Streker passe malheureusement à côté de ses sujets. Les interprètes talentueux ne peuvent rien devant la fadeur des personnages et la mise en scène qui fait dans l’esbroufe, se prenant parfois trop pour Magnolia. **1/2

Vieillir, ce n'est pas évident. Ce n'est pourtant pas une raison pour pondre un long métrage plein de clichés comme La fleur de l'âge de Nick Quinn, dont la réalisation morribonde est sauvée par le jeu cabotin et amusé de Jean-Pierre Marielle et de Pierre Arditi. Mais ce que ça ne vole pas haut! **1/2

Deux amis se prennent pour des policiers dans Let's Be Cops de Luke Greeenfield, une comédie grossière qui ne fait pratiquement jamais sourire. À tel point qu'on se demande si les gens qui riaient aux larmes lors de la projection spéciale étaient payés par le distributeur... **

Film du jour: The Trip to Italy

Sorte de suite au très drôle The Trip, The Trip to Italy de Michael Winterbottom est un autre road-movie succulent sur le sens de la vie et l'amitié masculine. Moins essentiel que le premier volume, mais tout aussi attendrissant et hilarant. ***

vendredi 15 août 2014

Film du jour: Sawdust and Tinsel

Lorsque Bergman se prend pour Fellini, cela donne Sawdust and Tinsel, un angoissant conte se déroulant dans un cirque où le propriétaire pense avoir manqué sa vie et où sa maîtresse s'embourbe dans des aventures délicates. Graphiquement impressionnant, cet opus cruel et grotesque où tout le monde s'humilie possède un don inné pour la poésie noire. Lent, inspirant et déstabilisant, il y a tout pour surprendre les amateurs du maître qui se préparait déjà avec cette oeuvre puissante à aborder de fronts ses futurs chefs-d'oeuvres. ****

jeudi 14 août 2014

Film du jour: Tyrannosaur

Mieux vaut tard que jamais. C'est ce qu'on se dit après avoir acheté ce film depuis plus d'une année et de seulement le regarder récemment. Dans la vague des opus des Ken Loach, Mike Leigh et les frères Dardenne (bonjour sale destin), Tyrannosaur de Paddy Considine est l'histoire dune amitié et d'un amour improbable entre un vieil homme violent et une femme maltraitée par son mari. Malgré le climat d'horreur et le manque d'espoir chronique, une certaine beauté ressort de ces destins fauchés par les désillusions. La mise en scène bien naturaliste et le jeu sidérant de Peter Mullan et d'Olivia Colman en font une oeuvre forte en gueule, pas fondamentalement originale et parfois trop lourde, mais qui agit comme un coup de poing au plexus solaire. ***1/2

mercredi 13 août 2014

Film du jour: Written on the Wind

Quand ça va mal, ça va mal. C'est maintenant à la superbe Lauren Bacall, âgée de 89 ans, que la Grande Faucheuse s'en est prise. L'exquise actrice brillait de 1000 feux dans Written on the Wind, ce fabuleux mélodrame de Douglas Sirk où deux amis se disputent pour ses beaux yeux. Avec son humour très noir et sa portée sociale plus que pertinente, cette satire subversive et magnifique à bien des égards s'apparente à une véritable tragédie qui séduit constamment avec son symbolisme et son utilisation incroyable du Technicolor. ****

mardi 12 août 2014

Nouveautés en DVD: L’écume des jours, Locke, Disneynature's Bears, Muppets Most Wanted, The Railway Man, Loveship Hateship, Cas & Dylan, A Haunted House 2

Maintenant que Fantasia est chose du passée, les très bons films arrivent en dvd et en blu-ray. Il y en a au moins deux cette semaine...

Adaptation trash et personnelle du classique de Boris Vian, L'écume des jours n'aurait pu être réalisé que par Michel Gondry qui surprend constamment par sa vivacité et sa virtuosité. Oui, c'est trop long, mais la mise en scène soignée et l'interprétation dynamique en font un plaisir de tous les instants. ***1/2

Impressionnant huis-clos qui bluffe le spectateur par la qualité de sa réalisation et le jeu d'une intensité remarquable de Tom Hardy, Locke de Steven Knight rend frais et même original un dispositif vieux comme le monde. Les tours de voiture ne seront plus jamais comme avant... ***1/2

Documentaire sympathique mais enfantin et assez oubliable qui s'adresse à toute la famille, Disneynature's Bears d'Alastair Fothergill et Keith Scholey amuse avec ses animaux trop mignons et la narration enjouée de John C. Reilly. ***

Après un délicieux premier film qui a fait revivre une série à succès, Muppets Most Wanted de James Bobin manque singulièrement de charme et de magie. Pas qu'on ne rit pas dans ce séjour à travers le monde où les mélodies se veulent distrayantes. C'est seulement qu'il n'y a rien de véritablement mémorable. Au moins, il y a encore quelques passages désopilants... ***

Histoire vraie qui s'enfarge les pieds dans le mélo, The Railway Man de Jonathan Teplitzky demeure pertinent pour les fortes prestations de Colin Firth et de Nicole Kidman. Car l'histoire est presque la même que Le pont de la rivière Kwai (mais en moins bon) et la réalisation s'avère beaucoup trop sage. ***

Oui, l'humoriste Kristen Wiig peut être excellente dans un registre comique. C'est ce qui fait d'ailleurs la force (la seule?) de Hateship Loveship de Liza Johnson où elle incarne une femme timide. Dommage que le récit soit si banal et que l'intérêt s'évapore dans la seconde partie. **1/2

Road movie niais, pas toujours bien joué et mis en scène n'importe comment, Cas & Dylan de Jason Prestley réunit un nouveau duo improbable (un vieil homme et une fille insouciante) dans une aventure folle. Ça fait du bien de revoir Richard Dreyfuss, mais bien le diriger peut être une bonne idée. **

Avions-nous besoin de A Haunted House 2? Car même s'il y a quelques secondes agréables à cette comédie satirique de Michael Tiddes, l'humour est lourd, grotesque, vulgaire et il ne fonctionne pratiquement jamais. *1/2

Film du jour: Mrs. Doubtfire

Pour rendre hommage au grand Robin Williams qui est décédé tragiquement hier, quoi de mieux que revoir Mrs. Doubtfire de Chris Columbus, un de ses films les plus drôles en carrière? Croisement très agréable entre Tootsie et Kramer vs. Kraver, cette histoire simple et touchante d'un père qui se déguise en vieille femme pour voir ses enfants plus souvent vaut surtout pour la performance plus grande que nature de son protagoniste. Malgré sa mièvrerie, le long métrage se laisse regarder avec un grand plaisir. Et dire qu'une suite était à l'ordre du jour... ***1/2

lundi 11 août 2014

Entrevues Step Up - All In

Step Up 5 a pris l'affiche vendredi dernier et je suis certain qu'une jeune clientèle a pris l'assaut des salles de cinéma pour fuir la canicule et se déhancher un peu.

Pour l'occasion, je vous propose des entrevues avec sa vedette Briana Evigan et son chorégraphe Nicolas Bégin afin de danser correctement dans la rue.

Mon article se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: The Culpepper Cattle Co.

On a beau chialer sur le style de Jerry Bruckheimer (surtout de nos jours), l'homme a produit plusieurs films très intéressants. C'est le cas du western The Culpepper Cattle Co. en 1972 où un jeune homme qui désire ardemment devenir un cow-boy réalise que ce "métier" l'oblige parfois à user de violence pour aucune raison tangible. Plein d'action, de poussières, d'hommages (surtout à Red River) et de testostérone, cette oeuvre moins superficielle qu'elle ne laisse paraître est peuplée de comédiens qui ont la gueule de l'emploi et d'une réalisation vigoureuse de Dick Richards. Divertissant à souhait. ***1/2

dimanche 10 août 2014

Film du jour: Magic in the Moonlight

Après le grand succès (mérité) de Blue Jasmine, il était normal que le nouveau film de Woody Allen déçoive un peu. Plus léger et candide que son prédécesseur, Magic in the Moonlight n'est pourtant pas un mauvais long métrage. Au contrairement, on s'amuse beaucoup en Provence à suivre Colin Firth qui cherche à démasquer Emma Stone qui aurait des dons de voyante. Le scénario est ponctuée de moments très drôles et la chimie entre les deux comédiens est palpable. Oui, l'ensemble manque de profondeur et la mise en scène demeure un peu accessoire, mais cela n'est pas important tant que la bonne humeur y est . Et c'est tout à fait le cas ici. ***

samedi 9 août 2014

Film du jour: Scènes de la vie conjugale

Qu'on le regarde en série ou en film, Scènes de la vie conjugale d'Ingmar Bergman est une oeuvre exquise, forte et poignante sur le couple, sa beauté et sa lassitude. Verbeux, un brin statique mais d'une puissance démoniaque, l'ensemble rend rapidement accro et le jeu viscéral de Liv Ullmann et Erland Josephson rendra plusieurs scènes inoubliables. Du grand art, comme il ne s'en fait presque plus à la télévision ou au cinéma. ****1/2

vendredi 8 août 2014

Nouveautés au cinéma: Calvary, 1987, The Hundred-Foot Journey, Step Up – All In, Into the Storm

Même en ayant manqué le nouveau Woody Allen (que je me jure de voir dans les prochains jours) et les Ninja Turtles qui sont produits par Michael Bay, il y a de bons films à se mettre sous la dent cette semaine.

Le plus intéressant est Calvary de John Michael McDonagh (The Guard), un drame religieux sur un prêtre menacé de mort qui voit que les gens qui l'entourent ont perdu la foi. À la fois tragique et comique (l'humour y est très noir), ce long métrage interprété avec vigueur par Brendan Gleeson se veut souvent impressionnant malgré un rythme en demi-teinte. ***1/2

Aussi bon que 1981, sa suite 1987 qui est toujours offert par Ricardo Trogi est un portrait éclatant et très divertissant de ses 17 ans. Il y a sûrement trop de narration, les personnages manquent de complexité et l'émotion tarde à survenir, sauf que les interprètes s'en sortent haut la main, la réalisation est assez efficace (surtout cette scène en plan continu au resto) et que dire de cette séquence sur du Pet Shop Boys! ***

Donnant horriblement faim, The Hundred-Foot Journey de Lasse Hallström qui porte sur la compétition entre deux restaurants est une carte postale sympathique mais oubliable, où de fabuleux comédiens se livrent la réplique. C'est moralisateur mais pas trop, charmant tout plein et assez engageant. ***

Dernier volet d'une série à succès, Step Up - All In de Trish Sie est un des pires épisodes du lot. L'intrigue en sorte de Best Off qui ramène presque tout le monde à Las Vegas pour une compétition est bête à pleurer, les acteurs font l'impossible mais le talent n'y est pas toujours, la musique fait saigner les oreilles et les numéros dansés ne sont jamais impressionnants. *1/2

Série B qui cherche à faire de la série B (du genre Snakes on a Plane, mais en bien pire), Into the Storm de Steven Qual est une production volontairement mauvaise sur des méchantes tornades qui causent bien des dégâts. L'objectif est de ne rien prendre au sérieux, sauf que la démarche est si pathétique, l'humour si inexistant, que l'effort rate complètement sa cible. *1/2

Film du jour: That Demon Within (Fantasia)

Présenté à Berlin et à Fantasia, That Demon Within de Dante Lam est à la fois un suspense sur un tueur recherché par les flics et traqué par ses associés, un film de fantômes et un drame psychologique sur un policier qui est hanté par son passé. Après un début modeste mais efficace, l'intrigue se complique un peu trop, n'arrivant jamais à recoller complètement les morceaux. Une demi-déception, car l'interprétation est loin d'être mauvaise et la mise en scène offre quelques scènes pertinentes. **1/2

jeudi 7 août 2014

Film du jour: The Fives (Fantasia)

Vu récemment à Fantasia, The Fives est un énième film de vengeance de la Corée du Sud. Sans nécessairement se démarquer du lot, ce long métrage de Jeong Yeon-shik tient en haleine avec son scénario assez bien ficelé où il est question de donneurs d'organes et ses personnages généralement intéressants (une "équipe" s'agence autour d'une femme en chaise roulante qui cherche à venger le tueur de sa fille et de son mari). La mise en scène n'est toutefois pas toujours à la hauteur et quelques passages extrêmement invraisemblables fait parfois verser le récit dans la farce et la caricature. **1/2

mercredi 6 août 2014

Entrevue avec Charlotte Le Bon pour The Hundred-Foot Journey

Pour la sortie de The Hundred-Foot Journey, ce succulent film de bouffe qui met en vedette Helen Mirren, j'ai pu jaser nourriture, recettes et cinéma avec Charlotte Le Bon qui y tient le second rôle féminin.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Killers (Fantasia)

Présenté aujourd'hui, Killers des Mo Brothers est un des films les plus intéressants de cette édition de Fantasia. Se déroulant entre l'Indonésie et le Japon, cette histoire de tueurs qui mettent leurs crimes sur l'Internet pose une réflexion déstabilisante sur le voyeurisme, étant gore tout en développant de fabuleux personnages en trois dimensions. La mise en scène électrisante finit par heurter le cinéphile qui aura rarement eu autant d'émotions fortes cette année au cinéma. ****

mardi 5 août 2014

Nouveautés DVD : Oculus, Divergent, Stay, Need for Speed

Il y a vraiment peu de choses à se mettre sous la dent cette semaine au niveau des sorties DVD et Blu-ray.

Suspense horrifique plutôt efficace sur un miroir maléfique, Oculus de Mike Flanagan tient en haleine malgré son budget réduit et ses interprètes limités. Il y a beaucoup d'ambiance et l'atmosphère donne des frissons dans le dos. ***

Nouveau récit de science-fiction pour les adolescents sur une jeune femme qui doit trouver sa place dans une société divisée en castes, Divergent de Neil Burger ressasse de nombreux clichés pour offrir quelque chose d'assez potable. Shaileen Woodley y est pour beaucoup dans la réussite de l'effort. ***

Long métrage sur les nouveaux départs, Stay de Wiebkle von Carolsfeld n'arrive pas à séduire totalement malgré le brio de ses interprètes. Il faut avouer que le scénario est particulièrement moralisateur et que la mise en scène manque de mordant. **1/2

Adaptation attendue d'un populaire jeu vidéo, Need for Speed de Scott Waugh peine à divertir avec son histoire passe-partout qui n'est qu'un prétexte aux scènes d'action musclées. Mieux vaut prendre le tout avec un grain de sel, car le ridicule n'est jamais très loin. **

Film du jour: Steel Cold Winter (Fantasia)

Très beau film enneigé sur les tourments de l'amour, de l'adolescence et de la différence, Steel Cold Winter de Choi Jin-seong ressemble à plusieurs films présentés cette année à Fantasia. Sauf que ce long métrage possède un sens inné pour la poésie et l'image qui glace le sang, mêlant le politique au personnel dans un vortex de sensations fortes qui, s'il perd un peu de son intensité dans sa deuxième partie, ne manque pas de métaphores pour laisser un fort impact. ***1/2

lundi 4 août 2014

Film du jour: Ugly (Fantasia)

C'est une véritable déflagration que propose Anurag Kashyap dans Ugly, qui est présenté aujourd'hui à Fantasia. Film indien qui est l'antithèse de ce que propose Bollywood, ce cauchemar urbain sur une fillette qui disparaît sans laisser de traces laisse apparaître une société au bord du gouffre et plusieurs personnages qui feront tout pour améliorer leurs conditions de vie. Le résultat, mené tambour battant par une réalisation extraordinaire, des interprètes dévoués et un humour sardonique, est à couper le souffle. ****

dimanche 3 août 2014

Film du jour: Real (Fantasia)

Kiyoshi Kurosawa est un cinéaste fascinant, qui offre toujours quelque chose d'intéressant dans ses films. S'il revient en mode grand public avec Real, sorte de Inception nippon sur un homme qui se rend dans l'inconscience de son amoureuse pour la sauver de son coma, il le fait avec poésie, romantisme et un grand sens du spectacle, sans pour autant oublier la notion intimiste de ses personnages. Ce n'est peut-être pas un grand crû de sa part, une surprise scénaristique se devine longtemps à l'avance et la finale est déconcertante, mais que de talent à créer des univers uniques, où il se dépasse encore une fois au niveau de sa mise en scène volontairement aseptisée où son esprit imaginaire est sans limite. ***1/2

samedi 2 août 2014

Film du jour: The Green Inferno (Fantasia)

Le réalisateur Eli Roth (Hostel 1 et 2, Cabin Fever) est en ville aujourd'hui pour présenter son nouveau film The Green Inferno. Histoire sanguinaire d'activistes qui se font "dévorer" par les indigènes qu'ils défendent, le long métrage offre une première partie beaucoup trop longue et explicative où il développe ses assisses, pour oublier par la suite les espoirs de son scénario pour tomber dans le traditionnel carnage cannibalisme, qui est étonnamment trop gentil et propre de sa part. Oui, on rit parfois et le sang coule à flot, sauf que l'effort s'avère au final assez quelconque et prévisible. **

vendredi 1 août 2014

Nouveautés au cinéma : A Most Wanted Man, I Origins, Un loup derrière la porte, Je suis Femen, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?

Les sorties hebdomadaires sont peu nombreuses lorsque la superproduction américaine monopolise les écrans de cinéma (et dire que j'ai manqué Guardians of the Galaxy). Il est pourtant facile de trouver de très bons longs métrages si l'on cherche le moindrement...

Ayant pris l'affiche la semaine dernière, A Most Wanted Man est un autre joyau de la part d'Anton Corbijn (Control, The American), qui utilise le thème de prédilection des romans de John le Carré - le jeu d'échecs - en mettant des carrés partout dans sa mise en scène! Le récit, faussement conventionnel, est captivant dans sa façon de rappeler que la manipulation est à la base de tout et le regretté Philip Seymour Hoffman offre une autre  immense performances. Sardonique, élégant et vraiment à ne pas manquer. ****

Romance qui fait battre le coeur plus rapidement, I Origins de Mike Cahill confronte science et religion au sein d'une histoire un peu kitsch mais poignante d'un homme qui est fasciné par les yeux. La réalisation est soignée, l'interprétation appropriée et la bande-son fait rêver. ***1/2

Drame psychologique déguisé en thriller, Un loup derrière la porte de Fernando Coimbra glace le sang dans son interrogation de témoins qui savent peut-être où se trouvent une enfant disparus. L'étude de personnages est significative et l'effort réserve quelques coups de théâtre impitoyables. ***1/2

Documentaire sur un mouvement féministe qui a fait des petits partout sur son passage, Je suis Femen d'Alain Margot utilise une structure conventionnelle pour présenter son sujet. Cela n'enlève rien au brio de ses héroïnes aux aventures si intéressantes, évocatrices, surprenantes et inquiétantes. ***

Très grand succès en France (le film est rendu à 11,2 millions d'entrées, contrairement à ce que j'écrivais hier), Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu? de Philippe de Chauveron utilise tous les clichés possibles et inimaginables dans la présentation d'une famille blanche et conservatrice dont les filles s'entichent de gens issue des minorités. C'est parfois très drôle, mais aussi un peu quelconque. **1/2

Film du jour: Seventh Code (Fantasia)

Vu précédemment à Fantasia, Seventh Code est une série B de 60 minutes du grand Kiyoshi Kurosawa (Kairo, Tokyo Sonata) qui suit une Japonaise dans un pays qui n'est pas le sien. Tour à tour intrigante, bluffante et inutile, cette virée met continuellement de bonne humeur grâce au charme de son héroïne, au scénario qui ne fait pas toujours de sens et à la finale tout simplement jouissante. Le maître nippon est rarement en aussi petite forme qu'ici, mais même dans ses oeuvres les plus mineures, il y a de quoi en ressortir le sourire aux lèvres. ***