lundi 31 mai 2021

Les meilleurs films de... mai 2021


Alors que la pandémie semble enfin s'essouffler au Québec, les propositions cinématographiques de qualité devraient s'intensifier. Voici les films les plus intéressants qui ont pris l'affiche au cinéma en mai 2021...

- Collective (oublié de la liste avril 2021)

- Le diable n'existe pas

- The Killing of Two Lovers

- Nulle trace

- Pour l'éternité

- The Human Factor

- Hygiène sociale

- A Quiet Place Part II

- New Order

Film du jour: My Best Fiend


La collaboration entre Werner Herzog et Klaus Kinski fut une des plus fructueuses du septième art. Elle est érigée comme mythe dans le documentaire My Best Fiend (1999) où l'acteur semblait terroriser son entourage, ne faisant qu'un avec ses personnages démentiels. Fidèle à ses habitudes, le cinéaste allemand sonde la nature humaine avec humour et émotion, multipliant les anecdotes incroyables qui révèlent parfois plus de la fiction que de la réalité, de la vengeance où filtre un soupçon de poésie. ***1/2

dimanche 30 mai 2021

Film du jour: Days


Tsai Ming-liang sort de sa retraite pour offrir le magnifique Days (2000). Ce 11e long métrage débute là où le précédent et somptueux Les chiens errants (2013) se terminait: avec un long plan fixe de plusieurs minutes. Le temps est la vie chez le cinéaste taïwanais qui l'utilise toujours à bon escient. Grâce à lui, il est possible de ressentir l'effet de la solitude et de l'aliénation, mais également de l'excitation qui monte par un massage et de cette rencontre improbable entre deux êtres solitaires. Sa mise en scène, d'une immense beauté picturale, appelle au recueillement, alors que l'absence de mots permet de mieux saisir les sons de l'existence, l'eau qui tombe et une boîte à musique. ****

samedi 29 mai 2021

Film du jour: Kramer vs. Kramer


Bien avant Mariage Story, il y avait Kramer vs. Kramer (1979) de Robert Benton, une émouvante histoire de grandes personnes qui se disputent pour la garde des enfants avec un script manipulateur qui prend clairement le parti du père. Cela dit, ce long métrage qui s'est mérité cinq oscars (dont celui du meilleur film) ne manque pas de justesse et de sensibilité. Surtout qu'il y a deux immenses acteurs - Dustin Hoffman et Meryl Streep - qui sont capables d'élever un récit qui aurait facilement pu verser dans le mélo anonyme. ****

vendredi 28 mai 2021

Sorties cinéma: Le diable n'existe pas, A Quiet Place Part II, New Order, Trois jours et une vie


La survie est le moteur des principales nouveautés cinématographiques qui prennent l'affiche cette semaine au Québec...

Interdit de quitter le pays et étroitement surveillé, cela n'a pas empêché Mohammad Rasoulof (Un homme intègre) de réaliser Le diable n'existe pas, Ours d'Or à Berlin en 2020. Il s'agit d'un film magistral sur la peine de mort, décuplé en quatre récits qui épousent autant de courants cinématographiques différents. Complexe sans être toujours très subtil, le procédé tâte au plus profond de l'âme ce code de moralité qui sépare l'être humain de la bête sauvage, se lovant dans une noirceur éclairante. On n'en ressort évidemment pas indemne. ****

A Quiet Place Part II: Cette suite directe s'avère aussi réussie que l'original. John Krasinski se plaît à filmer son épouse Emily Blunt et une attachante famille qui tente de survivre dans un monde où des entités attaquent dès qu'ils entendent le moindre de bruit. La production techniquement très soignée (le travail sur l'image et le son forcent l'admiration) arrive à déployer habilement un climat insoutenable de tension et si les surprises se font rares, tout est à place à déployer un univers dans la lignée de celui de The ConjuringMa critique ***1/2

New Order: Adepte d'un cinéma qui choque (Michael Haneke doit être son Dieu), Michel Franco se surpasse avec ce cocktail Molotov qui explose à la figure du spectateur. Entre le Joker et Parasite, les classes sociales mexicaines en prennent pour leur rhume, alors que le soulèvement des exploités passe inévitablement par la violence qui marque les corps et les âmes. Un projet teinté d’ambiguïté qui aura certainement autant de fans que de détracteurs. ***1/2

Trois jours et une vie: Cette adaptation du roman de Pierre Lemaitre compte dans ses rangs une solide distribution secondaire, une réalisation soignée de Nicolas Boukhrief et quelques moments inquiétants. Pourtant le cinéphile reste trop souvent de glace tant l'intrigue plafonne rapidement, manquant de nerfs et de complexité psychologique. À l'image du protagoniste, campé sommairement par deux interprètes à deux moments marquants de son existence. Mon entrevue avec le cinéaste. ***

Film du jour: Dead Pigs


Avant de se tourner vers l'univers de DC Comics avec Birds of Prey, Cathy Yan avait réalisé Dead Pigs (2018), un film choral sur l'industrialisation de la Chine et la fascination pour le Roi Dollar. Sans être très subtile, la satire ne manque pas de moments enchantés, et si elle traîne parfois en longueur tout en s'avérant inégale, la charge n'épargne rien ni personne, arrivant à créer des personnages suffisamment humains et un univers cohérent visuellement. Présenté virtuellement dans quelques cinémas. ***

jeudi 27 mai 2021

Entrevue Nicolas Boukhrief (Trois jours et une vie)


La disparition d'un enfant plonge une petite communauté dans l'émoi. Elle aura d'ailleurs des conséquences insoupçonnées sur l'avenir d'Antoine (Jérémie Senez), de sa mère Blanche (Sandrine Bonnaire) et de leur entourage (Charles Berling, Philippe Torreton).

En janvier 2020, nous, nous sommes entretenus dans le cadre des Rendez-vous du cinéma français à Paris avec le cinéaste Nicolas Boukhrief, qui signe l'adaptation cinématographique du roman Trois jours et une vie de Pierre Lemaître.


Tout comme pour Au revoir là-haut d'Albert Dupontel, c'est l'auteur Pierre Lemaître qui a choisi le réalisateur...

Oui, en effet. On a travaillé ensemble sur l'écriture mais également sur le casting. Je n'ai pas envie de t'imposer des acteurs. C'est quand même tes personnages. Donc on va faire le casting ensemble. Je vais te dire des noms et s'il y en a qui te plaisent pas tu me le dis, et vice-versa...


C'était donc très différent comme démarche, dans la mesure où vous vous mettiez au service d'un auteur...

Oui. C'est très intéressant d'illustrer le travail d'un auteur et surtout, d'avoir un scénario que vous n'avez pas écrit. De faire que la mise en scène donne du lierre, s'infiltre dans un récit qui n'est pas le vôtre. Il y a des tas d'idées qui apparaissent comme des idées de scénarios dans le film mais en fait, ce sont des idées de mise en scène...

Et puis évidemment, il y a le travail avec les comédiens. Le grand plaisir du cinéma, c'est de travailler avec les comédiens, de faire vivre des caractères. C'est quand même formidable. Ça c'est une chose qui appartient uniquement au metteur en scène.

Quand vous écrivez vos propres histoires, vous avez quand même au fond de vous un espèce de doute. Et si cette histoire n'était pas intéressante? J'ai réussi à embarquer des producteurs, des acteurs et tout ça, mais si au fond, j'étais un grand mythomane escroc qui a réussi à envaper tout le monde? Là, j'étais sûr que cette histoire était intéressante parce que quand je l'ai lu, je l'ai trouvé vraiment intéressante.


La plupart de vos films - Le convoyeur, Cortex, Gardiens de l'ombre - bifurquent vers le film de genre et c'est également le cas ici...

Pierre m'a dit « J'aime votre travail parce que c'est du film noir, du polar, mais où les caractères sont toujours avant l'action. Ils sont construits par l'émotion du caractère. » Je ne l'avais jamais vu comme ça, mais il a raison. C'est ce qui l'intéressait dans cette histoire. « Le film noir vous correspond. »


Vous l'avez trouvé comment cet enfant (Jérémie Senez), dont le personnage est au coeur du film?

J'avais comme références L'enfance d'Ivan de Tarkovski, Requiem pour un massacre d'Elem Klimov. Ce sont des films russes très intenses avec des enfants qui regardent la guerre. Quand on se rappelle de ces films, on se rappelle d'abord des regards de l'enfant. Je cherchais ça, un regard. J'ai vu arriver ce petit enfant un peu timide avec ce grand regard, ces grands yeux, et ça a commencé à me troubler.

Je lui ai demandé pourquoi il voulait jouer et il m'a dit que son père avait fait Nos batailles, le film avec Romain Duris. Comme son père était metteur en scène, il voudrait mieux comprendre son métier et que la place d'acteur lui paraissait être la bonne pour tout voir. J'ai trouvé ça très émouvant.


Vous citiez des films russes. Est-ce que Faute d'amour d'Andreï Zviaguintsev a été une source d'inspiration? Car il y a plusieurs similarités...

R: Non. Je l'ai vu il y a 15 jours et je me suis dit « C'est marrant, il y a une battue, un enfant qui disparaît...». Il y a beaucoup de coïncidences folles, des convergences au même moment à travers le monde où les gens ont les mêmes idées.

 

Quand Pierre Lemaître a vu le film, il en a pensé quoi?

R: Il était hyper enchanté. Il a été très heureux de cette aventure. Du fait de pouvoir accompagner le film si loin, en choisissant par exemple les acteurs, en allant voir le village. Le tournage était ouvert et il pouvait venir souvent. Il m'a dit qu'il ne pouvait pas rêver de mieux. Et comme on continue de se voir, je pense que c'est vrai! (rires)

Film du jour: Dead or Alive


1999 fut  l'année charnière de la carrière de Takehsi Miike. Non seulement il a offert son meilleur long métrage en carrière avec Audition, mais il a également proposé Dead or Alive qui allait cimenter son art: celui de détourner le film de genre (ici l'oeuvre de yakuzas à la Takeshi Kitano) en y insufflant de la folie, de l'absurdité, du gore et des scènes outrancièrement cultes. Évidemment, il est impossible d'oublier l'introduction complètement cinglée qu'il allait parodier abondamment par la suite et, surtout, la conclusion dantesque digne des cartoons les plus cinglés. Mais l'ensemble mérite également le détour, seulement pour sa maestria d'encore croire en son récit limité et à ses personnages caricaturés... ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui. ***1/2

mercredi 26 mai 2021

Film du jour: Animals


Les films qui mélangent drogue, itinérance et amour absolu demeureront toujours dans l'ombre de Panic in Needle Park et Requiem for a Dream. Animals (2014) de Collin Schiffli le sait très bien, décriant son histoire minimaliste la plus sensible et honnête possible. Cela donne une oeuvre particulièrement attachante, un brin répétitive mais pleine d'espoir, portée par les performances exemplaires de Kim Shaw et David Dastmalchian. ***1/2

mardi 25 mai 2021

Infinity Train: Book Two


Quelle est l'animation la plus originale à avoir été présenté ces dernières années à la télévision? Deux morceaux de robots pour avoir répondu Infinity Train, dont le Book Two sort aujourd'hui en dvd. (Warner)

C'est quoi? Une adolescente pourchassée par des entités mystérieuses fait équipe avec un garçon écervelé et un cerf qui répond au nom d'Alan Dracula.

C'est comment? L'imagination est au pouvoir dans ce dessin animé drôle et mélancolique, qui ne manque pas de personnages attachants et de réflexions puissantes.

Et pourtant? Les épisodes de seulement 11 minutes chacun sont beaucoup trop courts.

Techniquement? Les images demeurent soignées et détaillées, au même titre que la piste sonore anglophone qui titille les enceintes tout en mettant l'emphase sur les dialogues.

Suppléments? En plus des dix épisodes, cette édition comprend une galerie d'images, des pistes de commentaires et quatre segments animés.

Au final? On ne s'ennuie pas une seule seule seconde devant cette création complètement cinglée, qui s'amuse à perdre le spectateur pour mieux l'amener sur des chemins qui sortent grandement de l'ordinaire. Un trip unique qui donne le goût de découvrir les prochaines saisons.

Film du jour: Deliver Us From Evil


Cela fait des années que le cinéma coréen n'a rien à envier aux superproductions américaines et Deliver Us From Evil confirme cette tendance. (Well Go USA)

C'est quoi? Un agent devenu mercenaire part à la recherche d'un enfant disparu, pour découvrir qu'un ancien ennemi tente de lui faire la peau.

C'est comment? Les scènes d'action sont époustouflantes, au même titre que le traditionnel mélange de genres et la mise en scène stylisée de Hong Won-Chan (le coscénariste des brillants The Chaser et The Yellow Dog).

Et pourtant? L'histoire est parfois difficile à suivre et le grand niveau de violence ne sera pas pour tout le monde.

Techniquement? La photographie éblouissante de Hong Kyung-pyo (Parasite, Burning) et les mélodies trépidantes de Mowg (collaborateur régulier de Kim Jee-woon) sont élevées par un soin considérable apporté aux images et aux enceintes sonores.

Suppléments? Cette édition blu-ray comporte quelques bandes-annonces et des courts documentaires sur le tournage et les différents lieux où se déroule l'intrigue.

Au final? Sans être d'une grande originalité, ce suspense musclé divertit allègrement, prouvant encore une fois à quel point le septième art coréen possède une bonne longueur d'avance sur la compétition.

lundi 24 mai 2021

Film du jour: Three Peaks


L'équilibre d'une famille reconstituée sera mise à l'épreuve dans Three Peaks (2017), un drame qui tarde à partir et qui séduit surtout dans sa seconde partie, beaucoup plus haletante et complexe psychologiquement. Alexander Fehling et Bérénice Bejo forment un couple en or, alors que la mise en scène de Jan Zabeil fait son effet malgré un budget limité. Puis il y a cette conclusion qui donne froid dans le dos, jusqu'à une ultime scène plus discutable... ***

dimanche 23 mai 2021

Film du jour: Vera Cruz


Vera Cruz (1954) de Robert Aldrich représente un peu le précurseur du western spaghetti avec son humour noir et ses héros qui ne pensent qu'à l'argent. Entre Gary Cooper et Burt Lancaster, le clash ne pouvait pas être plus grand et ce duo trouve toujours leurs repères dans cette histoire politisée qui ne manque pas d'exotisme, de romantisme, de valeurs bafouées, de paysages grandioses et, à la toute fin, de violence. ****

samedi 22 mai 2021

Film du jour: The Cat o' Nine Tails


The Cat o'Nine Tails (1971) est souvent le film mal-aimé de la filmographie de Dario Argento. Le maître du giallo cherche encore son style et l'intrigue ne tient pas toujours la route, peuplée de personnages inexpressifs et de dialogues approximatifs. Pourtant, sur un simple plan de l'efficacité de la tension et de la terreur, le long métrage fait mouche. Le montage habile découpe avec aisance d'affreuses scènes d'attaques physiques qui atteignent une certaine grâce dans l'enveloppement musical d'Ennio Morricone. ***

vendredi 21 mai 2021

Sorties au cinéma: Riders of Justice, Hors normes, Les vieux chums

 


La solidarité masculine est à l'honneur cette semaine parmi les nouveaux cinématographiques.

Riders of Justice: Quelque part entre le long métrage de vengeance, le drame réparateur familial et la comédie entre amis se trouve ce projet non orthodoxe d'Anders Thomas Jensen, qui sait divertir avec intelligence. L'humour ludique se veut suffisamment touchant et la distribution attendrissante (menée par le toujours excellent Mads Mikkelsen) excuse la trop longue durée de l'entreprise et ses facilités psychologiques. Il y aura sûrement un remake un jour. ***

Hors normes: Les réalisateurs d'Intouchables retournent au film social (après Samba) avec cette excursion auprès des jeunes adultes autistes. L'interprétation solide (Vincent Cassel, Reda Kateb...) n'éclipse toutefois jamais un script manipulateur et didactique, alors que la réalisation naturaliste semble plagiée sur celles de Ken Loach. **1/2

Les vieux chums: Cela fait plus de 40 ans que Claude Gagnon réalise des films. Dans cette oeuvre crépusculaire, il parle d'amitié, de maladie et de mort alors qu'un homme retourne dans son patelin afin de réparer quelques erreurs de son passé. Sincère et bien joué (Patrick Labbé devait jouer plus souvent au cinéma), le récit souffre malheureusement de dialogues appuyés et d'élans moralisateurs qui finissent par avaler tout rond l'émotion. Face à autant de mots et d'explications, il est toujours mieux de faire triompher les silences et la beauté des paysages. Ma critique **1/2

Film du jour: Love Letters


Ultime long métrage de Stanley Donen, Love Letters (1999) s'avère une mignonne et mélancolique histoire sur deux amis de jeunesse qui s'aiment mais n'arrivent jamais à vivre correctement ensemble. Sincère sans être trop appuyé (sauf pour la fin), porté par le jeu attachant de Laura Linney qui éclipse complètement son partenaire de jeu, le récit fait beaucoup avec peu, compensant sa nature théâtrale et télévisuelle par quelques heureuses trouvailles de montage. ***

jeudi 20 mai 2021

Choix et prédictions Prix Écrans canadiens


C'est ce soir que se déroulent les Prix Écrans canadiens, nos «Oscars». Même si tous les films n'ont pas pris officiellement l'affiche au Québec, voici mes prédictions et mes choix personnels de cet événement qui est toujours imprévisible...


Meilleur film

Prédiction: Funny Boy

Choix: The Nest


Meilleur premier long métrage

Prédiction: Beans

Choix: Violation


Meilleure réalisation

Prédiction: Pascal Plante (Nadia, Butterfly)

Choix: Brandon Cronenberg (Possessor)


Meilleur scénario original

Prédiction: The Nest

Choix: The Nest


Meilleure adaptation

Prédiction: Funny Boy

Choix: La déesse des mouches à feu


Meilleure interprétation féminine dans un premier rôle

Prédiction: Carrie Coon (The Nest)

Choix: Carrie Coon (The Nest)


Meilleure interprétation masculine dans un premier rôle

Prédiction: Lance Henriksen (Falling)

Choix: Saul Williams (Akilla's Escape)


Meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien

Prédiction: Mary Walsh (Happy Place)

Choix: Micheline Lanctôt (Le rire)


Meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien

Prédiction: Colm Feore (Sugar Daddy)

Choix: Jesse LaVercombe (Violation)


Meilleures images

Prédiction: Nadia, Butterfly

Choix: Nadia, Butterfly


Meilleure direction artistique

Prédiction: Falling

Choix: La déesse des mouches à feu


Meilleure distribution

Prédiction: Falling

Choix: Possessor


Meilleurs costumes

Prédiction: My Salinger Year

Choix: Blood Quantum


Meilleur montage

Prédiction: Blood Quantum

Choix: Blood Quantum


Meilleures coiffures

Prédiction: My Salinger Year

Choix: My Salinger Year


Meilleurs maquillages

Prédiction: Possessor

Choix: Possessor


Meilleure musique originale

Prédiction: Funny Boy

Choix: Guest of Honour


Meilleure chanson originale

Prédiction: Sugar Daddy

Choix: Bloodthirsty


Meilleur montage sonore

Prédiction: Funny Boy

Choix: Violation


Meilleure mixage sonore

Prédiction: Funny Boy

Choix: Violation


Meilleurs effets visuels

Prédiction: Blood Quantum

Choix: Le rire


Meilleure coordination des cascades

Prédiction: Blood Quantum

Choix: Blood Quantum


Meilleur long métrage documentaire

Prédiction: The Forbidden Reel

Choix: Une femme, ma mère


Meilleures images dans un long métrage documentaire

Prédiction: Errance sans retour

Choix: Errance sans retour


Meilleur montage dans un long métrage documentaire

Prédiction: The World is Bright

Choix: Une femme, ma mère


Meilleur court métrage documentaire

Prédiction: Jesse Jams

Choix: CHSLD


Meilleur cour métrage de fiction

Prédiction: Black Bodies

Choix: Goodbye Golovin


Meilleur court métrage d'animation

Prédiction: 4 North A

Choix: Le mal du siècle

Film du jour: Starlet


Bien avant Tangerine et The Florida Project, Sean Baker avait réalisé Starlet (2012), une histoire d'amitié improbable entre une jeune femme et une personne âgée. Malgré le milieu parfois difficile, le cinéaste en extirpe des personnages forts et attachants, à l'aide d'un regard lumineux et plein de vie où fourmillent l'intensité et le désir d'aller au bout de ses rêves. ***1/2

mercredi 19 mai 2021

Tom & Jerry: The Movie (blu-ray)


C'est le retour tant attendu de Tom & Jerry, qui débarquent afin de séduire une nouvelle générations de gens. (Warner)

C'est quoi? La rivalité entre le chat Tom et la souris Jerry atteint des sommets alors que les deux meilleurs ennemis se confrontent dans un hôtel huppé de la Grosse Pomme.

C'est comment? Les héros sont attachants et plusieurs gags s'avèrent très réussis: surtout ceux qui misent sur la simplicité et l'instantanéité.

Et pourtant? On ne peut en dire autant des autres personnages humains. L'histoire ne casse rien et elle se veut plutôt moralisatrice.

Techniquement? Les images soignées favorisent l'harmonie entre l'animation et les prises de vues réelles. La musique indigeste s'échappe aisément des enceintes sonores immersives.

Suppléments? Cette édition comporte un blu-ray et une copie numérique. Les bonus réunissent dix inégales séquences retranchées, un bêtisier rigolo, deux analyses de scène (le mariage et la fourrière), un intéressant documentaire sur le tournage et cinq segments plus sommaires (sur le monde des héros, leur rivalité, la maison de Jerry, New York et le mariage final).

Au final? Ce nouveau film de Tom & Jerry s'adresse principalement aux enfants qui rigoleront du début à la fin. Les fans de la première voudront heure également y jeter un coup d'oeil, seulement à des fins nostalgiques.

Film du jour: Die Hard 3


Il y a 26 ans jour pour jour prenait l'affiche Die Hard 3! Ce que cela faisait du bien de revoir John McTiernan derrière la caméra, lui qui offre une réalisation musclée et fluide à la fois. Hilarant, le scénario ingénieux (et avant-gardiste sous fond de racisme et d'allusions à Trump) multiplie les péripéties rocambolesques qui sont menées tambour battant. Bruce Willis se dépasse dans le rôle principal, aux côtés des truculents Samuel L. Jackson et Jeremy Irons. Évidemment, rien ne bat le premier épisode qui a créé un genre à part, mais ce volet s'avère certainement le plus divertissant du lot. ****

mardi 18 mai 2021

The Alienist: Angel of Darkness


Diffusée à l'été 2020 sur la chaîne TNT, The Alienist: Angel of Darkness est une série qui aurait tant aimé être le nouveau True Detective. (Warner)

C'est quoi? Une détective privée, un journaliste et un psychiatre s'allient afin d'élucider une sombre histoire de bébés disparus.

C'est comment? La chimie du trio en place (Dakota Fanning, Daniel Brühl et Luke Evans) s'avère palpable et toute l'interprétation demeure plus que satisfaisante. L'intrigue intéresse à parcimonie...

Et pourtant? ... même si elle tient rarement en haleine. Les échanges sont parfois trop moralisateurs et le scénario est peu convaincant quand il ratisse trop large (milieu versus éducation, place de la femme et des minorités, etc.).

Techniquement? La précision apportée à la recréation d'époque (New York de 1896) est faste, mettant à l'avant-plan l'immense esthétique. Les enceintes précises mettent à l'avant-plan les nombreux dialogues.

Suppléments? Le récit divisé en huit épisodes d'environ 50 minutes chacun est répertorié sur trois disques. Les bonus sont composés de courts et superficiels documentaires sur le livre original, l'histoire, la création de l'univers, les thèmes féminins et la ville de Budapest.

Au final? Même s'il s'agit d'un simple ersatz de True Detective, The Alienist pique malgré tout la curiosité tant les personnages ne manquent pas de chair, de complexité et de noirceur.

Film du jour: A Quiet Dream


A Quiet Dream (2016) de Zhang Lu porte bien son nom: il s'agit d'un songe éveillé sur trois amis qui s'amourachent de la même femme. Non sans longueur, cette chronique enchante par ses personnages truculents, ses riches observations du quotidien et le soin apporté à sa magnifique photographie en noir blanc. L'absence d'enjeux narratifs a parfois ses limites que vient court-circuiter un agréable ton doux-comique et une finale émouvante. ***

lundi 17 mai 2021

Film du jour: Leningrad Cowboys Meet Moses


Dans cette suite d'un film à succès, les Leningrad Cowboys font la rencontre de Moïses, qui les ramène chez eux. Musique et bonne humeur sont de retour dans ce récit très mineur d'Aki Kaurismäki, qui souffre de baisses de régime et d'un manque flagrant de nouveauté. Les clins d'oeil à l'Ancien Testament font sourire, ce qui n'empêche pas l'ensemble de traîner en longueur et de ne pas faire rire autant qu'attendu. **1/2

dimanche 16 mai 2021

Film du jour: L'important c'est d'aimer...


En détournant le mélodrame classique, Andrzej Zulawski propose avec L'important c'est d'aimer... (1975) une fresque vigoureuse sur le malaise du sentiment amoureux, où les crises hystériques sont évidemment de mise. Le climat à la Fassbinder baigne dans la décadence et l’ambiguïté, alors que le personnage d'actrice déchue qu'incarne la splendide Romy Schneider - c'est sans aucun doute son rôle le plus exigeant en carrière - relève presque du documentaire. On rajoute à cela une réalisation nerveuse presque toujours en mouvement (comme ce coeur qui bat) et des mélodies inoubliables de George Delerue afin d'obtenir une oeuvre d'art éblouissante à défaut d'être toujours aimable. ****

samedi 15 mai 2021

Film du jou: Under Capricorn


Under Capricorn (1949) n'est pas un Hitchcock comme les autres. Débarrassé de son suspense, cela demeure un drame acerbe sur les classes sociales, qui n'est cependant pas dénué d'humour et d'un sombre romantisme. L'élégante mise en scène doit beaucoup à la magnifique photographie en Technicolor, alors que la fabuleuse Ingrid Bergman secoue un récit un peu terne qui avait tendance à s'enliser. ***1/2

vendredi 14 mai 2021

Sorties cinéma: The Killing of Two Lovers, Hygiène sociale, Le prix de la liberté, The Perfect Candidate, RK/RKAY, Première vague, Éléonore


Le cinéma intime est à l'honneur cette semaine dans une salle près de chez vous...

The Killing of Two Lovers: C'est un puissant drame domestique que propose Robert Machoian avec cette méditation fragile sur les failles de la famille. Clayne Crawford livre une performance phénoménale en père dépassé par les événements, inscrivant tout son âme à cette oeuvre renversante où l'émotion s'agence parfaitement aux images magnifique et au rythme unique et patient où tout peut arriver. ****

Hygiène sociale: Denis Côté qui s'essaye à la comédie? Oui monsieur... et cela marche tant ses dialogues fondent dans la bouche. Surtout que le dispositif de cette «fausse pièce théâtrale en extérieur» s'approprie avec délices les règles de distanciation physique et sociale. L'ensemble pourrait paraître un peu trop léger et ludique, mais il divertit diablement. ***1/2 Ma critique

Le prix de la liberté: Récompensé à Venise, ce projet signé Ahmad Ghossein s'intéresse au sort de quelques personnes qui se réfugient dans une maison pour fuir un bombardement survenu au Liban à l'été 2006. Sans être aussi abouti qu'Une famille syrienne qui explorait un sujet connexe, l'ensemble réserve quelques instants de tension, surtout lors des moments où l'image remplace les mots. ***

The Perfect Candidate: Découverte par son brillant Wadjda, Haifaa al-Mansour a la cause féminine tatouée sur le coeur. Après quelques escapades américaines moins convaincantes, elle retourne en Arabie Saoudite pour cette comédie douce-amère où une médecin décide de se présenter aux prochaines élections. Inspirant mais lourdement écrit, le scénario éparpillé est mené par une actrice impériale (Mila Al Zahrani) et quelques situations truculentes qui compensent pour un regard qui aurait pu être encore plus cinématographique. ***

RK/RKAY: Un cinéaste vit une crise existentielle lorsque le héros de son dernier film s'évade dans la nature! Cette prémisse loufoque de Rajat Kapoor n'est pas sans rappeler The Purple Rose of Cairo à la sauce Charlie Kaufman. Évidemment, l'ensemble un brin longuet et répétitif n'est pas aussi marquant et profond, mais il s'avère bien sympathique, parsemé d'humour et de fantaisies. ***

Première vague: Tourné en moins de deux semaines pendant la pandémie, ce projet Kino réunit quatre histoires d'autant de réalisateurs (Max Dufaud, Kevin T. Landry, Reda Lahmouid, Rémi Fréchette) qui traitent de Montréal, de résilience, de virus et d'isolement. Un noble projet sociologique qui affiche cependant ses limites: récits inégaux, enjeux limités, interprétation pas toujours nuancée, etc. **1/2 

Sorte de Bridget Jones français, Éléonore d'Amro Hamzawi tient sur les épaules de sa propre soeur: Nora Hamzawi, une humoriste à la personnalité unique qui incarne ici une trentenaire névrosée qui doit apprendre à s'accepter. Dommage que la réalisation limitée et le script plein de clichés et de personnages stéréotypés ne lui fassent pas davantage honneur. Parce qu'il y a une belle mélancolie cachée dans ces tentatives désespérées d'humour potache et bancal. **

Film du jour: Dying of the Light


Il y a tant de films qui ne se font jamais. Écrit par Paul Schrader, le suspense d'espionnage Dying of the Light devait être réalisé par Nicolas Winding Refn avec Harrison Ford et Channing Tatum dans les rôles principaux. Mais comme le cinéaste a préféré aller tourner Drive, les acteurs se sont désister. Cela n'a pas empêché le scénariste de s’asseoir dans la chaise du réalisateur et de faire appel à Nicolas Cage et le regretté Anton Yelchin. Malheureusement, le studio a remonté le résultat final afin d'en faire un thriller banal, générique et sans âme: une tache gênante dans toute filmographie. Pourtant, quelque part, on sent le potentiel émaner, à la fois des données psychologiques du script (un agent atteint de démence entreprend une dernière mission) que de la performance instable de sa vedette. *1/2

jeudi 13 mai 2021

Film du jour: Spiral


Neuvième épisode de la populaire série Saw, Spiral semble vouloir relancer la franchise sur des bases plus respectables: de véritables acteurs (dont Chris Rock et Samuel L. Jackson), une intrigue plus conséquente (clairement inspirée de Seven), des enjeux moraux actuels (brutalité policière, justice sociale), etc. Cela ne fonctionne qu'à moitié. Visuellement le film est beaucoup plus intéressant à regarder et son humour en fait presque une parodie. Sauf que la mise en scène de Darren Lynn Bousman (pourquoi ne pas amener du sang frais au lieu de faire appel à celui qui en est à son 4e épisode?) manque cruellement de tension et d’imagination, réunissant un peu toujours les mêmes séquences de torture. L'horreur ne fonctionne toujours pas et les scènes gore font à peine détourner le regard. Au moins il y a quelques bonnes blagues sur le septième art - la spécialité de Rock depuis son excellent Top Five - et une finale savoureuse annonçant, évidemment, une suite. **1/2

mercredi 12 mai 2021

Film du jour: Speed Racer


Si l'on veut passer le temps avec le meilleur divertissement possible, il y a toujours Speed Racher, qui se bonifie au fil des visionnements. La première fois, il ne s'agit que d'un produit spectaculaire mais vide de sens, qui se déguste comme une orgie de bonbons. Mais à force d'y revenir, on découvre une véritable oeuvre d'art assemblée par les Wachowsi, qui laisse béat par son utilisation des images et du montage. Surtout que Michael Giacchino y livre une de ses meilleures trames sonores. Qui dit mieux en terme de transposition de vieilles émissions cultes, qui a su garder l'esprit original tout en l'adaptant au goût du jour? ***1/2

mardi 11 mai 2021

Film du jour: Together Together


Présenté à Sundance, Together Together de Nikole Beckwith est une douce comédie sur les relations entre une mère porteuse et le futur père de l'enfant. Le script tendre et amusant n'est pas très éloigné de ce que pouvait offrir Woody Allen à une autre époque, et si la réalisation manque de nerfs, elle est rachetée par les performances justes et sincères d'Ed Helms et, surtout, de Patti Harrison. Sans être révolutionnaire (la conclusion demeure conventionnelle), l'ensemble laisse le sourire aux lèvres. En vidéo sur demande. ***

lundi 10 mai 2021

Film du jour: River of Grass


Monte Hellman, le cinéaste de l'anti-rêve américain, est décédé il y a quelques semaines. On retrouve son influence jusque dans le cinéma... de Kelly Reichardt (First Cow)! Et plus précisément dans son premier long métrage River of Grass (1994), qui relate l'errance de deux jeunes gens en cavale après un crime. L'aliénation est immense, les codes du genre sont retournés et ce qui entraîne le film dans une voix extrêmement intéressante est sa façon d'utiliser l'humour tout en demeurant profondément humain. Voilà une oeuvre de jeunesse, d'une belle imperfection, qui annonçait la grande réalisatrice en devenir. ***1/2

dimanche 9 mai 2021

Film du jour: Van Gogh


Sorti il y a trois décennies, Van Gogh demeure possiblement le meilleur film sur ce grand peintre. Pourquoi? Parce que Maurice Pialat refuse constamment le biopic, laissant les grands événements en ellipses en privilégiant la peinture du milieu et les moeurs de l'époque. À ce sujet, une danse qui atteint son apogée au début de la seconde heure s'avère magnifique même si elle ne sert que très peu à l'intrigue. Cela donne une fresque intimiste, drôle et érotique tout en étant cruelle, bouleversante et d'un grand pouvoir d'évocation tant la figure de l'artiste - et alter ego du cinéaste - est constamment brimée par ses semblables. Le soin constant apporté aux images force l'admiration alors que l'incroyable Jacques Dutronc trouve aisément son rôle le plus riche en carrière. ****1/2

samedi 8 mai 2021

Film du jour: The Gentleman

                                                                       image tirée du New Yorker


Après s'être commis sur Aladdin, Guy Ritchie avait besoin de renouer avec l'essence de son art: celui entamé il y a plus de deux décennies avec Lock, Stock and Two Smoking Barrels et Snatch. Cela tombe bien, The Gentleman (2019) s'inscrit dans cette mouvance, multipliant les personnages colorés, les dialogues dépravés, les situations incroyables et les ellipses temporelles. Autant le récit tourne parfois à vide et que le rendu visuel demeure indigeste (peut-être que c'est voulu), autant l'ensemble s'avère hilarant avec ses nombreux moments cultes. Même si c'est Matthew McConaughey qui se trouve au coeur de l'intrigue, il se fait allègrement voler la vedette par Charlie Hunnam, Colin Farrell et Hugh Grant. ***1/2

vendredi 7 mai 2021

Sorties cinéma: Nulle trace, The Human Factor, Escape From Auschwitz, Street Gang, Wrath of Man, En tête de ligne, The Corruption of Divine Providence


Il y a une belle variété de films qui prennent l'affiche cette semaine au cinéma, de l'oeuvre d'art au ratage spectaculaire...

Nulle trace: Adepte d'un cinéma radical, Simon Lavoie se surpasse avec cette méditation sur la foi et la nécessité de créer des liens avec l'Autre, mettant sa réalisation inventive au service d'une intrigue ambiguë et minimaliste qui hypnose allègrement. **** Ma critique

The Human Factor: Fort de son excellent The Gatekeepers, Dror Moreh est de retour avec un fascinant nouveau documentaire politique, alors qu'il s'intéresse aux difficiles processus de paix entre Israël, la Palestine et la Syrie selon les points de vue américains. Porté par la parole tout en privilégiant le côté humain de ses riches intervenants (l'ombre d'Errol Morris n'est jamais loin), l'effort captive amplement, vulgarisant des notions complexes en faisant presque oublier que l'aspect visuel aurait pu être encore plus cinématographique. ***1/2

Escape From Auschwitz: Aussi connu sous le titre The Auschwitz Report, ce drame de guerre de Peter Bebjak qui représentait la Slovaquie aux Oscars suit deux prisonniers qui tentent de dévoiler la réalité des camps de concentration au monde. Le sujet important fait place à une démonstration quelque peu appuyée, puissante lorsqu'elle se veut physique et plus académique dans la dernière ligne droite. Les comédiens jouent avec l'intensité requise. ***

Street Gang - How We Got to Sesame Street: Les amateurs de Big Bird, Cookie Monster et Elmo seront au septième ciel avec ce documentaire qui ressasse la création de leur émission préférée. La technique ne casse rien et les informations inédites sont rares, ce qui n'empêche l'ensemble de divertir tout en apprenant au passage. ***

Wrath of Man: Guy Ritchie semble avoir de la difficulté à créer des projets originaux. Après Sherlock Holmes, The Man from U.N.C.L.E., King Arthur et Aladdin (en omettant volontairement l'affreux Swept Away), le voilà qui s'affaire à ce remake du film français Le convoyeur, l'allongeant pour rien d'une longue demi-heure. Musclée, sa réalisation demeure impersonnelle, et si la musique de Christopher Benstead s'avère agréable, elle ne sauve en rien les enjeux prévisibles et la violence gratuite. Jason Statham domine une distribution presque exclusivement masculine, étant aussi inexpressif que d'habitude. **1/2

En tête de ligne: Ce documentaire de Joëlle Arseneau et Garance Chagnon-Grégoire sur André Chagnon, le fondateur de Vidéotron, sent l'hagiographie à plein nez tant tout (intervenants, commentaires, images) et il ne semble exister que pour rappeler comment ce blason a joué un rôle fondamental dans notre société. Il n'y a aucune nuance, aucune demi-mesure. La forme télévisuelle n'est pas là pour aider. **

The Corruption of Divine Providence: Mieux vaut en rire qu'en pleurer. C'est un peu l'impression devant ce Conjuring des pauvres, qui s'essaye au drame horrifique sous fond de spiritualité et de capitalisme. La mise en scène de Jeremy Torrie est tellement poussive, le scénario si misérable et l'interprétation si outrancière (David La Haye incarne un père métisse douteux) que le spectateur ressort médusé du résultat qui en découle. *1/2

Film du jour: Sunlight Jr.


Naomi Watts et Matt Dillon forment un couple des plus crédibles dans Sunlight Jr. (2013) de Laurie Collyer, alors qu'ils tentent de reprendre leur vie en main après une série d'épreuves. Sauf que des acteurs, aussi bons soient-ils, ne peuvent rien face à un scénario pétri de clichés et une réalisation conventionnelle qui rend l'ensemble particulièrement anonyme et oubliable. **1/2

jeudi 6 mai 2021

Film du jour: Suburban Birds


C'est un fascinant premier film que propose Qiu Sheng avec Suburban Birds (2019), philosophant sur le passé, la nature et l'urbanisation rapide de la Chine. Le tout en entrecroisant deux histoires de valeur inégale (celle des enfants est plus intéressante que celle des adultes) qui semblent difficilement se répondre. Le rythme lancinant et les images hypnotisantes contribuent au grand pouvoir d'évocation. ***

mercredi 5 mai 2021

Film du jour: Cliff Walkers


Après avoir remis sa carrière dans le droit chemin grâce à l'exquis Shadow, Zhang Yimou est de retour avec Cliff Walkers, un drame d'espionnage qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale. Glacial et violent, le récit inutilement compliqué tarde à séduire, sortant difficilement du lot (The Age of Shadows de Kim Jee-woon s'avèrait supérieur). Cela dit, on peut toujours compter sur le grand cinéaste chinois pour en offrir plein la vue sur le plan technique (le soin exquis apporté aux images, les scènes d'action trépidantes), lui qui a fait appel au compositeur des oeuvres de Park Chan-wook afin de séduire l'ouïe de ses mélodies pimpantes. ***

mardi 4 mai 2021

Judas and the Black Messiah (blu-ray)


De tous les films nommés aux Oscars cette année, Judas and the Black Messiah de Shaka King fut certainement l'un des plus intéressants. (Warner)

C'est quoi? Un petit malfrat travaillant malgré lui pour le FBI finit par infiltrer et trahir un influent leader des Black Panthers.

C'est comment? Le scénario engageant ne manque pas de décrire des liens entre l'Histoire d'hier et celle d'aujourd'hui, alors que l'interprétation d'ensemble (Lakeith Stanfield et surtout Daniel Kaluuya, qui s'est mérité un oscars pour sa performance truculente) s'avère particulièrement puissante.

Et pourtant? Il ne faut se fier aux apparences: il ne s'agit pas que d'un simple biopic comme les autres.

Techniquement? La photographie majestueuse est rehaussée par des images détaillées aux contrastes précis. Les enceintes maximisent les nombreux dialogues et les riches mélodies (à ce sujet, la chanson finale a été récompensé aux Oscars).

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les bonus regroupent deux documentaires: un sur la figure messianique de Fred Hampton et la seconde sur celle du traître Judas.

Au final? Sans la présence de l'immense Nomadland, c'est certainement cet opus de grande qualité qui serait reparti avec les distinctions les plus importantes dans les différentes remises de prix. Complexe, profond et d'un grand pouvoir d'évocation, il s'agit d'une oeuvre majeure à ne manquer sous aucun prétexte.

Film du jour: Gyeongju


Cinéaste trop peu connu, Zhang traite dans son oeuvre du déracinement entre la Chine et la Corée. C'est le cas de son très joli Gyeongju (2014), un opus léger et profonde, romantique et mélancolique à la fois sur un homme qui retourne sur les lieux qui l'ont marqués. Non sans rappeler le cinéma de Hong Sang-soo, son art se cristallise par ses rencontres et les fantômes du passé, allongeant la durée de ses plans afin de donner le temps au temps de regarder réellement et de s'émouvoir de la poésie en place. L'ensemble n'est pas sans errance un peu superflue, mais on voudra retourner s'y lover. ***1/2

lundi 3 mai 2021

Film du jour: The Little Things


Un trio d'interprètes primés aux Oscars tentent de sauver The Little Things de l'anonymat. (Warner)

C'est quoi? Un policier près de la retraite vient en aide à un jeune collègue afin d'élucider des meurtres brutaux de femmes.

C'est comment? La distribution prestigieuse (Denzel Washington, Rami Malek et Jared Leto) élève aisément les enjeux.

Et pourtant? Il ne s'agit que d'une pâle copie de Seven et de Zodiac. Le scénario prévisible carbure aux invraisemblances et à la psychologie bidimensionnelle, alors que la mise en scène de John Lee Hancock manque de finition et d'attrait.

Techniquement? Les images détaillées utilisent favorablement la riche photographie, alors que les pistes sonores soignées font de même pour les mélodies inquiétantes de Thomas Newman.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les bonus réunissent deux documentaires: un conventionnel sur la création des rôles tenus par Denzel et Rami, et un second beaucoup plus intéressant qui explore les personnages de flics incarnés par Washington dans Training Day, Ricochet, Fallen et, bien entendu, The Little Things.

Au final? Cette enquête sent la routine à plein nez: elle est seulement défendue par des acteurs plus renommés que la moyenne. L'ensemble se regarde néanmoins avec un certain intérêt, satisfaisant à coup sûr les amateurs peu exigeants du genre.

dimanche 2 mai 2021

Film du jour: Malmkrog


Enfin Malmkrog, le nouveau film Cristi Puiu est disponible! Pour en savoir plus, voici ma critique. À découvrir notamment sur Mubi. ****

samedi 1 mai 2021

Les meilleurs films de... avril 2021


On célèbre le tiers de l'année 2021 en revenant sur les meilleurs films d'avril... et le principal gagnant des derniers Oscars.

Nomadland

Les choses qu'on dit les choses qu'on fait

Judas and the Black Messiah

Gunda

Pour l'éternité

Aswang

Shiva Baby

Quo vadis, Aida?

Film du jour: Die Hard 2


Difficile de succéder à un film culte. Die Hard 2 l'apprend à ses dépends en rebrassant pas mal les mêmes cartes mais avec un succès variable. Ce n'est pas la faute de Bruce Willis, toujours en pleine forme, que celle du réalisateur Renny Harlin qui multiplie les scènes d'action mais sans l'inspiration de son prédécesseur. Puis il y a le scénario extrêmement tragique (un avion comportant plus de 200 passagers s'écrase et il n'y a aucun survivant) qui est trop souvent traité en farce et qui elle, à l'image du film, ne fonctionne qu'à moitié. Au moins l'ensemble se veut diablement divertissant. ***