jeudi 31 mai 2018

Les meilleurs films de mai 2018

Bye bye mai 2018! Avant de t'oublier, il faut bien se rappeler des meilleurs films qui ont pris l'affiche pendant le mois. Voici ma traditionnelle liste mensuelle...

- The Rider
- Ava
- Lou et l'île aux sirènes

Film du jour: Vengeance

Johnny Hallyday chez Johnnie To, c'est la totale. Dommage que Vengeance ne remplisse pas toutes ses promesses. S'il s'agit d'un thriller stylisé et plein de classes comme sait si bien le faire le maître chinois, l'histoire plagiée sur celle du Samouraï de Melville et le rythme laborieux en font un exercice esthétisant, pas désagréable à regarder mais fortement oubliable. À la Cinémathèque québécoise. ***

mercredi 30 mai 2018

Film du jour: Jean-Philippe

Ces jours-ci, la Cinémathèque québécois rend hommage à Johnny Hallyday. Elle présente aujourd'hui Jean-Philippe, la comédie de Laurent Tuel sur un cadre (Fabrice Luchini) qui rencontre son idole: Johnny Hallyday! Sans être particulièrement drôle ou réussi, le film est parsemé de clins d'oeil cocasses et les deux acteurs s'amusent, faute d'avoir quelque chose de véritablement nutritif à se mettre en bouche. Pour les fans du chanteur. **1/2

mardi 29 mai 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: Tadoussac, Annihilation

Il n'y a que deux films qui sortent aujourd'hui en format dvd et blu-ray. Mais quels films!

Tadoussac: Dans le coin gauche se trouve le nouveau drame de Martin Laroche (Les manèges humains), implacable et si riche, qui met en vedette de sublimes interprètes féminines (Camille Mongeau, Isabelle Blais). Sans doute le long métrage québécois le plus satisfaisant de la cuvée 2017. ***1/2

Annihilation: Puis dans le coin droit se dresse la dernière création de science-fiction d'Alex Garland (Ex Machina). Une grosse bibite extrêmement divertissante qui emprunte autant à Tarkovski qu'à la délicieuse série B de type Predator dans sa façon de plonger ses héroïnes dans un univers mystique. Visuellement et sonorement ça détruit tout sur son passage. ***1/2

Film du jour: Midnight Cowboy

Criterion accueille dans ses rangs Midnight Cowboy de John Schlesinger, cette oeuvre clé de la fin des années 60 qui a décomplexé le septième art anglophone. Un récit riche et complexe, fait d'errance et d'atmosphère, oû Jon Voight et Dustin Hoffman se mettent littéralement à nu. Une oeuvre importante afin de bien saisir cette faculté du cinéma américain indépendant de toujours vouloir se renouveler. ****1/2

lundi 28 mai 2018

Sept films à voir cet été

Quels sont les longs métrages que vous attendez le plus cet été au cinéma? Je me suis prêté à l'exercice pour le journal Métro et voici mes choix...

Film du jour: Malgré la nuit

Pour son quatrième long métrage Malgré la nuit, Philippe Grandrieux continue à explorer le mouvement cinématographique des corps à travers une oeuvre radicale, éblouissante à bien des niveaux mais également un peu frustrante tant la caricature n'est jamais bien loin de l'expérimentation. Le scénario n'est qu'un prétexte à un jeu fantasmagorique sur les ombres et à une surabondance de théories psychanalytiques. Un peu comme si Alfred Hitchcock, David Lynch et Philippe Garrel avaient créé un enfant illégitime. Même si sur le coup cette oeuvre trop longue est difficile à digérer, un immense pouvoir d'hypnose s'en dégage, obsédant allègrement par la suite. De quoi avoir le goût d'y retourner à ses risques et périls, seulement pour la performance d'Ariane Labed. ***

dimanche 27 mai 2018

Les films préférés de Normand D'Amour

Figure imposante du théâtre et de la télévision, Normand D'Amour s'est surtout imposé au cinéma dans Tout est parfait, 5150 rue des Ormes et Le garagiste. Je l'ai rencontré peu de temps avant la sortie du long métrage Origami et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Tous les Kubrick, Pari, Texas. Oh mon Dieu, il y en a tellement. Je suis un grand, grand, grand cinéphile. Dunkirk, j'ai bien aimé ça. J'ai des goûts complètement éclectiques, c'est fou. Je peux aimer autant le dernier Star Wars (The Last Jedi) que Call Me by Your Name. Ça ne va pas ensemble, mais j'aime ça. J'aime m'asseoir dans une salle de cinéma et me faire raconter une histoire. Je suis un bon public. Je me laisse transporter. »

Film du jour: Thierrée / Shechter / Pérez / Pite

Projeté cet après-midi au Cinéma Beaubien, le programme quadruple Thierrée / Shechter / Pérez / Pite qui vient tout juste d'être présenté au Palais Garnier ne laisse pas indifférent. Si techniquement la captation de Cédric Klapisch laisse un peu à désirer (le rythme n'est pas au point et pourquoi avoir intégré 20 minutes d'entrevues avant le dernier numéro?), les mouvements de danse contemporaines enflamment plus souvent qu'autrement malgré leur inégalité. Cela débute lentement avec celui de James Thierrée qui prépare une surprise plus ou moins au point. Hofesh Shechter offre cependant la déflagration souhaitée avec ce mélange de beauté et de chaos en mélangeant Zorn et Bach! Mais Ivan Pérez ramène le spectateur sur le plancher des vaches avec un segment un peu mou malgré la présence musicale d'Arvo Part. Ce n'est pas grave, la Canadienne Crystal Pite transporte tout le monde au septième ciel avec The Season's Canon qui utilise parfaitement Les Quatre Saisons de Vivaldi, version Max Richter. Un nirvana tardif qui vaut son pesant d'or.

samedi 26 mai 2018

Sorties au cinéma: La rivière cachée, RBG, Leaning Into the Wind, Solo: A Star Wars Story, Gauguin, Yolanda

Les documentaires détrônent la fiction cette semaine parmi les nouveautés au cinéma.

La rivière cachée: C'est une jolie promenade en forêt que convie Jean-François Lesage avec cet essai visuellement et sonorement très soignés, où des groupes de gens s'interrogent sur l'amour, la mort et les valeurs qu'on lègue. Évidemment il faut être prêt à s'investir, mais la récompense en vaut la peine. ***

RBG: Le parcours de la juge Ruth Bader Ginsburg est raconté sobrement dans ce documentaire classique mais extrêmement efficace de Betsy West et Julie Cohen, qui ne manquera pas d'inspirer. ***

Leaning Into the Wind: En renouant avec l'artiste Andy Goldsworthy, le cinéaste Thomas Riedelsheimer traite du processus de création en l'inscrivant dans la durée et, surtout, en le captant à l'écran. L'essai a beau paraître aride par moments, quelques plans spectaculaires happent l'esprit. ***

Solo: A Star Wars Story: Alors qu'on aurait pu obtenir un épisode rigolo issu de l'imaginaire du duo derrière 21 Street et Lego Movie, la direction de Lucasfilm les a virés afin d'embaucher Ron Howard et ainsi offrir la production attendue et calibrée pour satisfaire les fans déçus par The Last Jedi. Sans être mauvais, le divertissement est seulement trop terne et banal pour sortir du lot. **1/2

Gauguin: Vincent Cassel campe admirablement le célèbre peintre postimpressionniste dans ce récit trop sage et ténu d'Édouard Deluc. L'ensemble aussi immersif que superficiel se déroule en Polynésie française en prenant soin de demeurer loin des zones sombres du personnage. **1/2

Yolanda: Ce long métrage tourné avec peu de moyens par Jeannine Gagné séduit par ses cartes postales documentaires mais lasse rapidement avec ses envolées de fiction aussi naïves que plaquées. **

Film du jour: The Neverending Story

Bonheur, bonheur, le Cinéma du Parc présente aujourd'hui et demain The Neverending Story, ce classique pour enfants des années 80! Évidemment que ce long métrage de Wolfgang Peterson a vieilli et qu'il y a des scènes d'une tristesse infinie qui ont marqué des générations de cinéphiles. Mais il y a surtout un univers d'une fantaisie démentielle, des personnages attendrissants et surtout, surtout, un chien dragon extrêmement mignon! De quoi vouloir revivre l'aventure encore et encore. **** 

vendredi 25 mai 2018

Entrevue La rivière cachée

Après Conte du Mile End et Un amour d'été, Jean-François Lesage continue avec La rivière cachée à filmer des interrogations de gens qui se trouvent dans des endroits inspirants. J'ai rencontré le documentariste et mon entrevue est à lire dans le journal Métro du jour.

Film du jour: The Evil Dead

Le Cinéma du Parc présente jusqu'à dimanche The Evil Dead, le formidable film culte de Sam Raimi. Comment ne pas être aux anges devant cette oeuvre complètement cinglée, dont le jeu incendiaire de Bruce Campbell est en parfaite osmose avec la réalisation syncopée et les effets spéciaux délirants? Surtout que dans une salle de cinéma, on ne risque plus de voir les petits défauts qui traînent ici et là. ****

jeudi 24 mai 2018

Film du jour: Clandestins

La Cinémathèque québécoise présente ce soir une versions restaurée de Clandestins de Nicolas Wadimoff et Denis Chouinard, un huis-clos social qui demeure encore d'actualité. Voilà une oeuvre un peu gauche mais sincère, finement interprétée malgré un scénario un peu laborieux, et qui ressemblait à peu de chose dans notre cinématographie lors de sa sortie en 1997. ***

mercredi 23 mai 2018

Film du jour: Tucker: The Man and His Dream

Histoire vraie traitée sous le mode satirique, Tucker: The Man and His Dream relate les combats d'un homme qui a construit une voiture en avance sur son temps. Le film dynamique et souvent hilarant doit beaucoup à la performance truculente de Jeff Bridges, parfait dans le rôle principal. Puis il y a la réalisation inventive de de Francis Ford Coppola qui permet d'excuser le manque de profondeur du scénario. ***1/2

mardi 22 mai 2018

Nouveautés Blu-ray/Dvd: Une femme fantastique, Blade of the Immortal, Early Man, Red Sparrow, The 15:10 to Paris, Swung

Il y a une belle variété de longs métrages qui prennent l'affiche aujourd'hui en format dvd et blu-ray...

Une femme fantastique: Ce lauréat de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère confirme le talent fondé en Sebastian Lelio (Gloria) qui dirige de main de maître ses excellents acteurs tout en ne cédant pas trop au symbolisme primaire. En résulte une oeuvre forte et touchante sur l'amour, le deuil et l'identité. ***1/2

Blade of the Immortal: Takashi Miike décoiffe avec sa 100e création, faisant oublier un script inutilement compliqué par une abondance de scènes d'action spectaculaire. Et quelle magnifique édition Blu-ray qui est offerte, avec une tonne de suppléments! ***

Early Man: Les créateurs de Chicken Run, Shaun the Sheep et Wallace and Gromit sont de retour avec une animation charmante et cocasse comme tout, oubliable mais divertissante à ses heures. ***
Red Sparrow: Une fois passée son intrigante séquence d'ouverture, on trouve un peu le temps long devant cette production d'espionnage touffue et violente, où même l'efficace Jennifer Lawrence n'est pas assez convaincante pour faire oublier le marasme en place. **1/2

The 15:10 to Paris: Clint Eastwood signe son pire effort en carrière avec cette histoire vraie bien intentionnée (ce sont les véritables héros qui incarnent les rôles principaux) mais superficielle, réalisée sommairement et mal interprétée. Mieux vaut en rire. **

Swung: Impossible de prendre au sérieux ce ramassis de clichés sur le sexe et le désir. C'est moche visuellement, joué horriblement et vautré au sein d'un «scénario» sans intérêt. *

Film du jour: Au-delà des collines

On retrouve aujourd'hui deux films de Cristian Mungiu dans la prestigieuse collection Criterion. Il y a son dernier et excellent Graduation, ainsi qu'Au-delà des collines, cette fabuleuse fresque récompensée à Cannes pour la qualité de son scénario et ses deux interprètes féminines. Il s'agit d'un long métrage magistral sur la foi et l'amitié, où la virtuosité de la mise en scène du cinéaste accentue une pression sur le cinéphile, sidéré par ce qui se déroule à l'écran. Une incroyable histoire vraie qui marquera les esprits pendant longtemps. ****

lundi 21 mai 2018

Film du jour: Up

Il y a une certaine grâce à revoir les «vieux» films de Pixar, à une époque où les suites n'accaparaient pas tout le paysage cinématographique. C'est le cas de Up de Peter Docter, cette aventure incroyable entre un aîné et un garçon qui voyagent aux confins de l'Amérique du Sud grâce à leur maison accrochée à une multitude de ballons. Sans parler de classique, on a droit à une odyssée rythmée et enjouée, plein de gags et d'animaux attendrissants. Les 15 premières minutes sont d'ailleurs un sommet du genre tant l'émotion coule à flot. ***1/2

dimanche 20 mai 2018

Les films préférés de... Michel Hazanavicius

Cinéaste qui aime jouer avec les formes établies, Michel Hazanavicius s'est fait connaître avec les OSS 117, The Search et surtout The Artist, qui lui a permis de remporter plusieurs oscars. Je l'ai rencontré pour son nouveau film Le redoutable (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Ça change tout le temps. Je suis toujours embêté. Mon frère adore faire des listes. Moi je n'aime pas du tout, en fait... C'est très compliqué. Comme ça, je pourrais dire La garçonnière de Billy Wilder, La mort aux trousses, Le troisième homme, Les sept samouraïs, Les temps modernes. Mais demain, ça changera. J'aurais pu dire To Be or Not to Be aussi. »

Film du jour: All That Jazz

La Cinémathèque québécoise présente aujourd'hui All That Jazz, le fabuleux film musical de Bob Fosse sur un chorégraphe plus grand que nature. On a doit à une Palme d'Or virevoltante d'énergie, à la trame sonore incendiaire et à la prestation incandescente de Roy Scheider. Un véritable délice qui souffle tout sur son passage. ****1/2

samedi 19 mai 2018

Sortie au cinéma: Lou et l'île aux sirènes, Disobedience, Modifié, Pope Francis: A Man of His Word, Deadpool 2, Numéro une, How to Talk to Girls at Parties, Another Kind of Wedding

Les sorties au cinéma sont nombreuses cette semaine et la plupart s'avèrent intéressantes.

Lou et l'île des sorcières: C'est une sorte de Ponyo revu et corrigé qu'offre Masaaki Yuasa à travers cette charmante animation pour enfants. Évidemment, ce n'est pas Mind Game du même créateur, mais enfin un dessin animé qui sort des sentiers battus avec ses moments d'éclatante poésie. ***1/2

Disobedience: Le réalisateur de l'oscarisé Une femme fantastique (Sebastian Lelio) est déjà de retour avec ce croisement entre Félix et Meira et Call Me by Your Name. Un amour interdit prévisible mais bien interprété, avec une séquence mémorable sur les airs du Lovesong des Cure. ***

Modifié: À la fois documentaire engagé sur les OGM et ode à la mère, cet essai d'Aube Giroux est surtout un premier long métrage sensible et informatif. Un talent à suivre de près et qui ne peut que prendre de la confiance au niveau cinématographique. ***

Pope Francis: A Man of His Word: Cet empathique et chaleureux documentaire montre un pape moderne et près de ses fidèles. D'importantes leçons de vie qui ne sont toutefois jamais très loin de l'infopub, alors que Wim Wenders s'efface trop devant son sujet. ***

Deadpool 2: À 1000 lieux du ton consensuel des Avengers, cette suite du super-héros le plus égoïste reprend la même formule que son prédécesseur tout en y incorporant quelques scènes cultes. On rit même si la qualité des gags est facile et très inégale. ***

Numéro une: Voici une oeuvre qui méritait mieux. Oui, le sujet féministe est important et Emmanuelle Devos livre une autre fine prestation. Sauf que le traitement de Tonie Marshall est ennuyant et sans relief, se perdant dans ses clichés et ses rebondissements télécommandés. **1/2

How to Talk to Girls at Parties: John Cameron Mitchell + scène punk des années 70 + extraterrestres: cela aurait dû donner quelque chose de fou. C'est trop rarement le cas au sein de cette satire qui se cherche et tourne rapidement en rond. **1/2

Another Kind of Wedding: La comédie canadienne anglaise ne se porte pas bien et voici le dernier exemple. Tous les stéréotypes sont présents dans cet effort de Pat Kiely qui ne fait rire à aucun moment. On se demande ce que David La Haye est allé faire là-dedans. *1/2 

Film du jour: Jules et Jim

Quiconque aime l'Amour ne peut qu'adorer Jules et Jim, ce fabuleux chef-d'oeuvre de François Truffaut qui n'a pas pris une ride. Impossible de résister à ce triangle à trois qui fait rire et pleurer. La riche prose d'Henri-Pierre Roché est élevée par une mise en scène virtuose et des interprètes délectables. Entendre chanter Jeanne Moreau s'avère d'ailleurs un moment impossible à oublier. *****

vendredi 18 mai 2018

Entrevue Numéro une

Aux côtés d'Emmanuelle Devos, Suzanne Clément tente de réussir dans un monde dit d'hommes. Je me suis entretenu avec l'actrice québécoise pour la sortie de Numéro une et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Four Friends

Ultime film sur les années 60, Four Friends d'Arthur Penn est une chronique douce-amère sur trois amis qui aiment la même fille. Évocateur dans ses détails, souple dans sa réalisation, charmante dans son interprétation, le long métrage couvre beaucoup de détails tout en demeurant toujours juste et émouvant. Forrest Gump peut aller se rhabiller. ****

jeudi 17 mai 2018

Film du jour: Lightning Over Water

Lorsque Wim Wenders s'intéresse à la fin de vie du cinéaste Nicholas Ray, cela donne Lightning Over Water, un fascinant essai documentaire sur l'art et l'amitié, où la ligne entre fiction et réalité est constamment brouillée. Malgré des moments plus éprouvants, on sent une réel empathie dans la démarche, un souci de toucher à quelque de plus grand. ***1/2

mercredi 16 mai 2018

Entrevue Modifié

Révélateur documentaire sur les OGM, Modifié d'Aube Giroux est également une émouvante lettre d'amour à la mère, Terre et humaine. Je me suis entretenu avec sa réalisatrice et le fruit de mon entrevue se trouve dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: The Spiral Staircase

Inspiration des slasher movies, le film que Hitchcock aurait aimé tourner, puissant passage métaphorique du cinéma muet au parlé: The Spiral Staircase de Robert Siodmak a été qualifié de bien des choses. Il s'agit surtout d'un suspense terrifiant, techniquement éblouissant avec ses prises de vue angoissantes et ses emprunts au surréalisme allemand, dont le scénario parsemé d'humour et l'interprétation vigoureuse ne déçoivent guère. ****

mardi 15 mai 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: The Other Side of Hope, Black Panther, Innocent

Trois longs métrages très différents sont disponibles cette semaine en format Blu-ray et DVD.

The Other Side of Hope: C'est une magnifique leçon d'humanité qu'offre Aki Kaurismäki avec cet opus riche, poignant et ludique sur la nécessité d'aider les gens. Facilement un des meilleurs films de la dernière année. Chez Criterion. ****

Black Panther: Ryan Coogler révolutionne la façon de concevoir la production de super-héros. Peut-être pas au niveau de l'histoire (classique et prévisible), mais dans son pouvoir d'inspirer en créant des modèles qui sortent de l'ordinaire. Et quelle jolie édition Blu-ray, aux suppléments proéminents. ***1/2

Innocent: Cette comédie de Marc-André Lavoie s'éparpille au sein de sketchs de qualité très variable. Si l'on rit rarement, il faut néanmoins reconnaître qu'Emmanuel Bilodeau se donne corps et âme au projet. **

Film du jour: Jumanji: Welcome to the Jungle

Il fallait s'attendre au pire avec cette suite de Jumanji, seconde variation au film culte des années 90 (prière de ne pas oublier Zathura). Cependant, en poussant l'humour et l'absurde, en créant des situations incroyables, le long métrage finit par exister par lui-même. Oui, le résultat est oubliable et volontairement moralisateur. Sauf qu'il fait amplement sourire et les acteurs s'amusent follement, que ça soit The Rock, Kevin Hart et Jack Black. La production a fait tellement d'argent qu'on vient d'annoncer une autre suite pour l'année prochaine... ***

lundi 14 mai 2018

Film du jour: Quadrille

Dans l'histoire du cinéma français, rares sont les mots qui auront autant brillé que par la plume et la bouche de Sacha Guitry. Au sein de Quadrille, les dialogues truculents font mouche à chaque coup, traitant de désir et d'infidélité avec une certaine virtuosité. Et si le canevas est classique et prévisible, il est sans cesse rehaussé par ses situations, ses allusions et les fortes compositions de ses interprètes. Un anti ride par excellence. ****

dimanche 13 mai 2018

Les films préférés de... François Arnaud

Alors que la superproduction télévisée Borgia l'a amené à jouer dans plusieurs séries et films anglophones (dont Permission, aux côtés de Rebecca Hall), François Arnaud ne renie pas les longs métrages québécois (J'ai tué ma mère, Les grandes chaleurs) et étrangers (Moroccan Gigolos, La reine garçon). Je l'ai rencontré lors de la sortie de Origami (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

François Arnaud: Ça change tout le temps. À chaque année, je réponds quelque chose de complètement différent. Là, je suis vraiment dans une phase où j'admire l'écriture au cinéma. Les réalisateurs, les auteurs qui arrivent à donner l'illusion de la parole improvisée alors que c'est très écrit. Comme Mike Leigh. Je revois toute sa filmographie. Je viens de voir Another Year que je n'avais pas vu.

Moi: C'est immense comme film...

FA: Oui. Immense. Et en même temps, c'est un rythme qui est travaillé. C'est une illusion de la liberté, de laisser tout aller, alors que ce n'est pas du tout ça.

Cette année, j'ai adoré The Florida Project et Lady Macbeth. Ce sont mes deux coups de coeur. Ce sont deux films qui sont restés avec moi pendant des jours après les avoir vus.

Sinon, à part de ça, j'aime bien E.T. aussi! (rires)

Moi: On ne peut pas ne pas aimer E.T.

FA: C'est entre E.T. et The Florida Project!

Film du jour: The Honeymoon Killers

Fait divers morbide raconté sous la forme d'un documentaire, The Honeymoon Killers de Leonard Kastle détourne le film d'exploitation pour offrir une satire délicieuse du rêve américain et des couples parfaits. Aucun des personnages ne semblent avoir toute leur tête et le duo en place s'amuse à faire éclater tous les tabous possibles et inimaginable. Un anti Bonnie and Clyde, longtemps censuré et interdit. ****

samedi 12 mai 2018

Sorties au cinéma: La maison des Syriens, Revenge, Le redoutable, Knock

Peu de films prennent l'affiche ce vendredi au Québec. Tout le contraire de la semaine prochaine...

La maison des Syriens: Cet agréable documentaire de Nadine Beaudet et Christian Mathieu Fournier traite des difficultés d'un village québécois afin d'accueillir une famille syrienne. Il s'agit d'un film sur l'attente, donc volontairement répétitif, qui ensoleille par l'humanité de ses personnages, filmés sobrement dans le style du cinéma direct. ***

Revenge: L'esthétisme des Grindhouse et autres productions de série B est respecté dans ce long métrage stylisé mais vide de la part de Coralie Fargeat. On s'amuse à parcimonie dans ce bain de sang (surtout à la fin), mais l'exercice tourne en rond et comme leçon de féminisme, il faudra repasser. **1/2

Le redoutable: Après l'échec de The Search, Michel Hazanavicius revient à ce qu'il aime le plus: jouer avec les genres. Autant cela fonctionnait parfaitement sur The Artist, autant ce nouvel effort laisse de glace. Oui, les hommages à la Nouvelle Vague sont ingénieux et Louis Garrel est parfait dans la peau de Jean-Luc Godard. Sauf que la proposition est tellement mince, tellement superficielle qu'elle ne garde que la caricature ambiante. **1/2

Knock: Cette nouvelle variation sur une importante pièce de théâtre et un intéressant film mettant en vedette Louis Jouvet n'a pratiquement rien à voir avec ses modèles. L'ensemble est si dénaturé que la satire a été remplacée par un bonbon insipide pour toute la famille. Au moins il y a Omar Sy qui s'amuse comme un petit fou, ce qui n'est évidemment pas suffisant. **

Film du jour: U

Gentille animation sur l'amitié entre une licorne et une princesse, U de Grégoire Solotareff et Serge Elissalde se démarque surtout pour la qualité de son animation et de sa musique, car la trame narrative demeure bien naïve. Il s'en dégage toutefois un charme fou qui plaira surtout aux jeunes enfants. ***

vendredi 11 mai 2018

Entrevue Le redoutable

Michel Hazanavicius s'attaque au mythe Godard, à ses échecs artistiques et amoureux, ainsi qu'à Mai 68 dans Le redoutable, un film bien personnel qui s'échappe des biopics ambiants. Je me suis entretenu avec le réalisateur de The Artist lors de son passage à Montréal en novembre et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro d'aujourd'hui. 

P.S.: Un membre de l'Association québécoise des critiques de cinéma présentera le film ce soir au Cinéma Beaubien.

Film du jour: A Patch of Blue

Émouvant film sous fond de racisme, A Patch of Blue de Guy Green raconte l'amitié entre une jeune aveugle et l'homme qui tente de l'élever de sa famille dysfonctionnelle. Riche quoique parfois trop étudié, le récit utilise à bon escient une réalisation attentive tout en laissant la latitude aux personnages. Au sein d'une brillante distribution qui comprend Sidney Poitier et Shelly Winters (gratifiée d'un Oscar pour l'occasion) émane l’éblouissante Elizabeth Hartman dans le rôle principal, cette incroyable étoile filante qui s'est éteinte beaucoup trop vite. ***1/2

jeudi 10 mai 2018

Film du jour: Frankenstein Must Be Destroyed

Vénéré par les fans, Frankenstein Must Be Destroyed de Terence Fisher reprend un schéma classique en appuyant sur ses détails: le climat dépressif et morose, les bruits qui font sourciller, le sang qui gicle sans avertissement, les situations tordues et morbides, etc. De quoi rester alerte jusqu'à la fin et ce, même si l'intérêt va-et-vient constamment. ***

mercredi 9 mai 2018

Entrevue La maison des Syriens

Documentaire empreint d'humanité, La maison des Syriens de Nadine Beaudet et Christian Mathieu Fournier relate les efforts d'un petit village québécois dans l'espoir d'accueillir des réfugiés syriens. Je me suis entretenu avec les deux réalisateurs et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Sunset Boulevard

Ultime création sur Hollywood, Sunset Boulevard de Billy Wilder est également un des plus grands films du cinéma américain. Un opus éblouissant, hilarant et extrêmement touchant sur une vedette déchue du muet. Construit comme un film noir, le chef-d'oeuvre ensorcellent par son atmosphère unique, conférant à la grande Gloria Swanson un rôle inoubliable. À voir et à revoir, surtout qu'il est présenté toute la semaine dans quelques Cineplex. *****

mardi 8 mai 2018

Nouveautés Blu-ray/DVD: God's Own Country, Fifty Shades Freed

Deux histoires d'amour bien différentes attirent notre attention cette semaine au sein des sorties dvd et blu-ray.

God's Own Country: Ce Brokeback Mountain indépendant de la part de Francis Lee souffle tout sur son passage. Les interprètes sont vibrants, le rythme unique et la photographie assez sublime. À regarder en doublé avec Call Me by Your Name. ***1/2
Fifty Shades Freed: À peine moins exécrable que son prédécesseur, ce troisième et dernier tome de livres à succès sombre royalement dans le ridicule avec ses situations sans queue ni tête et la profonde débilité de ses dialogues. Mieux vaut en rire qu'en pleurer. *1/2

Film du jour: Serious Moonlight

À quand le grand retour au cinéma de Meg Ryan? Probablement jamais, parce que depuis le début du millénaire, elle n'a pratiquement rien fait d'intéressant. C'est le cas notamment de Serious Moonlight, un film réalisé et scénarisé par des femmes qui rappelle que l'héroïne est incapable de vivre sans homme... Cela donne des quiproquos douteux lorsque le mari veut la quitter son épouse, un humour inopérant, une réalisation soporifique et des personnages en roue libre. Avec un tel sujet, Bergman aurait fait un chef-d'oeuvre. Mais pas Adrienne Shelly, malheureusement. **

lundi 7 mai 2018

Entrevue Le sujet

Uniquement film canadien présenté à Cannes cette année, Le sujet est un court métrage personnel de la part de Patrick Bouchard, qui se replonge dans ses obsessions pour en explorer de nouvelles. J'ai pu discuter avec le cinéaste et mon entrevue se trouve dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Final Portrait

Final Portrait offre l'incroyable rencontre entre le peintre Alberto Giacometti et l'écrivain James Lord, interprétés avec conviction par Geoffrey Rush et Armie Hammer. Malgré les quelques bonnes idées du scénario, ce film signé Stanley Tucci s'éparpille à gauche et à droite, optant pour la légèreté au lieu d'explorer ses personnages. Ces derniers ne sont d'ailleurs jamais autre chose que des caricatures ambulantes. Une belle rencontre manquée, quoi! **1/2

dimanche 6 mai 2018

Les films préférés de... Debbie Lynch-White

Révélée dans l'émission de télévision Unité 9, Debbie Lynch-White a trouvé dans le film La Bolduc un rôle qui va la suivre pendant longtemps. Je l'ai rencontré (mon entrevue) peu de temps avant la sortie de ce populaire long métrage et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« J'en ai beaucoup. Quand j'étais jeune, ma mère était tannée que j'allais au club vidéo. Je ne faisais qu'écouter des films. Je dirais... c'est très pop, mais Rock'n nonne 2. Quand elle va à l'école de musique et qu'il y a Lauryn Hill dans la classe et ils font une choral gospel. J'aime bien mieux ça que le un! 

Mais il y en a plein, Forrest Gump que j'ai écouté pendant Ciné-Cadeau à Noël et j'ai tellement aimé ça! Il y en a tellement. Incendies de Denis Villeneuve, c'est un grand film. Les bons vieux Contes pour tous. J'ai acheté le coffret.

Quand j'étais jeune, j'écoutait toujours les gros blockbusters. Je pense que j'ai vu Coyote Ugly 45 fois. Je connaissais les répliques. Quand j'étais jeune - et encore aujourd'hui - ça me touchait beaucoup les histoires où la fille partait de rien. La fille veut être chanteuse, elle débarque à New York et elle veut réaliser son rêve, il y a plein d'embûches et boom, elle fait une tune. Il y a quelque chose là-dedans qui m'émeut et qui m'inspire beaucoup. Les histoires de gens qui réussissent dans la vie, ça me touche au plus haut point. »

Festival du film israélien de Montréal

La 13e édition du Festival du film israélien de Montréal débute ce soir. Jusqu'au 17 mai, le Cineplex Forum accueille des oeuvres de tous les genres. C'est le temps de faire le plein de nouveautés et de se rendre compte où sont rendus des cinéastes importants (comme Eran Riklis). Comme je suis membre du jury, je ne peux pas me prononcer sur la qualité des titres, mais il y a des longs métrages à ne pas manquer. Détails

Film du jour: XXY

Magnifique film argentin, XXY de Lucia Puenzo traite d'identité et de désir à travers le récit d'une adolescente qui se sent différente. Très travaillé au niveau de la mise en scène et des symboles, le récit un brin austère envoûte et ravit, notamment grâce aux performances exemplaires de ses interprètes. Un grand crû. ****

samedi 5 mai 2018

Sorties au cinéma: The Rider, Ava, Après la guerre, La Ch'tite famille

Trois réalisatrices s'imposent cette semaine au sein des sorties au cinéma.

The Rider: Après Lean on Pete, on a droit à un excellent second récit sur l'Amérique et ses cow-boys solitaires aux rêves brisés. Cette fois, la très douée Chloé Zhao puise à même le documentaire si riche et implacable pour remonter aux sources de la fiction plus banale. Cela donne un essai puissant, visuellement splendide, dont une première partie moins immédiate développe ses racines jusqu'à un second tronçon qui ne manquera pas d'ébranler et d'émouvoir. ***1/2

Ava: C'est un premier film extrêmement maîtrisé qu'offre Sadaf Foroughi, qui est sûrement fan des 400 coups de Truffaut. À la façon d'Asghar Farhadi, la cinéaste examine les rouages de la société iranienne à travers des personnages complexes qui ne sont pas toujours attachants, dont une adolescente en rupture avec ses parents. Sa mise en scène étonnante multiplie les longs plans révélateurs, qui étouffe littéralement ses êtres. ***1/2 

Après la guerre: Présenté à Cannes l'année dernière, ce solide premier long métrage d'Annarita  Zambrano traite de la faillibilité de l'Homme sous un signe intimiste. Une tragédie où le politique détruit des existences et qui montre un réel talent à suivre malgré quelques baisses de régime et une finale qui laisse sur son appétit. ***

La Ch'tite famille: Autant on riait beaucoup devant Bienvenue chez les Ch'tis, autant cette nouvelle réalisation de Dany Boon (ce n'est pas une suite) laisse de marbre. Personnages rudimentaires, situations redondantes, humour douteux, morales à la con: ce n'est malheureusement plus très drôle. **
Ma critique

Film du jour: Life Guidance

Il y a de belles idées dans Life Guidance de Ruth Mader, un récit de science-fiction sur une société parfaite qui se demande quoi faire avec un élément moins performant et motivé. Dommage que le film ne les exploite pas davantage. Derrière cette satire du capitalisme à la mise en scène extrêmement soignée se trouve un scénario parfois paresseux et des personnages extrêmement lisses. Au Centre Phi. **1/2 

vendredi 4 mai 2018

Entrevue Après la guerre

De passage au Québec où elle est en écriture de son prochain film, j'ai pu rencontrer la réalisatrice Annarita Zambrano pour son premier long métrage Après la guerre, qui explore les conséquences de la violence d'un point de vue intimiste et politique. Le film prend l'affiche aujourd'hui et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Getting Naked: A Burlesque Story

Comme son titre l'indique, Getting Naked: A Burlesque Story de James Lester est un documentaire sur le fameux monde du burlesque où des gens se dévêtissent avec style et un sens certain du théâtre. Intéressant quoique redondant, le long métrage offre un tour d'horizon limpide des enjeux tout en offrant la parole à de vibrantes personnages. Dommage toutefois que la mise en scène conventionnelle ne soit pas aussi éclatée que son sujet. Un honnête complément au largement supérieur Tournée de Mathieu Amalric. **1/2