lundi 30 juin 2014

Entrevue avec le réalisateur d'Exil

Récit initiatique sur un enfant qui tente de retrouver sa mère, Exil a pris l'affiche au cinéma vendredi dernier. J'ai d'ailleurs pu discuter de ce film avec son réalisateur Charles-Olivier Michaud (Snow & Ashes, Sur le rythme).

Mon entretien se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Roadracers

Série B produite pour la télévision, Roadracers de Robert Rodriguez se moque avec délectation des longs métrages des années 50 comme Rebel Without a Cause. Avec sa trame sonore d'enfer, sa réalisation énergique et son casting hilarant (qui comprend David Arquette, Salma Hayek, John Hawkes et William Sadler), ce récit un peu longuet malgré ses 94 petites minutes devient un rapidement plaisir coupable et ce, même si l'histoire est accessoire (des confrontations constantes entre deux gangs rivales) et qu'il y a de sévères répétitions qui viennent plomber le rythme. **1/2

dimanche 29 juin 2014

Film du jour: Daddy Long Legs

Féerie, magie, musique et danse. Il n'en faut pas plus à Fred Astaire pour divertir. C'est ce qu'il fait dans Daddy Long Legs de Jean Negulesco, oubliable histoire d'un millionnaire qui décide d'adopter une jeune orpheline. On n'est évidemment pas là pour la plausibilité de l'intrigue ou la psychologie fouillée des personnages, mais pour le ton bon enfant et le conte de fée qui agit en deux temps trois mouvements. ***

samedi 28 juin 2014

Film du jour: Chiko

Les amateurs de Scorsese et De Palma risquent de trouver leur compte dans le Chiko d'Ozgur Yildrim, le récit de deux amis qui tentent de contrôler le commerce de stupéfiants d'Hambourg. S'il n'y a rien de très original dans cette prémisse, la réalisation est en phase avec son sujet et l'interprétation demeure plus que satisfaisante. ***

vendredi 27 juin 2014

Film du jour: Amreeka

Le rêve américain a inspiré de nombreux films. Sans être majeur ou inédit, Amreeka de Cherlen Dabis demeure un joli conte sur une femme et son fils qui décident de quitter les territoires occupés pour les États-Unis. On sent une approche fraîche et vivante ressortir de cette oeuvre gentille, très bien jouée et dialoguée. On note également les limites du traitement, la réalisation conventionnelle et les quelques morales à la clé. Le voyage en vaut cependant la peine. ***

jeudi 26 juin 2014

Film du jour: Is the Man Who Is Tall Happy?

Entre deux films de fiction, Michel Gondry aime bien tâter le documentaire. Le voir questionner Noam Chomsky dans Is the Man Who Is Tall Happy? (qui est présenté ce soir à l'Excentris dans le cadre de Docville) peut paraître inégal tant le réalisateur ne fait pas le poids devant l'imminent philosophe. Pourtant, en cherchant à exprimer clairement la pensée de son brillant invité (ce qui n'est pas toujours évident, le metteur en scène n'étant pas parfaitement bilingue), le créateur de Eternal Sunshine arrive à créer un univers qui lui est propre, ludique et personnel tout à la fois. Le résultat final, fascinant mais un peu éreintant, mérite une certaine concentration, mais ce qui en ressort mérite grandement l'attention. ***1/2

mercredi 25 juin 2014

Film du jour: Brodeuses

Il y a de ces films inoffensifs dont émane une beauté, un souffle humaniste. Brodeuses d'Éléonore Faucher correspond parfaitement à cette définition. À priori, cette histoire de renaissance entre une jeune femme enceinte et une mère qui vient de perdre son fils sent le mélo et les clichés. Mais l'approche est juste, la réalisation à fleur de peau et les comédiennes assez épatantes. De quoi accepter plus facilement toutes les conventions et les généralités. ***

mardi 24 juin 2014

Fier du cinéma québécois

En cette journée de Fête nationale du Québec, voici 7 raisons d'être fier de notre cinéma.

Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Contre toute espérance

En 2005, Bernard Émond débutait sa trilogie sur les vertus théologales en s’attaquant à la Foi avec son magnifique La Neuvaine, peut-être le meilleur film québécois du nouveau millénaire. Malgré le succès critique et de nombreux prix remportés, l’oeuvre est restée dans l’ombre du populaire C.R.A.Z.Y. Deux années plus tard, le cinéaste de La Femme qui boit obtient une douce revanche. Non seulement son très beau Contre toute espérance s’avère un peu plus accessible, mais il n’y a pas de compétiteur sérieux pour lui porter préjudice.

Réjeanne (Guylaine Tremblay) est éprouvée par le destin. La maladie touche son mari Gilles (Guy Jodoin) et il est incapable de s’en remettre. Les restructurations économiques font perdre des emplois et le couple doit bientôt vendre leur nouvelle maison et déménager à Montréal. Au grand désarroi de leur vaillant ami Claude (Gildor Roy), Réjeanne et Gilles commencent à sombrer dans le mutisme et la résignation. Jusqu’au jour où l’épouse est retrouvée les mains ensanglantées et que le lieutenant Allard (René-Daniel Dubois) décide de mener une enquête…

Comme c’est également le cas de sa conjointe Catherine Martin, le cinéma de Bernard Émond est loin d’être évident. Tout en noirceur, en lenteur et en subtilité, il dépouille l’âme humaine en montrant ses peurs, ses craintes, mais surtout ses combats et ses espoirs. Le Kieslowski québécois n’a que faire de la comédie (il y a pourtant quelques touches d’humour) ou de l’action bas de gamme. Il perce plutôt au plus profond des êtres, ressortant au passage ce qui est beau et ce qui l’est moins.

Contrairement à La Neuvaine, Contre toute espérance se veut beaucoup moins mystique et religieux. Le sacré rode en soutane sans jamais véritablement se matérialiser complètement. Il n’est que théorie ou croyance, un remède possible et envisageable devant tant de maux. L’histoire, somme toute banale, éclate l’espace temporel, alternant entre le passé et le présent. Le sujet est universel, sans frontière et la souffrance très contemporaine fait écho aux Grecs de l’Antiquité.

Le réalisateur transcende le particulier pour pourfendre le général. En s’attaquant aux effets de la mondialisation (performance vs délicatesse, robot vs raison), avec un regard acerbe, sa charge ne risque pas de passer inaperçue. Pourtant, Émond n’y est pas aussi à l’aise qu’en décrivant le douloureux passage du temps, de la pitié qui affaiblit l'être, de la rage face à la classe dominante, de la maladie qui n’épargne personne. Le ton morose, triste à mourir, évite généralement le misérabilisme grâce à quelques moments de sérénité, comme cette envolée d’oiseaux (un thème récurent chez l’auteur), cette chasse bâclée et ces souvenirs joyeux.

L’homme derrière le solide 20h17 Rue Darling renoue avec Guylaine Tremblay en lui offrant son meilleur rôle en carrière. L’actrice, déjà excellente dans Mariages, arrive parfaitement à transmettre une gamme complexe d’émotions, de la frayeur à la joie en passant par la lassitude et, surtout, le sentiment d’être véritablement amoureuse. Ses yeux, dans le clair-obscur de Jean-Claude Labrecque et bercés par les puissants airs musicaux de Robert Marcel Lepage, s’avèrent plus révélateurs que tous les mots possibles et inimaginables. La surprise est encore plus grande du côté de Guy Jodoin, souvent pénible et embarrassant à la télévision (à l’exception du tordant Rumeurs). Il se terre derrière un personnage limité physiquement qui ne possède pas toutes les munitions nécessaires pour gagner sa guerre. Aucune mimique, aucune facilité de son côté. Entre ces deux amoureux maudits se trouve Gildor Roy, figure positive et énergique. Il encourage les deux anti-héros à se battre et sa dévotion est totale.


Sans doute moins puissant que La Neuvaine mais tout aussi déchirant, Contre toute espérance fait souffrir en silence. Le regard sur le monde et l’importance des valeurs risque même d’en être altéré. À voir et à revoir... et pourquoi pas en cette journée de fête nationale? ****

lundi 23 juin 2014

Nouveautés en DVD : Enemy, L’ange gardien, Dans un océan d’images, Avant l’hiver, All the Wrong Reasons, Winter’s Tale

Pour la Saint-Jean, les meilleurs films à sortir en DVD et en Blu-ray sont québécois.

Il y a tout d'abord Enemy de Denis Villeneuve, un exercice de style assez réjouissant sur un prof qui s'identifie beaucoup à un acteur de cinéma. C'est drôle, tordu, un brin trop symbolique mais bien joué avec ses hommages au cinéma de Lynch. ***

Guy Nadon et Marilyn Castonguay forment un duo en or dans L'ange gardien de Jean-Sébastien Lord, un drame psychologique sur une amitié entre un gardien et une jeune femme énigmatique. Le scénario et les dialogues manquent peut-être de direction, mais l'effort cumule de belles surprises et quelle belle musique! ***

Très intéressant documentaire sur le poids accordé aux images, Dans un océan d'images d'Helen Doyle est une succession de vignettes éclairantes sur le journalisme en temps de guerre. Un brin répétitif et redondant, mais utilise et nécessaire. ***

Se situant entre le cinéma de Claude Sautet et celui de Claude Chabrol, Avant l'hiver est une déception de la part de Philippe Claudel, qui cherche trop souvent à créer un suspense superficiel à cette histoire de couple à la croisée des chemins. Daniel Auteuil et Kirstin Scott-Thomas ne sont cependant pas en cause à cette demi-déception. **1/2

D'une banalité affligeante, All the Wrong Reasons de Gia Milani tente de baigner d'humour noir une prémisse guère originale, celle du mal de vie d'employés de bureau. Rien ne ressort réellement de l'effort, si ce n'est le jeu convaincu de Karine Vanasse. **

Kitsch et sucré à en devenir ridicule, Winter's Tale d'Akiva Goldsman rappelle les pouvoirs de l'amour et ce, peut importe l'époque et les classes sociales. Autant la production est visuellement splendide, autant sa superbe distribution est utilisée n'importe comment. **

Film du jour: Voyage en Italie

Film en partie improvisé de la part de Roberto Rossellini, Voyage en Italie est le déchirement d'un couple de passage dans l'un des plus beaux pays de la planète. À partir d'une prémisse usée, le cinéaste y griffe une très intéressante section documentaires (l'exploration de musées et de lieux mythiques), soignant à l'extrême les échanges de son magnifique duo, formé d'Ingrid Bergman et de George Sanders. Si le fin semble un peu forcée, l'ensemble captive aisément. ****

dimanche 22 juin 2014

Film du jour: Letters From Iwo Jima

Clint Eastwood peut enfin souffler. Les critiques tièdes de son potable Flags of Our Fathers seront remises aux calendes grecques grâce à l’excellent et émouvant Letters from Iwo Jima. Un « autre » film de guerre qui, sous ses habits classiques, renferme beaucoup de profondeur et de justesse.

Le cinéaste derrière Unforgiven adore le travail. Malgré son âge avancé, il garde le meilleur pour la fin. Un dérangeant Mystic River, un légèrement surestimé mais néanmoins touchant Million Dollar Baby et là, un combo sur la Deuxième Guerre mondiale. Après la vision patriotique honnête de Flags of Our Fathers, place à Letters from Iwo Jima, une de ses meilleures réalisations à ce jour.

Ce nouvel essai prend le point de vue japonais sur une des nombreuses batailles du Pacifique. Le général Tadamichi Kuribayashi (Ken Watanabe) doit trouver des tactiques pour motiver ses hommes et repousser les troupes américaines qui cherchent à prendre Iwo Jima, une position géographique et stratégique enviable. Sauf que sa troupe est largement inférieure et le renfort ne pourra venir à temps. Dans cette « attente » de la mort, des âmes veulent survivre et d’autres sont rappelées à l’ordre par le code d’honneur.

Le film de guerre semble être une étape obligée pour couronner les grands cinéastes et Clint Eastwood vient de remporter une très grande victoire. Lentement, entièrement tourné en langue nippone, son hymne à la paix est une dénonciation de la violence sous toutes ses formes, proposant des individus universels qui aspirent aux mêmes valeurs. La futilité du combat est extrême, le sacrifice semble parfois vain et les cycles ne font que se répéter.

À priori, pas grand-chose de nouveau sous le soleil. Voilà un genre difficile à transcender et si Terrence Malick a pu le faire avec son magistral The Thin Red Line, il est certainement le seul en plus de vingt années de cinéma. Monsieur The Bridge of Madison County n’innove guère au niveau de sa technique. De toute façon, il ne l’a jamais fait. Voilà une figure droite et posée comme le roc qui filme toujours de la même façon. La précision au détriment du style. L’émotion annoncée d’emblée qui touche profondément dans la dernière moitié. Cette fois, la musique n’est pas trop envahissante et le piano bouleverse autant que les airs plus populaires.

Curieusement, c’est dans ses scènes de combats qu’Eastwood se veut le plus ordinaire. L’action tombe souvent à point, elle réveillera les spectateurs qui sont peu habitués aux sous-titres en les amenant directement sur le champ de bataille. Ce n’est peut-être pas Saving Private Ryan et c’est tant mieux. Néanmoins, il y a beaucoup trop de séquences musclées et la répétition n’a pas meilleur goût. C’est plutôt lorsque les personnages posent les armes, qu’ils se préparent ou qu’ils méditent entre deux attaques que le tout atteint le nirvana. La psychologie est prononcée avec des ellipses qui n’hésitent pas à retourner dans le temps. Le climat politique et historique de l’être humain est soigné sans tomber dans la surenchère ou l’abus de morales. Le microcosme choisit est japonais et il y a cet éternel combat entre tradition et modernité. Le tout sans simplifier les modes de vie et les croyances.

La trame narrative s’intéresse à plusieurs figures, toutes formidables. Ken Watanabe brûle l’écran avec son regard enflammé, sa sobriété, son humour si distinct et son charisme indéniable. Son général est tourmenté et jamais totalement saisissable. Autour de lui, il y a le héros un peu plus typique Kazunari Ninomya et un second charismatique en Tsuyoshi Ihara. Des noms peu connus qui valent possiblement tous les Brad Pitt de la planète.

Dans son approche formelle, Letters from Iwo Jima sent le classicisme à plein nez. Pourtant, c’est un récit exemplaire, fort et souvent envahissant, peuplé de comédiens épatants et de constats sans équivoque sur la condition humaine. Avec Le Soleil et Millenium Actress, voici un troisième conte qui permet de mieux saisir l’essence des racines japonaises modernes. Un Golden Globes mérité pour ce « meilleur film étranger » qui aurait facilement pu décrocher les honneurs dans les catégories de tête.

samedi 21 juin 2014

Entrevue I’ll Follow You Down

Les voyages dans le temps ont donné de très bons films de science-fiction, comme 12 Monkeys et Terminator. C'est justement le coeur de I'll Follow You Down, le dernier long métrage de Richie Mehta (Amal).

J'ai pu m'entretenir avec le réalisateur lors de son passage à Fantasia l'année dernière. Mon entrevue se trouve sur le site du Journal Métro.

Film du jour: Changeling

Depuis son vénérable Mystic River en 2003, Clint Eastwood fait partie des réalisateurs américains les plus importants du siècle. Il le prouve à nouveau avec Changeling, une œuvre plus mineure qui offre la chance à Angelina Jolie d’en mettre plein la vue avec son talent pas toujours bien exploité par le passé. Une histoire vraie qui fera rapidement réagir.

En 1928 à Los Angeles, l’existence de Christine (Jolie) est sur le point de basculer. Son fils vient de disparaître sans laisser de traces. Quatre mois passent et la police finit par le retrouver. Mais lors des retrouvailles, la mère déchante rapidement : la personne qui se tient devant elle n’est pas sa progéniture. Afin d’éviter un scandale terrible, les forces de l’ordre l’oblige à prendre le bambin et devant ses refus multiples, elles décident de l’interner! Il y a cependant de bons samaritains à l’extérieur pour l’aider, dont un révérend activiste (John Malkovich) qui n’a pas la langue dans sa poche.

Clint Eastwood a son style bien à lui et il rappelle davantage Frank Capra qu’Alejandro Gonzalez Inarritu. Ses films sont toujours très académiques, dotés d’une mise en scène classique dont la personnalité de l’auteur n’est pas toujours apparente. Ce refus technique laisse paraître une maîtrise parfaite de son médium, avec cette jolie partition musicale (la sienne!) qui tombe au bon endroit afin de véhiculer l’émotion sans trop la souligner. De ce côté, les surprises et les risques pris sont rares, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose (l’exemple de l’excellent Atonement est probant).

Il dessine son récit en suivant deux axes qui ne cessent de se croiser. Il y a tout d’abord cette quête personnelle d’une mère à la recherche de sa propre chair. Angelina Jolie, encore fraîche de son apport plus que mémorable au trépidant A Mighty Heart, livre à nouveau une performance intense. Son jeu n’est pas trop appuyé et malgré sa combinaison dents toujours blanches et maquillage abondant, elle s’en sort généralement avec les lauriers. Son personnage est tellement fort qu’il éclipse souvent ses acolytes, pas toujours bien développés et parfois même manichéens. Dans des rôles secondaires, John Malkovich fait sourire, Jeffrey Donovan abuse des rictus, Colm Feore joue un méchant aux bonnes intentions et Amy Ryan surprend par son intensité.

Ces déchirements et ces confrontations servent des causes qui transcendent la sphère privée pour déteindre sur la strate publique. Le rôle de la police en prend pour son rhume avec ces problèmes d’images. Tout comme cet étouffement de la différence et d’une réalité autre, muselée comme ces femmes qui se font interner pour des raisons qui dépassent l’entendement. Quelques causes que l’ancien acteur fétiche de Sergio Leone exploite dans le détail. Et elles ne sont pas les seules! Pourquoi ne pas se moquer de ce système judiciaire souvent déficient, de titiller la naissance du cynisme face aux autorités et même de critiquer la peine de mort en tant qu’instrument de vengeance? Des multiples frondes qu’un cinéaste qui n’a plus rien à perdre ressort des boules à mites sans nécessairement doser parfaitement le venin.

Changeling n’a rien du classique en puissance comme pouvait l’être Letters From Iwo Jima, Mystic River et Unforgiven. L’histoire traîne parfois en longueur, le rythme n’est pas toujours soutenu et les personnages auraient pu être mieux développés. Mais il y a cette époque, parfaitement recréée, dont émane une merveilleuse Angelina Jolie qui trouve là un de ses meilleurs personnages en carrière. Son désarroi est palpable et il est bien rendu par une mise en scène opaque dont le sujet fort est la tête directrice du récit.
***1/2

vendredi 20 juin 2014

Nouveautés au cinéma : Ida, La Vénus à la fourrure, The Rover, Jersey Boys, I’ll Follow You Down, Think Like a Man Too.

Il y a de bien belles choses qui prennent l'affiche cette semaine au cinéma.

Film polonais de très grande qualité, Ida de Pawel Pawlikowski suit une jeune femme qui cherche la dépouille de ses parents disparus pendant la Seconde Guerre mondiale. Éclairant, émouvant et brillamment mis en scène, cette oeuvre touchée par la grâce met en vedette des comédiens épatants. À voir le plus rapidement possible! ****

Pendant un brin moins comique mais beaucoup plus tonique à son précédent et hilarant Carnage, Roman Polanski revient avec La Vénus à la fourrure, un nouveau huis clos extrêmement intelligent sur un metteur en scène qui passe en audition une comédienne délurée. Le texte, mordant à souhait, est peuplé de mises en abyme et de jeux de miroirs, offrant à Emmanuelle Seigner le meilleur rôle de sa carrière. ****

Très attendu au tournant, The Rover n'a pas le même impact dévastateur que le Animal Kingdom de son réalisateur David Michôt. Reste que ce western apocalyptique à la Mad Max sur un homme qui tente de retrouver son véhicule volé compense son scénario un peu usé par une réalisation extraordinaire, brute et stylisée à la fois, qui fait bon usage de la violence et de Guy Pearce, qui éclipse complètement Robert Pattinson. ***1/2

Clint Eastwood au volant d'une comédie musicale? Eh oui! Moins ambitieux que ses précédents efforts mais ultimement plus satisfaisants (J. Edgar et Hereafter étaient terriblement ordinaires), Jersey Boys demeure un divertissement potable, très classique comme biopic sur le chanteur Frankie Valli mais néanmoins cocasse et honnête. ***

Le voyage dans le temps a donné d'excellents projets cinématographiques. I'll Follow You Down de Richie Mehta ne s'inscrit malheureusement pas dans cette mouvance. Malgré un sujet intéressant (un fils qui part à la recherche de son père) et une musique très mélodique, l'effort n'est guère convaincant. La réalisation laisse à désirer et l'interprétation (de Haley Joel Osment, Gillian Anderson) est franchement inégale. **1/2

Suite d'un titre qui a remporté un succès surprenant aux États-Unis, Think Like a Man Too de Tim Story ramène tous ses personnages à Las Vegas, lors d'un mariage qui tourne mal. L'effort, rarement drôle, n'est qu'un prétexte à des performances lourdes et énormes des comédiens, une tonne de morales et des situations éculées. On a déjà peur au troisième... **

Film du jour: Mystic River

Pour accompagner la sortie de son très léger et ludique Jersey Boys, on voudra revoir le superbe Mystic River, une des meilleures réalisations de Clint Eastwood. Ce drame tendu sous fond de vengeance et de rapt d'enfants est un magnifique opus de cinéma, fascinant et haletant à la fois, où la mise en scène solennelle vient constamment relancer les interprètes majestueux (Penn, Bacon, Robbins et compagnie). Et même si on connaît le film par coeur, on voudra y retourner pour découvrir, encore et toujours, de nouvelles choses. ****1/2

jeudi 19 juin 2014

En attendant La Vénus à la fourrure

Afin de patienter jusqu'à demain pour la sortie québécoise du très réussi La Vénus à la fourrure de Roman Polanski, voici mon dossier croustillant sur le sujet.

Il se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: La fille de d'Artagnan

Film le plus ''étrange'' de Bertrand Tavernier, La fille de d'Artagnan est une sorte de série B parsemée d'action, de confrontations et d'humour niais où une jeune femme demande l'aide à son père mousquetaire pour venger une Soeur assassinée. L'intrigue relâchée ne fait aucun sens et les répétitions sont nombreuses, rendant parfois éprouvant ce trop long récit à peine divertissant où les interprètes sont heureusement truculents. **1/2

mercredi 18 juin 2014

Film du jour: True Detective

Diffusée sur HBO plus tôt cette année, True Detective est facilement la meilleure série à voir le jour depuis de nombreuses années. Ce qui débute classiquement comme une enquête sur des meurtres crapuleux (on pense à Seven) devient peu à peu un drame existentiel et philosophique sur la nature humaine. Aux côtés du bouillant Woody Harrelson, Matthew McConaughey trouve son meilleur rôle en carrière en flic tortueux et complexe. La réalisation est magnifique, la musique reste en tête et il y a plusieurs scènes marquantes, dont ce superbe plan-séquence à la fin du quatrième épisode (il y en a huit au total). Du très grand art. ****1/2
Ma critique complète

mardi 17 juin 2014

Nouveautés en DVD : The Grand Budapest Hotel, Quai d’Orsay, 2 automnes 3 hivers, Jimmy P, Bunker, The Lego Movie, Marina, Devil’s Knot, Hypnotisören

Il y a des choses vraiment superbes qui prennent l'affiche cette semaine en DVD et en Blu-ray.

Pensons seulement à The Grand Budapest Hotel, le dernier joyau de Wes Anderson. Comme toujours chez lui, le cinéma se fait à l'horizontal, à l'aide d'une distribution du tonnerre, du rire à profusion et de la mélancolie. Le voici qu'il se surpasse dans cette histoire touchante qui se déroule entre les deux grandes guerres. ****

Il y a aussi Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier, le film le plus drôle à voir le jour depuis plusieurs années. On rit du début à la fin devant cette satirique politique où la France s'est tenue devant les États-Unis en ne voulant pas envahir l'Irak. Thierry Lhermitte y est d'ailleurs prodigieux. ****

Très charmante romance à la Truffaut, 2 automnes 3 hivers de Sébastien Betbeder est une jolie histoire d'amour qui se déroule sur plusieurs saisons. C'est beau, gentil et mignon tout à la fois. ***1/2

Sans avoir le même pouvoir que ses précédents classiques, Jimmy P d'Arnaud Desplechin qui porte sur la thérapie d'un amérindien par un docteur français est un récit très agréable, émouvant et humaniste, qui ne manque surtout pas de métaphores, de symboles et de musique. Les acteurs y sont épatants.

Huis clos satisfaisant sur deux hommes qui sont isolés, Bunker de Patrick Boivin et Olivier Roberge permet à Martin Dubreuil et à Patrice Robitaille de démontrer leur talent. ***

Symbole du capitalisme américain, The Lego Movie de Phil Lord et Chris Miller devient littéralement une animation communiste dans cette oeuvre folle et souvent très drôle, mais également essoufflante. ***

Biopic conventionnel sur l'enfance d'un chanteur à succès, Marina de Stijn Coninx s'avère tout de même très supportable. Les interprètes affichent une bonne humeur communicative et la recréation d'époque est généralement juste. ***

S'inspirant d'un fait divers véridique portant sur le meurtre inexpliqué de trois garçons, The Devil's Knot demeure malgré la présence d'Atom Egoyan une production brouillonne et molle, à la mise en scène beaucoup trop télévisuelle. **1/2

Sorte de Millenium cheap (déjà que la série originale l'était déjà pas mal), Hypnotisören de Lasse Hallstrom est une intrigue policière invraisemblable et souvent risible, qui rappelle qu'un bon livre ne fait pas toujours un bon film. **

Film du jour: The Wolverine

Mieux vaut tard que jamais. C'est seulement récemment que j'ai pu voir The Wolverine, superproduction de l'été 2013! Au vu du résultat final, on aurait pu attendre encore quelques années dans le long métrage est décevant. Se déroulant cette fois au Japon, Logan se fait attaquer par une ancienne connaissance qui veut lui enlever les griffes! Après une très jolie introduction, le spectateur est ramené sur le plancher des vaches avec cette série B lourde et consensuelle, jamais spectaculaire et dont l'humour tombe souvent à plat. L'insulte est sauvée par la prestation intense de Hugh Jackman, la musique de Marco Beltrami et les scènes après le générique. Mais pour le reste, c'est encore plus oubliable que le précédent volet indépendant. **1/2

lundi 16 juin 2014

Film du jour: Joe

Disponible en DVD à partir de demain, Joe de David Gordon Green rappelle que Nicolas Cage peut encore être un très grand acteur. Il le prouve dans la peau d'un être rongé par son passé qui tente d'aider un adolescent à s'extirper de son milieu violent. La mise en scène très maîtrisée regorge de réflexions probantes et de symboles et même si le récit n'est pas inédit (on pense beaucoup à Mud), l'ensemble mérite amplement le détour. ***1/2

dimanche 15 juin 2014

10 films pour la Fête des Pères

En cette journée de Fête des Pères, voici 10 films sur les relations pères/filles qui sont à voir en famille.

Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: The Heiress

En cette journée de Fête des Pères, on ne recommandera jamais assez The Heiress de William Wyler. Sans doute que la relation qui est montrée entre le père et sa fille n'est pas parfaite (elle est même toxique), mais elle particulièrement touchante. Lui, homme de principe, refuse que la chair de sa chair parte avec un tombeur de coeur sans le sous qui la courtise peut-être seulement pour s'enrichir. Elle ne voit évidemment pas la situation du même oeil et malgré tout ce qui lui arrive, elle évoluera énormément avant la tombée du générique. Le long métrage, élégant et romanesque, devient de plus en plus troublant, trouvant ses ancrages dans la réalisation très soignée et le jeu exceptionnel de ses comédiens. ****

samedi 14 juin 2014

Nouveautés au cinéma : Supermensch : The Legend of Shep Gordon, How to Train Your Dragon 2, The Double, La petite reine, Les profs

L'humour est le genre de prédilection dans les sorties cinéma de cette semaine, avec 22 Jump Street (que j'ai manqué mais que je promets de voir un jour) et compagnie.

Il est féroce et omniprésent dans Supermensch: The Legend of Shep Gordon, documentaire jouissif de Mike Myers sur un ancien agent et producteur qui a connu presque tout le monde à Hollywood. Parsemé d'anecdotes savoureuses, le récit traite de célébrité et de solitude sans trop verser dans l'introspection, se voulant peut-être plus flashant que profond mais toujours terriblement divertissant. De quoi passer un bon moment. ***

Après un tome surestimé qui a remporté un immense succès, le réalisateur Dean Deblois remet ça mais en solitaire avec How to Train Your Dragon 2, un dessin animé aussi sympathique et oubliable que son prédécesseur, où notre jeune héros et son ami dragon découvre une caverne de dragons! L'animation est riche, le scénario pas trop moralisateur et toute la famille risque d'y trouver leur compte. ***

Les cinéphiles qui ont découvert le cinéaste Richard Ayoade avec le superbe Submarine seront déconcertés par The Double, une adaptation très livre du chef-d'oeuvre de Dostoïevski, où un homme devient paranoïaque en croyant qu'un doppelgänger veut lui voler sa job! Un Jesse Eisenberg en grande forme et un style baroque d'une ironie certaine n'arrivent pas à cacher cet exercice de style brouillon qui tourne rapidement à vide et la fadeur de son scénario. Ne fait pas Brazil qui veut. **1/2

Le mensonge, le désir d'être le meilleur et de ne pas décevoir: les thèmes fascinants sont nombreux dans La petite reine, cette histoire inspirée du dopage d'une populaire cycliste québécoise. Dommage que le metteur en scène Alexis Durand-Brault n'offre qu'un banal téléfilm aux personnage souvent caricaturés, où une fois passée une solide introduction, les clichés s'accumulent autant que les fautes de goût qui font rire involontairement. Laurence Leboeuf livre néanmoins une performance convaincante. **1/2

C'est incroyable comment une production aussi mauvaise que Les profs de Pierre-François Martin-Laval a pu récolter plus de 4 millions d'entrées. La prémisse est horrible (des mauvais profs pour enseigner aux pires élèves de France), le déroulement est encore pire et entre une réalisation tape-à-l'oeil, des comédiens qui carburent aux grimaces, des gags qui tombent à plat et des morales à la tonne, il y a tout pour vouloir passer son chemin. *1/2

Film du jour: Rouge

La trilogie Trois couleurs de Kieslowski - et sa superbe filmographie - se termine brillamment avec l'extraordinaire Rouge, amitié improbable et fraternelle entre une jeune mannequin et un vieil homme aux passe-temps louches. L'auteur se dépasse à nouveau sur ce récit simple et complexe tout à la fois, offrant des rôles inoubliables à Irène Jacob et Jean-Louis Trintignant, tout en soignant à l'extrême sa mise en scène. En résulte une autre grande fresque de la condition humaine. ****1/2

vendredi 13 juin 2014

Film du jour: Blanc

Maillon «faible» de la trilogie Trois couleurs de Kieslowski, Blanc demeure tout de même une oeuvre très solide sur l'égalité, sur les relations homme/femme et sur le désarroi économique de la Pologne. Le ton parfois plus porté vers la comédie absurde peut surprendre, mais il s'agence bien à l'ensemble qui, à défaut de marquer les esprits comme Bleu et Rouge, s'avère une belle transition. ***1/2 

jeudi 12 juin 2014

Film du jour: Bleu

Certainement le plus grand film de Kieslowski, Bleu est l'histoire prenante d'une femme qui doit recommencer sa vie après la mort de son mari et de son enfant. Fragile, brillant et bouleversant tout à la fois, ce récit libre comme l'air s'élève constamment vers les cieux, rappelant que des beaux lendemains sont possibles. La performance de Juliette Binoche est tout simplement sidérante et malgré son sujet lourd, il s'agit d'un chef-d'oeuvre que l'on peut revoir encore et encore. *****

mercredi 11 juin 2014

Film du jour: Kitchen Stories

Comédie particulièrement délicieuse, Kitchen Stories de Bent Hamer suit les tribulations d'un observateur suédois qui doit documenter les habitudes de cuisine des célibataires norvégiens. Absurde et tendre, cette jolie histoire d'amitié que n'aurait pas renié Tati est un gentil petit plaisir qui fait beaucoup de bien. ***1/2

mardi 10 juin 2014

Nouveautés en DVD: Les revenants, Une autre vie, Omar, Visitors, Le capital, Jack Ryan – Shadow Recruit, Non-Stop, Miraculum, Alan Patridge, Au bonheur des ogres, Whisper – Libres comme le vent

Il y a plusieurs beaux films qui prennent l'affiche cette semaine en format DVD et Blu-ray.

La sortie la plus exceptionnelle est Les revenants, série française sur des gens qui reviennent à la vie pour mieux bouleverser l'équilibre de leurs proches. L'histoire est riche, l'interprétation solide et on écoutera en boucle la trame sonore de Mogwai. ****

Nouvelle pépite d'or d'Emmanuel Mouret, Une autre vie est un mélodrame sur une pianiste qui s'amourache d'un homme qui n'est pas de la même classe sociale qu'elle. Le charme opère et les soupçons de suspense laissent deviner un cinéaste qui serait habile dans plus qu'un genre cinématographique. ***1/2

Retenu aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, Omar d'Hany Abu-Assad est un drame très réussi sur un jeune homme qui est amené à jouer la taupe auprès de ses amis activistes. Le ton est juste et la finale dérange malgré ses trop nombreuses scènes d'action. ***1/2

Le créateur du classique Koyaanisqatsi (Godfrey Reggio) est de retour avec Visitors, un nouveau pensum humaniste et philosophique où le spectateur est appelé à regarder longuement des visages humains. On en ressort transformé, en transe avec les mélodies de Philip Glass. ***1/2

Cela a pris plusieurs années avant que Le capital n'arrive au Québec. S'il ne s'agit pas du meilleur effort de Costa-Gavras (gros bémols sur la réalisation et les à-côtés amoureux et sexuels), l'intrigue sur cet homme assoiffé de pouvoir qui est prisonnier d'un univers financier est caustique et les comédiens, dédiés à leur cause. ***

À prendre avec un gros grain de sel, Jack Ryan - Shadow Recruit de Kenneth Branagh est un divertissement efficace sur un jeune analyste de la CIA qui se rend en Russie pour déjouer un complot. Il ne faut pas chercher de sens à l'intrigue, mais savourer l'action, l'humour et les personnages truculents. ***

Liam Neeson hurle, se bat et cherche à protéger plein de gens dans un avion dans Non-Stop de Jaume Collet-Serra, production ridicule mais assez désopilante qui arrive à divertir malgré une finale ratée et des rebondissements téléguidés. **1/2

Film choral ambitieux sur la vie, la mort et la foi, Miraculum touche à trop de thèmes, s'avérant malheureusement pompeux et manipulateur avant la fin. Un demi-échec de la part de Podz qui a tout le talent pour rebondir. **1/2

Sorte de téléfilm gonflé pour le cinéma, Alan Patridge de Declan Lowney n'a qu'un seul atout dans sa main et il est de taille: la présence de Steve Coogan qui en fait des tonnes en présentateur radio et qui finit par faire accepter toutes les largesses du scénario. **1/2

Adaptation d'un livre à succès, Au bonheur des ogres de Nicolas Bary est une sorte de conte sur un employé qui est suspecté d'éliminer ses collègues. La prémisse faible et moralisatrice ainsi que et la mise en scène répétitive n'arrivent toutefois pas à avoir le dessus sur l'engouement des acteurs. **1/2

Ramassis de clichés, Whisper - Libres comme le vent de Katja von Garnier est un objet sans personnalité sur l'amitié improbable entre une adolescente et un cheval. On a déjà vu le tout des centaines de fois, mais peut-être qu'un spectateur moins exigeant y trouvera son compte... **

Film du jour: Discopath

Présenté aujourd'hui et demain seulement au Cinéma du Parc, Discopath est un film fauché mais assez marrant de Renaud Gauthier, sur un homme qui perd la tête à chaque fois qu'il entend de la musique disco. À partir d'une prémisse complètement stupide, le réalisateur pond un long métrage qui paye hommage au cinéma de genre des années 80, où l'efficacité du moment l'emporte sur le reste. C'est bien entendu trop long et répétitif, mais à défaut d'être réussi, cela demeure original. Et prometteur pour la suite. **1/2

lundi 9 juin 2014

Film du jour: Europa 51

Dans Europa 51, Rossellini maîtrise le mélo et le néoréalisme italien mieux que personne, créant une histoire pathétique mais touchante d'une bourgeoise qui vient de perdre son enfant et qui décide d'aider les gens pauvres... au grand dam de son mari qui tente de la faire interner! Le récit, magnifique malgré ses quelques lourdeurs, doit beaucoup aux images évocatrices à la composition saisissante d'Ingrid Bergman, qui donne littéralement des frissons dans le dos dans la dernière ligne droite. ****

dimanche 8 juin 2014

10 films pour le Grand Prix

Afin d'accompagner le Grand Prix de Montréal, voici 10 des meilleurs films sur le sport automobile.

Mes choix se retrouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Bad Guy

Un des films les plus dérangeants de Kim Ki-duk (et il en a plusieurs dans sa filmographie), Bad Guy suit une pauvre fille qui doit se prostituer et l'homme amoureux qui la garde constamment dans ce milieu. Grotesque, éprouvant mais également très drôle et poétique, cette oeuvre inclassable et violente joue constamment avec la patience du spectateur, créant des scènes qui seront difficiles à oublier. ***

samedi 7 juin 2014

Film du jour: Stromboli

L'association entre le cinéaste Roberto Rossellini et l'actrice Ingrid Bergman a été une des plus fécondes du septième art. Dans le magnifique mais âpre Stromboli qui suit les déboires d'une femme nouvelle mariée qui doit vivre sur une île, le réalisateur mélange mélodrame et néoréalisme italien, magnifiant constamment sa muse. Le récit n'est pas sans excès, mais ses images parlent tellement qu'on finit par y adhérer presque complètement. ****

vendredi 6 juin 2014

Nouveautés au cinéma: La bataille de Solférino, Tracks, The Fault in Our Stars, Edge of Tomorrow, Palo Alto, The Love Punch

Deux gros films hollywoodiens s'affrontent cette semaine pour mettre k.o. le navrant Maleficent. On leur souhaite évidemment bonne chance.

Pourtant, la meilleure sortie de la semaine est probablement, La bataille de Solférino. Premier film non sans défaut de Justine Triet, cette oeuvre presque punk est portée par une grande liberté de ton, alors qu'une famille dysfonctionnelle vivra une journée particulièrement chargée. Oui, la propension aux verbes pourra donner mal à la tête, mais les liens à faire entre le personnel et le politique forcent l'admiration. ***

Histoire vraie sur une jeune femme qui décide de parcourir le désert australien avec son chien et ses chameaux, Tracks de John Curran arrive à rendre cinématographique ce qui ne l'était pas grâce à des paysages magnifiques et de beaux flashs. Et lorsque la prémisse commence à tourner en rond, il y a la sublime Mia Wasikowska pour la ramener dans le droit chemin. ***

On s'attendait au pire avec The Fault in Our Stars, transposition au cinéma d'un livre à succès qui porte sur les amours entre deux jeunes malades. Le réalisateur Josh Bonne a cependant bien fait ses classes, trouvant le ton juste et de bons interprètes. L'ensemble est certes trop long, mélodramatique et un brin moralisateur, mais on embarque tout de même aisément sans trop rechigner. ***

Si Le jour de la marmotte était un film de science-fiction, il porterait le nom de Edge of Tomorrow (de Doug Liman), nouveau véhicule commercial de Tom Cruise qui vit sans cesse la même journée de guerre et de massacres. Le scénario riche n'est qu'un prétexte à une production efficace et divertissante, mais également vide et répétitive. Un gros jeu vidéo à ne pas prendre trop au sérieux. *** 

Un autre membre de la famille Coppola qui fait du cinéma? Eh oui! Avec Palo Alto, chronique ennuyeuse et ennuyante de la jeunesse de la banlieue, Gia imite Sofia, soignant ses images et sa trame sonore tout en oubliant de développer ses personnages et son noeuf dramatique. Cela fait sûrement partie de sa démarche «artistique», mais pour l'instant, on préfère nettement Sofia qui avait bluffé tout le monde dès le départ avec son magistral The Virgin Suicides. **1/2

Pierce Brosnan et Emma Thompson s'amusent beaucoup dans The Love Punch de Joel Hopkins, comédie sentimentale sous fond de corruption économique, de vols de diamants et de kidnappings. Ils sont cependant les seuls éléments potables de cet effort bâclé et limité, trop long pour son propre bien et qui finit par se pendre avec ses clichés. **

Film du jour: Brazil

C'est le temps de célébrer, le Cinéma du Parc rediffuse pendant une semaine le mythique Brazil! Chef-d'oeuvre incontestable de Terry Gilliam, ce classique de science-fiction n'a pas pris une ride, étant encore plus frais de nos jours, à une époque où le totalitarisme, les écoutes électroniques et la perte des valeurs sont normales. Même si on a déjà vu cette brillante satire des centaines de fois, on ne peut y résister. Et encore moins sur un écran géant avec une nouvelle copie restaurée. *****

jeudi 5 juin 2014

Entrevue avec le réalisateur de Tracks

Pour la sortie prochaine de Tracks, histoire vraie sur une femme qui préfère voyager dans le désert australien avec son chien et ses chameaux plutôt que d'être avec ses semblables, j'ai pu discuter avec son cinéaste John Curran, à qui l'on doit également The Painted Veil et Stone.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: A Short Film About Love

Possiblement le film le plus «accessible» de Kieslowski, A Short Film About Love est un superbe opus sur l'amour obsessionnel et  sur le rejet centré autour d'un jeune homme qui passe son temps à espionner sa jolie voisine. Le ton douloureux multiplie les moments de grâce et de grande émotion, ne lésinant pas pour autant sur des touches d'humour et d'érotisme. On en ressort bouleversé mais heureux d'avoir assisté à un si grand moment de cinéma. ****1/2

mercredi 4 juin 2014

Sur le plateau de tournage du Journal d'un vieil homme

Récemment, je suis allé visiter le plateau de tournage du Journal d'un vieil homme, où j'ai pu rencontrer son réalisateur Bernard Émond et quelques-uns de ses comédiens, dont Paul Savoie et Marie-Thérèse Fortin.

Pour en savoir plus sur le sujet, place à une jolie capsule vidéo.

Film du jour: Crocodile Dundee

Figure mythique des années 80, Crocodile Dundee est un peu l'incarnation du superhéros australien qui est tout en humour et en langage salace, et qui passe son temps à se battre et à vouloir conquérir la jolie femme. Le film réalisé par Peter Fairman (et même sa suite) est parsemé de clichés et il n'est pas très subtil. Reste tout de même qu'on s'y amuse beaucoup tant le choc des cultures est grand et que Paul Hogan assure dans le rôle titre. À quand un antépisode? ***

mardi 3 juin 2014

Nouveautés en DVD : Apocalypse : La 1ère Guerre mondiale, RoboCop, Lone Survivor, Le coq de St-Victor, In the Blood, Manigances: Notice rouge, Son of God

La violence est de presque toutes les nouveautés DVD et Blu-ray cette semaine.

Elle est omniprésente dans la superbe série Apocalypse: La 1ère Guerre mondiale, qui utilise des images d'archives incroyables pour éclairer ce conflit qui a pratiquement influencé tous les autres depuis. Le résultat est frappant et fascinant. ****

Très réussi remake, le RoboCop de José Padilha est une satire réjouissante des médias où un homme transformé en machine tente de faire appliquer un simulacre de justice. Pas aussi culte que la version précédente, mais satisfaisant à souhait. ***1/2
Ma critique complète

Inspiré d'une histoire vraie, Lone Survivor de Peter Berg est un drame de guerre assez éclatant sur des soldats qui doivent survivre en territoire ennemi. La distribution musclée et le soin apporté à la bande son font oublier les invraisemblances et le caractère patriotique du récit. ***

Animation enfantine sur un village qui perd son coq, Le coq de St-Victor de Pierre Grego amusera peut-être les plus petits avec ses dessins colorés. Si seulement l'humour n'était pas aussi répétitif et les dialogues, moralisateurs... **1/2

Série B barbare et puérile, In the Blood de John Stockwell sait tout de même être divertissant dans sa façon de présenter la quête de son héroïne qui fera tout pour retrouver son mari disparu. Ce n'était toutefois pas une raison de sortir le tout au cinéma. **1/2

Les webséries n'en sont qu'à leurs premiers balbutiements. Cela explique peut-être pourquoi une production comme Manigances: Notice rouge d'Isabel Dréan déçoit. On sent le potentiel derrière l'histoire et le casting est solide. Sauf que les dialogues font pitié, la mise en scène est accessoire et la directeur d'acteurs, plutôt limitée. **

Drame barbant qui fait rire involontairement, Son of Good de Christopher Spencer est un des pires longs métrages de 2014. Un gros récit biblique raté et insultant sur l'histoire du Christ, qui a tout de fait plein d'argent au box-office américain. Quand ça va mal... *

Film du jour: Fast Company

À ses heures, Fast Company est un film fascinant. Pas nécessairement son sujet (les déboires d'un pilote) et son traitement (terriblement conventionnel), mais la propension de David Cronenberg à utiliser tous les clichés du genre... sans arriver totalement à les éviter! Cela donne un long métrage vieillot et rigolo, très en deçà de son potentiel mais avec quelques éléments qui grincent (le niveau d'érotisme, la finale explosive) et qui font du bien. Cela demeure tout de même une des oeuvres les pus mineures et oubliables de son auteur. **1/2

lundi 2 juin 2014

Film du jour: Orfeu Negro

En attendant la Coupe du monde, on (re)découvre Rio de Janeiro avec le magnifique Orfeu Negro de Marcel Camus, relecture incroyable du mythe d'Orphée. Des images extraordinaires à la musique entraînante en passant par la mise en scène extrêmement dynamique et l'interprétation sincère, il s'agit d'un carnaval de chaleur et de sensations fortes qui permet de mieux accepter la prémisse qui manque un tantinet de profondeur. À voir sur le plus grand écran possible. ****

dimanche 1 juin 2014

Film du jour: The Monuments Men

Après l'avoir raté au cinéma, je me promettais de rattraper The Monuments Men de George Clooney en Blu-ray. C'est chose faite et le résultat, malheureusement, n'est pas à la hauteur. S'il y a beaucoup de potentiel - et d'humour - derrière cette histoire vraie d'hommes qui partent à la recherche des oeuvres d'art enlevées par Hitler, l'ensemble est tellement conventionnel et patriotique qu'il en devient presque ennuyant. Quelle chance qu'il y a la fabuleuse distribution pour relever un peu les enjeux, ce qui ne rend pas le récit plus passionnant pour autant. **1/2