jeudi 31 décembre 2015

Les meilleurs films français et québécois de 2015

Fidèle compagnon de mon top 50 2015  des derniers jours, voici mon palmarès des meilleurs films francophones de l'année qui s'achève.

Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Classe tous risques

Premier long métrage du vénérable Claude Sautet, Classe tous risques s'est essayé au film de gangsters en ne privilégiant pas l'atmosphère comme chez Melville, mais les personnages et leur psychologie. Du coup la première partie, proche du néoréalisme italien où des bandits sont en fuite, s'avère plus probante que la seconde, plus superficielle à Paris. Pas toujours éloigné de la série B, le récit captive avec son scénario dense et l'interprétation parfaitement dans le ton de Lino Ventura et d'un très jeune Jean-Paul Belmondo. ***1/2 

mercredi 30 décembre 2015

Top 50 de 2015 (dernière partie)


10. Le conte de la princesse Kaguya

9. Léviathan

8. Inside Out

7. A Most Violent Year

6. Arabian Nights

5. La tribu

4. The Assassin

3. Deux jours, une nuit

2. Carol

1. Sommeil d'hiver

Les explications de mes choix se trouvent sur le site de Cinoche.

Film du jour: F for Fake

Pour se creuser les méninges en cette fin d'année, il n'y a rien de mieux que le fascinant F for Fake d'Orson Welles. Ce qui débute comme un simple documentaire sur l'art d'usurpation se transforme rapidement en délires labyrinthiques où le vrai et le faux se répondent constamment à travers la mise en scène éblouissante où le montage est roi et la narration truculente de l'immense réalisateur/acteur. Du bonbon à voir encore et encore. **** 

mardi 29 décembre 2015

Top 50 de 2015 (partie 4)


20. Room. Un huis clos d'une efficacité redoutable, qui ébranle et qui redonne foi envers la famille. Avec en prime deux interprétations bouleversantes. Critique

19. Selma. Une matière première inflammable qui surprend constamment par le traitement unique de son sujet et sa mise en scène formidable dont quelques moments évoquent Eisenstein. Critique

18. P'tit Quinquin. Un suspense policier absurde et ironique de la part de Bruno Dumont qui rappelle que rien n'est à son épreuve. Quatre heures de bonheur!

17. Saint Laurent. Un biopic impressionniste et hors norme de la part du trop rare Bertrand Bonnello qui mystifie tout le monde. De l'art bord en bord.

16. La terre et l'ombre. Une Caméra d'Or amplement méritée pour ce disciple de Tarkovski et de Reygadas qui pose un regard intimiste sur la nature humaine et environnementale. Critique

15. Song of the Sea. Un dessin animé visuellement magnifique qui fait pleurer encore et encore. Toute la famille en raffolera. Critique

14. Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l'existence. La joie incommensurable de retrouver Roy Andersson en pleine possession de ses moyens. Critique

13. The Hateful Eight. Tarantino prouve que l'on peut encore faire du cinéma - en 70 mm avec un entracte - et le résultat, verbeux et explosif, ne décevra personne. Critique

12. Spotlight. Une enquête essentielle et passionnante où les comédiens et la réalisation frôlent la perfection. Facilement le meilleur film journalistique depuis All the President's Men.

11. Le sel de la terre. Un documentaire qui chavire les yeux, le coeur et l'âme et qui prouve encore une fois que Wim Wenders serait peut-être mieux de lâcher la fiction. Critique.

La 5e et dernière partie sera publiée demain!

Film du jour: The Secret Life of Walter Mitty (+ Heist, A Walk in the Woods, The Perfect Guy)

Ce qui est bien avec Noël, c'est d'avoir le temps de voir de "vieux" films des années antérieures. Comme The Secret Life of Walter Mitty de Ben Stiller, cette comédie existentielle d'un homme malheureux dans sa vie qui trouve finalement le bonheur. Très charmant et soigné dans sa première partie (l'interprétation est décontractée et la réalisation, assez imaginative), le long métrage finit cependant par tomber dans les redites et les gros messages appuyés. Reste un voyage inspirant à ses heures, qui aurait toutefois dû être plus marquant. ***

C'est toujours mieux que les principales sorties en DVD et Blu-ray, les dernières de 2015. Heist (**) de Scott Mann est une série B routinière sur un homme qui attaque le casino du méchant Robert De Niro, A Walk in the Woods (**) de Ken Kwapis une ennuyante randonnée existentielle qui ne relancera nullement la carrière de Robert Redford, et The Perfect Guy (*1/2) de David M. Rosenthal un imbuvable thriller psychologique sur un homme qui harcèle son ex.

lundi 28 décembre 2015

Top 50 de 2015 (partie 3)


30. A Girl Walks Alone at Night. Un film unique et contemplatif qui évoque le western, les vampires et le noir et blanc de Jarmusch. D'une beauté singulière.

29. It Follows. Un suspense horrifique qui aurait rendu fou de joie John Carpenter. La réalisation est étonnante et la trame sonore, à acheter de toute urgence. Critique

28. Phoenix. Un drame allemand moralement important et terriblement bien interprété. Comme si Fassbinder avait refait Les yeux sans visage.

27. Jafar Panahi's Taxi. Une tragi-comédie d'un des plus grands cinéastes iraniens, qui est à la fois une ode au cinéma et à la liberté. Critique

26. Trois souvenirs de ma jeunesse. Une des plus belles histoires d'amour de l'année, gracieuseté d'Arnaud Desplechin. Critique

25. Inherent Vice. Une oeuvre de drogué de la part de Paul Thomas Anderson qui devient meilleur à chaque nouveau visionnement. Attention: rire autant risque d'amener dans un état second. Critique

24. Les démons. Une premier fiction étonnante de la part de Philippe Lesage qui signe LE long métrage québécois de l'année.

23. Mad Max: Fury Road. George Miller prouve qu'il est possible de révolutionner le film d'action avec ce spectaculaire exercice de style qui fracasse tout sur son passage. Critique

22. The Look of Silence. Un complément encore plus bouleversant au déjà excellent documentaire The Act of Killing. Le cinéma comme acte de thérapie et de vengeance? Peut-être bien.

21. Comme un avion. Une comédie française qui sort de nulle part et qui enivre par son humour spirituel qui est si vrai, si riche et si fin. Une véritable surprise.

La 4e partie sera publiée demain!

Film du jour: The Counselor

The Counselor de Ridley Scott qui a été écrit par Cormac McCarthy est un ratage spectaculaire. Un film bien noir et superficiel sur la violence du quotidien qui utilise une distribution spectaculaire - Michael Fassbender, Penélope Cruz, Jarvier Bardem, Brad Pitt - et qui devient rapidement un exercice de style futile et tarabiscoté. La version longue sur le Blu-ray est nettement plus satisfaisante et si elle ne sauve pas le projet, elle met au moins un peu de sens dans cette intrigue touffue sur la survie et le capitalisme sauvage. Une oeuvre malade qui finit de façon brillante, dominée par le jeu féroce de Cameron Diaz et la musique truculente de Daniel Pemberton. **1/2

dimanche 27 décembre 2015

Top 50 de 2015 (partie 2)


40. Mistress America. Noah Baumbach signe une autre comédie spirituelle qui est encore plus raffinée que While We're Young qui a également pris l'affiche en 2015.

39. Corbo. Un film politisé haletant de la part de Mathieu Denis, qui confirme le talent de jeunes acteurs prometteurs tout en prenant de l'assurance au niveau de la mise en scène. Critique

38. Félix et Meira. L'oeuvre de la consécration pour Maxime Giroux qui se veut plus accessible sans pour autant sacrifier la qualité de son histoire et de sa réalisation. Critique

37. Ex Machina. De la science fiction minimaliste qui est relevée par un script étonnamment solide, une atmosphère d'enfer et de solides interprètes. Et quelle danse de la part d'Oscar Isaac! Critique

36. Timbuktu. Les affres de la violence et de l'injustice dans toute leur laideur et leur poésie. Un contraste qui élève l'âme en un rien de temps.

35. Clouds of Sils Maria. Un hymne aux actrices et au cinéma de la part d'Olivier Assayas qui donne des rôles immenses à Juliette Binoche et à Kristen Stewart. Critique

34. Hagagenet (L'institutrice). Les bonnes intentions se transforment en cauchemar dans ce très solide film israélien qui célèbre les vertus du talent.

33. Le profil Amina. Le vrai et le faux devient indissociable dans cette très belle histoire d'amour au temps du numérique de la part de Sophie Deraspe.

32. Gett, le procès de Viviane Amsalem. Toute l'absurdité et la tragédie du système judiciaire israélien vécue par l'impeccable Ronit Elkabetz, symbole par excellence des femmes opprimées. Critique

31. 99 Homes. La dernière crise économie passée dans le tordeur de Ramin Bahrani, un des metteurs en scène les plus intéressants de son époque. Michael Shannon y est grandiose. Critique

La 3e partie sera publiée demain!

Film du jour: Lucifer

Lucifer de Gust Van den Berghe est un des projets les plus originaux des dernières années. Une oeuvre absurde sur un homme vil qui descend du ciel pour corrompre des gens. Décalé mais sincère, l'effort mérite une attention prononcée. Il sort cependant du lot pour sa réalisation hors norme où l'écran épouse la forme de rond. Il y a même des effets miroirs extrêmement réussis qui ajoutent une dimension onirique à l'ensemble. Un effort comme on en voit trop peu. ***1/2

samedi 26 décembre 2015

Top 50 de 2015 (partie 1)

2015 touche à sa fin. Cela signifie un repos bien mérité et, évidemment, mon palmarès des meilleurs longs métrages de l'année. Comme tous les ans, j'exclus les films vus en festivals (désolé Tag de Sion Sono, La loi du marché de Stéphane Brizé, From Afar de Lorenzo Vigas, Right Now Wront Then de Hong Sang-soo et No Home Movie de la regrettée Chantal Akerman) et ceux qui sont sortis directement en dvd et en vod (l'éthéré Stations of the Cross de Dietrich Brüggemann et le brutal Gangs of Wasseypur d'Anurag Kashyap sont pourtant si grandioses).

Je prends donc en considération tout ce qui a pris l'affiche au Québec entre le 1er janvier et le 31 décembre. Des 350 films - et plus - vus au cinéma (un record dans mon cas!), voici mon top 50 de 2015...

50. Respire. Une amitié qui tourne mal d'une effroyable façon, gracieuseté de Mélanie Laurent qui surprend amplement derrière la caméra.

49. Macbeth. Une version sanglante, onirique et poétique tout à la fois, avec Michael Fassbender et Marion Cotillard au sommet de leur art. Critique

48. White God. Comme si Disney faisait un film trash avec des chiens. Une oeuvre qui secoue avec sa première scène inoubliable. Critique

47. Coming Home. Un mélo qui rend les yeux tristes et qui confirme le retour - enfin! - du grand Zhang Yimou. Critique

46. Court: Un procès indien. Un essai formellement impeccable qui fascine tout autant qu'il fait rager (on parle ici du sujet, évidemment).

45. Love. Un Gaspar Noé incompris, comme toujours provocateur et manipulateur, mais surtout beau et amoureux, avec une 3D qui apporte finalement quelque chose.

44. Güeros. Le Mexique découvre Godard dans cet hymne enlevant à la jeunesse.

43. Les nouveaux sauvages. On rit aux larmes devant cette série de sketchs sous fond de vengeance qui sont, une fois n'est pas coutume, tous pas mal égaux. Critique


42. '71. Le conflit de l'IRA raconté dans un film d'action mouvementé à la Jason Bourne. Enlevant! Critique

41. Red Army. Tout sur la mythique équipe soviétique de hockey avec des détails croustillants et hilarants.

La deuxième partie sera publiée demain!