mercredi 31 juillet 2013

Denzel Washington en 5 films

Pour la sortie de la comédie d'action 2 Guns, je vous ai contacté une rétrospective en cinq points marquants de la carrière de Denzel Washington.

Mon article se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Un zoo la nuit

L’événement marquant de Fantasia cette année est peut-être bien la présentation d'une version restaurée du film culte Un zoo la nuit de Jean-Claude Lauzon. Les relations pères-fils auront rarement été aussi belles et conflictuelles que dans cette oeuvre phare du cinéma québécois qui, malgré le poids des années, est toujours aussi pertinent et fabuleux. Voir un classique, sur l'immense écran de l'Impérial, et gratuitement à part de ça? En voilà une excellente nouvelle! ****

mardi 30 juillet 2013

DVD: Welcome to the Punch, Meet the Small Potatoes

C'est incroyable comment les sorties DVD et Blu-ray sont peu nombreuses cette semaine. Surtout pour quelqu'un qui ne veut surtout pas voir le deuxième film tiré des G.I. Joe (le premier était tellement mauvais!) Mais comme il faut parler de quelque chose...

On se rabat sur Welcome to the Punch, thriller routinier mais efficace signé Eran Creevy sur un homme de loi qui tente par tous les moyens de retrouver un dangereux criminel. Le scénario comporte peu de surprises, ce qui n'empêche pas les scènes d'action de séduire, au même titre que la confrontation entre James McAvoy et Mark Strong. **1/2

Les très, très, très, très, très jeunes enfants trouveront satisfaction devant Meet the Small Potatoes, une animation qui s'adresse à eux et qui comporte plusieurs suppléments intéressants. Mais les parents, c'est une autre histoire... -

Film du jour: Across the River

Avec un surplus d'ambiance et d'atmosphère, Across the River de Lorenzo Bianchini qui est présenté à Fantasia aujourd'hui avait de bonnes chances d'être le film le plus terrifiant de l'année. Mais si seulement ce long métrage pouvait faire peur, ce qui est son principal problème. Jamais pendant cette longue marche en forêt où des formes étranges se cachent dans l'ombre le spectateur ne frémit ou ne sursaute. Une lacune importante dont l'histoire extrêmement mince tient principalement sur cet aspect. Car ni la mise en scène froide et rigoureuse ni l'interprétation détachée ne sont responsables de ce sentiment d'ennui qui apparaît malheureusement avant la fin. **

lundi 29 juillet 2013

Film du jour: Vegetarian Cannibal

Il ne faut pas se fier au titre. Vegetarian Cannibal de Branko Schmidt n'a rien du film gore ou comique. Il s'agit plutôt d'une plongée dans le milieu hospitalier croate, où un médecin qui pratique des avortements commence à frayer avec des gens suspects qui lui demandent de faire des choses de plus en plus dangereuses. Mis en scène avec nervosité et interprété avec force par Rene Bitorajac, le long métrage n'approfondit cependant pas tous ses thèmes, restant parfois en surface. Cela laisse une impression d'essai inachevé, qui donne cependant froid dans le dos plus souvent qu'autrement. **1/2

dimanche 28 juillet 2013

En salles: Blackfish, Rufus, The English Teacher

Une fois n'est pas coutume, j'ai manqué la grosse sortie de la semaine (Wolverine) et la nouveauté que j'attendais avec impatience (Main dans la main). Cela ne m'empêche pas d'avoir vu quelques films pour vous...

Documentaire effrayant sur les parcs d'attraction qui maltraitent les cétacés qui, par la suite, finissent par attaquer des gens innocents, Blackfish de Gabriela Cowperthwaite glace le sang. Les entrevues menées sont éclairantes et si un sentiment de sensationnalisme se fait ressentir, le montage captivant va droit au but. De quoi ne vraiment plus avoir le goût de se rendre à tous les Sealand de ce monde ***1/2 

Présenté sur un écran sans la moindre projection de presse, le long métrage canadien Rufus de Dave Schultz a finalement pris l'affiche ce samedi, après que des problèmes techniques ont ruiné sa sortie prévue de vendredi. Sans être totalement satisfaisant, il faut admettre que cet effort singulier sur un jeune homme qui pourrait bien être un vampire sort généralement des sentiers battus. Il y a beaucoup d'atmosphère, de l'absurdité à revendre et une excellente partition musicale, ce qui excuse quelque peu le manque total de rythme, l'interprétation inégale et le scénario qui ne fait pas toujours de sens. **1/2

Julianne Moore est capable d'illuminer la production tiède et banale de sa seule présence. C'est ce qu'elle fait dans The English Teacher de Craig Zisk, une comédie dramatique sur une prof qui tente d'aider un ancien étudiant à monter une pièce de théâtre. L'actrice nage comme un poisson dans l'eau et elle met bien à l'aise ses partenaires de jeu. Quelle chance qu'elle est là, parce que le résultat final ne peut que décevoir avec ses situations prévisibles, ses gags ratés et son humour généralement inopérant. **

Film du jour: I'll Follow You Down

Le scénario de I'll Follow You Down de Richie Mehta est très prometteur, faisant cohabiter drame et science-fiction à travers le triste destin d'un jeune homme qui tente de voyager dans le temps pour sauver son père d'une mort qui bouleversera à jamais le reste de la famille. Malgré toutes les intéressantes questions sur le destin et la conséquence de nos choix et le jeu incendiaire de Gillian Anderson, le film laisse sur notre faim. La réalisation est beaucoup trop sage, la musique omniprésente vient noyer le poisson, l'intrigue tend à être mélodramatique et dans le rôle principal, Haley Joel Osment (oui, le petit gars du Sixième sens) n'est pas toujours convaincant. Dommage, dommage. **1/2

samedi 27 juillet 2013

Film du jour: A Company Man

On sent que le cinéaste Lim Sang-yoon a regardé beaucoup de films de Melville et de vieux gangsters avant d'élaborer A Company Man, qui passera demain à Fantasia. L'hommage est entier dans ce long métrage conventionnel mais tout de même assez intéressant et satisfaisant qui suit un tueur à gages qui s'humanise peu à peu. Malgré des ressorts dramatiques connus, l'effort alterne avec brio entre scènes d'action enlevantes et moments plus évocateurs. La mise en scène est respectable et l'interprétation, tout à fait dans le ton, ce qui offre au final un essai de belle facture, pas révolutionnaire pour deux sous mais plutôt agréable à suivre. ***

vendredi 26 juillet 2013

FIlm du jour: The Complex

Apprendre que le cinéaste Hideo Nakata revient au genre horrifique est assez pour faire saliver n'importe quel cinéphile. C'est tout de même là-dedans qu'il a offert ses meilleurs opus, de Ringu au Dark Water original. The Complex débute d'ailleurs plutôt bien. En arrivant dans un nouvel appartement avec ses parents, une adolescente est persuadée que ses voisins sont des fantômes. Le climat de tension est dans le tapis et les réels frissons apparaissent ici et là. Mais pourquoi diable la conclusion vient tout saboter en changeant complètement de ton, montrant ce qui devait être tenu dans l'ombre? Une bien mauvaise idée qui handicape du même coup grandement ce long métrage qui aurait pu être tellement plus puissant et hantant. **1/2

jeudi 25 juillet 2013

Entrevue: Andrzej Zulawski

Hier j'ai pu rencontrer le cinéaste polonais Andrzej Zulawski, qui recevra aujourd'hui un prix honorifique de la part du festival Fantasia. Réalisateur culte à qui l'on doit le mythique Possession, ce sont ses opus L'amour braque et Szamanka qui seront présentés lors de cet événement consacré au cinéma de genre.

Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: The Weight

The Weight de Jeon Kyu-hwan est une très jolie curiosité que l'on peut retrouver aujourd'hui à Fantasia. À la fois fable humaniste, cauchemar sur la décadence de la société et mélange disparate de genres, ce long métrage surprend malgré un rythme parfois défaillant. L'interprétation d'ensemble est convaincue et une douce poésie ressort de l'intrigue sinueuse sur un homme bossu qui s'occupe d'une morgue. ***1/2

mercredi 24 juillet 2013

Film du jour: Les gouffres

C'est une intéressante expérience que propose Fantasia avec Les gouffres d'Antoine Barraud. Alors que son copain est parti explorer un gouffre, sa conjointe l'attend impatiemment, tentant de pratiquer un rôle important. Réflexion sur le couple, l'art et l'angoisse, le film pique instantanément la curiosité. La réalisation offre de belles images originales et la composition de Nathalie Boutefeu et de Mathieu Amalric est tout à fait dans le ton. Dommage que le tout s'écrase dans le troisième acte, trop expéditif et superficiel, qui vient ultimement gâcher la sauce. Mais jusque-là, le suspense fonctionnait plutôt bien. *** 

mardi 23 juillet 2013

DVD : Pieta, Trance, Twixt, Superstar, 42, L’homme qui rit, Paulette

Une belle sélection de dvd et de blu-ray très différents sont disponibles dès cette semaine.

Dans le lot, il ne faudrait pas passer à côté du dérangeant Pieta de Kim Ki-duk, qui a reçu le Lion d'Or au dernier Festival de Venise. Sans être passé par les salles de cinéma régulières au Québec, ce fascinant opus s'intéresse au sort d'un prêteur sur gages qui vient tout juste de renouer avec sa mère. Violent, malsain et joyeusement manipulateur, voilà une oeuvre choc qui ne laissera personne indifférent. ***1/2

Danny Boyle n'a que faire des histoires. Il y préfère la déconstruction, l'exercice de style, tout éclater avec son montage et sa musique trépidante. C'est ce qu'il fait à nouveau avec son très divertissant Trance qui porte sur le vol d'un tableau de grande valeur. Malgré la futilité de l'entreprise, on en ressort très amusé. ***

Francis Ford Coppola s'aventure dans la série B prétentieuse avec Twixt où il suit un écrivain sur le déclin qui cherche à donner un second souffle à sa carrière. Avec ses images époustouflantes, son climat de mélancolie et ses allusions grotesques, voilà le long métrage le plus intéressant de son cinéaste depuis belle lurette. Dommage qu'il en fasse trop (comme d'habitude), ce qui atténue un peu l'impact de la chose. ***

Moins essentiel que ses précédents Quand j'étais chanteur et À l'origine, Superstar de Xavier Giannoli n'en demeure pas moins un effort louable sur le vedettariat instantané et la célébrité à deux sous. La construction en forme de suspense et la performance explosive de Kad Merad excuse le manque d'originalité de la prémisse. ***

Biopic consensuel mais non dénué de charme, 42 de Brian Helgeland retrace le parcours de Jacky Robinson, ce jouer de baseball afro-américain qui a révolutionné son sport. Humour et drame font bon ménage et dans un rôle secondaire, Harrison Ford mérite à coup sûr une nomination aux Oscars. ***

En remettant au goût du jour L'homme qui rit de Victor Hugo qui suit le destin d'un homme cicatrisé qui tente de survivre dans un monde cruel, Jean-Pierre Améris en a tiré une version satisfaisante et d'actualité, un brin trop naïve et moralisatrice, mais visuellement de très grande beauté. ***

Mais comme rien n'est parfait, il se devait d'avoir une production décevante. Cette semaine, il s'agit de Paulette de Jérôme Enrico, comédie lourde et ratée sur une mamie grincheuse qui se met au trafic de drogues! Bien que Bernadette Lafont s'amuse dans le rôle-titre, le résultat s'avère consternant. **

Film du jour: The Ice Storm

C'est aujourd'hui que sort en Blu-ray en édition Criterion The Ice Storm, la superbe fresque d'Ang Lee sur les relations d'amour et de haine entre deux familles des années 70. Avec sa recréation d'époque à tout casser et et ses superbes interprètes, le cinéaste dresse le portrait d'une société à la déroute, qui fait bien évidemment écho à la notre. Grâce à ses nombreux thèmes parfaitement imbriqués, le réalisateur arrive à faire rire et pleurer, offrant par la même occasion un des meilleurs films américains des dernières décennies. ****1/2

lundi 22 juillet 2013

Film du jour: The Garden of Words

Pour l'instant, de tous les films vus à Fantasia cette année, la courte animation The Garden of Words de Makoto Shinkai demeure ma préférée. Mélancolique et bouleversante, cette histoire simple d'un étudiant et d'une inconnue qui se rencontrent les jours de pluie ravie par l'intelligence de son scénario et sa grande sensibilité. Bien qu'un peu prévisible, l'effort va droit au coeur et ses images séduisent instantanément la rétine. ***1/2

dimanche 21 juillet 2013

Film du jour: Masculin féminin

Il y a eu un avant et un après Masculin féminin. C'est avec ce film que Jean-Luc Godard a abandonné la narration pour faire du cinéma plus militant. L'essai verbeux, à la fois brillant et déconcertant, suit un homme qui vient d'être démobilisé et sa copine chanteuse. Avec ses longs plans et son approche documentaire, cette satire met brillamment le doigt sur son époque mais surtout toutes les jeunesses qui se suivent et se ressemblent, entre aspirations sociales et politiques et vacuité de la publicité et de la consommation. Ce qui en ressort force l'admiration sans être du même calibre que des efforts encore plus drastiques de son auteur (comme Pierrot le fou et Weekend). ****

samedi 20 juillet 2013

Film du jour: Key of Life

Diffusé aujourd'hui et demain à Fantasia, Key of Life de Kenji Uchida est un gentil récit sur un homme sans emploi qui usurpe l'identité d'un tueur à gages qui vient tout juste de perdre la mémoire. Mi-comédie, mi-romance, ce film sympathique mais trop long bénéficie de situations cocasses et d'interprètes rafraîchissants, ce qui compense pour la futilité de l'entreprise. On s'y amuse même si rien ne reste en tête très longtemps. ***

vendredi 19 juillet 2013

Nouveautés en salles: Only God Forgives, Turbo, The Way Way Back, Les amants passagers, R.I.P.D., Les seigneurs

Deux cinéastes très attendus offrent leur dernier film cette semaine dans une salle de cinéma près de chez vous.

Anti-Drive dont la beauté formelle de l'entreprise en met plein la vue et les oreilles, Only God Forgives de Nicolas Winding Refn est une méditation spirituelle sur la vengeance et la violence. La mise en scène en forme de rêve évoque Lynch et si le ton lancinant perdra ceux et celles qui ne jurent que pour «l'histoire», les autres seront comblés par cet objet hors norme, complaisant et fascinant tout à la fois. ***1/2

Meilleure animation à voir le jour depuis des lustres, Turbo de David Soren qui suit les lubies d'un escargot qui rêve de vitesse plaira autant aux jeunes avec ses thèmes gentils et rafraîchissants qu'aux adultes avec ses références savoureuses et sa propension à ne pas trop faire la morale. ***

Sorte de 1er amour à la sauce américaine, The Way, Way Back de Nat Faxon et Jim Rash s'intéresse à l'émancipation d'un adolescent lors de ses vacances estivales. Le manque d'originalité de l'ensemble est compensé par de bons interprètes et un humour qui fait souvent mouche. ***

Fable absurde sur l'Espagne contemporaine, Les amants passagers de Pedro Almodovar est une comédie burlesque et sexy qui donnera de l’urticaire aux fans de la section dramatique du réalisateur et qui ravira les cinéphiles qui préféraient ses élans kitsch de la première heure. **1/2

Croisement entre Men in Black et Ghostbusters, R.I.P.D de Robert Schwentke est une production complètement sautée sur des policiers de l'au-delà qui sont sur Terre pour arrêter des méchants monstres. Autant la section action épuise par son omniprésente, autant le côté humoristique fait amplement sourire, surtout avec un Jeff Bridges complètement déchaîné. **1/2

Effort nostalgique sur le soccer, l'amitié et les secondes chances, Les seigneurs d'Olivier Dahan bousille une distribution de classe (Garcia, Elmaleh, Dubosc, Starr, Sy, Marielle, Bel) au sein d'une intrigue au ras des pâquerettes qui n'arrive jamais réellement à faire sourire. **

Film du jour: Confession of Murder

Présenté demain à Fantasia, Confession of Murder de Jeon Byeong-gil est une satire mordante des médias, alors qu'un tueur recherché pour une série de meurtres décide de publier un livre sur ses exploits, ce qui a tôt fait de mettre les policiers sur les dents. Plus divertissant qu'essentiel ou profond, cet essai mené tambour battant comporte quelques intéressantes séquences absurdes, beaucoup d'action et d'efficaces coups de théâtres attendus. Sans être transcendante, la réalisation est de qualité et l'interprétation, dans l'ordre des choses. ***

jeudi 18 juillet 2013

Suggestions de films à voir à Fantasia

Ça y est! La 17e édition du Festival Fantasia débute ce soir avec la présentation du très attendu Shield of Straw de Takashi Miike et elle se terminera le 7 août prochain.

Pendant ces semaines de cinéma «différents», je vais alimenter ce blog de critiques de films et d'entrevues avec les artisans.

D'ici là, voici les titres à ne manquer sous aucun prétexte. Mes choix se retrouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Pusher Trilogy

Les cinéphiles retiennent leur souffle: c'est ce vendredi que le très attendu Only God Forgives prend l'affiche au Québec. Avant ce film événement qui sera largement louangé ou vilipendé (disons que c'est un anti-Drive... pour le reste de la critique, lisez notre texte dans quelques jours), pourquoi ne pas revoir la mythique trilogie Pusher de Nicolas Winding Refn?

En théorie, il pourrait s'agir d'un seul et même long métrage divisé en trois actes, où des gens sincères mais issus d'un milieu criminalisé cherchent désespérément des solutions à leurs problèmes. Dès le premier essai, c'est le style du réalisateur qui ressort au grand jour. Malgré les effets à la Trainspotting, la curiosité est piqué. Le second opus - qui met en vedette le grand Mads Mikkelson - est le plus convaincant du lot, étant stylisé à souhait, annonçant ce que le cinéaste proposera dans ses travaux futurs (déjà, la trame sonore est démentielle). De son côté, le dernier est le plus malaisant, avec sa violence qui fait mal dans sa dernière ligne droite et qui saute aux yeux. Les fans de Scorsese sont mieux de s'y attarder, parce que l'ensemble explose littéralement au visage du spectateur, pour son plus grand bonheur. ***1/2

mercredi 17 juillet 2013

En attendant Les amants passagers

C'est ce vendredi que prend l'affiche au Québec Les amants passagers, le nouveau film de Pedro Almodovar.

Pour se préparer à cette comédie iconoclaste aussi sexy que grivoise, je vous ai préparé un petit texte sur le sujet. 

Mon article est disponible sur le site de Cineplex.

Film du jour: Fast, Cheap & Out of Control

Errol Morris est un documentariste à part. À travers des sujets excentriques, il arrive à percer l'âme et les contradictions des êtres humains. Il le fait de façon ludique et légère dans Fast, Cheap & Out of Control où il s'intéresse à quatre personnes qui ont des passions hors de l'ordinaire. Au lieu de pousser sa réflexion à son paroxysme, le réalisateur demeure en surface, créant toutefois un véritable objet cinématographique à l'aide d'une multitude d'archives, trouvant des liens brillants entre les différentes histoires. Cela donne un long métrage clinquant et fascinant, pas le meilleur de l'auteur mais certainement son plus divertissant. ***1/2

mardi 16 juillet 2013

Nouveautés DVD: Ombline, Evil Dead, Cyanure, Bullet to the Head, Erased

Il n'y a rien de très majeur cette semaine au niveau des nouveautés DVD et Blu-ray.

Drame carcéral un brin trop mélodramatique et moralisateur, Ombline de Stéphane Cazes qui suit une jeune femme qui tente de s'occuper de son enfant en prison se regarde aisément. Il faut avouer que les interprètes font toute la différence et que dans le rôle-titre, Mélanie Thierry est excellente. ***

Le remake d'Evil Dead de Fede Alvarez qui suit un groupe d'amis dans le bois ne devait pas fonctionner. Pourtant, sans arriver au même niveau quel'original, le script amène beaucoup de profondeur à un sujet balisé et l'horreur finit par faire hurler de rire, ce qui est plutôt une bonne chose. ***

Mélanger l'hyper-réalisme et la fantaisie peut être casse-gueule. C'est ce qui arrive au long métrage Cyanure de Séverine Cornamusaz où un garçon redécouvre son père qui vient tout juste de sortir de prison. La matière première est de qualité, sauf que l'alliage tient difficilement la route. **1/2

Après The Expendables, Sylvester Stallone est de retour dans une autre production barbare qui semble sortir tout droit des années 1980. Traité avec sérieux, Bullet to the Head de Walter Hill demeure toutefois un essai rétrograde sur une vengeance qui tourne mal. **

Encore plus ridicule est Erased de Philipp Stoelzi, un navet sur un père et sa fille qui tentent de survivre dans un pays hostile. Variation sur l'horrible Taken, ce projet bâclé et vu 1000 fois n'arrive jamais à exploiter convenablement le talent d'Aaron Eckhart et d'Olga Kurylenko. *1/2

Film du jour: Léon Morin, prêtre

Reconnu pour ses magnifiques polars, Jean-Pierre Melville a également réalisé d'excellents drames. Possiblement son meilleur est Léon Morin, prêtre qui confronte une jeune femme non-croyante et un prêtre pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec sa mise en scène soignée, ses affrontements théoriques du tonnerre et les prestations vibrantes d'Emmanuelle Riva et de Jean-Paul Belmondo, il s'agit d'un opus de très grande qualité, d'une intelligence rare, qui se savoure comme le plus angoissant des suspenses. Une véritable réussite! ****

lundi 15 juillet 2013

Film du jour: La Terre

Au sein des meilleurs cinéastes russes, on cite généralement Eisenstein et Tarkovski mais presque jamais Alexandre Dovjenko. Pourtant, son chef-d'oeuvre La Terre rivalise avec n'importe quel classique soviétique, autant au niveau des thèmes (la division de la terre, le communisme naissant, le clivage entre les classes sociales) que de la technique (pleine de virtuosité pour 1930, avec ses images poétiques et son atmosphère qui donne parfois la chair de poule). Peut-être faudrait-il le redécouvrir pour se rendre compte de l'importance de cet opus phare du septième art. *****

dimanche 14 juillet 2013

Entrevue avec Antoine Bertrand pour Louis Cyr

Très attendu film québécois qui fracassera- on l'espère - le box-office, Louis Cyr raconte l'histoire vrai d'un homme fort qui a marqué l'Histoire de la Belle Province.

L'occasion était belle de m'entretenir avec Antoine Bertrand, qui incarne le rôle principal. Mon entrevue se trouve sur le site de MSN. On y parle entre autres de cinéma québécois et de films de super-héros!

Film du jour: L'été meutrier

Meilleur film du réalisateur Jean Becker, L'été meurtrier suit les aventures d'un homme ordinaire qui tombe amoureux d'une femme trop belle pour lui qui lui réserve plusieurs surprises désagréables. Cette chronique intrigante qui distille un charme vieillot happe particulièrement les esprits par le jeu exceptionnel d'Isabelle Adjani, qui arrive à la fois à être idiote, brillante, charmante et repoussante tout à la fois. Face à lui, Alain Souchon livre également une prestation maîtrisée. Bien que le long métrage s'étende parfois trop longtemps, la finale réserve un coup d'éclat qui sera difficile à oublier. ***1/2

samedi 13 juillet 2013

Entrevue avec Guy Maddin pour Séances

Présentement en tournage à Montréal pour son ambitieux projet Séances, Guy Maddin était d'humeur rayonnante lorsqu'il m'a reçu en entrevue plus tôt cette semaine.

Mon entretien avec lui se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Saboteur

Film mineur du très grand Alfred Hitchcock, Saboteur n'en demeure pas moins un divertissement extrêmement efficace. Accusé d'avoir saboté une usine et d'avoir tué son meilleur ami, un homme se lance à la recherche du vrai tueur. À partir d'une prémisse simple, le maître du suspense propose une intrigue relevée qui tient en haleine, qui est drôle et qui est ponctuée de solides interprétations. Malgré des dialogues parfois trop appuyés et moralisateurs, l'action ne manque pas, ce qui s'avère du parfait film à voir entre deux classiques du cinéaste. ***1/2

vendredi 12 juillet 2013

Sorties en salles: Neighboring Sounds, Pacific Rim, Louis Cyr

Quelques solides nouveautés prennent l'affiche cette semaine au cinéma, dont un très attendu film québécois qui, tout le monde espère, sauvera le septième art de la Belle Province en apportant des recettes significatives aux guichets. Ce qui explique peut-être toutes ces critiques dithyrambiques pas toujours justifiées...

Surprenant premier long métrage provenant tout droit du Brésil, Neighboring Sounds de Kleber Mendonça Fiho est un récit inquiétant et obsédant sur des résidents de condos qui décident d'engager des gardes de sécurité pour surveiller leur rue. La mise en scène fine est au service de l'histoire qui tient en haleine et qui est suffisamment opaque et complexe pour mériter plus d'un visionnements. ***1/2

On sent que Warner n'a pas trop confiance en Pacific Rim tant sa campagne publicitaire a été bâclée. Pourtant, cette production qui multiplie à outrance les combats entre des monstres assoiffés de destruction et des robots gigantesques a tout à fait sa place en cette période estivale. Si l'on fait exception de l'intrigue décousue inutilement compliquée, des dialogues débiles et des bons acteurs laissés à eux-même, on obtient un résultat très divertissant, visuellement splendide et spectaculaire, qui en met plein les yeux et les oreilles. Oui, Guillermo del Toro a fait bien mieux par le passé, sauf que ses hommages à Godzilla, Ultraman, Escaflowne, Evangelion (on pense également à The Host et Starship Troopers) et compagnie sont réussis et, ô miracle, il a réussi à insuffler son style unique à cette immense machine qui a dû être extrêmement dispendieuse. C'est tout ce qu'aurait dû être les Transformers. ***

Plus grosse sortie québécoise de 2013, Louis Cyr de Daniel Roby qui retrace la vie du célèbre homme fort québécois célèbre le désir d'indépendance et de résilience de la population francophone sous la joug de l'exploiteur anglais. Traditionnel biopic qui se perd dans un sentimentalisme à deux sous et dont la réalisation de luxe se veut incroyablement conventionnelle, cet essai trop long arrive tout de même à maintenir l'intérêt. Il faut avouer que le rythme est réglé au quart de tour et que tous les interprètes offrent de très bonnes prestations. On se serait toutefois attendu à plus de ce sujet qui aurait pu être traité de façon beaucoup plus subtile et convaincante. **1/2

Film du jour: The Set-Up

C'est dommage comment de grands classiques peuvent être oubliés au fil des années. C'est malheureusement un peu ce qui arrive à The Set-Up de Robert Wise, cette immense fresque sur un boxeur malchanceux et son amoureuse qui ère dans la ville. Dès le départ, on est happé de plein fouet par ce montage prodigieux, qui utilise à bon escient des superbes images en noir et blanc et une atmosphère de vérité qui évoque le néoréalisme italien. Puis ce sont les comédiens que l'on remarque fortement, au même titre que les thèmes sociaux et humanistes. Du coup, on se retrouve avec un opus puissant qui n'a pas pris une ride et qui satisfera quiconque s'intéresse au cinéma de qualité. ****1/2

jeudi 11 juillet 2013

Film du jour: Dream

En rêvant, un homme arrive à contrôler une fille qu'il ne connaît pas. À partir de ce postulat singulier et extrêmement original, Kim Ki-duk parle par l'entremise de Dream de dépendance amoureuse avec une mélancolie qui lui est propre, proposant bien entendu des scènes oniriques et dérangeantes, mais également une dose de sentimentaliste qu'il a rarement exploré par le passé. Étrange, souvent décalé, volontairement tiré par les cheveux, voici un rêve unique en son genre. ***1/2

mercredi 10 juillet 2013

Film du jour: Germany, Year Zero

Dernier volet d'une formidable trilogie sur la guerre, Germany, Year Zero montre un Roberto Rossellini qui tente de pousser encore plus loin le style néoréalisme qui a fait sa marque de commerce. Un brin moins authentique mais tout aussi bouillant d'émotions, plus dramatique mais pas moins humain, cette chronique d'une région dévastée et d'une famille séparée dont un petit garçon cherche à recoller les morceaux bouleverse et captive en un rien de temps. ****

mardi 9 juillet 2013

Chaude est la nouvelle programmation de Fantasia!

C'est ce matin que se tenait la conférence de presse dévoilant la nouvelle programmation de la 17e édition du Festival Fantasia.

Bien entendu, j'y étais et j'ai pondu un texte à cet effet. On peut le lire sur le site de Cineplex.

Nouveautés DVD: Spring Breakers, The Gatekeepers, New World, Admission, My Awkward Sexual Advance, Dead Man Down, Temptation – Confessions of a Marriage Counselor, Black Gold

C'est ça. Après la semaine dernière qui était chiche en sorties dvd et blu-ray, les distributeurs se vengent avec une tonne de nouveautés!

La meilleure du lot est certainement Spring Breakers d'Harmony Korine, superbe satire du rêve américain traitée à la sauce trash et sexy. Rien n'est à prendre au premier degré dans ce très beau long-métrage mis en scène avec virtuosité. ****

Solide documentaire sur le pouvoir secret en Israël, The Gatekeepers de Dror Moreh arrive à éviter l'objet de propagande pour s'avérer une oeuvre puissante et exemplaire qui fascine du début à la fin. ***1/2

Suspense de classe qui évoque Scorsese et To, New World de Park Hoon-jung est un surprenant effort entourant un syndicat de crimes. Malgré un scénario prévisible, certaines scènes (celle de l'ascenseur) marquent les esprits. ***1/2

Les critiques n'ont pas été tendre envers Admission de Paul Weitz. Pourtant, il s'agit d'une très intéressante comédie douce-amère sur la famille, les valeurs et l'éducation. Le duo formé de Tina Fey et de Paul Rudd fonctionne parfaitement. **

Lorsque le cinéma canadien joue dans les plate-bandes américaines, cela donne My Awkward Sexual Advance de Sean Garrity, une fantaisie inconséquente sur un homme qui tente de reconquérir sa blonde. Mou et plat tout à la fois. **

Derrière un casting musclé (Colin Farrell, Noomi Rapace, Dominic Cooper, Isabelle Huppert), Dead Man Down d'Arden Oplev n'est qu'un thriller mécanique et conventionnel sous fond de vengeance. **

Tyler Perry. Un seul nom et on sait qu'on se retrouve avec mélodrame moralisateur, prévisible et racoleur. Temptation – Confessions of a Marriage Counselor est tout ça, ni plus ni moins. *1/2

On aime beaucoup le cinéaste Jean-Jacques Annaud. Mais pourquoi diable s'est-il commis dans Black Gold, une fresque ratée qui évoque le cinéma de David Lean, mais sans le talent et les enjeux dramatiques? Cette fois, la beauté des décors ne suffit plus, surtout pas avec une intrigue aussi rachitique et des interprètes pas toujours crédibles. *1/2

Film du jour: The Host

Dans le cadre du Festival du film coréen, on peut revoir l'immensément populaire The Host de Bong Joon-ho, ce fantastique opus de monstres qui se regarde comme une superproduction gonflée aux stéroïdes. Pourtant, il n'y a pas que du divertissement à la tonne qui se cache derrière ce long métrage réglé au quart de tour. Les métaphores guerrières sont nombreuses, tout comme les sous-entendus politiques, ce qui donne une satire brillante de la société, qui se savoure du premier au dernier degré. ***1/2

lundi 8 juillet 2013

Plein feu sur Charlie Hunnam, vedette de Pacific Rim

On attend avec impatience Pacific Rim, le nouveau film de Guillermo del Toro. Pourtant, Warner donne peu d'informations sur le sujet, n'ayant même pas encore invité les médias québécois à une quelconque projection de presse...

En attendant, pourquoi ne pas découvrir l'acteur Charlie Hunnam qui y tient le premier rôle... humain? Car oui, des robots et des monstres, il y en aura beaucoup!

Pour plus d'informations sur le comédien que les fans de télévision connaissent pour sa participation à Son of Anarchy, je vous invite à lire mon texte qui se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Pieta

On a bien failli ne pas l'avoir, le dernier Lion d'Or du meilleur film de Venise. Présenté dans le cadre du Festival du film coréen de Montréal et disponible en dvd d'ici les prochaines semaines, Pieta montre un Kim Ki-duk au sommet de son art, en train de torturer ses personnages, à jouer avec la tension du spectateur et à détruire la moralité de ses êtres, qui devront affronter l'Enfer pour peut-être être accepté au Paradis ou du moins, au Purgatoire. Malgré quelques fautes (l'attachement n'est pas immédiat envers les héros et la seconde partie tend à être plus traditionnelle), cela fonctionne dans cette tragédie matinée de vengeance où un usurier finit par accepter la présence de sa mère qui l'a abandonné. Oui, il y aura du sang, de la torture et des scènes malsaines, mais également des moments de grâce qui sont alimentés d'une mise en scène à couper au couteau et d'interprètes totalement convaincus. ***1/2

dimanche 7 juillet 2013

Film du jour: La route de Corinthe

Il y a des longs métrages comme ça qui, parfois, n'ont pas la place dans la filmographie d'un cinéaste. C'est le cas de La route de Corinthe pour Claude Chabrol. Grosse farce qui se moque des films d'espionnage sans la subtilité et la grâce de son auteur, cet essai débute sur des chapeaux de roues, pour complètement s'épuiser au bout de 30 minutes. Pourtant, il y avait matériel à rire beaucoup dans cette fantaisie où une femme cherche à terminer l'enquête de son mari. Surtout que l'interprétation est assez réjouissante. Pas surprenant que le réalisateur, devant le demi-échec de l'entreprise (le résultat est tout de même fort divertissant), a généralement pris soin de se tenir loin des gags faciles et du premier degré. **1/2

samedi 6 juillet 2013

Sorties en salles: A Hijacking, Twixt, Despicable Me 2

Honte sur moi: je n'ai pas pu attraper The Lone Ranger lors de ses deux projections de presse. Cela  ne m'empêche pas de parler des autres nouveautés qui prennent l'affiche cette semaine au cinéma.

Superbe double huis-clos qui se déroule sur un bateau et dans un bureau, A Hijacking de Tobias Lindholm qui suit les négociations d'une entreprise pour sauver leurs hommes prisonniers de pirates est un suspense prenant et haletant, où la mise en scène frontale et directe est totalement au service de sa prémisse. Difficile de ne pas en ressortir sans être enragé. ***1/2

Hommage aux séries B et Z tout en explorant un sujet bien personnel, Twixt de Francis Ford Coppola est une drôle de bibite, volontairement décalée et stupide (il est question de vampire et de beaucoup d'hémoglobine) tout en livrant un discours sérieux qui est à la limite prétentieux (sur la mélancolie des disparus, sur la difficulté d'être pris au sérieux dans son art, etc.). En résulte une oeuvre gothique visuellement magnifique dont le scénario est toujours à un cheveux de tourner à vide. Pourtant, on y prend un certain plaisir, surtout à côté des précédents et pompeux Youth Without Youth et Tetro de la trilogie «fauchée» de l'ancien grand cinéaste. ***

Ce que le premier Despicable Me était drôle et attendrissant! Il en va tout autrement de sa suite réalisée par Chris Renaud et Pierre Coffin qui recycle une formule en gagnante sans rien offrir de nouveau en retour. Du coup, on embarque difficilement dans cette farce grotesque et répétitive qui se moque des films d'espionnage mais où l'humour et l'intrigue n'intéressent pratiquement jamais. Oui, les Minions sont mignons comme tout, ce qui n'est pas une raison pour autant allonger la sauce. **1/2

Film du jour: A Werewolf Boy

Le Festival du film coréen de Montréal bat son plein jusqu'au 10 juillet, présentant plusieurs longs métrages de qualité, dont le chef-d'oeuvre Mother de Bong Joon-ho. Aujourd'hui est diffusé A Werewolf Boy de Jo Sung-hee, immense succès populaire dans son pays. Ce mélodrame sur un garçon loup-garou abandonné qui est recueilli par une famille souffre de quelques longueurs, de dialogues mièvres et de situations clichés. Cela dit, le résultat est supérieur à tous les Twilight de la planète et sa photographie extrêmement soignée en met plein les yeux. **1/2

vendredi 5 juillet 2013

Film du jour: Good Men, Good Women

Il y a tant de choses à analyser dans Good Men, Good Women de Hou Hsiao-hsien, qui raconte les déboires d'une actrice qui confond sa réalité avec celui de son personnage. Les jeux de miroir sont nombreux, tout comme les moments de poésie et les sauts dans le temps. Le drame de la protagoniste se fond à celui d'une nation endeuillée, dont la réminiscence de la guerre est toujours vive. Les enjeux d'hier sont remplacés par un vide existentiel sidérant, une perte de valeurs qui est palpable et qui s'exprime au sein d'une mise en scène parfaitement contrôlée, au déploiement un brin opaque, qui fascine et déroute tout à la fois. De quoi vivre un exquis moment de cinéma et de vouloir le revoir tout de suite après, pour saisir toutes ses subtilités. ****

jeudi 4 juillet 2013

Film du jour: Louisiana Story

Un des classiques les plus importants du documentariste Robert Flaherty, Louisiana Story est un opus d'une grande beauté sur un jeune garçon qui arpente les paysages sauvages de la Nouvelle-Orléans. Les images, à couper le souffle, forcent l'admiration, au même titre que ces grands moments d'aventures (méchant alligator!) qui font rire (le raton-laveur) et fascinent (sur la plateforme pétrolière) tout à la fois. On n'hésite pas à se perdre à l'écran et pour prendre son pied, on conseille de regarder une édition restaurée, sinon le grain sera trop omniprésent et les dialogues, insaisissables. *****

mercredi 3 juillet 2013

Film du jour: Camera Buff (L'amateur)

Film qui a fait découvrir Kieslowski au public occidental, Camera Buff est une fiction savoureuse sur un homme qui met sa famille et son emploi en jeu lorsqu'il s'initie au métier de réalisateur. À la fois une satire brillante de la société, un constat des désastres que peuvent engendrer le réflexe de continuellement filmer son quotidien et un reflet amer de la censure, cette oeuvre froide qui ressemble parfois beaucoup à un documentaire arrive à équilibrer drame et humour avec une pincée d'émotions tardives. **** 

mardi 2 juillet 2013

Film du jour: Boomerang!

Film trop peu connu d'Elia Kazan, Bommerang! est un drame déguisé en documentaire sur un meurtre qui secoue une petite ville et dont les habitants ont hâte que la police découvre le tueur. Et lorsque celui-ci est accusé, l'avocat de l'État fait tout en oeuvre pour découvrir si le suspect est réellement coupable. Long métrage modeste qui ne manque pas de dialogues percutants et de prestations de comédiens convaincantes, ce projet social et humaniste pose d'excellentes questions malgré sa tendance à véhiculer des discours et à faire la morale. ***1/2

lundi 1 juillet 2013

DVD: Trois mondes, The Incredible Burt Wonderstone, An American Girl : Saige Paints the Sky

Comprimé entre la Fête du Canada et celle des États-Unis, les nouveautés DVD et Blu-ray sont très peu nombreuses.

On recommande toutefois Trois mondes de Catherine Corsini, un film choral élégant et sophistiqué sur la mort, le hasard, l'argent et les rapports entre classes sociales. Malgré un discours qui tend à être didactique, l'essai séduit et captive aisément. ***1/2

Disponible depuis une semaine, The Incredible Burt Wonderstone de Don Scardino est un divertissement routinier mais honorable sur la compétition dans le merveilleux monde des magiciens. On n'est pas là pour être ébloui par le scénario ou la réalisation, mais la distribution (qui comprend Steve Carell, Steve Buscemi, Olivia Wilde et Jim Carrey) est suffisamment relevée pour passer un bon moment. ***

Les très jeunes filles ne voudront pas manquer An American Girl: Saige Paints the Sky, une production qui s'adresse seulement pour elles. Les parents prendront toutefois soin de sortir de la pièce, car ce qui se déroule à l'écran n'est pas toujours intelligible. -

Film du jour: The Yards

Film qui a permis d'asseoir James Gray dans la chaise des plus grands cinéastes américains contemporains, The Yards est une fresque immense sur la famille, l'amour, l'amitié et la trahison. On est rapidement sous le charme de cette oeuvre fine et complexe qui suit un homme qui vient tout juste de sortir de prison et qui se retrouve rapidement dans le pétrin. La mise en scène est impeccable, la distribution exemplaire et le long métrage développe tellement de thèmes forts qu'il rendra jaloux tous les Martin Scorsese de ce monde. Qui a besoin d'action lorsque le scénario est si génial? Et pour les intéressés, non, cette histoire de corruption n'a pas été influencée par la situation qui se déroule à Montréal... ****