vendredi 26 mars 2021

Sorties cinéma: Antoinette dans les Cévennes, Wintopia, Nina Wu, Anne at 13,000 Ft., Violation, Like a House on Fire, Miss


Le pouvoir féminin est célébré cette semaine parmi les plus récentes sorties cinématographiques.

Rare comédie à avoir reçu le sceau de la Sélection Officielle Cannes 2020, Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal est un long métrage savoureux sur une enseignante qui s'embarque dans un voyage avec un âne afin de retrouver son amant! Centré autour de la personnalité de la rayonnante et hilarante Laure Calamy (récompensée aux Césars), ce film qui aurait très bien pu être muet multiplie les situations cocasses et les paysages enchanteurs. Les leçons de vie qui en découlent s'avèrent peut-être un peu lourdes, mais cela n'enlève rien au dépaysement ludique et à cette impression que la bourrique Patrick est sans aucun doute l'âne le plus doué depuis Balthazar. ***1/2

Wintopia: Plus émouvant est ce documentaire de Mira Burt-Wintonick qui porte sur son père: le célèbre documentariste Peter Wintonick. Entre l'essai et la lettre familiale, ce poème cinématographique enivre amplement, passant allègrement du personnel à l'universel dans sa quête utopique du bonheur que module une utilisation toujours appropriée des images et du son. ***1/2

Nina Wu: Impossible de ne pas penser à l'affaire Weinstein en découvrant la nouvelle fresque de Midi Z (The Road to Mandalay), qui traite de l'ascension difficile d'une actrice. Stylisé à souhait (l'utilisation des néons rendra jaloux Nicolas Winding Refn), alternant entre différents niveaux de réalités, cette intrigue qui aurait certainement pu être plus subtile et moins brouillonne ne manque pas de scènes marquantes, dont une finale à glacer le sang. ***1/2

Anne at 13,000 Ft.: Sans aucun doute un des meilleurs longs métrages issus du Canada anglais depuis des lustres, ce portrait sensible d'une éducatrice marquée par ses sautes d'humeur séduit par la mise en scène sensorielle de Kazik Radwanski et la performance d'une rare finesse de Deragh Campbell. L'effort pourrait paraître ténu par moments, ce qui ne l'empêche pas de sentir la liberté à plein nez. ***1/2

La vengeance s'avère plus psychologique au sein du film canadien Violation, où il est question de consentement dans les rapports hommes/femmes. Solidement interprété par Madeleine Sims-Fewer (qui signe la réalisation aux côtés de Dustin Mancinelli), l'ensemble bénéficie d'une photographie particulièrement impressionnante qui ajoute aux mystères en place et qui fait mieux accepter les invraisemblances et les ellipses chaotiques. ***

Like a House on Fire: Tout aussi canadien est ce drame domestique de Jesse Noah Klein où une femme renoue avec sa fillette... qui ne se rappelle plus d'elle! Cet intense récit à fleur de peau aurait mérité à être un peu recentré. Il est toutefois dominé par le jeu incandescent de Sarah Sutherland qui brûle tout sur son passage. À ses côtés, le chanteur Hubert Lenoir fait forte impression dans un personnage moins développé. ***

Adepte d'un cinéma populaire et rassembleur, Ruben Alves propose avec Miss une comédie sur un homme qui rêve d'être Miss France. En traitant de féminité, d'identité et de différence, le récit embrasse volontairement les clichés pour mieux les détourner. Sans être toujours très profond, la proposition tendre et léger fait mouche, notamment grâce à sa distribution chaleureuse et son absence de prétention. « Je me sens plus fort en femme», lance le héros de cette fable inégale mais charmante et sympathique comme tout. ***

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