dimanche 12 septembre 2010

R.I.P. Claude Chabrol 1930-2010


La nouvelle est tombée cette nuit. Depuis quelques semaines, la Grande Faucheuse touche plusieurs cinéastes importants (Satoshi Kon, Alain Corneau) et elle n'a pas épargné Claude Chabrol, un des derniers maîtres de la Nouvelle Vague.

Comme plusieurs de ses collègues, ses meilleures oeuvres sont celles issues de ses deux premières décennies d'activité, dans les années 1960 et 1970, où les grands films se succédaient: Les biches, Le boucher, Nada, Violette Nozière...

Après un court passage à vide, le voilà de retour, questionnant toujours la bourgeoisie avec un sens de la réplique et une mise en scène précise quoique par moment classique. L'effet de La cérémonie a fait une bombe, et même ses efforts plus mineurs (Merci pour le chocolat, L'ivresse du pouvoir, La fille coupée en deux) procuraient plusieurs moments de bonheur.

Son dernier film Bellamy a divisé la critique et le public, explorant avec un humour digne de Simenon les rapports entre un vieux policier et un escroc potentiel qui cherche à changer de vie (et de peau). Encore là rien de marquant, mais un divertissement tout à fait honorable.

À 80 ans il s'en va rejoindre des collègues qui l'attendent depuis belle lurette. Le metteur en scène a laissé tellement d'ouvrages que c'est à espérer que de nombreux coffrets soient édités à son honneur, seulement pour ne pas oublier son style bien à lui et sa vision tranchante de la société française.

Les curieux voudront voir l'intéressant essai Un autre homme de Lionel Baier où une critique de cinéma se moque avec humour du cinéma de Claude Chabrol. Un véritable bonbon.

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