mardi 31 août 2010

DVD: Red Riding Trilogy, Porteurs d'espoir, Babies, Harry Brown, Leslie My Name is Evil, The Wild Hunt, Marmaduke


Les films indépendants se succèdent aux portes en cette journée de sorties de titres en dvd et en blu-ray.

Même si personne n'en parle, l'oeuvre la plus intéressante de la semaine est la trilogie Red Riding Trilogy qui relate la corruption policière (et du pouvoir en général) pendant les années 1970 et 1980 en Grande-Bretagne alors qu'un assassin était en liberté. Sans nécessairement crier au génie, ces trois efforts réalisés par trois cinéastes différents tiennent aisément en haleine, décrivant les travers de la société avec beaucoup de précision. À voir avant le remake de Ridley Scott.

Délicat documentaire de Fernand Dansereau, Les porteurs d'espoir suit un prof qui cherche à enseigner la sensibilisation et le sens critique à ses élèves de 6e année. Parfait complément au récent Le petit monde d'Elourdes, cet nouvel essai fait chaud au coeur, rappelant que tout n'est pas perdu, et que les générations de demain ont toutes les munitions nécessaires pour s'attaquer aux plus grands problèmes.

Thomas Balmès fait dans le documentaire sans prétention avec Babies où il suit la première année d'existence de quatre bébés de différentes régions du globe. Il faut toutefois être avisé: l'ensemble se regarde pour ces êtres si mignons et non pour la portée sociologique qui est ici presque inexistante.

Sorte de frère british de Gran Torino, Harry Brown de Daniel Barber montre la grande violence qui peut régner dans des quartiers pauvres. Maniérée, la démarche ne convainc toutefois qu'à moitié, faisant presque l'apologie de l'auto-justice lorsque les forces de l'ordre ne peuvent plus rien faire. Dans le rôle titre, Michael Caine est encore une fois stupéfiant.

Deux petits films fauchés venant du Canada anglais sont également disponibles. Leslie My Name is Evil de Reginald Harkema retourne au fameux mythe de Charles Manson en s'intéressant peut-être plus à l'époque qu'à ses personnages. De son côté, The Wild Hunt d'Alexandre Franchi suit la quête (à la Demain dès l'aube) d'un homme qui cherche à sortir son frère d'un jeu grandeur nature. Même s'ils sont imparfaits, ces efforts rappellent qu'il est possible de faire beaucoup avec presque rien, ce qui est toujours rafraîchissant à une époque où un metteur en scène rouspète lorsqu'il a seulement six millions de dollars pour faire un film...

Et les longs métrages américains? Bizarrement il y en a peu cette semaine, et ils ne sont pas nécessairement recommandables. Dans le lot, impossible de ne pas mentionner l'adaptation cinématographique de la vieille bande dessinée Marmaduke par Tom Dey sur les exploits d'un chien hors du commun. Voilà une autre farce rarement drôle s'adressant à une très jeune clientèle qui a déjà tout vu ailleurs en beaucoup mieux. Et comme d'habitude, les animaux jouent mieux que les acteurs, ce qui est toujours un peu spécial.

lundi 30 août 2010

Entrevues avec Julie Hivon, Suzanne Clément et Maxime Dumontier pour Tromper le silence


C'est ce vendredi que prend l'affiche Tromper le silence, le deuxième long métrage de Julie Hivon qui met en scène une photographe (Suzanne Clément) qui cherche à comprendre la souffrance de son modèle (Maxime Dumontier).

Comme j'essaye de le faire pour chaque film québécois, j'ai rencontré la réalisatrice et les principales têtes d'affiche.

Vous pouvez lire mon entrevue sur le site du Métro. Plus tard cette semaine, un second texte fort différent sur le sujet sera publié sur le site électronique Lecinema.ca.

dimanche 29 août 2010

FFM: Pájaros de Papel (Paper Birds)


Les films se suivent et ne se ressemblent pas au FFM.

À l'affiche aujourd'hui au Cinéma Impérial, Pájaros de Papel (ou Paper Birds en version traduite) traite de la guerre civile espagnole sans oublier l'humour qui permet aux spectateurs de respirer. Cela donne donc un grand film populaire dans le sens le plus noble du terme, où des artistes cherchent à survivre devant les affres du régime de Franco. Le message, bien qu'appuyé, est porté par une bonne dose d'émotions et de talentueux comédiens, dont Lluís Homar et Imanol Arias. Presque pour toute la famille.

samedi 28 août 2010

FFM: Oxygène


La nouvelle édition du Festival des Films du Monde de Montréal est en branle depuis quelques jours. Sans pouvoir tout voir (comment cela peut-être être possible avec autant de films à l'affiche), je vais essayer de couvrir quelques films.

Oxygène, Adam dans sa version originale, est une coproduction entre la Belgique et les Pays-Bas qui se déroule principalement à l'hôpital, au sein de jeunes gens malades, dont les principaux héros sont atteint de fibrose kystique. Bien que ce premier long métrage d'Hans Van Nuffel souffre de quelques faiblesses scénaristiques et qu'elle affiche certaine lourdeur, l'ensemble finit par égayer par sa belle photographie, une trame sonore onctueuse, une réalisation solide et une interprétation dans le ton de talentueux comédiens. Un peu difficile pour la représentation de 9 heures du matin, mais cela devrait aller mieux pour celle de 19h00 au Théâtre Maisonneuve.

The Last Exorcism, Life During Wartime, Mesrine - L'ennemi public numéro 1, Takers, Y'en aura pas de facile, Avatar


Il fallait voir la bande d'adolescents qui riaient et discutaient pendant la projection The Last Exorcism (critique). Ils s'attendaient à un énième Saw, sauf qu'ils ont eu un récit beaucoup plus intelligent et verbeux, où l'horreur psychologique ne sautait pas immédiatement aux yeux. Du coup, le long métrage de Daniel Stamn ne rencontrera peut-être pas son public cible, ce qui serait dommage pour cette intrigante histoire d'exorcisme construite comme un faux documentaire, où des interprètes convaincus et un scénario subtil (à la fois social et humain) surprennent du début à la fin.

Pseudo suite à son classique Happiness, Life During Wartime retrouve un Todd Solondz en belle forme (car Storytelling et Palindrome n'étaient pas toujours de grande qualité), lui qui n'a rien perdu de ses dialogues incisifs. Il se veut cette fois un peu plus émouvant, questionnant le sentiment de culpabilité au sein de la société américaine. Malgré une distribution parfaite, il ne faut pas s'attendre à une autre grande claque au visage. Les gens qui ont adoré Happiness n'y verront rien de très nouveau, alors que les néophytes ne seront pas nécessairement encouragés à découvrir un des plus grands trésors de comédie des dernières décennies. Reste heureusement quelques bons moments qui feront rire aux larmes.

Meilleur que le premier volet, Mesrine: L'ennemi public numéro 1 (critique) de Jean-François Richet montre un héros un peu plus développé, qui s'amuse à s'évader maintes fois de prison tout en frayant avec les Brigades rouges. Toujours mené tambour battant, le récit peut compter sur de solides comédiens (outre Vincent Cassel, Mathieu Amalric et Olivier Gourmet font bonne impression) et un humour corrosif qui le transforme presque en farce humaine.

Se perdant un peu dans les clichés du traditionnel vol de banque, Takers (critique) de John Luessenhop n'est en fait qu'une variation peu convaincante du superbe Heat. À quoi bon réunir de talentueux acteurs si c'est pour saborder leur jeu par une mise en scène appuyée, des répliques plaquées et des retournements de situations attendus? Ce qui en ressort n'est donc que très moyen.

Co-réalisateur du sympathique Bluff, Marc-André Lavoie enchaîne à nouveau les ellipses chronologiques et les nombreux personnages dans Y'en aura pas de facile (critique) qui raconte la vie tumultueuse d'un célibataire cherchant l'amour. Rarement drôle ou émouvante, la production tourne rapidement en rond, ennuyant plus qu'autre chose. Une autre grosse distribution (Rémy Girard, Claude Legault, Denis Bouchard...) qui ne sert à rien.

C'est fait. Non content d'avoir dilapidé le box office, James Cameron ose remettre à l'affiche Avatar avec quelques minutes supplémentaires. Le réalisateur manquait-il d'argent avec le milliard ramassé en début d'année qu'il se sent obligé de faire revivre le calvaire aux cinéphiles? Car le premier montage était déjà beaucoup trop long dans sa forme originale, alors imaginez la nouvelle! C'est fois, il y aura 4 entraînements différents au lieu de 3 (avec le cheval, l'oiseau et l'oiseau encore plus grand?)? N'importe quoi!

vendredi 27 août 2010

Différentes versions du même film


En attendant les critiques de la semaine qui seront affichées demain, voici un reportage qui portent sur les différentes versions d'un même film, un phénomène de plus en plus normal, et pas seulement au niveau des documentaires.

Le prochain en liste est In the Electric Mist, l'avant-dernier long métrage du renommé cinéaste Bertrand Tavernier. Le montage américain est déjà disponible en dvd depuis environ une année, alors que la version du réalisateur doit prendre l'affiche dans les salles au début septembre.

Comment se fait-il que des producteurs peuvent ainsi altérer une oeuvre, reléguer l'artistique et la création aux oubliettes pour quelque chose qui - et ce personne ne le sait vraiment - ferait plus d'entrées en salles? Mystère.

En attendant, mon reportage sur le sujet se trouve ici dans les pages du Métro.

jeudi 26 août 2010

Entrevues Y'en aura pas de facile


Mensonges, distribution éclatante et micro budget sont à l'honneur dans Y'en aura pas de facile, le nouveau film de Marc-André Lavoie qui prend l'affiche ce vendredi.

Pour faire patienter le cinéphile adepte de cinéma québécois, je me suis entretenu avec le réalisateur et le comédien Denis Bouchard qui campe un homme désespéré qui veut en finir.

Mon entrevue complète se trouve sur le site électronique Lecinema.ca.

mercredi 25 août 2010

Entrevue Gemma Arterton pour The Disapperance of Alice Creed


Depuis vendredi dernier, le sympathique petit film britannique The Disapperance of Alice Creed a pris l'assaut de quelques salles québécoises.

Pour souligner ce moment, je me suis entretenu avec Gemma Arterton qui défend le rôle titre. L'actrice anglaise, plus connue pour ses participations au dernier James Bond, à Prince of Persia et Clash of the Titans, parle de ce personnage délicat, de sa carrière de comédienne, des différences entre les tournages indépendants et ceux à gros budgets, etc.

Mon entrevue complète se trouve dans les pages du Métro juste ici.

mardi 24 août 2010

Satoshi Kon: 1963-2010


Triste nouvelle pour les admirateurs d'animations japonaises, et de septième art tout court. Un des plus grands maîtres, Satoshi Kon, est décédé aujourd'hui à l'âge de 47 ans d'un cancer.

Il laisse dans le deuil une cinématographie considérable et unique qui aurait très bien pu s'enrichir de nombreux autres chefs-d'oeuvre. Dès Perfect Blue en 1998, il jouait avec brio des codes du suspense à la Hitchcock et Lynch, fascinant et déstabilisant au passage.

Sur son meilleur opus Millenium Actress, il livrait une des plus formidables histoires d'amour du cinéma, jonglant avec la notion de réalité, l'enracinant dans l'histoire profonde du Japon.

Cinéaste social à la Ozu sur Tokyo Godfathers, il atteignait à nouveau le nirvana avec la série Paranoia Agent, un autre classique du 21e siècle, où il s'intéressait aux comportements du genre humain.

Avec le renversant Paprika, il offrait un Inception avant son temps, plongeant le cinéphile dans des univers incroyables où tout pouvait arriver. Un rêve dont personne ne peut se sortir indemne.

Le réalisateur travaillait sur The Dream Machine. Peu importe la valeur de ce testament, probablement le film le plus attendu de 2011, voilà un nom à graver parmi les plus grands, au moins tout juste à côté de celui d'Hayao Miyazaki. Une grande perte pour tout le monde...

DVD: Villa Amalia, Ajami, The Square, La cité, The Back-up Plan, Furry Vengeance


De grands films et quelques navets prennent l'affiche ce mardi en format dvd et blu-ray.

Dans la première catégorie, impossible de ne pas aborder Villa Amalia, le retour en force de Benoît Jacquot avec son actrice fétiche Isabelle Huppert. Bien que le cinéaste traite toujours de ses thèmes de prédilection (notamment la fuite au féminin), il le fait brillamment, abordant le suspense le plus total et nébuleux, avant de filmer la quête de bonheur de sa protagoniste. Du beau cinéma, intelligent et vivifiant.

En nomination aux Oscars lors de la dernière cérémonie des Oscars, Ajami de Scandar Copti et Yaron Shani est une oeuvre chorale dans la tradition de Crash et de Babel. Dans cette cité de Jaffa, quelques destins se croiseront avec violence et incompréhension. À partir d'une mise en scène totalement maîtrisée et d'un scénario fort en bouche, ce récit (qui traîne légèrement en longueur) pose un regard franc et apolitisé sur la difficulté d'assurer son avenir. Dérangeant.

Film noir dans la tradition des Coen et de Lumet, The Square de Nash Edgerton relate l'histoire classique d'amants qui cherchent à voler l'argent de la mauvaise personne. Malgré son absence presque totale de surprises, le long métrage intéresse de la première à la dernière image, rappelant que le cinéma australien est un des plus pertinents du moment.

Comme à son habitude, le nouvel essai de Kim Nguyen La Cité est un très bel objet plastique qui fait beaucoup voyager. Le talentueux metteur en scène plonge le spectateur dans le désert en évoquant La peste de Camus. Bien interprété (par un Jean-Marc Barr parfois décalé), l'ensemble souffre cependant d'un scénario pas toujours bien développé, et d'un peu trop de bons sentiments.

C'est toutefois beaucoup mieux que The Back-up Plan d'Alan Poul sur la quête d'une Jennifer Lopez qui décide de se faire inséminer. Répétitive et peu élaborée, la production ne brille guère par son originalité, et les situations sans attrait n'aident pas à maintenir l'attention. Dans le même genre, mieux vaut voir The Switch.

Un des pires longs métrages de 2010, Furry Vengeance de Roger Kumble montre un Brendan Fraser qui se fait martyriser par des animaux. Drôle l'espace d'un quart de secondes, ce ramassis de scènes navrantes est une plongée en enfer à la fois pour le personnage principal et le spectateur. Un vrai gros navet à ne visionner sous aucune circonstance.

Dans les prochaines semaines, je vais tenter d'attraper L'homme de Londres, Femmes sans hommes et $5 A Day qui semblent très intéressants...

jeudi 19 août 2010

Io Don Giovanni, The Disappearance of Alice Creed, The Switch, Nanny McPhee Returns


Avec tous les films à couvrir, je me désole de ne pas avoir trouvé un peu de temps pour Lebanon de Samuel Maoz qui s'annonce vraiment très fort. C'est la vie, on ne peut pas tout voir, alors il va faloir se reprendre directement en salles.

Sinon, qu'est-ce qu'il y a d'intéressant cette semaine...

Sans offrir son meilleur effort, Carlos Saura prouve qu'il n'a pas perdu sa touche magique dans Io, Don Giovanni où il suit la collaboration entre le prête libertain Lorenzo Da Ponte et le célèbre compositeur Mozart. Le film est un peu long, le rythme aurait pu être plus soutenu et l'interprétation n'est pas parfaite, mais que de beaux sujets et un traitement exemplaire (les décors, la photographie et la musique y sont sublimes).

Bien faire avec presque rien? C'est justement la règle du réalisateur J Blakeson dans The Disappearance of Alice Creed. Sans renouveler le genre (une fille de riche a été kidnappé par deux ravisseurs qui vont finir par se trahir mutuellement), la tension est palpable grâce à une mise en scène vigoureuse et de très bons comédiens (Gemma Arterton, Martin Compston, Eddie Marsan).

The Switch du tandem Josh Gordon et Will Speck n'aurait pu être une autre comédie sentimentale sans intérêt (surtout que Jennifer Aniston fait partie de la distribution). Ce n'est heureusement pas le cas. Il s'agit plutôt d'une méditation drôle et touchante sur l'amour, l'amitié et la paternité. Possédant la tête de l'emploi, le convaincant Jason Bateman est bien entouré, notamment par Patrick Wilson et l'hilarant Jeff Goldblum.

Le second Nanny McPhee ressemble beaucoup au précédent. L'histoire doucement naïve n'est qu'un prétexte pour bien éduquer les enfants, les personnages colorés font sourire et les situations exagérées s'adressent davantage aux enfants qu'aux parents.

Et qu'en est-il du futur classique Piranha 3D? Comme il n'y a pas eu de projection de presse (on se demande bien pourquoi), il faudra aller le voir ce vendredi.

Les critiques complètes seront publiées sur le site électronique Lecinema.ca à partir de demain.

mardi 17 août 2010

DVD: City of Your Final Destination, Me and Orson Welles, Le bon la brute et le cinglé, Kirot, Millénium 3, Coluche, Last Song, Gunless


De toutes les nouveautés disponibles aujourd'hui, les cinéphiles remarqueront assurément le nouveau film du réputé James Ivory. Non The City of Your Final Destination, qui n'a jamais pris l'affiche en salles, met pourtant en vedette les excellents Anthony Hopkins, Laura Linney et Charlotte Gainsbourg qui explorent les secrets d'une famille bien particulière. Classique dans son approche mais révélatrice des moeurs bourgeois, voilà un essai qui reste longtemps en tête après la tombée du générique.

Nouvelle comédie pétillante pour Richard Linklater avec Me and Orson Welles qui relate les expériences douloureuses d'un jeune premier dans une pièce du célèbre dramaturge américain. Les dialogues coulent en bouche, Zac Efron n'arrive pas à saborder le récit et Christian McKay est tout simplement saisissant dans le rôle d'Orson Welles.

Même s'il est réalisé par le grand Kim Jee-woon, Le bon, la brute et le cinglé n'a pas le même charme que son précédent et excellent A Tale of Two Sisters. Il faut avouer que cette chasse au trésor manque de profondeur et qu'elle se veut trop longue et répétitive. Mais que d'action et d'explosions!

Kirot ou The Assassin Next Door de Danny Lerner est un drame mondialisé où deux femmes décident de changer de vie en se délivrant des chaînes masculines. Inégal mais pas inintéressant, cet hommage au cinéma de Melville et Brian De Palma convainc davantage dans son émotion que lors des séquences plus musclées.

À peine plus captivant que le 2e épisode, Millénium 3 de Daniel Alfredson conclut la trilogie sur cette jeune femme tatouée et ce journaliste téméraire. Long et artificiel, ce téléfilm bien interprété ne paye pas de mine. Vive le remake américain qui sera réalisé par David Fincher!

Autant il aurait pu y avoir 1000 films intéressants sur Coluche, autant la direction prise par Antoine de Caunes se limite à son existence politique. Du coup, on n'apprend presque rien sur le célèbre comique français. Néanmoins François-Xavier Demaison est éclatant dans le rôle principal.

Bluette adolescente sucrée et mélodramatique, The Last Song de Julie Anne Robinson montre une Miley Cyrus sans émotion qui voit affronter la mort... et vivre ses premiers amours! Rien de bien ragoûtant au menu, si ce n'est la performance drôle et inspirée de Greg Kinnear.

Personne ne veut voir le cinéma du Canada anglais? Ce n'est pas surprenant avec des détritus à la Gunless de William Phillips où Paul Gross perd son temps et le nôtre dans cette parodie de western. Manque de bol, l'humour y est inexistant, ce qui n'est jamais une bonne chose pour une «comédie».

lundi 16 août 2010

Entrevue Hugh Hefner: Playboy, Activist and Rebel


Le documentaire Hugh Hefner: Playboy, Activist and Rebel a pris l'affiche vendredi dernier.

Ce long-métrage retrace les 50 dernières années des États-Unis par les combats menés par le propriétaire de Playboy. Qu'on l'aime ou pas, Hugh Hefner a participé à changer la face de l'Amérique, pour le meilleur ou pour le pire.

La semaine dernière, je me suis entretenu avec la réalisatrice Brigitte Berman qui mange du documentaire depuis déjà plusieurs décennies.

Mon entrevue complète se trouve sur le site électronique du Métro en cliquant ici.

vendredi 13 août 2010

Trois temps après la mort d'Anna, Scott Pilgrim vs. the World, Les regrets, Mesrine: L'instinct de mort, Hugh Hefner, Eat Prey Love, The Expendables


Une très grosse semaine de cinéma avec d'excellents films à la fois d'auteurs et populaires.

Aisément la meilleure oeuvre québécoise de 2010, Trois temps après la mort d'Anna (critique) suit la lente descente aux enfers d'une femme qui vient de perdre sa fille unique. Un autre petit chef d'oeuvre en puissance de Catherine Martin avec l'excellente Guylaine Tremblay. Sobre, émouvant, poétique, et d'une grande beauté formelle.

Après avoir autant pleuré, pourquoi ne pas aller se divertir un peu avec Scott Pilgrim vs. the World (critique) d'Edgar Wright? L'histoire toute simple (un jeune homme doit affronter les sept anciens amoureux de sa nouvelle copine) est un prétexte pour offrir une orgie de clins d'oeil réussis aux jeux vidéos, aux mangas et à la musique rock. Vitaminé à souhait.

Suite à son décevant L'avion, le cinéaste Cédric Kahn revient en forme avec Les regrets (critique) où il reprend le schéma classique de l'ancien couple qui se retrouve après plusieurs années de séparation. Du beau cinéma pour adultes, pas parfait (la fin laisse à désirer) mais porté par l'élégante trame sonore de Philip Glass et l'interprétation grandiose de Valéria Bruni-Tedeschi.

Premier volet d'un diptyque sur Mesrine, L'instinct de la mort (critique) de Jean-François Richet est un prétexte pour offrir un intense film d'action tout en permettant à Vincent Cassel de se défoncer dans chaque plan. Dommage que l'ensemble finit par être trop schématique et superficiel.

Documentaire un peu trop partisan mais néanmoins intéressant sur une icône américaine, Hugh Hefner: Playboy, Activist and Rebel de Brigitte Berman est une occasion de redécouvrir les principaux combats majeurs des États-Unis (liberté d'expression, droits civiques, Vietnam, etc.) des 50 dernières années. De l'Histoire en moins de 2 heures.

S'adressant d'abord et clairement à un public féminin, la transposition cinématographique de Eat Prey Love (critique) de Ryan Murphy suit une Julia Roberts en pleine crise existentielle. Bien joué et réalisé, l'ensemble souffre d'un ton moralisateur et d'une trop longue durée pour être apprécié à sa juste valeur. Cela donne toutefois le goût de voyager... mais faut-il en avoir les moyens!

Avec une impressionnante distribution comportant la plupart des héros d'hier (Sylvester Stallone, Mickey Rourke, Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Steve Austin et autres Randy Couture), il fallait s'attendre à bien plus de The Expendables (critique) qu'un gros pétard mouillé sur le commando d'hommes qui tentent de sauver un pays d'Amérique du Sud. Un hommage raté aux longs métrages musclés des années 1980. Drôle et pathétique tout à la fois.

jeudi 12 août 2010

Entrevues Trois temps après la mort d'Anna


En compagnie de Les signes vitaux de Sophie Deraspe, Trois temps après la mort d'Anna est facilement le meilleur film québécois de 2010. Il s'agit d'une oeuvre délicate et bouleversante, d'un grand pouvoir d'évocation.

Comme je réserve ma critique à demain, je me propose une entrevue réalisée avec la cinéaste Catherine Martin et l'actrice principale Guylaine Tremblay. Deux femmes d'exception aussi magiques et intéressantes dans leur art que dans la vraie vie.

Mon entrevue complète se trouve ICI.

mercredi 11 août 2010

Entrevue avec Dolph Lundgren


Le gros film d'action The Expendables qui met en vedette Sylvester Stallone, Jet Li, Jason Statham et Mickey Rourke prend l'affiche ce vendredi. Cet hommage aux longs métrages musclés des années 1980 est parsemé de clins d'oeil et d'hommages.

Lors des dernières semaines, j'ai pu parler au populaire acteur Dolph Lundgren qui y tient un rôle important. 25 ans après avoir tenu tête à Stallone dans Rocky IV, le voilà de retour, plus fort que jamais.

Pour l'occasion j'ai rédigé deux articles. Le premier se trouve ICI et il décortique les répercussions de cette époque sur la notre, où les effets spéciaux et les superhéros ont remplacé l'entraînement et les héros d'antan.

Le second (ICI) suit plutôt le parcours du comédien/réalisateur qui a notamment été en vedette de Universal Soldiers et Johnny Mnemonic. Une discussion très sympathique avec quelqu'un tient incroyablement bien la forme depuis toutes ces années.

mardi 10 août 2010

Au menu du FFM


C'est ce matin que se déroulait la convocation de presse de la 34e édition du Festival des Films du Monde. Bien que les annonces soient toujours aussi ennyantes et ronflantes, plusieurs titres sortent du lot.

Pour une description des principaux faits d'armes et plusieurs suggestions maison, je vous invite à lire mon article qui se trouve ici.

On s'en reparle dans quelques semaines, car l'évènement débute seulement le 26 août.

lundi 9 août 2010

DVD: À l'origine, Date Night, Death at a Funeral


Une étrange semaine de cinéma maison avec la sortie de plusieurs films qui arrivent directement en format DVD. Dans le lot, je promets de revenir sur Triage, le dernier long métrage de Danis Tanovic (No Man's Land) qui met en vedette Colin Farrel.

En attendant, il ne faudrait surtout pas manquer À l'origine de Xavier Giannoli sur ce petit malfrat qui décide, du jour au lendemain, d'aller construire une autoroute au milieu de nul part. Mise en scène songée, très belle partition musicale, scénario béton et interprétation sans faille de François Cluzet: voilà probablement un des meilleurs titres français de l'année.

Avec une distribution comportant les génies comiques Tina Fey et Steve Carell, il fallait s'attendre bien plus de Date Night de Shawn Levy qui n'est qu'une comédie extrêmement légère sur un couple qui se fait poursuivre dans les rues de New York par des méchants. Divertissant par moments, et oubliable le reste du temps.

C'est toutefois mieux que l'horrible remake Death at a Funeral de l'ancien talentueux réalisateur Neil LaBute. Sans doute qu'il est possible de rire aux larmes lors d'un enterrement, sauf qu'il faudrait passer son chemin et s'éloigner de ce produit qui cumule les farces pipa-caca-pet-vomi à la vitesse de l'éclair.

Entrevues Mesrine


Le diptyque Mesrine prend finalement l'affiche au Québec! Pour souligner la sortie du premier tome, L'instinct de mort, qui se déroule en partie de ce côté de l'Atlantique, je me suis entretenu avec Roy Dupuis et Gilbert Sicotte qui défendent deux rôles secondaires mais nénamoins importants.

Pour leur parler, rien n'était simple. À la première du film lors de la dernière journée du Festival Fantasia, les journalistes et photographes affluaient de partout. Rajoutez à cela un peu de retard et quelques obligations inhérentes au métier (eh oui, le pouvoir de la télévision semble encore et toujours l'emporter devant la radio et la presse écrite) et vous obtenez parfois une longue période d'attente. Mais bon, cela valait finalement la peine. Surtout pour attraper les deux longs métrages un à la suite de l'autre sur un grand écran de cinéma.

Mes entrevues complètes se trouvent ICI.

vendredi 6 août 2010

Rétrospective Kurosawa, Metropolis, Get Low, Solitary Man, The Other Guys, Step Up 3D


Le cinéma du Parc se déchaîne cette semaine en puisant ardemment dans le passé.

Tout d'abord par une fabuleuse rétrospective d'Akira Kurosawa. Au programme, plusieurs dizaines de ses films, dont 15 copies 35 MM. L'occasion est donc idéale d'admirer ses chefs-d'oeuvre légendaires sur grand écran (Rashomon, Yôjimbô, Ran, Ikiru, Les sept samouraïs) ainsi que découvrir plusieurs essais moins connus. Une grande période de plaisir qui ne se termine pas avant le 2 septembre!

Les cinéphiles qui ont manqué l'évènement phare de la dernière édition de Fantasia (Metropolis à la Place des Arts avec le grand orchestre et tout) obtiennent une seconde chance. En effet, le classique de Fritz Lang est de passage au Parc avec ses 25 minutes supplémentaires. Une version complète et définitive d'un titre phare du septième art, cela n'arrive pas tous les jours.

Sur le plan des sorties régulières, deux grandes interprétations permettent à des longs métrages de faire parler d'eux. En ermite qui aimerait régler ses comptes avant qu'il ne soit trop tard, Robert Duvall est tout simplement stupéfiant. C'est sa performance, et celle de Sissy Spacek et de Bill Murray, qui font de Get Low (critique) d'Aaron Schneider un récit intriguant, drôle et comique malgré ses quelques longueurs.

C'est également Michael Douglas qui transcende Solitary Man (critique) des réalisateurs Koppelman et David Levien. L'ancienne icône hollywoodienne trouve là un rôle en or qu'il connaît par coeur, campant à la perfection un vieux séducteur qui laisse ses pulsions guider sa raison. Pertinent, le récit captive jusqu'à la fin, qui se veut ultimement décevante.

Si la bande-annonce et les affiches de The Other Guys (critique) d'Adam McKay laissaient présager le pire, le résultat est tout de même intéressant. Cet hilarant pastiche de films policiers est ponctué de nombreux numéros rigolos qui font presque oublier le piètre fil conducteur de l'intrigue où deux détectives tentent de se faire valoir. Le duo formé de Will Ferrell et de Mark Wahlberg fonctionne y est particulièrement efficace.

Les adolescents ne voudront pas manquer Step Up 3D (critique) de John M. Chu, le nouveau tome de la populaire série. L'intrigue rudimentaire (deux équipes s'affrontent lors d'un concours de danse) n'est qu'un prétexte pour multiplier les numéros et la grosse musique. Beaucoup de bruit pour rien, surtout que les chorégraphies et les mélodies ne brillent pas par leur originalité. Il n'y a en fait qu'un feu d'artifice de placements de produits et de messages éducatifs.

jeudi 5 août 2010

Entrevues avec les artisans de Filière 13


Pour conclure avec la sortie du nouveau film québécois Filière 13, voici mes entrevues réalisées avec le réalisateur Patrick Huard et les comédiens Claude Legault, Guillaume Lemay-Thivierge et Paul Doucet.

Le film est peut-être terriblement ordinaire, mais tout le monde s'avère extrêmement sympathique. Même que, personnellement, je préfère lire quelques-unes de leurs interventions (sur l'homme québécois ou les policiers par exemple) que de repenser au long métrage en question!

Mon entrevue complète se trouve ICI.

Et en exclusivité sur le blogue une réponse de Patrick Huard sur la présence d'une photographie de Tony Conte dans Filière 13, ce qui s'avère un délicieux clin d'oeil en sachant que l'acteur apperçu dans Omerta et Virginie a eu par le passé quelques problèmes avec les forces de l'ordre:

«Tony et moi on a des amis communs, on s’est déjà rencontré. Je savais qu’il avait des problèmes et tout ça. Je l’avais invité sur Taxi 22 pour jouer le rôle d’un gars qui opérait une maison funéraire un peu croche. Quelques mois après sont arrivés ces évènements-là. Quand j’ai lu le scénario, je savais que Tony était sorti. Je me disais que c’était peut-être une occasion pour lui de dédramatiser cela.»

«Tout le monde est responsable de ses actes dans la vie, mais des fois des gens ne se rendent pas compte de la cruauté du métier d’acteur. Tu peux être une méga star en 1993 et ne pas être capable de trouver du travail et de gagner ta vie en 1995. C’est ça la vérité. Particulièrement ici. On ne vit pas aux États-Unis ou en France où un acteur qui connaît cinq, six ou sept ans de succès a son avenir assuré. Ici, ça n’existe pas. Il faut se lever le matin et travailler. Je suis quelqu’un qui connaît du succès depuis 21 ans, qui gagne super bien sa vie. Mais je dois quand même me lever tous les matins et rentrer travailler.»

«Il y a des gens avec qui je me sens des affinités et je suis quelqu’un de loyal. Tony a toujours été très correct avec moi et je trouvais que c’était une façon d’y renvoyer l’ascenseur.»

mercredi 4 août 2010

Retour sur Filière 13


On se fait un devoir d'assister à tous les films québécois, des titres obscurs aux grosses productions commerciales. Souvent la qualité y est, parfois pas, mais généralement, il y a toujours quelque chose d'intéressant qui en ressort. C'est difficilement le cas de Filière 13, la nouvelle réalisation de Patrick Huard.

Déjà que Les 3 P'tits cochons n'était pas très convaincant, ce nouveau titre traite encore plus superficiellement du malaise des mâles québécois à travers trois flics en pleine déchéance. Malgré sa distribution de choix (Guillaume Lemay-Thivierge, Paul Doucet, Claude Legault) et son budget confortable, le résultat croule sous les stéréotypes et les farces douteuses, des moments absurdes qui ne fonctionnent guère et d'autres plus dramatiques qui s'écrasent lamentablement.

Mais bon, c'est un film québécois, alors le mot d'ordre n'est qu'en dire que du bien. Lorsqu'on cherche à faire le contraire, on se fait rabrouer comme le chroniqueur de La Presse. Sans doute que la réalisation est inutilement tape à l'oeil, sauf que le scénario écrit à quatre mains est encore plus désolant et insultant.

D'un côté on veut que les films d'ici fassent beaucoup d'argent afin que ce succès serve à encourager un cinéma plus délicat, plus difficile. De l'autre, si c'est le cas de Filière 13, cela va donner une raison de refaire quelque chose de similaire, d'appliquer à nouveau cette recette indigeste mais gagnante, car il y a un public qui le consomme. Épineux dilemme en perspective.

En attendant, ma critique complète se trouve sur le site Lecinema.ca en cliquant ici.

mardi 3 août 2010

DVD: Un prophète, Kick-Ass, The Ghost Writer, A Private Function, Le hérisson, LOL, Diary of a Wimpy Kid


Plein de nouveaux dvd de genres différents sont disponibles ce mardi.

S'il y a un seul titre à conseiller, il s'agit facilement du grandiose Un prophète, cette expérience carcérale de Jacques Audiard. Magnifiquement réalisé et interprété, ce portrait d'un petit malfrat qui fera sa place au soleil est un plaisir incommensurable.

Hilarante comédie qui se moque du culte des superhéros, Kick-Ass de Matthew Vaughn mélange allègrement récit entraînant, grosse violence graphique et personnages savoureux. Attention au tandem Chloe Moretz et Nicolas Cage qui fera des flammèches!

Roman Polanski s'inspire fortement de son illustre Chinatown pour offrir The Ghost Writer, un suspense parsemé de beaucoup d'humour noir sur la tâche colossale d'un écrivain qui doit écrire les mémoires d'un ancien politicien. Bien fait mais prévisible, Pierce Brosnan vole aisément la vedette au pauvre Ewan McGregor.

Féroce comédie britannique des années 1980, A Private Function de Malcom Mowbray suit les tracas de quelques individus qui cherchent à s'emparer d'un cochon en période de restriction alimentaire. Une charge féroce et sardonique contre le pouvoir en place.

Pour prendre un certain plaisir à l'adaptation cinématographique Le hérisson de Mona Achache, il ne faut surtout pas le comparer au populaire roman. Cela permet de mieux apprécier cette jolie histoire d'une petite fille qui aimerait bien mourir. Touchant et sincère.

Une romance adolescente qui détourne les clichés avec plaisir? Il s'agit bien de LOL de Lisa Azuelos , ce petit film inoffensif qui déborde de vie et de personnalité. Sophie Marceau et Christa Theret sont charmantes en mère et fille qui passent leur temps à s'engueuler.

Comme il faut bien une déception, cette semaine elle s'apparente à Diary of a Wimpy Kid, un récit superficiel que même les jeunes enfants ne voudront pas regarder jusqu'à la fin. Comment peut-on les plaindre devant ce synopsis sans attrait d'un jeune garçon qui cherche à être populaire? Un seul mot: ZZZZZ

dimanche 1 août 2010

Décortiquer Inception


Le film de l'heure - de l'année? - demeure pour une troisième semaine consécutive Inception de Christopher Nolan et les cinéphiles sont nombreux à essayer de le décortiquer et de l'analyser dans tous les sens. Voici quelques pistes de réflexion (maison, rien de moins) pour modifier - ou non - la perception du spectateur...

Rêve ou réalité? Et si la question n'était pas là, qu'elle ne se posait même pas? Et si tout le film est une représentation mentale de Cobb (le personnage de Leonardo DiCaprio)? Il tourne en rond depuis des années, il recherche sa femme disparue (qui est effectivement ailleurs) et il aimerait trouver un moyen pour s'en sortir.

Comme une âme perdue, il a besoin d'un moyen pour l'oublier (mais est-ce qu'il le veut vraiment?) et, du coup, «rentrer à la maison» pour «rejoindre ses enfants». Hors cette dernière quête représente plutôt la sérénité. Arrêter d'errer sur terre (et de rêver) et accéder à une autre phase de son être. Car si le corps n'y est plus vraiment, l'esprit continue à divaguer.

La seule méthode de se délivrer de sa culpabilité est de trouver un sens à ses actions. Ce n'est pas un hasard si les différents personnages ne pas pratriquement pas développés: ce sont toutes des facettes de son être. Et le véritable fil d'Ariane ne se trouve pas dans la toupie (qui sert uniquement à savoir si l'individu se trouve dans le rêve de quelqu'un d'autre... alors que ce n'est même pas la toupie de Cobb!), mais plutôt dans le personnage... d'Ariadne campée par Ellen Page.

Elle représente la raison du protagoniste. Elle saisit mieux que quiconque ce monde fantastique, elle dessine les labyrinthes en prenant soin de ne jamais les montrer à Cobb, et elle est toujours en sa compagnie. Dès qu'il trouve sa raison, le protagoniste s'engage dans une ultime mission... tout en rappelant, dans l'ascenseur des souvenirs, à quoi Ariadne risque d'affronter.

Ironiquement, lorsque le jeune héritier se fait tirer par Mal, c'est Ariadne qui propose d'aller le secourir au Tartares, dans les limbes. Malgré toutes les erreurs et les risques exercés par les sentiments de Cobb, c'est la raison qui prend la décision d'accéder au monde le plus bas. Et elle décide de revenir en haut, laissant le personnage de DiCaprio seul avec Mai. Ils ne forment plus qu'un, et il a la légitimité de sa raison. Il a réparé le passé, son âme peut arrêter d'errer un peu partout.

La finale n'est donc pas un rêve ou la réalité. C'est le passage vers une autre étape. Elle est cependant positive pour le héros, qui lui permet d'évoluer vers quelque chose de plus grand. Ce sont les bons souvenirs plutôt que les mauvais qui ont pris le dessus, comme le rappelle un personnage pendant le film. Et c'est tout ce qui est important.