dimanche 1 août 2010

Décortiquer Inception


Le film de l'heure - de l'année? - demeure pour une troisième semaine consécutive Inception de Christopher Nolan et les cinéphiles sont nombreux à essayer de le décortiquer et de l'analyser dans tous les sens. Voici quelques pistes de réflexion (maison, rien de moins) pour modifier - ou non - la perception du spectateur...

Rêve ou réalité? Et si la question n'était pas là, qu'elle ne se posait même pas? Et si tout le film est une représentation mentale de Cobb (le personnage de Leonardo DiCaprio)? Il tourne en rond depuis des années, il recherche sa femme disparue (qui est effectivement ailleurs) et il aimerait trouver un moyen pour s'en sortir.

Comme une âme perdue, il a besoin d'un moyen pour l'oublier (mais est-ce qu'il le veut vraiment?) et, du coup, «rentrer à la maison» pour «rejoindre ses enfants». Hors cette dernière quête représente plutôt la sérénité. Arrêter d'errer sur terre (et de rêver) et accéder à une autre phase de son être. Car si le corps n'y est plus vraiment, l'esprit continue à divaguer.

La seule méthode de se délivrer de sa culpabilité est de trouver un sens à ses actions. Ce n'est pas un hasard si les différents personnages ne pas pratriquement pas développés: ce sont toutes des facettes de son être. Et le véritable fil d'Ariane ne se trouve pas dans la toupie (qui sert uniquement à savoir si l'individu se trouve dans le rêve de quelqu'un d'autre... alors que ce n'est même pas la toupie de Cobb!), mais plutôt dans le personnage... d'Ariadne campée par Ellen Page.

Elle représente la raison du protagoniste. Elle saisit mieux que quiconque ce monde fantastique, elle dessine les labyrinthes en prenant soin de ne jamais les montrer à Cobb, et elle est toujours en sa compagnie. Dès qu'il trouve sa raison, le protagoniste s'engage dans une ultime mission... tout en rappelant, dans l'ascenseur des souvenirs, à quoi Ariadne risque d'affronter.

Ironiquement, lorsque le jeune héritier se fait tirer par Mal, c'est Ariadne qui propose d'aller le secourir au Tartares, dans les limbes. Malgré toutes les erreurs et les risques exercés par les sentiments de Cobb, c'est la raison qui prend la décision d'accéder au monde le plus bas. Et elle décide de revenir en haut, laissant le personnage de DiCaprio seul avec Mai. Ils ne forment plus qu'un, et il a la légitimité de sa raison. Il a réparé le passé, son âme peut arrêter d'errer un peu partout.

La finale n'est donc pas un rêve ou la réalité. C'est le passage vers une autre étape. Elle est cependant positive pour le héros, qui lui permet d'évoluer vers quelque chose de plus grand. Ce sont les bons souvenirs plutôt que les mauvais qui ont pris le dessus, comme le rappelle un personnage pendant le film. Et c'est tout ce qui est important.

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