jeudi 23 décembre 2010

Top 50 de 2010: Partie 2


Des 280 films vus en salles entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2010, qu'est-ce qui a attiré notre attention? Qu'est-ce qui mérite de figurer dans notre palmarès? Place à la deuxième partie de notre top 50 de l'année.

50 à 31

30. Winter’s Bone de Debra Granik
Pour l'atmosphère si particulière, les sujets traités et le jeu inoubliable de l'héroïne.

29. La nana de Sebastian Silva
Ambiance tonique, comique et dramatique, avec en prime une réflexion sur les classes sociales.

28. Brendan et le secret des Kells de Tomm Moore
Une animation différente et intelligente, qui pousse la réflexion dans sa façon d'explorer de vieilles légendes irlandaises.

27. Scott Pilgrim vs. The World d’Edgar Wright
Gros délire de geek qui aiment les mangas, les jeux vidéo, la bonne musique indie et les histoires d'amour qui sortent de l'ordinaire.

26. L’enfer d’Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg
Un documentaire unique et mystérieux qui interroge avec brio l'homme, l'époque et le septième art.

25. Ajami de Scandar Copti et Yaron Shani
Un film choral en zone trouble où les rares oasis laissent croire que tout peut se terminer sur une note positive... alors que la douloureuse réalité rappelle le contraire.

24. 10 et demi de Podz
Un titre coup de poing qui débute directement dans le feu de l'action, et qui offre à Claude Legault le meilleur rôle de sa carrière.

23. Please Give de Nicole Holofcener
Une comédie jouissive et libératrice à rendre jaloux Woody Allen.

22. Villa Amalia de Benoît Jacquot
Le mystère plane sur cette très belle oeuvre intrigante à souhait, qui exploite à nouveau le grand talent d'Isabelle Huppert

21. Incendies de Denis Villeneuve
L'essai québécois le plus discuté de l'année ne laisse pas indifférent avec sa prémisse nécessaire, ses personnages forts et ses surprises omniprésentes.

20. The Social Network de David Fincher
Le grand favori des Oscars: verbeux, dense, méthodique et tout le temps divertissant. Avec en prime des compositions grandioses de Trent Reznor.

19. Mammuth de Benoît Delépine et Gustave Kerven
La comédie de l'année, décalée et jamais sainte d'esprit. Avec une nouvelle composition exemplaire de Gérard Depardieu.

18. Lebanon de Samuel Moez
Le Das Boot du nouveau millénaire, qui questionne avec intensité une journée comme les autres dans la vie d'un simple soldat. Difficile à oublier.

17. Toy Story 3 de Lee Unkrich
Le très grand bonheur de renouer avec la meilleur des familles, qui propose une nouvelle aventure fertile en rires et en larmes.

16. À l’origine de Xavier Giannolli
Une vision hallucinante de l'homme divisé entre sa part d'ombres et de lumières. D'une belle complexité.

15. Breathless de Yang Ik-joon
Un très grand premier film qui remet les engueulades et l'amitié dans le nerfs de l'action. Comme quoi il faut toujours lutter pour survivre et oublier.

14. Dans ses yeux de Juan José Campanella
Un Oscar du meilleur film étranger si contesté mais néanmoins touchant et mélancolique, dont le superbe faux plan séquence deviendra un grand plaisir de cinéphilie.

13. Les signes vitaux de Sophie Deraspe
Québec sous la neige en compagnie d'une thématique bien de son temps et des interprètes d'une authenticité rare. La grand opus d'ici que personne n'a vu.

12. Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé
Une histoire d'amour simple mais ô combien bouleversante entre un ancien couple à la ville qui le redevient à l'écran.

11. Fish Tank d’Andrea Arnold
Après son incroyable Red Road, Andrea Arnold confirme son grand talent dans sa façon de pondre des sujets dérangeants, où les acteurs s'investissent corps et âme pour frôler le bonheur.

mercredi 22 décembre 2010

Rabbit Hole, True Grit, Pierre Falardeau, Barney's Version, Little Fockers, Gulliver's Travels


Les comédies légères et les ultimes poids lourds à Oscars de l'année cherchent à faire bon ménage dans cette dernière semaine de sorties de films à l'image de 2010, où il faut constamment séparer le bon grain de l'ivraie.

Rabbit Hole: Retour à l'écran de l'excellent réalisateur John Cameron Mitchell à travers une oeuvre un peu moins éclatée. En traitant de cet éternel couple éploré qui doit vivre avec la mort d'un enfant, le long métrage ne révolutionne pas le sujet. Mais il apporte assez de lumière et de sensibilité pour éviter le lourd mélo démonstrateur. Dans les rôles principaux, Nicole Kidman et Aaron Eckhart montrent beaucoup de conviction.

True Grit: Même en mode mineur, un essai des frères Coen mérite le détour. C'est le cas de cette nouvelle version d'un populaire roman qui a déjà donné un film du même nom qui mettait en vedette John Wayne. L'histoire, anecdotique (une fillette veut venger la mort de son père), n'est qu'un prétexte pour accumuler une horde de personnages décalés et des répliques mordantes. Surtout que Jeff Bridges ressort son numéro de son célèbre Dude. Savoureux mais un peu inutile.
Critique

Pierre Falardeau: Documentaire classique mais néanmoins pertinent sur le célèbre cinéaste de la Belle Province, ce long métrage de Germàn Guitierrez et de Carmen Garcia retrace les étapes marquantes de celui qui avait l'indépendance du Québec tatouée sur le coeur. Même si le cinéphile le moindrement averti apprendra peu de l'exercice, il retrouvera avec bonheur le sourire du créateur du grandiose Octobre.

Barney's Version de Richard Lewis: Cette adaptation longuette et poussiéreuse du roman de Mordechai Richler ne mérite pas le détour pour sa mise en scène digne d'un téléfilm, mais bien pour la prestation suave de Paul Giamatti qui ressort sur numéro de Sideways. À ses côtés s'affichent de très bons comédiens, dont Rosamund Pike et Dustin Hoffman.

Little Fockers: En parlant de Dusty, il est également en vedette dans cette deuxième suite totalement inutile du réjouissant Meet the Parents. Encore là il faut se demander pourquoi de grands acteurs comme Robert De Niro, Hoffman et Harvey Keitel (et dans une moindre mesure Ben Stiller, Owen Wilson, Barbra Streisand et Jessica Alba) ont décidé de perdre temps et talent dans cette comédie inégale qui fait à peine rire?
Critique

Gulliver's Travels: Cela aurait pu être pire, ils auraient pu se retrouver au sein de cette relecture d'un classique littéraire qui n'amuse ni les enfants ni leurs parents. En fait, même Jack Black semble s'ennuyer en monarque absolu d'une île peuplée de Lilliputiens. Lorsque l'humour se veut inapte et douteux, le désir de passer Noël ailleurs se fait rapidement ressentir.
Critique

Il sera possible de lire des critiques plus complètes de ces films en cliquant sur le lien suivant.

mardi 21 décembre 2010

DVD: Legend of the Guardians, Io Don Giovanni, Easy A, Wall Street 2, L'arnacoeur, The Town, Devil, Salt, Step-Up 3D


Même si Noël n'est que dans quelques jours, les sorties DVD et Blu-ray se succèdent pour profiter de tous ces gens (enfants, adolescents et parfois leurs parents) qui sont déjà en vacances. Alors qu'est-ce qu'on loue et qu'est-ce qu'on évite?

Toute la famille voudra voir la très belle animation Legend of the Guardians de Zack Snyder qui se résume à Star Wars chez les chouettes. Le scénario y est intelligent, les thèmes assez sombres et les images extraordinaires.

Les amateurs d'histoire et d'opéra opteront plutôt pour Io Don Giovanni de Carlos Saura qui retrace la transposition de la pièce sur la musique de Mozart. Mis en scène avec style, l'ensemble égaye malgré sa grande légèreté.

Sur un mode plus comique apparaît Easy A de Will Gluck qui rappelle que le long métrage pour adolescents peut être à la fois drôle et subtil. Sans doute pas le (500) Days of Summer de l'année, mais une belle petite surprise.

Altérant la recette qui avait fait de l'original un succès critique et commercial, Wall Street 2 d'Oliver Stone sent les bons sentiments, n'exploitant pas suffisant le contexte économique de son époque. Reste un divertissement rondement mené et interprété.

On se surprend à rire en de nombreuses occasions devant L'arnacoeur de Pascal Chaumeil. Seulement pour le couple formée de Vanessa Paradis et de Romain Duris qui va tellement bien. Dommage que le tout s'oublie à la vitesse de l'éclair.

Après son remarquable Gone Baby Gone, Ben Affleck le réalisateur revient avec un nouveau film beaucoup plus classique. Sans être mauvais, The Town sent la routine dans sa façon de montrer la quête de rédemption de son héros. Au moins les comédiens jouent dans la note.

Modeste production de série B qui aurait pu être horrifiante et déstabilisante dans sa façon de jouer avec un espace clôt tel un ascenseur, Devil de John Erick Dowdle comporte bien peu de moments vraiment efficaces pour mériter le détour.

Gros film d'action complètement invraisemblable (ce qui n'est pas grave) et rarement divertissant (ça c'est un problème), Salt de Phillip Noyce ne peut compter sur ses scènes d'action ou la présence quelconque d'Angelina Jolie pour sauver la mise.

Énième suite qui ne fait que remâcher les éléments de la première version, Step Up 3-D de Jon Chu sent la formule. Le tout serait plus digeste si les chorégraphies et les chansons méritaient le détour, ce qui n'est malheureusement pas le cas.

Des critiques complètes de tous ces films - et bien plus encore - se trouvent sur le lien suivant.

lundi 20 décembre 2010

Top 50 de 2010: Partie 1


280. C'est le nombre de films vus en salles régulières cette année. On rajoute à ça toutes les projections spéciales dans le cadre de Fantasia, du FNC, FFM, Cinémania, etc., et cela fait pas mal de pellicules au bout de l'année.

Puisque 2010 tire à sa fin, place au traditionnel palmarès. Qui prendra la forme d'un Top 50 en trois parties des meilleurs films qui ont pris l'affiche en salles entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2010. On se garde donc une petite gêne pour les grands titres comme Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois et Potiche de François Ozon en leur réservant une place dans le palmarès de l'année prochaine.

D'ici là on a presque tout vu, tout digéré. Et voici une liste de cinéastes qui ne font malheureusement pas notre palmarès: Polanski, Scorsese, Eastwood, Chéreau, Hooper, Noé, Frears, Boyle, Saura, Dolan, Akin, Morin, les frères Coen, Solondz, Allen, Greegrass, Gatlif, Mihaileanu, Tavernier, Jeunet, Stone, Jackson, von Donnersmarck, Burton, Affleck, Haggis, Scott, Shyamalan, LaBute, Yimou, O’Russell, etc.

Mais alors, qu'est-ce qu'on a retenu?

50. Rabbit Hole de John Cameron Mitchell
Pour la sensibilité du regard, le jeu précis des interprètes, la façon de traiter sans mélo d'une thématique grave.

49. Tron : Legacy de Joseph Kosinski
Un choix complètement subjectif, pour la musique qui hante les oreilles et le soin esthétique.

48. À l’origine d’un cri de Robin Aubert
Pour la force d'une démarche unique, sa première scène et le déchirement de ses excellents comédiens.

47. Harry Potter and the Deathly Hallows : Part 1 de David Yates
Pour sa façon de renouveler une série moribonde, d'insérer des silences dans l'action, de prendre des risques.

46. Carlos – Le film d’Olivier Assayas
Pour son regard presque documentaire sur un mythe, et le grand désir de découvrir la version lors de sa sortie en DVD.

45. Collapse de Chris Smith
Un documentaire puissant et dérangeant, en phase avec ceux d'Errol Morris.

44. My Dear Enemy de Lee Yoon-ki
Un film tout simple qui en dit long sur l'amour, l'amitié, l'attachement et le désir d'impressionner l'autre.

43. Tête de Turc de Pascal Elbé
Une première oeuvre imparfaite mais sincère, sur une thématique brûlante d'actualité.

42. Buried de Rodrigo Cortes
Ce cauchemar pour les claustrophobes est un insoutenable exercice de style à la fois politique et humain.

41. Route 132 de Louis Bélanger
Rires et larmes font bon ménage pour le meilleur film du réalisateur depuis Gaz Bar Blues.

40. Legend of the Guardians: The Owls of Ga'Hoole de Zack Snyder
Enfin une intelligente animation pour petits et grands qui sait en mettre plein la vue avec ses magnifiques images et sa technologie en trois dimensions.

39. Délivrez-nous du mal d’Ole Bornedal
Un grand délire sur les affres de la nature humaine... et celles de la survie à tout prix.

38. Les sept jours du Talion de Podz
Une impitoyable entrée en matière d'un cinéaste québécois qu'il faudra absolument suivre le travail.

37. Le dernier pour la route de Philippe Godeau
L'exploit d'apporter de la nouveauté à un thème aussi universel que l'alcoolisme. Avec un François Cluzet qui a indéniablement la tête de l'emploi.

36. Jaffa de Keren Yedaya
Guerre et amour au coeur de toutes les possibilités... et de tous les malheurs.

35. Curling de Denis Côté
Un opus iconoclaste, drôle et inquiétant, porté par le jeu - et la moustache - d'Emmanuel Bilodeau.

34. La merditude des choses de Félix van Groeningen
Beauté et laideur chez ces Lavigueurs européens où l'espoir est sans cesse privilégié au détriment des jours sombres et obscurs.

33. Le crabe sur le dos d’Oscar Ruiz Navia
L'art de prendre son temps et de toucher à l'essentiel et à l'éphémère en scrutant les fondements de l'être humain.

32. Contes de l’âge d’or de cinq cinéastes roumains
Des fantaisies irrésistibles et mordantes sur le climat de pensée - et de censure - sous Ceauşescu.

31. Les herbes folles d’Alain Resnais
Une autre luxueuse folie du grand-papa du cinéma français. À consommer sans modération.

dimanche 19 décembre 2010

Entrevue Barney's Version


Le roman de Mordecai Richler Barney's Version prend la direction des salles de cinéma ce 24 décembre. Dans ce film très attendu, Paul Giamatti incarne le fameux Barney qui rencontrera trois femmes qui marqueront son existence.

Il y a quelques semaines je me suis entretenu avec les comédiens Scott Speedman, Anna Hopkins et Macha Grenon qui gravitent dans l'univers de Barney, en tant que meilleur ami, fille et muse.

L'entrevue se trouve juste ici.

samedi 18 décembre 2010

Entrevue documentaire Pierre Falardeau


C'est le 22 décembre prochain que sortira le très attendu documentaire qui porte sur Pierre Falardeau. L'essai est apparu rapidement, moins de deux années après son décès, par l'entremise des cinéastes engagés Germán Gutierrez et Carmen Garcia, qui avaient lancé L'affaire Coca-Cola en février dernier.

Pour l'occasion je me suis entretenu avec Carmen Garcia afin de discuter de ce sujet unique et de ce qu'il représentait au Québec.

Entrevue complète

vendredi 17 décembre 2010

Tron Legacy, The Fighter, How Do You Know, Les petits ruisseaux, Yogi Bear, La rafle, L'appât


Une semaine de cinéma variée avec des drames, des comédies et de la science-fiction. Il faudra toutefois être prudent, car les bons et les mauvais films se succèdent au tournant.

Attendu comme le Avatar de 2010, Tron: Legacy ne décevra personne. En plus d'être une fidèle suite à l'excellente version de 1982, le récit de Joseph Kosinski est nettement meilleur que celui de James Cameron. Bien que le scénario ne brille pas par son originalité (un fils part à la recherche de son père coincé dans un jeu vidéo), le grand soin esthétique et sonore - superbe musique de Daft Punk - en fait LE divertissement à voir par excellence pendant les fêtes.
Critique

Cinéaste talentueux qui n'a jamais connu de véritables succès populaires (ce qui explique pourquoi les distributeurs tardent à l'encourager), la carrière de David O. Russell devrait changer avec The Figther, une oeuvre terriblement classique, parfaite pour la saison des Oscars. Cette inspirante histoire vraie d'un boxeur qui se fait entraîner par son frère drogué comporte ses moments forts et les comédiens (Mark Walhberg, Melissa Leo, Amy Adams) sont généralement excellents. Il reste que la production s'étire longuement et que Christian Bale en fait beaucoup trop. Un potentiel certain... mais rien pour faire oublier les supérieurs The Wrester et Ali.

Depuis le sympathique As Good as it Gets, le cinéaste James L. Brooks n'avait rien offert de très percutant. Le revoilà revenir au cinéma avec le mignon How Do You Know sur les déboires amoureux et professionnels de jeunes gens malchanceux. Drôle et bien interprété par Paul Rudd, Reese Witherspoon, Owen Wilson et Jack Nicholson, l'ensemble aurait pu être relevé par une meilleure mise en scène.
Critique

Ode à la renaissance d'un homme, Les petits ruisseaux de Pascal Rabaté est le genre d'essai agréable qui tarde à développer son potentiel. Il faudra donc passer par-dessus la première heure pour rire et être charmé.
Critique

Qui n'aime pas Yogi Bear et son compagnon Boo-Boo, les ours les plus sympathiques des États-Unis? Ce n'est cependant pas une raison de les ramener au cinéma. Sans être catastrophique, cet effort de Eric Brevig ne peut qu'ennuyer au bout d'un quart d'heure.
Critique

De tous les sujets, celui de la Seconde Guerre mondiale semble être le plus populaire. Avec raison: il y a tant de choses à évoquer sur cette période tragique de l'Histoire. Malgré ses bonnes intentions, La rafle de Roselyne Bosch se veut un lourd et interminable mélo manichéen ponctué d'une trame sonore insistante. De quoi vouloir s'en tenir le plus loin possible.
Critique

Dernier long métrage québécois de l'année 2010, L'appât d'Yves Simoneau est un des plus mauvais. C'est la faute de ce scénario qui ne fait jamais rire, reprenant mécaniquement les codes du buddy movie. Même s'ils sont humoristes, Guy A. Lepage et Rachid Badouri paraissent bien ternes. Lorsque qu'un supposé drame comme Lance et compte fait davantage sourire qu'une comédie conçue à cet effet, il y a un problème.
Critique

jeudi 16 décembre 2010

Entrevues L'appât


Le dernier film québécois à sortir sur les écrans en 2010 débarque ce vendredi. Il s'agit d'une comédie policière qui oblige deux flics aux méthodes opposées à faire équipe.

Premier film d'Yves Simoneau dans la Belle Province depuis 20 ans, L'appât met en vedette les humoristes Guy A. Lepage et Rachid Badouri.

Je me suis entretenu avec le cinéaste et les deux comédiens il y a de cela quelques semaines. Le compte-rendu des entretiens se trouve ci-dessous.

Entrevue

mercredi 15 décembre 2010

Top 60 cinéma maison


La fin d'année approche à grand pas. Qui dit fin d'année dit bien entendu palmarès. En attendant les listes habituelles de ce qui s'est fait de mieux - et de pire - au cinéma, place à tous ces films qui sortent directement en format DVD.

Généralement il s'agit de titres de qualité inférieure. Mais pas toujours. Et encore moins en 2010. Est-ce normal que des efforts de Chabrol, Herzog, Loach, Corneau, Costa-Gavras, Amenabar, Romero, Tarr, Winterbottom, Guédiguian, Eyre, Jordan, Argento, etc. ne prennent même plus l'affiche dans les salles de cinéma?

Des quelques 60 longs métrages vus qui appartenaient à cette catégorie, on se dit «mais pourquoi ne pas les répertorier en ordre de préférence, ce qui pourrait donner des suggestions d'essais à voir?». L'entière sélection est devenue disponible au courant de 2010, même le numéro 1, l'éblouissant Katyn d’Andrzej Wajda qui a vraiment tardé avant d'être disponible ici. Dans le lot il y a des opus dérangeants, des tours de forces cinématographiques tels Serbis (notre photo) de Brillante Mendoza, La zona de Rodrigo Pla et Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn qui s'apparente à un croisement entre une lubie d'Herzog et de Kubrick.

Il y a également des récits plus «normaux», ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi, que l'on pense au bouleversant The Greatest de Shana Feste, à l'hilarant La fille coupée en deux de Claude Chabrol, et au captivant documentaire 24 City de Jia Zhang-ke.

À la fin du top 30 et au début du top 40 apparaissent les productions un peu plus quelconques, qui sont seulement là à titre indicatif. Même si on est cinéphile, il ne faut peut-être pas tout voir, mais concentrer son temps et son énergie aux endroits qui le méritent vraiment.

Bien entendu les absents sont nombreux et il doit y en avoir plusieurs d'excellents. Que l'on reparlera un jour ici. En attendant, place à ce petit Top 60 sans prétention qui rappelle que parfois, les meilleurs ouvrages ne font pas nécessairement un détour vers les salles de cinéma.

1. Katyn d’Andrzej Wajda
2. You Don’t Know Jack de Barry Levinson
3. L’homme de Londres de Bela Tarr
4. The City of Your Final Destination de James Ivory
5. Serbis de Brillante Mendoza
6. The Greatest de Shana Feste
7. La zona de Rodrigo Pla
8. 24 City de Jia Zhang-ke
9. Gasland de Josh Fox
10. Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn
11. My Son, My Son, What Have Ye Done de Werner Herzog
12. La fille coupée en deux de Claude Chabrol
13. The Countess de Julie Delpy
14. Agora d’Alejandro Amenabar
15. The Magic Flute de Kenneth Branagh
16. Ne te retourne pas de Marina De Van
17. The Square de Nash Edgerton
18. Defendor de Peter Stebbings
19. Unfinished Sky de Peter Duncan
20. Quelque chose à te dire de Cécile Telerman
21. La vague de Dennis Gansel
22. Triage de Danis Tanovic
23. The Vicious Kind de Lee Toland Krieger
24. Mermaid d’Anna Melikyan
25. The Killer Inside Me de Michael Winterbottom
26. Éden à l’Ouest de Costa-Gavras
27. Ondine de Neil Jordan
28. Lady Jane de Robert Guédiguian
29. The Burning Plain de Guillermo Arriaga
30. Centurion de Neil Marshall
31. Looking for Eric de Ken Loach
32. Vertige d’Abel Ferry
33. Sans rancune d’Yves Hanchar
34. In a Day de Evan Richards
35. The Warlords de Peter Ho-Sun Chan
36. La sicilienne de Marco Amenta
37. The Special Relationship de Richard Loncraine
38. Sangueppazo de Marco Tullio Giordana
39. La très, très, très grande entreprise de Pierre Jolivet
40. Adam Ressurected de Paul Scharader
41. Perrier’s Bounty de Ian Fitzgibbon
42. Crazy de Rick Bieber
43. Four Season Lodge d’Andrew Jacobs
44. Le deuxième souffle d’Alain Corneau
45. Don McKay de Jake Goldberger
46. Henry IV de Jo Baier
47. Go Fast d’Olivier Van Hoofstadt
48. The Assassin Next Door (Kirot) de Danny Lerner
49. The Horseman de Steven Kastrissios
50. Cold Souls de Sophie Barthes
51. Blanc comme neige de Christophe Blanc
52. Hachi : A Dog’s Tale de Lasse Hallström
53. $5 a Day de Nigel Cole
54. The Other Man de Richard Eyre
55. Julia d’Érick Zonca
56. À l’aventure de Jean-Claude Brisseau
57. Dante 01 de Marc Caro
58. Survival of the Dead George A. Romero
59. Giallo de Dario Argento
60. Le siffleur de Philippe Lefebvre

mardi 14 décembre 2010

Papa à la chasse aux lagopèdes, Gasland, Cyrus, Despicable Me, The Other Guys, L'instinct de mort, Nanny McPhee 2, Y'en aura pas de facile, The A-Team


Très grosse semaine de sorties de films en DVD et en Blu-ray avec plusieurs propositions de cadeaux qui arrivent juste avant le temps des fêtes.

Après être sorti sur les écrans il y a de cela déjà quelques années, l'excellent Papa à la chasse aux lagopèdes arrivent finalement en dvd. S'il continue de mélanger constamment la fiction et la réalité avec son antihéros ambigu, ce récit sur un homme qui cherche à se racheter auprès de ses enfants est un des meilleurs ouvrages de Robert Morin depuis belle lurette. À voir, seulement pour la performance éblouissante de François Papineau.

Magnifique documentaire qui n'a jamais pris l'affiche en salles, Gasland de Josh Fox suit le combat d'un homme contre des compagnies de gaz naturel. Très bien documenté, divertissant et enlevant comme un suspense, voilà une oeuvre engagée comme il s'en fait peu.

Charmante petite comédie de Jay Duplass et Mark Duplass sur les déboires d'un homme face au fils de sa nouvelle copine, Cyrus rappelle les grands talents humoristes de John C. Reilly. Un exercice bidonnant que vient un peu désamorcer une conclusion plus prévisible.

Sans être du même calibre que Toy Story 3, Despicable Me de Pierre Coffin et Chris Renaud demeure une des animations les plus sympathiques de l'année. Beaucoup de bonheur ressort de cette histoire somme toute classique d'un méchant qui devient gentil au contact de jeunes enfants.

Échec critique et commercial, The Other Guys de Adam McKay s'avère un plaisir coupable sur toute la ligne alors que deux flics aux méthodes très différentes tentent d'élucider un crime. Délirant de à A à Z, cette grande séance d'improvisation n'a aucun mal à soutirer quelques sourires.

Premier volet du diptyque sur Mesrine, L'instinct de mort de Jean-François Richet décrit avec vigueur la montée du célèbre bandit et son passage au Québec. Une belle mise en scène, de très bons interprètes et beaucoup d'action ne font pas oublier qu'on apprend finalement presque rien de ce portrait superficiel.

Les gens qui ont aimé le premier raffoleront de Nanny McPhee Returns qui s'occupe cette fois de nouveaux enfants. Le concept est le même, tout comme l'humour et la propension à faire la morale. Les autres voudront sans doute quelque chose de plus substantiel à se mettre sous la dent.

Au rayon de la comédie québécoise ratée, Y'en aura pas de facile de Marc-André Lavoie fait bonne figure. Malgré sa distribution 5 étoiles, l'ouvrage peine à trouver son rythme et à intéresser. Au moins le tout n'a pas été subventionné à coup de millions comme d'autres productions encore plus abrutissantes dont on taira le nom.

Le navet de la semaine porte cependant le nom de The A-Team de Joe Carnahan qui massacre une vieille série des années 1980. Ni drôle ni enlevante, cette prémisse où des gros hommes musclés cherchent à se racheter ressemble à une visite impromptue chez le dentiste. Terriblement long et infernal.

lundi 13 décembre 2010

Suggestions de cadeaux pour Noël


Noël cogne à la porte. J'ai concocté un petit guide pour les cinéphiles qui cherchent des cadeaux parfaits pour soi ou pour les autres.

En 10 étapes, vous allez avoir accès à de nombreuses propositions de films, de moyens pour économiser ou de trames sonores pour passer un excellent moment sous la pluie... ou la neige.

Le tout est accessible en suivant ce lien vers MSN.

dimanche 12 décembre 2010

The Social Network bien placé pour les Oscars


The Social Network de David Fincher se rapproche lentement mais sûrement des Oscars. Il vient d'être désigné meilleur film de l'année par le Los Angeles Film Critics Association et le New York Film Critics Online. Voici les principaux lauréats de 2010.

Selon le Los Angeles Film Critics Association

Meilleur film
The Social Network
(Suivi de: Carlos)

Meilleur acteur
Colin Firth, The Kings Speech
(Suivi de: Edgar Ramirez, Carlos)

Meilleur actrice
Kim Hye-Ja, Mother
(Suivi de: Jennifer Lawrence, Winter’s Bone)

Meilleur acteur de soutien
Niels Arestrup, A Prophet
(Suivi de: Geoffrey Rush, The King’s Speech)

Meilleur actrice de soutien
Jacki Weaver, Animal Kingdom
(Suivi de: Olivia Williams, The Ghost Writer)

Meilleur réalisateur
Olivier Assayas, Carlos and David Fincher, The Social Network (égalité)

Meilleur scénario
The Social Network
(Suivi: The King’s Speech)

Meilleure image, cinématographie
Black Swan
(Suivi de: True Grit)

Meilleur documentaire
Last Train Home
(Suivi de: Exit Through The Gift Shop)

Meilleur film en langue étrangère
Carlos
(Suivi de: Mother)

Meilleur film d'animation
Toy Story 3
(Suivi de: The Illusionist)

Meilleure musique
The Ghost Writer and The Social Network (égalité)

New York Film Critics Online

Film
“The Social Network”

Acteur
James Franco, “127 Hours”

Actrice
Natalie Portman, “Black Swan”

Réalisateur
David Fincher, “The Social Network”

Acteur de soutienChristian Bale, “The Fighter”

Actrice de soutien
Melissa Leo, “The Fighter”

Performance extraordinaire, surprenante
Noomi Repace, “The Girl With The Dragon Tattoo”

Meilleur nouveau réalisateur
John Wells, “The Company Men”

Meilleure distribution
“The Kids Are All Right”

Scénario
Aaron Sorkin, “The Social Network”

Documentaire
“Exit Through The Gift Shop”

Meilleur film étranger
“I Am Love”

Meilleure animation
“Toy Story 3”

Meilleure image, cinématographie
“Black Swan”

Meilleure musique
“Black Swan”

Et alors?
On sent de plus en plus que The Social Network et Toy Story 3 seront les préférés de l'Académie. Belle surprise d'y retrouver le Carlos d'Olivier Assayas (en version longue ou courte?) et qu'on s'attarde à louanger les très grandes qualités de Mother et I am Love.

À ce niveau, les choix de Los Angeles sont nettement plus audacieux que ceux de New York. Surtout au niveau de la meilleure actrice, du meilleur acteur et actrice de soutien qui changent radicalement avec les noms qui se font toujours entendre.

Pour le reste on se demande pourquoi des longs métrages aussi conventionnels que The King's Speach et The Fighter attirent autant l'attention. Bien qu'il s'agit de titres intéressants, on sent parfois un peu trop que les deux productions ont justement été concocté pour ces cérémonies de prix.

Mais où se trouve Inception qui a fait coulé tellement d'encre? Et même Black Swan qui a été relégué à des catégories secondaires? Devant les poids lourds de Nolan et d'Aronofski, Fincher a opté pour quelque chose de plus clinquant et divertissant, tout aussi intelligent, mais peut-être moins marquant. On aura le temps d'en reparler.

vendredi 10 décembre 2010

Black Swan, Les Fros, The King's Speach, The Tourist, The Chronicles of Narnia - The Voyage of the Dawn Treader


Une semaine de films très américains - et même québécois - avec la sortie d'un des meilleurs longs métrages hollywoodiens de l'année.

En compagnie d'Inception, Black Swan de Darren Aronofsky fait partie de la crème du cinéma de nos voisins du sud. Il faut avouer que ce récit intriguant et fascinant sur une danseuse de ballet risque de faire sensation à la prochaine cérémonie des Oscars, seulement pour la prestation incroyable de Natalie Portman. Si les médias s'emportent dans tous les sens (dans un autre article de mauvaise fois, le 24 Images le décrit comme un des pires navets misogynes de l'année, alors que Médiafilm lui accorde un rare -2- pour remarquable), il s'agit d'une oeuvre à voir absolument, seulement pour noter comme le réel peut justement devenir irréel et cauchemardesque à force de bonnes intentions.
Critique

Intéressant documentaire sur la mémoire, l'identité collective et les racines du Nord québécois, Les fros de Stéphanie Lanthier aurait mérité une réalisation plus soignée et unique. En attendant que cela arrive sur les prochains efforts, pourquoi ne pas prendre plaisir de ce document sympathique et instructif sur ces gens d'ici et d'ailleurs qui décident d'aller travailler dans les forêts de la Belle Province?

Un vent de rumeurs déferle sur The King's Speach, le nouveau projet de Tom Hooper. Classique et académique de la première à la dernière image, cette histoire d'amitié entre un roi qui bégaye et l'homme qui va l'aider à s'améliorer vaut surtout pour le jeu de ses interprètes, Colin Firth, Geoffrey Rush et Helena Bonham Carter. Mieux vaut alors demeurer au premier degré, car en creusant un peu, il n'y a rien de particulièrement inédit ou même de très profond qui ressort de l'essai.

Pour les gens qui veulent un simple et agréable divertissement sans se prendre la tête inutilement voudront jeter un coup d'oeil à The Tourist, l'adaptation américaine d'Anthony Zimmer par Florian Henckel von Donnersmarck (La vie des autres). Bien que la mince prémisse d'un pauvre touriste qui se fait embarquer dans une histoire tordue par une mystérieuse inconnue soit bourrée d'invraisemblances, il est possible d'en soutirer un certain plaisir, notamment par le jeu désinvolte de Johnny Depp, la présence impériale d'Angelina Jolie et les jolies cartes postales de l'Italie
Critique

À chaque nouvel épisode, la série des Narnia perd singulièrement de l'intérêt et de son charme. C'est le cas de ce troisième tome The Voyage of the Dawn Treader qui ramène nos héros enfants dans ce fabuleux royaume où les animaux peuvent parler. Même s'il y a de jolies batailles et d'agréables effets en trois dimensions, le scénario et les dialogues tournent rapidement à vide malgré le changement de réalisateur (le pourtant talentueux Michael Apted).
Critique

jeudi 9 décembre 2010

Trame sonore de Tron


La folie de Tron ne s'emparera pas des écrans québécois avant la semaine prochaine, mais sa musique est déjà disponible. Comme c'est souvent le cas pour des gros films qui enflammeront sans doute le box office, les producteurs ont fait appel à un artiste populaire afin de stimuler les ventes et l'intérêt. Non seulement le concept Tron (technologie, rapidité, effets spéciaux étonnants, kitch) est totalement en phase avec les mélodies de Daft Punk, il faut avouer que le résultat dépasse toutes les attentes.

Au lieu d'être un simple best of du groupe français, le cinéphile se retrouve avec plus de 50 minutes de nouvelle musique, principalement orchestrale malgré quelques passages plus dansants. Pour une fois, la mythique formation ne se parodie pas en faisant du Daft Punk robotique, mais en élaborant de superbes lignes mélodiques qui s'écoutent sans nécessairement avoir les images en tête.

Bien entendu, en écoutant plusieurs fois ces 21 pièces, le jeu des comparaisons ne tardent pas à apparaître. On sent l'influence majeure d'un Hans Zimmer. Quelques compositions qui sont ravagées d'intensité pourraient même figurer sur Inception. Des passages qui font vibrer par leurs cordes qui n'épargnent rien ni personne.

Cela n'enlève pourtant rien à la trame sonore, une des meilleures de l'année. Peu importe si le long métrage est satisfaisant ou pas, sa musique l'est, et c'est tout ce qui est important pour l'instant.

mercredi 8 décembre 2010

Entrevue avec Stéphanie Lanthier pour Les Fros


Ce vendredi prends l'affiche le séduisant documentaire Les Fros qui traite de ces personnes d'ici et d'ailleurs qui décident d'aller travailler dans le bois.

Afin de parler du Québec, de sa fascination pour les grands espaces et le Nord, et de thèmes fédérateurs tels la mémoire collective, les racines du passé et la commission Taylor-Bouchard, je me suis entretenu avec sa réalisatrice Stéphanie Lanthier. Il est possible de lire mon article sur les pages du Journal Métro ou en suivant le lien ci-dessous.

Entrevue complète

lundi 6 décembre 2010

DVD: Inception, Trois jours après la mort d'Anna, Soul Kitchen, Shrek 4, Hugh Hefner, Twilight-Eclipse


Noël approche à grand pas et cela se fait sentir dans les sorties DVD.

Plusieurs personnes voudront offrir le grandiose Inception de Christopher Nolan, un des meilleurs films américains de 2010. Seulement pour le revoir encore et encore afin de mieux le saisir, ou se procurer l'édition Blu-ray qui possède une piste de commentaires du compositeur Hans Zimmer. Un délire fascinant au royaume des rêves, où action et réflexion font bon ménage.

Même s'il est sorti la semaine dernière, il est difficile de passer à côté du touchant et vibrant Trois temps après la mort d'Anna de Catherine Martin, un des plus beaux trésors québécois de l'année. Voilà une méditation nécessaire sur la mort et la vie, qui met en vedette l'excellente Guylaine Tremblay.

Bien que mineur dans sa filmographie, Soul Kitchen de Fatih Akin traite de ses thèmes fétiches: mondialisation, importance des traditions et la difficulté de communiquer. Le tout à travers une histoire simple, sympathique et il faut l'avouer un peu longuette sur les déboires d'un propriétaire de restaurant. Dans le vent.

Meilleure que le 3e mais inférieur aux deux premiers, Shrek 4 de Mike Mitchell est une autre production qui est là pour faire de l'argent sur le dos d'une populaire franchise. Malgré son charme, ses délicieux clins d'oeil et ses personnages pittoresques, l'exercice tourne rapidement à vide.

Documentaire prévisible mais tout de même intéressant, Hugh Hefner: Playboy, Activist and Rebel de Brigitte Berman ressasse 40 ans d'histoire de la société américaine à travers le célèbre chaud lapin polémique. Raccourcir le tout aurait toutefois été une bonne idée.

Peu importe le réalisateur (cette fois c'est David Slade aux commandes), la franchise Twilight souffre des mêmes problèmes de rythme, de crédibilité, de dialogues mous et d'interprétations quelconques. Eclipse ne fait pas exception et ce, même s'il s'avère beaucoup plus satisfaisant que New Moon.

D'ici les prochaines semaines, je me promets de faire une entrée pour Henri IV qui était également disponible ce mardi.

dimanche 5 décembre 2010

Pourquoi The Ghost Writer?


On en reparlera certainement lors de la prochaine cérémonie des Oscars. En attendant, le dernier essai de Roman Polanski The Ghost Writer a remporté le prix du meilleur film au European Film Academy devant des concurents de luxe tels Des hommes et des dieux, Dans ses yeux et Lebanon.

Sans rien enlever à cet agréable divertissement qui raconte les déboires d'un écrivain fantôme qui cherche à écrire les mémoires d'un ancien politicien, récompenser une telle production est toujours un peu étrange.

Sans doute qu'un vent positif souffle en faveur de Roman Polanski dont les déboires avec la Suisse ont défrayé la manchette tout au long de l'année. Sans doute que les liens entre le réel et la fiction pèsent beaucoup dans cette adaptation d'un livre qui ressemble étrangement à un fait réel véridique. Mais à part de ça, qu'est-ce qu'il y a de si majeur?

L'histoire ressemble beaucoup à celle de Chinatown, avec ce héros qui pénètre dans un monde interlope et qui perdra peu à peu son innocence. Encore là, la version avec Jack Nicholson est nettement plus fascinante et satisfaisante, alors qu'ici le résultat est beaucoup plus limpide et linéaire, une sorte de The Firm avec une fin qui se devine longtemps d'avance.

Oui, la mise en scène est assurée, il y a de savoureuses touches d'humour, la musique d'Alexandre Desplat donne le goût de s'acheter la trame sonore et Pierce Brosnan surprend dans la peau d'un personnage secondaire (beaucoup plus qu'Ewan McGregor qui ne fait pas toujours le poids dans le rôle titre).

Sauf qu'il lui manque ce surplus d'âme qui en fait un grand film. Cette touche d'authenticité pour l'extirper de la catégorie «intéressant thriller qui s'oublie au bout de quelques heures». Car c'est malheureusement le cas ici avec une sous intrigue amoureuse peu crédible et une trop longue durée malgré son rythme soigné.

Mais bon, c'est Polanski, alors cela doit être bon (et ça l'est, mais pas au point de rafler autant de récompenses). Tout comme Hereafter de Clint Eastwood qui risque de se retrouver sur de nombreuses listes de distinctions malgré ses défauts. Ou encore le Shutter Island de Martin Scorsese. La France a ses intouchables (Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Daniel Auteuil), et le 7e art mondial aussi.

vendredi 3 décembre 2010

Down Terrace, L'Italien


C'est incompréhensible. Alors que les films vont se multiplier à l'approche de Noël, il y a seulement quatre long métrages qui prennent l'affiche cette semaine, et rien de majeur par-dessus le marché. Ce n'est pourtant pas le moment idéal de sortir un gros titre qui allait demeurer sur les affiches pendant tout le mois? Il semble que non.

Dans le lot, j'ai délibérément passé par-dessus Looking for Anne de Takako Miyahira qui semblait terriblement ordinaire. Et je me promets de revenir sur London River de Rachid Bouchareb lors de sa sortie en DVD. Alors, qu'est-ce qui reste au menu?

Down Terrace: Cette première réalisation de Ben Wheatley sur des tueurs minables qui se suspectent et un fils qui apprendra à vivre avec son père aurait pu être intéressante. Sauf qu'entre un scénario qui propose peu de surprises, des personnages superficiels et des empreints flagrants au cinéma des frères Coen et de Mike Leigh, il n'y a rien de totalement engageant. Reste un mélange de drames et de rires qui comportent quelques scènes bien troussées.

L'Italien: Drame social et comédie presque burlesque ne font pas bon ménage dans cette histoire mince comme un fil où un Algérien ment à tout le monde en disant être Italien afin de pouvoir exercer un emploi de son goût. Lourdement écrit avec un rythme qui tombe rapidement au neutre, l'essai d'Olivier Baroux déçoit rapidement et ce, malgré le jeu soutenu de Kad Merad. Critique