jeudi 7 avril 2011

I Saw the Devil, Your Higness, Arthur, Hanna, Soul Surfer


Dans une vague de longs métrages américains se distingue un excellent film de la Corée du Sud.

Celui-ci s'intitude I Saw the Devil et il traite, évidement, de vengeance. Un sujet éprouvé pour ce coin de pays que le cinéaste Kim Jee-woon (Tale of Two Sisters) arrive à renouveler grâce à ses scènes gores, son humour très noir et la performance terrifiante de Choi Min-sik. Du grand cinéma pour un public âgé d'au moins 18 ans.

Dans la catégorie débile profond, il est difficile de faire mieux que Your Highness, le dernier délire absurde de David Gordon Green qui se déroule dans l'univers de sorciers et de chevaliers. Tout ici est prétexte à un humour gras qui repousse sans cesse la limite du bon goût. Si ce type de gags et de situations n'est pas pour tout le monde, il faut avouer qu'il est possible d'en soutirer un grand plaisir coupable.

La version de 2011 d'Arthur du metteur en scène Jason Winer est un remake satisfaisant sur un homme riche qui apprend que l'argent n'achète pas tout. Prévisible, trop long mais extrêmement mignon et plutôt comique, cette comédie consensuelle sait comment mettre de bonne humeur. Les responsables de ce sourire presque perpétuel reviennent à Russell Brand, Helen Mirren et Greta Gerwig.

Monsieur Atonement Joe Wright n'est pas parfait. Surtout lorsqu'il s'exerce à Hanna, une simple commande qui combine grosse production d'action et univers de contes pour enfants. Autant la technique impressionne (les plans séquences forcent l'admiration), autant l'histoire est bête à pleurer. Un gros n'importe quoi qui peine à divertir.

Soul Surfer de Sean McNamara aurait pu être un biopic intéressant sur une jeune adolescente qui trouve le courage de continuer à faire du surf après avoir été attaquée par un requin. Ce n'est malheureusement pas le cas. Le récit est tellement moralisateur, appuyé et noyé de belles valeurs chrétiennes qu'il en devient tout simplement abject.

Les critiques complètes de ces titres se retrouvent sur le site électronique Lecinema.ca.

4 commentaires:

  1. J'ai compris pour Arthur qu'on ne rejouait pas la carte de Get Him to the Greek en voyant la pub dans le journal qui citait: The feel-good movie of the year! Hahaha.

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  2. Arthur vise un public beaucoup plus large. Ce qui ne l'empêche pas d'être, malgré ses défauts, un meilleur film que Get Him to the Greek. Dans le genre, bien entendu.

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  3. Je n'en reviens pas, à force de lire votre blog, de voir à quel point vous êtes conservateur. Votre commentaire sur Hanna traduit un grand manque d'ouverture d'esprit et un manque de jugement quand à la qualité de mise en scène.

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  4. Tout d'abord voici la critique complète d'Hanna: http://www.lecinema.ca/critique/2063/

    La notion « conservateur » est toujours un élément discutable. Auprès de nombreuses personnes, je regarde des films que personne n’entend parler. Auprès des cinéphiles plus exigeants, aimer le cinéma de Bergman et d’Allen fait preuve d’être conservateur. Que ce n’est plus la mode d’aimer les opus de Wong kar-wai et de Pedro Almodovar, qu’il faut se concentrer sur l’hyperréalisme de Bruno Dumont, ou sur l’imaginerie fertile de Tarr, Ceylan Weerasethakul (tous des réalisateurs que j’adore).

    Le 7e art n’est pas que mise en scène, comme il n’est pas seulement fondé sur la qualité des comédiens ou du scénario. Il fait une symbiose de ses éléments pour toucher sa propre vérité. Par ses grandes mises en scène, Antonioni, Tarkovski, Malick, Kubrick et compagnie s’adressaient à la fois à l’intelligence et aux émotions (et les sentiments). On fait réagir, mais on fait également réfléchir. On rapporte quelque chose de notre expérience.

    Wright le faisait sur son brillant Atonement. Et cela paraissait par son souffle, par la réalisation qui venait toujours soutenir son fil dramaturgique. Ce qui n’est pas le cas sur Hanna. Oui, la mise en scène (inspirée fortement par ce qui se faisait dans les années 1970) est brillante, avec son jeu sur la musique et ses beaux plans séquences. Mais le cinéma n’est pas qu’un beau contenant. Je n’ai rien contre les films de commandes : Hawkes, De Palma, Scorsese et Hitchcock en ont fait d’excellents par le passé. Sauf qu’ici, Wright semble palier le vide de sa matière première par une surenchère d’effets. Comme s’il voulait cacher l’essentiel. Et cela se ressent sur les situations, les dialogues, les rebondissements et même le jeu des comédiens. Au moins qu’il soit honnête dans sa démarche, comme l’était Luc Besson à l’époque de Nikita, et qu’il assume pleinement son côté série B.

    Même si la plupart des critiques sur le sujet sont positives (justement, n’est-ce pas une tendance conservatrice d’équilibrer sa note en consultant Rotten Tomatoes?), elles en demeurent généralement nuancées. On aime son style, mais on lui reproche son fond, son manque flagrant d’âme. Mais puisque c’est réalisé par un cinéaste talentueux que tout le monde aime, on est plus clément envers lui. Comme on l’a été avec Clint Eastwood sur son dernier film…

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