mardi 30 mars 2010

DVD: La Teta Asustada, Sherlock Holmes, An Education, Alvin and the Chipmunks, The Killer


Pour une (rare) fois, les sorties dvd de la semaine se limitent à quelques titres. Mais quels titres!

À commencer par le sensible Fausta (La Teta Asustada) de Claudia Llosa, une oeuvre âpre mais ô combien essentielle sur le passage d'une jeune fille à l'âge adulte. D'une très grande beauté, l'ensemble rebute avant d'enchanter par ses métaphores et le jeu troublant de ses interprètes.

Sur le plan du divertissement, difficile de faire mieux que le Sherlock Holmes de Guy Ritchie. Mis en scène avec panache, bénéficiant d'un duo irrésistible entre Robert Downey Jr. et Jude Law, ainsi que d'une trame sonore mémorable, ce long métrage drôle et mouvementé est un délire de tous les instants.

Surestimé mais non dépourvu d'intérêt, An Education de Lone Scherfig doit tout à sa valeureuse et magnifique interprète Carey Mulligan, sorte d'Audrey Hepburn du 21e siècle. Dommage que cette histoire d'amour poison se termine sur les notes du mélo et des grosses morales collantes, car la première partie promettait énormément.

Ennuyant même pour les enfants, Alvin and the Chipmunks: The Squeakquel de Betty Thomas est une banale suite à un long métrage qui était déjà fade et mou. Cette fois, le prétexte à l'amitié, le partage et la confiance ne passage pas davantage la route, faisant même regretter les nombreux dessins animés des dernières décennies.

La réédition de la semaine demeure le culte The Killer de John Woo, un des meilleurs films d'action du cinéma américain. Bien que la nouvelle édition ne comprenne pas des éléments techniques et des suppléments à la hauteur, le résultat décoiffe toujours autant plus de deux décennies plus tard. À voir, seulement pour se rendre compte que Quentin Tarantino et Robert Rodriguez n'ont rien inventé.

dimanche 28 mars 2010

Choix et prédictions pour les Jutra 2010


C'est déjà la soirée du Jutra! Ces dernières semaines, nous avons parlé abondamment de la nouvelle formule qui donne encore des propositions douteuses, du manque d'audace dans la sélection (ce sont toujours les mêmes personnes qui sont mise en nomination), du clivage entre le désir de faire plaisir aux cinéphiles et de choisir des oeuvres méritoires et celle d'augmenter les cotes d'écoute et de sélectionner des productions populaires, etc. Rien pour crier au scandale (quoique...) ou pour altérer la crédibilité de l'évènement (qui est essentiel), mais sans faire plaisir à tous, il faudra un jour faire un cas de conscience pour rendre le tout le plus uniforme possible afin d'éviter les erreurs (les fameux et étenels oubliés) de taille.

Aujourd'hui, c'est toutefois le temps des prédictions et des choix personnels...

Meilleur Film:

Personnellement, j'aurais opté pour Lost Song de Rodrigue Jean, La donation de Bernard Émond, Je me souviens d'André Forcier ou Demain de Maxime Giroux. Tous des titres qui ne sont pas en nomination! Sinon, on peut immédiatement écarter le gentil mais inoffensif 1981 et l'ennuyant Before Tomorrow. Trop classique, Dédé à travers les brumes sera également laissé de côté. Ce qui amène un combat entre Polytechnique et J'ai tué ma mère. Mon coeur opte pour le premier, mais on a tellement entendu parlé du deuxième que ça serait surprenant que ça ne soit pas lui qui parte avec les grands honneurs.

Meilleur réalisateur: Encore une fois, tous les yeux seront rivés sur Denis Villeneuve (Polytechnique) et Xavier Dolan (J'ai tué ma mère), sauf qu'un outsider comme Jean-Philippe Duval (Dédé à travers les brumes) pourrait mêler les cartes. Mais bon, comme l'académie est gentille et qu'il n'y a pas réellement un long métrage qui s'est démarqué, si J'ai tué ma mère remporte le Jutra du meilleur film, on voudra équilibrer le tout et donner celui du réalisateur à Denis Villeneuve.

Meilleure actrice: Le combat se fera encore une fois à 2, entre Élise Guilbault pour La donation et Anne Dorval pour J'ai tué ma mère. Malheureusement pour la radieuse Élise, elle a remporté ce même prix il y a quelques années pour La neuvaine (qui était supérieur) pour ce même personnage, alors Anne part avec une petite longueur d'avance. Dommage encore une fois que les jury n'ont pas usés d'audace dans leurs choix. Quelqu'un a vu Eugénie Beaudry dans Demain? N'est-elle pas meilleure que toutes les comédiennes de cinéma de l'année 2010??

Meilleur acteur: Probablement la catégorie la plus évidente de la soirée. Personne ne pourra empêcher Sébastien Ricard de partir avec la statuette pour sa brillante performance dans Dédé à travers les brumes. Comme cette oeuvre n'est pas assurée d'un autre prix majeur, les décideurs voudront la récompenser.

Meilleure actrice de soutiens: Voilà enfin une catégorie intéressante. Pas nécessairement pour les nominées, mais parce que la trop peu connue Sandrine Bisson (pour 1981) a beaucoup de chance d'aller faire un discours à l'avant. On lui souhaite. Et ce sera l'occasion pour que 1981 ne reparte pas bredouille, ce qui éviterait l'humiliation de l'avoir sélectionné dans les catégories de pointe

Meilleur acteur de soutiens: Encore un choix évident, avec Maxime Gaudette, le troublant tueur de Polytechnique, qui éclipse aisément ses partenaires. Difficile de ne pas respecter la logique dans ce cas-ci.

Meilleur scénario: Sauf exception, si un titre reçoit une nomination comme meilleur film et meilleur réalisateur, mais pas pour le scénario, il y a anguille sous roche. C'est toutefois le cas de Polytechnique, 1981 et Before Tomorrow! On aimerait beaucoup que le Émond (La donation) remporte la mise, mais mieux vaut jouer sécuritaire et y aller avec J'ai tué ma mère. Car dans ce beau petit titre cendrillon, ce sont surtout les mots de Dolan qui fonctionnent et ravissent.

Meilleur documentaire: Impossible de passer à côté l'immense Hommes à louer de Rodrigue Jean. La question n'est pas de savoir s'il va gagner, mais si le cinéaste va aller chercher son prix, ce qui n'est pas sûr!

Meilleure musique: Pas certain que les décideurs regarderont les nominés avant de choisir. Pourquoi ne pas rendre hommage à une importante artiste récemment décédée, et honorer du même coup Before Tomorrow qui n'a encore rien gagné? Un choix logique, comme les autres d'ailleurs...

Toutes les nominations se trouvent ici. Bonne soirée de cinéma québécois!

samedi 27 mars 2010

À l'origine, Journal d'un coopérant, Le chômeur de la mort, Chloe, How to Train Your Dragon, Hot Tub Time Machine


Un grand film français, quelques intéressants longs métrages québécois, une histoire d'adultère, de dragons et de voyage dans le temps sont à l'honneur cette semaine.

Envoûtant nouvel essai de Xavier Giannoli (Quand j'étais chanteur), À l'origine (critique) aborde un sujet vrai, s'intéressant à un escroc qui décide de construire un tronçon d'autoroute. Admirablement mis en scène et comprenant un François Cluzet au sommet de son art, ce grand film à la fois social et humain s'avère un des titres les plus intéressants de 2010.

Fidèle à son style, Robert Morin continue à rendre mal à l'aise avec son dernier effort Journal d'un coopérant (critique) où il suit un homme perdre son âme en Afrique. Troublantes et dérangeantes, ses métaphores, même si elles manquent parfois de subtilité, n'auront aucune difficulté à s'inscrire dans l'inconscient.

Documentaire sensible et authentique sur le poète Claude Péloquin, Le chômeur de la mort (critique) de Benjamin Hogue et Pierre Luc Gouin n'a pas la prétention de lever tous ses secrets. Au contraire, il s'intéresse autant à l'homme qu'à l'artiste, le montrant simplement, dévoilant quelques-unes de ses contradictions. La conclusion, très poétique, fait son effet.

Variation sur le décevant Nathalie d'Anne Fontaine, Chole (critique) d'Atom Egoyan n'est pas son meilleur travail en carrière. Cette exploration chaudes mais un peu superficielle des désarrois d'une mère de famille comporte de bons interprètes (Amanda Seyfried, Julianne Moore, Liam Neeson), mais également une conclusion particulièrement décevante. En revanche, la réalisation est exemplaire, comme toujours.

Parfait pour les jeunes garçons, How to Train Your Dragons (critique) du tandem Chris Sanders et Dean DeBlois est parsemé d'humour et de sensations fortes dans cette quête d'un jeune homme qui décide protéger un dragon. Le produit signé DreamWorks manque cependant un peu de profondeur, de magie et de charme pour devenir un classique comme The Iron Giant.

Le pire navet de la décennie jusqu'à maintenant, Hot Tub Time Machine (critique) de Steve Pink insulte l'intelligence avec sa prémisse stupide qui font voyager dans le temps quatre hommes grâce à un jacuzzi magique! Une farce indigeste, scatologique et dommageable, que John Cusack se dépêchera de rayer de son curriculum vitae.

mercredi 24 mars 2010

Entrevue avec Robert Morin pour Journal d'un coopérant


Un film de Robert Morin est toujours un évènement. Afin de souligner la sortie de son récent Journal d'un coopérant, je me suis entretenu avec ce cinéaste iconoclaste et authentique, qui ne déborde pas d'anecdotes, lui qui est capable de parler du septième art pendant des heures et des heures.


Je l'avais déjà rencontré pour son précédent Papa à la chasse aux lagopèdes et pour mon livre, mais c'est toujours fascinant de traiter de cinéma en sa compagnie.

Mon entrevue se trouve ICI.

lundi 22 mars 2010

DVD: Fantastic Mr. Fox, Brothers, The Men Who Stare at Goats, Twilight, Blind Side, Everybody's Fine, Pour toujours les Canadiens, The Raggedy Rawney


Dès demain en dvd, des bêtes sauvage, de la guerre, une horde de comédiens connus, des mélos, des vampires, un vieux film et même un titre à Oscars!

Cette semaine, le titre à louer (ou à acheter) absolument est Fantastic Mr. Fox. Une animation unique et originale de Wes Anderson, comportant des voix hilarantes (George Clooney, Meryl Streep) et une histoire riche de sens, qui s'épuise toutefois un tantinet vers la fin. Non, le combat entre les humains et les animaux aura rarement été aussi drôle.

Le drame humain Brothers de Jim Sheridan, très bon remake d'une oeuvre danoise de Suzanne Bier, mérite également le détour, pour le soin apporté aux personnages et, justement, l'apport de la distribution, qui comprend les excellents Tobey Maguire (injustement ignoré aux Oscar), Natalie Portman et Jake Gyllenhaal. Comme quoi les répercussions de la guerre peuvent être terribles.

Avec son casting exemplaire (George Clooney, Ewan McGregor, Jeff Bridges, Kevin Spacey), il fallait s'attendre nettement plus de The Men Who Stare at Goats de Grant Heslov qu'une mièvre critique des conflits armés. Les frères Coen auraient certainement apportés plus qu'un rythme mou et des gags franchement inégaux.

Autant le premier Twilight séduisait par sa romance kitch, autant New Moon ne sent jamais véritablement l'amour dans son trio à 3 entre une humaine, un vampire et un loup-garou. Une petite déception, surtout de la part du talentueux metteur en scène Chris Weitz.

Sandra Bullock a peut-être remporté l'Oscar de la meilleure actrice, reste que son jeu et l'ensemble de The Blind Side de John Lee Hancock déçoivent par leur prévisibilité et leur ton moralisateur. Comme si la rédemption d'un adolescent devait être traité avec tous les clichés du genre!

Cela va un peu mieux dans le Everybody's Fine de Kirk Jones où Robert De Niro évite enfin les caricatures. Dommage que ces retrouvailles entre un père et ses enfants (Kate Beckinsale, Sam Rockwell, Drew Barrymore) finissent rapidement dans le sirop.

C'est tout de même mieux que l'horrible mélo Pour toujours les Canadiens de Sylvain Archambault qui regroupe une multitude d'acteurs coincés dans des personnages unidimensionnels et si peu intéressants. Facilement un des pires longs métrages québécois de 2009.

Distribué dans les salles de cinéma en 1989, The Raggedy Rawney de et avec Bob Hoskins ressort dans une nouvelle édition dvd. Cette histoire assez déboussolante sur un jeune homme qui déserte l'armée pour se transformer en femme auprès de gypsy ne convainc peut-être pas totalement, mais elle offre un peu de vent frais à des productions si consensuelles et formatées.

Oui, bien sûr, dans le lot je n'ai pu voir Nuages dans la ville de Simon Galiero, mais je vais me rattraper plus tard cette semaine!

dimanche 21 mars 2010

La merditude des choses, The Ghost Writer, Lucidité passagère, Repo Men, Coluche l'histoire d'un mec, Bounty Hunters, Diary of a Wimpy Kid


Très grosse semaine de cinéma avec quelques titres qui méritent réellement l'attention.

À commencer par La merditude des choses (critique ici) de Felix van Groening, un film belge iconoclaste, fou et éclaté, suivant le quotidien d'un jeune adolescent qui est élevé par son frère et ses oncles marginaux. Un petit bijou de comédie qui ne plaira pas à tous, mais qui étonne constamment.

Roman Polanski revient en forme dans The Ghost Writer (critique ici) en adaptant un roman de Robert Harris. Ce suspense où un écrivain qui doit écrire les mémoires d'un ancien Premier ministre se met à enquêter sur les activités de ses patrons comporte une très belle mise en scène (tous les thèmes fétiches du cinéaste y figurent), une trame sonore exquise (d'Alexandre Desplat) et un étonnant Pierce Brosnan. En revanche, Ewan McGregor manque de charisme dans le rôle titre, et le punch de la fin - à l'image du similaire Shutter Island - se laisse deviner longtemps d'avance.

Petit film québécois tourné à huit mains et suivant quatre histoires différentes, l'adaptation cinématographique de la pièce théâtrale Lucidité passagère (critique ici) cherche le sens de la vie chez plusieurs trentenaires. Une courte et élégante oeuvre chorale, parfois un peu superficielle, mais campée par des comédiens exquis.

Long métrage maudit qui change de styles (drame, suspense, comédie très noire) à chaque instant et qui reproduit les schémas des grands classiques de science-fiction des 30 dernières années, Repo Men (critique ici) de Miguel Sapochnik s'intéresse au destin d'un repreneur d'organes qui est sur le point de recevoir sa propre médecine. Un ambitieux et inégal récit malade doté d'une grande violence qui n'est pas toujours facile à supporter, mais qui ne peut que fasciner... positivement ou négativement.

Coluche, l'histoire d'un mec (critique ici) d'Antoine de Caunes n'intéresse pratiquement que pour le jeu sensationnel de François-Xavier Demaison qui se glisse avec maestria dans un rôle difficile. Dommage que l'essai, superficiel et sans grand attrait (qui ne résume que quelques mois l'existence du célèbre humoriste), peine à convaincre... et encore moins un public québécois.

Nouvelle production alimentaire qui base tout sur la chimie (inexistante) de son duo, The Bounty Hunter (critique ici) d'Andy Tennant suit un chasseur de primes qui rigole en partant à la recherche de son ancienne femme. Rarement drôle et maladroitement mouvementée, ce titre aurait pu être divertissant si Jennifer Aniston avait du talent, car à ses côtés, Gerard Butler s'éclate comme un enfant.

Parlant de jeunes âmes, les parents devront y penser à deux fois avant d'amener leurs progénitures voir Diary of a Wimpy Kid (critique ici) de Thor Freudenthal. Les livres étaient peut-être bons, mais certainement pas cette transposition vulgaire, inconséquente et moralisatrice qui remâche sans cette les mêmes thèmes (l'importance d'avoir des amis). Pour cette jeune famille, on conseille d'attendre une semaine afin d'aller voir le mignon How To Train Your Dragon.

samedi 20 mars 2010

Entrevue François-Xavier Demaison pour Coluche, l’histoire d’un mec


Le biopic Coluche, l'histoire d'un mec d'Antoine de Caunes a pris l'affiche hier sur quelques écrans québécois.

Il y a plusieurs jours, j'ai pu m'entretenir en personne avec son (excellent) interprète François-Xavier Demaison, après une entrevue qu'il accordait à Radio-Canada. Cet acteur-humorise au parcours si impressionnant et inspirant porte le film à bout de bras, il est était toujours d'attaque pour en parler et ce, même si le long métrage est disponible depuis une belle lurette en France.

Mon entrevue complète se trouve ICI.

vendredi 19 mars 2010

Entrevue La merditude des choses



C'est aujourd'hui que prend l'affiche dans trop peu de salles du Québec l'excellent La merditude des choses. Gardons pour demain la critique de cette oeuvre démentielle, folle et éclatée.

Pour l'occasion, j'ai pu correspondre avec son cinéaste Félix Van Groeningen. Un agréable procédé qui fait toujours un peu peur. Surtout lorsqu'on arrive le jeudi en après-midi sans nouvelle du réalisateur, alors qu'il faut rendre l'article le soir même pour publication le lendemain! Mais bon, avec de la chance et, surtout, une relationniste très compétente, rien n'est impossible.

Mon entrevue se trouve ICI.

jeudi 18 mars 2010

Jutra 2010: discussion virtuelle (3e et 4e partie)


En prévision de la prochaine cérémonie des Jutra, une discussion virtuelle se tient au sein de 6 critiques du Québec.

Après une première (ici) et une seconde (ici) question sur cet évènement d'exception, poussons encore plus loin nos réflexions sur le sujet.

La 3e question, proposée par Charles-Henri Ramond de Films du Québec, porte sur les gagnants des dernières éditions, où le meilleur film remporte généralement le prix du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. Est-ce normal ou non? Les réactions se trouvent ICI.

Puis vient le tour de Daniel Racine, animateur de CINÉFIX sur les ondes de CIBL, qui propose d'élargir les catégories, par exemple en créant le «meilleur premier film», comme aux César. Pour ou contre? Les réponses sont ICI.

D'autres sujets seront bientôt abordés, alors il faudra y revenir régulièrement.

Radio ce samedi!


Les amateurs de cinéma et de radio ne voudront certainement pas rater la prochaine émission de Hors Champ (le samedi de 14h30 à 15h00 sur les ondes de la Radio Ville-Marie Montréal 91,3 fm) où je m'entretiens avec l'animateur Danyel Turcotte sur une tonne de films (donc le FIFA, Coluche l'histoire d'un mec, Alice in Wonderland, Remember Me et Les signes vitaux). Plaisirs garantis! Et enfin un peu de radio après ces années de cégep et d'université à en faire presque quotidiennement!

mercredi 17 mars 2010

Entrevues Lucidité passagère


D'abord pièce de théâtre (avec deux séries de comédiens) puis long métrage, le film Lucidité passagère sortira sur les écrans québécois à partir de ce vendredi 19 mars. Pour l'occasion, j'ai pu parler aux quatre réalisateurs (Fabrice Barrilliet, Nicolas Boldus, Julien Knafo, Marie-Hélène Panisset) et aux cinq principaux acteurs (Daniel Parent, Hélène Florent, Mario St-Amand, Érik Duhamel et Maxim Roy).

Même si la puissance du web permet de ne pas avoir de problème avec l'espace (le journaliste n'est plus limité à 7000 signes, 1000 mots ou trois feuillets), la liberté est parfois trop grande. Avec 9 sources, qu'est-ce qu'on garde et qu'est-ce qu'on rejette? Car il faut être précis sans être superficiel, il faut faire un tour d'horizon en prenant soin de garder son lectorat qui ne veut surtout pas se retrouver avec une nouvelle version de la Bible. Alors on fait des choix, en espérant que ça soit les bons.

L'entrevue complète se trouve ici.

lundi 15 mars 2010

DVD: Étreintes brisées, The Princess and the Frog, Quelque chose à te dire, La sicilienne, Astro, Armored, Bandslam, Did You Hear About the Morgans?


Au lieu de présenter les nouveautés DVD la journée de leur traditionnelle sortie, je prends un peu d'avance pour le faire le lundi au lieu du mardi! Une pratique qui risque de devenir coutume au fil des semaines...

Dès demain, la première oeuvre à voir est Étreintes brisées de Pedro Almodovar. Même si ce n'est pas le meilleur film du cinéaste, il demeure que cet hommage au septième art qui superpose les époques et les personnages colorés est doté de moments très forts. Mineur... mais supérieur à la moyenne

Ensuite il est toujours possible d'opter pour l'animation The Princess and the Frog des studios Disney. Un dessin animé à l'ancienne assez attrayant (plus l'humour que les chansons) se déroulant en Nouvelle-Orléans qui risque de faire rire petits et grands.

Plus cynique et hilarant est le Quelque chose à te dire de Cécile Telerman qui relate le quotidien d'une famille dysfonctionnelle qui a quelques secrets à se dire... ou pas. Plusieurs vedettes sont au service de ce long métrage choral un peu tiré par les cheveux mais néanmoins efficace et divertissant.

Portée par les performances justes de Veronica D'Agostino et de Gérard Jugnot, l'histoire vraie derrière La sicilienne de Marco Amenta concernant cette jeune fille qui décide de briser l'omerta et de dénoncer des crimes perpétrés par la mafia fait presque oublier son traitement digne d'un téléfilm.

Même s'il est nettement moins excitant que ses précédentes versions (surtout celles des années 1960 et 1980), le célèbre Astro de David Bowers rendra nostalgique les nombreux garçons et filles adeptes de ce héros trop gentil.

Suspense artificiel de Nimrod Antal concernant une cargaison d'argent et des malfrats qui veulent s'en emparer, Armored n'arrive jamais vraiment à étonner. Et ce n'est pas le casting (Matt Dillon, Laurence Fishburne) qui arrive à sauver les meubles.

La semaine ne serait pas complète sans l'ordinaire comédie adolescente. La saveur du jour s'intitule Bandslam de Todd Graff et elle fait penser aux nombreux classiques de John Hughes, le charme malheureusement en moins.

C'est tout de même mieux que l'inintéressant Did You Hear About the Morgans? de Marc Lawrence. Aussi raciste que pathétique, ce filon obligeant un couple de la ville de se cacher à la campagne ne vole pas haut, et il met en vedette deux acteurs au talent qui reste encore à déterminer (Hugh Grant, Sarah Jessica Parker).

samedi 13 mars 2010

Green Zone, Remember Me, She's Out of My League


Cette fin de semaine ne passera pas à l'histoire tant tout ce qui prend l'affiche dans les salles de cinéma ne peut que décevoir.

Green Zone (critique) du talentueux cinéaste Paul Greengrass en est un excellent exemplaire. Il s'agit d'un des films les plus attendus de ce début 2010. Le metteur en scène, expert dans sa façon de personnifier le chaos grâce à une réalisation spectaculaire, en met plein la vue et les oreilles lors des séquences plus explosives. Sauf qu'il oublie presque complètement de prendre soin de son scénario prometteur (un soldat en Irak qui n'arrive pas à trouver d'armes de destruction massive) et de ses interprètes (Matt Damon, Greg Kinnear, Brendan Gleeson). Ce qui donne au final un gros pétard mouillé, divertissant à regarder, mais qui aurait pu aller beaucoup plus loin dans sa charge politisée.

C'est toutefois mieux que le trop sucré Remember Me (critique) d'Allen Coulter. Cette histoire cucul sur le deuil, la difficulté de se laisser aller et de vivre avec son père n'est qu'un prétexte pour montrer la jolie et talentueuse Emilie De Ravin dans les bras de Robert Pattinson. Les fans de la vedette d'Edward le vampire vont sans doute apprécier, sauf qu'il manque de passion et de moments forts dans toute cette entreprise. Et quelle finale misérable et manipulatrice, une des pires depuis un certain Ma fille, mon ange.

Rejoignant Vilaine et Tooth Fairy dans la catégorie des pires longs métrages de l'année, She's Out of My League (critique) est un ratage spectaculaire de Jim Field Smith. Son premier essai, douloureux à regarder (la mise en scène est hideuse) et à entendre (un humour qui vole encore plus bas que tous les American Pie de la planète) s'enlise dans les gags crasseux et les situations infantiles. Même le duo composé de Jim Baruchel et d'Alice Eve manque singulièrement de chimie pour faire croire à leur amour naissant entre un pétard (du genre 10/10) et un type ordinaire (5/10). L'exemple parfait du récit qui fait presque regretter d'exercer son métier de critique de cinéma...

vendredi 12 mars 2010

Entrevue Emilie de Ravin


Pour la sortie de Remember Me (je vais reparler du film demain en compagnie du trépidant Green Zone et de l'indigeste She's Out of My League), j'ai pu m'entretenir avec la comédienne Emilie de Ravin, plus connu pour sa participation à la télésérie Lost.

Un exploit qui n'a pas toujours été aisé tant les rendez-vous téléphonique changeaient au gré des horaires et de la météo capricieuse des États-Unis des dernières semaines. Mais hop, avec un peu de chance, je suis parvenu à lui parler au courant d'un samedi, comme quoi les journalistes n'ont jamais de repos!

Charmante et gentille au bout du fil, maîtrisant à la perfection son accent australien, il fallait parfois lui tirer les vers du nez et éviter de trop aborder des sujets qu'elle a parlé 1000 fois, dont tout ce qui tourne autour d'un certain Robert Pattinson, sa covedette de Remember Me. Mais la conversation s'est très bien déroulée. La prochaine fois, je vais essayer de lui parler en face à face au lieu d'être séparé par un combiné de téléphone.

L'entrevue complète se trouve ici.

mardi 9 mars 2010

Les plages d'Agnès, Up in the Air et autres sorties DVD


Yeah, Avatar s'est fait descendre par le petit film indépendant réalisé par une femme! Une douce vengeance pour cette jolie journée de la femme du 8 mars. Pour célébrer, c'est le temps d'aller louer ce film en ce mardi où de nombreuses nouveautés prennent l'affiche. Mais quoi voir dans le lot?

Le seul vrai impératif est le merveilleux documentaire d'Agnès Varda Les plages d'Agnès. Un testament drôle et fascinant, en forme de jeux de miroirs, qui en dit long sur l'incroyable parcours de la cinéaste.

Les restants des Oscars sont déjà là. Très bon concept, acteurs merveilleux mais finale catastrophique: voilà le meilleur moyen de résumer le surestimé Up in the Air de Jason Reitman. Pour le Precious de Lee Daniels (Oscar de la meilleure actrice de soutien pour Mo'nique), c'est encore plus simple: un lourd et écrasant mélo, pas particulièrement bien fait, qui n'existe que grâce au brio de ses interprètes.

Dans la catégorie «ils reviennent en force sans nécessairement offrir leur meilleur travail», il y a Michael Moore qui sait néanmoins faire rire et pleurer dans son très divertissant Capitalism - A Love Story sur les dérives de l'économie américaine, et Robert Guédiguian et son peu nuancé mais tout de même efficace L'armée du crime sur les nombreux résistants pendant la Seconde Guerre mondiale.

Du côté «aurait pu faire mieux», l'animation Planet 51 fait sourire, sauf qu'elle s'adresse davantage aux jeunes enfants qui rêvent de voyager dans l'espace. Ce n'est pas le cas de Go Fast où le metteur en scène Olivier Van Hoofstadt n'arrive pas à exploiter sa très prometteuse première partie et son duo de choc (Roschdy Zem et Olivier Gourmet), offrant au final un banal long métrage d'action.

Les amateurs de gros mélo, de chiens et de Richard Gere seront au septième ciel devant Hachiko: A Dog's Story de Lasse Hallström où un être à quatre pattes passe son existence à attendre son maître. Beaucoup de sirop et de miel à l'horizon, mais bon, pourquoi pas pour l'anniversaire de maman?

Tant que tout un chacun ne s'intéresse pas à l'épouvantable Old Dogs de Walt Becker avec les ignobles Robin Williams et John Travolta qui passent leur temps à faire la morale sans jamais faire rire. Le comble du ridicule. Et de la platitude.

samedi 6 mars 2010

Oscars et Razzies


Ça y est. Tout le monde en parle. Du désastre au Chili? Bien sûr que non! Mais bien de la nouvelle cérémonie des Oscars qui se tiendra dimanche soir. De toute façon, qu'est-ce qu'on peut dire de nouveau sur une telle thématique?

Déjà, les gagnants sont presque tous connus, avec Jeff Bridges comme meilleur acteur (alors que Crazy Heart était tellement ordinaire), Sandra Bullock du côté des femmes (quel ennuyant The Blind Side), Cristophe Waltz comme acteur de soutien (mérité pour le surestimé Inglourious Basterds) et Mo'Nique pour le gros mélo Precious, le scénario de l'inégal Up in the Here, etc.

Il n'y a que le combat entre le sans substance Avatar et le pas si bon que ça The Hurt Locker qui reste à déterminer. À une autre époque, la confrontation entre les beaucoup plus intéressants Titanic et L.A Confidential s'avérait nettement plus relevée. Mais bon, au fil des prédictions, je pense que Goliath risque de faire une bouffée de David tant Hollywood en période de crise économique ne veut pas entendre parler de guerre, mais bien d'un triomphe au box office et de la trois dimensions qui annoncerait - eh misère - l'avenir du cinéma.

Dans un monde idéal, le résultat serait tout autre, avec Colin Firth comme meilleur acteur, Carey Mulligan chez les femmes, mister Waltz comme acteur de soutien et Mo'Nique du côté féminin. Et comme meilleur long métrage? Là encore, ce serait A Serious Man par défaut tant les meilleurs oeuvres américaines (Two Lovers, (500) Days of Summer, A Single Man) de 2009 ne sont même pas en nomination.

Du côté des autres catégories, la vie est injuste et le correct Up l'emportera devant le magnifique Coraline. Mais où est le majestueux Ponyo d'Hayao Miyazaki? Dans la catégorie du meilleur film étranger, espérons que la situation de l'année dernière ne se représente pas. Malgré une chaude lutte à deux entre les sublimes Valse avec Bachir et Entre les murs (et l'excellent Revanche qui n'était pas loin derrière), c'est le beaucoup plus ordinaire Departures qui a remporté la mise. Mais bon, restons positif avec Le ruban blanc et, sinon, Un prophète, qui sont tous les deux supérieurs à La Teta Asustada. Et encourageons Hans Zimmer pour sa délicieuse trame sonore sur le très divertissant Sherlock Holmes!

Mais avant les Oscars, ce sont les Razzies qui se tiennent ce soir. Une soirée nettement plus décontractée... et imprévisible. Voici quelques petits choix maisons (eh oui, dans cette cérémonie-ci, j'ai également pas mal tout vu ce qui est en nomination): G.I. Joe comme pire film, John Travolta comme pire acteur pour Old Dogs, Sarah Jessica Parker comme pire actrice pour Did You Hear About The Morgans? (désolé Sandra, en temps normal, tu ne devrais pas recevoir deux statuettes pendant ta fin de semaine), Hugh Hefner comme pire acteur de soutien pour Miss March et Ali Larter comme pire actrice pour Obsessed. Que de titres qui font mal à tous les cinéphiles!

vendredi 5 mars 2010

Alice au pays des merveilles, Brooklyn's Finest et Les signes vitaux


Très petite semaine de films en raison de la sortie d'un très gros long métrage américain.

Cela n'empêche pas que la meilleure oeuvre au menu provient du Québec et qu'elle s'appelle Les signes vitaux (critique). Ce deuxième essai de Sophie Desrape, qui fait découvrir l'extraordinaire comédienne Marie-Hélène Bellavance (la Charlotte Gainsbourg de la Belle Province), s'intéresse à un sujet douloureux (les soins palliatifs) qui aurait pu être lourd et casse-gueule. Au contraire, sa mise en scène sensible, ses choix oniriques et sa façon de faire apparaître de la poésie (et de l'humour) en fait un opus touché par la grâce.

Il fallait s'attendre au pire du côté de Brooklyn's Finest (critique) dont le réalisateur Antoine Fuqua n'a jamais fait dans la subtilité. Surprise! Non seulement sont nouvel effort ne verse pas inutilement dans les scènes d'action barbares, mais il intéresse, recyclant efficacement tous les clichés du genre policier autour d'une histoire maîtrisée tout en dirigeant convenablement ses comédiens (Richard Gere, Don Cheadle, Ethan Hawke, Wesley Snipes). Une petite révélation, quoi!

Tout le monde va cependant se ruer dans les salles pour le très attendu Alice in Wonderland (critique) et plusieurs personnes seront déçues. Pas que l'ouvrage soit mauvais. Non, il est splendide et rythmé, regorgeant de détails saugrenus et d'allusions savoureuses. Sauf que Tim Burton ne fait tout simplement pas le poids dans son évocation de l'univers de Lewis Carroll. Sa vision est aseptisée pour Walt Disney, offrant au passage un récit extrêmement lisse et monolithique, pas particulièrement bien interprété par des acteurs talentueux, et qui manque singulièrement d'âme et de magie. Le comble pour un tel livre classique! Mais bon, c'est de la 3 dimensions et c'est fait par un chouchou des critiques, alors les compliments ne peuvent qu'être au rendez-vous...

jeudi 4 mars 2010

Entrevues Les signes vitaux


C'est ce vendredi que prend l'affiche l'excellent film québécois Les signes vitaux. Pour l'occasion, je voulais absolument m'entretenir avec la cinéaste Sophie Desrape et l'actrice Danielle Ouimet, mais surtout avec la comédienne Marie-Hélène Bellavance.

Pour ce film «coup de coeur et coup de poing» (pour reprendre l'expression d'une des organisatrices du Festival de Tremblant), la jeune femme y est tout simplement merveilleuse, campant à la perfection cette Simone qui balance presque tout pour aider des gens qui résident dans un centre de soins palliatifs. Un bonheur pour le journaliste de rencontrer des gens si rafraîchissants et intéressants.

L'entrevue complète se trouve ICI.

mercredi 3 mars 2010

Jutra 2010: discussion virtuelle (2e partie)

"D'ici la prochaine Soirée des Jutra, qui aura lieu le 28 mars, une série de billets s'intéressant à différents aspects de la remise de prix du cinéma québécois sera publiée ici et sur d'autres blogues et sites spécialisés. Une discussion virtuelle entre critiques, si vous voulez."

La semaine dernière, le collègue Kevin Laforest de l’hebdomadaire Voir avait débuté le bal avec une question aussi simple que nécessaire : Si vous en aviez le pouvoir, à qui enleveriez-vous une nomination et à qui la donneriez-vous? Les réponses de critiques québécois se trouvent ICI .

Aujourd’hui, c’est à moi de continuer la joute, avec une nouvelle question et une petite mise en contexte. L’Association québécoise des critiques de cinéma vient d'élire La donation comme meilleur film québécois de 2009. Hors, il n'est même pas en nomination pour les Jutra. Tout le monde a chialé l'année dernière après l'exclusion de Tout est parfait. Cette année, malgré les changements, cela ne semble guère mieux.

Qu’est-ce qui doit être changé dans cet évènement afin de ramener un peu de crédibilité? Qui devrait voter, élire les nominés, s'arranger pour ne pas seulement choisir des films des amis et collègues?

Voici les réponses que j’ai reçues :

Je ne crois pas qu'il y ait de solution idéale pour améliorer les Jutra. Évidemment, je pourrais prêcher pour ma paroisse et suggérer un panel de critiques, mais là encore, le résultat ne ferait sûrement pas l'unanimité. Et même si les nominations de cette année sont questionnables, j'aime quand même l'idée d'un jury d'électeurs qui, si j'ai bien compris, sont au moins obligés de voir tous les films. Il faudrait peut-être attendre quelques années pour vraiment juger du bien-fondé de cette nouvelle formule...

Kevin Laforest
Voir
http://www.voir.ca/blogs/kevin_laforest/default.aspx
***

Assez d'accord avec Kevin sur le sujet. Je reste persuadé que quel que soit le mode d'attribution des nominations, il y aura toujours des déceptions. Je pense toutefois qu'avec un panel de votants composé à peu près équitablement de professionnels et de critiques, on aurait peut-être une balance un peu plus équilibrée. Ce qui n'est pas le cas présentement puisque les 18, sont exclusivement de la profession. Je ne sais pas si ça règlerait tous les problèmes, mais ça devrait éviter la grosse bourde que tout-le-monde-remarque-sauf-le-jury, comme l'absence de La Donation (et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres on l'a vu). En tout cas, ça devrait peut-être faire ressortir un peu plus les films moins commerciaux...
Voilà mon souhait...

À suivre l'an prochain,

Charles-Henri Ramond
Films du Québec
***

À ce sujet, je n’ai qu’une chose à ajouter : je ne partage pas votre enthousiasme envers La donation...

Franchement, j’ai été agréablement surpris que De père en flic ne domine pas les nominations dans un excès de populisme.

Même si les nominations de cette année ne sont pas « excitantes », elles ne sont pas « choquantes » non plus, donc, on verra l’an prochain.

Le seul problème flagrant, je crois, c’est le manque complet d’audace dans les catégories d’interprétation. Toujours les mêmes, et que des évidences...

Karl Filion
Cinoche.com
***

Comme Karl, je n'ai pas été entièrement convaincue par La Donation et mon souci vient plus de l'absence du Forcier que du Émond.

Ceci étant dit, une piste pourrait être l'inclusion du prix remis par l'Association Québécoise des Critiques de Cinéma à la cérémonie des Jutra...

Parce qu'on le voit bien, jury changé ou pas, nominations passées à 5 ou pas, le vrai problème, comme le disait Karl, reste celui du manque flagrant d'audace de ces choix consensuels et sans réel intérêt.

Helen Faradji
Revue 24 images.com
***

Cette question ne trouvera jamais de "bonne" réponse. Elle ne pourra pas non plus satisfaire tous les groupes qui gravitent dans le microcosme du cinéma québécois. Peu importe les votants, il y aura toujours des oubliés, des exclus, des favoris. Ma crainte, plutôt qu'un souhait irréalisable, serait que le public s'en mêle, un peu comme au gala de l'Adisq. Imaginez le meilleur acteur ou le meilleur film choisi par ceux qui vont manger au St-Hub. Il a déjà la bobine d'or et c'est bien suffisant. Pour le reste, il y aura des bons et des moins bons crûs.

Daniel Racine
CINÉFIX tous les jeudi à 18h sur CIBL 101,5 FM

mardi 2 mars 2010

Ponyo, Welcome et autres dvd


Comme à chaque mardi, voici une évaluation de plus de 80% des sorties traditionnelles de dvd de la semaine.

Cela commence en force avec Ponyo, le nouveau chef-d'oeuvre d'Hayao Miyazaki qui n'a rien perdu de son pouvoir d'évocation. Plus simple que ses précédents mais tout de même inoubliable, cette relecture de La petite sirène enchante au plus haut point.

S'il a été ignoré à la dernière cérémonie des César, Welcome de Philippe Lioret demeure un film d'exception, brillant et troublant, relatant la difficile ascension de sans-papiers dans le pays de Sarkozy. Avec un Vincent Lindon toujours aussi parfait.

Jouant la carte de l'intimiste et du dépouillement, Wonderful Town d'Aditya Assarat est brûlant d'actualité, s'intéressant aux conséquences du tsunami en Asie. Un poème lent mais évocateur, à la fois âpre et majestueux.

Excellente idée sur papier (l'adaptation d'un livre classique par le génial Spike Jonze), Where the Wild Things Are laisse de glace malgré une très prometteuse introduction. À mi-chemin, l'histoire tourne à vide, le jeune héros et ses copains poilus passent leur temps à tout détruire et tout ce qui reste à la tombée du générique, c'est l'exquise trame sonore.

Un autre scénario pas totalement développé est celui de Cliente de Josiane Balasko. Les tribulations amoureuses d'une femme de 50 ans méritent le détour, sauf que le traitement se veut parfois caricatural et superficiel. Nathalie Baye offre cependant une bonne composition.

Un des plus gros succès - et navet - de 2009 est certainement 2012 de Roland Emmerich. La fin du monde aurait pu être excitante, mais où est l'humour, les personnages intéressants et les bons effets spéciaux? Car 150 minutes de destruction dans des scènes similaires, c'est beaucoup trop long.

Sur le plan des rééditions, Nettoyage à sec s'avère un des meilleurs efforts d'Anne Fontaine, où la thématique ingénieuse et déconcertante fait découvrir un drôle de couple... et un Charles Berling unique en son genre.

lundi 1 mars 2010

Incohérence majeure


La vie fait drôlement les choses. Voici les nominés dans la catégorie du meilleur film pour la cérémonie des Jutra: 1981, Before Tomorrow, Dédé à travers les brumes, J'ai tué ma mère, et Polytechnique.

Comme à chaque année, l'Association québécoise des critiques de cinéma a déterminé le meilleur film québécois de 2009. Entre Carcasses, La donation, J'ai tué ma mère, Je me souviens et Polytechnique, ils ont déterminé... La donation de Bernard Émond.

De mémoire, c'est la première fois que le choix de l'AQCC ne se retrouve même pas dans les nominations au Jutra. Est-ce normal? N'y a-t-il pas un problème quelque part? Dans une industrie où il se fait 100 ou 200 films par année, ce serait peut-être plus compréhensible de ne pas réussir à tout voir et ainsi oublier un titre ou deux, mais pas dans une société où il se produit environ 30 longs métrages de fiction...