mercredi 3 mars 2010

Jutra 2010: discussion virtuelle (2e partie)

"D'ici la prochaine Soirée des Jutra, qui aura lieu le 28 mars, une série de billets s'intéressant à différents aspects de la remise de prix du cinéma québécois sera publiée ici et sur d'autres blogues et sites spécialisés. Une discussion virtuelle entre critiques, si vous voulez."

La semaine dernière, le collègue Kevin Laforest de l’hebdomadaire Voir avait débuté le bal avec une question aussi simple que nécessaire : Si vous en aviez le pouvoir, à qui enleveriez-vous une nomination et à qui la donneriez-vous? Les réponses de critiques québécois se trouvent ICI .

Aujourd’hui, c’est à moi de continuer la joute, avec une nouvelle question et une petite mise en contexte. L’Association québécoise des critiques de cinéma vient d'élire La donation comme meilleur film québécois de 2009. Hors, il n'est même pas en nomination pour les Jutra. Tout le monde a chialé l'année dernière après l'exclusion de Tout est parfait. Cette année, malgré les changements, cela ne semble guère mieux.

Qu’est-ce qui doit être changé dans cet évènement afin de ramener un peu de crédibilité? Qui devrait voter, élire les nominés, s'arranger pour ne pas seulement choisir des films des amis et collègues?

Voici les réponses que j’ai reçues :

Je ne crois pas qu'il y ait de solution idéale pour améliorer les Jutra. Évidemment, je pourrais prêcher pour ma paroisse et suggérer un panel de critiques, mais là encore, le résultat ne ferait sûrement pas l'unanimité. Et même si les nominations de cette année sont questionnables, j'aime quand même l'idée d'un jury d'électeurs qui, si j'ai bien compris, sont au moins obligés de voir tous les films. Il faudrait peut-être attendre quelques années pour vraiment juger du bien-fondé de cette nouvelle formule...

Kevin Laforest
Voir
http://www.voir.ca/blogs/kevin_laforest/default.aspx
***

Assez d'accord avec Kevin sur le sujet. Je reste persuadé que quel que soit le mode d'attribution des nominations, il y aura toujours des déceptions. Je pense toutefois qu'avec un panel de votants composé à peu près équitablement de professionnels et de critiques, on aurait peut-être une balance un peu plus équilibrée. Ce qui n'est pas le cas présentement puisque les 18, sont exclusivement de la profession. Je ne sais pas si ça règlerait tous les problèmes, mais ça devrait éviter la grosse bourde que tout-le-monde-remarque-sauf-le-jury, comme l'absence de La Donation (et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres on l'a vu). En tout cas, ça devrait peut-être faire ressortir un peu plus les films moins commerciaux...
Voilà mon souhait...

À suivre l'an prochain,

Charles-Henri Ramond
Films du Québec
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À ce sujet, je n’ai qu’une chose à ajouter : je ne partage pas votre enthousiasme envers La donation...

Franchement, j’ai été agréablement surpris que De père en flic ne domine pas les nominations dans un excès de populisme.

Même si les nominations de cette année ne sont pas « excitantes », elles ne sont pas « choquantes » non plus, donc, on verra l’an prochain.

Le seul problème flagrant, je crois, c’est le manque complet d’audace dans les catégories d’interprétation. Toujours les mêmes, et que des évidences...

Karl Filion
Cinoche.com
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Comme Karl, je n'ai pas été entièrement convaincue par La Donation et mon souci vient plus de l'absence du Forcier que du Émond.

Ceci étant dit, une piste pourrait être l'inclusion du prix remis par l'Association Québécoise des Critiques de Cinéma à la cérémonie des Jutra...

Parce qu'on le voit bien, jury changé ou pas, nominations passées à 5 ou pas, le vrai problème, comme le disait Karl, reste celui du manque flagrant d'audace de ces choix consensuels et sans réel intérêt.

Helen Faradji
Revue 24 images.com
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Cette question ne trouvera jamais de "bonne" réponse. Elle ne pourra pas non plus satisfaire tous les groupes qui gravitent dans le microcosme du cinéma québécois. Peu importe les votants, il y aura toujours des oubliés, des exclus, des favoris. Ma crainte, plutôt qu'un souhait irréalisable, serait que le public s'en mêle, un peu comme au gala de l'Adisq. Imaginez le meilleur acteur ou le meilleur film choisi par ceux qui vont manger au St-Hub. Il a déjà la bobine d'or et c'est bien suffisant. Pour le reste, il y aura des bons et des moins bons crûs.

Daniel Racine
CINÉFIX tous les jeudi à 18h sur CIBL 101,5 FM

1 commentaire:

  1. pourquoi ne pas permettre au grand public spectateur-consommateur de nos films QUÉBÉCOIS un droit de vote??? Celà viendrait équilibrer les choix des «spécialistes»...peut-être pas toujours «objectifs»

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