lundi 1 juillet 2019

Film du jour: Breakfast With Scot

Cela fait des lustres que le cinéma du Canada anglais ne se limite plus seulement à Porky. Pendant que des cinéastes mondialement connus alternent les styles et les prix, des réalisateurs débutant comme Laurie Lynd (il s’agit de son deuxième long-métrage) préfèrent forger des petits films sur des sujets plus pointus. C’est le cas de Breakfast With Scot.

L’ancien joueur de hockey et maintenant analyste pour la télévision, Eric (Tom Cavanagh), vit le parfait bonheur avec son compagnon Sam (Ben Shenkman). Un jour, la belle-sœur de ce dernier décède, alors que son propre frère se trouve au Brésil. Contre toutes attentes, le couple gay se retrouve avec Scot (Noah Bernett) sur les bras. Ce jeune garçon à la sensibilité débordante n’a que faire des préjugés extérieurs et il n’hésite pas à s’habiller en femme et à chanter n’importe quand. Tout pour heurter le code moral d’Eric qui a toujours pris beaucoup de soin à départager sa vie privée et publique.

Par son titre, Breakfast With Scot semble être un dérivé de l’excellent Breakfast On Pluto de Neil Jordan. Il n’en est rien. Il s’agit plutôt d’une comédie grand public assez prévisible et platement construite, qui fait rire pendant sa première moitié avant de laisser de glace par la suite. Au début, la prémisse s’active avec entrain. Un enfant défile comme un chien dans un jeu de quille, se plaisant à sauter sur les lits, à se déguiser et aller magasiner, de quoi se mettre à dos quelques adultes et les gens de son entourage. Ces éléments, vifs et frais, rappellent par moment le très bon Ma vie en rose d’Alain Berliner.

La suite se veut nettement moins inspirée. Très évidentes, les grosses ficelles finissent par devenir collantes. Le ton moralisateur prend alors le dessus, pour ne plus jamais disparaître avant la fin. La progression de l’histoire est également quelconque. À un moment donné, le scénario se transforme en un Mighty Ducks fauché avec cette équipe qui se fait entraîner par un ancien professionnel. Au sein de ces discours de tolérance et d’acceptation de la différence, il aurait été bénéfique d’explorer davantage la peur liée à l’homosexualité chez la vie des adultes au lieu de se concentrer sur l’impact (ou pas) chez les enfants. En revanche, l’interprétation est dans le ton, et la chimie plutôt éclatante entre Cavanagh et Bernett.

Breakfast With Scot a tout de la gentille comédie pour toute la famille qui joue à la télévision les après-midi de fin de semaine. C’est charmant, bien interprété, avec de l’humour et de la tendresse. Mais en même temps, le sujet est incroyablement prévisible et insuffisamment exploité, avec ces morales qui éclatent à tous les tournants. **1/2

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