samedi 6 juillet 2019

Film du jour: Les maris, les femmes, les amants

Sorte de vaudeville doté d’une prémisse qui n’est pas tellement éloignée du truculent Le déclin de l’empire américain (B000291Q9I), Les maris, les femmes, les amants parle du sexe et des relations de couple avec légèreté et beaucoup d’humour.

C’est le temps des vacances ! Pendant que les maris amènent les enfants à la plage sur l’Île de Ré, les épouses restent à Paris pour prendre un congé bien mérité. Les plus grands retomberont en enfance, les plus petits deviendront des adultes et tout le monde verra son été transformé l’espace de quelques semaines. Au cœur de ces voyages de corps et de pensée, ce sont les souvenirs qui auront généralement le dernier mot.

Le cinéaste français Pascal Thomas adore le passé. La majorité de ses films fuient la rigueur et la complexité du présent pour revenir dans le temps à des époques généralement plus simples et clémentes.

En 1988, ce grand amateur d’Agatha Christie a lancé la douce et sympathique fable initiatrice Les maris, les femmes, les amants qui revient sur ces courtes périodes de temps où le cœur semble battre plus rapidement. À la façon de Feydeau, il multiplie les personnages de tout âge pour leur faire vivre des situations désopilantes. Les femmes attendent leurs hommes en encourageant une amie célibataire à chercher le grand amour. Les hommes en vacances profitent de cette liberté soudaine pour séduire leur entourage. Au menu, il y a des rires francs et des révélations tardives, de la jalousie et des pleurs, des joies et des déceptions.

Cette petite comédie inoffensive qui ne paye pas de mine ne se fait surtout pas remarquer par sa mise en scène. Au contraire, la réalisation de Thomas est seulement fonctionnelle. C’est plutôt le ton, léger et irrésistible comme tout, qui fait sourire. En grossissant la réalité, l’ensemble arrive à dévoiler quelques parcelles de vérités, et les trop nombreux personnages évitent la caricature en évoluant avec leurs forces et leurs faiblesses. La distribution, hétéroclite au possible, est parsemée de comédiens justes (Hélène Vincent, Jean-François Stévenin, Guy Marchand), dont la surprise de générique est d’apprendre la présence de la lumineuse Ludivine Sagnier dans son premier rôle, elle qui n’avait même pas dix ans à l’époque !

Les maris, les femmes, les amants est un divertissement très français qui met presque immédiatement de bonne humeur. Il n’y a pas d’enjeux majeurs ni de réflexions profondes sur la condition humaines. Il s’agit plutôt d’une excursion estivale, drôle et gentille, qui donne le goût de voyager. En famille et entres amis, mais gare aux répercussions extérieures ! ***

À la Cinémathèque québécoise

Aucun commentaire:

Publier un commentaire