vendredi 10 mai 2019

Film du jour: Showgirls

Le Cinéma du Parc présente toute la fin de semaine Showgirls, un des plus grands nanars des années 90...

Avant de ressusciter avec Elle et Black Book, le réalisateur Paul Verhoeven était pratiquement mort et enterré. Une critique acerbe du militantisme en Starship Troopers ne séduisait qu’à moitié, un navet de science-fiction intitulé Hollow Man avec Kevin Bacon et surtout le fortement haï Showgirls avaient littéralement détruit sa carrière.

Nomi (Elizabeth Berkley) arrive à Las Vegas avec des rêves plein la tête. Elle cherche l’émancipation et, surtout, à rompre avec son passé d’effeuilleuse. Pour y arriver, elle devra apprendre à séduire tous les hommes et les femmes sur son passage. De strip-teaseuse, elle devient une des danseuses les plus populaires d’un club extrêmement couru. Les gens dans ce milieu où baignent la drogue et l’argent facile n’hésitent pas à se poignarder dans le dos pour obtenir la position la plus avantageuse. C’est à cet endroit qu’elle fait la rencontre de la vedette Chrystal (Gina Gershon) et de son copain influent Zack (Kyle MacLachlan).

Pour cette production qui se veut sulfureuse, les desseins de Verhoeven étaient énormes. D’un côté, il reprenait la même thématique que le chef-d’œuvre All About Eve où une arriviste est disposée à faire l’impossible pour être célèbre. Ensuite, le cinéaste voulait dépeindre Las Vegas comme un enfer brûlant avec ces pauvres petites filles qui doivent s’abaisser pour pouvoir survivre. Il pousse ensuite sa chance à redorer le blason des films pour adultes avec des pairs de seins qui surgissent toutes les cinq minutes.

Malheureusement pour lui, ses fantasmes se transforment rapidement en cauchemars. L’histoire n’est presque pas développée et il est pratiquement impossible de s’intéresser aux personnages tant ils sont froids et venimeux. Les hommes sont tous des obsédés ambulants et les femmes, des garces qui pourraient se trucider avec des pics à glace. Les situations ratées font souvent hurler de rire, sauf que Showgirls est loin d’être une comédie… volontaire. Quant aux scènes de nues, elles sont cliniques, peu affriolantes et répétitives. Ce n’est pas Basic Instinct et c’est bien dommage.

C’est même au niveau de l’interprétation que le coup est le plus difficile à encaisser. Elizabeth Berkley est exubérante et elle en fait beaucoup trop. Ses émotions sont fausses et son destin s’avère peu crédible. Le parcours de Gina Gershon est pratiquement identique. L’actrice tire son épingle du jeu (ou de l’absence d’enjeu), mais elle était nettement plus à l’aise et sexy dans le très bon exercice de style Bound des Wachowski. Pour ce qui est de la présence Kyle MacLachlan au générique, il s’agit d’une véritable insulte à ses fans qui l’ont longtemps louangés lorsqu’il était le héros des aventures mémorables de David Lynch.

Tout dans ce Showgirls sent la marque de son auteur. Il y a du sexe gratuit, un peu de violence, un langage vulgaire et même des scènes qui font lever le cœur. Sauf qu’il n’y a aucune histoire autour de l’os pour justifier que le tout s’échelonne sur plus de deux heures. *1/2

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