vendredi 12 avril 2019

Film du jour: Hellboy 2: The Golden Army

Extension plus comique et plus explosive du premier volet, Hellboy 2 : The Golden Army mélange les préoccupations poétiques de son auteur à une sauce spectaculaire purement estivale. Rien pour révolutionner les films de super-héros comme The Dark Knight, mais beaucoup plus de plaisir que chez Hancock ou The Incredible Hulk.

Hellboy (Ron Perlman), sa flamme Liz (Selma Blair) et leur comparse aquatique Abe (Doug Jones) reprennent du service. Ils doivent cette fois se frotter à des jumeaux vieux comme le monde dont le Prince Nuada (Luke Goss) aimerait bien mettre la main sur une couronne afin de faire revivre une armée dorée invincible. Une nouvelle confrontation épique se tiendra et le gagnant pourra choisir de sauvegarder ou de détruire la planète.

Entre deux projets plus personnels, le cinéaste Guillermo del Toro aime bien réaliser une superproduction qui se différencie nettement des autres projets hollywoodiens. Sorte de suite qui n’a presque rien à voir avec l’original, Hellboy 2 : The Golden Army arrive à une époque où les affrontements entre les bons et les méchants font rages. Sans rien bouleverser, le créateur du très bon L’échine du diable offre un scénario reprenant des concepts éprouvés : la sauvegarde de l’humanité et des gentils démons qui ne se sentent pas toujours appréciés de l’espèce humaine.

Contrairement à Spider-Man ou à X-Men, l’humour est une des dirigeantes du récit. Sans ces touches comiques, l’effort ne serait pas aussi réussit. Hellboy mitraille ses jeux de mots et ses répliques sarcastiques à un rythme d’enfer. Habitué de la dérision, Ron Perlman s’en sort sans broncher. Son duo avec Abe atteint des sommets lors d’une improbable séance de beuverie et d’un chant à l’unisson! Face à eux, la jolie Selma Blair ne fait pas toujours le poids et son personnage s’éclipse graduellement. C’est l’inquiétant Luke Goss qui prend beaucoup de place grâce à son flamboyant jeu physique.

L’action est bien entendu au rendez-vous. Elle est présente par les attaques d’insectes malins et les séances de destructions, mais également par des duels à l’épée. Un peu à la façon d’un Hero, les corps se frôlent en mettant la gravité à l’épreuve. Des scènes spectaculaires qui se veulent cependant répétitives. À mi-chemin, l’alternance entre le rire et les séquences musclées finissent par être mécaniques, et la prémisse plus ou moins inspirée n’arrive pas à insuffler de la nouvelle eau au moulin.

Le style particulier de del Toro amène cependant de la personnalité et de l’authenticité à l’effort final. Son obsession pour les bibittes de tout genre est connue et il laisse son imagination le guider. Quelques fois, le résultat ressemble à une variation de son sublime Le labyrinthe de Pan et ce n’est pas plus mal. Très souvent, il surprend en offrant des surprises poétiques et philosophiques. De ce côté, difficile ne pas se rappeler cette formidable fleur qui explose un peu de la façon que l’âme suprême dans le grandiose Princesse Mononoke d’Hayao Miyazaki.

Surtout que les décors gothiques sont toujours à la hauteur. Le monde des hommes est froid, alors que celui des bêtes se veut doré. Ce mélange entre le bleu et l’or met la jolie photographie à l’épreuve, tout comme les milliers de détails au sein des images généralement fastes. Les contrastes sont également primordiaux avec ce règne de la pénombre qui se veut habituellement homogène. Ce n’est pas sans tache comme dans l’attrayant et mésestimé Speed Racer, mais l’atmosphère déployée s’avère tout à fait adaptée au genre. La musique est propre à l’univers fantaisiste de Danny Elfman qui, contrairement à ses efforts réalisés sur l’incroyable Standard Operating Procedure, n’arrive pas ici à créer plusieurs tours de magie.

Tout cela fait donc de ce deuxième Hellboy un long-métrage de super-héros un peu supérieur à la moyenne. Sans doute pas aussi tonitruant qu’Iron Man, mais nettement plus stylisé que l’affreux monstre vert. Lorsque le cinéma populaire rime avec qualité. ***1/2

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