vendredi 30 avril 2010

La belle visite, Passenger Side, A Nightmare on Elm Street, Millénium 3, Gunless, Fiery Vengeance


Encore une fois cette semaine, même si j'ai pu voir 5 films, j'ai l'impression de ne pas avoir vu le bon: le long métrage israélien Ajami, qui est porté par une rumeur plus que favorable. Le goût de se reprendre est là, mais est-ce que le temps y sera? En attendant, voici un petit tour d'horizon de ce qui prend l'affiche dès aujourd'hui.

Documentaire révélateur mais pas totalement au point sur les centres de personnes âgées, La belle visite (critique) de Jean-François Caissy est portée par une magnifique photographie, de très beaux plans séquences et une réalisation lente tout à fait adaptée au sujet. Reste que l'ensemble, malgré ses 80 minutes, trainent en longueur, avec la sensation que le cinéaste s'intéresse parfois plus à sa forme qu'à son fond.

Il n'y a pratiquement pas eu de publicités ni de projections de presse pour Passenger Side, le nouveau projet de Matt Bissonnette (Looking for Leonard). Il faut avouer que le sujet est plutôt mince (deux frères qui déambulent dans les rues de Los Angeles) et que le traitement comporte bien peu de surprises. Reste le jeu toujours au point d'Adam Scott qui deviendra assurément une très grande vedette.

Remake inutile s'il en est un, celui de A Nightmare on Elm Street (critique) de Samuel Bayer ne remet pas Freddy Grueger dans les bonnes grâces. Comment peut-il en être autrement par un ersatz qui reprend mécaniquement les codes d'un classique du genre sans restituer son âme? Mieux vaut en rire qu'en pleurer (ou avoir peur) et ce, même si la performance de Jackie Earle Haley est loin d'être vilain.

La déception est aussi vive devant Millénium 3 (critique). Portée par une mise en scène beaucoup trop télévisuelle de Daniel Alfredson, une interprétation médusée, un rythme chancelant et une intrigue incroyablement superficielle, la production ne plaira même pas aux amateurs des livres tant les changements apportés sont nombreux. Aussi terne que le second épisode.

C'est toujours mieux que l'insultant Gunless (critique) de William Phillips, une parodie désolante et même pas drôle des westerns américains. Par sa morale douteuse sur les armes à feu, ses séquences répétitives et son interprétation ennuyante (pauvre Paul Gross qui en fait beaucoup trop), ce n'est pas avec ce type de projet que le cinéma du Canada anglais retrouvera ses lettres de noblesses.

Conspué à gauche et à droite (avec raison) et ayant même reçu la très rare note de -7- de Médiafilm, Furry Vengeance (critique) est loin d'être le pire navet de l'année (qui revient pour l'instant à Hot Tub Time Machine). Reste que cette «farce» douteuse où des animaux se vengent sur Brendan Fraser irritera quiconque au bout de quelques minutes.

mercredi 28 avril 2010

Mozart's Magic Flute, Adam Ressurected, Dante 01, La vague, The Pleasure of Being Robbed,The Vicious Kind, À l'aventure, In a Day, Mermaid, Julia


Il n'y a jamais eu autant de films réalisés qu'au 21e siècle. Ironiquement, ces essais ont de moins en moins d'espace sur les écrans pour se faire voir. Avec de la chance, ils sont disponibles dans un festival quelconque. Ou encore en format dvd et sur le web, deux «dépanneurs» qui ne remplacent certainement pas la projection en salle. Mais lorsqu'on n'a pas le choix, la fin justifie les moyens. Voici 10 propositions de titres à voir (ou pas) pour le cinéphile qui ne veut pas dépenser 12 dollars pour un autre remake sans âme...

Mozart's Magic Flute: Une version bien différente du célèbre opéra de Mozart - et de la vision tirée de Bergman - par l'éternel amant du passé Kenneth Branagh. Réalisé avec soin et folie, les amateurs de chants, de danses et de beaux sentiments y trouveront certainement leur compte au sein de ce conte entre deux nations ennemies.

Adam Ressurected: Le nouveau long métrage de Paul Schrader qui met en vedette Jeff Goldblum (extraordinaire) et Willem Dafoe s'intéresse aux répercussions de la Seconde Guerre mondiale sur la population juive. Quoique inégal et pas toujours au point, le résultat, parsemé de flashs divers, en fait une expérience singulière.

Dante 01: Le nouveau Caro (sans Jeunet) poursuit dans la tradition des précédents: un bel exercice de style qui tourne rapidement à vide, à cause de ce scénario déficient et prétentieux qui ne sait que faire de ce mode de vie de prisonniers de l'espace. Même le toujours excellent Lambert Wilson paraît perdu.

La vague: Rappelant le pertinent L'expérience, cette intelligente oeuvre allemande épouse une histoire vraie survenue dans un collège américain, où un professeur teste quelques discours politiques sur ses élèves. Sans être spectaculaire, l'ensemble pique instantanément la curiosité, notamment grâce à l'interprétation relevée et les thèmes abordés.

The Pleasure of Being Robbed: Prometteuse première missive d'Eléonore Hendricks, cet objet incongru, largement improvisé, relate le quotidien excentrique d'une jeune fille qui s'amuse à voler ses semblables dans la ville de New York. Le compagnon parfait au supérieur Happy-Go-Lucky de Mike Leigh.

The Vicious Kind: Un triangle amoureux qui tourne mal, par l'entremise du talentueux et inconnu Lee Toland Krieger. Un sujet classique, qui doit presque tout au jeu impeccable d'Adam Scott, et aux dialogues à l'avenant.

À l'aventure: Ancien génial cinéaste, Jean-Claude Brisseau conclut sa trilogie sur la sexualité, les pulsions et les désirs avec ce décevant tome, plus racoleur qu'autre chose, où une jeune femme décide de tout larguer. De la belle peau, mais presque pas de contenu.

In a Day: Cette petite chronique d'Evan Richards rappelle que l'amour peut cogner à la porte n'importe quand. Un traitement lumineux et gentil comme tout, qui bénéficie du mignon duo composé de Finlay Robertson et de Lorraine Pikington.

Mermaid: Film russe d'Anna Melikyan qui n'est pas sans rappeler un certain Amélie Poulain, cette illumination fantaisiste et stylisée qui s'essoufle légèrement dans la seconde partie raconte la vie, tout simplement, d'une fille qui peut enfin vivre.

Julia: Cela devait être une rencontre mémorable entre Érick Zonca (La vie secrète des anges) et Tilda Swinton qui personnifie une femme à l'équilibre précaire qui cherche à s'extirper de sa déchéance. Dommage que le traitement traîne en longueur, en invraisemblances et que madame force drastiquement la note.

Des critiques plus en profondeur se trouvent sur le site Le Coin du DVD.

lundi 26 avril 2010

DVD: Louise-Michel, Un ange à la mer, How to Get Ahead in Advertising et It's Complicated


Une petite semaine minceur sur le plan des sorties dvd. Ce n'est pas grave, on va se reprendre dans quelques jours avec des suggestions de titres que personne (ou presque) ne parle. Malgré le nombre restreint d'oeuvres, 3 films sur 4 méritent le détour, ce qui donne une très bonne moyenne de 75%.

Au rayon des comédies, difficile de faire mieux que Louise-Michel du tandem Benoît Delépine et Gustave Kervern sur deux êtres (incarnés avec jubilation par Yolande Moreau et Bouli Lanners) qui cherchent à éliminer un méchant patron qui a déplacé son usine. Une charge féroce et hilarante contre le capitalisme dans la veine des meilleurs ouvrages des frères Coen.

Drame à la fois chargé et poétique sur la maniaco-dépression d'un père et ses répercussions sur la vie de son fils, Un ange à la mer de Frédéric Dumont mérite également le détour, seulement pour les images magnifiques, le ton intimiste et la performance touchante des interprètes (Martin Nissen, Olivier Gourmet, Anne Consigny).

Criterion n'a plus le monopole sur l'étrange, inégal mais toutefois très intéressant How to Get Ahead in Advertising, car une nouvelle édition à faible coût du long métrage de Bruce Robinson est disponible. De quoi revoir avec plaisir les folies de ce publicitaire qui est incapable d'échapper à son entourage, ni à sa propre personne!

Nancy Meyers sera-t-elle un jour capable de réaliser un bon essai? Il faudra encore attendre tant It's Complicated s'égare avec son scénario peu excitant et ses gags rétrogrades qui semblent s'adresser à une clientèle de plus de 60 ans. Le trio entre Alec Baldwin, Steve Martin et Meryl Streep joue cependant dans le ton. Ce n'est cependant pas suffisant pour mériter le détour.

vendredi 23 avril 2010

My Dear Enemy, Océans, Le journal d'Aurélie Laflamme, The Losers, Back-up Plan


Avec 11 sorties du film, il est difficile de tout voir. Et je me promets d'attraper La Bonne de Sebastian Silva qui semble vraiment excellent.

De tous les titres vus, le meilleur est facilement My Dear Enemy (critique) de Lee Yoon-ki. Dans ce solide petit film sud-coréen, les mots et les silences se fracassent auprès d'une intrigue fine, intelligente et comique alors qu'une femme décide de retourner voir un ancien ami qui lui doit de l'argent. Un road-movie spirituel et nécessaire, porté par deux excellents comédiens (Jeon Do-Youn et Ha Jung-woo).

Avec ses images grandioses et sa superbe trame sonore, Océans (critique) du tandem Jacques Perrin et Jacques Cluzaud serait un plaisir incommensurable. Cette fascinante odyssée marine est cependant entravée par deux inconvénients de taille: la version originale française a été amputée de plusieurs minutes, ce qui rend l'histoire un peu difficile à suivre, et la narration originale d'à peine 5 minutes laisse la place à une abondance de mots inutiles. Dommage...

Long métrage parfait pour les préadolescents qui se sentent étrangers chez soi, Le journal d'Aurélie Laflamme (critique) de Christian Laurence est encore meilleur que le livre d'India Desjardins. Sans doute que le récit pourrait paraître kitch à un auditoire cynique. Mais les péripéties de cette fille de 14 ans ne manquent pas de séduire grâce à une mise en scène efficace et le jeu irrésistible de la jeune Marianne Verville.

Énième adaptation d'une bande dessinée qui s'avère moins efficace que le récent Kick-Ass, The Losers (critique) de Sylvain White plaira néanmoins aux amateurs du genre. L'histoire, qui ressemble à un croisement rudimentaire entre Mission: Impossible et The Usual Suspects avec cette équipe de choc abandonnée sur le terrain par leur supérieur, déçoit quelque peu par sa réalisation ampoulée. L'interprétation dans le ton et les nombreux moments d'humour rachètent heureusement ces faux pas.

Nouvelle romance collante très peu crédible qui met toutefois en scène un couple crédible (Jennifer Lopez et Alex O'Loughlin), The Back-up Plan (critique) d'Alan Poul ressasse les mêmes clichés de la femme qui désire ardemment un enfant, à tel point qu'elle se fait inséminer... avant de trouver le grand amour. Situations forcées, humour défaillant et, surtout, une dernière demi-heure particulièrement difficile à supporter: de quoi vouloir donner son temps et son argent ailleurs.

jeudi 22 avril 2010

Entrevue avec Jean Lemire pour Océans


C'est le Jour de la Terre! Depuis deux années, Disney se promet de sortir un documentaire sur le sujet. Après Earth, place à Océans des cinéastes français Jacques Perrin et Jacques Cluzaud.

Puisque la narration québécoise est assurée par Jean Lemire, je suis allé rencontrer le cinéaste/scientifique/explorateur pour qu'il puisse parler du film, de l'art du doublage et de ses prochains voyages.

Mon entrevue complète se trouve ICI.

mardi 20 avril 2010

DVD: Aveux, Fais-moi plaisir, Young Victoria, Avatar, Le code a changé, Lovely Bones, Visionnaires planétaires, Crazy Heart, New York I Love You


De l'amour, de la douleur, des mensonges et de grosses bibittes bleues sont à l'honneur cette semaine dans le confort de sa maison.

Une des meilleures téléséries québécoises de la dernière décennie, Aveux de Claude Desrosiers fascine pendant 12 épisodes, élaborant des secrets et des mensonges auprès d'un jeune homme qui a décidé de couper les ponts avec son entourage et de changer de nom. Une mise en scène au point et des acteurs parfaits pour un plaisir sur toute la ligne.

Continuant avec son humour si fin et précieux qui a toujours fait sa marque de commerce, Emmanuel Mourret n'innove presque plus sur Fais-moi plaisir, une jubilatoire comédie sur un homme qui aime trop les femmes. Reste un grand moment de rires comme il s'en fait trop peu à chaque année.

Commande assurée avec soin, The Young Victoria de Jean-Marc Vallée souffre du syndrome «plus beau que bon» qui caractérise souvent les films d'époque. Sans doute qu'il était difficile de marquer de son sceau une telle production qui répond à tant de règles et d'intervenants supérieurs. Néanmoins, Emily Blunt se distingue par son jeu particulièrement convaincant.

Le plus gros succès au box office du cinéma contemporain, Avatar de James Cameroun arrive dans une version simple, avec peu de suppléments et en deux dimensions. Déjà que le principal (et seul?) intérêt était ses effets plus que spéciaux et vraiment pas son scénario, ce sera curieux de voir ce que cela peut donner chez soi...

Possiblement le meilleur long métrage de Danièle Thompson, Le code a changé est un autre titre choral où une multitude de comédiens connus sont réunions autour d'une table pour discuter, mentir et se tromper. Rien pour révolutionner le genre, quoique les dialogues piquants et incisifs s'avèrent supérieurs à la moyenne.

Adaptation attendue d'un livre à succès, The Lovely Bones de Peter Jackson en a déçu plus d'un lors de sa sortie. Il faut avouer que les aventures de l'au-delà d'une pauvre âme prêche par excès de symboles, de métaphores et de discours pompeux. Pourtant, les images sont souvent sidérantes, alors que l'interprétation d'ensemble demeure dans le ton. À prendre ou à laisser.

Gentil documentaire sur le développement durable, Visionnaires planétaires de Sylvie Van Brabant risque d'en inspirer plus d'un avec ses discours, la beauté de ses paysages et le charisme de ses intervenants. De quoi voir le monde autrement.

Copie conforme et inférieure de l'excellent The Wrestler, Crazy Heart de Scott Cooper a été fait sur mesure pour donner un premier Oscar à Jeff Bridges. Un pari qui a finalement fonctionné haut la main. Dommage que le récit ne mérite vraiment pas le détour avec ses lieux communs et sa trop grande prévisibilité.

Succession de courts métrages forcément inégaux, New York I Love You plaira aux amateurs de la Grosse Pomme. Quelques histoires très fortes font cependant mal paraître plusieurs segments qui traînent en longueur. Comme quoi un même lieu peut inspirer à la fois le meilleur et le pire.

lundi 19 avril 2010

Entrevue Le journal d'Aurélie Laflamme


Un certain film québécois pour adolescents prend l'affiche ce vendredi. Devant l'envergure médiatique et le nombre d'individus présents à la rencontre de presse, je ne pense pas que Le journal d'Aurélie Laflamme passera inaperçu.

Puisque c'est un long métrage de la Belle Province et que j'adore parler aux gens, je me suis entretenu avec l'auteure India Desjardins, le réalisateur Christian Laurence et la principale interprète Marianne Verville.

Mon entrevue complète se trouve ICI.

samedi 17 avril 2010

Entrevue avec Rafaël Ouellet pour New Denmark


Rafaël Ouellet présente son troisième long métrage, New Denmark, suivant une jeune adolescence qui cherche désespérement sa soeur disparue.

Ce film singulier, financé par son propre réalisateur, prend l'affiche dans trop peu de salles du Québec. Cela n'empêche pas qu'il s'agit d'un titre de très grande qualité, aux dialogues réduits au minimum, avec un soin constant apporté aux détails, aux très belles images et au son. Inspiré autant par Gus van Sant, par les frères Dardenne et par le Dogme, le récit compote de nombreuses surprises, dont une finale inoubliable.

Pour l'occasion, j'ai pu discuter cinéma avec son cinéaste, à qui l'on doit déjà Le cèdre penché et le remarqué Derrière-moi.

L'entrevue complète se trouve ICI.

vendredi 16 avril 2010

Katyn, Kick-Ass, New Denmark, Le petit monde d'Elourdes, Le déjeuner du 15 août, Simon Konianski, Death at a Funeral


Un grand film, des comédies et deux singuliers essais québécois prennent l'assaut des cinémas près de chez vous.

Opportuniste de programmer le grandiose Katyn d'Andrzej Wajda après les tristes évènements de la semaine dernière en Pologne? Peut-être bien. Sauf que ce magnifique opus n'a jamais pris l'affiche à Montréal! C'est le temps de se reprendre avec cette tragique reconstitution d'un des pires massacres du siècle dernier. Certainement un des meilleurs titres de l'année... ou de n'importe quelle année.

Les gens qui veulent se divertir simplement sans trop se casser la tête opteront plutôt pour Kick-Ass (critique) de Matthew Vaughn. Cet énergique film de super-héros qui se moque de tout sur son passage ne fait pas dans la dentelle ou la subtilité. Reste que dans le genre, il est difficile de demander mieux... ou de louer le récent Defendor, un poil supérieur.

Après Le cèdre penché et Derrière-moi, New Denmark continue d'explorer l'univers singulier de Rafaël Ouellet par l'entremise d'une jeune adolescente qui part à la recherche de sa soeur disparue. Cette réalisation élaborée et personnelle, au rythme un peu décousu, bénéficie d'un soin constant apporté aux détails, et d'une interprétation généralement au point. Difficile de savoir si le cinéaste touchera à un nouveau public, mais son évolution se fait dans la bonne direction.

Sensible documentaire sur la détresse ordinaire, Le petit monde d'Elourdes est le testament de Marcel Simard, qui s'est suicidé il y a quelques semaines à peine. Devant la gravité de l'actualité demeure un essai touché par la grâce, extrêmement lumineux, qui suit la magnifique éducatrice Elourdes Pierre et ses élèves. Un bonheur à partager.

Pour son premier long métrage, Gianni Di Gregorio concocte Le déjeuner du 15 août (critique), un récit simple concernant un homme qui prend soin contre son gré de personnes du 3e et du 4e âge. L'histoire peut paraître simple alors que les enjeux dramatiques semblent ténus et répétitifs. En revanche, la vision sur cette période de la vie et le ton bon enfant finissent par séduire.

Revenant à la charge après son séduisant Voleurs de chevaux, Micha Wald rate la cible avec Simon Konianski (critique), une comédie inégale et pas toujours drôle sur une famille juive et le manque de communication entre les générations. Les acteurs (à commencer par Jonathan Zaccaï) jouent peut-être dans le ton, reste que l'ensemble se veut beaucoup trop caricatural. Et quelle interminable seconde partie!

Remake inutile d'un gentil petit effort qui a tout de même bénéficié d'une large sortie, Death at a Funeral (critique) rappelle que cela fait une décennie que Neil La Bute a vendu son âme à la grosse machine hollywoodienne. Ne sachant pas correctement utilisée sa prestigieuse distribution et sa prometteuse idée de départ où tout tourne mal à un enterrement, il offre un tiède effort qui ne fait presque jamais rire ou sourire.

jeudi 15 avril 2010

Entrevue Le petit monde d'Elourdes


Touchant documentaire qui agit comme testament au regretté cinéaste québécois Marcel Simard, Le petit monde d'Elourdes est porté par la présence lumineuse d'Elourdes Pierre. J'ai eu le plaisir de m'entretenir avec l'enseignante, si généreuse de son temps, pour parler de l'essai, de sa classe, de l'enseignement au Québec... et également du réalisateur.

L'entrevue complète se trouve ICI.

La fièvre de Cannes commence


La fièvre de Cannes débute officiellement avec le dévoilement des films en compétition, qui ont été annoncés ce matin.

Contrairement à l'année dernière, le Québec n'a pas trois coureurs sur le fil de départ, mais seulement un, Xavier Dolan, dont le deuxième long métrage Les amours imaginaires a été retenu dans la section Un certain regard. C'est triste pour Denis Villeneuve et Catherine Martin qui étaient pressentis jusqu'au dernier moment.

Comme c'est souvent le cas, le gros noms sont là hors compétition (Ridley Scott, Woody Allen, Stephen Frears, Oliver Stone, Greg Araki) ou carrément absent, comme Terrence Malick qui n'a pas eu le temps de terminer son très attendu The Tree of Life.

N'empêche que la sélection officielle, limitée pour l'instant à 16 titres, promet de beaux moments de cinéma, avec quelques-uns des meilleurs cinéastes de la planète, dont Apichatpong Weerasethakul, Abbas Kiarostami, Bertrand Tavernier, Mike Leigh, Nikita Mikhalkov, Takeshi Kitano, Alejandro Gonzalez Inarritu, Xavier Beauvois... et Mathieu Almaric!

Mais bon, il y a toujours des choix plus douteux dans la compétition de pointe, comme Fair Game de Doug Liman, où Cannes voulait absolument avoir le glamour d'Hollywood, en espérant que ses stars, Sean Penn et Naomi Watts, foulent le tapis rouge.

On aura le temps d'en reparler. Et si un mécène veut bien envoyer votre humble serviteur outre-mer, cela lui fera plaisir de pondre des articles DIFFÉRENTS sur le sujet!

mardi 13 avril 2010

DVD: La donation, Defendor, Pirate Radio, La falaise rouge, Millénium 2


Un drame québécois, deux comédies, un film d'action et un suspense sont les principales sorties de cette semaine bien remplie et aux titres plutôt intéressants.

Même s'il n'a pas le même pouvoir évocateur que ses précédents et sans doute supérieurs La neuvaine et Contre toute espérance, Bernard Émond conclut sa trilogie de brillante façon avec La donation en s'attardant au parcours d'un médecin. Superbement interprété, avec des images à couper le souffle et un scénario fin, cette oeuvre lente et tragique fait oublier ses dialogues qui manquent parfois de naturel.

Defendor de Peter Stebbings n'a peut-être jamais pris l'affiche sur les écrans du Québec, mais ce n'est pas une raison pour bouder son plaisir. Seulement pour l'histoire originale d'un justicier un peu lent d'esprit et l'interprétation savoureuse de Woody Harrelson. Une comédie intelligente qui glace parfois le sang, et un très bon complément au très attendu et hyper divertissant Kick-Ass.

Sans doute que la version présentée en salle de Pirate Radio n'est pas celle qu'aurait souhaitée Richard Curtis. Il faut avouer que cette aventure dans les entrailles du rock britannique des années 1960 est peuplée de personnages peu développés. Mais quel casting et surtout quel humour qui naît des situations absurdes et attendrissantes! Et que de beaux suppléments qui ornent le dvd, dont cette folle piste de commentaires et ces 45 minutes de scènes retranchées.

Pourra-t-on voir un jour la version originale de La falaise rouge de John Woo, celle qui a nécessité deux très longs métrages où l'action ne prend jamais le dessus sur l'émotion dans cette adaptation d'une légende classique? Car pour l'instant, il faut se contenter d'un best off de 145 minutes pour le public américain, ce qui n'est jamais au profit du scénario qui a été intensément hachuré.

En attendant la sortie de l'ultime épisode, Millénium 2 de Daniel Alfredson renoue avec notre journaliste en herbe qui fait l'impossible pour secourir Lisbeth de son bourbier. Pas fondamentalement originale ni particulièrement bien faite (avec une traduction francophone horripilante), cette suite mécanique intéressera tout au plus les admirateurs des livres. En attendant les remakes américains de David Fincher.

lundi 12 avril 2010

J'ai tué ma mère au Québec, Polytechnique au Canada


Deux poids deux mesures. Alors que J'ai tué ma mère de Xavier Dolan a été le gagnant de la dernière cérémonie des Jutra, c'est plutôt Polytechnique de Denis Villeneuve qui a pratiquement tout raflé (9 distinctions, dont celui du meilleur film, de la meilleure réalisation et du meilleur scénario) aux Génie.

C'est tout de même étrange que le public québécois et canadien n'ait pas vu la même oeuvre. Le long métrage de Dolan a remporté le prix Claude Jutra récompensant le meilleur premier film, alors qu'il s'était fait coiffer à Toronto par The Wild Hunt d'Alexandre Franchi. Pourtant c'est la reconstitution du tragique évènement par Villeneuve qui a finalement eu le dernier mot.

Comme quoi tout le branle-bas de combat des médias d'ici envers J'ai tué ma mère a été ignoré en dehors du territoire. Ce qui permet, au final, de récompenser deux titres de qualité, au contraire de l'année dernière avec le médiocre Passchendale qui s'était sauvé avec les honneurs.

Entrevue avec Jean-Marc Barr


Jean-Marc Barr fait toujours du cinéma! Dans La cité du Québécois Kim Nguyen, il incarne un médecin du 19e siècle pris dans une cité où il voit les troupes françaises mettre de la pression sur les habitants locaux lorsque les risques d’une épidémie fait rage. Discussion avec le héros du Grand bleu. Tout d'abord ICI, puis lors d'une sessions de questions/réponses.

Comment vous êtes venus à jouer un rôle dans La cité?
En Sibérie. J’étais à un festival de films où j’ai rencontré Kim. Il m’avait parlé du projet et il a insisté pendant un an et demi ou deux. Le projet avait évolué. Il a trouvé le financement et il a pu faire le film. C’était une vraie aventure dans le désert.

Qu’est-ce qui vous intéressait dans ce rôle?
Il y a une métaphore évidente dans le film avec ce qui se passe au Proche-Orient. La manière dont le héros aborde cette situation est également très humaine.

C’est vrai qu’il est touchant malgré tout ce qui lui arrive…
Un film que j’avais donné à Kim avant de tourner est Cool Hand Luke avec Paul Newman. C’est un film où je trouve les mêmes qualités de héros, dans un monde où il a déjà tout perdu. Dans sa perte, il reste fort. La vie demande ça à l’individu.

Le tournage en Tunisie a été agréable?
Oui. Mais il était assez difficile. Il faut quand même regarder le contexte. Kim voulait essayer de faire un film international. Il y a aussi la rencontre entre deux cultures : l’équipe tunisienne et canadienne. Quand il n’y a pas beaucoup d’argent, on travaille sept jours sur sept. Ça demande beaucoup. Mais il y a une harmonie qui permet de beaucoup rigoler.

Le sable et la chaleur n’ont pas été trop éprouvants à supporter?
Le cinéma permet une vraie aventure. J’ai déjà fait un film en Égypte où j’ai eu des souvenirs incroyables, car on tournait dans le Sahara. Tout d’un coup je me retrouvais dans une autre partie du Sahara, et moi j’adore le désert. Ça fait parti de l’aventure... C’est bien sûr difficile. Le soleil est chaud. Tu es soudainement dans un monde où tu es le seul blanc dans un café et où les stéréotypes dominants sont totalement faux. Ces habitants sont très généreux, très sensibles. J’ai fait trois ou quatre films dans l’Afrique du Nord et le cinéma permet ce genre d’aventure sur les autres cultures. Je me retrouve dans le désert. Pour moi, le sable partout, ça ne m’embêtait pas.

Et comment était Kim? Vous connaissiez ses autres films (Le marais, Truffe)?
Non, pas du tout. J’ai vu beaucoup par le regard du metteur en scène, quand je le regarde dans les yeux. Je sentais une passion et j’étais vraiment satisfait avec Kim. Il a pu avoir ce qu’il voulait sans élever une fois la voix, grâce à sa persistance humaine qui était vraiment magnifique à voir. C’est rare d’avoir cette grâce et cette paix dans l’âme et la créativité.

Le film traite de politique par la bande, par exemple la situation en Algérie, en Afrique et en Palestine. Il est également question d’une épidémie, d’une guerre bactériologique qui fait écho à la grippe H1N1. Ces notions peuvent-ils avoir un impact sur le succès du long métrage?
Un film est né et il va sortir bientôt. Il va être au Festival à Munich. C’est un film et tant qu’il tente de sortir du cadre domestique du cinéma américain et tant qu’il aborde des choses que tout le monde pense mais ne parle pas, il est en train de remplir plein de critères de ce qu’est pour moi le but d’un artiste d’aujourd’hui. Il est né ce film et il va vivre. Je ne sais pas comment il est, je ne l’ai pas vu. Je sais qu’il y avait au moins quelques bonnes choses. Peut-être on pourrait en parler dans 10 ans, peut-être que le film aura trouvé son spectateur.

Depuis toutes ces années dans le métier, qu’est-ce qui motive vos choix de rôles?
Mon compte de banque! (rires) Vraiment, en ce moment. Je ne fais pas n’importe quoi, mais le travail est assez difficile. J’essaye de faire un cinéma international. Quand on va vers ça, on va vers quelque chose qui est assez ambivalent, qui te permets de jouer avec des gens comme Lars von Trier ou John Boorman. Pour moi c’est bien sûr le scénario qui me plaît par son ambition, mais aussi le compte de banque.

Après l’énorme succès de Le grand bleu, vous auriez pu tourner dans à peu n’importe quoi. Au contraire, vous avez décidé de vous investir dans des films peut-être plus obscurs, moins populaires. Ce n’était pas nécessaire la démarche la plus sécuritaire…
Je viens de la Californie. Je suis un être des années 1970. Je veux avoir une illusion d’indépendance et de liberté dans qui je suis. J’ai quitté les États-Unis à l’arrivée de Reagen et tout d’un coup on a été dans un dénis, tout d’un coup on a laissé le capitalisme et les industries refaire les valeurs. Étant encore dans un idéalisme, des fois je vois des gens qui sont bien payés, qui font beaucoup de films et qui sont un petit peu esclave de leur position. Les films sont complètement industrialisés. C’est un peu comme Tiger Woods. À la fin, ils sont obligés de faire du fric. Il faut que ça soit cohérant financièrement parlant. C’est bien de faire des hit, mais c’est aussi bien de toucher des spectateurs humainement, et c’est dur quand tu es en train de vendre quelque chose à la fois…


Le problème aujourd’hui, et la raison pour laquelle je n’y participe pas trop, c’est que les films, il faut être un gamin pour y croire, car c’est fait pour des gamins. Je n’ai pas fait mes études pour être un baby-sitter!

Vous êtes en quelque sorte l’acteur fétiche de Lars von Trier…
C’est justement ce genre de cinéma européen ou international où on sort du cadre domestique de chaque pays et où on a la possibilité d’aborder des thèmes qui sont politiques. Europa, c’est politique. Breaking the Wave, c’est complètement politique. On parle du sexe, de l’amour, de Dieu, et le faisant en langue anglaise, pour un film européen, c’est quelque chose d’incroyable.

Je pense que vous aviez joué dans La peste de Luis Puenzo, dont la thématique ressemblait un peu à celle La cité
C’est une des raisons pour laquelle j’ai refusé quand Kim m’avait présenté le projet. J’avais déjà fait un film sur une peste. Je trouvais que le premier scénario manquait justement d’un sens d’humour dans ce que représentait La peste de Camus… La version de Puenzo, c’était juste après Le grand bleu. On m’avait offert une sorte d’Indochine, de jouer le rôle de Vincent Perez. Ce film-là, j’avais la possibilité de jouer avec William Hurt, Raoul Julia, Sandrine Bonnaire, Robert Duvall. Et en anglais! C’était la chose qui suivait ma philosophie de faire des films internationaux… Ces films-là ne sont pas des films ratés. Ce sont des films quand même pas mal à la fin. Avec le temps je les ai vu et ils tiennent la route.

Au fil des années, vous avez senti le besoin de vous tourner vers la réalisation…
Le Dogme m’a donné la possibilité d’aborder le cinéma autrement. J’avais la possibilité d’écrire, de participer dans la production, la captation. Tout d’un coup, je pouvais aborder le cinéma en utilisant les outils, en les contrôlant un petit peu comme ça se passait à l’époque de la Nouvelle Vague, où les créateurs commençaient à utiliser et à contrôler les outils de production eux-mêmes. J’ai trouvé cela vraiment privilégié. Ça m’a donné la possibilité d’en tourner six. Et d’être dans la même provocation que je retrouve comme acteur et maintenant comme réalisateur.

Et à quoi ressemblent vos prochains rôles?
J’ai tourné deux films comme acteur. J’en ai un avec Thierry Klifa qui s’appelle Les yeux de ma mère. Et il y a Le dernier mirage, un film indépendant tunisien. J’ai tourné deux films comme réalisateur. Une histoire d’amour avec un serial killer. Et on vient d’en tourner un autre. Un film qui rentre un peu dans mes avis audacieux. C’est Les chroniques sexuelles d’une femme d’aujourd’hui. Écoute, ça va être quelque chose. On essaye de rentrer dans comment les cinéastes d’aujourd’hui essayent de pousser l’expression de la sexualité et de reprendre un petit peu de terrain!

dimanche 11 avril 2010

Entrevues La cité


Le nouveau film de Kim Nguyen La cité a pris l'affiche ce vendredi dans plusieurs salles du Québec. L'occasion était idéale de rencontrer le cinéaste, ainsi que les comédiens Claude Legault, Pierre Lebeau et Sabine Karsenti qui sont allés dans le désert de la Tunisie pour tourner cette fable à l'esthétisme soigné traitant d'une épidémie en Afrique du Nord en 1885.

L'entrevue complète se trouve ICI.

samedi 10 avril 2010

Entrevue avec Alexandre Franchi, le cinéaste de The Wild Hunt


Lauréat de plusieurs prix importants (dont celui du meilleur premier film canadien à la récente édition du Festival de Toronto), The Wild Hunt a pris l'affiche hier. Pour l'occasion, j'ai rencontré son réalisateur Alexandre Franchi à la mythique Casa Del Popolo où il parlait avec bonne humeur de son long métrage et de la façon de faire tellement avec si peu.

L'entrevue complète se trouce ICI.

vendredi 9 avril 2010

Date Night, La cité, The Wild Hunt et L'homme de chevet


Petite semaine de cinéma. Il y a peut-être plusieurs sorties limitées, mais très peu de titres qui méritent véritablement le détour. Mais bon, je me promets de rattraper Villa Amalia de Benoît Jacquot avant sa sortie en dvd.

Le gros canon de la semaine est Date Night (critique) de Shawn Levy, un long métrage à l'histoire rudimentaire où un couple qui veut mettre du piquant dans son quotidien voit une soirée prometteuse à New York se transformer en cauchemar. Ce véhicule, court et au rythme enviable, est surtout une locomotive qui sert à mettre en vedette les irrésistibles Steve Carrell et Tina Fey qui livrent des prestations souvent hilarantes.

Meilleur que Truffe mais un poil inférieur au Marais, La cité (critique) de Kim Nguyen souffre des mêmes carences que ses précédents essais: le scénario manque parfois de mordant et quelques passages semble plaqués. En revanche, cette histoire inspirante, qui se déroule en Afrique du Nord en 1885 lors du retour de la peste, comporte de magnifiques paysages, et un superbe Jean-Marc Barr qui n'en fait jamais trop.

Premier film qui a remporté un franc succès au festival de Toronto, The Wild Hunt d'Alexandre Franchi part d'une prémisse qui rappelle beaucoup le récent Demain dès l'aube de Denis Dercourt: un homme qui doit jouer à un jeu grandeur nature pour secourir les êtres qui lui sont proches. Admirablement réalisé avec peu de moyens, le récit ne convainc cependant qu'à moitié, handicapé par une interprétation inégale et des péripéties sujets aux trop nombreux temps morts.

C'est toutefois mieux que L'homme de chevet (critique), un premier long métrage ennuyant d'Alain Monne où un ancien boxeur décide de s'occuper d'une femme paralysée. Avec ses lourdes métaphores, ses personnages antipathiques et l'interprétation sans âme de Christophe Lambert et de Sophie Marceau, difficile de rester concentrer jusqu'à la fin.

mardi 6 avril 2010

DVD: Je suis heureux que ma mère soit vivante, Bad Lieutenant, Ce que mes yeux ont vu, Black, La journée de la jupe et +


L'émotion est au rendez-vous dans la plupart des sorties DVD de la semaine.

Elle est partout dans Je suis heureux que ma mère soit vivante, l'excellente adaptation de Claude Miller d'une nouvelle dérangeante d'Emmanuel Carrère qui traite de délicats secrets de famille. Une oeuvre lente mais bouleversante pour ce duo de choc.

Plus qu'une variation qu'un remake, le Bad Lieutenant de Werner Herzog mettant en vedette un déluré Nicolas Cage en flic corrompu et drogué est un film fou et désespéré, pas parfait mais si attrayant dans sa façon de décrire l'univers propre du célèbre cinéaste.

Malgré son sujet aride et peu sexy, Ce que mes yeux ont vu de Laurent de Bartillat plonge dans l'histoire d'un peintre avec beaucoup de sensibilité et d'intérêt. Surtout qu'il met en vedette Sylvie Testud, une actrice qui est capable d'élever son jeu, ce qu'elle fait heureusement.

Pierre Laffargue mélange les genres (suspense, comédie, action) avec succès dans Black où il traite d'un vol qui tourne particulièrement mal. Bien que la deuxième partie soit moins convaincante, la première tient en haleine. Et le dvd est superbe!

Difficile de savoir pourquoi Isabelle Adjani a remporté le César de la meilleure actrice dans La journée de la jupe, un téléfilm quelconque de Jean-Paul Lilienfeld retraçant la violence dans une classe de la France. L'ouvrage est lourd et prétentieux, comme le jeu de ses interprètes.

Les amateurs de comédies françaises seront heureux d'apprendre la sortie de Didier d'Alain Chabat, Le Pari de Didier Bourdon et Les trois frères de Bernard Campan. Bon, les titres ne sont presque plus drôles en 2010, mais les curieux et les nostalgiques seront comblés.

lundi 5 avril 2010

Le déclin du cinéma sud-coréen... au Québec


Un petit tour de quelques jours vers New York permet toujours de se rappeler comment, sur le plan cinématographique, Montréal, et surtout le Québec, n'est tout simplement pas dans le coup.

Prenez simplement un film assez populaire et tout de même médiatisé, qui a débuté son «baptême» en compétition officielle à Cannes, avant de prendre le chemin du festival. Tout le monde n'en avait que pour les derniers Tarantino, Audiard ou Haneke, mais le formidable Mother de Bong Joon-ho est une oeuvre dantesque, complètement imprévisible et souvent manipulatrice, concernant une mère qui cherche à sauver son fils d'une peine de prison. Du grand cinéma, à la fois dramatique et absurde, qui a été diffusé l'été dernier à Fantasia avant de disparaître complètement des radars.

À quand sa sortie en terres québécoises? Car voilà un titre qui serait parfait à l'AMC et au Cinéma du Parc, en plus de faire son chemin jusqu'à Sherbrooke et à Trois-Rivières, ce qui donnerait une alternative en ces temps fades dominés Clash of the Titans.

Il y a quelques années à peine, le cinéma de la Corée du Sud était sur toutes les lèvres, célébrant des cinéastes majeurs comme Park Chan-wook qui venait à peine d'offrir son sublime Old Boy. Maintenant, il est pratiquement absent sur les écrans, et il faut chercher très fort pour les trouver en DVD.

Grand admirateur du réalisateur Kim Jee-woon depuis son inoubliable A Tale of Two Sisters, les mauvaises nouvelles se multipliaient à son sujet. Ses longs métrages sortaient à peu près partout (France, États-Unis, etc.), mais jamais ici. J'ai pu rattrapper le temps perdu en me procurant ses deux derniers ouvrages, qui sont supérieurs à 75% de ce qui prend l'affiche à chaque fin de semaine.

Stylisé et élégant à souhait, A Bittersweet Life est une plongée attendue mais tout de même fascinante sur le crime organisé, où un ancien garde du corps est désapprouvé par son ancien patron. La mise en scène maîtrisée et les nombreuses scènes d'anthologie en font une bombe à retardement qui, contrairement à d'autres productions du coin, n'est pas trop bizarre pour un public nord-américain.

Il en va presque tout autant pour The Good, The Bad, The Weird, un western parodique et ultra kitch avec de l'action à plus finir, des poursuites et des confrontations musclées, mais également un soin de tous les instants consacrés à la caméra et au son, en plus d'enrouler quelques quiproquos politiques à ce qui n'était, finalement, qu'un gros divertissement d'été. Et cela fonctionne la plupart du temps malgré sa trop longue durée!

Mais pour attraper ces titres - et plusieurs autres -, faut-il nécessairement aller se balader dans la Grosse Pomme? Ou tout plaquer pour devenir distributeur comme les courageuses personnes d'Evokative Films? Il y a toujours Internet, ce qui, ironiquement, est probablement l'endroit le plus aux antipodes du septième art. Mais un simple refuge devant la passivité des propriétaires de salles d'ici qui ne prennent aucun risque devant des productions qui pourraient pourtant leur attirer une nouvelle clientèle.

dimanche 4 avril 2010

Jaffa, Gainsbourg (Vie héroïque), Roger Pelerin, Clash of the Titans, The Last Song


Mieux vaut tard que jamais. Un voyage à l'improviste à New York m' a empêché de tenir ce blogue à jour depuis mercredi, mais puisqu'on est de retour, place aux nouvelles sorties en salles depuis ce vendredi.

Sans doute moins éclatant que son précédent Or (mon trésor), Jaffa (critique) de la cinéaste Keren Yedaya semble reprendre l'éternel schéma de Roméo et Juliette (un amour entre une Israélienne et un Arabe), mais c'est pour mieux déjouer ces pièges au passage. Habilement construit avec des métaphores puissantes et d'excellents comédiens, il s'agit aisément de la meilleure sortie de la semaine.

Il ne faudrait toutefois pas négliger Gainsbourg (vie héroïque) (critique) du bédéiste Joann Sfar. Cette biopic en forme de conte habitée par le fascinant Éric Elmosnino comporte une jubilatoire première partie composée de flash sidérants... et un second segment beaucoup moins fort qui reprend presque tous les clichés liés au genre. Reste cependant une trame sonore exquise et une habile mise en scène

Documentaire serein et contemplatif de Patrick Pellegrino, Roger Pellerin, là où l'on s'arrête en passant (critique) s'intéresse à l'artiste et ancien membre de L'infonie qui s'est isolé avec sa compagne en Abitibi, de ses gravures et de son ancien problème d'alcoolisme, en insistant presque autant sur la splendeur de ses paysages. Un élégant document, poétique et d'une grande beauté sauvage.

Déjà que l'original n'était vraiment pas terrible, la nouvelle version de The Clash of the Titans (critique) de Louis Leterrier où Persée confronte des dieux laissent terriblement à désirer. Il faut avouer qu'hormis les spectaculaires effets spéciaux, l'ensemble prend l'eau de tous les bords. Personnages fades, interprétation quelconque, dialogues et situations moribonds, 3D décevante: de quoi passer son tour.

Ce n'est toutefois pas pire que The Last Song (critique) de Julie Anne Robinson. Les fans romantiques de Miley Cyrus et de l'auteur Nicholas Spark ne voudront pas maquer ce récit kleenex sur les déboires amoureux d'une jeune adolescente. Les autres fuiront ce long métrage beaucoup trop sucré et sans rythme, moralisateur et si peu crédible, dont ne vient jamais sauver l'excellent Greg Kinnear.