vendredi 22 novembre 2013

The Hunger Games : Catching Fire (Critique)

Bye Bye décevant Thor - The Dark World, au revoir ignoble Jackass Presents Bad Grandpa. C’est The Hunger Games : Catching Fire qui fera le plus d’argent cette fin de semaine au box-office (à moins que Delivery Man surprenne tout le monde, ce qui semble peu probable). Mais est-ce que ce sera mérité? Bien sûr que non!

Ce deuxième chapitre débute là où le premier se terminait. Après avoir remporté les jeux annuels, Katniss (Jennifer Lawrence) et Peeta (Josh Hutcherson) ont amené un peu d’espoir aux districts qui sont sur le point de se soulever. Au grand dam du méchant Président Snow (Donald Sutherland) qui cherche à écraser la résistance – et les deux gagnants – en organisant des jeux spéciaux qui regroupent tous les survivants des dernières années. Malgré leurs désirs, les comparses doivent retourner se battre dans l’arène où les pièges et les morts se succèdent au tournant.

Banal ersatz de Battle Royale qui faisait l’apologie de la violence entre adolescents, le premier Hunger Games était un divertissement à peine potable, à expérimenter comme un énorme plaisir coupable. Sa suite, elle, se prend terriblement au sérieux, n’évoluant pas nécessairement dans la bonne direction. Viser le long métrage social et engagé est une noble intention. Il faut pourtant plus que survoler brièvement et de façon superficielle les véritables enjeux du récit (la pauvreté, les inégalités entre classes, la téléréalité qui abrutit le peuple et qui pourra – qui sait – les sauver un jour, etc.). S’y attarder serait souhaitable, même si ce n’est que par la porte d’à côté comme le faisait le satisfaisant Elysium. Mais c’est sûrement trop demander à une production qui ne prend finalement aucun risque et qui ne cherche qu’à faire un beau montant aux guichets.

À l’instar de Twilight, le triangle amoureux prend ici toute la place. Et comme chez les vampires et les loups-garous, il est d’un ennui mortel. Cela irait déjà mieux si on voyait davantage le pauvre hurluberlu qui est du même district que l’héroïne et si Josh Hutcherson avait un réel talent pour le jeu. Laissée fin seule, Jennifer Lawrence semble être là pour le chèque, priant le ciel que David O. Russel lui donne un autre rôle en or (pour ça, il faudra patienter quelque semaines pour American Hustle). Le reste de la distribution n’est pas négligeable (il y a tout de même Woody Harrelson, Stanley Tucci, Elizabeth Banks, Jena Malone, Lenny Kravitz, Amanda Plummer et Jeffrey Wright) et c’est un réel bonheur de voir Donald Sutherland et Philip Seymour Hoffman se lancer la réplique. C’est toutefois insuffisant pour élever l’ensemble de la moyenne, qui se suffit de bien peu.

Tout comme Harry Potter et Twilight, le dernier tome sera divisé en deux parties distinctes (donc deux films). Cela se fait déjà ressentir ici alors qu’il ne se passe absolument rien dans la première heure. Par la suite, le nouveau cinéaste (Francis Lawrence, auteur des très ordinaires I Am Legend et Constantine), de sa réalisation molle et sans personnalité (de quoi s’ennuyer de la mise en scène approximative mais nerveuse de Gary – Pleasantville – Ross), s’applique à utiliser les mêmes canevas que le précédent effort (la présentation devant la foule, l’entrevue avec l’animateur, l’entraînement, les alliances dans l’arène…), sans surprendre ou convaincre réellement.

Bien entendu, on peut pointer l’auteure des livres pour tous ces défauts scénaristiques. Mais le cinéma, ce n’est pas faire table rase du matériel source et créer une vision authentique et singulière? Dans le meilleur des mondes, oui. Le cas de The Hunger Games : Catching Fire est cependant bien différent. On a ici présence à une entité générique, dont les scènes d’action ne sont pas mal, qui comportent des flashs intéressants et une bonne idée de départ (et de meilleurs effets spéciaux), mais qui se fourvoie royalement dans son élaboration et son exécution. Tout aurait pu être résumé en 45 minutes. Pourquoi alors en offrir trois fois plus? Ah oui, pour créer une fausse impression de profondeur.

2,5/5

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