vendredi 31 août 2012

Entrevue avec Claude Gagnon pour Karakara

Avec Karakara, le réalisateur québécois Claude Gagnon nous amène encore une fois au Japon pour suivre la rencontre entre deux âmes vidées qui ont besoin de se ressourcer.

Je me suis entretenu avec le metteur en scène tout juste après la première représentation du long métrage au Festival des films du monde.

Mon entrevue avec le cinéaste se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Cornouaille (FFM)

Présenté au FFM aujourd'hui et demain, Cornouaille plonge Vanessa Paradis dans l'île de son enfance où elle doit s'occuper de son ancienne demeure familiale. Oeuvre mélancolique peuplée de fantômes et de remords, ce long métrage se retient de trop en faire, misant parfois plus sur ses magnifiques paysages et son élégante trame sonore que sur son scénario qui prend rapidement l'eau. Le récit manque de direction et les interprètes sont souvent laissés à eux-mêmes. Une déception pour cet effort signé Anne Le Ny, une comédienne et réalisatrice qui avait signée auparavant deux efforts beaucoup mieux maîtrisés: Ceux qui restent et Les invités de mon père. **1/2

jeudi 30 août 2012

Les meilleurs films de Tom Hardy

Pour accompagner la sortie du mésestimé Lawless, voici mon palmarès des cinq meilleurs films mettant en vedette Tom Hardy.

Mon texte se trouve sur le site de Cineplex.

Critique : The Possession


Nouveau long métrage d’exorcisme à prendre l’affiche au cinéma, «The Possession» se détache quelque peu du lot en se rapprochant du chef-d’œuvre de William Friedkin et non de toutes ces imitations fauchées qui abondent sur le marché. Ce n’est pas une suite à «The Devil Inside» – un des pires navets de 2012 – et c’est tant mieux.

L’histoire respecte les conventions du genre. Un couple séparé (Jeffrey Dean Morgan, Kyra Sedgwick) découvre que leur plus jeune fille (Natasha Calis) est possédée par un esprit maléfique. Pour la sauver, il faudra peut-être l’exorciser…

Cette prémisse – ou la bande-annonce et l’affiche du film – ne rend pas honneur à ce nouvel effort d’Ole Bornedal, qui en avait impressionné plus d’un avec son excellent «Deliver Us From Evil». Le voilà de retour avec une production plus formatée qui n’empêche pas son talent de rejaillir. Il s’exprime au sein de cette photographie majestueuse, de cette partition musicale particulièrement trépidante et de cette réalisation réglée au quart de tour, dont les fondus au noir accompagnés de piano forment des leitmotivs angoissants.

Plus qu’un exercice de style, le récit se démarque par la présence de thèmes coutumiers qui sont abordés avec finesse (tous les changements liés à l’arrivée de l’adolescence et à la difficulté d’accepter l’éclatement de la cellule familiale) et d’une forte interprétation de très bons comédiens qui transcendent les stéréotypes en place. Les deux enfants (Natasha Calis et Madison Davenport) sont excellents et Jeffrey Dean Morgan prouve qu’il est bien plus qu’un simple croisement entre Robert Downey Jr. et Javier Bardem.

Doté d’un ton grave qui ne se prend pas totalement au sérieux (il y a par exemple quelques scènes volontairement ridicules qui laissent l’humour éclater au grand jour), l’effort arrive à développer un suspense efficace et une atmosphère suffocante sans jamais se perdre dans de trop nombreux sursauts gratuits. Au contraire, une grande place est accordée à la frayeur psychologique qui prend notamment forme par un combats d’ombres entre le Bien et le Mal.

Produit par Sam Raimi, «The Possession» s’avère l’antithèse de son surprenant «Drag Me to Hell». Il ne s’agit plus d’une comédie hallucinante dans l’esprit d’«Evil Dead», mais d’un drame souvent efficace qui captive malgré ses revirements attendus, ses effets spéciaux pas toujours réussis et sa conclusion légèrement décevante. Pour une surprise, cela en est une bonne. Les amateurs de «Insidious» et «The Box» risquent d’apprécier.

3/5

mercredi 29 août 2012

Critique: Lawless


Testostérone et grande violence font bon ménage dans «Lawless», un film de gangsters pas toujours original qui peut compter sur une distribution en or et une réalisation soignée. Le sang va couler à flot, c’est garanti!

En ces temps de prohibition, vendre de l’alcool est un métier risqué. Trois frères (Tom Hardy, Shia LaBeouf, Jason Clarke) l’apprennent à leur dépend lorsqu’un policier étranger (Guy Pearce) tentent de leur faire la peau.

Adaptation cinématographique du roman «The Wettest Country In the War» où l’auteur Matt Bondurant s’est librement inspiré de la vie de son grand-père, «Lawless» s’apparente à un western crépusculaire où la morale est un concept très relatif. Il n’y a que des méchants dans cette histoire et pour régler leurs différents, ils sortiront les armes à feu. Oui, le long métrage est violent, sadique même. Plusieurs scènes sont difficiles à supporter. Mais fallait-il s’attendre à autre chose de ce pensum sur la loi et l’ordre? Derrière ces morts et ces blessés se tissent une réflexion sur le rêve américain, le pouvoir et l’argent. La prémisse peut rappeler de vieux opus de John Ford ou de Hudson Hawkes, mais le développement et la narration ne peuvent qu’évoquer Martin Scorsese. En fait, l’effort aurait pu être tourné il y a une décennie avec Leonardo DiCaprio en tant que tête d’affiche.

En 2012, Leo n’est pas là, mais Shia LaBeouf a pris sa place. Le comédien n’a jamais prouvé qu’il pouvait jouer, ce qui peut surprendre qu’il soit si juste et à l’aise. Oui, son rôle – beaucoup trop parfait et charismatique – est le moins profond du lot. Il sert à guider le spectateur dans les arcanes de l’époque, à l’initier aux rouages de son destin où il deviendra avant la fin un véritable homme. Cela n’empêche pas l’acteur de s’acquitter correctement de sa job, même lorsque la romance prend de plus en plus de place (les moments avec la ravissante Mia Wasikowska se laissent regarder sans trop de difficulté). Ce duo doit cependant s’éclipser pour faire place aux vrais hommes – et femmes – de la situation. Tom Hardy et Jessica Chastain (qui campe une tenancière de bar au passé trouble) sont les deux plus belles découvertes des dernières années et ils offrent des prestations incendiaires. C’est toutefois Guy Pearce qui leur vole la vedette en méchant cauchemardesque. Le seul véritable bémol se trouve du côté du toujours excellent Gary Oldman que l’on voit beaucoup trop peu.

Mis en scène avec finesse par John Hillcoat qui est déjà passé par là (avec son supérieur «The Proposition» en 2005) et porté par une trame sonore rugueuse de Nick Cave - qui a également conçu le scénario - et de Warren Ellis (qui aurait toutefois mérité à être plus instrumentale, la plupart des tubes extérieurs s’avérant superflus), «Lawless» ne fait pas dans le demi-mesure même s’il révèle quelques surprises au tournant. Derrière tout ce bruit et cette rage, ce sont les fondements de l’Amérique qui s’écroulent et qui se reconstruisent à nouveau. Un mythe indestructible fondé sur l’union, la famille et la force.

3,5/5

mardi 28 août 2012

Film du jour: The Proposition

Pour faire patienter en attendant la sortie du surprenant Lawless qui prend l'affiche demain (il y aura une critique à cet effet sur ce blog), le moment est bon pour revoir The Proposition, le film qui a fait connaître le cinéaste John Hillcoat (The Road). Il s'agit d'un western crépusculaire d'une grande beauté plastique qui peut compter dans ses rangs une trame sonore exquise de Nick Cave - et du comparse Warren Ellis - et une distribution endiablée (Guy Pearce, Ray Winstone, Danny Huston, Emily Watson). Ce que l'effort manque du côté du rythme et de l'émotion, il le compense allègrement au niveau de la violence graphique et de la méditation sur la mort. Unique. ***1/2

lundi 27 août 2012

DVD: La mort en direct, The Pirates ! Band of Misfits Juan et les zombies, Les tortues ne meurent pas de vieillesse, The Moth Diaries, The Lady, A Beginner’s Guide to Endings, Battleship, The Lucky-One

Il y en a des nouveautés Blu-ray  et DVD cette semaine. Presque autant que le nombre de films prévus pour le FFM!

Ironiquement, le plus intéressant du lot est La mort en direct (Death Watch), un vieux long métrage de Betrand Tavernier qui ressort en édition spéciale. Fascinante, cette étude de la téléréalité bien avant son temps (l'effort a vu le jour en 1980) est un drame psychologique intense avec Harvey Keitel et la magnifique Romy Schneider. ****

Les enfants ne voudront pas manquer The Pirates! Band of Misfits. Les parents non plus... en se rappelant que le Chicken Run du même Peter Lord était tellement meilleur. ***

C'est un peu l'histoire derrière Juan et les zombies d'Alenjandro Brugues qui emprunte tellement à Shaun of the Dead que cela en est navrant. Au moins, on rit du début à la fin. ***

Documentaire nostalgique sur un mode de vie qui est en train de disparaître, Les tortues ne meurent pas de vieillesse peine à sortir du lot. Comme s'il n'y avait qu'une seule formule pour traiter du thème de la perte. **1/2

On sent le potentiel dramaturgique derrière The Moth Diaries de Marry Harron qui fait l'impossible pour ne pas répéter les erreurs de Twilight. Il n'y arrive malheureusement pas. **1/2

Luc Besson a la main lourde avec The Lady où il brosse un portrait extrêmement classique et mélodramatique d'une inspirante chef politique. Dommage. Le sujet méritait mieux. **
Mes entrevues 1 et 2 avec le cinéaste

Petit film canadien fauché qui n'arrive pas à transcender ses influences (Tarantino, les frères Coen), A Beginner's Guide to Endings de Jonathan Sobol sent la recette à plein nez. **

Le blu-ray de Battleship de Peter Berg est superbe avec ses magnifiques images, son soin sonore de tous les instants et ses intéressants suppléments. Mais pourquoi diable le scénario est si misérable? **

La daube de la semaine demeure toutefois The Lucky-One de Scott Hicks, une autre bluette insipide inspirée d'un roman de Nicholas Sparks. Haut-le-coeur immédiat! *1/2

Film du jour: The Scarlet Empress

Fiasco commercial et critique à sa sortie en 1934, The Scarlet Empress n'en demeure pas moins un des plus grands films de Josef von Sternberg. Plus sombre et décalé que d'habitude, ce drame historique complètement hors-norme sur Catherine II est une oeuvre féministe avant son temps, où la beauté plastique de Marlene Dietrich s'agence parfaitement aux fascinants décours qui mélangent expressionisme allemand et surréalisme de la mise en scène. Une superbe partition musicale, beaucoup d'humour noir et des scènes inoubliables y confèrent un statut de chef-d'oeuvre maudit. *****

dimanche 26 août 2012

Film du jour: Mouchette

Robert Bresson est un des cinéastes les plus fascinants du septième art. Il développe des univers sombres et mélodramatiques où la mort et la souffrance planent toujours à l'horizon, tout en filmant avec finesse, humanité et compassion des êtres simples qui tentent de sortir de leur misère. Une belle ironie qui fait mal, qui fait pleurer et qui va droit au coeur. Dans Mouchette, il s'intéresse au quotidien cauchemardesque d'une jeune adolescente avec sa maîtrise du ton (sensible, franc, direct) et du langage cinématographique (poétique, symbolique, avec de superbes images et une impeccable direction d'«acteurs») qui touche, encore une fois, la perfection. *****

samedi 25 août 2012

Robot & Frank, Iron Sky, Les infidèles, Klown

Il y a des semaines comme ça. Où la majorité des sorties en salles ne valent pas le détour, même en période de FFM. C'est tout dire.

L'exception est Robot & Frank de Jake Schreier, ce récit de science-fiction où le toujours excellent Frank Langella a comme partenaire de jeu un robot. L'histoire ne paye pas de mine, surtout au départ (tous les clichés y sont). Mais peu à peu, il y a de l'intérêt, de la tendresse et ultimement de l'émotion. ***

Tout va mal par la suite. Iron Sky de Timo Vuorensola où des nazies occupent la lune aurait pu être le pastiche le plus drôle de l'année. Sauf qu'on y rit à peine et le récit fait du surplace au bout de 30 minutes. **1/2

C'est également le cas de Les infidèles, ce film à sketchs extrêmement sexiste et misogyne qui insulte l'intelligence malgré le grand talent de ses cinéastes et de ses interprètes. Et dire que Jean Dujardin a remporté l'Oscar du meilleur acteur. Ici, il aurait mérité un razzie. **

Au moins, le résultat n'est pas aussi prétentieux et présomptueux que Klown de Mikkel Norgaard qui se prend pour les Idiots de sa génération. Il en faut du culot. Surtout que l'objectif en question est de faire rire (ou sourire, ou faire réagir, ce qui ne fonctionne jamais) en multipliant le maximum de gags de mauvais goût. Mauvaise idée. Il faut bien plus qu'être politiquement correct pour susciter une réaction. Il faut ce qu'on appelle du talent. *1/2

Film du jour: La commare secca

Pour son premier long métrage La commare secca, Bernardo Bertolucci reprend la formule de Rashomon de Kurosawa - un crime qui est raconté selon différents témoins - en mettant beaucoup plus d'emphase sur son atmosphère poétique que sur sa structure dramaturgique qui est pourtant écrite par Pasolini. Porté vers l'errance, le récit ensorcelle de ses belles images en noir et blanc, de sa musique parfaitement adaptée aux situations, de sa mise en scène complexe, de son ton ironique et de son interprétation juste, qui en fait sorte que l'identité du coupable n'a pas réellement d'importance. Un tour de force, surtout de la part d'un jeune cinéaste qui n'avait, à l'époque, que 21 ans. ****

vendredi 24 août 2012

Film du jour: Murder on the Orient Express

On s'amuse beaucoup devant Murder on the Orient Express, la très divertissante adaptation de Sidney Lumet du roman d'Agatha Christie que le Cinéma du Parc a décidé de reprogrammer pendant quelques jours. Alors que le spectateur cherche qui est l'auteur d'un meurtre crapuleux, le scénario enjoué multiplie la poudre aux yeux, créant un grand jeu d'arnaques. La mise en scène fluide et la présence d'une fabuleuse distributeur rajoutent au plaisir rencontré. Pas majeur ou important, seulement libératoire. ***1/2

jeudi 23 août 2012

Le FFM 2012 en 10 films

Comme le Festival des films du monde 2012 débute aujourd'hui, voici mes propositions de 10 films à voir.

Mes sélections se retrouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: An Autumn Afternoon

Présenté ce soir au Cinéma du Parc dans le cadre de la rétrospective accordé au cinéma d'Ozu, An Autumn Afternoon reprend son thème habituel - un père qui cherche à marier sa fille - en accordant cette fois plus de place à la comédie qu'au drame. Volontairement répétitif, toujours aussi mélancolique, ce très beau film doté de couleurs éclatantes repose l'âme et la bonifie au passage. Un testament peut-être mineur chez le cinéaste, mais qui fait tellement de bien aux cinéphiles. ****

mercredi 22 août 2012

Film du jour: Belle de jour

On peut être populaire tout en faisant du grand cinéma. Luis Bunuel l'a prouvé avec Belle de jour, son plus important succès en carrière. Même si cet effort est un de ses plus accessibles, même s'il comporte des vedettes (ah, Catherine Deneuve!!!), on reconnaît tout de même son style dans chacun de ses plans. La réalité et les fantasmes se fusionnent, au plus grand plaisir des cinéphiles qui multiplieront les visionnements pour décortiquer cette fascinante analyse du couple et de la bourgeoisie. On en redemande et tout de suite de cette femme rangée qui décide d'explorer sa vie sexuelle! *****

mardi 21 août 2012

DVD : Une séparation, Bernie, Payback, Virginia, The Hunger Games, Gordon Sheppard ou l’art de bien mourir, Chimpanzee, Toi moi les autres,

Enfin une semaine qui se respecte du côté des sorties Blu-ray et DVD! En attendant le FFM, voici ce qui sort aujourd'hui...

Une séparation: C'est un des meilleurs films des dernières années. Intelligent, complexe, profondément humain, doté d'une technique incroyable et de superbes interprètes. En voilà un que l'on retrouvera dans notre palmarès. ****1/2

Bernie: Richard Linklater offre à Jack Black son plus beau rôle en carrière. Celui d'un être charismatique qui n'est pas aussi parfait qu'il le laisse paraître. Une comédie noire truculente, peuplée de belles prestations de comédiens. ***1/2

Payback: Avec son nouveau documentaire, Jennifer Baichwal, explore la dette sous toutes ses formes. Un effort fascinant et poétique, aux superbes images catastrophiques. ***1/2

Virginia: Jennifer Connelly et Ed Harris crèvent l'écran dans ce drame absurde. Le rythme et l'intérêt ne sont pas toujours au point, mais il y a suffisamment de talent pour mériter le détour. ***

The Hunger Games: La transposition cinématographique du livre à succès donne un film violent mais pas inintéressant, qui met bien la table pour les suites. Ce n'est pas Battle Royale, mais bon... ***

Gordon Sheppard ou l'art de bien mourir: Francine Pelletier filme la mort d'un artiste d'ici dans ce documentaire difficile mais nécessaire, qui pose plusieurs questions fondamentales. ***

Chimpanzee: À chaque année, Disney propose un documentaire sur la nature. L'édition de 2012 est plutôt distrayante et elle plaira à coup sûr à une jeune clientèle. ***

Toi, moi, les autres: Comédie romantique kitch et moralisatrice qui croise la trame narrative de Roméo et Juliette avec de vieilles chansons, ce divertissement d'Audrey Estrougo s'oublie assez rapidement. **1/2

Film du jour: Printemps tardif

Avec Tokyo Story, Printemps tardif représente la quintessence du cinéma d'Ozu. Des oeuvres simples et dépouillées d'artifices où se mélangent humour, drames et mélancolie. Il a sa famille de comédiens, son rythme et sa façon de cadrer bien à lui, et ses thèmes de prédilection: le temps qui passe, une réminiscence des ravages de la guerre, l'ancien monde qui se heurte au nouveau, la place du mariage dans la vie et la société japonaise, les relations familiales entre les parents et les enfants, etc. Tout cela se retrouve dans ce classique qui fait rire et pleurer, où l'on se sent tellement bien mais qu'au même moment, on a tendance à chérir de plus en plus notre existence. Un petit coup de magie qui se développe de cette histoire qui ne fait pas de vagues entre un père qui tente de convaincre sa fille de se marier et qu'il faut voir absolument.  *****

lundi 20 août 2012

Film du jour: Crimson Tide

Bon, ça va mal dans le monde. Les conservateurs sont majoritaires, les libéraux risquent de se faire réélire, Ève Cournoyer n'est plus et maintenant, c'est au tour de Tony Scott de passer larme à gauche d'une manière assez expéditive. Même s'il ne s'agissait pas du meilleur cinéaste de la planète, son travail de producteur était nécessaire pour les jeunes réalisateurs qui cherchaient à percer. Et il a tout de même fait son lot de bons films, comme The Hunger que l'on parlait l'autre jour, True Romance et Crimson Tide, ce mésestimé long métrage de sous-marin où Denzel Washington part en guerre ouverte contre son supérieur incarné par Gene Hackman. Un combat rugueux où les nombreux jeux de lumières en mettaient plein la vue. En voilà un qu'Hollywood aimait détester - avec amour - et qui risque de nous manquer.
Crimson Tide: ***

dimanche 19 août 2012

Entrevues Camion

Avec Camion, le réalisateur québécois Rafaël Ouellet signe un très bon film sur la famille, le passé et la résilience.

Je me suis entretenu avec le sympathique cinéaste et Julien Poulin qui défend le rôle principal.

Mon entrevue avec le metteur en scène se retrouve sur le blogue de Cineplex.

Celle avec le comédien est disponible sur le site de MSN.

Film du jour: Topkapi

Après avoir exploré le thriller «normal» et le polar «usuel», le brillant cinéaste Jules Dassin s'est adonné au pastiche avec beaucoup de verve. Topkapi est un excellent exemple d'une trame narrative abordée avec sérieux, mais dont l'humour omniprésent, les invraisemblances et les répliques souvent comiques font en sorte qu'il faut prendre le tout avec un grain de sel. Ce n'est pas plus grave, ce que le récit manque en profondeur, il le regagne en terme d'émerveillement et sur le plan du divertissement. Parce qu'il y en a partout dans ce vol de banque audacieux qui se déroule en Turquie et dont tous les personnages sont colorés avec énormément de style. ***1/2

samedi 18 août 2012

Camion, ParaNorman, 2 Days in New York, The Awakening, The Expendables 2, Je n’ai rien oublié, The Odd Life of Timothy Green, Sparkle

Une panoplie de films très différents prennent l'affiche cette semaine dans les salles québécoises.

Nouveau long métrage de Rafaël Ouellet, Camion est peut-être bien son film de la maturité. Ce retour aux racines d'une famille qui vit dans le passé est amené avec beaucoup de sensibilité et de candeur par un jeune cinéaste qui maîtrise de plus en plus son art. S'il ne surprend plus autant que par le passé (comme il le faisait avec Derrière-moi et New Denmark), on sent que son cinéma devient plus accessible. Ainsi, c'est cette fois son scénario qui dicte tout, ce qui n'empêche pas ses images de séduire au passage. Oui, il y a beaucoup trop de musique. Mais également de très bons interprètes qui sont finement dirigés. ***1/2

Sans posséder le lustre de Coraline, ParaNorman de Chris Butler et Sam Fell est une mignonne histoire pour enfants sur la tolérance et la différence. L'animation 3D est extrêmement fluide, mais il n'y a rien que l'on a déjà vu des dizaines de fois auparavant. ***

Quelques années après son très bon 2 Days in Paris, Julie Delpy est de retour avec 2 Days in New York où elle ne lésine pas sur les clichés et les facilités scénaristes. Surtout que sa mise en scène ne casse rien. Au moins, les comédiens (à commencer par Chris Rock) sont en forme, et quelques gags plairont aux fans finis de Woody Allen. ***

Il y a beaucoup de L'échine du diable et A Tale of Two Sisters dans The Awakening de Nick Murphy. Très léchée visuellement, l'histoire ne tarde pas à tourner en rond, alors que la mélancolie développée a mal à côtoyer les redondants effets horrifiques. **1/2

Mieux réalisé que son prédécesseur et plus auto-parodique, The Expendables 2 cette fois de Simon West n'est pas, à proprement parlé, un bon récit. Il ne s'agit que d'une grosse production puérile et facile où les héros de films d'action de notre jeunesse se tire dessus. L'exercice amuse pendant une demi-heure, pour lasser par la suite. **1/2

Copier le style de Claude Chabrol est une chose, bien le faire en est une autre. Le cinéaste Bruno Chiche l'apprend à ses dépends avec le soporifique Je n'ai rien oublié où il fait l'impossible pour faire compliquer alors que sa prémisse nage dans les invraisemblances. Une déception, surtout en tenant compte du prestigieux casting rassemblé. **

Sorte de conte pour les enfants âgés de 6 à 7 ans, The Odd Life of Timothy Green de Peter Hedges représente près de deux heures de leçons moralisatrices. Du gros sirop dégoulinant, jusqu'à l'overdose. **

Gros mélodrame conventionnel mal filmé et pas très bien joué, Sparkle de Salim Akil est le dernier long métrage de Whitney Houston. Seulement pour ça, les gens voudront y jeter un coup d'oeil. Mais ce n'est vraiment pas une bonne idée. *1/2

Film du jour: Jour de la colère

Tourné pendant la Deuxième Guerre mondiale, Jour de la colère de Carl Theodor Dreyer est une métaphore puissante et brillante sur l'obscurantisme et le nazisme. Au 17e siècle, dans un petit village perdu, une femme est accusée de sorcellerie pendant que le noyau familial d'une famille modèle est sur le point d'imploser. Très originale dans son approche, cette petite merveille graphique et scénaristique à l'interprétation volontairement contrôlée est un fascinant portrait de société. Un cinéma d'une rare beauté, à la fois lent, poétique, religieux et violent psychologiquement, qui risque bien de laisser des séquelles. *****

vendredi 17 août 2012

Entrevues ParaNorman

Nouvelle animation 3D du studio qui a offert l'extraordinaire Coraline, ParaNorman débarque sur les écrans, avec une version française qui a été doublée au Québec. 

Ainsi, j'ai pu m'entretenir avec Émilien Néron (Monsieur Lazhar) qui fait la voix de Norman, et Mitsou qui prête son timbre vocal à celui de sa mère.

Mon entrevue se trouve dans les pages du Métro.

Films du jour: Before Sunrise & Before Sunset

Pour coïncider avec la sortie de l'ordinaire 2 Days in New York, qui est une sorte de suite au très bon 2 Days in Paris, revenons sur les deux films qui ont inspiré la réalisatrice Julie Delpy: les succulents Before Sunrise et Before Sunset de Richard Linklater. Deux films jumeaux qui mettent en scène les mêmes personnages et qui se déroulent à quelques années d'écart. La rencontre entre un homme et une femme soulève plusieurs questions sur le quotidien, l'avenir, l'amour, l'amitié, la famille, le mariage et le bonheur. Très  européen dans son approche, ce récit verbeux mais passionnant est un régal pour l'oreille. Surtout que le duo en place et la réalisation sans artifice s'effacent pour laisser le sujet triompher. Le premier volet est peut-être plus frais, mais le tout se suit comme le plus haletant des suspenses.
Before Sunrise: ****
Before Sunset: ***1/2

jeudi 16 août 2012

Tournage: L'autre maison

Hier, je suis allé visiter le plateau de tournage du film L'autre maison de Mathieu Roy, qui met en vedette Roy Dupuis, Émile Proulx-Cloutier et Marcel Sabourin.

Pour tout savoir, voici la capsule vidéo qui se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Lola Montès

Si un jour on dresse une liste des plus beaux films du septième art, il ne faudrait pas oublier Lola Montès, le classique de Max Ophuls. Ce récit iconoclaste sur une célèbre courtisane est un joyau de mise en scène, alors que la couleur (une première chez le cinéaste) et le format particulier de l'ouvrage en font une oeuvre à part. En jouant de suggestion, en alternant entre le passé et le présent, la réalité et la chimère, le mélo séduit au plus haut point, et le revoir amène toujours un élément nouveau. Dans le rôle titre, Martine Carol a trouvé le rôle qu'elle a cherché pendant toute sa carrière. Un testament à chérir, tout simplement. *****

mercredi 15 août 2012

Entrevues avec les cinéastes de Ruby Sparks

Superbe romance entre un romancier et le personnage de son nouveau livre, Ruby Sparks est une oeuvre absolument charmante, beaucoup plus complexe et profonde qu'il ne le laisse paraître.

J'ai pu m'entretenir avec ses deux réalisateurs, Jonathan Dayton et Valérie Faris, à qui l'on doit également le très bon Little Miss Sunshine.

Mon entrevue se retrouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Murder in the First

De toutes les bonnes performances de Kevin Bacon (il y en a eu quelques-unes), celle que l'on oublie trop souvent est celle de Murder in the First, où il interprétait un prisonnier qui recevait des traitements inhumains de la part des gardiens. Vrai que ce drame carcéral et d'avocats de Marc Rooco n'a pas passé à la postérité. N'en demeure pas moins un film convaincant et haletant à la juste recréation historique, qui pouvait également compter sur des performances de comédiens en pleine forme (de Bacon, bien sûr, mais également de Gary Oldman et de Christian Slater). ***1/2

mardi 14 août 2012

DVD : Raid – Redemption, Les fleurs de la guerre, Un monstre à Paris, Creature

Après les Olympiques et Fantasia, les sorties DVD et Blu-ray se font discrètes.

Ce n'est pas une raison pour manquer The Raid: Redemption de Gareth Evans qui est probablement le meilleur film d'action à voir le jour depuis des lustres. C'est spectaculaire, décoiffant et incroyablement divertissant. ***1/2

Avec Les fleurs de la guerre, le grand cinéaste chinois Zhang Yimou mélange son amour des femmes à celui des grosses production visuellement splendides. Le récit guerrier sent parfois la propagande à plein nez, mais techniquement, le film est irréprochable. ***

S'adressant davantage aux jeunes enfants qu'aux adultes, l'animation Un monstre à Paris de Bibo Bergeron recycle maladroitement tous les clichés du genre (acceptation de soi, vive la différence et alouette) pour offrir un effort souvent terne. **1/2

Qui n'aime pas les longs métrages horrifiques complètement stupides où des jeunes adultes idiots se font démembrer de façon humoristique? Dommage que Creature de Fred Andrews soit tellement mal fait, parce qu'il est pratiquement impossible d'en soutirer le moindre plaisir. *1/2

Film du jour: Jaws

Sortant aujourd'hui dans une nouvelle édition Blu-ray qui ne lésine pas sur les suppléments intéressants, Jaws de Steven Spielberg a changé l'univers du septième art... pour le meilleur et pour le pire. Il s'agit, à proprement parlé, du premier blockbuster estival. Une mode qui est encore présente de nos jours. Sauf que cette production est de grande qualité, à la fois drôle, effrayante et intelligente. Ce qui compte n'est pas le nombre de morts, l'accumulation de scènes d'action ou l'utilisation le plus souvent possible d'effets spéciaux, mais le développement des personnages et d'une tension infernale. De ce côté, il s'est fait pratiquement rien de mieux depuis. ****1/2

lundi 13 août 2012

Entrevue Alain Chabat pour Sur la piste du Marsupilami

C'est vendredi dernier que prenait l'affiche au Québec Sur la piste du Marsupilami, l'adaptation cinématographique de la célèbre bande dessinée.

Pour célébrer le passage du gentil petit animal jaune dans l'univers du septième art, j'ai discuté avec le cinéaste du long métrage, Alain Chabat, très connu pour ses rôles comiques et ses réalisations complètement folles.

Mon entrevue se trouve sur le site de MSN.

Film du jour: Breath

Contrairement à Takashi Miike et Steven Soderbergh, Kim Ki-duk tourne rapidement mais la plupart de ses efforts méritent le détour. C'est encore le cas de Breath, cette oeuvre minimaliste et mystérieuse sur une jeune femme malheureuse en ménage qui décide d'aller égayer le quotidien d'un condamné à mort. Étrange et abscons, le récit se laisse dévoiler au gré des révélations, douces mais importantes, qui forment une sorte de spirale qui entraîne le spectateur vers le fond - la noirceur de l'âme, la souffrance - mais également vers la lumière, l'amour et la sérénité. Composé de performances fortes et d'un surplus d'émotions qui déferlent dans la dernière ligne droite, le long métrage hantera quiconque lui laisse suffisamment de temps pour se déployer. ****

dimanche 12 août 2012

Entrevues avec Radu Mihaileanu pour La source des femmes

Le cinéaste Radu Mihaileanu a un parcours plus qu'appréciable. De film en film (Train de vie, Va, vis et deviens, Le concert), il s'est construit son propre univers féerique où drames et comédies sont au rendez-vous. Dans La source des femmes, il est de retour pour montrer le courage de plusieurs femmes arabes.

J'ai pu m'entretenir avec lui lors de sa venue à Montréal il y a quelques semaines.

Ma première entrevue qui est disponible dans les pages du Métro parle de son nouveau long métrage et des implications politiques d'un tel sujet.

Mon second article qui se retrouve sur le site de Cineplex est un questions-réponses où sa pensée transparaît au grand jour.

Film du jour: Saturday Night and Sunday Morning

Le cinéma social britannique a réellement touché son apothéose dans les années 1960. Sorti en 1961, Saturday Night and Sunday Morning de Karel Reisz est une brillante adaptation d'un livre à succès sur l'aliénation du travailleur dont le destin est déjà tout tracé d'avance. 50 ans plus tard, le film est toujours autant d'actualité, surtout dans sa façon de montrer un mouton blanc qui cherche à échapper au système et qu'il n'y arrive pas. Très sensible, le récit est composé de beaux plans soignés, et la prestation d'Albert Finney n'a rien à envier à tous les Marlon Brando et James Dean de ce monde. ****

samedi 11 août 2012

Entrevue Guilty of Romance

Sorte de Belle de Jour du 21e siècle, Guilty of Romance est le dernier délire de Sion Sono. Le film, qui a pris l'affiche en salle hier au Québec, a été présenté en octobre dernier dans le cadre du Festival du nouveau cinéma. C'est là que j'ai rencontré son héroïne, Megumi Kagurazaka.

Mon entrevue avec la superbe actrice japonaise se trouve dans les pages du Métro.

Film du jour: Battle in Heaven

Film le moins connu de Carlos Reygadas à qui l'on doit les merveilleux Japon et Lumière silencieuse, Battle in Heaven est un récit urbain sur deux individus issus de classes sociales différentes qui se mettent dans le pétrin. Composé d'acteurs non professionnels, d'une photographie exceptionnelle, d'un grand soin apporté aux bruits extérieurs mais également d'un ton assez unique où se mélange sexualité explicite et religion, ce long métrage pathétique se digère avec le temps. Il ne faut surtout pas tout quitter après la première scène mais foncer tête baissée dans l'ouvrage qui fait passer par toute la gamme des émotions. ***1/2

vendredi 10 août 2012

Ruby Sparks, Guilty of Romance, Killer Joe, La source des femmes, The Bourne Legacy, Hope Springs, Sur la piste du Marsupilami

Que de bons films qui prennent l'affiche cette semaine en salles! Petit tour d'horizon des sorties pour ne rien manquer des titres les plus intéressants.

Les réalisateurs de Little Miss Sunshine sont de retour avec Ruby Sparks, une superbe comédie romantique noire sur un écrivain qui tombe en amour avec sa création. Drôle, inspiré, magnifiquement joué par Paul Dano et Zoe Kazan, le long métrage mérite amplement le détour.

Sion Sono ne fait rien comme les autres et il le prouve à nouveau avec son flamboyant Guilty of Romance où il métamorphose une jeune bourgeoise rangée en symbole sexuel. C'est malsain, dépravé mais très accessible, ce qui est plutôt rare chez monsieur.

Le créateur de The Exorcist et French Connection est capable, à l'occasion, de signer une bonne production. C'est ce qu'il fait dans Killer Joe, une comédie très, très sombre où une famille finit par s’entre-tuer. On rit aux larmes devant l'absurdité des situations et quelques scènes cultes - celle du Kentucky! - qui marqueront à jamais les esprits.

Radu Mihaileanu (Va, vis et deviens, Le concert) réalise de bons films, mais jamais de très bons films. L'histoire se répète avec La source des femmes, une intéressante mais moralisatrice réflexion sur la vie de femmes en sol arabe. On adhère malgré tout...

Avait-on vraiment besoin d'un nouveau Bourne? Après l'excellent travail de Paul Greengrass, Tony Gilroy (le scénariste de la première trilogie) sabote un peu la licence avec The Bourne Legacy. L'introduction est bavarde et incompréhensible, alors que la conclusion n'exploite en rien les thèmes développés, se perdant dans de longues scènes d'action.

Malgré le grand talent de Meryl Streep et de Tommy Lee Jones, Hope Springs de David Frankel ne fait que surfer sur des sujets éprouvés (l'amour qui s'érode dans le couple, les fantasmes qui ne sont jamais réalisés, etc.) pour offrir une caricature de la vie réelle. Si seulement il y avait de l'humour...

Lorsque Alain Chabat porte le chapeau de cinéaste, cela peut aller dans les deux sens. Son Astérix et Obélix était génial, alors que Grrrrrrrrr! frôlait le navet. Sur la piste du Marsupilami se situe entre ces deux pôles, offrant quelques gags réussi, mais ennuyant plus souvent qu'autrement avec ses situations redondantes et enfantines.

Film du jour: State and Main

Le brillant auteur et réalisateur David Mamet explore les coulisses du septième art dans State and Main qui ressasse les nombreux problèmes d'une équipe de production qui cherche à tourner un film dans un petit village perdu. Sans être totalement originale, cette histoire fait mouche grâce à la truculence des répliques, les situations tordues et le jeu d'excellents interprètes. Truffaut, Fassbinder et Asayas sont peut-être allés plus loin dans le genre, ce qui n'empêche pas ce long métrage de briller et de divertir. ***1/2

jeudi 9 août 2012

Film du jour: The Music Lovers

Présenté ce soir au Cinéma du Parc, The Music Lovers est un des films les plus fous et éclatés de Ken Russell. Dans d'autres mains, cela n'aurait été qu'une biographie consensuelle sur Tchaikovsky. Mais ici, il façonne une mise en scène extrêmement éclatée et tordue qui ressemble à un véritable opéra rock. C'est délirant et malsain mais pas superficiel ou tape-à-l'oeil pour autant. À l'époque (les années 1970), les critiques avaient été désastreuses. Mais c'est le moment de réhabiliter cet objet culte que les cinéphiles doivent voir au moins une fois dans leur vie. ****

mercredi 8 août 2012

Conférence de presse FFM 2012

C'est hier que s'est déroulée la conférence de presse de la 36e édition du Festival des films du monde de Montréal.

J'y étais et voici mon compte-rendu de l'évènement.

Une liste de 10 films à ne pas manquer sera publiée sous peu.

Pas certain du titre d'ouverture - Million Dollar Crocodile - que Fantasia aurait sûrement refusé, mais bon, ne sait-on jamais...

Film du jour: Mahler

Ce que le cinéma de Ken Russell peut nous manquer! Surtout ses biographies musicales qui ressemblent à presque rien. En racontant le destin du musicien Mahler, le grand cinéaste anglais arrive à choquer avec des séquences de rêves et de fantasmes tout simplement brillantes et hallucinantes. Plus conventionnel que sur d'autres longs métrages, ce récit passionne de bout en bout tant la passion amoureuse et l'individualisme grotesque semblent constamment se mener une guerre de tranchées. ***1/2

mardi 7 août 2012

DVD : The Deep Blue Sea, Marley, Toutes nos envies, The Lorax, Grimm Season 1

Les sorties DVD et Blu-ray se suivent sans nécessairement se ressembler. Pour une fois, cette semaine, les bons titres sont plus nombreux que les films à éviter. Il faudra en profiter!

Exquise histoire d'amour nocturne qui secoue par la noirceur de ses sentiments, sa réalisation extraordinaire de Terrence Davies et le jeu tout simplement exquis de Rachel Weisz, The Deep Blue Sea est à ne manquer sous aucun prétexte. ****

Très bon documentaire sur une légende de la musique, Marley de Kevin Macdonald offre un portrait complet (de 2h30!) de la situation, passant sur les bons et les mauvais moments de cet artiste accompli. Pour tout savoir - ou presque - à son sujet. ***1/2

Philippe Lioret fait des grands films (Welcome, Je vais bien ne t'en fais pas). Emmanuel Carrère est un des plus grands écrivains contemporains. C'est donc surprenant que Toutes nos envies ne soit pas meilleur. Bien que cette histoire de juges et de femme malade va droit au coeur, elle n'épargne pas non plus le mélo. ***1/2

Animation très colorée qui rappelle les beautés de l'originalité, The Lorax de Chris Renaud débute sur des chapeaux de roues avec de s'essouffler avant la fin. Les enfants risquent toutefois de beaucoup aimer. Et l'édition Blu-ray comporte de nombreux jeux et suppléments très intéressants. ***

Imaginez Twilight, mais en meilleur. D'accord, ce n'est pas très difficile. Ensuite, intégrez-y des éléments de contes classiques. Cela donne la première saison de Grimm qui intéressera une clientèle précise (adolescents et jeunes adultes) sans insulter les autres. Cela peut prendre quelques épisodes avant d'y adhérer totalement, sauf que la série comporte beaucoup plus de forces que de faiblesses. ***

Film du jour: A Perfect Murder

Ce n'est pas d'hier qu'il existe des remakes complètement inutiles. En voulant transposer le très divertissant M For Murder d'Hitchcock, Andrew Davis accouche avec A Perfect Murder d'une version plastiquement lisse mais terriblement terne, sans humour et sans émotion. Ce triangle amoureux où le mari cocu demande à l'amant de sa femme de se débarrasser de cette dernière n'est pas mauvais (la réalisation est techniquement au point et l'interprétation d'ensemble - surtout de Michael Douglas et de Viggo Mortensen - fonctionne). C'est seulement que trop souvent, le suspense est inopérant, se pendant dans ses fils blancs et ses invraisemblances. **1/2 

lundi 6 août 2012

Film du jour: Vivre sa vie

La première décennie de créations cinématographiques de Jean-Luc Godard est réellement sa plus intéressante. Au sein de ses nombreuses fresques, il y a eu Vivre sa vie en 1962, un film existentialiste construit en tableaux qui emprunte autant à Dreyer qu'à la série B dans sa façon de montrer le destin difficile d'une jeune femme qui s'adonne à la prostitution pour survivre et donner un sens à sa vie. Théorique sans être touffu, doté d'une mise en scène originale et d'un propos intellectuel comme l'aime son auteur, l'ensemble  présente la magnifique  Anna Karina au sommet de sa beauté. Juste pour elle, on est disposé à vivre ce voyage en avance sur son temps qui en a marqué plus d'un (comme Tarantino, par exemple). ****

dimanche 5 août 2012

Vidéos de femmes dans le parc, Zarafa, La route devant, 360, Liverpool, Total Recall, Diary of a Wimpy Kid : Dog Days

Avec les Olympiques, Osheaga et Fantasia, ce n'est peut-être pas la fin de semaine idéale pour aller voir des nouveautés au cinéma. Surtout que les nouvelles propositions ne méritent pas toujours le détour. Regardons ce qui vient de prendre l'affiche:

Zarafa: Un dessin animé mignon comme tout de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie sur un enfant qui tente de ramener une girafe en Afrique. C'est gentil, inoffensif, mais également très, très moralisateur et didactique.

La route devant: Un documentaire de Stefan Ivanov qui porte sur les tziganes. Le sujet est très intéressant, mais le traitement manque d'audace et de nouveauté. Surtout qu'il est encore question de ces vestiges du passé qui tendent à disparaître. Comme dans 99% des documentaires des cinq dernières années...

360: Comment un grand cinéaste (Fernando Meirelles), un très bon scénariste (Peter Morgan) et de solides interprètes (Hopkins, Law, Weistz, etc.) peuvent faire un long métrage aussi banal, plat, superficiel et prétentieux sur «tous ces liens qui unissent les êtres humains sur la Terre»? On soupçonne un montage spécial du réalisateur qui figurera sur l'édition DVD. En attendant, il s'agit plutôt d'un Babel cheap.

Liverpool: Manon Briand fait un retour au cinéma avec cet objet hétéroclite matinée d'humour, de romance, de suspense, de drame social et politisé qui tourne un peu à vide tant le souffle vient à manquer et que l'interprétation est loin d'être irréprochable.

Total Recall: La nouvelle de Dick est géniale et le premier film de Verhoeven s'avère un très bon divertissement. Mais celui de Len Wiseman n'est qu'un gros film d'action en forme de jeu vidéo. D'un intérêt très éphémère.

Diary of a Wimpy Kid: Dog Days: À quoi faut-il s'attendre du troisième tome de David Bowers alors que les deux précédents étaient déjà très douteux? À un nouvel échec horripilant, à de l'humour quelconque, à des personnages dessinés grossièrement et à une tonne de belles valeurs collantes.

Au final, la sortie la plus intéressante - et elle est gratuite, celle-là - est d'assister aux Vidéos de femmes dans le parc qui se déroulera ce soir à 21h00 au Théâtre de Verdure du Parc Lafontaine et qui présentent des oeuvres récentes de réalisatrices québécoises et canadiennes. À ne pas manquer!

Film du jour: La peau douce

Hué à Cannes lors de sa présentation, La peau douce n'est pas le meilleur film de François Truffaut. Cette histoire d'un homme marié qui tombe amoureux d'une belle inconnue n'arrive pas toujours à renouveler la banalité de son sujet. Reste que dans les mains d'un grand réalisateur, le traitement mérite le coup d'oeil. Il sait créer beaucoup d'atmosphère et un héros (Jean Desailly) aux failles apparentes et aux comportements compréhensibles. Et il y a la ravissante Françoise Dorléac, ange tombé du ciel qui hypnotise dans toutes ses scènes. ***1/2

samedi 4 août 2012

Entrevues Liverpool

Pour la sortie de Liverpool, le nouveau film de Manon Briand (La turbulence des fluides) qui plonge une jeune fille dans des aventures rocambolesques, j'offre deux entrevues.

La première publiée dans les pages du Métro est une entrevue avec la réalisatrice et l'actrice Stéphanie Lapointe.

La seconde qui est accessible via le site de MSN est un questions/réponses avec Louis Morissette qui campe le «méchant».

Film du jour: Edvard Munch

Présenté ce soir au Cinéma du Parc, Edvard Munch du réputé cinéaste Peter Watkins est probablement un des meilleurs biopic jamais conçus au cinéma. Ce qui débute comme un documentaire sur le célèbre peintre maudit se transforme en analyse de la famille, du deuil et de l'amour. Passé et présent ne forment bientôt qu'un, et cette démarche, très expérimentale, prend de la profondeur et de l'intensité avec le temps, au fil de cette intrigue de trois heures. Brillant et extrêmement intéressant (tout ce qui en ressort sur Munch, dont une certaine analyse de ses thèmes et de ses peintures), il s'agit d'un ouvrage à voir absolument. ****1/2

vendredi 3 août 2012

Cinq films à voir pendant Osheaga

Parlant d'Osheaga, ce formidable festival de bonne musique qui se déroule à Montréal pendant toute la fin de semaine, voici cinq films à voir entre deux séances de M83, de Sigur Ros, de Bloc Party et de Passion Pit.

Mes propositions se retrouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: 24 Hour Party People

Parfait pour Osheaga qui se déroule en fin de semaine, 24 Hour Party People de Michael Winterbottom fait revivre cette fabuleuse époque de la cold wave qui a vu l'ascension de groupes tels Joy Division et les Happy Mondays. Hilarant, mis en scène avec ingéniosité et doté d'une trame sonore à se procurer de toute urgence, le long métrage ravit au plus haut point avec ses répliques mordantes et ses situations cinglantes. Ah, Steve Coogan, quel acteur! ****