jeudi 30 août 2012

Critique : The Possession


Nouveau long métrage d’exorcisme à prendre l’affiche au cinéma, «The Possession» se détache quelque peu du lot en se rapprochant du chef-d’œuvre de William Friedkin et non de toutes ces imitations fauchées qui abondent sur le marché. Ce n’est pas une suite à «The Devil Inside» – un des pires navets de 2012 – et c’est tant mieux.

L’histoire respecte les conventions du genre. Un couple séparé (Jeffrey Dean Morgan, Kyra Sedgwick) découvre que leur plus jeune fille (Natasha Calis) est possédée par un esprit maléfique. Pour la sauver, il faudra peut-être l’exorciser…

Cette prémisse – ou la bande-annonce et l’affiche du film – ne rend pas honneur à ce nouvel effort d’Ole Bornedal, qui en avait impressionné plus d’un avec son excellent «Deliver Us From Evil». Le voilà de retour avec une production plus formatée qui n’empêche pas son talent de rejaillir. Il s’exprime au sein de cette photographie majestueuse, de cette partition musicale particulièrement trépidante et de cette réalisation réglée au quart de tour, dont les fondus au noir accompagnés de piano forment des leitmotivs angoissants.

Plus qu’un exercice de style, le récit se démarque par la présence de thèmes coutumiers qui sont abordés avec finesse (tous les changements liés à l’arrivée de l’adolescence et à la difficulté d’accepter l’éclatement de la cellule familiale) et d’une forte interprétation de très bons comédiens qui transcendent les stéréotypes en place. Les deux enfants (Natasha Calis et Madison Davenport) sont excellents et Jeffrey Dean Morgan prouve qu’il est bien plus qu’un simple croisement entre Robert Downey Jr. et Javier Bardem.

Doté d’un ton grave qui ne se prend pas totalement au sérieux (il y a par exemple quelques scènes volontairement ridicules qui laissent l’humour éclater au grand jour), l’effort arrive à développer un suspense efficace et une atmosphère suffocante sans jamais se perdre dans de trop nombreux sursauts gratuits. Au contraire, une grande place est accordée à la frayeur psychologique qui prend notamment forme par un combats d’ombres entre le Bien et le Mal.

Produit par Sam Raimi, «The Possession» s’avère l’antithèse de son surprenant «Drag Me to Hell». Il ne s’agit plus d’une comédie hallucinante dans l’esprit d’«Evil Dead», mais d’un drame souvent efficace qui captive malgré ses revirements attendus, ses effets spéciaux pas toujours réussis et sa conclusion légèrement décevante. Pour une surprise, cela en est une bonne. Les amateurs de «Insidious» et «The Box» risquent d’apprécier.

3/5

Aucun commentaire:

Publier un commentaire