samedi 26 septembre 2015

Sorties au cinéma : Mississippi Grind, Sicario, Grandma, Scratch, Bonté divine, Beltracchi : The Art of Forgery, Pawn Sacrifice, Hotel Transylvania 2, Goodnight Mommy, On voulait tout casser, The Green Inferno, Soudain le silence

Cette semaine au Québec, il n'y a pas moins de 14 sorties de films au cinéma! Comme The Reflektor Tapes d'Arcade Fire ne sera présenté que quelques fois et que The Intern avec Anne Hathaway et Robert De Niro semble particulièrement laborieux (peut-être que je vais me reprendre en Blu-ray, mais le cinéma de Nancy Meyers n'est pas toujours synonyme de qualité), j'ai préféré me concentrer sur l'autre douzaine. Et bien qu'aucun titre ne sort réellement du lot, il y a des longs métrages qui valent le coup d'oeil.

C'est le cas de Mississippi Grind de Ryan Fleck et Anna Boden (un duo qui ne font que des bons films: Half Nelson, Sugar, It's Kind of a Funny Story) qui s'intéresse à deux hommes qui tentent de s'en mettre plein les poches aux jeux de hasard. La mise en scène sobre et le scénario très humain laissent toute la place aux interprètes: à Ryan Reynolds qui est étonnant et à Ben Mendelson qui crève l'écran. ***

Sicario de Denis Villeneuve fait grande impression. Avec raison. Sa réalisation est spectaculaire et elle rivalise avec les meilleures des gros studios hollywoodiens. Dommage que son scénario emprunte trop au Traffic de Soderbergh et que les personnages soient si vides. Globalement intéressant malgré de sévères baisses de tension, bien défendu même si Emily Blunt ne semble pas toujours investie, il y a de quoi amplement satisfaire les amateurs du genre. ***

Il ne faudra pas être surpris de voir Lily Tomlin décrocher une nomination aux Golden Globes pour Grandma de Pault Weitz. Elle est superbe en vieille lesbienne rouspéteuse qui fait l'impossible pour aider sa petite-fille à trouver l'argent pour se faire avorter. Le récit, gentil et prévisible, surprend par sa façon de mélanger plus que correctement humour, émotions et mélancolie. ***

Scratch n'aurait pu qu'être un autre film plein de stéréotypes sur la culture rap. Mais le premier long métrage de Sébastien Godron déjoue - légèrement - les clichés avec ce hip-opéra pas piqué des vers, qui convainc la plupart du temps et qui laisse croire à un heureux avenir pour le cinéaste. ***

Énorme succès en Croatie, Bonté divine de Vinko Bresan est une énorme farce sur un prêtre qui sabote des préservatifs pour repeupler son île. Autant la première demi-heure est hilarante, autant l'effort s'essouffle rapidement, tombant complètement à sec avant la fin. Qui n'est pas Jiri Menzel qui veut. **1/2

Faire un documentaire comme Beltracchi: The Art of Forgery sur un homme qui peint des faux tableaux pose d'excellentes questions sur l'éthique et le rôle de l'art. Mais ces interrogations semblent très peu intéresser Arne Birkenstock qui suit son sujet sans le remettre en question. **1/2

Histoire vraie tournée à Montréal sur Bobby Fischer qui affronte la grande machine russe, Pawn Sacrifice d'Edward Zwick ne s'éloigne guère du biopic usuel. S'il force la dose (au niveau de la musique et de l'interprétation), il arrive malgré tout à créer un certain suspense dans ses joutes d'échecs. **1/2

Hotel Transylvania 2 ressemble comme deux gouttes d'eau à son prédécesseur. Les enfants mordront à l'hameçon, alors que les adultes vont passablement s'ennuyer devant cet humour inégal et moralisateur dominé par le style outrancier d'Adam Sandler. **1/2

Ne laissant pas indifférent, Goodnight Mommy de Veronika Franz et Severin Fiala ressemble un peu à un Shyamalan qui se permettrait de refaire Le grand cahier, en ayant constamment Funny Games en tête. Cela donne une oeuvre prévisible et prétentieuse qui fait l'impossible pour choquer sans vraiment y arriver. Mieux vaut revoir A Tale of Two Sisters et le trop peu connu The Other (1972) **

La manipulation est partout dans On voulait tout casser de Philippe Guillard, le récit édifiant d'un homme condamné par la maladie qui tarde à l'annoncer à ses amis. Autant la distribution est superbe (Kad Merad, Charles Berling, Benoît Magimel), autant tout est trop gros et appuyé. **

C'est un peu le cas aussi de The Green Inferno d'Eli Roth, le récit grotesque de manifestants qui se font dévorer par une ancienne tribu. Une fois passée les quelques séances de gore obligatoires, l'ennui s'installe et elle ne fera qu'une bouchée du cinéphile. *1/2  

Pire encore est Soudain, le silence de Michel Préfontaine, un film québécois indépendant mais assez consternant sur la relation entre un chanteur d'opéra qui ne peut plus chanter et la femme qui doit s'en occuper lors de son séjour à Montréal. *1/2

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