vendredi 7 août 2015

Sorties au cinéma : The Tribe, Shaun the Sheep, The Gift, Irrational Man, Ricki and the Flash, Le dep, Dark Places, Fantastic Four, Mirage

La folie de Fantasia étant chose du passée, on peut se concentrer sur les sorties régulières en salles. Cela tombe, il y a cette semaine une oeuvre extraordinaire à ne manquer sous aucun prétexte.

Elle se nomme The Tribe de Miroslav Slaboshpitzky, un film ukrainien entièrement tourné en langage de signes sur un adolescent qui rejoint une bande de garçons qui sont loin d'être des enfants de choeur. Magistralement mis en scène avec un scénario qui s'échelonne comme un cauchemar de plus en plus troublant et brutal, il s'agit là certainement d'un des longs métrages qui se retrouvera à coup sûr dans notre palmarès de fin d'année. ****

Gentille animation issue du studio qui a donné Chicken Run et Wallace and Gromit, Shaun the Sheep de Mark Burton et Richard Starzak est un autre ingénieux dessin animé en pâte à modeler sur des moutons qui vont dans la grande ville pour secourir leur propriétaire. C'est ludique, mignon et charmant comme tout même si l'ensemble aurait pu être encore plus mémorable. ***1/2

Première réalisation de l'acteur Joel Edgerton qui y tient un rôle important, The Gift est un suspense sur le passé qui revient hanter un couple en apparence modèle et sans histoire. Mélangeant adroitement les genres sans être totalement au point, l'effort emprunte beaucoup à Caché, Old Boy et le superbe effort allemand Revanche en demeurant tout de même recommandable. ***

Irrational Man est certainement le film le plus faible de Woody Allen depuis des lustres. Ni drame, comédie, suspense ou romance, cette production sur un prof en crise existentielle laisse complètement indifférent malgré sa photographie somptueuse et la présence de Joaquin Phoenix. **1/2

Meryl Streep est encore une caricature d'elle-même dans Ricki and the Flash de Jonathan Demme, un mélo comique qui tombe souvent à plat sur une chanteuse qui tente de renouer avec sa famille. C'est conventionnel et inoffensif malgré un ou deux moments plus relevés. **

Il y a beaucoup de sincérité derrière Le dep, le premier long métrage de Sonia Bonspille Boileau qui traite d'un vol qui tourne mal. Les sujets abordés sont nécessaires et Eve Ringuette livre une judicieuse interprétation. Sauf qu'il est impossible de passer sous silence les nombreuses faiblesses - le scénario est parfois manipulateur, les dialogues moralisateurs, les comédiens secondaires laissés à eux-mêmes, la musique insistante - de cet essai fait avec un micro budget. **

L'auteure de Gone Girl voit un autre de ses romans être transposé au cinéma. Le résultat est toutefois loin d'être heureux tant Dark Places de Gilles Paquet-Brenner qui oblige une femme à replonger dans le massacre de sa famille est inopérant. L'aspect thriller ne fonctionne pas, la description des crimes est terriblement soft, Charlize Theron manque de crédibilité et il y a tellement d'invraisemblances que l'ennui ne tarde pas à apparaître. **

Dans un marché saturé par les adaptations de bandes dessinées, Fantastic Four ne fait pas bonne figure. Surtout que l'ouvrage concocté par Josh Trank est une des pires à voir le jour depuis longtemps. La première partie beaucoup trop longue et monotone sabote le solide casting en place, alors que la seconde s'avère risible dans l'élaboration de ses affrontements. Lorsque l'émerveillement laisse la place aux rires involontaires, c'est qu'il y a un fâcheux problème. Aussi navrant que les versions qui ont pris l'affiche il y a déjà 10 ans. *1/2

Ego Trip a mis la barre tellement basse cette année qu'aucun film québécois ne pourra être pire. Mirage de Ricardo Trogi passe pourtant bien près de le faire. Pour la première fois, l'efficace metteur en scène travaille sur un scénario qui n'est pas le sien et c'est ça le problème. La prémisse en place - la fin des illusions d'un père de famille qui se rend compte que l'existence ne se résume pas seulement à l'argent et aux gros seins - est parsemé des clichés les plus gros et les plus stupides possibles. Comme si on venait seulement de découvrir American Beauty ou qu'on voulait faire un remake encore plus grotesque du Règne de la beauté. Entre la talentueuse distribution qui est mal utilisée, l'humour répétitif qui ne fait jamais rire et les pointes dramatiques bâclées, la déception est grande. Pour tenter de faire oublier ce gros vide dégueulasse et cynique, le cinéaste multiplie les plans séquences superficiels. *1/2

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