mardi 30 avril 2013

DVD : Silver Linings Playbook, The Details, Not Fade Away, The Guilt Trip

Ça sent l'été et les grosses productions américaines qui vont bientôt prendre l'assaut des salles de cinéma. Cela peut expliquer pourquoi il y a peu de sorties DVD et Blu-ray.

Pourtant, il y a un titre à voir absolument. Il s'agit de Silver Linings Playbook de David O. Russell, une superbe comédie qui jongle avec des sujets très dramatiques. Avec son ton doux-amer et ses excelelnts interprètes, il s'agit d'un film qui fait beaucoup de bien. ****

Trop d'années après son fameux Meen Creek, le réalisateur Jacob Aaron Estes redonne des nouvelles avec The Details, une satire sur l'effritement du couple qui peut rappeler American Beauty. Moins mémorable, ce récit bizarre demeure tout de même intéressant à défaut d'être réellement satisfaisante. ***

Ce n'est pas parce qu'on revit sous le prisme de la fiction une époque importante du rock (les Stones et le milieu des années 60) que cela donne une oeuvre intéressante. La preuve est Not Fade Away de David Chase, une bluette compétente mais ennuyante, qui laisse totalement indifférent. **1/2

Il y a quelque chose de pathétique dans The Guilt Trip d'Anne Fletcher, une production qui cherche tellement à nous faire rire qu'elle en devient embarrassante. Surtout qu'elle gaspille les talents de Barbra Streisand et de Seth Rogens. **

Film du jour: Spaceballs

Folle parodie de Star Wars, Spaceballs de Mel Brooks est une comédie disjonctée assez efficace qui ne mise que sur le gag présent pour faire hurler de rire. Bien que la moitié des blagues tombent à l'eau, l'autre moitié fonctionne plutôt bien, surtout après une difficile journée où le cerveau doit absolument être mis à off. Très méta dans son approche, ce petit film plein d'inventivité touche juste, étant pratiquement devenu une référence du genre. ***

lundi 29 avril 2013

Film du jour: Kwaïdan

Regroupement de quatre courts métrages inquiétants sous fond de vieilles légendes asiatiques, Kwaïdan de Masaki Kobayashi est un tour de force, autant visuellement (les images magnifiques ressemblent à des tableaux) que sur le plan du scénario (on sent une réelle unité au niveau du ton et des thèmes). Composés de rythmes lents, d'élans mélancoliques et de scènes marquantes qui font amplement frissonner, ces petits films toujours fascinants et intéressants ont leur place dans n'importe quelle collection qui se respecte. ****1/2

dimanche 28 avril 2013

Film du jour: Best in Show

Hilarant faux documentaire sur des concours canins, Best in Show de Christopher Guest montre une faune humaine qui ferait n'importe quoi pour leurs amis à quatre pattes. Avec ses situations qui font beaucoup sourire, ses personnages joliment caricaturés et ses dialogues mordants, il y a tout pour passer un bon moment, que l'on aime ou pas les chiens. ***1/2

samedi 27 avril 2013

To the Wonder, La colline aux coquelicots, The We and the I, Une chanson en moi, The Company You Keep, Pain & Gain, The Pharmacist

Les nouveautés en salles sont très nombreuses, ce qui inclut le gros film américain décevant et quelques surprises à ne pas manquer.

À prendre ou à laisser, Terrence Malick propose avec To the Wonder un poème sur l'amour qui va et qui disparaît au gré du temps et des saisons. Avec son légendaire lyrisme, son grand soin apporté aux images et aux sons et sa façon de créer de la grâce, cet opus enchante l'âme même s'il est loin d'être ce que le cinéaste a fait de mieux. À voir seulement pour Olga Kurylenko qui en fera craquer plus d'un. ****

Pour son deuxième long métrage, Goro Miyazaki (oui, le fils d'Hayao) s'est beaucoup amélioré et il propose La colline aux coquelicots, une fresque douce-amère sur l'amitié, la solidarité et les secrets de famille. Rythmé et construit avec un soin incroyable, ce dessin animé a tout pour séduire petits et grands. ***1/2

Entre deux projets majeurs, Michel Gondry fait des pauses pour se ressourcer. Cela donne The We and the I, une fiction à la frontière du documentaire où l'on suit un groupe d'étudiants du Bronx. Drôle, chaleureux, parsemé d'humanité, voici un titre qui est loin d'être négligeable. ***1/2

Présenté au Festival du film du monde en 2010 (!), Une chanson en moi de Florian Cossen arrive enfin sur les écrans québécois. Tant mieux, parce que ce beau essai allemand sur l'identité et le passé tortueux de l'Argentine est mis en scène avec subtilité et interprété avec soin. ***

Robert Redford traite de terrorisme et d'idéaux en réunissant une prestigieuse équipe d'interprètes dans The Company You Keep. Bien que l'effort soit généralement solide et intéressant, il y manque cette complexité qui sépare les bons des grands films. ***

Michael Bay persiste et signe avec Pain & Gain une comédie noire qui questionne le rêve américain sans aucune subtilité. Avec son style tape-à-l'oeil, sa testostérone dans le tapis et ses éternels personnages féminins qui ressemblent à des putes, il vient d'accoucher d'une sorte de Spring Breakers sans âme qui est à prendre, lui, au premier degré. **

Débarquant sur les écrans sans campagne de pubs ou projection de presse, The Pharmacist de Chester Sit  est un projet de l'Alberta qui ressemble à un trip de collégiens. Il s'agit d'une comédie fauchée sur un homme narcoleptique qui est incapable de s'extirper de ses trafics de médicaments. Réalisé n'importe comment avec des acteurs jamais crédibles, un scénario minable et des effets spéciaux pathétiques, il y a tout ici pour insulter les amateurs de cinéma. *

Film du jour: Easter Parade

Voir Fred Astaire et Judy Garland dans un même film aurait dû donner quelque chose de mémorable. Ce n'est pourtant pas le cas avec Easter Parade de Charles Walters qui n'est qu'un bon divertissement. L'histoire classique, à la Pygmalion, n'est qu'un prétexte pour présenter de superbes numéros musicaux et dansés. Mais quelles chorégraphies qui en mettent plein la vue et les oreilles! À tel point qu'on en oublie la prémisse et qu'on est satisfait avec ce que cette production a à offrir. Et c'est déjà beaucoup. ***1/2

vendredi 26 avril 2013

Film du jour: Hara-kiri

Un des plus grands classiques de Masaki Kobayashi, Hara-kiri est un film de samouraïs très particulier, dont la construction morcelée aux ellipses brillantes vivifie constamment l'intérêt, au même titre que la réalisation extraordinaire, les superbes images en noir et blanc et l'incroyable direction artistique. Cette histoire de vengeance transcende son sujet, s'avérant une véritable dénonciation des codes d'honneur et de la rigidité de la société japonaise. S'il faut laisser un peu de temps pour bien s'y retrouver, ne pas tenter sa chance s'avère un véritable sacrilège. ****1/2

jeudi 25 avril 2013

Les 5 changements musculaires les plus remarqués

Prendre des muscles pour un rôle n'est pas rare. Il y en a toutefois qui exagère. 

Coïncidant avec la sortie de Pain & Gain où Mark Wahlberg a changé drastiquement d'apparence physique pour jouer un culturiste, voici cinq des films où les acteurs et actrices ont pris énormément de muscles.

Mon palmarès se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Les enfants du marais

Certainement le film le plus connu de Jean Becker, Les enfants du marais est un grand conte populaire sur des amis de classes sociales différentes qui discutent de bonheur et de liberté. Oui, la charge n'est pas très subtile et la réalisation ne casse rien. C'est tout de même un long métrage qui fait beaucoup de bien, emportant le spectateur dans une quiétude salvatrice. Surtout que l'interprétation est aussi attachante que les dialogues sont savoureux. Un feel-good movie pour toutes les occasions. ***1/2

mercredi 24 avril 2013

Film du jour: Blancanieves

Présenté exceptionnellement au Cinéma du Parc dans le cadre du Festival du cinéma latino-américain de Montréal, Blancanieves de Pablo Berger est un exceptionnel film muet en noir et blanc, qui reprend le célèbre conte classique pour le transposer en Espagne, pour une clientèle plus adulte. Avec sa magnifique photographie, ses ombres incroyables, son ton glacé et son traitement souvent grotesque, on ne tarde pas à être fasciné par cette belle mécanique. Si l'on peut sentir l'exercice de style, il n'y a rien pour laisser indifférent, et surtout pas cette finale, d'une belle cruauté. Une splendide découverte à faire, en espérant que l'effort prenne bientôt l'affiche dans les salles régulières. ****

mardi 23 avril 2013

En DVD cette semaine: Wuthering Heights, The Central Park Five, A Royal Affair, Promised Land, The Impossible, Broken City, Gangster Squad

Il y a pas mal de nouveaux DVD et Blu-ray intéressants cette semaine, à commencer par un titre exceptionnel qui n'a, sacrilège!, jamais été diffusé dans les salles de cinéma.

Il s'agit du magnifique Wuthering Heights, nouvelle version du classique littéraire revue et corrigée par la grande Andrea Arnold. Cela donne une oeuvre rude et austère de très grande qualité, où les images parlent plus que les gens, et où les ombres, nombreuses, donnent littéralement froid dans le dos. ****1/2

Superbe documentaire sur une erreur judiciaire où des jeunes noirs ont été accusé à tort de viol, The Central Park Five de Ken Burn, Sarah Burns et David McMahon en fera enrager plus d'un. L'essai est un peu long, mais il demeure essentiel. ****

Nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, A Royal Affair de Nikolaj Arcel est une oeuvre un brin trop classique qui s'avère tout de même très intéressant. Peut-être pas pour le triangle amoureux en place, mais pour le discours sur le pouvoir et les changements sociaux. ***1/2

Joli effort de Gus Van Sant qui est malheureusement passé inaperçu, Promised Land rappelle l'importance de se battre pour ses convictions, surtout lorsqu'il est question de nos racines et de l'environnement. Bien entouré, Matt Damon fait des merveilles. ***1/2

D'un côté, The Impossible de Juan Antonio Bayona est une fresque courageuse  magnifiquement mise en scène et interprétée, sur le terrible tsunami qui a ravagé les côtés de la Thaïlande. De l'autre, il s'agit d'un mélo collant et poussif qui ne cherche qu'à faire pleurer et qui passe à un cheveu de gâcher la sauce. ***

Film noir et corruption font assez bon ménage dans Broken City d'Allen Hughes qui, malgré ses clichés et ses invraisemblances, sait comment divertir sans trop se prendre la tête. Et il y a cette musique, irrésistible, qui donne le goût de se procurer la trame sonore. ***

À prendre comme une grosse bande dessinée ironique, Gangster Squad de Ruben Fleischer est une sorte de The Untouchables ultra-violent, plus drôle que réellement dramatique. C'est mineur et sans conséquence, mais pas désagréable pour autant. ***

Film du jour: Jurassic Park

Disponible en Blu-ray et en format 3D après un court retour dans les salles du cinéma, Jurassic Park de Steven Spielberg demeure un divertissement de grande qualité, aussi excitant et drôle à regarder qu'intelligent à suivre. Tout a été mis en oeuvre dans ce spectacle de haute voltige pour en mettre plein la vue et les oreilles, surtout qu'avec plein de nouveaux suppléments intéressants, il y a de quoi vouloir retourner dans ce parc d'attractions où de nombreuses vedettes courent pour se mettre à l'abri de monstres éteints depuis des millions d'années. Tout simplement gigantesque. ****

lundi 22 avril 2013

Film du jour: Le Zèbre

Adaptation cinématographique du populaire roman Le Zèbre d'Alexandre Jardin qui avait connu un grand succès à sa sortie en salles en 1992, la version qu'en a tirée Jean Poiret est généralement drôle et sympathique, malgré une dernière demi-heure plus lassante qui verse dans le kitsch et le sirop. C'est que cette histoire pas si banale d'un homme qui tend à entretenir sa flamme amoureuse est ponctuée de répliques cultes et d'une prestation en tout point charmante de Thierry Lhermitte. C'est lui qui empêche le récit de prendre le bord et l'intérêt de fonde comme neige au soleil. Seulement pour sa prestation irrésistible, l'effort mérite le détour. ***

dimanche 21 avril 2013

Film du jour: Secrets & Lies

Lauréat d'une Palme d'Or et de plusieurs autres prix importants, Secrets & Lies est un des meilleurs films de Mike Leigh. Rarement l'analyse d'une cellule familiale et de ses dérivés insoupçonnés aura été fait avec autant de tact et de précision. À la fois drôle et dramatique, ce long métrage brillant aux dialogues mordants complètement improvisés et à l'interprétation parfaite se regarde avec beaucoup, beaucoup de plaisir. ****1/2

samedi 20 avril 2013

Film du jour: Lord of the Flies (1963)

Puissante adaptation du roman culte de William Golding, Lord of the Flies de Peter Brook reprend l'essence de l'ouvrage (la transformation d'enfants en bêtes sauvages, la nécessité d'avoir un clan et des règles en cas de crise, etc.) en demeurant toujours très cinématographique. Ainsi, les images qui donnent froid dans le dos et la superbe utilisation du son demeurent des éléments qui rivalisent avec la grandeur du texte. Ensemble, ils forment une symbiose éclatante, qui marquera le cinéphile pendant longtemps. ****

vendredi 19 avril 2013

Au cinéma: Fists of Legend, Peru Sabe, My Awkward Sexual Adventure

Encore une fois, j'ai manqué les grosses sorties de la semaine (Oblivion du réalisateur de Tron Legacy et Dans la maison de François Ozon) que je me promets de rattraper bientôt... du moins, d'ici les DVD. Cette semaine, je me suis plutôt concentré sur les titres plus indépendants qui reçoivent moins de publicités mais qui sont autant sinon plus intéressants que les grosses productions.

Il y a tout d'abord Peru Sabe de Jesus M. Santos, un documentaire qui fait découvrir les plaisirs gastronomiques du Pérou. L'essai fait voyager et il donne l'eau à la bouche. Le manque de profondeur est  cependant flagrant (on se serait attendu que l'effort passe plus de temps sur la révolution sociale amenée par la nourriture), ce qui n'empêche pas de vouloir visiter ce pays le plus rapidement possible. ***

Il y a ensuite Fists of Legend de de Kang Wook-suk, ce nouveau film de la Corée du Sud qui est distribué par Ciné-Asie Creatives. Très ambitieux, ce très (trop) long métrage suit plusieurs destins sur de nombreuses années, alternant entre les confrontations dans le ring et ceux dans la vie de tous les jours. Malgré quelques répétitions, on embarque aisément dans ce récit complexe mais pas trop qui réserve de belles prestations d'acteurs. **1/2

Le tout se termine avec My Awkward Sexual Adventure de Sean Garrity, une fantaisie canadienne qui parle de sexe mais qui tombe à plat à cause de son scénario redondant (un homme demande à une prostituée de révéle quelques-uns de ses secrets). Emily Hampshire y est comme toujours resplendissante, ce qui n'empêche pas l'ensemble de verser dans la banalité. **

Film du jour: Pretty Baby

Très controversé à l'époque pour avoir montré une très jeune Brooke Shields nue, Pretty Baby de Louis Malle est une sorte de Zazie dans le métro trash où une (pré)adolescente élevée dans une maison close décide de s'adonner à ce métier. Tablant sur la relation mère (magnifique Susan Sarandon) fille, ce drame de moeurs un peu froid est mis en scène avec beaucoup de soin. Sans retrouver la touche qui a produit tant de classiques dans les années 60, Malle analyse bien son sujet sans le transcender, ce qui donne tout de même un effort d'une grande beauté. ***1/2

jeudi 18 avril 2013

Film du jour: La Promesse

Film qui a instauré les frères Dardenne sur le plan international, La Promesse est également le titre qui leur a permis d'installer leur style si particulier. Caméra à l'épaule, plongeant sans concession dans un milieu désœuvré  ce long métrage qui suit un père et un fils qui exploitent des sans-papiers est déjà d'une très belle maîtrise, misant le tout sur sa direction d'acteurs (Jérémie Renier et Olivier Gourment crèvent l'écran dans des rôles qui ont lancé leurs carrières) et son traitement sans sentimentaliste. Ce n'est peut-être pas Rosetta ou Le Fils, mais on sent déjà l'immense potentiel des frangins. ****

mercredi 17 avril 2013

Film du jour: Post Tenebras Lux

Prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes mais pas encore distribué au Québec (le sera-t-il un jour?), le fabuleux Post Tenabras Lux de Carlos Reygadas nous arrive dans le cadre du 4e Festival du film latino-américain de Montréal qui se déroule au Cinéma du Parc jusqu'au 25 avril. Énigmatique, fascinant, déboussolant, ce David Lynch avec des enfants et des animaux est un véritable puzzle, qui mérite seulement d'être vécu comme un ovni d'une grande beauté. Après une superbe scène d'introduction, l'histoire va dans tous les sens, créant des liens incroyables entre ses personnages, éloignant ces membres d'une même famille. Il y a le Minotaure, une équipe de rugby et des échangistes français qui viennent brouiller les cartes, donnant seulement le goût de tout revoir, pas nécessairement pour comprendre, mais pour revive cette odyssée hors du commun. ****

mardi 16 avril 2013

DVD : Django Unchained, Thérèse Desqueyroux, La pirogue, Dragon, Antiviral, Plan de table, A Dark Truth

Des bons et des moins bons films sortent cette semaine en format DVD et Blu-ray. On conseille les trois premiers et on tente d'oublier les quatre autres.

Culte de la première à la dernière image, Django Unchained de Quentin Tarantino est un plaisir jouissif, moins verbeux que d'habitude mais tout aussi démonstratif. Peut-être pas un sommet chez l'illustre cinéaste américain, mais un délire extrêmement divertissant. ****

Ultime effort cinématographique du regretté Claude Miller, Thérèse Desqueyroux est une oeuvre où rien ne dépasse du cadre, qui suit le quotidien d'une épouse malheureuse qui tente d'empoissonner son mari. Classique, académique, sauf que la performance d'Audrey Tautou sauve la mise. ***

À quoi servent les mots si une image veut tout dire? C'est le pari généralement réussi de La pirogue de Moussa Touré qui filme la traversée extrêmement dangereuse de quelques hommes sans-papiers qui tentent d'atteindre leur Eldorado. Un peu sèche dans son traitement, mais pas dénué d'intérêt. ***

Sorte de remake chinois de A History of Violence (un homme sans histoire attire l'attention sur lui après avoir éliminé deux dangereux criminels), Dragon de Peter Ho-Sun Chan vaut surtout pour ses spectaculaires affrontements et non pour son scénario brouillon, peuplé d'ellipses inutiles. **1/2

Brandon Cronenberg copie grandement son célèbre père avec son premier long métrage Antiviral, une farce très noire sur le culte lié de la beauté et du vedettariat. Quelques situations font mouche, sauf que dans l'ensemble, ce récit se veut beaucoup trop grotesque et poussif. **

Oeuvre chorale qui revient sur le rôle du hasard dans la vie de tous les jours et surtout lors des rencontres amoureuses, Plan de table de Christelle Raynald nage dans la superficialité et les répétitions. Lorsque 84 minutes, c'est 45 minutes de trop, il y a franchement un problème. **

Sorte de téléfilm doublé d'une morale environnementaliste, A Dark Truth de Damian Lee n'a pas les moyens de ses ambitions, ensevelissant ses bonnes idées sous des séquences musclées assez insipides. Une grande déception, parce qu'Andy Garcia est loin d'être vilain. **

Film du jour: Le bonheur c'est une chanson triste

Délicieux petit film québécois réalisé avec presque rien, Le bonheur c'est une chanson triste de François Delisle suit une femme qui demande à des passants leur propre définition du bonheur. Une idée de départ simple comme tout qui donne un essai libre comme le vent, porté par des images splendides, la voix enchanteresse de la regrettée Ève Cournoyer et la douce présence d'Anne-Marie Cadieux. Même les quelques répétitions et baisses de tension n'arrivent pas à ternir cette jolie oeuvre qui ne ressemble à presque rien. ***1/2

lundi 15 avril 2013

Film du jour: Blue Velvet

Présenté sur le grand écran du Cinéma du Parc, Blue Velvet est un des meilleurs films de David Lynch. Cette quête d'un adolescent qui cherche à qui appartient l'oreille trouvée dans son jardin l'amènera à des endroits insoupçonnés, peuplés de personnes inoubliables. Fascinant, déstabilisant, hilarant et mystérieux à souhait, cette satire morbide fait passer par toutes les sensations, demeurant un grand moment de cinéma, autant dans son analyse très lynchéenne que dans toutes les apparitions de l'angoissant Denis Hopper. ****1/2

dimanche 14 avril 2013

Au cinéma : Le triomphe du mur, Trance, Yossi, Renoir, Sagrada – Le mystère de la création, La cicatrice, The Sapphires, Revolution

C'est toujours la fin de semaine. Il annonce de la pluie pendant encore quelque temps. Le moment est donc idéal de s'enfermer dans une salle de cinéma et de faire monter le mercure et la température.

Pourquoi ne pas aller voir Le triomphe du mur de Bill Stone, un anti-documentaire où le réalisateur change de sujet constamment, y allant de réflexion humoristiques et philosophiques sur le sens de la vie, le sacrifice et la nécessité de résister au chaos? L'essai s'essouffle dans sa dernière ligne droite, mais il est irrésistible jusque-là. ***1/2

Danny Boyle a toujours eu tendance à en mettre plein la vue au lieu d'explorer à fond ses sujets. Il remet ça avec Trance, un très divertissant effort sur des voleurs de tableaux. Autant la mise en scène est à couper le souffle, autant le scénario est plombé de sévères invraisemblances, chutant dans la farce bien avant la fin. Un peu comme si Steven Soderbegh se permettait de refaire Memento. ***

Après 10 années d'absence, le metteur en scène Eytan Fox retrouve son personnage de Yossi qui tente de refaire sa vie et d'aimer à nouveau suite au décès de son partenaire. Prévisible et réalisé sans style distinct, cette chronique sur le deuil et la renaissance arrive pourtant à mettre de bonne humeur, gracieuseté de touchants interprètes. ***

Il faut bien plus que de superbes paysages pour rendre un film sur la peinture pleinement satisfaisant. C'est le cas de Renoir de Gilles Bourdos qui retrace les derniers souffles d'inspiration d'Auguste Renoir. Si la rétine ne sait plus où regarder tant les stimulus sont nombreux, le traitement conventionnel aurait mérité d'être un peu plus relevé. ***

Documentaire fascinant sur une chapelle inachevée de de Gaudi, Sagrada - Le mystère de la création de Stefan Haupt captive pendant sa première heure. Dommage que la suite, plus quelconque, recycle pas mal ce qui a été dit précédemment. On embarque toutefois dans ce cours d'histoire, un brin trop théorique mais toujours pertinent. ***

Prometteur premier film, La cicatrice de Jimmy Larouche parle d'intimidation en jouant avec les ellipses, s'avérant à la fois naturaliste et onirique. Si le sujet force le respect et que les comédiens jouent dans la note, la démonstration est parfois lourde, ankylosée par une prémisse qui manque de profondeur, un symbolisme éprouvé et une réalisation compétente qui verse parfois dans la surenchère. **1/2

C'est Dreamgirls abordé de façon encore plus superficielle, avec de l'humour inégal et des situations qui manquent de force dramatique. Dommage. Parce que The Sapphires de Wayne Blair, qui traite de la carrière musicale de quatre jeune femmes de l'Australie pendant la Guerre du Vietnam, offre une prémisse qui est loin d'être banale. **1/2

Quelques années après son remarqué Sharkwater, Rob Stewart est de retour avec Revolution, un nouveau documentaire engagé sur les ravages environnementaux causés par l'espère humaine. Manichéen, didactique, très naïf, enfouissant ses magnifiques paysages sous une narration qui finit par nuire à sa démarche, voilà une production qui aurait pu être importante mais qui se termine en queue de poisson. **

Film du jour: La Cité de Dieu

Présenté au Cinéma du Parc en 35mm, La Cité de Dieu rappelle comment Fernando Meireille était un réalisateur talentueux lorsqu'il travaillait à l'extérieur d'Hollywood. Avec sa mise en scène stylisée et vitaminée, il survoltait l'excellent roman de Paulo Lins, créant des liens insoupçonnés dans cette histoire à tiroirs et à ellipses qui rappellent Goodfellas. Le style ne prend jamais le dessus sur la matière première et on  peut revoir le tout quelques fois et toujours découvrir quelque chose de nouveau. Un divertissement férocement intelligent, comme il s'en fait peu à chaque année. ****

samedi 13 avril 2013

Entrevue avec Christa Théret pour Renoir

Il y a bien des chances que Christa Thérêt soit la prochaine grande actrice française. Sur les écrans québécois cette semaine dans Renoir, c'est elle qui campait la magnifique jeune fille aveugle dans L'homme qui rit qui a pris l'affiche récemment.

J'ai pu m'entretenir avec cette charmante comédienne à l'occasion d'un long tête-à-tête survenu lors de la dernière édition du festival Cinémania. Mon entrevue avec la magnifique interprète se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Ivan le Terrible (partie I et II)

Monument du cinéma russe, Ivan le Terrible de Sergueï Eisenstein retrace le parcours d'un homme assoiffé de vengeance qui est parvenu à mettre littéralement à genou son peuple. Avec sa mise en scène foudroyante à la fois gothique et théâtrale, ses moments de grâce où la couleur prend le dessus sur le noir et blanc et ses sous-entendus politisés (les deux films ont pris l'affiche après la Seconde Guerre mondiale et Staline a rapidement mis sa censure à l'oeuvre, faisant perdre du coup la trilogie envisagée par son auteur), il s'agit d'une fabuleuse saga à ne pas manquer. Et comme c'était le cas pour The Godfather, le second long métrage est encore meilleur que le premier! Meilleur diptyque de l'histoire du cinéma? Peut-être bien! *****

vendredi 12 avril 2013

Entrevue avec le réalisateur de Le triomphe du mur

Très intéressant documentaire où un cinéaste a dû changer d'angle pendant sa réalisation, Le triomphe du mur de Bill Stone suit un homme dans sa quête de construire un mur.

Pour tout savoir sur le sujet, je me suis entretenu avec son metteur en scène. Mon entretien se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Clueless

De tous les films pour adolescents qui ont vu le jour dans les années 90, Clueless d'Amy Heckerling est un des meilleurs. Cette relecture moderne du Emma de Jane Austen sait comment distraire avec intelligence et sensibilité, utilisant les clichés les plus éculés pour mieux les contourner. Du plaisir rose bonbon, plus nutritif qu'il ne le laisse paraître à priori. ***1/2
Critique

jeudi 11 avril 2013

Entrevue: Rob Stewart pour Revolution

Après Sharkwater qui a rencontré un succès monstre, Rob Stewart est de retour avec Revolution, un second documentaire choc où le réalisateur canadien expose tout ce qui va mal sur Terre... sur un plan environnemental  bien entendu!

J'ai rencontré le sympathique réalisateur lors de son passage à Montréal la semaine dernière. Mon entretien se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Le beau mariage

Film plus léger que d'habitude pour Éric Rohmer, Le beau mariage est une petite fantaisie sucrée, peut-être pas aussi spirituelle et allumée que ses meilleures fresques, mais qui se regarde avec bonheur malgré une seconde moitié moins convaincante et plus répétitive. Ce joli conte où une fille qui veut ardemment se marier jette son dévolu sur un homme qui n'a que peu d'intérêt pour elle demeure cocasse mais maniéré, un peu trop figé au niveau de sa mise en scène et du jeu de ses comédiens. S'il est difficile de ne pas sourire en quelques occasions, il faut avouer que ce travail demeure très mineur chez un homme qui a habitué son public à des opus plus substantiels. *** 

mercredi 10 avril 2013

En attendant Scary Movie 5...

Que l'on le veuille ou pas, Scary Movie 5 débarque ce vendredi dans une salle de cinéma près de chez vous.

Pour l'occasion, je vous propose un palmarès des meilleures comédies horrifiques. Mon top se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: The Jerk

«Classique» humoristique du cinéma américain, The Jerk de Carl Reiner est une irrésistible comédie où un idiot pauvre trouve l'amour et la célébrité pour mieux les perdre par la suite. Ce n'est pas nécessairement la qualité des blagues qui fait le charme de ce sympathique long métrage, mais la performance rayonnante de Steve Martin, qui trouve là un de ses rôles les plus emblématiques. Il apporte une véritable humanité à un personnage de bande dessinée, et il fait toute la différence lorsque les situations douteuses se montrent le bout de leur nez. ***1/2

mardi 9 avril 2013

Sorties DVD: The First Time, Pee-Wee - L’hiver qui a changé ma vie, Hyde Park on Hudson, Les tribulations d’une caissière, Midnight’s Children

Il y a des semaines comme ça, où tout ce qui sort en DVD et en Blu-ray est au mieux décevant, et au pire pas intéressant. C'est justement le cas de ce pauvre petit mardi qui ne passera pas à l'histoire.

Ayant rencontré un certain succès populaire sur les écrans du Québec, Pee-Wee - L'hiver qui a changé ma vie d'Éric Tessier est un joujou sucré pour les enfants où le hockey est là seulement pour séduire papa (maman aura l'histoire d'amour). Oui, c'est divertissant, mais aussi très cliché, répétitif (surtout la mise en scène), et que d'infopubs gratuites! **1/2

On salivait de voir Bill Murray et Laura Linney dans Hyde Park on Hudson de Roger Mitchell, un drame historique sur la rencontre entre le président Roosevelt et le roi d'Angleterre. Le récit est tellement anecdotique et plat que ces excellents comédiens ne peuvent rien n'y changer. **1/2

Depuis qu'on l'a connue dans le magistral L'enfant, on aime Déborah François d'amour. Ce n'est pourtant pas une raison de la voir perdre temps et talent dans Les tribulations d'une caissière de Pierre Rambaldi, une bluette inégale beaucoup trop longue qui tombe à plat avant la fin. **1/2

Deepa Mehta a toujours été une cinéaste surestimée. On criait au génie alors que son Water était à peine potable. On décroche toutefois devant Midnight's Children, un conte superficiel et assez laborieux sur deux enfants qui sont séparés entre l'Inde et le Pakistan  Visuellement, le film est magnifique. Mais quel scénario éprouvant! **

Pour ne pas avoir l'impression que les mauvais longs métrages se succèdent au tournant, on se laisse avec The First Time de Jon Kasdan qui est sorti depuis quelques semaines. Cette comédie romantique qui a été présenté à Sundance en 2012 ne révolutionne pas le genre, mais elle est suffisamment drôle, mignonne et attendrissante pour mériter notre attention. ***

Film du jour: Padre Padrone

Film le plus connu des frères Taviani, Padre Padrone est l'histoire simple mais si touchante d'un jeune illettré exploité par son père qui a appris à lire et à écrire en allant à la guerre. Inspiré d'un fait véridique, ce tour de force à la photographie exemplaire et à la réalisation parfaitement au point peut surtout compter sur de fabuleux comédiens qui livrent des prestations inoubliables. Une grande fresque universelle sur le pouvoir de l'éducation qui a donné une Palme d'Or parfaitement méritée. ****1/2

lundi 8 avril 2013

Film du jour: The Passion of Anna

Reprenant tous ses thèmes habituels, Bergman propose avec The Passion of Anna une réflexion sur la solitude et la difficulté de vivre en couple, avec ces innombrables mensonges qui y sont liés. Avec sa réalisation minutieuse qui n'est jamais trop apparente, ses acteurs tendus qui font beaucoup sans jamais trop en montrer et son rythme lent, l'essai prend du temps avant de s'imposer, n'étant pas un classique en puissance comme plusieurs fresques de son créateur. Pourtant, en y laissant une chance, on se retrouve avec une oeuvre d'une densité peu commune, dont certaines scènes (la destruction des animaux, la conduite finale en automobile, cette façon dont les comédiens transcendent le quatrième mur) laissent une grande impression. ****

dimanche 7 avril 2013

Film du jour: Lumière silencieuse

Présenté en 35 mm dans le cadre du 4e Festival du cinéma latino-américain de Montréal qui se tient au Cinéma du Parc jusqu'au 25 avril, Lumière silencieuse est le plus grand chef-d'oeuvre de Carlos Reygadas. Une oeuvre lente, contemplative et visuellement splendide qui s'adresse à l'âme et dont les thèmes rejoignent ceux de Bergman et de Tarkovski. Au sein de cet opus d'une grande force dramatique où un homme marié très religieux a une maîtresse, c'est tout simplement les beautés de la vie que captent le talentueux réalisateur mexicain. ****

samedi 6 avril 2013

Film du jour: Week-end

Le Week-end de Jean-Luc Godard, c'est s'en prendre plein la gueule avec le film anarchiste par excellence, qui sait comment déranger pour laisser une impression forte. À partir d'une histoire qui manque volontairement de densité (un couple part en vacances pour assister à un enterrement), le plus intellectuel des cinéastes français propose une satire méchante et hilarante de la vie en société et de la culture. Avec sa mise en scène parfaitement maîtrisée, son discours ravageur et son humour cinglant, il y a de quoi revigorer n'importe quel cinéphile qui a perdu la foi envers le septième art depuis belle lurette. À la fois culte et important. ****1/2

vendredi 5 avril 2013

Au cinéma: Leviathan, Evil Dead, En attendant le printemps

Bon, ça y est, encore une fois, je n'ai pas pu voir deux longs métrages français (Ombline et 11.6) qui s'annoncent très intéressants. Je vais me reprendre, c'est promis. Cela n'empêche pas que cette semaine, qui offre le retour sur les grands écrans de l'excellent Jurassic Park de Steven Spielberg mais cette fois en 3D, est marquée d'au moins une nouveautés à voir absolument.

Il s'agit de Leviathan de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel, un documentaire inoubliable sur la pêche commerciale. Sans parole mais doté d'images à couper le souffle et d'un jeu sonore impressionnant, cet essai comme si on y était rendra ivre de bon cinéma, celui qui s'accapare l'âme et le coeur pour ne plus jamais en ressortir. Une des plus belles créations des dernières années. ****

Faire un remake du film culte Evil Dead est un sacrilège. Pourtant, la version de Fede Alvarez n'est pas si mal. Se rapprochant d'un Saw dans son esthétisme, sa fascination pour le sang et le démembrement à tout vent, le scénario comporte quelques aspects psychologiques valables (dont ce désir d'aider une femme qui a des problème de drogue), se terminant dans un jouissant capharnaüm de violence et de torture. ***

Le documentaire québécois se fait une spécialité à examiner le passé, l'appartenance au territoire, la notion de l'être humain qui résiste coûte que coûte. En attendant le printemps de Marie-Geneviève Chabot s'inscrit dans cette tendance dans sa façon de donner la parole à des hommes qui habitent à Chapais, près de Chibougamau. Ce qui en ressort n'est peut-être pas extraordinaire, mais cela mérite qu'on s'y attarde. ***

Film du jour: Or (Mon trésor)

Percutant film israélien sur une adolescente qui cherche à extirper sa mère des griffes de la prostitution, Or (mon trésor) de Keren Yedaya, qui a remporté la Caméra d'Or à Cannes en 2004, est une oeuvre forte, difficile, intimiste et troublante, où deux excellentes comédiennes font l'impossible pour jouir de beaux lendemains. Précise sans être maniérée, la réalisation va droit au but, permettant à ses personnages de respirer, rappelant cette grosse roue qui tourne sans fin et qui n'épargne personne. Du cinéma qui vaut son pesant d'or. **** 

jeudi 4 avril 2013

Film du jour: The Red Shoes

Drame se déroulant dans le domaine de la danse, The Red Shoes de Michael Powell et Ermeric Pressburger ne casse peut-être rien au niveau scénaristique (une femme est divisée entre deux hommes, entre l'amour de sa vie et sa passion pour son métier), mais il en met plein la vue au niveau des chorégraphies. Avec beaucoup d'imagination, des images en Technicolor à couper le souffle et une trame sonore vivifiante, on entre dans ce conte comme dans un poème unique, riche et foisonnant. Quelques séquences seront pratiquement impossibles à oublier. ****

mercredi 3 avril 2013

Film du jour: Le dernier des hommes

Chef-d'oeuvre incontestable de Murnau qui a révolutionné le langage cinématographique avec ses plans et l'utilisation de caméras novatrices, Le dernier des hommes demeure encore à ce jour un récit brillant et émouvant, d'une humanité à couper le souffle. Il est impossible de résister à cette histoire simple et universelle d'un vieux portier qui perd soudainement son emploi pour se retrouver avec rien devant lui. Une grande leçon de septième art, à voir et à revoir le plus souvent possible. *****

mardi 2 avril 2013

DVD : The Master, The End of Time, Late Bloomers

Le congé de Pâques se fait ressentir au niveau des sorties DVD et Blu-ray alors qu'il n'y en a presque pas...

... Ce n'est toutefois pas une raison pour ne pas se procurer The Master, le meilleur film américain de 2012. Avec son histoire colossale, ses thématiques ambiguës, ses personnages énigmatiques, la réalisation plus que parfaite de Paul Thomas Anderson et le jeu parfait de ses interprètes (Joaquin Phoenix méritait vraiment un Oscar), il s'agit d'un chef-d'oeuvre, à voir et à chérir encore et encore. ****1/2

Fantastique odyssée qui explore la notion du temps, The End of Time de Peter Mettler est une expérience fascinante, peuplée de paysages à couper le souffle et d'une trame sonore vivifiante. À expérimenter. ***1/2

Nouveau film de «vieux» de Late Bloomers montre une Julie Gavras en petite forme, qui recycle tous les clichés liés au genre, présentant encore et toujours ce couple qui ne sait plus trop s'il s'aime avec le poids des années. **1/2

Film du jour: Mystères de Lisbonne

Véritable délice pour les yeux et les oreilles, Mystères de Lisbonne de Raoul Ruiz est une formidable saga de 4 heures 30 minutes peuplée d'ellipses sur des triangles amoureux et une multitude de destins qui finissent par se croiser. Avec sa réalisation exceptionnelle, son scénario dantesque et ses comédiens toujours justes, cette fresque qui ressemble parfois à un rêve éveillé ne peut que fasciner, méritant plus d'un visionnement pour l'apprécier à sa juste valeur. Un véritable travail d'orfèvre, parmi ce que le 21e siècle a offert de mieux. ****1/2

lundi 1 avril 2013

Spring Breakers, The House I Live In, Couleur de peau : Miel, New World, Corno, L’homme qui rit, Sur le rivage du monde, Maman, Temptation, Fernando Arrabal : Grand Rectum – Université de foulosophie

Il y a de tout pour tout le monde cette semaine au rayon des nouveautés en salles  Autant des oeuvres importantes que des titres complètement ratés qui font à peine sourrire.


Il est si facile de prendre Spring Breakers d'Harmony Korine au pied de la lettre, comme un film superficiel... sur la superficialité de notre époque. Mais il s'agit bien plus que ça. On assiste plutôt à un portrait satirique d'une société décadente où la jeunesse ivre de ses icônes stupides s'en va directement dans le mur. L'effort, brillant, en met plein la vue avec sa réalisation réglée au quart de tour. Pour les amateurs de Sopia Coppola... ou de cinéma qui sort des sentiers battus. **** 

Fascinant documentaire sur la lutte à la drogue aux États-Unis, The House I Live In d'Eugene Jarecki expose avec force et conviction une réalité trop souvent balayée sous le tapis. Ce qui en ressort mérite absolument d'être vu. ****

Très sensible documentaire sur l'identité et la famille, Couleur de peau: Miel de Jung et Laurent Boileau est un dessin animé original est éloquent qui plaira autant aux petits qu'aux grands. Le mélange entre légèreté et gravité est particulièrement au point. ***1/2

Sorte de Infernal Affairs à la sauce coréenne, New World de Park Hoon-jung bénéficie d'un scénario complexe développé de façon claire et limpide. L'intrigue tient en haleine, l'interprétation est de haut calibre et la réalisation surprend en de nombreux endroits (ah, ce combat dans l'ascenseur!). ***1/2

Documentaire plus que satisfaisant sur une peintre d'exception, Corno de Guy Édoin transcende son sujet, évitant l'exposé complaisant pour explorer de nombreuses zones sombres. ***1/2

Parfois plus beau que bon, L'homme qui rit de Jean-Pierre Améris tente d'adapter les écrits d'Hugo pour la génération du 21e siècle. Si cette histoire de tolérance et de pouvoir fonctionne, que les comédiens sont corrects et que la direction artistique est admirable, il y manque une certaine complexité. ***

Troisième volet de documentaires sur le Mali, Sur le rivage du monde de Sylvain L'Espérance donne la parole à des exilés qui arrivent à reconnecter à la société grâce à l'art. Le message est noble et louable, bien que de sévères répétitions s'affichent avec les tomes précédents. ***

Après Les soeurs fâchées, la réalisatrice Alexandra Leclère parle encore d'une famille dysfonctionnelle dans Maman alors que deux soeurs décident de kidnapper leur mère! L'idée de départ a du génie et les comédiennes crèvent l'écran, ce qui n'empêche pas la production de s'enliser avec sa mise en scène routinière et ses personnages antipathiques. **1/2

Tyler Perry persiste et signe avec Temptation, un autre mélodrame réalisé comme un vulgaire téléfilm sur les aventures extraconjugales d'une femme mariée. Morale de cette histoire: si vous trompez votre mari en allant contre les enseignants de la Bible, vous allez attraper le sida! Consternant. **

Il y aurait eu tellement de beaux essais à faire sur Fernando Arrabal, cet homme de théâtre et cinéaste qui a été emprisonné dans son pays. Malheureusement, François Ara Gourd et Hugo Samson optent avec Fernando Arrabal: Grand Rectum - Université de foulosophie pour un foutoir obscène, sans subtilité ni aucun intérêt, qui n'apprend absolument rien sur l'homme tout en perdant l'occasion de bien utiliser ses magnifiques intervenants. C'est ce qu'on appelle gaspiller du talent. *1/2

Film du jour: Bad Timing

Parfois, le montage d'un film fait toute la différence. C'est d'autant plus le cas dans Bad Timing de Nicolas Roeg qui joue magnifiquement avec la temporalité, présentant une sombre histoire d'amour entre deux amants. Avec son ton lancinant, sa musique mélancolique, ses élans de sexualité et ses personnages énigmatiques, il est difficile de ne pas être attiré par cet univers si particulier. Et même s'il y a quelques longueurs au compteur, la fascination opère aisément. Surtout devant ce flic décalé incarné par Harvey Keitel, ce héros joué par Art Garfunkel (oui, le chanteur!), et cette femme fatale campée avec fougue par Theresa Russell. ****